Re: Exo en direct - Jeudi 18-12 à 21h

Invité Jeu 18 Déc 2008 - 20:27

Allez, laissez moi Poirot depuis le temps que j'en rêve !

Halicante Jeu 18 Déc 2008 - 20:27

L'enquêteur : un nouvel arrivant à la maison de retraite

Ca veut dire qu'il ne vient pas spécialement pour l'enquête mais qu'il vient d'être admis à la maison de retraite en tant que... retraité, c'est ça ?

Sahkti Jeu 18 Déc 2008 - 20:27

Ha ok Charles a changé, j'y vais alors :-)

Charles Jeu 18 Déc 2008 - 20:28

tout le monde a ce qu'il lui faut ?

le nouvel arrivant vient d'être admis à la maison de retraite.

Yali, c'est vrai qu'avec la poire à lavements, tu l'as dans le "baba" :-))

bertrand-môgendre Jeu 18 Déc 2008 - 20:29

Je suis sur la piste.
Je flaire une embrouille avec l'infirmière en chef et le commis de cuisine.
Ça va saigner...

Invité Jeu 18 Déc 2008 - 20:29

Yali, je fais noisette honorable pour la poire à lavements !

Loupbleu Jeu 18 Déc 2008 - 20:34

J'ai rien compris, je fais quoi ?

Sahkti Jeu 18 Déc 2008 - 20:36

Loupbleu a écrit:J'ai rien compris, je fais quoi ?

Derrick, le pensionnaire de la chambre 9 est décédé de manière suspecte alors qu'il était encore vif et alerte.

Le lieu : une petite clinique dans la forêt noire !

L'enquêteur : un nouvel arrivant à la maison de retraite qui va mener sa petite enquête!
1 Navarro
2 Columbo
3 L’inspecteur Harry
4 Philip Marlowe

l'arme du crime a été assigné selon l'ordre d'arrivée.

Loup: Columbo/charentaise

Sahkti Jeu 18 Déc 2008 - 20:36

Tu mélanges ces éléments et tu en fais quelque chose

Loupbleu Jeu 18 Déc 2008 - 20:38

ok ça roule.

Zou Jeu 18 Déc 2008 - 20:47

charles ? ça se passe ds une clinique ou dans une maison de retraite ?

Charles Jeu 18 Déc 2008 - 20:48

merci Sahkti pour le rappel à Loup ;-)

j'aurais plutôt vu dans une maison de retraite ;-) mais si ça t'arrange ...

Zou Jeu 18 Déc 2008 - 20:49

Ben charles, c'est parce que tu parles d'une petite clinique en forêt noire !

Charles Jeu 18 Déc 2008 - 21:01

Zou a écrit:Ben charles, c'est parce que tu parles d'une petite clinique en forêt noire !

c'était pour le fun et histoire de citer une autre série télé pourrie ;-))

mais pas de souci si tu as commencé avec une clinique simple, continue ;-)

Loupbleu Jeu 18 Déc 2008 - 21:09

Désolé, viens d'avoir un coup de fil, je m'y mets juste !

Charles Jeu 18 Déc 2008 - 21:24

Loupbleu a écrit:Désolé, viens d'avoir un coup de fil, je m'y mets juste !

ça me rappelle une fausse pub des nuls ... le bonheur, c'est simple comme un ... bref, les "connaisseurs" comprendront :-))

Charles Jeu 18 Déc 2008 - 21:25

Philip Marlowe / scalpel

A peine deux jours que je suis dans ce gourbi et déjà, un vioc de liquidé ! Et soit disant, un inspecteur en plus. Je n’ai pas eu l’occasion de le voir mais ce que le gros Louis m’en a dit me semble fortement suspect. Un vieillard comme ça qui s’est accroché pendant quatre vingt cinq balais ne s’entaille pas les veines au scalpel. Non, forcément, il avait quelques infos gênantes, il avait flairé le coup fourré, il allait passer à l’action. M’étonnerait pas que la petite concierge en blanc soit de la partie. Je l’ai déjà vu refiler en douce des petites pilules au gros Louis. Ca sent le trafic d’extasy à plein nez. En attendant, je m’en vais me renseigner au comptoir.

- Hé Goffer, sers moi un verre de ce que t’as dans ton pot en fer !
- C’est bien, ça, de pense à s’hydrater Monsieur Philip. Mais je vous l’ai déjà dit, je ne m’appelle pas Goffer, vous confondez avec votre série télé du matin.
- Ouais ouais, t’occupe, j’oublie jamais un barman. Et moi, c’est Marlowe, personne ne m’appelle Philip, ok ?
- …
- Dis voir Goffer, t’as pas vu le gros Louis ce matin ?
- Non, non et il est l’heure de remonter dans votre chambre, Monsieur Philip.

