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Joyeux Noël

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Message  lemon a Sam 13 Déc 2008 - 18:40

1


Les anciens meurent après les fêtes, vous le saviez ?

Je reviens de mon Noël, dans l'est glacial de la France, à la frontière suisse, là où les gens ajoutent un article défini devant ton prénom et appuient sur les o, les a et les é.

Toute ma famille habite encore cette contrée désolée et moi-même suis né dans une chanson de Brel. Tu voulais voir Vesoul, nous irons voir Vesoul. Mais pour l'heure, je vous emmène à Héricourt, deuxième ville de Haute Saone, située entre Belfort et Montbéliard. Rien n'est connu à Héricourt, ni son ancienne usine de textile ni sa caserne militaire, fermées depuis une vingtaine d'années. Rien sauf ce type, le député maire de la ville qui, a un moment donné, eu son heure de gloire en inventant le PACS.

Le reveillon s'est tenu dans la maison de ma grand mère, ultime survivante parmi mes grands parents, agée de 98 ans et réunissait l'essentiel de la famille du coté de mon père, unique fils et dernier enfant de cette femme, né d'une famille de fromagers qui épousa un maçon italien et qui donna également naissance à trois filles, le soeurs ainées de mon paternel, mes tantes. S'ajoutaient les maris et les enfants de chacun et quelques éléments importés du coté de ma mère et du compagnon de ma soeur. Ils étaient trente, environ. Lorsque j'arrivais de Montpellier, entre 21 et 22 heure le soir du 24 décembre, nous étions au complet.

L'ensemble des convives descendaient des flutes de champagne dans le salon. Les murs étaient couverts de photographies représentant la star de la soirée, Eve, 6 mois, poupon adorable, blonde aux yeux bleux souriant aux inconnus comme aux plus familiers, ma nièce, la fille de ma petite soeur, le bijou, la classe international, l'avenir de notre famille.

Une montagne de cadeau attendait dans le couloir menant au salon, car la place manquait sous le sapin de Noël. Le sol en bois craquait sous les multiple paires de chaussures, les appareils photo crépitaient et les dicsussions montaient en volume à la mesure des verres vidés.

Ma grand mère de 98 ans étaient assise sur son fauteuil spécial, engoncé dans des couvertures et des coussins d'appoints, ne pouvant guère bouger autre chose que la tête et baragouinner des trucs presque incompréhensibles, car depuis son zona elle est devenu incapable, perdant peu à peu l'essentiel de ses forces motrices, maintenant totalement dépendante. La mamie qui n'a jamais voulu s'imposer à personne, qui lorsque tu parvenais à l'inviter au restaurant refusait de choisir un menu différent du tien, la voilà qui se faisait torcher le cul tous les jours que Dieu fait.

Je dois dire que cette année j'avais décidé de m'organiser pour acheter des trucs. Il arrive un moment où on ne supporte plus de recevoir le sempiternel cadeau de la petite cousine sans avoir rien à offrir en échange. On remercie avec un air piteux, en s'excusant à moitié d'avoir les mains vides de son coté. Et elle de répondre que ce n'est pas grave comme un aveu de charité chrétienne. La salope qui me fait passer pour un égoïste, un cancre, un autiste, le type qui n'offre pas de cadeau mais ce n'est pas de sa faute, il est comme ça, on lui pardonne parce que soi-même on est quelqu'un de bien, et puis c'est l'artiste de la famille que voulez-vous. Il y en a toujours un.

Je ne m'attarde pas sur le déroulement du réveillon. Bonjour comment vas-tu, bouffe, cadeau et biz biz attention sur la route. Ca fait des années qu'on ne va plus se cailler à la messe de minuit et d'ailleurs je crois bien qu'il n'y a plus de messe, à minuit.

La mamie aura veillé jusqu'à deux heures du matin et puis rideau tout le monde rentre à la maison en se disant que c'était chouette parce qu'on était nombreux et qu'il y avait toute la famille réunie. L'année dernière j'avais boycotté Noël, la famille s'était engueulée, j'étais resté tout seul à Montpellier, comme un con. Ca m'avait déprimé.

Le 25 décembre, repas de Noël, on mange les restes du 24, du foix gras, du saumon, de la bûche glacée. On boit le café à 5 heures de l'apres midi. La mamie est au fond du salon, sur son fauteuil spécial. On lui fait la bise quand on arrive et quand on repart "alors la mamie comment est-ce que ca va " et elle répond quelquechose comme "oh ben tu sais... euh..." ce genre de chose dont on ne sait pas quoi faire parce qu'on sait bien qu'elle n'est pas du tout en forme et qu'elle ne le sera plus jamais.

Au matin du 26 je revenais dans la maison de ma grand mère. Je logeai chez un cousin, à une dizaine de kilomètres, aux portes de Belfort, et j'emmenais mon petit frère qui retournait ce jour, avec ma mère, en banlieue parisienne. Mes parents habitent en Essonne. Mon père travaille à Genève et était reparti la veille, le jour de Noël. Ma mère qui était hébergé chez la grand mère reprenait le boulot le lendemain matin, en Essonne donc, et mon petit frère, approchant la vingtaine, devait retrouver son amoureuse.


