Actualité littéraire et publications des Véliens

Bonjour obi,
Je suis allée jeter un coup d’œil mais je viendrai lire régulièrement, j’aime beaucoup ton écriture.
Je vais revenir ici aussi un peu plus...c’est le printemps, peut-être amènera-t-il la fonte des glaces ?

C'est le moment de mettre l'info à la Une !

Késaco ?
En 1998, sur la liste de diffusion OuLiPo, Gilles Esposito-Farèse posta un sonnet classique de chez classique, à ceci près qu'il était composé de vers de 5 et 7 syllabes. Il désigna son invention par le mot-valise Sonnaïku.
En 2020, j'ai craqué sur cette forme qui donnait un sacré coup de jeune au vénérable et prestigieux ancêtre;

J'en ai commis 57 que j'ai réunis dans un recueil :
https://www.thebookedition.com/fr/sonnets-a-la-nippone-p-382437.html

Bravo pour tes livres ! Ton style truculent "soft" me colle toujours le sourire... et c'est déjà beaucoup!!!

Bonjour à tous, je voulais vous faire part de la sortie de mon dernier recueil, Soli, aux éditions Stellamaris.

Vous pouvez passer par le site de l'éditeur,

Ici

Sinon vous pouvez passer par la Fnac,

Là


Voici l'un des poèmes:


Largo


il n'y a rien de plus beau qu'un bonhomme abattu
qui regarde ses pieds se retient de pleurer
quand dans son crâne à vif les pensées se sont tues
ne laissant en son cœur qu'un abime effleuré

bien souvent il a cru aux aurores mielleuses
les mains sur les genoux le corps courbé il s'use
et se prend à rêver en son âme fiévreuse
de lendemains plus clairs qui toujours se refusent

bien sûr il fait le fier n'admet pas sa détresse
jurant que si jamais l'on touchait à sa fille
il tuerait de sang froid sans pitié sans faiblesse
de ses poings le salaud le voilà qui oscille

entre pleurs et colère entre fragilité
et un désespoir cru il n'a pas mauvais fond
ce fond qu'il a touché n'est qu'un cri vers beauté
à l'hosto comme ailleurs bien des liens se défont

puis soudain il se lève et ses yeux sont d'un noir
qui tutoie sèchement mon regard désolé
haïssant le conflit je me change en miroir
et mes yeux sont les siens je me sens affolé

il n'y a rien de plus nu qu'un enfant qui trébuche
et cet enfant c'est moi je suis devenu lui
honteux comme grondé je revois mes peluches
l' esprit alors désert je retourne à la pluie

il s'éloigne et je reste et trempé je m'isole

de toute humanité
et rien

plus rien ne me console


*

Bien à vous

Voici une bonne nouvelle, Yoni !

Merci Sahkti.

Ça faisait longtemps que je n'étais pas venu ici. Ça bouge bien?

Heu... Comme Véronique et Davina... à l'âge qu'elles ont aujourd'hui ;-)

Sakhti, Véronique et Davina rajeunissent un peu, il me semble, ces derniers temps

Yoni, bravo ! peux-tu nous en dire un peu plus sur l'éditeur ? Un peu entre l'éditeur à compte d'éditeur et celui à compte d'auteur, non ?

J'ai lu le poème que tu présentes, j'ai eu du mal à me détacher des irrégularités par rapport à la construction d'un poème classique, mais passé cet écueil, j'ai apprécié.
Peux-tu aussi dire pourquoi tu as écrit ce poème sous cette forme là (et sans ponctuation, qui plus est ?)

"Soli", en latin ça veut dire "seuls", mais évidemment j'imagine que tu fais aussi référence à la musique, ces morceaux que joue un seul instrument, que chante une seule voix.
Je ne sais si tu reprends dans ce recueil les poèmes-portraits que tu as postés parfois ici, portraits dont l'humanité est si fragile et douloureuse. Portraits-rencontres aussi, portraits-miroirs comme celui-ci. C'est étonnant l'intensité de certaines rencontres avec des solitudes sans remède, qu'on n'oublie jamais, comme si cette solitude permettait une relation instantanée, au plus profond. Comme nous touche au plus profond le solo d'un instrument, entouré du silence des autres musiciens.
Cette expérience, on sent combien tu as besoin d'en témoigner.

