Exo en direct - lundi 20 mars 2006 - 21 h

Sahkti a écrit: Arrête de râler ou elle va te filer une mauvaise phrase! C'est elle la cheffe ce soir!

Non c'est Mimi qui pioche

Sahkti a écrit:

Lyra will a écrit:

Lyra will a écrit:pas très gai... :0(

Et c'est tiré de "Glamour" d'août 2004 j'sais pas trop ce que ça fait dans le bureau mais c'est là !

tiré Lyra, tiré... pense au bac, de bleu!!

Mais qu'est-ce que tu racontes Sahkti ?? :o)

Krystelle a écrit:

Sahkti a écrit: Arrête de râler ou elle va te filer une mauvaise phrase! C'est elle la cheffe ce soir!

Non c'est Mimi qui pioche

c'est pire! :))

Je réclame un huissier de justesse!

Quel suspens !
Sens que je vais tomber sur la psychologie cognitive ou un bazar comme ça moi :-(

Loupbleu a écrit:

Zou a écrit:Phrase : Au commencement, Dieu créa la femme.(Jacques STERNBERG, Histoires à mourir de vous)

C'EST PAS JUSTE, C'EST MEME PAS CA QU'IL Y A ECRIT DANS MON BOUQUIN !

La 1ère nouvelle : l'adjonction, Loup !

Voici les 11 objets, vous pouvez n’en choisir que 5 à placer dans votre texte :

Lait
Rouleau de papier essuie-tout
Pots de cornichons
Une peinture où sont écrits les mots « l’heure coule »
Une affiche art Kanak
Champagne
Camenbert
Lunettes de soleil
Confiture
Baromètre
Une petite statue

La phrase donnée doit être insérée dans votre texte :

Krys prend la phrase de Lyra
Aegis celle de Loup
Kilis celle de Yali
Yali celle de Jonjon
Jonjon celle de Kilis
Mentor celle de Nothingman
Sahkti celle de Chris
Mentor celle de Sahkti
Lyra celle de Aegis
Nothingman celle de Zou
Zou celle de Mentor

Le thème : Discipline olympique
Taille du texte au choix
Ligne d’arrivée : dans une heure

houhouuu???

Mentor, suis désolée :)))

J'ai pas de phrase moi :-(

Loupbleu a écrit:J'ai pas de phrase moi :-(

Et Mentor, il a deux phrases !

Loupbleu a écrit:

Loupbleu a écrit:J'ai pas de phrase moi :-(

Et Mentor, il a deux phrases !

Demande s'il veut bien t'en filer une !

Zou a écrit:

Loupbleu a écrit:

Loupbleu a écrit:J'ai pas de phrase moi :-(

Et Mentor, il a deux phrases !

Demande s'il veut bien t'en filer une !

hahahaha loup... la psychologie cognitive?

Mentor tu me laisses la phrase de Sahkti ? Je la veux bien. Sinon Nothingman ça va aussi, suis pas contrariant !

Mentor pourrais tu refiler une phrase à Loup s'il te plait ?

Sahkti a écrit:

Zou a écrit:

Loupbleu a écrit:

Loupbleu a écrit:J'ai pas de phrase moi :-(

Et Mentor, il a deux phrases !

Demande s'il veut bien t'en filer une !

hahahaha loup... la psychologie cognitive?

Savais bien que ça allait me tomber dessus !!!

merde j'avais démarré!!!!!!!!!!!!!!!!!! J'ai démarré avec la phrase de Not, que Loup prenne celle de Sahkti
Bye !!!

On entend quoi par discipline olympique ?

Voilà Loup, prend la phrase de Sahkti. Encore 1000 excuses, Mimi sera fouetté pour ça ! Non mais !

Lyra will a écrit:On entend quoi par discipline olympique ?

Ce qu'on veut Lyra !

je l'ai bien joué le coup là.... m'en veux pas Loup, hein ? :-)))))

d'ac !

Zou a écrit:

Lyra will a écrit:On entend quoi par discipline olympique ?

Ce qu'on veut Lyra !

exercices d'assouplissement devant webcam

j'ai le droit à un petit retard tel ? :0)

Sahkti a écrit:

Zou a écrit:

Lyra will a écrit:On entend quoi par discipline olympique ?

