Soleil-chaussette

J’ai piqué comme un cheveu le jour à mon cou
Dont la courbe repose
Le long d’un naufrage
Les sanglots blonds sur les bords de la plage
Forment des nœuds
Aux roses joues

Le golem dans la ferme
S’est levé de l’auge
Et l’argile est amour sur le géant de ses mains
J’irrigue la volupté des yeux où repose
Le bleu du ciel
Qui s’éteindra demain

O jour de satin O jour de soie
O journée morte aux ailes
Coupées
Le reflet d’ivresse qui se déploie
Meurt meurt un peu
De se briser

J’ai caressé les vêpres et j’égrène mes amours
Dans la boue la boue allée
Sur les dos de la mer
Les bras d’oliviers s'étirent s'étirent au loin
Et ma gorge se gonfle comme le pain au matin

J’ai piqué des jours comme une boucle à mon cou
Dont le symbole commun
Dessine les visages
L’ornière au sol engendre l’adage
Et odore l’ombre comme le rameau de houx

"O jour de satin o jour de soir" à la fin de la troisième strophe : c'est en trop. Je serais reconnaissant à la modération d'éditer svp.




< A la fin de la quatrième strophe ?
C'est ok.
La Modération >
.

J'aime beaucoup, sauf la dernière strophe qui, pour moi, brise l'ambiance solennelle, apaisée de l'ensemble, avec son symbole et son ornière qui odore l'ombre.

Je suis partagée. J'ai trouvé à la fois une certaine préciosité à des passages (au début par exemple : J’ai piqué comme un cheveu le jour à mon cou
Dont la courbe repose
Le long d’un naufrage), préciosité qui faillit à me toucher autrement qu'en m'agaçant. Et ailleurs, j'ai retrouvé cette spontanéité, cette ampleur de l'écriture qui me ravit : J’ai caressé les vêpres et j’égrène mes amours
Dans la boue la boue allée
Sur les dos de la mer
Les bras d’oliviers s'étirent s'étirent au loin
Et ma gorge se gonfle comme le pain au matin

Mais dans l'ensemble, le poème m'a tenu à distance ; à part une ou deux fulgurances, il n'a pas provoquée l'espèce d'enchantement habituel.

pas super super accroché, désolé. Peut-être ce golem au milieu et puis des tournures un peu trop raffinées... J'sais pas

Je suis d'accord, celui là est loin d'être super, je me suis forcé.

Ah oui! D'accord avec ça, c'est sensible...

Partagée également...
Des formules qui sortent du lot, poétiques et étonnantes et rythmées, qui me plaisent vraiment bien, mais noyées dans des choses moins bonnes.

Je retiens surtout cette strophe :

Le golem dans la ferme
S’est levé de l’auge
Et l’argile est amour sur le géant de ses mains
J’irrigue la volupté des yeux où repose
Le bleu du ciel
Qui s’éteindra demain

qui non seulement me paraît plus aboutie et plus porteuse que les autres, mais ouvre également une porte vers un mystère, vers un imaginaire qui invite le lecteur, contrairement au reste. Reste qui est certes de belle facture mais que j'ai trouvé un brin plus artificiel que ces vers sélectionnés.