Coeur en fuseau, laine de verre (variation)

Est-ce que tu peux, s’il te plait
Arrêter de tirer sur mon cœur en lambeaux

........................J’ai mis un bout de temps à l’emballer.

Est-ce que tu veux bien, s’il te plait
Le laisser battre en paix

Puisque les remparts, déjà
Ne sont que ruines
..............................à force de battre la chamade.

Ne pourrait-on pas, dorénavant
Eviter le surjet
Et lancer doucement
La machine à coudre les plaies ?

Est-il encore possible, néanmoins
De retrouver le fil

.............................Je n’ai plus l’étoffe de rien.

Alors, si ça ne te gène pas,
Seulement si
Je veux bien récupérer mon nécessaire
Et retrouver ainsi mon cœur en fuseau
..............................................................laine de verre.

que voilà une déclaration qui a de l'étoffe !
tu files là un bien joli coton

bravo Lyra
ça fait plaisir de te lire à nouveau dans tes oeuvres

que personne ne s'étonne, chuis un inconditionnel

Pourtant peu sensible au texte de coeur je dois dire que celui-là est bien ficelé.

Là où il y a du gène il y a de l'hérédité, là où il y a de la gêne y a pas de plaisir. Chapeau Lyrawill !

j'aime assez ce mélange de ton, ces interruptions...

la structuration est déconstruite dans la dernière partie, ça m'a surprise (tu ajoutes deux vers entre chaque "interruption") et là on se retrouve à quatre... ça ne m'a pas génée, c'est juste une réflexion.


En fait, une seule chose m'a "dérangée"
"Est-ce que tu peux, s’il te plait"
"Est-ce que tu veux bien, s’il te plait"
Qui ne se retrouve pas après, je les attendais et quand je ne les attendais plus je me suis dit que c'était une répétition... un peu trop...

Beaucoup, beaucoup d'allure ! Comme une eau étale qui cache des tempêtes...

J'aime bien la construction de ce poème. Ces phrases décalées qui portent leur souffle, leur respiration. Et puis cette phrase m'a plaquée contre le mur :

Je n’ai plus l’étoffe de rien.

Tout de même un peu dérangé dans ma lecture par les deux : s'il te plait

Attention à la répétition des sonorités contenues dans Est-ce que et s'il te plaît, elles peuvent devenir lourdes si trop vues.

Petit bémol pour la répétition de battre , sinon rien à dire, si ce n'est que j'ai aimé cette supplique poétique et musicale

Mon dieu que c'est triste !
Ton poème m'a bousculé. j'en sors un peu mal à l'aise, comme si tu t'étais adressée à moi... c'est vraiment étrange.

quoi qu'il en soit, j'ai ressentis des choses. Et je crois que c'est l'essentiel.

Alors, Merci.

Impressionnantes cassures , un tel sujet ne m’aurait pas accroché , mais là …. De cette manière , obligé …

Original et très beau. J'aime beaucoup. J'y vois une tentative de réconciliation et dans la dernière strophe, faute de mieux, la résignation à une rupture.
En fait, ce pourrait être une lettre résumant l'art de rompre avec esprit.
Belle écriture. Merci.

beaucoup de grâce et de subtilité dans ce poème. Une manière de renouveler le genre ? bravo Lyra !

Joli. Je suis très sensible au contenu, indeed.

J'aime ce ton qui égrène sans avoir l'air d'y toucher des allusions qu'on devine terribles. Beau boulot!

Habituellement un sujet que je n'affectionne guère.
Et pourtant, happé par le fil, touché en plein coeur: émotion.
De douleur en douceur, la soie est fine et subtile, le texte est cousu en doigts de fée. Bravo.