Ce qu'on veut Lyra !

exercices d'assouplissement devant webcam

:0))

mentor a écrit:je l'ai bien joué le coup là.... m'en veux pas Loup, hein ? :-)))))

Pas du tout ! Suis en train d'essayer de comprendre la phrase de Sahkti, et ça c'est du sport !

Lyra will a écrit:j'ai le droit à un petit retard tel ? :0)

Non, Lyra, raccroche et planche

Loupbleu a écrit:

mentor a écrit:je l'ai bien joué le coup là.... m'en veux pas Loup, hein ? :-)))))

Pas du tout ! Suis en train d'essayer de comprendre la phrase de Sahkti, et ça c'est du sport !

pffffffffff!!!

3615 une idée s'il vous plait :0)

- Cette nouvelle literie ne risque-t-elle pas de s'user si vous continuer à taper dans le catcheur?

Non mais attends, pour qui elle se prend cette bonne femme?! Vais lui enseigner son boulot moi! Si j'ai envie de sauter sur le lit, c'est mon affaire. Je m'entraîne comme je peux et comme je veux! C'est pas en mâchant du chewing-gum que je suis devenu champion du Limousin de combat d'oreiller, non plus. Faut tout leur apprendre à ces jeunes et à part ça, ils défilent dans les rues contre le CPE. Feraient bien d'accepter, au moins ils seraient formés et moins idiots.

- Désirez-vous un verre de lait? Une coupe de champagne?

Et pourquoi pas des toasts au camembert tant qu'elle y est... Comme si j'avais une tête à boire ou manger quoi que ce soit avant un match important. Bon, soyons simple, si je mets mes lunettes de soleil, elle comprendra que je veux sortir et elle me fichera la paix. Evidemment, c'est pas pratique pour sauter sur un lit...

- Est-ce que votre chambre vous plaît?

Mais quelle gourde... Evidemment non ça ne me plaît pas! Est-ce ma faute si le combat d'oreiller est reconnu discipline sportive du bout des doigts et seulement depuis l'an dernier? Bande d'ignorants. Du coup, me voilà relégué dans la banlieue parisienne, hôtel minable, accueil médiocre. Et cette déco... mais qui a choisi cette décoration?! A coup sûr un type bourré, pas possible autrement. T'as vu l'horreur là? Une affiche Art Kanak, encore un truc de sauvages, avec des noirs qui se mettent des boucles d'oreilles dans le nez et qui mangent leurs cousins en ragoût au petit-déjeuner. Enfin, c'est la banlieue ici... sont en famille.

- Le baromètre de l'hôtel indique que le temps est au beau fixe

Bon sang... à mon avis, elle a même pas de diplôme. En rien du tout. Enfin si, mais je préfère rester poli et rien dire. Le temps au beau fixe. Elle doit pas savoir que le combat d'oreiller, ça se pratique sur un ring dans une salle couverte avec au moins 20... allez 30 spectateurs. Il peut tomber des chats noirs ou des femmes en deuil, ça change rien au match.
Pfff, avec tout ça, elle me déconcentre et je défends mon titre dans trois heures. Faut que je la fasse déguerpir en douceur.

- Est-ce que vous souhaitez un oreiller supplémentaire pour la nuit?

Mais des oreillers ma petite, j'en ai plein mes bagages! Des grands, des durs, des mous... avec quoi elle croit que je m'entraîne? Des oreillers en plumes de poussins atteints de la grippe aviaire? M'en vais gentiment lui montrer ce qu'il y a dans cette grande malle grise. Avec un peu de chance, elle comprendra que je n'ai besoin de rien. Parce que j'ai beau faire non de la tête, elle reste plantée là comme une plante verte en attente d'arrosage.
Allez, regarde petite, tu verras que j'en ai des oreillers...

- Je constate que vous ne manquez pas d'oreillers. Une couverture peut-être?

Allez, cette fois je l'explose. Une bonne baffe et on n'en parle plus. Y en a marre à la fin!
Mais... mais qu'est-ce qu'elle fabrique! Hooo.... mais bouge ta main petite coquine... Haa... oui, dans les oreillers, la malle est assez grande pour nous deux... hmmm... hééé... Héééééé!!! Ouvrez! Ouvrez nom de Dieu!!