Toujours pareil, je commence à peine à m’euphoriser qu’il m’annonce déjà que c’est le dernier verre de la soirée. Enfin, je fais mine de tranquillement remonter à ma chambre, sans oublier de remplir ma flasque en passant et d’un subtil mouvement de hanche, je dévie mon déambulateur vers le couloir Tyrol, celui des chambres cinq à dix. A l’entame du couloir, la chambre neuf de feu Derrick est allumée mais tout à coup, la lumière s’éteint. les grincements de ma quincaillerie ont dû alerté l’occupant. Le sang de l’expert détective que je suis ne fait qu’un tour, le tueur doit être là, à quelques mètres de moi, derrière la porte blanche. Comme à l’habitude, il est revenu sur les lieux du crime et je vais lui faire son affaire, le chopper, l’assommer, le truffer de balles, me le farcir, l’alpaguer, le coffrer, l’apprivoiser, me le cuisiner en colombo façon Navarro … Merde, le gros Louis sort de la chambre neuf. Vu le gabarit de la bête et considérant qu’il n’a qu’une canne et donc une main de libre de plus que moi, j’opte pour la ruse :

- Bordel Gros Louis, alors c’est toi qui l’a buté !
- Hein ? Oh putain, tu m’as fait peur Marlowe !
- Pourquoi tu l’as buté ? Qu’est ce tu fous là ?
- Ah mais non, rien, je suis passé, c’était allumé …
- Fous-toi de moi, qu’est ce que tu caches là ? Si si, je vois bien là, dans ta main là ?
- D’accord, ok mais Derrick m’avait donné le droit, au cas où …
- Au cas où quoi ?
- Ben, s’il partait, il m’avait dit que je pourrais venir chercher ce qui m’intéressait dans ses affaires. J’ai encore des contacts avec quelques brocanteurs.
- Et tu veux me faire croire que tu vas refiler cette pipe à un brocanteur ?
- Ben oui, c’est une pipe Maigret, qui plus est utilisée par Derrick alors je vais bien me faire cinq cents sacs avec ça.
- Alors vraiment, tu te fous de moi ?
- Mais non !
- Tout ça pour une pipe !
- Hé dis donc vous deux ! Vous devriez être couché et les relations « intimes » ne sont pas admises, je vous le rappelle.

Merde, v’là le divisionnaire qui s’en mêle. Enfin, le gros Louis ne perd rien pour attendre, je l’aurais.

A peine une heure plus tard et me revoilà dans le couloir, cette fois-ci désert. J’aurais voulu revenir plus tôt mais le divisionnaire m’avait bordé sec et impossible de me sortir de ce traquenard avant une bonne demi-heure de contorsion. Je rentre dans la chambre neuf, j’allume la veilleuse violette et me pose sur le lit. Et là, première constatation, le Derrick devait palper du mauvais côté, pas possible autrement. Un lecteur dvd et un écran plat tout neuf, le salopard se fichait pas mal d’être discret. Je m’approche du lecteur et j’aperçois une enveloppe à côté. Je l’ouvre et découvre une lettre :

Cher papi, pour Noël, nous avons décidé de faire fi des considérations financières et c’est pourquoi, nous cassons notre tirelire pour t’offrir ce lecteur et cet écran et surtout, surtout, cette intégrale de tes exploits en dvd. Ah bien sûr, ça n’est pas dans le commerce mais Maurice a enregistré les rediffusions sur la ZDF. On espère que tu vas bien en profiter, c’est aussi un bon moyen de rallonger tes derniers instants et puis, on n’est jamais assez généreux avec son papi. Et surtout ne nous oublie pas sur ton … enfin, ne nous oublie pas

Fred V.

Evidemment, plutôt intrigué, je mets en marche le lecteur, l’écran et entreprend de regarder le premier dvd. Bordel, un suicide, ça se tient ! Le crime parfait, les salopards l’ont buté à distance, il n’aura pas supporter de voir ça ! C’est vrai quoi, quel déchéance après avoir été aussi beau et alerte !

Sahkti Jeu 18 Déc 2008 - 21:26

Il faut sauver le soldat, l'inspecteur pardon, Derrick !

En signant son nouveau contrat à la Paramount, Steven Spielberg était loin de se douter de ce qui l'attendait. En apparence tout devait aller pour le mieux, trois films en cinq ans, des budgets costauds et libre choix quant aux acteurs. Mais c'était sans compter sur l'arrivée au pouvoir d'un nouveau président américain, fan de séries télés, plus particulièrement des feuilletons policiers.

Quel rapport avec la Paramount et Spielberg me direz-vous? Et bien il se trouve que le nouveau président, démocrate, jeune, beau et… souriant, était devenu pote avec un autre président, moins jeune, moins beau et plus petit, qui lui avait appris comment reprendre en main les chaînes de télé et leur faire diffuser ses programmes préférés. Au pays du brie, ça avait marché alors pourquoi pas au pays du pétrole?

Le nouveau président, jeune, beau, etc. décida donc de couper les subventions aux chaînes qui ne diffuseraient pas au moins quinze heures par jour ses séries policières préférées. C'est ainsi que passèrent à longueur de journée Columbo, Derrick, Magnum, Miami Vice, Rick Hunter et Arabesque.
Le président était aux anges mais pas sa femme qui préférait les histoires d'amour. Aussitôt demandé, aussitôt fait, les deux principales stations de télé se partagèrent le magot. Aux côtés des sémillants policiers se baladaient La Clinique de la Forêt-Noire, Les feux de l'amour, Top Model, Côte Ouest et La Demoiselle d'Avignon.

Tout aurait pu être parfait dans le meilleur des mondes si Steven Spielberg n'avait pas été insomniaque. Nuit blanche sur nuit blanche, il faisait les cent pas dans son salon en contemplant le désert télévisuel qui était devenu celui de son pays. Il était temps d'envoyer une bonne baffe dans tout cela et de crier haut et fort "Yes, we can… flinguer ces flics de m… qui envahissent nos écrans!"