2

On parle de grisaille parisienne en imaginant la fumée des pots d'échappement qui se mêlent à l'anthracite des nuages. La grisaille comtoise est différente en ce que le gris du ciel semble directement tomber sur la terre, decscendant jusqu'au sol, envellopant les chairs et formes dans une péllicule brumeuse et latente. A l'intérieur des habitations, les lumières jaunes des ampoules, apparaissent d'autant plus vivantes, elle sentent le chocolat chaud et la fin du voyage.

Tatie Dédé nous accueillait et nous dirigea vers la cuisine lorsque nous entrames, mon petit frère et moi-même. La mamie dormait dans le salon, elle avait fermé la porte donnant sur le couloir pour que nous ne la dérangions pas avec notre discussion. Nous primes un petit déjeuner dans cette cuisine, café noir pour moi, et tartines de confiture à la prune maison. Au bout d'un certain temps, Tatie Dédé parti dans le salon pour reveiller la mamie. Ma mère et mon petit frère s'apprêtaient à prendre la route pour rentrer sur Paris. Ils ne s'en iraient pas sans lui dire au revoir.

Dans un récit la partie la plus difficile à écrire est souvent celle que l'on veut raconter. Du moins dans mon cas. Et je tourne autour du pot pendant des chapitres entiers, je limonade et je contextualise car tous les éléments, biensur, me paraissent si determinants, explicatifs, indispensables.

C'est bien dans la substance première de l'histoire, dans le mobile du texte que je n'arrive jamais à entrer. Comme si écrire tout autour permettait de poser ce que je veux dire sur une sorte de podium. Mais quand la scène est construite, quand la régie son et les lumière sont pretes j'ai l'impression d'oublier le spectacle que je voulais jouer, je me sens ligotté et incapable. Et je recherche constamment cette fameuse transition, la dernière, celle qui appelle l'instant ou il faut frapper bien droit afin de toucher au but.

Je crois que tatie Dédé est revenu vers nous un peu affolée en nous disant qu'elle ne parvenais pas à reveiller la mamie et que ce type de chose n'était jamais arrivé avant. Et tatie Dédé est précisement la personne qui s'occupe le plus de la mamie, elle habite et vit quotidiennement avec elle. D'ailleurs, j'aurai envie, maintenant, de développer un peu sur tatie Dédé. Ca vaudrai le coup sans doute, car c'est un personnage, comme tout à chacun finalement, nous sommes tous adultes, enfants et vieillards des personnages à propos desquels il serait utile de développer un peu.

Mais non, je dois maintenant parler de la mamie, 98 ans, mourrante, à qui on a sans doute promis que toute la famille, enfants, petits enfants et arrière petite fille viendrai rendre visite pour le reveillon de Noël, la mamie qui a vaillament gardé conscience jusqu'à 2 heures du matin et autour de laquelle nous avons tous posé pour se faire prendre en photo. Tatie Dédé et maman tentaient de la réveiller "maman, tu es là ?" pour l'une "mamie revenez " pour l'autre et la mamie ouvrait les yeux mais ne reconnaissait plus personne et replongeait immédiatement dans une léthargie suspecte. Sa tête penchait et s'affaissait sur le coté. Ma mère ne tardait pas à fondre en larmes.
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Message  lemon a Sam 13 Déc 2008 - 18:40

3

Les personnes agées ressemblent aux animaux qui, d'une manière générale, nous ressemblent le moins. Qui n'a pas reconnu des airs d'oiseaux, hiboux, perruches ou vautours chez certain de nos plus anciens, dans la manière de rouler les yeux, dans les démarches saccadées, dans quelques gestes ou expressions particulieres, des façons d'insectes aussi, lorsqu'ils portent un aliment à la bouche par exemple, et encore des signes de poissons dans ce qui leur appartient de poisseux, luisant, rougeaux ou globuleux.

Je regardais la mamie, elle ressemblait à une vieille tortue, avec une peau sèche et écailleuse. Elle semblait, elle, regarder vers les rivages du styx, progressant sur l'embarcadère, attendant le passeur. Elle partait dans une direction où on pouvait à la rigueur l'accompagner, à l'instinct, à l'émotion, dans l'instant présent, mais on pourrai pas la suivre jusqu'au bout du voyage et tout le monde le savait. Elle nous quittait.

Maman et tatie Dédé lui maintenait la tête, caressant son visage, la serrant et pleurant dans ses cheveux. J'étais assis en face, sur une chaise et je tenais sa main, qu'elle avait posé sur ses genoux, par dessus les couvertures. Mon petit frère ne savait pas trop quoi foutre et lui tenait l'autre main, un peu emmerdé. D'un coté ça m'irritais de voir ma mère et ma tante sangloter comme ça, comme deux femelles frustres et ignorantes. Je crois que je n'aimerai pas m'éteindre avec des gens chialant autour de moi, me reniflant dessus ou cherchant à me retenir en débitant les conneries habituelles "reste avec nous" et tout le superflu. Ca paraît tellement difficile de mourir. Je crois que je préférerai partir dans quelquechose de plus groovy. Tu tamises la lumière, tu montes un peu le chauffage et tu balances un bon son. Merci à toi, si je peux faire quelquechose là haut, alors je te revaudrai ça.

