Exo en direct mardi 14 mars 21h

Joseph et Marie. Oui. Ca ne s'invente pas. Mes grands-parents…Il n'ont pas poussé le mimétisme jusqu'à Jesus. Non, c'est qu'il leur en fallait deux, des enfants! Mon oncle et ma mère. Pas de crèche non plus. Juste une belle maison blanche en dehors de la ville dans un quartier tranquille, la "Terrienne". Petite terre dont je connais tous les habitants. Petite terre qui aujourd'hui voit partir l'un des siens. Oh pas loin, à deux rues de là, dans la maison de repos toute proche.
Marie est partie déjà, avant Joseph il y a plus de dix ans. Depuis, Joseph s'est débrouillé seul, attendant de la revoir. Mais Joseph est fatigué, usé par le temps et la solitude, trahi par son corps.. Aujourd'hui, il ne peut tout simplement plus se déplacer et s'occuper de sa "Maison blanche".
C'est donc le grand déménagement, le grand chambardement. Dans la cuisine, les caisses s'empilent éclairées par la lumière de la grande verrière qui donne une vue imprenable sur la ville et son clocher. Dans ces cartons, s'étale mon enfance en vrac. Mille souvenirs inoubliables.
Mon enfance, je l'ai vécue ici, dans cette maison, dans ce quartier. Mes parents me déposait pour la journée chez mes grands-parents. Mon école primaire était toute proche et je m'y rendais avec mon meilleur ami qui habitait juste en face.
De la cave au grenier, chaque recoin de cette maison est une relique. Comme cette cage d'escalier, mon île, dans laquelle je m'isolais et me lovais enfant pour lire les vieux magazines "Spirou" de mon oncle. Comme ce petit jardin de dix mètres sur dix où tous les enfants du quartier se réunissaient pour d'homériques parties de football. Qu'il neige, qu'il pleuve ou qu'il vente. Les Mauves contres les Rouges, reproduction du choc du championnat. Le voisin venait souvent faire du feu et nous regardait jouer, tout sourire. Nous l'avions surnommé Monsieur "Volverti", car c'était notre premier tiffosi et que la fumée des feux qui nous envahissaient peu à peu nous faisait penser à des fumigènes allumés par les supporters transalpins. A la mi-temps, Marie, nous préparait immanquablement des bouteilles d'eau allongées au "Teisseire" fruits de la passion et des bonbons toujours les mêmes, des "Sugus".
La cave aussi, dans laquelle Joseph menaçait de nous enfermer lorsque nous n'étions pas sage. Il nous racontait qu'au milieu du charbon se cachait le monstre Alzir, qu'il dévorait tout cru les enfants qui n'obéissaient pas à leurs grands-pères. Il y a deux jours, j'ai vidé cette cave et j'ai cru voir l'ombre d'Alzir qui me disait au revoir, dans un clin d'œil, comme satisfait de la crainte qu'il m'avait inspiré, du mauvais tour qu'il m'avait joué.
Cette cuisine dans laquelle la famille se réunissait tous les vendredis soir et où Marie préparait le meilleur porc à l'espagnole de la planète.
Il est bien loin le temps où près de cette table Joseph me questionnait : "Qu'est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ?". Tout y est passé : pilote de course, footballeur professionnel, acteur de cinéma,…. Et chaque fois ce sourire qui voulait dire "C'est bien de rêver". Aujourd'hui, je suis plus grand et je me demande bien ce qu'il pense de moi. Enfin non, pas besoin de lui demander. Ca se voit directement lorsqu'il me voit.
A travers la verrière, le soleil disparaît progressivement derrière les toits des autres maisons et le clocher, immuable, fait entendre sa mélodie. De ce côté-là au moins, rien n'a changé. Déménager cette maison, c'est comme si ma main voulait tourner une page, celle de mon enfance et n'y arrivait pas. Le temps de m'en imprégner. Le temps de ne jamais oublier. Le temps…

Pfiou Not ! Ca sent le vrai tout ça, ou alors tu as une belle imagination. C'est très visuel, très descriptif, et très touchant. Je comprends mieux la genèse du mini-foot maintenant ! ;-) Tu parles : 10m sur 10 !...
Beau texte Not. Et bravo d'avoir participé quand même.