C'est alors que jaillit une idée lumineuse dans sa tête, du genre à rendre Georges Lucas vert de jalousie et à envoyer Darth Vader au chômdu. Il allait faire mourir Derrick! Hé oui! Et pas n'importe comment en plus, il allait le faire mourir de manière suspecte dans une maison de soins, moche et vieille, planquée sur une colline de la Forêt Noire. Des infirmières poilues y mèneraient des expériences barbares sur les patients et un médecin soviétique dirigerait l'établissement d'une main de fer. Pour venir mettre fin aux agissements de ces hérétiques de l'Est, rien de tel qu'on bon flic du pays, intègre et patriote. Philip Marlowe! Son costard, son grand cœur et son flingue.
L'affaire était dans le sac. Restait à peaufiner les détails, comme décider si Derrick était hospitalisé pour de simples examens ou pour un début de paludisme, attribuer le nom de Vladimir ou de Nicholaï au toubib, prévoir une apparition en guest star de Alain Delon et ainsi de suite.

La nuit blanche se transforma en rêve coloré et, fort de son contrat paramountesque, Steven appela ses amis. Tom et Tom (lisez Cruise et Hanks, deux gloires du beau cinéma hollywoodien) répondirent de suite présents. Ils lui conseillèrent Catherine Deneuve dans le rôle de l'infirmière-chef mais Spielberg hésitait, Victoria Beckham lui paraissait un meilleur plan. Ce fut le début d'un long brainstorming qui dura des jours et des jours.

Quand enfin Spielberg présenta son projet aux pontes de la Paramount, ceux-ci le regardèrent en soupirant. Le temps avait passé, l'eau avait coulé et les présidents avaient changé. Georges le godassé était revenu, parce que le jeune, beau et souriant président s'était fait assassiner lors d'une visite en Ecosse et Georges allait détester l'idée de voir mourir Derrick dans d'atroces souffrances. Pensez donc, faire mourir un vieux, icône de toute une génération, dans une maison de malades, c'était donner des idées à tous les GI revenus de la guerre.

Au diable donc Derrick trépassé, la clinique de la Forêt-Noire, Victoria Beckham en infirmière et Philip Marlowe.
Spielberg maudit l'assassin du président jeune, beau et tout et tout, parce qu'à cause de lui, il n'allait pas pouvoir faire mourir Derrick.

Qu'à cela ne tienne.

Pour se consoler, Spielberg acheta les droits de Tintin et jura intérieurement d'en faire un homosexuel égorgeur de caniches. La Paramount allait l'avoir son film à succès, avec Peter Jackson en prime pour les effets spéciaux. Sortie annoncée pour 2011...

Charles Jeu 18 Déc 2008 - 21:32

Sahkti coiffée au poteau d'une minute :-))

Sahkti Jeu 18 Déc 2008 - 21:33

Charles a écrit:Sahkti coiffée au poteau d'une minute :-))

ouaich! grrr :-)

Krystelle Jeu 18 Déc 2008 - 21:33

L'inscepteur Harry

— Inscepteur ! Inscepteur !
— Oui, Willy ?
— J’ai pris mon carnet cette fois.
— C’est bien Willy.
D’un geste du pouce à la fois précis et maîtrisé, Harry jette son mégot. Il pousse la porte de la clinique, fait quelque pas, puis s’arrête :
— Willy, pour la dernière fois : on dit « inspecteur », pas « Inscepteur », ok ?
— Ok.
On les amène jusqu’à la chambre 9. Le pensionnaire git sur le lit, une paire de petits ciseaux plantés droit dans le cœur.
Harry l’enlève doucement et la glisse précautionneusement dans une pochette en plastique.
— Hé, Inscepteur, vous tracassez pas, j’en ai des ciseaux. Z’avez qu’à laisser ceux là, je vous prêterai les miens quand vous aurez besoin.
Harry ne répond pas. Il s’affaire autour du corps, cherche des empreintes, des indices, ce genre de choses. Il croit déceler une trace de doigt sur le carreau de l’immense paire de lunettes de la victime.
— Willy, passe-moi la poudre de graphite s’il te plait.
Willy reste immobile. Il a pensé au carnet, de justesse, parce qu’il se l’était noté dans le creux de la main. Après avoir inspecté ses paumes et chacun de ses dix doigts, Willy est presque sûr de n’avoir rien noté au sujet de la poudre de graphite. Et donc, il n’y a pas pensé. D’ailleurs, il ne sait même pas ce que c’est. Et comme Harry garde la main tendue en sa direction et que visiblement il a l’air très agacé, Willy commence à se dire qu’il n’a peut-être pas assuré.
— Inscepteur, je suis désolé, je savais pas qu’il fallait que j’en prende.
Harry soupire, attrape la paire de lunettes, la glisse dans une nouvelle pochette plastique et la tend à Willy.
— Tu porteras ça au labo, ok ?
— Ok !
Willy se sent mieux. Le labo, il ne sait pas ce que c’est, mais il se dit qu’il aura sans doute le temps de trouver avant que Harry ne se remette à soupirer.
— Willy, tu as pensé au carnet n’est-ce pas ?
Willy hésite, regarde ses mains, fouille ses poches et répond oui.
— Ok, Willy alors tu vas noter ceci : « La victime, Monsieur Derick, est décédé des suites d’une blessure générée par un objet tranchant, probablement la paire de ciseaux retrouvée dans le corps. Des empreintes pourraient... » Willy, pourquoi tu ne notes pas ?
— C’est que, Inscepteur, j’ai pas pensé au stylo.
Harry a l’air soudain fatigué, très fatigué. Il demande à Willy a quoi il a pensé au juste, à part au carnet.
Willy n’a pensé à rien. D’ailleurs Willy ne pense pas. Enfin pas souvent. Il est désolé pour ça. Mais comme on dit, on se refait pas. Mais il a peut-être une idée quand même :
— Inscepteur, on pourrait pas faire comme la dernière fois et puis rentrer ?
Harry range lentement ses affaires. Il se demande si cette fois ça passera. Ce sera la énième affaire de suicide qu’ils élucident en binôme, il se dit que ça va finir par devenir suspect. Il doute, s’apprête à objecter quelque chose, lève la tête vers Willy, l’observe une seconde et puis renonce :
— D’accord Willy, on va faire comme la dernière fois.