Pour la première fois, je voyais quelqu'un mourir devant moi, quasiment dans mes bras, en direct, sans trucage. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à ça. Il paraît que j'ai du sang froid remarquez, du putain de sang froid pulsé par un coeur froid. J'observais le visage de la mamie et j'y captais de l'abandon, de la sérénité. On dit "lutter contre la mort" l'expression est évidente tant il me parut clair que la mamie avait rendu les armes. Elle cherchait à mourir, elle souhaitait s'en aller.

Quand on a pas l'habitude on se demande un peu ce qu'il faut faire. Il n'était pas question de la transporter à l'hopital, la Mamie avait formulé ce désir qu'on la laisse partir sans intervenir pour la sauver. D'ailleurs quel sens à prolonger la vie absolument alors que tu subie un état de dépendance et de dégradation constante et que toute cette merde ne pourrai pas s'améliorer, ni demain ni jamais. Tatie Dédé décida d'appeler le médecin de famille,informé et respectueux de notre position. Une chose était certaine : la mamie ne quitterai pas la maison, aucune ambulance ni aucun pompier ne réussirai à l'emporter.

Le médecin ne répondait pas au téléphone et sa messagerie était saturée. Il devait manger des papillottes en famille, un peu plus loin, dans la chaleur d'une lumière jaune. La mamie ouvrait les yeux parfois, mais pour les refermer aussitôt et piquer à nouveau du nez. Elle ne reconnaissait personne, sa poitrine se soulevait néanmoins à interval régulier, sa respiration semblait normale, sans altération, sans encombrements. Tatie Dédé appela une autre tatie et un tonton, son mari, qui prenaient aussitôt la route, depuis Belfort, pour nous rejoindre. Et moi, à ce moment là, je suggerais de convoquer un prêtre.


4

Ouais un pretre. Rien que ça. Je me croyais sans doute à Hollywood là, pour sortir un truc pareil. C'est dur vous savez de demander s'il faudrai pas appeller un pretre en employant le ton de circonstance. C'est tellement anachronique, et je m'étonnais moi-même d'y avoir penser. Je jure ici que je ne suis pas chrétien. D'ailleurs je confesse avoir, par le passé, pissé dans plusieurs bénitiers d'une même église pour rire des vieilles dévotes qui se signaient - l'eau bénite est tellement fraiche à l'accoutumé qu'y ajouter un peu de chaleur humaine ne pouvait pas, en soi, constituer un grand péché. Et j'avoue également m'être livré à des actes sexuels, toujours dans la maison du seigneur, c'était à proximité du centre Pompidou, entraîné par une diablesse brulante et perverse comme toute les diablesses. Le désir féminin possède assurément de bien étranges ressorts. Et des recoins qu'il vaudrait mieux ne point trop exalter.

Héricourt, la campagne rude de l'est, soumise aux rigueurs froides de l'hiver, à la lumière blanche et grise d'un ciel trop bas, aux terres gelées, aux forêts vastes et effeuillées, tout ce contexte appellait un pretre. Dans la salon de la mamie règne le tic tac profond d'une horloge comtoise, le planché en vieux bois, la tapisserie désuette, et l'armoire, la grande armoire en chène ou en marronnier. Tout cela, encore, appellait un pretre. Deux personnes aident au ménage et à la toilette de la mamie, la Christianne et la Valérie. La première, sans âge, bossue, habillée dans les thèmes de son balais et de sa serpillère, les cheveux gris courts en bataille et la machoire supérieure très en avant, souriant hideusement d'une rangée de dents jaunes et crenelées, et la seconde plus jeune, la Valérie, qui pointée de dos, pourrait susciter la curiosité de l'autre sexe, assez grande, plutôt balancée, avec un bon cul et une taille cambrée, avait du prendre un gigantesque coup de fer a repasser dans la gueule, tant tout une moitier de son visage partait de traviole, la bouches vers l'oreille droite et un ovale d'orbite optique devenu rond comme un ballon de football : deux braves filles, la Christianne et la Valérie mais deux vrais monstres de campagne. Et au milieu de tout cela, la mamie, qui ne souhaitait rien d'autre que rendre son dernier soupir. Oui décidement, tout cela necessitait un pretre.

Et le prêtre est venu. Sa messagerie n'était pas en dérangement à lui. De nos jours, incontestablement, les opérateurs téléphoniques font plus de blé dans les cabinets médicaux ou les dans les hopitaux que dans les églises. On ne crois plus en Dieu au nord de la Méditerannée, on sacrilège à tout bout de champ.

