Les roses ne devraient jamais fleurir

Les roses ne devraient jamais fleurir.

Ce que les roses nous cachaient,
Ce sont les habitudes qui flétrissent nos sens,
Les amertumes qui aiguisent nos rancœurs,
Les questions à la con qui nous rongent :

« T’es où ? Qu’est-ce tu fais ? »

Ce que nous cachions derrière les roses,
Ce sont nos souffles d’agacement,
Nos soupirs, nos dires, nos silences venimeux.
Et toujours ces questions à la con :

« Tu m’aimes ? Pourquoi ?»

J’ai taillé le rosier.
Pour tout dire, je l’ai rasé, il n’en reste rien.
Derrière, il n’y a rien. Devant, il n’y a rien.
Et sur le bord des épines anonymes, j’ai vu :

« Tout ça pour ça. »

Mes migraines anorexiques se nourrissent désormais
De ces parfums absents, de ces silences bienséants,
De l’odeur du vent qui traverse la treille vide
Et de toutes les réponses à la con :

« Je le savais … je l’ai toujours su… dès le début…»

On devrait toujours garder en tête le fait que pour une rose il y a des dizaines d'épines.
Bien vu Mure, j'aime ce poème lucide, sauf que je ne savais pas qu'en plus de mentir les roses étaient bruyantes (ça doit être quand les pétales flétris chutent bien bas).

Quelle clarté, j'ai aimé.

J'ai répondu à ton texte, mais c'est fragmentaire seulement, dans le fil des textes courts.

Peut-être aurais-je rasé le qualificatif " con " ? Après tout l'épine est dans l'illusion.

Salut Mure,

il a de la gueule ton poème, j'ai vraiment bien aimé...
J'émets (Maybelline, je sais que tu raffoles de ces jeux de mots pourris !) toutefois une petite réserve pour le "tout ça pour ça" qui m'a trop renvoyé au film de Lelouch (ce n'est pas que je n'aime pas ce film, mais j'aurais préféré ne pas y penser dans ce poème...)

pandaworks a écrit:Quelle clarté, j'ai aimé.

je rejoins Panda , le propos est clair , c'est bien , trés bien ...

Ce que les roses nous cachaient,
Ce sont les habitudes qui flétrissent nos sens,
Les amertumes qui aiguisent nos rancœurs,
Les questions à la con qui nous rongent :

« T’es où ? Qu’est-ce tu fais ? »

Ce que nous cachions derrière les roses,
Ce sont nos souffles d’agacement,
Nos soupirs, nos dires, nos silences venimeux.
Et toujours ces questions à la con :

« Tu m’aimes ? Pourquoi ?»

J’ai taillé le rosier.
Pour tout dire, je l’ai rasé, il n’en reste rien.
Derrière, il n’y a rien. Devant, il n’y a rien.
Et sur le bord des épines anonymes, j’ai vu :

« Tout ça pour ça. »

Mes migraines anorexiques se nourrissent désormais
De ces parfums absents, de ces silences bienséants,
De l’odeur du vent qui traverse la treille vide
Et de toutes les réponses à la con :

« Je le savais … je l’ai toujours su… dès le début…»

Ah! Oui! j'ai vraiment aimé! Une façon telle de dire que les roses en perdent toute banalité.

C'est vraiment réussi, plaisant à lire!

Clairvoyance, lucidité, vérité... tout ce que l'on voudra du genre se retrouve dans ton texte, bien ficelé, bien asséné, avec une manière de dire les choses qui me plaît par la force qu'elle dégage.

Mure a écrit:Les amertumes qui aiguisent nos rancœurs,
Les questions à la con qui nous rongent

Nos soupirs, nos dires, nos silences venimeux.
Et toujours ces questions à la con :

De ces parfums absents, de ces silences bienséants,

Y a pas à dire, ça a de l'allure !

Mure,

On vous voit peu en poésie !

La preuve est ici donnée que c'est dommage. votre poème, bien construit, est intense et ravageur, je veux dire non dénué de violence. Il me serait trop facile de dire qu'il est piquant, aussi me contenterai-je de le qualifier d'incisif, à la limite de la perforation.

Sachez que vous seriez la bienvenue à notre petit festival ( voir le fil y relatif dans le forum " conversations"). J'ai cru comprendre, mais peut-être me trompé-je, que le théatre ne vous était pas étranger... j'ai cru comprendre enfin qi vous étiez parisienne. Si mes intuitions se vérifiaient, alors...

Nous pouvons nous nourrir aussi à la rose de Ronsard.
Votre avatar est superbe