Récits d'Aspres

D-AUTRE-GENRE (LLAURO)

Début de nuit. Le triangle d'or se réveille doucement. Cache et gâche le parquet d'or. Les deux sont créés de toutes pièces.
Nuages à la dérive. Menstrués. Calment l'appétit et l'hipotalamus.
Un jour j'irai dormir là-haut. Voir si c'est doux. Voir si l'on voit.

Après la promenade sur le béton coulé. Les pieds dans le vide. Après le thé froid. Rose comme le temps excité.
Les chats se promènent sur le toit. Ils se battent aussi. Ils réveillent les chiens. Puis viennent manger sans rien faire connaître de leurs aventures.

Le vent. Le vent. Le vent. Le vent. Le vent.

C'est le troisième jour venteux. Mais la vue apaise. Elle donne l'impression d'un ton d'avance sur la ville. La grosse ville qui marche plus bas. Fourmies.

L'insomnie de l'obscurité claire. Un regain de vitamines. Le col où sévit l'arbre a des apports de fruits. Une saison récurrente. Il mûrit tous les jours. Il se régénère tous les jours. Il pousse tous les jours.

Ah bon? Maintenant que la nuit est bel et bien posée. Belle et bien posée. Les fourmies doivent s'agiter. Sous les prismes.


MARCHÉ DE CÉRET

Agréable.
Des jus de fruits sur les tables dévorées.
Des cafés noirs qui s'avalent en une syllabe.

Il y a un chien qui dort à mes pieds
Et des bulgares qui attendent leur tour
Pour jouer l'accordéon.

Une bière et du manouche
Guitare - Guitare - Clarinette.
Air et chaleur. Agréable.

Ici, les places régentent la ville.
Elles sont dominées ou dominantes
Selon l'heure et le soleil.

Agréable.
Une première fois.
La reproduction ne vaut pas la découverte.

Sans penser à mal, les vendeurs discutent.
"Une laitue pour la tortue".
Une caresse pour la monnaie avant de la ranger.

De l'artisanal thaïlandais fabriqué en Chine.
Des perles ramenées par des plongeurs morts en apnée.
Des fèves glacées, des artichauts fil-de-fer qui noircissent au courant chaud.

Des livres pour cinquante centimes.
Des chenilles magiques.
Des chapeaux pointus.

Comme je les aime, fourre-tout, vide-poche avec monnaie brillante, petits diamants " le café syllabe, la monnaie caressée ".
J'y suis, j'y reste encore un peu.

Tout comme Ba, j'ai aimé le côté fourre-tout, en particulier dans le premier texte, plus hétéroclite. Le second suit une structure plus régulière mais les images sont tout aussi présentes, riches et évocatrices. Ce dernier texte rencontre mes préférences.

Ole Touroque a écrit:"Une laitue pour la tortue".
Une caresse pour la monnaie avant de la ranger.

De l'artisanal thaïlandais fabriqué en Chine.
Des perles ramenées par des plongeurs morts en apnée.
Des fèves glacées, des artichauts fil-de-fer qui noircissent au courant chaud.

Des livres pour cinquante centimes.
Des chenilles magiques.
Des chapeaux pointus.

Cette partie me parle décidément beaucoup !

on est loin de Loches et de son comice, je pense avoir une idée de ce que tu as dû éprouver en écrivant ce texte flamboyant..