Yali Jeu 18 Déc 2008 - 21:34

Compter

Il ramassa la poire à lavement, jeta un oeil par la fenêtre, la poire avec, s’alluma une craven A, pensa : dingue ce que ce truc peut faire des dégâts sitôt qu’on la bourre de cinquante grammes d’héroïne et qu’on la fourre dans le cul d’un type.
Il compta sept fleurs dans le vase.
Il compta les motifs de la tapisserie ; exactement cent dix-huit.
Passèrent dans le couloir : onze infirmières.
Dans son paquet restait huit cigarettes, moins celle qu’il alluma après avoir jeté la précédente par la fenêtre : sept.
Il compta une fenêtre.
Il compta huit balles dans son chargeur
Il n’en manquait pas une.
Il compta les billets du contrat.
Il n’en manquait pas un.
Joé était satisfait.
Joé aimait compter.
Joé compta ses pas jusqu’à la sortie.
Un, deux, trois, quatre agents en uniforme.
Un, deux, trois inspecteur de police, dont un ressemblant vaguement à Navarro.
Deux brancards croisés. Vingt-six personnes en attentes au urgences dont onze femmes, dont trois enfants.
Au très exactement cent-sixième pas et après avoir poussé cinq portes, Joé foula le trottoir, héla un taxi et s’engouffra dedans : une portière, une banquette et voici que Joé s’assoit.
— Je remet le compteur à zéro. Où est-ce qu’on va ?
— Droit devant, à sept rues d’ici.
Joé compta une rue, puis une deuxième, une troisième… Silencieux, mais
— Merde, l’inspecteur Derrik est mort ?
Une quatrième
— Permettez que je monte le son de la radio.
Une cinquième…
— L’inspecteur Derrik, moi ça me la coupe, pas vous ?
Une sixième…
— C’était quand même l’un des plus grands inspecteur, un as !
Une septième…
Joé descend, Joé paye, Joé aimerait ne rien dire, se taire, sauf que Joé ne peut s’en empêcher :
— Par « un as » vous entendez que c’était le premier ?
Joé aime compter.
Compte jusqu’à trois.
Troisième flingue en partant du bas : un à la cheville ; un à la ceinture, ce qui fait deux ; un troisième poche revolver, normal, dégaine et tire.
Une fois.
Respire.
C’est pas son truc à Joé, les poires à lavement, c’est un peu comme si il avait pas vraiment bossé, comme si ça comptait pour rien.
Et compter pour rien, Joé ne sait pas le faire.
Alors voyons : septième rue, cinquante-quatre fenêtres dont dix-sept allumées, neuf putes, un chauffeur de taxi mort, quatre bars, sept lampadaires…
Il s'allume une cigarette.
Plus que six.

Krystelle Jeu 18 Déc 2008 - 21:39

Suis K.O.
Vais me coucher. Merci Charles et bonne nuit VE !

Charles Jeu 18 Déc 2008 - 21:42

Krystelle a écrit:Suis K.O.
Vais me coucher. Merci Charles et bonne nuit VE !

Bonne nuit Krys !

bertrand-môgendre Jeu 18 Déc 2008 - 21:44

Vous me donnez l'autorisation de terminer demain ?
Chouette alors !
Le froid aura eut raison de moi.
Bonne nuit.

Charles Jeu 18 Déc 2008 - 21:50

bertrand-môgendre a écrit:Vous me donnez l'autorisation de terminer demain ?
Chouette alors !
Le froid aura eut raison de moi.
Bonne nuit.