Pardonnez moi l'abbé, pardonnez mon propos. Vous êtes passé en début d'apres midi. Vous l'abbé qui avez marié mes parents et qui m'avez baptisé, moi, chiard, ne croyant plus en rien aujourd'hui. Vous étiez prêtre-ouvrier, ouvrier la semaine et prêtre le week-end si on peu dire. Vous faisiez carriste. A l'heure ou de la fumée sortait encore des cheminées de l'usine à textile, vous transportiez des ballots de tissus et vous meniez le combat syndical. Comme quoi, on peut être un homme d'église et s'opposer au grand capital. Même à la CGT vous défendiez des idées radicales. La sueur a perlé de votre front et vos sermons dominicaux, certainement, devaient s'ancrer dans les réalités éreintantes de ceux courbant l'échine pour gagner le pain.

Yo l'abbé, vous vous êtes attablé avec nous, buvant le café que j'avais préparé, bien tassé, et écoutant tatie Dédé, athée militante, vieille fille révoltée, comme vous, hochant la tête, disponible, réceptif; empathique, sous vos sourcils broussailleux brillaient les yeux d'une vraie sagesse. Puis vous vous êtes levé et vous vous êtes dirigé vers le fauteuil spécial de la mamie. Vous êtes resté debout, face à elle, inconsciente, et vous avez effectué vos machins religieux, une prière, une bénédiction, les dernier sacrements, allez savoir, nous on s'en fou mais vous avez fait ce qu'il fallait et voilà tout, avec justesse et sans chichi, sobrement. Merci l'abbé, que Dieu vous garde, la mamie était une croyante.


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Que raconter encore, comment finir une histoire qui n'est pas terminée ? Le médecin est passé aussi. Faute de liaison téléphonique l'oncle et les tantes se sont rendu à son domicile, non loin de chez mamie. Chez mamie oui, parce que si on dit "la mamie" figurez vous qu'on ne dira pas "chez la mamie" mais "chez mamie", sans y mettre d'article défini. Il s'agit d'une règle grammaticale, un chausse trappe linguistique permettant de confondre les faussaires, les types vicelards qui tenteraient, en maquillant leur diction, de se faire passer pour des gars du coin. Peut être que des types comme ça n'existent pas, car généralement l'accent terreux de l'est est mal considéré, mais n'empêche qu'on est jamais trop prudent. En 1870 les Allemands ont conquis l'Alsace et la Lorraine, ils n'ont pas eu la Franche Comté.

Le medecin a livré son diagnostique. Tension à 12, pas de complication cérébrale, la mamie ne devenait pas débile, par ailleur elle ne montrait aucun signe de souffrance visible. Elle mourrait dans le calme. On s'en doutait finalement. Le medecin a fermé sa sacoche en cuir et à prescrit de doubler le patch de morphine, au cas où.

Pour ce que j'en sais la morphine est l'opiacé le plus addictif. Mes sources viennent de la rue, elles résultent d'une compilation témoignifère de toxicomanes, véritables loques humaines, accrocs à la seringue, dont certain s'injectaient de l'héroïne dans le beaux jours et de la morphine, comme substitut, dans les mauvais. Ceux-ci se faisaient prescrire du Skénan, un comprimé morphinique qu'ils écrasaient et s'envoyaient dans les veines. Ces restes d'hommes, que personne ne croira jamais sauf vous et moi, tendent tres nettement à affirmer que la dépendance à la morphine est de loin la plus vive. Sachez, pour la petite histoire, que la morphine utilisée en soin est extraite d'une variété de pavot elle-même cultivée sur notre sol national, dans les environs de La Rochelle. Ainsi, il existe des champs de pavots en France et cela j'en suis informé parce que je fréquentais une bande de bras cassés qui, chaque année, partait en camion piller ces champs secrets. Au retours, ils faisaient bouillir les bogues de pavot à feux doux, dans une grande marmite, pendant 48 heures, et obtenaient ainsi le rachacha, pâte d'opium non raffinée qui s'ingère ou se fume pour redescendre ou s'envoler.

Alors qu'ils allaient quérir le medecin, je me suis retrouvé seul avec la mamie, assis sur une chaise, à coté d'elle, qui naviguait dans les vappes, tenant sa foutu main. La vie te colle parfois dans des situations de vérités, des moments cruciaux où tu as le sentiment qu'il ne faudrai pas se rater. Mon problème à moi, est de me sentir investi émotionnellement, d'entrer de plein pied dans la situation, de la vivre en être humain sensible, alors que j'ai tendance à considérer les choses de l'extérieur, comme si je matais le monde du fin fond de la galaxie, avec une peau verte et des antennes de martien plantées sur la tête.

Je ne pouvais pas rester comme un con à ne rien dire, je me suis mis à lui parler. Mais comprenez qu'avec sa grand mère en train de rendre l'âme on n'improvisera pas sur la pluie et le beau temps, on est obligé d'aborder des sujets déterminants, des propos précieux, avec un ton définitif, parce qu'on ne clamse qu'une fois et qu'au moment ultime où la vie s'échappe on a certainement envie d'entendre autrechose que les caquettements inutiles de nos litanies quotidiennes.