Sahkti : Toujours ce mélange d’humour et de spleen. La description des paysages de cette petite île irlandaise est bien rendue, on les imagine à la fois mélancoliques et superbes. Par contre, Sahkti, quand je vois ce que tu fais en 30 minutes, je ne peux pas m’empêcher de regretter que tu ne consacres pas à ces exercices la totalité de la durée qui t'est impartie. Je crois que tes textes gagneraient vraiment à être relus et travaillés.

Zou : j’aime beaucoup cette idée de resserrement, de rétrécissement ainsi que la boucle finale du recommencement. De jolies tournures mais je trouve tes mots un peu plus secs que d’habitude.

Aegis : j’aime bien la manière que tu as de suggérer, d’amener sans dire, de laisser un peu flotter l’imagination du lecteur. J’aime moins la façon dont tu gères les digressions, un peu comme des tiroirs qui coupent le fil de la lecture, obscurcissent la narration. Certaines d’entre elles se recoupent (la balle, la mise en scène, Paco) et forment une sorte de trame parallèle intéressante mais pas exploitée avec suffisamment rigueur je crois. Par contre les parenthèses du genre « la connaissance absolue, c’est au néant de la conscience. Donc toute conscience réside dans l’imperfection. De fait si connaissance et imperfection s’adjoignent dans une dialectique pragmatique, elles émettent le signifié du monde comme illusion » me semblent lourdes et superflues. Certes, tu tentes de t’en justifier par la suite (« Normalement, à c’ moment là, tu penses à autre chose »…) mais le mal est fait

Lint : Beaucoup de choses intéressantes dans ce texte, des réflexions à la fois évidentes et fines sur le rapport à autrui, des mots simples qui disent l’essentiel. Par contre je ne retrouve pas le ton un peu mordant qui me plaisait bien dans tes autres textes et du coup je trouve que celui-ci manque un peu de relief.

Mentor : Je trouve ta plume de plus en plus fluide. Tes phrases se raccourcissent au fur et à mesure des textes et ça les rend plus agréables à suivre. On sent que tu l’aimes et la connaît sur le bout des doigts ton île ; on sent que t’aimerais partager ça avec nous mais ton texte est peut-être trop descriptif, trop sage… un peu comme ces émissions de voyage pour grand public, ça fait rêver, oui, mais on reste spectateur, on se contente de les regarder sans vraiment rentrer dedans.

Yali : Un joli texte. Les mots coulent, s’enchaînent d’une manière limpide. J’ai trouvé tes images peut-être un peu classiques (l’île dans le cœur, le bateau, le sable fin etc…) mais tu te les appropries vraiment de sorte que le style n’est jamais froid, jamais impersonnel, bien au contraire.

Loup : J’aime bien l’histoire de ce personnage un peu désabusé. C'est raconté avec cette dérision subtile, un peu acide qui nous fait à la fois sourire et frémir.

Kilis : Une limousine, deux personnages et tu crées tout un univers dans lequel on s’immerge sans peine. Et ça a toujours l’air facile quand tu poses les choses si simplement, car tout est là. Et pourtant non, c’est loin d'être simple…

Nothingman : Tu as bien réussi à rendre la torpeur des souvenirs palpable. J’aime bien la nostalgie qui se dégage de tes lignes. Le ton est plutôt juste, presque monotone parfois mais finalement ça colle assez bien avec la langueur des réminiscence. Quelques maladresses : (« Nous l'avions surnommé Monsieur "Volverti", car c'était notre premier tiffosi et que la fumée des feux qui nous envahissaient peu à peu nous faisait penser à des fumigènes allumés par les supporters transalpins » ou encore « Ca se voit directement lorsqu'il me voit. »)

Sakhti : tu as un paradis quelque part très présent en toi : c’est celui de l’enfance. J’ai l’impression que tu y puises pas mal d’inspiration. Et la tonalité enfantine est bien rendue !