Evidemment que oui ;-)
bonne nuit

Charles Jeu 18 Déc 2008 - 21:55

bon, allez, pour moi aussi extinction des feux ! je vous lis et commente demain ou samedi.
bonne nuit

Invité Jeu 18 Déc 2008 - 21:57

- Prendrez-vous du café, Monsieur Poirot ?...Monsieur Poirot ? Vous l'avez vu partir, Madame Schwein ?
- Oui…Il s'est dirigé vers les cuisines…Il disait que c'était bizarre…

Des cuisines montait une odeur épaisse qui suffisait à agiter la fine moustache cirée. Les yeux fureteurs, Poirot avançait silencieusement sur le parquet impeccable, notant au passage les napperons de dentelle raidis au sucre, les bouquets artistiques de fleurs séchées ornant les murs beige rosé, la floppée de sièges enrichis de coussins au crochet que la direction prudente répartissait régulièrement le long des couloirs menant aux chambres.
Son sens de l'ordre et de l'esthétique était satisfait et il se félicitait depuis son arrivée, voilà cinq jours, du flair qui lui avait permis de dégotter cette merveilleuse petite maison de retraite au cœur de la Forêt Noire.
Bien sûr, il y avait cet inspecteur Derrick, qui l'agaçait un peu. Mais il mijotait déjà quelques belles empoignades à propose d'enquêtes que son collègue avait soi-disant résolues, et que lui, Poirot avait élucidées sans seulement avoir eu le moindre contact avec les lieux…
Mais aujourd'hui, ce qui l'intriguait, c'était cette assiette pleine d'une délicieuse cervelle, qui était revenue intacte , alors que la petite Heidi, qui servait en chambre, se précipitait vers le bureau de Frau König, la directrice.
Du bruit s'échappait de la chambre neuf et Poirot poussa légèrement la porte du bout de son escarpin verni. Un drap était tiré sur la tête de…mais oui, chambre neuf, c'était l'inspecteur Derrick !
La directrice agitait ses petites mains manucurées en désignant la fenêtre " Ach, Heidi, il faut fermer, voyons!..." et elle regarda Poirot avec un air suppliant " Herr Poirot, je crois que l'inspecteur Derrick n'est pas très bien…"
Poirot avait soulevé le drap, et il confirma " Pas très bien en effet. Je veux dire : plus mal que d'habitude. Il est mort"
Frau König réprima un sanglot : "Nous venions de nous fiancer… Mein Got ! C'était un homme si délicieux ! Il était tellement attentif ! Nous avions les mêmes goûts, vous savez : il adorait crocheter, ce qui est ma passion, et je venais de lui montrer un point dentelle particulièrement difficile…Il me disait "Anneliese, je n'y arriverai pas, je n'ai pas vos doigts de fée"…Il avait du mal à retenir la succession de points…cela lui avait donné mal à la tête, c'est pourquoi il avait souhaité manger dans sa chambre …"
Poirot lui tapota l'épaule en murmurant ce que de coutume et s'esquiva , laissant l'éplorée ruisseler dans un mouchoir bavarois taille XXXXL
Les deux ou trois résidents retardataires regagnaient leur chambre pour la sieste réglementaire, Poirot les examina d'un œil attentif. Comportement habituel, pas de rougeur pas d'agitation suspecte, pourtant quelqu'un avait tué l'inspecteur Derrick, pas de doute , lui si vif et fringant les jours précédents …
Mais qui et pourquoi ? Un jaloux ? La confidence de Frau König lui ouvrait des pistes…
Il avisa Heidi, qui se faufilait dans un couloir et entreprit de l'interroger.
Il apprit ainsi que Derrick jouait la comédie : depuis une semaine il prétendait souffrir de maux de tête afin de terminer le napperon qu'il comptait offrir à Anneliese, délicate surprise pour leurs fiançailles, d'ailleurs, aujourd'hui, il avait terminé le chef d'œuvre et envisageait de le mettre en forme.
Heidi avait retrouvé le bol de sucre nécessaire à l'empesage.
Poirot confisqua le bol et réfléchit intensément. Oui oui oui… Il goûta du bout d'un doigt prudent…Ouioui oui…Encore une fois les petites cellules grises …
−Combien de cachets d'aspirine avez-vous mis dans ce bol ?
−Un tube complet, comme d'habitude …
−Mais pour quelle raison, malheureuse ?
−Ben pour éviter le jaunissement ! Il faut trois cents grammes de sucre et un tube d'aspirine, sinon ça jaunit quand on le repasse...
Le pauvre Derrick n'avait pas senti le goût de l'aspirine, sous le sucre, et était mort empesé, comme il avait vécu.
Assez satisfait de lui, Poirot se dirigea vers la cuisine : avec de la chance, cette assiette de délicieuse cervelle serait dans le frigo...
Elle y était, un peu figée. Mais Poirot avait besoin de renouveler le stock de précieuses petites cellules grises et il n'allait pas faire la fine bouche.

Bon, ben...pas terrible !

Sahkti Jeu 18 Déc 2008 - 21:58

Merci MC Charles !

Yali Jeu 18 Déc 2008 - 22:01

Et Plop aussi.