Alors j'ai improvisé et je me suis appliqué à croire à ce que je racontais. Je regardais son visage et ses yeux fermés, sa sérénité et sa poitrine qui se soulevait, j'ai dit que je prendrai soin de la famille, qu'on resterai soudé, qu'on ferai plein d'enfants pour continuer la vie et d'autres propos du même acabit. J'en ai déjà oublié la moitier aujourd'hui, 4 jours après mais je n'oublierai pas le fait.

J'ai passé la nuit sur place et le lendemain matin la mamie est revenu à elle. Qu'est-ce que je fou là ? demandait-elle, elle avait du se paumer en route et revenir au point de départ. La mamie n'a pas réussi à mourir, je l'ai embrassé et je suis redescendu à Montpellier.
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Message  Invité Sam 13 Déc 2008 - 19:29

J'ai trouvé ce texte très bon, à la fois détaché et émouvant... humain. Un ton très juste.

C'est dommage qu'il y ait plusieurs fautes d'orthographe, si vous preniez le temps de les rectifier votre texte n'en serait que plus fort.

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Message  Sahkti Ven 26 Déc 2008 - 13:30

C'est par moments trop détaillé ou alors, ça l'est de manière maladroite. Tu expliques tout, histoire peut-être d'être sûr que le lecteur saisisse les lieux, les personnages, l'atmosphère. Mais cela crée de ci de là une barrière quasi infranchissable qui empêche de pleinement entrer dans ton texte. Ce dernier y gagnerait sans doute à perdre quelques explications au profit d'éléments plus évocateurs et suggestifs.
D'autant plus qu'il y a beaucoup d'éléments dans tout cela, peut-être un peu trop et au bout d'un temps, j'ai eu tendance à décrocher, je n'arrivais pas à ressentir une proximité au sujet ou aux personnages.
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Message  Invité Ven 26 Déc 2008 - 16:42

J'ai passé un excellent moment avec ce texte (et même réussi à faire abstraction des fautes d'orthographe). A un moment, j'ai eu peur que les digressions nuisent à l'unité du propos, mais finalement elles contribuent à donner au récit ce ton détaché et sincère aussi. La fin est bonne aussi, surprenante mais sans effets de manche. Bravo.

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Message  Anne Veillac Dim 28 Déc 2008 - 10:12

J'ai commencé à lire ce texte en me disant que je ne lirai que la première partie, qu'il était trop long, que je n'avais pas le temps de tout lire.
Et... j'ai tout lu, totalement absorbée par ce texte.
J'ai bien vu quelques fautes d'orthographe, quelques erreurs avec les temps des verbes, mais je n'ai pas eu envie de les relever. J'ai préféré continuer ma lecture.
Il y a juste une chose qui a arrêté ma lecture. "Les sourcils broussailleux". Dans le dernier livre de François Bégaudeau, c'est pointé comme un terrible cliché. Alors...
Pour le reste, j'ai vraiment tout lu sans sortir du texte.
J'ai aimé ce mélange de choses qui me sont familières (Noël, la famille, ce que l'on ressent face à la famille, la vieillesse etc.) et de choses qui me sont éloignées (ton narrateur ressent bien les choses comme un homme, et puis il a vécu des choses que je n'ai pas vécues).
Le thème est fort, bien sûr.
La fin est très bonne.
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Message  Invité Dim 28 Déc 2008 - 10:55

Dans une bonne première moitié, j'ai pas arrêté de me dire " bon, alors ? ..." et de penser que j'allais décrocher : trop trop de détails, de digressions et de fautes... et puis finalement, j'ai trouvé ça intéressant,c'était roublard de mettre le lecteur de ton côté en lui expliquant que tu n'arrives pas à ne pas tourner autour du pot ( des fois, il suffit de nommer ce qu'on fait pour que ça devienne acceptable !!!) et j'ai en définitive bien apprécié ce texte qui a beaucoup de personnalité, un ton très particulier et qui m'a un peu évoqué le début de l'Etranger ( pas par le style, mais par cette sorte de froideur qui n'en est pas vraiment une. Pour moi l'Etranger est une parfaite description d'un aspect fondamental de la schizophrénie : cette incapacité à ressentir qui est une véritable souffrance)
Donc, bravo !