L'année suivante, le combat d'oreiller fut définitivement retiré de la liste des disciplines olympiques. Sur les trois candidats français en lice lors des premiers combats officiellement reconnus, le premier s'endormit en testant un nouvel oreiller et oublia de se présenter sur le ring à l'heure voulue, le second dégringola du lit en sautant et se cassa un pied, et le dernier se débrouilla pour tomber dans sa malle et s'étouffer entre un oreiller en plumes d'autruche et un coussin en duvet de faisan de Sibérie.
A propos de Sibérie, d'étranges rumeurs circulèrent comme quoi l'équipe russe, adversaire principale des Français, soudoya des hôtesses d'accueil pour perturber les athlètes de l'Hexagone. Rien ne fut jamais prouvé.

(j'ai même repris la faute d'orthographe dans la phrase de Chris... hum!)

L’heure coule


Je n’ai pas d’horloge murale; vous savez un cadran avec deux aiguilles qui vous indiquent à chaque instant l’heure qu’il est et les minutes qui vont avec.
Je n’ai pas d’horloge mais j’ai une toile au mur qui, en quelque sorte, en fait office.
C’est une toile de soie carrée que j’ai peinte. Elle représente une spirale découpée en carrés de toutes couleurs et l’on peut y lire les mots :

l’heure coule l’heure coule l’heure coule l’heure…

Ainsi certes le temps passe mais en couleurs. Et je peux aussi bien me dire : « Mais quelle couleur est-il ? ou m’étonner : « Tiens, il est déjà bleu de Prusse ? » et puis rêver… jusqu’à turquoise et là…

Je me souviens…
Car turquoise …
Ça commence comme ça vous et moi… sur un mot, celui –là, dit par vous : « turquoise ». Puis répété, enrobé… « vos yeux turquoises ». Ils sont « marines », ai-je riposté. Et là-dessus j’ai chaussé mes lunettes solaires. Vous avez dit « Champagne ? » et j’ai dit « Bière pour moi ». Vous étiez adossé à ce mur cachant à moitié une affiche : Art Kanak, c’était écrit en grand en rouge. Je lisais nak en vous regardant parler, je n’entendais pas tout. Et nak, je lisais nak. Vous me disiez quelque chose. J’ai fait signe que je n’avais pas entendu à cause de la musique. Alors vous êtes venu plus près, j’ai lu Art, vous avez répété, je n’entendais toujours pas. Je portais une jupe de coton rayée bleu et blanc. Et vous avez hurlé : JE DISAIS QUE J’AI UN CALEÇON ASSORTI A VOTRE JUPE ! J’ai lu nak.
Ça finit comme ça vous et moi… sur deux mots, ceux-là, lus par moi : « Art nak ».

Nothingman1 a écrit:Sorry je dois corriger un truc. Je reposte. Mentor, serait-il possible d'nelever le texte ci-dessus! Merci d'avance.

Le mien bien entendu! -)

<- Enlevé le premier texte de Julien,

Attention : Une fausse manip et hélas le texte d'Aegis a disparu ! Mais bienheureusement Mentor a réussi à récupérer le texte et il l'a posté à la fin ! ->

