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Histoire d'un brin de laine qui finit sa vie comme une vielle chaussette...

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Message  Sweet Heart Lun 13 Fév 2012 - 16:34

J’ai commencé ma vie au grand air, sur le dos d’un bien joli mouton, dans une prairie d’un superbe vert, au milieu des fleurs où butinaient par centaines, abeilles et bourdons. Une vie paisible d’escapades champêtres que j’aurais bien aimé poursuivre. Mais un jour, par une matinée bien ensoleillée et alors que rien ne le laissait présager, je fus séparé de l’agneau sur lequel j’avais poussé par une vulgaire tondeuse dans un vacarme assourdissant. Je me retrouvais alors dans panier d’osier, au milieu d’un atelier où m’attendaient déjà de nombreux brins de laine sales et mélangés. C’est en ce lieu que je fus, après un délai qui me parût une éternité, lavé soigneusement pour retrouver la couleur blanc pur qui me caractérisait. Les discussions allaient bon train et chacun se demandait, rempli d’espoir, en quoi il finirait. Les plus ambitieux se voyaient déjà en pull breton réchauffant les épaules de marins gelés ; d’autres en plaid joliment tricotés, trônant sur les lits de quelques jolies femmes, admirés…. Les rêves allaient bon train, quand soudain je fus saisis par de délicates mains bien habiles, qui s’appliquèrent à me transformer pour ma nouvelle vie. On m’avait filé un destin de chaussette… Rien de glorieux me direz-vous et pourtant, j’étais satisfait !

Après un long périple en cartons bien mouvementé, j’aperçus la lumière des néons, complètement aveuglé. On m’installa en bonne place au supermarché du coin à l’angle de la rue, entre de magnifiques sous-vêtements assortis et de la lingerie de nuit. En cette période hivernale, j’avais toutes mes chances pour ne pas faire de vieux os dans ces rayons trop bien rangés, où jamais rien ne se passait. A cette époque, j’avais souvent la nostalgie de ma verte contrée… Ici, point d’herbe verte, de fleurs et de bourdons. Même le soleil avait des difficultés à pénétrer entre toutes ces bâtisses accolées.
Un jour différent des autres, je fus saisi par une main dont l'aspect très peu soigné attira mon attention. Et si en tant que chaussette en laine, je pouvais avoir un destin aussi utile qu'un de ses magnifiques pulls torsadé. J'étais certainement plus discret, moins joli, mais je sais tout autant réchauffer le corps.... Et ça, le vieux monsieur qui m'avait saisi l'avait bien compris. C'était un homme d'une soixantaine d'années dont le visage était marqué par les épreuves que la vie lui avait imposée. Il vivait dans le recoin du souterrain sous la gare de Perrache à Lyon, souterrain sombre et lugubre où le froid s'engouffre dès que le vent est levé. C'est certainement pour ça qu'il m'avait choisi, moi en pure laine, plutôt que mes consœurs en coton ou synthétique.

A compter de ce jour et en toutes saisons, j'avais parcouru un nombre incalculable de fois, les rues qui joignent la place Carnot à la place Bellecour, avec quelques sorties exceptionnelles dans le vieux Lyon et aux alentours de la place des Terreaux... Une vie de bohème qui m'avait presque fait oublier d'où je venais. Mais une fin soirée un peu trop arrosé avec ses compagnons d'infortune, le vieux monsieur que je chaussais s'était effondré. Son cœur fragile et déjà tellement malmené s'était arrêté là, dans cet endroit si triste, mais qui l'avait abrité de nombreuses et longues nuits, toutes ces années. Son corps gisait sur le sol froid à moitié débraillé. Son âme, elle, s'en était déjà allée vers les paradis auxquels il avait tant rêvé... Une ambulance était venue enlever ce corps anonyme et dans la précipitation, m'avait fait glisser de son pied. L'ambulance était repartie comme elle était arrivée et moi, j'étais restée là, aussi grise que ce souterrain sombre et hostile. Je n'étais plus utile à personne dans cet endroit. D'ailleurs, personne ne me remarquait. Personne, sauf une fois, deux passants illuminés qui, à ma vue s'arrêtèrent de discuter et se demandèrent comment j'en étais arrivé là...

Sweet Heart

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Message  elea Lun 13 Fév 2012 - 18:58

Bien aimé la première partie sur le sort du brin de laine, plutôt amusante et mignonne.
Et j’ai aussi aimé l’idée de la seconde partie, celle aux pieds du vieil homme, mais je l’ai trouvée trop peu exploitée, un peu vite expédiée en comparaison du temps accordé au début.
Je crois qu’il y avait matière à plus (ou à autrement) dans cette rencontre entre le brin de chaussette et son nouveau propriétaire.

elea

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Message  midnightrambler Lun 13 Fév 2012 - 20:49

Bonsoir,

Moouuuiiii ... bien écrit, rapide et léger comme un brin de laine !