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Message  Kilis Dim 28 Déc 2008 - 11:03

Un très très bon texte en effet: le fond, la forme, la construction.
L'émotion, la réflexion, l' humour, l'ambiance sont rendus avec légèreté et subtilité. J'ai adoré.
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Message  Chako Noir Dim 28 Déc 2008 - 11:43

J'aime bien la façon dont la noirceur du texte est rendue avec humour, le morbide avec légèreté. Noël en famille ou la mamie qui se meurt, les deux événements sont mis sur le même plan. On est comme projeté dans un film avec le personnage principal qui raconte. Je ne trouve pas que les digressions soient inutiles, elles permettent de se replacer en tant que spectateur, de ne pas trop devenir un personnage à côté de la Tatie Dédé à tenir la main de la mamie. On est le martien tout vert avec ses antennes sur la tête.
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Message  Apsaraan Dim 28 Déc 2008 - 14:16

Comme les autres, je me suis dit "Tiens, Joyeux Noël : jetons un oeil..." et l'autre a bien vite suivi, entraînés dans une glissade jusqu'au bout de ton texte .
Oui, on y rencontre des fautes: tu n'as pas relu, je suppose, ça a coulé tout seul, non ?
Et c'est pour ça qu'il m'a emportée.
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Message  Lucy Mer 31 Déc 2008 - 1:59

Un bon moment de lecture avec quelques réticences. Oui, l'orthographe...
Je me suis demandée jusqu'où tu voulais entraîner le lecteur et j'ai suivi jusqu'au bout, en me perdant un peu en cours de route, pourtant j'ai suivi.
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Message  kazar Jeu 1 Jan 2009 - 14:00

Quelques mauvaises choses, beaucoup de bonnes !

Je commence par les mauvaises parce que, quand même, pendant ma lecture, j'ai grincé des dents plus d'une fois.

D'abord, et on te l'a déjà dit, l'orthographe.
Y'a plein de fautes partout, des accords, des conjugaisons...Et vraiment, c'est horripilant.

Ensuite, comme tu l'écris si bien, tu as parfois du mal à ne pas te perdre. Et le lecteur avec. Un peu inégal.

Bon, pour passer aux (très) bonnes choses, j'ai vraiment beaucoup aimé le ton et ta façon d'écrire. Ta façon de gérer les hauts, les bas, le fort, le tendre, l'acide, le doux.

Tu m'as agacé, puis séduit, puis ennivré.

Merci.

A l'avenir, veille aux fautes.
Et taille un chouïa ;-)
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Message  Lehnerd Jeu 1 Jan 2009 - 15:21

Confondre Foix et le foie gras, pour l'habitante du sud ouest que je suis est un sacrilège. Tu peux faire toutes les fautes que tu veux mais pas ça, gredin.

Un peu long pour finalement avoir une vieille qui meurt pas. Je suis d'ailleurs sure qu'aujourd'hui des tas de gens ne mourront pas.

Les conneries sur la morphine m'ont un peu foutu en rogne mais bon, moins que le foie gras(c'est parfois dur de faire comprendre aux gens que tant qu'ils ont mal ils ne vont pas finir dépendants, toxico sur un trottoir; bizarrement la dépendance à la morphine survient lorsqu'on en prend en dehors de toute douleur physique).

Sinon voilà, c'était récréatif.
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Message  lemon a Sam 3 Jan 2009 - 13:56

Merci pour les commentaires. mea culpa pour les fautes, c'est vrai que je n'ai pas pris le temps de passzer le texte sur Bonpatron (utile ce site) ni de le sortir sur papier afin de la corriger.
- Je ne sais pas voir les erreurs sur écran - Il faut vraiment que j'améliore ce point : grammaire / orthographe.

Pour le reste c'est vrai que le texte a été écrit quasi d'un jet et très peu remanié. Le problème quand je retravaille les textes c'est que j'ai tendance à les corriger 1 milliard de fois. Ils deviennent -d'apres les retours que j'ai - lisibles et fluides mais perdent sans doute en spontanéïté / intensité. Parfois les longueurs et les défauts participent à la bonne lecture générale, mettant en relief certains passages, donnant plus de force à l'ensemble. Difficile de trouver le bon équilibre...

Lehnerd accepte mes excuzes concernant le foie gras. Pour la morphine je ne sais pas ce qu'on vous apprend en medecine et/ou pharmacie mais je ne raconte pas de bêtise. L'héroïne a d'ailleur été d'abord considérée comme un médicament miracle... par nos médecins avant d'être classé comme stupéfiant (fin XIX debut XXem). La morphine est un opiacé créant, selon son usage, une dépendance physique et psychologique, quelque-soit l'état physique de l'utilisateur. Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas l'utiliser en soin évidement...
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Message  Lehnerd Sam 3 Jan 2009 - 15:07

lemon a a écrit:La morphine est un opiacé créant, selon son usage, une dépendance physique et psychologique, quelque-soit l'état physique de l'utilisateur.
Ben non justement, je me doute bien que ce n'est pas le lieu pour expliquer pourquoi je me contenterais donc d'un petit lien.
De même le skénan n'existe pas sous forme de comprimé mais de gelules remplis de microgranules.
Je chipote totalement je sais, mais ce sont des petites choses comme ça qui me gâche un peu l'ambiance, la plupart des gens passerons outre.
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Message  lemon a Sam 3 Jan 2009 - 17:13

(Ahahahah une étude de l'Inserm ! Les études pharmacologiques les plus bidons sur les drogues...)
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Message  Lehnerd Sam 3 Jan 2009 - 19:08