Zou : très bonne idée que d’avoir changé le genre et fait un poème/chanson

LINT : c’est très plaisant !! et que répondrais-tu toi à :

Alors moi quand je serai grand, je serai chercheur. Pour comprendre la mémoire, la folie et la schizophrénie. Papy il m’a dit un jour que Mamie, elle était schizophrène. Je lui ai demandé ce que c’était « schizophrène ». Alors maintenant, je sais ce que c’est et je peux le dire, ici, je le deviens.
En fait, moi quand je serai grand, je serai plutôt philosophe. Pour répondre à toutes les foutues questions que j’ai le temps de me poser depuis que je suis ici. C’est quoi la vie, c’est quoi être grand, c’est quoi la mort. C’est quoi la solitude aussi. Est-ce qu’on peut être seul entouré de plein de gens ?

?? lol Ca te fait plein de pistes d’exploration !

Krystelle : beaucoup d’idées… tout l’imaginaire des possibles devenirs et du social… un chouette jeu que ton texte… tu fais preuve de beaucoup de répartie, bravo !

Mentor : Ton texte fonctionne très bien… oui tu nous guides très bien à travers l’île… Et je suis tenté de penser que ce guide qui choisit ses clients.
Un guide qui parle un peu, fait parler beaucoup, qui aime et fait aimer. Est en fait à ton image, non ?

Yali : entre prose et vers, un poème en prose quoi, et une comptine aussi… bien rythmé, bien métaphorisé :))

LoupBleu :

Quand j'étais petit, je me souviens, je croyais que c'était un métier ou fallait garder la porte des waters

Fonction éminemment instructive que de garder cette porte et d’observer les gens.
Ca sent la crise de la quarantaine ton (beau et bon) texte !!

Nothingman :

Il n'ont pas poussé le mimétisme jusqu'à Jésus

Et c’est bien dommage…. Lol
Hormis les fôtes d’ortogrâfe, c’est un texte classique dans le fond et la forme et très bien maîtrisé, avec une tonalité que j’aime bien. C’est imagé et touchant !!

Pour répondre à vos remarques (comme toujours très pertinentes) sur mon texte, la destructure du fond est normale, elle est là pour épouser la destructuration de la syntaxe...
et surtout - surtout, je pensais que faire quelque chose de plus construit, sans les apartés, les retours en arrière ferait perdre une de ses significations fondamentales au texte..... essayer d'agoniser et de délirer de manière construite et cohérente, vous.... lol

Aegis a écrit:...la destructure du fond est normale, elle est là pour épouser la destructuration de la syntaxe...

normal que j'ai pas tout compris... ça non plus je pige pas !! lol !!! :-))))))

NOTH': Il est beau ton texte, mélancolique et nostalgique. Peut-être un tout petit peu trop "rangé" par rapport à 'l'émotion qu'il contient, comme si la boule dans la gorge, tu ne voulais pas qu'elle sorte.

Pour Krys: et encore, trente minutes, tu vois large, ça faisait un moment que je faisais autre chose quand j'ai posté... j'arrive pas à relire pour retravailler. Juste relire pour l'ortho et même ça, ça m'ennuie déjà. Je sais pas retravailler un texte.

Aegis a écrit:la destructure du fond est normale, elle est là pour épouser la destructuration de la syntaxe...

Si la déstructuration du fond est évidente et apporte une tonalité nouvelle à ton texte, je n'ai par contre pas été marquée de la même façon par la déstructuration de la syntaxe. En te relisant, je vois bien que oui, par moments, mais ça me semble moins frappant que pour le fond.

Sahkti a écrit:Si la déstructuration du fond est évidente et apporte une tonalité nouvelle à ton texte, je n'ai par contre pas été marquée de la même façon par la déstructuration de la syntaxe. En te relisant, je vois bien que oui, par moments, mais ça me semble moins frappant que pour le fond.

Si si, Sahkti, ici par exemple:

Et me v’là maintenant

L'éllision est bouleversante de destructuration
Non je plaisante, je suis assez d'accord avec Sahkti, me semble que d'un point de vue syntaxique, l'expérimentation ne pousse pas très loin, moins que pour la forme. Tu n'as pas pris tellement de risques, hormis celui de raccourcir un peu tes phrases et d'employer des mots que même pas j'ai besoin d'aller chercher dans le dico

Krystelle a écrit:employer des mots que même pas j'ai besoin d'aller chercher dans le dico

Ho!!??

