Le coeur de la forêt

Mon amour, conduis-moi au milieu des fougères
Où la lumière joue sur les timides prêles.
Allons nous parfumer sur les mauves bruyères
Où viennent parader les blanches asphodèles.

Penchée sur ton épaule, au sentier de Maupas,
Nous sauterons le clos qui mène à la clairière.
Les bois morts en travers craqueront sous nos pas,
Là où l'étang paresse au milieu des jonchères.

A l'orée de la nuit, quand le soleil décline
Dessinant des lanternes sous les peupliers,
La voûte des grands charmes à la cime câline
Sera un doux repaire à nos coeurs traversiers.

Les clameurs se tairont, dernier chant de l'opus,
Un étrange silence embrasera la forêt,
Les arbres chausseront le sabot de Vénus
Et nous abriteront dans un même secret.

Ce texte me fait penser à un autre poème, mais je ne retombe plus sur les références... ça me reviendra peut-être plus tard !

Tout cela est classique, très soigné et ça se déclame à haute voix avec une certaine allure.
Cependant, malgré toutes ces qualités, je suis restée un brin en retrait, pas tout à fait touchée.

Comme Sahkti, j'ai trouvé le poème beau mais il m'a laissé plutôt froide... La rime "fougères/bruyères" est peut-être un peu attendue.

Si vous avez voulu écrire en alexandrins classiques, comme j'en ai l'impression, je vous signale deux vers qui comportent treize syllabes :
La-voû-te-des-grands-char-mes-à-la-ci-me-câ-line
Un-é-tran-ge-si-len-ce em-bra-se-ra-la-fo-rêt

les timides prêles.
les mauves bruyères
les blanches asphodèles.
Me mettent immédiatement mal à l'aise. L'auteur n'y est pour rien mais je suis allergique à ce procédé de l'inversion poétique qui me fait l'effet d' un maquillage trop appuyé sur un joli visage.

La voûte des grands charmes à la cime câline (13)
Un étrange silence embrasera la forêt(13)
Cassent le rythme du poème qui se veut d'une forme classique si j'ai bien compris.

J'aime bien le sentier de Maupas qui apporte une note personnelle dans un texte qui par ailleurs me semble très conventionnel.

"Les coeurs traversiers" sont jolis tout plein, le poème dans son ensemble ne me déplaît pas mais ne m'emballe pas non plus ; j'apprécie le bucolique mais l'ensemble manque de piment (une pincée de menthe poivrée ?)

oui c'est cela, beau mais pas percutant.
Comme une belle peinture qui reproduit à merveille un joli paysage mais qui ne chamboule rien.
Mais c'est déjà beaucoup ^^

Les commentaires ci-dessous expriment assez bien ma pensée. Un très joli texte, mais que j'ai trouvé parfois un peu lourd, impression que je n'avais pas eue lors de ma première lecture. Mais...bravo quand même ! La lecture que quelque chose de beau reste toujours un plaisir.

C'est tout-à-fait exact, Socque, que ne mesuis-je contentée d'un grand charme, par contre, je butte sur "Un étrange silence embrasera la forêt.

Vous voudrais rassurer chacun, je ne trouve pas non plus, ce poème transcendant. Je ne le qualifierai pas de "joli"non plus, mais plutôt, manquant d'enthousiasme et d'inattendu.

Merci à tous pour votre visite.

ben, tu mets juste un participe présent et puis hop !

" Un étrange silence embrasant la forêt"

Comme c'est drôle, Héllian!

Il suffit d'un " Et hop!" et tout de suite le poème prend des airs de gaité!

Merci!