Zou Jeu 18 Déc 2008 - 22:07

Fin de série

En guise d’horizon, une frise de têtes de sapin plus sombre les uns que les autres, effilochée de brume. Un décor pour vampires anémiques. Columbo a l’humeur chagrine. C’était déjà pas de chance cette mauvaise chute en randonnée mais cette convalescence en Forêt Noire à quelques kilomètres à peine du rocher sur lequel il s’était fracassé la hanche droite le déprimait déjà. Depuis qu’il était à la retraite, plus rien ne tournait rond. Sa vieille Peugeot avait jeté l’éponge et la capote le lendemain du drink organisé pour son départ. Sa femme avait subitement perdu l’usage de la parole. Les événements s’étaient ligués pour que disparaisse d’un coup tout ce qui avait fait sa vie jusqu’alors. J’allais oublier de vous parler des mites venues à bout de son imperméable en quelques semaines à peine. Il avait alors décidé de s’offrir une petite semaine d’exotisme en vieille Europe et de marche à pied en Forêt Noire. C’était il y a trois semaines.
L’ambulancier, un jeune gars à la blouse immaculée et au visage tâché de son pousse sa chaise roulante jusque dans le hall de cette maison de retraite où il lui a été conseillé de rester quelques mois histoire de se refaire une santé. Colombo ne parait pas attendu et le guichet d’accueil est vide. Par contre en contrepoint de ce vide, les autres espaces de la maison ressemblent à une ruche. Des tabliers blancs virevoltent entre les portes, des journalistes LeiNikca au cou accourent de partout. Des policiers gantés de latex déambulent silencieusement l’air pensif.
-Ach ja, c’est vrai ! dit l’ambulancier, Derrick est mort ! C’est à cause de ça tout ce cirque.
-Derrick ? Qui est-ce ? demande Colombo
-Un célèbre inspecteur de série télé, un peu comme vous mais en local quoi. Il semblerait qu’il ait été assassiné mais l’enquête piétine depuis cette nuit. En tout cas c’est ce qu’ils ont dit à la radio.
- D’abord je ne suis pas inspecteur de série télé mais de police. Lieutenant plus précisément. Ma femme se plairait à vous le rappeler si elle pouvait encore parler, cette pauvre Madame Colombo.
- Désolé Msieur j’ai toujours eu du mal avec les grades. Les étoiles je les préfère dans le ciel et les barrettes en shit.
-Coupeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeez ! Ca vient d’où cette réplique Yann ?
- Improvisée ! Poétique non ?
- T’es pas payé pour ça. On recommence et toi Peter écrase moi ce cigare, les mœurs ont changé mon gars ! On fume plus à la télé ! Tiens le toi pour dit !
- Même le jambon ?
-Quoi le jambon ?
- Ben on est censé être en Forêt Noire, un crime au jambon blanc ça va pas le faire.

Zou Jeu 18 Déc 2008 - 22:08

Bonne nuit tous et merci MC Charles.

Sahkti Jeu 18 Déc 2008 - 22:13

¡ Buenas noches a todos !

Loupbleu Jeu 18 Déc 2008 - 22:17

Colombo / charentaise

Soudain, un bloc d’ennui.

Vrai qu’il y avait ces histoires de trains qu’on manque, ces occasions qui passent, et la vie qui s’esquive, ....
Columbo ralluma son cigarillos.
– C’est une maison de retraite, c’est interdit de fumer monsieur.
... qu’on arrive toujours trop tard et que lui, c’était son métier. Vrai qu’il n’y avait pas de boulot plus nostalgique que d’être enquêteur.
– C’est la chambre 9. Est-ce que vous pourriez éteindre votre cigarillos ?
– Il est mort c’est ça ? répondit Columbo en haussant les épaules.
C’était quoi, déjà, son nom ?
Pourtant, il en avait toujours rêvé, de le rencontrer.
Il y avait ceux qui buvaient, qui draguaient, qui flinguaient, qui fumaient – il ralluma son cigarillos – il y en avait même qui se droguaient, rackettaient, trompaient leur femme, commettaient eux-même les crimes qu’ils se proposaient de résoudre...
Mais lui, non.
Lui rien.
Soudain, un bloc d’ennui.
C’était idiot, là, juste devant son cadavre, de ne plus se rappeler son nom.
Il gisait avec une charentaise enfoncée dans la bouche. Gisait parfaitement. Les morts savent toujours gésir, seule chose qu’ils savent d’ailleurs encore faire, alors ils s’appliquent.
Il en avait encore une à chaque pied, de charentaise.
La petite erreur qui permettrait de confondre l’assassin.
Ca ne voulait rien dire.
Il y avait toujours de ces indices à la con comme ça, dans ses enquêtes.
C’est pas une façon de crever, c’est pas une façon, se disait-il, en rallumant son cigarillos, même s’il ne savait pas très bien au fond ce que ça aurait été “une façon”. Surtout quand on est... Qui déjà ?
– Vous pourriez éteindre votre cigarillos ?
– Ah, j’allais oublier de vous demander...
– Oui ?
L’infirmière avait des petits airs agacés qu’il connaissait bien. Celui qu’il s’amusait à faire naître chez ses partenaires quand il tardait en jouant au scrabble.
– C’est ma femme qui me disait que... Euh... Elle disait ...?
– Elle disait quoi monsieur Colombo ?
Il gisait toujours là, impeccable, profilé comme une BMW, les yeux glauques derrière ses verres fumés, son costard mal taillé, sa coiffure improbable... Ca y est, un Allemand ! Il se souvenait, un Allemand !
Colombo se gratta le front. Ralluma son cigarillos.
Il savait, savait déjà que l’unique assassin qui avait savaté sa vie, c’était l’ennui.
– Je vais vous raccompagner à la chambre, monsieur Colombo. Vous pourriez éteindre votre cigarillos ?
– Il s’appelait comment déjà ?
Elle ne répondit pas. Il la laissa lui prendre le bras et la suivit.
En se demandant si un jour, en même temps que la mémoire partirait la nostalgie.

Halicante Jeu 18 Déc 2008 - 22:30

Colombo/arsenic

- Par ici, monsieur Colombo !