Krystelle a écrit:

Sahkti a écrit:Si la déstructuration du fond est évidente et apporte une tonalité nouvelle à ton texte, je n'ai par contre pas été marquée de la même façon par la déstructuration de la syntaxe. En te relisant, je vois bien que oui, par moments, mais ça me semble moins frappant que pour le fond.

Si si, Sahkti, ici par exemple:

Et me v’là maintenant

L'éllision est bouleversante de destructuration
Non je plaisante, je suis assez d'accord avec Sahkti, me semble que d'un point de vue syntaxique, l'expérimentation ne pousse pas très loin, moins que pour la forme. Tu n'as pas pris tellement de risques, hormis celui de raccourcir un peu tes phrases et d'employer des mots que même pas j'ai besoin d'aller chercher dans le dico

Hum, vos textes ne le sont pas plus destructurés, et l'oral pas beaucoup plus... et plus de destructuration ça amènerait un autre langage....

Aegis a écrit:Hum, vos textes ne le sont pas plus destructurés, et l'oral pas beaucoup plus... et plus de destructuration ça amènerait un autre langage....

Ah mais j'ai pas dit le contraire Aegis!

SAHKTI : J’aime bien ce texte. C’est imagé et concret, essentiel pour moi :p. Le seul truc c’est que j’aurais aimé lire encore plus de passages comme ceux là :
« Mais la mère à Paddy a dit à la mienne que son crétin de fils (elle a pas dit crétin en parlant de lui, c'est moi qui le dis) voulait faire ça aussi, et pas question que je fasse le même métier que ce minus de Paddy O'Hare! »
« L'autre jour, Liam m'a dit que c'était un boulot de con et qu'il fallait être bien mal en point dans sa tête pour aller s'enfermer là-haut tout seul pendant la nuit. Je lui ai rien dit à Liam, mais il se fourre le doigt dans l'oeil en pensant qu'il pourra faire ministre à Dublin quand il sera grand. »
où transparairent bien les pensées et le style d’un jeune gamin qui réfléchit sur la vie. Le reste du texte est un peu trop « adulte » pour moi dans la manière dont c’est écrit.
Clap clap pour la fin que j’aime beaucoup :
« Moi je ferai gardien du phare d'Inishere, c'est décidé. Comme ça, si un jour le bateau de Papa revient chez nous, je serai le premier à le voir... »

ZOU : J’adore les 3 1ières strophes. De belles images, ça sonne bien, j’ai vraiment aimé le lire et le relire. Un peu moins aimé la dernière partie.

KRySTELLE : J’aime bien le ton léger du texte, la profusion d’idées, on imagine bien la frimousse de la petite qui se les pose toutes ses questions. Manque un petit quelque chose pour moi, peut être accentuer encore plus la profusion d’idées, et la confusion de la fillette quant à ses désirs.
Morceaux choisis : « Quand je serai grande, je voudrai être reine, directement, sans passer par le stade princesse, comme ça j’aurais même pas besoin d’embrasser le crapaud pour porter la couronne. » « moi je dis que ça sert à rien de rêver si on a pas un peu de fuite dans les idées. » J’adore J

MENTOR : Jolie description, je m’y perds un peu et en même temps je voyage, c’est plaisant.

YALI : Toujours bien écrit, rien à redire là dessus. Par contre, j’accroche moins que les autres, comme si tu le vivais pas à fond, ou que tu n'y croyais pas, difficile à expliquer. Un morceau que j’aime « J’ai une île dans le cœur comme un morceau de bonheur d’enfant.
Et du vent dans la tête.
Tellement… » Ca sonne bien pour moi.

LOUP BLEU : J’aime. Et je ne l’explique pas. « Un jour, il sera peut-être président de la république, mais grand, ça, jamais ». Jolie fin.

KILIS : Très réussi. L’ambiance, les personnages, le ton. Et tout en si peu de mots.