"Il n'est pas exagéré de voir dans le Ménon la première expérience de psychologie cognitive…." Et bla bla bla. Et bla bla bli. Deux heures que ça dure ce traitement inhumain…. La culture, c'est bien connu, c'est comme la confiture. Plus on en a, plus on l'étale. Et avec lui, la tartine est grande! Ce philosophe à la petite semaine commence à me les briser sévère à faire son petit BHL d'auditoire. Et vas-y que je glisse ma main subrepticement dans la mèche, savamment exécutée, de mes cheveux permanentés et sur lesquels reposent des lunettes de soleil Raybann dernier cri. Frimeur va! Et vas-y que je lance de douces oeillades aux jeunes lolitas baveuses du premier rang, en prenant les poses des penseurs des statues antiques. Si je pouvais l'entarter ce crétin hautain, quel bonheur ce serait! Du petit lait! Je vois déjà le tableau kanak d'ici. Une horde d'étudiants, avides de vengeance, descendrait dans l'auditoire au son de " Gloup, gloup, entartons, entartons ce pompeux cornichon! Que vivent les attentats patissiers!", encouragements scandés à tue-tête par un Noël Godin enragé. Les tartes pleuvraient sur la face du parvenu. La crème se répandrait en flots continus sur son costume noir Gucci, maculerait sa chemise blanche haute-couture… Le rêve!
Avec tout ça, l'heure ne coule pas aussi vite que la peinture design affichée chez moi. Elle se traîne même. Et le gars à côté de moi, qui est encore dans sa guindaille de la veille. C'est pas la rose qu'il sent, c'est le camembert cinq ans d'âge et la bière. Quel menu! Il aurait pu rentrer chez lui et se doucher.
Dans la piteuse situation qui est la mienne, je ne vois à présent qu'une solution : piquer un roupillon salvateur. Je tombe petit à petit, langoureusement sur la tablette face à moi. Je gagne d'autres rivages plus accueillants. Je vois une plage, le soleil, un filet bien tendu et un ballon voltigeant dans les airs. Je suis assis, dans une tribune, au bord de la mer. Il y a du monde, tournoi olympique oblige. Devant moi se déroule un match de beach-volley féminin. Des corps parfaits moulés dans des deux pièces bien tendus, huilés de sueurs et de crème solaire, s'offrant à mon regard scrutateur. Tant de beauté! Et au commencement, Dieu créa le femme! Je m'imagine déjà prenant un bain de champagne avec ces deux splendeurs brésiliennes… Il commence à faire chaud à mon baromètre intérieur…
"Monsieur….Monsieur…Oui vous la-bas au milieu! Mon savoir ne vous intéresse pas! Vous vous croyez déjà arrivés! Un peu de contenance s'il vous plaît! Bon reprenons, où en étais-je?
Ah oui!Comme je vous le disais avant cette petite interruption : Sur Alexis de Tocqueville, la vérité m'oblige à dire que, comme de nombreux intellectuels français, je l'ai rencontré tard."
Crétin fini, va! Briseur de rêves! Promis, la prochaine fois, je fais appel à l'entarteur!