L’infirmière venait à nouveau de le perdre… La visite de la maison de retraite de ce nouvel occupant se transformait en partie de cache-cache improvisée, ce qui n’était pas du goût de Bernadette. C’est vrai, quoi, elle l’aimait bien, l’ex-inspecteur, mais là, franchement, elle avait d’autres chats à fouetter : madame Messerschmitt qui avait encore fait dans sa couche, le vieux Johann Wolfgang von Apfelstrudel qui appelait à l’aide depuis dix minutes, il avait dû coincer son déambulateur quelque part, une fois de plus… Sans compter la préparation du sapin de Noël qu’il fallait organiser…

- Allez, monsieur Colombo, votre chambre se trouve par ici, au premier étage, venez !
- Vous êtes charmante, mademoiselle… euh… (il lorgne sur son badge) Bernadette... J’ai une nièce qui s’appelle comme vous, une chouette fille !
- Bien, bien, là, nous y sommes : chambre onze…
- Ben dites-moi, qu’est-ce qu’y s’est passé dans la chambre à côté ? C’est plein de policiers ici, ne me dites pas qu’ils ont loué la chambre neuf pour prendre leur retraite tous ensemble !
- Ah, ça, mon pauvre monsieur, c’est un de vos collègues, Stefan Derrick, qui est décédé la nuit dernière… Empoisonné à l’arsenic, le pauvre !
Colombo se gratte les cheveux :
- Je vois, je vois… De l’arsenic ! Intéressant… Saviez-vous que ce nom vient du latin arsenicum, tiré du grec arsenikon, ce qui veut dire « qui dompte le mâle » ? C’est quand même très révélateur, comme arme du crime…
- Vous trouvez ? Bon, je vous laisse, monsieur Colombo, mes pensionnaires m’attendent !

L’ex-inspecteur Colombo se faufile dans le couloir dès que Bernadette a disparu dans l’ascenseur :

- Dites, m’sieur l’agent, je pourrais jeter un coup d’œil dans la chambre de mon collègue, là, parce qu’il m’avait promis un cadeau pour noël, j’aimerais bien voir si je le trouve parmi ses affaires…
- Ben, j’ai pas l’autorisation de laisser entrer les gens, c’est une scène de crime, je vous apprends rien, inspecteur !
- Bien sûr, bien sûr… Mais vous savez, maintenant que je suis à la retraite, ça ne m’intéresse plus, tout ça, moi je veux juste avoir mon cadeau, vous savez… Alors, si vous voulez on jette un œil ensemble, vite fait…
- Ah là là, c’est bien parce que c’est vous, inspecteur ! Mais vous ne touchez à rien, hein !
- Mais dites-moi, est-ce qu’on a une idée de qui a fait le coup ?
- Ben, je crois pas… Pour l’instant on n’a pas trouvé d’indices…
- Rien du tout ?! Incroyable… ! Vous voulez dire que le meurtrier n’a laissé aucune trace ?
- C’est ça ! Comme s’il s’était volatilisé par la fenêtre ! Le crime parfait, en somme…

En faisant le tour de la chambre, Colombo se gratte les cheveux… Il observe la moquette kaki, le couvre-lit à fleurs marron, la salle de bain carrelée de motifs orange… Étrange… La chambre semble impeccable… Pas une trace, pas une tache, rien qui puisse le mettre sur une piste…

- Et personne n’a rien remarqué de suspect ces derniers temps ? Les autres pensionnaires ont été interrogés ?
- Oui, oui… Mais vous savez, ils sont nombreux à avoir la maladie d’Alzheimer, ici, alors…
- Et ce cher monsieur Derrick, il allait comment ?
- Mais dites, ça ressemble à un interrogatoire, vos questions ! Vous seriez pas en train de mener votre enquête, l’air de rien ?
- Ah, vous savez, le métier, ça ne s’oublie pas ! Simple réflexe professionnel, mon ami ! Allez, cherchons donc ce cadeau !
- Ben… Moi je vois rien qui ressemble à un cadeau, ici… Enfin, rien d’emballé, quoi ! A part ce vieux costume de père noël, je vois rien qui pourrait faire penser à la fête…
- Bon, c’est pas grave, de toute façon il m’offrait toujours des objets tout droit sortis des années 70, je sais pas où il dénichait toutes ces horreurs… Bon, ben je vous remercie pour votre gentillesse, m’sieur l’agent…
- A vot’ service, inspecteur !
- Ah, une dernière question : vous ne m’avez pas dit comment se portait mon cher collègue, avant sa mort…
L’agent éclate de rire :
- Ah, ah ! Oui parce qu’après sa mort, il allait plus vraiment bien ! Avec sa barbe d’une semaine toute engluée de vomi, c’était pas beau à voir !
- Mmh, mmh, je vois… Merci bien, m’sieur l’agent…

Une fois sorti de la chambre du crime, Colombo se dirige vers l’ascenseur pour se rendre au rez-de-chaussée. Dans la salle commune c’est l’effervescence : un immense sapin trône au fond de la pièce, et tous les pensionnaires s’affairent pour le décorer… Grimpé sur une chaise, un vieux monsieur dégarni se penche dangereusement au-dessus du sapin, tentant d’accrocher une étoile au sommet, pendant qu’une dame très élégante dans son tailleur écossais lance des boules colorées à ses congénères à travers la pièce, qui les lui renvoient illico… Bernadette et ses collègues courent dans tous les sens pour tenter d’arrêter les petits vieux qui semblent s’amuser comme des fous.
C’est alors qu’un carillon se fait entendre, suivi d’un fracas monumental. Colombo se précipite vers le hall d’entrée d’où le bruit provient : un traineau vient de s’engouffrer à travers la porte vitrée, fracassant une partie de l’entrée… Le père noël vient de rater son arrivée…