Je ne sais pas où t'as vu une étude....la page en question est plus une vulgarisation médicale.
Si tu veux une étude sur esculape.com ils en citent une.
Avant de me faire fouetter par un modérateur, je précise juste que je réponds ici et pas en mp tout simplement parce qu'après c'est moi (enfin rarement vu que j'ai la chance de travailler avec des patientes qui en ont pas besoin) qui dois me taper les on dit d'internet et voir un patient qui souffre préférer ne rien prendre parce qu'il a vu là et là qu'il pouvait être dépendant. C'est pas cool.
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Message  mentor Sam 3 Jan 2009 - 23:01

Lehnerd a écrit:Avant de me faire fouetter par un modérateur, je précise juste que je réponds ici et pas en mp tout simplement parce qu'après c'est moi (enfin rarement vu que j'ai la chance de travailler avec des patientes qui en ont pas besoin) qui dois me taper les on dit d'internet...
pas de souci avec les modos pour ce genre de précisions, c'est utile ;-)
quant aux MP, dur... ils ne sont pas activés, hihihi ! :-)))

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Message  kazar Dim 4 Jan 2009 - 10:09

T'es externe, Lehnerd ?
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Message  Lehnerd Dim 4 Jan 2009 - 11:02

Non je suis en sage-femme.
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Message  lemon a Dim 4 Jan 2009 - 17:01

Je ne crois pas que les gens refusent de prendre de la morphine à cause de « on dit » sur internet.
Il est un discours général et dominant sur les drogues, concernant tous les média, visant à expliquer, à grand renfort d'études scientifiques et démonstrations emotionnelles, que la prise de drogue conduit à la dépendance et à la destruction.

Et là, comme par hasard, l'usage médicalisé de la morphine, pour contrer la douleur, n'excercerait pas ce même effet de dépendance. Curieux décalage qui ressemble plus à un grossier rafistolage qu'à une vérité vraie. Mais la vérité vraie, en fait, c'est que la dépendance et les effets négatifs liés à la consommation de tel ou tel psychoactif (morphine ou autre) réside au moins autant dans le contexte et les pratiques d'usage que dans les propriété chimique intrinsèques au produit lui-même.
Un produit est plus ou moins bon ou mauvais selon l'usage qu'on en fait et non pas uniquement par ses caractéristiques pharmacologiques. Les etudes que j'ai moi-même mené, en ethno-sociologie sur les comportements des usagers de drogues psychoactives (pour la MILDT et pour L'OFDT), montrent que les effets de dépendances existent ou non en fonction des types d'usage, des fréquences de consommation, des représentations associées à la consommation... et sont minoritaires par rapport aux nombre d'usagers. En terme de consommation de drogue, les toxicomanes (usagers dépendants) représentent une part infime de l'ensemble des consommateurs, contrairement aux idées reçues et diffusées, entre-autre, par la communauté medicale.

Cette même communauté médicale s'est appropriée le champ des usages de drogues, faisant du consommateur de produits psychoactifs un malade qu'il est necessaire de soigner (un progrès car ce même consommateur était auparavant considéré comme un déliquant). Mais il ne faut pas s'étonner, dès lors, que les gens aient peur de prendre de la morphine (dont le principe actif est cousin de l'opium, de l'héroïne..).
Ce ne sont pas quelques hurluberlus comme moi qui racontent des conneries sur internet mais bien un systeme de désinformation global qui effraie les gens et génère des effets pervers comme le refus de prendre de la morphine pour attenuer la douleur.

Moi je suis pour l'usage de la morphine en contexte clinique, un contexte «ritualisé» pour éviter l'addiction et je suis bien certain que la plupart des patients prenant de la morphine ne devienne pas dépendant une fois rétabli. Je comprend le malaise de Lehnerd quand elle est confronté a des individus, qui par peur ou ignorance préfère souffrir plutot que calmer leur douleur.

Maintenant affirmer que la morphine ne rend pas dépendant lorsqu'elle est consommée pour attenuer la douleur me paraît proprement absurde et manifeste de l'incompétence coupable du système socio-sanitaire vis à vis des porblématiques d'usages de drogues. On légitime un usage par de pseudo observations scientifiques destinées à rassurer les patients. Il s'agit d'une pratique ultra courante concernant les usages de drogues dans le secteur de la santé tout simplement parce qu'aucune etude sérieuse et objective n'y a cours. Le niveau de compétence des autorités de la santé en matière d'usages de drogues (légales ou illégale) est proprement affligeant, vous pouvez me croire sur parole.

Enfin, c'est un détail, mais dans mon texte je cite mes sources – toxicomanes de rue – eux mêmes en situation de souffrance, soit une source d'information différente que la communauté scientifique lié aux domaines socio-sanitaire à laquelle renvoie Lehnerd. Je rend compte d'un discours de personnes ayant une expérience empirique des usages problématiques de drogue, des gens, c'est rien de le dire, dont le discours n'est pas pris en considération ni ecouté, ni relayé par qui que ce soit. Parmi ces gens, rencontrés sur plusieurs années dans un bus d'échange de seringue, nombre d'entre-eux témoignaient de graves problèmes avec la morphine, des problèmes liés à leur situation, à leurs usages et à leur trajectoire de consommation. D'un certain point de vue ces gens vivent dans une douleur constante et la morphine qu'ils consomment les y maintient. Je precise que ces mêmes personnes se fournissent en pharmacie et présentent des ordonnances signées par des medecins de l'ordre. Cela je ne l'invente pas, je l'ai observé.