.
Le dieu du stade

Mais qu’est-ce que je fous là moi ? Ca fait bien un quart d'heure qu’on tourne en rond en petites foulées. Est-ce qu’ils se rendent compte où ça nous mène ? On serait pas mieux à faire des ronds dans l’eau sur la plage de Sainte-Anne ?
Mais qu’est-ce qui m’a pris de m’engager moi ? Et voilà qu’en plus ils veulent qu’on s’aligne aux J.O. !!!
J’avais un avenir tout tracé, sorti en juin tout bardé de diplômes, tous littéraires, avec déjà des tas de propositions d’embauches. Et voilà t-il pas que pour fêter tout ça, je me beurre la tronche pire qu’un P’tit LU et qu’un inconnu mal intentionné me fait signer un engagement pour 3 ans à l’insu de mon plein gré ?
Obligé de me pointer à la Caserne de Pointe-Noire à 6 heures du mat’ un 1er août !!
Avant ça j’avais bien consulté des experts. Mais ils m’ont tous dit que j’y couperais pas. Que si je ne me présentais pas, c’était le trou et autant de rallonge au temps contractuel. Tu parles !
Alors le plan classique : coiffeur, douche, paquetage, rassemblement, tenue de sport et un petit 10 000 pour commencer ! Tout ça parce que j’ai eu 20/20 aux tests QI. J’ai copié, moi ? Et sur qui, vains dieux ?! ;-)
En plus j’ai ouvert ma gueule quand il ne fallait pas. Le Ser-pat’ qui me fait : « Vous avez déjà fini ? », et je réponds : « Oui chef » alors qu’il est même pas chef ! L’avoinée que j’ai encaissée ! Ca commençait mal pour moi.
Bref, il paraît que les J.O. militaires sont dans un mois, et comme ils m’ont trouvé endurant, je suis bon pour faire mes 10 km tous les jours sur cette piste de 300 mètres. Eh, 300 mètres ! Ca fait 33,33333333 tours à chaque entraînement ! J’en viens à envier les poissons rouges et leur mémoire proverbiale…
Je boirais n’importe quoi moi, un verre de lait, ou de champagne, même dans un gobelet en plastique. Si au moins on avait droit à des lunettes de soleil !
Quand je pense que je voulais attaquer l’œuvre magnifique de ce cher Charles Alexis Henri sur les principes de la démocratie à l’américaine - pas si délectable que le homard, mais bon - Alexis de Tocqueville, la vérité m'oblige à dire que, comme de nombreux intellectuels français, je l'ai rencontré tard. Il m’aurait bien servi d’avoir lu ses écrits sur l’Ancien Régime et la Révolution pour mon mémoire de fin d’études.
Mais je pensais plus à l’été qui arrivait à grands pas. A nos escapades entre copains sur les flancs de la Soufrière ou à nos après-midi de plongée dans l’Anse Colas…
Dire que c’est à 5 km d’ici… Et qu’il me reste 5 km à courir… en rond… en ovale, plutôt.
Ils sont marrants les concepteurs de ce stade : ils ont fait une grande fresque peinte au-dessus de la tribune d’honneur où s’inscrit une phrase : « L’heure coule ». Ca je le sais, et ma sueur aussi !
Les copains sont bien à la peine. Il y en a que j’ai déjà doublés quatre fois ! Je les pousse un peu à chaque fois pendant quelques dizaines de mètres. Mais à chaque fois aussi je me prends un coup de pied au cul par le Ser’pat-chef qui me voit faire. Celui-là, en civil au Macumba un samedi soir, je lui explique comment faire les pieds au mur en rappel sans bouger pendant 3 heures, avec un camembert coulant entre les dents et un baromètre dans le c…
Encore au moins 15 tours. J’en ai marre. Il fait dans les 35°. Ce satané stade est clos, pas un brin de vent et un cagnard pas possible. Deux potes ont dû être évacués sur des civières, direction l’Infirmerie. Bon, c’étaient deux métros, pas trop habitués. N’empêche, ils ont tenu 10 et 12 tours.
Après le 10 000, il paraît qu’ils vont nous montrer un truc marrant. La girafe ça s’appelle. Et puis d’autres exercices, mais en forêt cette fois. Ca je crois que ça me plaira mieux. Surtout si c’est de la course d’orientation. M’en vais te les faire tourner en bourrique, moi, les gradés.
Poum ! Encore un coup de pied qu derche. S’il savait comme il va le regretter celui-là… En plus il est gras comme un cure-dent. C’est fou comme 3 petits chevrons sur l'épaule peuvent faire gonfler les neurones des biceps.
Dernier tour. On est plus que 5 sur la cendrée. Et je crois que j’ai 3 ou 4 tours d’avance sur le meilleur des quatre autres. Combien de temps que je cours ? Ca va bien faire une demi-heure, il est temps que ça s’arrête, là, j’en peux plus.
Top !
Ouf, j’ai le droit de souffler. Le petit connard de Serpat’-chef s’approche, son chrono en main. Je vais encore prendre un dernier coup de rangers, je le sens. Qu’est-ce qu’il me dit ? 27 minutes ? Et alors ? T’aurais voulu quoi ducon ? Peux pas mieux faire aujourd’hui, non, pas aujourd’hui. Désolé. Vais prendre une douche. Demain, ok demain. On verra ça demain…
.

« L’heure coule ». C’est ce qu’il y a écrit sur l’affiche, pile en face de moi.
L’heure coule. Et de mon coté, rien, pas une goutte. Faudrait que ça vienne pourtant. Dix minutes que je suis là, seul avec mon flacon. Et le médecin qui me crie :
— Ça vient ?
Non, rien à faire, ça vient pas. On choisit pas.
— S’cusez Doc, z’auriez pas un peu de champagne ?
— Grouillez, j’ai pas toute la journée !
— Du lait, au pire…
— Suivant !
— Non, non c’est bon je me concentre…
Pas conciliant le Doc. Purée c’est bien ma veine. Des mois d’entraînement, des journées entières à pédaler, tout ça pour se faire refouler le jour du dépistage parce qu’on arrive pas à pisser. Même après trois litres de Contrex. Pas drôle la vie. Remarquez y a pire, parait qu’en Pologne des étudiantes se prostituent quelques mois pour payer la fac. C’est ce que je me dis parfois, dans les situations pénibles. Ça aide un peu mais pas tellement.
Inspirer, souffler, recommencer…
Et dire qu’il y a pas trois mois de ça j’étais coincé dans l’ascenseur de mon immeuble avec la créature divine qu’il m’ait été donné de croiser dans toute ma vie et j’arrivais même pas à lui sourire tellement j’avais envie de me faire pleurer le mérinos. Elle me regardait avec ses grands yeux de biche et je me serrai le cornichon pour me contenir. Alors, je me suis rappelé qu’il y a des filles en Pologne qui vendent leur corps pour payer leurs études, ça ma réconforté, un peu.
Toujours rien, et l’heure coule.
― Si vous me remplissez pas ce putain de flacon illico, je vous déclare positif à l’EPO !
C’est ballot tout de même, passer à coté des J.O. parce qu'on est coincé du pistolet! Surtout quand je me dis qu’un homme normalement constitué (et croyez bien que je le suis) âgé d’environ 25 ans a uriné en moyenne 54 750 fois dans toute sa vie, je me dis que c’est vraiment pas de bol!
Et l’heure qui coule, qui coule, qui coule.
Cette affiche là au mur, elle me rappelle ce voyage au Canada. J’avais 15 ans et on s’amusait avec les copains à celui qui pisserait le plus loin. J'étais le meilleur. Je me doutais pas à cette époque qu’un jour… Tiens d’ailleurs je crois que c’est fois là qu’on avait visité l’Ontario, le lac Erie, tout ça et aussi… ARGHHH!!
― Euh Doc ? S’cusez mais vous auriez pas un rouleau de papier essuie-tout par hasard ?!
Ben voilà, croyez le ou pas, ma carrière de coureur cycliste s’est arrêtée là. Et dire qu’à peu de choses près, elle aurait pu être sauvée par le souvenir d’une ballade aux pieds des chutes du Niagara, si seulement dans la précipitation j’avais pas loupé le flacon. Savez qu’y a des filles, en Pologne qui…