- Scheißdreck ! Mon beau traineau tout neuf !
- Ah, ah, monsieur Weihnachten ! Quelle entrée ! Ca, pour vous faire remarquer, vous vous êtes fait remarquer !
- Inspecteur Colombo ! Vous, ici !
- Eh oui, cher Weihnachten… Mais dites-moi, vous en avez, une belle barbe blanche !
- Hein ? Euh… Ben, je suis le père noël, quand même !
- Moui, moui… C’est curieux, ce cher Stefan, mon ancien et feu collègue, se laissait pousser la barbe, lui aussi… Étrange, pour quelqu’un qui était toujours tiré à quatre épingles, vous ne trouvez pas ?! D’ailleurs c’est pour ça que vous l’avez tué, n’est-ce pas ? Il allait vous voler la vedette !

Tous les pensionnaires et le personnel de l’établissement sont maintenant réunis dans le hall…

- Eh oui, mesdames et messieurs, je vous présente l’assassin de monsieur Derrick ! Il lui a fait ingurgiter de l’arsenic parce qu’il voulait devenir père noël, n’est-ce pas, monsieur Weihnachten ? Et vous ne l’avez pas supporté : vous saviez qu’il serait un meilleur père noël que vous, alors il fallait l’éliminer…
- Vous savez, inspecteur, même mes rennes ont honte de moi tellement je suis vieux et usé, alors oui, si Derrick avait pris ma place, j’étais fini…

Halicante Jeu 18 Déc 2008 - 22:31

Pfiou ! Super en retard ! Du mal à décoller... Bon, sur ce, vais me coucher moi aussi, lecture et commentaires demain ! Gute Nacht !

Kilis Jeu 18 Déc 2008 - 22:34

Jeu de rôle

Prologue et générique
Le samedi, c’est toujours « Jeux de rôle »et justement, on était samedi. Et donc nous avions revêtus nos costumes moyennageux et, munis de nos armes - moi, en retard brandissant fièrement mon goedendag que je venais de nettoyer— nous étions tous rassemblés dans la grande salle. Tous sauf un, of course. *

Un peu plus tard …
L’inspecteur désirait nous interroger tour à tour. Aussi, avions-nous été priés de rejoindre nos chambres. J’avais fait mine d’obtempérer, mais je suis ensuite revenu subrepticement sur mes pas. Le couloir baignait dans cette lumière bleu-vert qu’ils laissent en permanence pour la nuit et qui vous donnent l’impression d’évoluer dans un vivarium. Je me suis donc avancé comme un lézard jusqu’à la chambre du crime d’où sortaient les miettes d’une conversation. Ils n’avaient pu refermer complètement la porte vu que la tête du pauvre Stefan dépassait dans le couloir. Et je dois avouer qu’il avait encore l’air plus mort que de son vivant. Sans doute à cause de la flaque de sang.
Et voici ce que j’ai entendu.
— Permettez Madame…
— Mademoiselle, inspecteur. Amélie. Mademoiselle Amélie.
— Oui. Et vous disiez, Mademoiselle, que vous aviez remarqué un détail ?
— C’est exact, inspecteur. J’ai rem…
— Tss… Tsss une chose à la fois, Mademoiselle. Ne m’interrompez pas, je réfléchis. Ma femme, voyez-vous, a cette navrante habitude.
— …
— Un détail, han han… un détail, je vois. Quel genre de détail ?
— Je dirais, genre odoriférant, inspecteur.
— Odoriférant, han, han, voyez-vous ça… Et ça veut dire quoi ?
— Je veux parler de l’hygiène, inspecteur.
— L’hygiène, hein… Ma femme…
— L’hygiène de l’assassin, inspecteur. L’odeur de transpiration était très forte dans la chambre quand j’ai découvert ce pauvre Derrick. Et je peux vous dire que j’ai su aussitôt qui était l’assassin. Je connais tous les résidents. Et je sais lequel d’entre eux rechigne chaque mercredi à l’heure du bain. Il y échappe trois fois sur deux.
— Trois fois sur deux… intéressants.
— Oui, enfin je suis plus littéraire que matheuse, vous savez.
Et moi, j’en avais assez entendu pour tenter de filer à l’anglaise.
Epilogue
Malheureusement je me rendis bien vite compte que sortir de cette forteresse me serait impossible. J’étais fait comme un rat, euh, comme un lézard, pardon.
Générique once again.

* Columbo est la seule série où la première chose que l'on vous dit, c'est le nom de l'assassin.

Kilis Jeu 18 Déc 2008 - 22:36

Ben P..., j'ai eu un mal de chien, j'ai cru que j'allais abandonner.

Loupbleu Jeu 18 Déc 2008 - 22:40

Je vous ai tous lu, et c'était vraiment chouette.
Mais suis tout crevé, je vais au dodo !
Merci à tous pour la participation et particulièrement à Charles qui a – brillamment – fait le MC du soir !

Halicante Jeu 18 Déc 2008 - 22:42

Bonne nuit Pili, bonne nuit loup ! Merci MC Charles !

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