Amicalement,
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Message  Invité Mar 14 Fév 2012 - 7:02

Ah ! comment le dire sans froisser ? Je suis resté indifférent au devenir de cette paire de chaussettes et surtout des brins de laine qui la composent. Ce n'est pas tant l'histoire qui pose problème, mais plutôt le style. Si j'avais un qualificatif à lui appliquer, je dirais qu'il est en "devenir".

Exemple : "Mais un jour, par une matinée bien ensoleillée et alors que rien ne le laissait présager, je fus séparé de l’agneau sur lequel j’avais poussé par une vulgaire tondeuse dans un vacarme assourdissant." En employant "mais" le locuteur refuse ce qui est dit dans la proposition précédant "mais" et le remplace par ce qui suit. Ce "mais" est trop "brutal". On nous assène la tonte comme s'il s'agissait de la chute de la lame de l'échafaud sur le cou du condamné. Question : pourquoi ne pas avoir décrit le rassemblement du troupeau, le choix des bêtes à tondre, la tonte elle même ?
La deuxième partie de la phrase me laisse également perplexe : "par une vulgaire tondeuse dans un vacarme assourdissant". C'est justement ce "vacarme assourdissant" qui, arrivant à la fin de la phrase, est curieux. On suppose qu'il s'agit du bruit de la tondeuse (encore que le bruit d'un tel engin ne soit en rien assourdissant). Mais on pourrait également imaginer que ce sont les bêlements du troupeau (bien qu'il n'est pas été rassemblé, mais on peut le supposer) qui provoquent ce vacarme. Globalement, la phrase est "floue", ou plus précisément "amphibologique" (à double sens, généralement par maladresse, exceptionnellement de manière consciente).

Plus loin "quand soudain je fus saisi par de délicates mains bien habiles" m'a fait sourire (en plus, dans un panier d'osier. Plutôt un sac de jute.). On est dans un atelier et, je suppose, les ouvriers (ouvrières la plupart du temps, d'ailleurs) sont en train de carder la laine (que ce soit manuellement ou à l'aide de machines). Que les mains soient habiles, je ne le conteste pas. Délicates, c'est moins probable.

Ou encore "On m’installa en bonne place au supermarché du coin à l’angle de la rue" : le coin à l'angle de la rue. Je saisis la nuance (le supermarché de l'endroit, de la ville, de la commune), mais avouez que "du coin à l'angle de la rue" est bizarre.

Pour conclure, en espérant que mon commentaire soit lu de manière "positive" (sinon, vous avez la permission de m'engueuler), je trouve que le récit pèche par trop de naïveté et que l'on passe d'une condition (celle du brin de laine) à une autre sans véritable transition. Mais, ce n'est que mon point de vue (en toute subjectivité).

Cordialement

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Message  Invité Jeu 16 Fév 2012 - 13:29

Mignon, un brin naïf… Sans doute y avait-il matière à en écrire davantage, à ce sujet.

Je me permets en complément ces remarques de forme :
– « où butinaient par centaines, abeilles et bourdons » : pourquoi cette virgule ? Il faudrait en ajouter une après « butinaient » pour être typographiquement cohérent ;
– « Je me retrouvais alors dans panier d’osier » : article ? ;
– « après un délai qui me parût une éternité » : « parut » ;
– « admirés…. » : le dernier point est de trop ;
– « je fus saisis par de délicates mains » : « saisi » ;
– « A cette époque » : « À » (Alt + 0192) ;
– « qu'un de ses magnifiques pulls torsadé » : « torsadés ». Par ailleurs, pourquoi ne pas mettre là un point d'interrogation ? ;
– « réchauffer le corps.... » : les points de suspension sont toujours au nombre de trois. Pour les obtenir, on peut réaliser la combinaison Alt + 0133 ou les copier à partir de mon profil ;
– « les épreuves que la vie lui avait imposée » : « imposées » ;
– « A compter de ce jour » : « À » ;
– « j'avais parcouru un nombre incalculable de fois, les rues » : pas de virgule ou virgule supplémentaire après « parcouru » ;
– « la place des Terreaux... » : « … » ;
– « Mais une fin soirée » : « fin de soirée » ;
– « un peu trop arrosé » : « arrosée » ;
– « il avait tant rêvé... » : « … » ;
– « j'étais restée là » : « resté » ou « restée » ? (Les autres occurrences du participe passé laissent croire à un sujet masculin.) ;
– « deux passants illuminés qui, à ma vue s'arrêtèrent » : virgule supplémentaire après « vue » ;
– « comment j'en étais arrivé là... » : « … ».

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Message  RICHARD2 Ven 17 Fév 2012 - 14:14

J'aime bien justement ce côté naïf et léger de ce texte. Ce n'est pas facile d'inventer l'histoire d'une paire de chaussettes ! Un objet si commun ! Vous l'avez humanisé. La deuxième partie m'a semblé plus dure. Sans doute que je ne m'attendais pas une rupture aussi franche.
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