C'est court, c'est rapido parce que telefono (tiené lontano kon a pa parlé italiano a la francessa)
Mais tout de même, postage, et puis toujours sympa ces exos :0)




Que vais-je pouvoir inventer ?
C’est du sport de trouver des excuses
Fatiguant et chiant
J’mérite au moins la médaille olympique. Au moins.
Alors, je lui dis quoi ?
Bonsoir chéri, je t’ai trompé, une petite coupe de champagne ?
Non, ça le fait pas.
Merde qu’est-ce que j’ai fait. J’vais pas foutre notre vie en l’air pour ça. Je lui dis pas.
Mais alors où j’étais hier soir ? Pourquoi je ne suis pas rentrée ?
Réfléchissons, fléchissons, une deux une deux, réfléchis !
« L’heure coule » bien ça. J’étais chez une amie, et le temps passe tellement vite, j’ai oublié de rentrer. Petit clin d’œil en passant au tableau qu’il m’a acheté.
Non, c’est nul, il va croire que je ne pense pas à lui quand il n’est pas là. Pour le coup j’y ai pas beaucoup pensé, c’est sûr, mais il a pas besoin de le savoir.
Mais aussi c’est de sa faute. Il avait qu’à pas me délaisser. Voilà. Bon mais ça résout pas mon souci. Comment je lui dis. Parce que c’est important de tout se dire, n’est-ce pas ? Alors je fais quoi… Je vais peut-être y aller en douceur, lui mettre une paire de lunette de soleil sur les yeux, histoire que la vérité lui arrive pas en pleine gueule, sans préavis de la météo. Attention, éclaircie imprévue sur votre vie cette après-midi, vous verrez enfin ce qu’il en est réellement, le temps tournera peut-être à l’orage. Mouais… si je lui fais dans la métaphore, pas sûr qu’il apprécie. Et si je lui fais dans la dentelle, il va tout de suite sentir le tissu de mensonge. Ou je lui présente ça bien emballé dans de la soie. C’est une expérience géniale pour nous deux chéri, ça va mettre du piment dans notre vie, et puis notre couple à l’épreuve, on sera bien plus fort par la suite. Ben oui, tu vois pour l’instant c’est plutôt lait nous deux, c’est crémeux, c’est mielleux, c’est chiant quoi. Ça bout quelques fois, puis ça redescend aussi vite que c’est monté. Alors voilà, j’ai laissé débordé. Je me suis laissée débordée par mon envie. Et je regrette pas. C’était vachement bon.
Non, on va peut-être couper les deux dernières phrases.
Tu comprends, j’ai pas envie de finir en statue froide et passive. En fille paumée qui laisse le temps couler sur le marbre sans pouvoir bouger pour attraper quelques secondes à la dérobée. Non, moi j’ai besoin de mouvement, de vie, de sang à l’heure, et si tu ne me l’apportes pas, c’est peut-être qu’on est pas fait l’un pour l’autre. Je sais, c’est pas facile à entendre, excuse-moi.
Merde il arrive, qu’est-ce que j’dis qu’est-ce que j’dis !
- Bonsoir Chérie
- Je-t’ai-trompé-je-suis-désolée-c’est-juste-que-je-t’aime-plus
- Ah… toi non plus

sympas
Merci Zou :0)