Je commente Aegis et Noth plus tard, car je dois relire

Aegis a écrit:…Un guide qui parle un peu, fait parler beaucoup, qui aime et fait aimer. Est en fait à ton image, non ?

Aegis je t'aime d'amour, tu reviens quand tu veux ! :-)))))))

mentor a écrit:

Aegis a écrit:…Un guide qui parle un peu, fait parler beaucoup, qui aime et fait aimer. Est en fait à ton image, non ?

Aegis je t'aime d'amour, tu reviens quand tu veux ! :-)))))))

J'arriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiive!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Aegis a écrit:Pour répondre à vos remarques (comme toujours très pertinentes) sur mon texte, la destructure du fond est normale, elle est là pour épouser la destructuration de la syntaxe...
et surtout - surtout, je pensais que faire quelque chose de plus construit, sans les apartés, les retours en arrière ferait perdre une de ses significations fondamentales au texte..... essayer d'agoniser et de délirer de manière construite et cohérente, vous.... lol

Des visages, des structures
Déstructure, dévisage
Des figurants à effacer
Des faces A des faces B

(Pardon Bertrand, c’était trop tentant)

Dis Aegis, tu voudrais pas redescendre un peu, parce qu’entre les intellos et le poètes y a la distance, celle de l’humanité, celle du sentiment amoureux, un peu comme la différence qu’il y a entre dire « Je t’aime » à une fille, le penser, ou grimper sur la table encostumé encravatée de crainte et de peur, et décliner ledit sentiment amoureux en autant d’options avec des noms à coucher dehors, et finalement pas coucher du tout. Elle est pourtant belle la fille littérature alors, faut pas la bouziller comme ça, non : la disséquer, l’expliquer, la rationaliser, c’est pas l’aimer, c’est faire offense à sa beauté. À trop regarder dedans on en oublierait les courbes qui la font belle et, inexplicablement attirante :-)

et avant de commenter je balance Bertrand donc, mais en entier, parce que quand même, ça t'as une sacrée gueule de poésie

Des visages, des figures
Dévisagent, défigurent
Des figurants à effacer
des faces A, des faces B?
Appâts feutrés
Attrait des formes
Déforment, altèrent
Malentendu entre les tours
Et c'est le fou
Qui était pour?
Premier abord
Homme à la mer
Hommage amer
Un chat viré
Par dessus bord
Désert, des grands airs
Doute entier, doute entier
Auquel peuvent s'ajouter
Des oiseaux mazoutés?
J'ai douté des détails, jamais du don des nues
J'ai douté des détails, jamais du don des nues?
Des corps, des esprits me reviennent
Des décors, des scènes, des arènes
Hantez, hantez, faites comme chez vous, restez?
Si tout devient opaque
Ma reine, ma reine
J'ai bien aimé ta paire de claques
Et surtout ton dernier baiser
Des visages, des figures
Dévisagent, défigurent
Des figurants à effacer?des faces A, des faces B?
J'ai douté des détails, jamais du don des nues
J'ai douté des détails, jamais du don des nues…

Yali a écrit:

Aegis a écrit:Pour répondre à vos remarques (comme toujours très pertinentes) sur mon texte, la destructure du fond est normale, elle est là pour épouser la destructuration de la syntaxe...
et surtout - surtout, je pensais que faire quelque chose de plus construit, sans les apartés, les retours en arrière ferait perdre une de ses significations fondamentales au texte..... essayer d'agoniser et de délirer de manière construite et cohérente, vous.... lol

Des visages, des structures
Déstructure, dévisage
Des figurants à effacer
Des faces A des faces B

(Pardon Bertrand, c’était trop tentant)

Dis Aegis, tu voudrais pas redescendre un peu, parce qu’entre les intellos et le poètes y a la distance, celle de l’humanité, celle du sentiment amoureux, un peu comme la différence qu’il y a entre dire « Je t’aime » à une fille, le penser, ou grimper sur la table encostumé encravatée de crainte et de peur, et décliner ledit sentiment amoureux en autant d’options avec des noms à coucher dehors, et finalement pas coucher du tout. Elle est pourtant belle la fille littérature alors, faut pas la bouziller comme ça, non : la disséquer, l’expliquer, la rationaliser, c’est pas l’aimer, c’est faire offense à sa beauté. À trop regarder dedans on en oublierait les courbes qui la font belle et, inexplicablement attirante :-)

