LAGOS, vingt millions de porcs

Les marchés de Kouroussa, Kankan et de Siguiri.

A Conakry, les racines m’apparaissent presque îles, flâneries, ors, cueillettes et visages d‘airain; la tôle ondulée couvre les cabanons.
Une vieille femme à moitié nue, jette un de ses derniers regards sur des pneus affamés de sentiments.
L’odeur s’entasse, chauve.
La nuit sera une longue servitude.
Le torse en sueur, je cherche à pénétrer cette civilisation avec mon intérieur, mon cosy-corner, mon parti perdu…
L’Afrique, dans sa longue robe de cotonnade, et moi alangui, nonchalant, entre offrande et fétichisme.

Puis LAGOS, l’immense dépotoir, visqueuse.
Venise black.
« Les moins-possibles », m’explique Man.

Ce continent noir voudrait m’offrir un rapport non protégé entre sa superbe poitrine au milieu des immondices et de la vase.
Là haut, au sommet des buildings, on parle chinois., IBM, krach, hedge-funds.

Au diable l’Afrique de l’or noir !

– Toi, pas parler petit nègre !

– Moi, parler petit nègre, pas chinoiseries.

Moi parler langues sahariennes, et langues bantoues.
Moi me nourrir du sel de la mer, et d’horizon et de soleil, et moi immobiliser z’yeux, raconter-ci, raconter-ça, hisser drapeau, rassembler soldats, nuée d’abeilles à la proue du navire, moi chanter et toi entendre.
Nous parler l’angle, la visée de l’impossible.

Avant que toi et moi nous broient les aspérités du bitume, la fièvre du crustacé -des zones humides et tangentielles- surgie des faubourgs.

Soyons invulnérables !

« le fils de l’oiseau doit creuser la terre,
S’il ne la creuse,
Il est perdu ! »

Tiens tiens tiens ... Qui revoilà ?
:-))

...

Putain...

C'est superbe...

Je relis et je remet une couche de superlatif:
Magnifique.

C'est que ça arrache, Man!
J'milite plus comme ça, la nuit tous les cerveaux sont gris, mais j'ai dansé.

Il m'arrive d'avoir du mal avec certains textes de lol47. Celui-là, non. Bravo. Epoustoufflé.

J'attendais de voir les réactions, j'espérais ne pas avoir à jouer les aigries de service... Ben si, voilà. J'ai trouvé le texte puant, empreint de mépris par le narrateur pour ce qui n'est pas soi. J'ai eu l'impression que la misère, la chaleur, le sordide, tout n'était là que pour chatouiller agréablement les sens du gros blanc, du touriste, qui allait le transformer en pittoresque.
Prière de ne pas me tomber dessus ! Sans doute ma lecture est-elle aberrante, mais, en toute sincérité, c'est ce que j'ai ressenti ; et ça m'a dérangée.

Je ne crois qu'à la provocation du narrateur.

Sceptique par rapport à ce texte, moi aussi. Pour les mêmes raisons que Socque je pense. Je suis sorti de la lecture irrité. Ca m'a rappelé des gens que je connaissais, ça doit jouer également.

Le Nigeria c'est pas seulement Lagos
Et Lagos n'est pas un tas d'immondices
Il y a aussi Ikoyi et Victoria Island, les 2 autres îles de la lagune, même si ce n'est pas à l'image de tout cet immense pays
Et ce ne sont pas 20 millions de porcs qui y vivent, non plus
Ce texte présente malheureusement un repoussoir peu présentable
Dommage
C'est voulu?

clichés, forme bancale, phrases risibles, etc.

Partagée aussi, peut-être est-ce la fatigue. Je me redonne une lecture demain.

Je retiens : " des pneus affamés de sentiments " et d'autres belles choses de ce genre.

Tout près de chez moi, derrière les belles façades crème caramel et mousse à la fraise, coulent de petits canaux encrassés à l'abri des touristes.
Le maire fait risette col de sourires et minois fleuri.
Finalement les pays en développement ce sont pas forcément là ou le FMI les classe.

Je trouve le fond du texte aussi inaccessible que les autres que j'ai lu, je ne retiens donc que la forme qui me plaît.
Mais je n'ai pas encore éclairé le mystère Lol qui fait que j'apprécie de lire des textes auxquels je ne comprends pas grand chose, donc le commentaire constructif n'est toujours pas pour aujourd'hui.

Ba a écrit:Finalement les pays en développement ce sont pas forcément là ou le FMI les classe.

en même temps, quand on voit toutes ces multinationales qui se sont installées à Lagos et alentours, protégeant soigneusement leurs ouailles de tout danger ou tout contact, faut pas trop s'étonner...

rien compris

Oui, moi non plus j'y comprend rien.