— Le verbe lire ne supporte pas l'impératif !
Je souris. Il dit ça avec un sérieux, le dit du haut de ses deux mètres dix-sept, coupe de champagne dans une main, toast de calendos dans l’autre, lunettes de soleil posées sur le nez parce qu’il fait beau, très, jardins du Trocadéro ; Garden party où sont mélangés les gens, les genres, quantité de tout.
Ici un sportif, champion olympique il parait : lui. Et là, pile en face mais très en dessous, un type qui fouille dans les mots : moi.
Des gens partout.
Il semble croire à ce qu’il dit.
Le redit
Doit encore le répéter alors que je m’en vais, alors que je traverse les gens partout, oui, faut me comprendre, j’ai hâte de rentrer à l’hôtel, hâte d’ouvrir mon portable et sur le clavier taper : « Le verbe lire ne supporte pas l'impératif ! » et signer : Un basketteur anonyme mais champion olympique.
Puis m’endormir avec la satisfaction d’avoir choisi ce boulot-là : celui de bien dire plutôt que des conneries.
Et regretter, un peu plus loin dans les rêves, d’être trop petit pour être basketteur.
Et
La vie…

Universités en grève.
Etudiants désœuvrés.
Profs au chômage.
Voilà 50 ans que ça dure.
Sauf qu’on a presque tous oublié pourquoi les jeunes étaient alors descendus dans la rue. Pourquoi les bagnoles ont cramé et les matraques trinqués.
En réalité, maintenant les étudiants d’alors sont retraités et les profs repiqués.
Cependant, n’ayant jamais obtenu de diplôme et n’ayant jamais su se servir de leurs 10
doigts – ils n’étaient pas programmés pour ça- les étudiants n’ont jamais eu d’emploi et donc n’ont pas de pension.
En attendant la seule manière de survivre et d’espérer obtenir la retraite, c’est faire du sport. C’est le seul moyen aujourd’hui d’être pris en charge et d’espérer des jours meilleurs. Le Ministère du Sport est devenu le plus important du pays et le pays partant un immense village olympique.
Vu le nombre croissant de « vocations », un grand nombre de nouvelles disciplines sportives ont vu le jour.
Il y a des tournois de repassage avec lancer du fer.
Des compétitions de nettoyage avec brosse et palet.
Le 1000 mètres haies en automne, pour rafraîchir les plantations.
Chez les plus faibles, le jeté du rouleau de papier-essuie-tout a du succès.
Les matchs de catch dans la boue de confiture sont ouverts à tous sauf aux diabétiques. Ils ne rigolent pas avec ça.
Lors des éclipses, le relais 4 x 400 mètres a du succès. A quelle vitesse, ils se passent la paire de lunettes de soleil ! C’est dingue. En fait, on ne peut pas les plaindre, il y a une bonne ambiance et ils sont organisés, on ne peut pas dire.
Lorsque les denrées alimentaires se raréfient, les plus gourmands sont inscrits d’office au marathon du sommeil.
Les plus âgés, souvent mal en point, défilent en civière avec drapeau et baxter lors de la cérémonie de clôture mensuelle.
Ce sont souvent ceux-là lors de ladite cérémonie qui reçoivent champagne et médaille.
La plus convoitée, celle qu’on n’obtient qu’une fois dans sa vie ….la médaille du contrat de première embauche.
C’est celle que tous espèrent obtenir un jour pour quitter le village olympique et obteni la retraite très vite.
A la sortie, généralement, ils sont toujours en train de saluer et leurs camarades de les acclamer si fort que personne n’entend jamais la rafale de mitraillette. Ben quoi, ils n’en ont pas voulu il y a cinquante ans du contrat de première embauche, pas vrai ? Moi pourtant à l’époque j’ai accepté ce poste de nettoyeur et y a pas a dire mais j’ai gravi les échelons. Comme quoi, on peut jamais savoir à l’avance.