Yali, tu m'as mal compris, tu confonds: justement la forme est là pour épouser le fond et le faire vibrer... la langue se fait dans la bouche et la jouissance, pour mieux épouser les sentiments.
La travailler, ce n'est pas la rationnaliser.... et c'est l'analyse qui ensuite dissèque :)))))))

et la travailler, ça ne veut pas dire qu'on lui ôte son impulsion première, sa pulsion, ce que Derrida ou Artaud appellent le souffle

Aegis a écrit:et la travailler, ça ne veut pas dire qu'on lui ôte son impulsion première, sa pulsion, ce que Derrida ou Artaud appellent le souffle

Si, on se comprend Aegis, je te parle littérature, tu me parles cahier de comptabilité. Vaste débat :-) Mais, ce n'es pas un manque de respect pour le travail de ces gens-là, non.

Yali a écrit:

Aegis a écrit:et la travailler, ça ne veut pas dire qu'on lui ôte son impulsion première, sa pulsion, ce que Derrida ou Artaud appellent le souffle

Si, on se comprend Aegis, je te parle littérature, tu me parles cahier de comptabilité. Vaste débat :-) Mais, ce n'es pas un manque de respect pour le travail de ces gens-là, non.

Tu peux préciser ce que tu appelles littérature? et ce que tu appelles cahier de comptabilité?

Bertrand, par exemple, son texte est travaillé.... il y a l'effort du style, la musicalité, à moins que tu me prouves qu'il a écrit ça d'un jet sans retouche, sans pensée esthétique...
dans l'histoire de la littérature, les seuls à le faire, c'est le surréalisme les futurismes russes et italiens et Dada....
et encore cette pulsion a un sens comme subversion

Aegis a écrit:

Yali a écrit:

Aegis a écrit:et la travailler, ça ne veut pas dire qu'on lui ôte son impulsion première, sa pulsion, ce que Derrida ou Artaud appellent le souffle

Si, on se comprend Aegis, je te parle littérature, tu me parles cahier de comptabilité. Vaste débat :-) Mais, ce n'es pas un manque de respect pour le travail de ces gens-là, non.

Tu peux préciser ce que tu appelles littérature? et ce que tu appelles cahier de comptabilité?

Oula Aegis, t'as du temps pour ça, parce que le débat va être long, très.
La littérature c'est ce qui fait renaître les mots, les même toujours, mais leur offre un nouveau sens. Nous offre à nous lecteur, une autre piste pour le rêve
Et puis il y a les cahiers, ceux qui dressent le bilan de ladite littérature, l'étale, s'en explique, la dissèque et dedans vont chercher à comprendre.
C'est toute la différence entre la théorie praticienne d'un Warhol et la puissance pure d'un Basquiat, lui Warhol fabriquait des cahiers, tentait d’expliquer, donnait à comprendre, mais comprendre quoi grand Dieu, parce que devant un Basquiat j’ai pas besoin de Warhol pour comprendre, pas besoin de lui pour que ça me flingue le coeur, me dynamite la tronche et me chavire l'âme

Et ça n'exclu pas le retravaille Aegis, bien sur que non, ni ne nie l'impulsion, mais la littérature comme tous les autres arts, s'effondre des lors qu'elle tente de parler d'elle même, peut-être parce que simplement elle naît précisément de s'ignorer.

Je vois donc tout à fait ce que tu veux dire, mais selon moi là tu fais juste la différence entre création et critique...
a la limite, tu prônes l'art pour l'art

Sahkti : Un texte tout en tendresse avaec la Verte Erin pour toile de fond. Une très bonne idée et pleins d'images : le sifflement à travers les murs de pierre, etc…Et une conclusion un peu triste que j'ai trouvé très belle.

Zou : Très belle poésie en poupées russes. J'ai bien aimé cettef açon d'amener à chaque fois l'idée qui se cache en dessous de la précédente. Tes trois premières strophes sont vraiment plaisantes. J'ia un peu moins accroché sur la dernière.