Il ne s'agit pas de conneries !
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Message  kazar Dim 4 Jan 2009 - 18:26

lemon a a écrit: Plein de choses
La morphine est un opiacé.
Elle rend dépendant.
Au même titre que la codéïne sa cousine (quelle rime).
La désinformation est un terme peu adapté. Malinformation, plus juste.
Beaucoup de docs ont peu de la morphine.
Beaucoup de tox se servent de la morphine.

Mais c'est un médicament merveilleux.

Et pour répondre une chouille à partir du camp des blouses blanches, la dépendance est source de souffrance infinie (tu dis l'avoir côtoyée).
Les psychoactifs sont addictifs.
Donc vecteurs de souffrance.
Donc à combattre.
Point.
Pas de communauté médicale omnisciente qui décide à la place de.
Je suis pas corporatiste mais pour taper sur les médecins faut utiliser les bons outils. L'histoire des psychoactifs me fait grincer des dents.
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Message  mentor Dim 4 Jan 2009 - 21:18

Un très beau texte, vraiment j'ai apprécié
le ton est juste, avec le brin d'humour qu'il faut, les descriptions ne sont pas trop chargées, l'ambiance y est, c'est bien écrit
j'ai juste regretté ceci :
Dans un récit la partie la plus difficile à écrire est souvent celle que l'on veut raconter. Du moins dans mon cas. Et je tourne autour du pot pendant des chapitres entiers, je limonade et je contextualise car tous les éléments, biensur, me paraissent si determinants, explicatifs, indispensables.

C'est bien dans la substance première de l'histoire, dans le mobile du texte que je n'arrive jamais à entrer. Comme si écrire tout autour permettait de poser ce que je veux dire sur une sorte de podium. Mais quand la scène est construite, quand la régie son et les lumière sont pretes j'ai l'impression d'oublier le spectacle que je voulais jouer, je me sens ligotté et incapable. Et je recherche constamment cette fameuse transition, la dernière, celle qui appelle l'instant ou il faut frapper bien droit afin de toucher au but.
à mon sens totalement inutile.

Bravo et merci
merci pour le happy end aussi ;-)

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Message  Sahkti Lun 5 Jan 2009 - 12:46

Ha ben j'avais pas lu la digression sur la morphine et tout le reste.
Dépendant, ça rendrait? Si on peut devenir dépendant au fait de ne plus se tordre de douleur, alors oui, on devient dépendant. Pas à la substance mais au répit qu'elle procure. Et ça peut durer, le temps qu'il faut, mais pas toute une vie, non. Parce que tôt ou tard, quelqu'un finit par gagner. La douleur ou soi et la morphine s'en va. Si si, parole de moi.
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Message  Charles Lun 5 Jan 2009 - 14:40

Au matin du 26 je revenais dans la maison de ma grand mère. Je logeai chez un cousin, à une dizaine de kilomètres, aux portes de Belfort, et j'emmenais mon petit frère qui retournait ce jour, avec ma mère, en banlieue parisienne. Mes parents habitent en Essonne. Mon père travaille à Genève et était reparti la veille, le jour de Noël. Ma mère qui était hébergé chez la grand mère reprenait le boulot le lendemain matin, en Essonne donc, et mon petit frère, approchant la vingtaine, devait retrouver son amoureuse

Un peu trop de détails ou peut être pas assez bien regroupés. On passe du frère à la mère, puis au père puis retour à la mère puis au frère … bref, pour comprendre, le lecteur sort un peu de l’ambiance, du texte. Pourrait être plus « efficace ».



On parle de grisaille parisienne en imaginant la fumée des pots d'échappement qui se mêlent à l'anthracite des nuages. La grisaille comtoise est différente en ce que le gris du ciel semble directement tomber sur la terre, decscendant jusqu'au sol, envellopant les chairs et formes dans une péllicule brumeuse et latente. A l'intérieur des habitations, les lumières jaunes des ampoules, apparaissent d'autant plus vivantes, elle sentent le chocolat chaud et la fin du voyage.

Bordel, je m’y suis cru, là ! Chez ma grand-mère franc-comtoise, près de Lons-Le-Saunier …

Quelques corrections orthographiques ou de concordance de temps à apporter.


pour le reste, je dirai que j'ai vraiment trouvé ton texte très très bon ! Faut dire que pour pas mal d'éléments, je me suis retrouvé dans ton narrateur. J'ai trouvé que tu utilisais un ton très juste, prenant, passionant jusque dans tes digressions et dans tes personnages secondaires, le médecin, le prêtre ... et puis, les lieux, les gens si bien rendus .... vraiment bravo
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