Eclaircie:

Merci pour ton commentaire. C'est une publication à compte d'éditeur il me semble, en tout cas je n'ai rien payé. C'est un ami poète qui m'a conseillé de tenter chez cet éditeur.
Merci également pour le poème. J'ai choisi de ne pas mettre de ponctuation pour laisser le lecteur trouver son propre "tempo", sa pulsation.

seyne:

Oui, je fais référence à la musique, dans mes titres ou dans le texte lui-même. Et ce poème fait partie de l'exercice des 10 mots. D'ailleurs toute la deuxième partie est composée de ces poèmes écrits durant le premier confinement. La première partie est en vers libre, et parle de l'existence. Dans la deuxième j'essaie de travailler sur le langage en lui-même. Voici un poème de la première partie:

*

Altérations



j’étais tellement perdu que je redevenais sauvage
je ne me lavais plus
et passais mes journées à penser mon espace
à poncer mon esprit
nuançant le monde à l’infini
passant de songe en songe
seul assez souvent
un peu à côté de mes amis
à deux doigts d’être vivant
à vraiment pas loin
à juste un souffle d'être gai

je perdais ma beauté mes joues
ne cessaient de gonfler
un ventre s’installa étouffant
tout amour propre
j’étais devenu l’ami nounours
qu’on aime sans désir
je me tamisais
me faisais de plus en plus discret
n’osant plus regarder les filles dans les yeux
longeant les murs courant d’une ombre
à une autre sans passer par la lumière
je voulais être dans la lumière
mais j'en avais peur
j’avais parfois des besoins d’être acclamé
je rêvais de lumière
d’une eau de lumière où baigner mes cheveux gras
d’un éclat de tumulte
de passions un peu folles

mais on est un enfant quand on fait place à l’aimé
quand on se noue
quand on s’entrelace
quand on n’est plus à côté mais dedans
avec
pour
et l’enfant que j’étais est ici bien empoté
inquiet
trop gêné d’être tout nu
sans cesse à l’affût du moindre désamour
l’amant que je suis est l’enfant que je fus
or j’ai toujours joué seul

................................................................................................................................

je devais porter ce corps à l’abandon
ce monceau de pizzas de kebabs et de frites
ce ventre gonflé par le gaz des 8,6

au fond j’avais envie d'être avec une femme
mais j’avais peur de la gâcher
de gâcher son âme
de la tâcher quelque peu
sur les bords
puis
de ne pas être assez là pour qu'elle puisse s'appuyer

les femmes veulent être rassurées
mais je restais coi tout pantelant
tout penaud tout chancelant devant la vie
face à la mort la folie et les visages qui me hantaient

préférant fuir un cauchemar
que de quitter un trop beau rêve

ainsi les femmes demandent parfois aux amoureux
de faire cœur commun
d'être ce nous retentissant
et moi j’en étais presque à penser fuir
à me retirer du monde
à me barrer de la naissance
à tirer ma révérence
et à ne plus jamais aimer


tant rassurer me faisait peur

c'est assez magique de voir comment le jeu sur les mots permet de creuser la/les significations, et peu à peu de dire au plus près.



j’étais tellement perdu que je redevenais sauvage
je ne me lavais plus
et passais mes journées à penser mon espace
à poncer mon esprit
nuançant le monde à l’infini
passant de songe en songe
seul assez souvent
un peu à côté de mes amis
à deux doigts d’être vivant
à vraiment pas loin
à juste un souffle d'être gai

(j'ai noté ce qui parle de la sauvagerie, ce qui parle de la distance, ce qui parle de l'esprit, tout cela entremêlé)

Ah ! Yoni, c'est donc par ici que l'on peut te lire et te dire...
Les deux textes proposés ici, font-ils partie de ton recueil édité ? (concernant l'éditeur, le (grand) nombre de publication d'ouvrages proposés m'amène à me demander s'il y a -vraiment- comité de lecture. Non que ça me gêne pour toi, ton style perso mérite bien un ouvrage papier ou @ book, mais pour un ou une hésitante, cet éditeur envoie-t-il des refus, des conseils, des pistes pour mieux-faire ?)
Altérations : Ne dit-on pas que l'on écrit toujours le même poème ? C'est un peu l'impression que j'ai, à te lire (pour ce que tu as partagé, ici et que j'ai lu) ; variations sur le mal-être, au monde, au milieu des autres et des proches, à la fois sans cesse nouvelles (ces variations) - dans leur expression mais aussi revenant en leitmotive infini.
Le second poème me semble déjà connu ? Ici  ? Ou l'ai-je lu sur ton site ? J'aime beaucoup sa force à vouloir être deux (qui ne feraient qu'un), sans y parvenir.
Ce sont, bien sûr, des sujets auxquels je suis très sensible.

o....scours, je suis perdue dans les douves, mais déjà arrivée au chateau....sos

Pour la promo qui ne serait pas perso (on ne m'achète, pas, plus cotée)
on réponds ici ?
ok alors voilà :

Si vous êtes joueur, petit ou grand, que vous ayez une énorme envie de dépenser 25 euros, là tout de suite je vous conseille :

Vous m'en direz des nouvelles.