Aegis : Je suis partagé sur ton texte Aegis. C'est-à-dire que je sens l'effort pour simplifier ton style, ton vocabulaire. Ton texte ne peut en ressortir que plus fort. Bien aimé aussi le fait de laisser des zones d'ombre dans lesquelles l'imagination de chacun peut faire le reste. Bien aimé aussi les références à Wittgenstein, personnage que j'adorais dans mes cours de philosophie. Mais par contre là où je te suis moins, c'est dans ta justification d après texte, post commentaires où tu analyses ton texte en mots savants (déstructuration syntaxique,...), etc.. qui fait que tout ce que tu as écrit avant retombe un peu (je sais , j'aurais pas dû lire ce débat-)) . Pas que je n'ai pas compris où tu voulais en venir hein -) mais parfois la simplicité, ça a du bon -)

Lint : Très belle progression dans ton texte, je trouve, qui ressemble au message que tu veux faire passer. A savoir un début avec un langage assez enfantin et une fin plus assurée au niveau des idées. J'ai trouvé un petit manque de liant dans la partie où ton personnage explique les différents métiers qu'il veut faire plus tard. Et puis les deux lignes de conclusion très belles.

Krystelle : Un texte bouillonnant d'idées : le pshitologue (magnifique), le chasseur de tête, Amnésie internationale,… Bien aimé aussi le passage sur l'actrice de cinéma, qu'on pleure, meêm si c'est pour de faux… Et quand vient la fin, on aimerait presque que ton personnage veuille faire tous les métiers du monde, rien que pour voir ce que tu en aurais fait -)

Mentor : Allez j'y vais franchement. C'est l'un de tes meilleurs textes. On sent que tu la connais et que tu l'aime ton île. Tu nous la fais sentir, visiter rien que par les mots exotiques à souhaits, qui sentent bon le soleil. Descriptif oui. Mais jamais pesant. Dis Mentor, c'est quand que tu nous invites? -).

Yali : Un texte plein de soleil et de poésie au milieu de la bruine du quotidien. Très belle évocation de ton passé je trouve. Très tendre aussi.

Loup bleu : Ah que je l'aime cet humour désabusé. J'aime vraiment ton personnage qui en plein meeting fait un véritable retour sur soi, sa jeunesse révolutionnaire,… Sur ces années d'insouciance. Et au moment de faire le point,… Vraiment très bien ficelé et bien fait pour Sarko!

Kilis : Une petite situation malicieuse en diable qui me fait penser à certains de tes textes il y a quelques temps. Deux personnages, une idée surprenante et le tour est joué. Ton style fait le reste.

Yali, je pense que tu prends deux extrêmes, car en effet, Warhol c'est déjà à la limite de l'art, c'est déjà de la production, de la technique etc.
Alors oui pour le simple plaisir des mots et des sentiments, c'est essentiel, mais pas suffisant et pas toujours: une oeuvre c'est aussi une oeuvre de pensée, d'introspection, de réflexion, de contestation...
rien n'est incompatible....


not' Désolé pour le débat, même si je ne trouve pas que ce soient des termes savants... c'était juste pour expliquer que si le texte est destructuré c'est justement parce que je l'ai senti comme ça et parce que le personnage tel que je l'imagine ne peux pas à mon avis avec une pensée très structurée...
Quand à la simplification du vocabulaire, vi, je fais un effort :)))
ça me pose toujours un problème car ça suppose un tabou, une norme qui refuse d'utiliser un énorme lexique :))

En tout cas encore merci à vous

je jette Kilis ?? bon, si tu le demandes gentiment...
un coup de baguette magique ;-)
En fait, pour pas foutre le souk, je remplace le texte initial par celui-là sinon ça va faire bizarre question ordre de postage.
Hop ! c'est fait. Merci qui ? ;-)

Merci la nouvelle technologie !
;0)))

Merci gentil Mentor!

Lyra will a écrit:Merci la nouvelle technologie !
;0)))

:-(((

kilis a écrit:Merci gentil Mentor!

:-)))

mentor a écrit:

Lyra will a écrit:Merci la nouvelle technologie !
;0)))

:-(((

Mais non je plaisante mon petit modérateur adoré :0))
(vais me faire taper sur les doigts par Giny !)

Lyra will a écrit:

mentor a écrit:

Lyra will a écrit:Merci la nouvelle technologie !
;0)))

:-(((

Mais non je plaisante mon petit modérateur adoré :0))
(vais me faire taper sur les doigts par Giny !)

Ehhhhhhhhhh!C'est pas parce que je suis plus là qu'il faut faire le souk hein lyrette! Je te tiens à l'oeil

Allez, je retrousse mes manches de dimanche et je commente. Mais 3 par 3.

Sahkti
Oui, un texte empreint d’une certaine mélancolie. Rien que la répétition des mots « Inishère » et « phare » la provoque. Un beau texte mais qui reste « en puissance » comme la plupart de tes textes, Sahkti. Comme si tu te disais : « Bon, j’ai donné là, ça suffit comme ça». Et donc, je suis de l’avis de Krystelle, pourquoi ne pas employer plus de temps pour rendre tes textes encore plus attachants ?

Et ton explication, hein, que t’arrives pas à relire… euh, moi je trouve qu’elle est bidon ;-)
(J’ten donnerai moi des « J’ai pas envie, na ! »)

Zou
Grinçant-amer, mifigue-miraisin, réussi.

Aegis
Je préfère nettement cette manière-ci. Un style beaucoup plus alerte, je trouve qui sonne plus vrai. Malgré tout, me semble un rien confus ton texte mais avec de très beaux passages, oui.
(Te dire aussi: je t'en veux pas mais t'as zappé le commentaire de mon texte)

Le reste suivra ;-)

kilis a écrit:pourquoi ne pas employer plus de temps pour rendre tes textes encore plus attachants ?

parce que je n'en ai pas envie du tout, c'est aussi simple que ça. Si ça m'amuse de faire les exos, c'est pas non plus comme ça que je prends mon pied, donc ça me convient bien en l'état. Pour le moment en tout cas.

Lint
Un contenu dense, très, limite étouffant mais qui va bien au sujet, justement. Maintenant, pour la langue, la manière… il me semble que ça mériterait d’être retravaillé.
N’empêche, il y a là beaucoup de bon.

Krystelle
Ben, c’est qu’elle t’inspire, Evelyne Dhéliat !
joli ça: « j’éternuerai sur Marseille et le vent soufflera vers les calanques »
Ton humour fait mouche souvent, Krys. Ici, j’ai trouvé la formule répétitive du « quand je serai grande » un peu… facile en comparaison d’autres textes de toi au style plus affiné.

Mentor
Merde, y’a des crapauds-buffles aussi sur ton île ! Ah, m’est revenu une bouffée d’enfance là ! Joli texte. Qu’est-ce que c’est porteur tous ces noms spécifiques ! et vrai, tu nous fait voyager, Mentor, tout comme un guide…

La suite : prochainement

Yali
« Moi quand je serai grand je voudrais faire petit garçon et courir sur les plages des souvenirs à venir,… »
Et voilà que tu es grand et que tu les fait courir sur des pages ces mots, souvenirs à venir et à nous ravir, nous, qui les lisons avec cette envie de les ramasser comme des coquillages, et de nous les coller à l’oreille pour écouter la mer.

Loupbleu
Oui, tu as trouvé une manière qui te va bien, Loup. Un ton, comment dire… à la fois distancé et où tu t’impliques, je ne sais… c’est raffiné, intéressant, ça me plaît. Beaucoup. Mais t’assieds pas sur tes lauriers, hein ? ;-)

Nothingman
J’ai eu du plaisir à te lire et aussi comme une impression de déjà vu. Je m’explique : ça m’a rappelé de bon moments passés il y a longtemps à la lecture de Robert Sabatier, celui des allumettes suédoises ou de notre compatriote, René Hénoumont et son oiseau pour le chat.
C’est un genre qui te va bien Noth. Faudrait juste une peu enrichir ton grain d’écriture.