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Exo roman : Au commencement...

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Message  grieg Jeu 26 Nov 2009 - 9:27

Sept contraintes :
Un jour de grand vent, des bourrasques qui décoiffent les cheveux et ce qu'il y a dessous.
À un moment donné de l'histoire, un Alien visqueux doit poursuivre une héroïne en short.
Où il est question d'un retard
Une radio ou une télévision qui diffuse une émission, une chanson, un film,... auquel ne prête pas du tout attention l'un de vos personnages.
Il/elle vient de quitter une ou des personnes à l’issue d’un repas.
Un des personnages (humain ou animal) a un nom de fleur.
Dans le premier chapitre une allusion à un personnage quelconque, dont la présence physique n'est pas certaine, et que l'on ne retrouvera pas avant le troisième chapitre.





Prologue



Pour une fois, ils ne pensent pas à mal. C’est assez rare chez eux.
Ils sont pressés, ils marchent vite, finissent leurs sandwichs chauds, viande grillée, frites grasses. Un filet de sauce blanche goutte au coin de la lèvre de Sylvain. Leurs yeux brillent, rouges, reflètent les néons, ceux de la rue, des restaurants exotiques, des sex-shops, celui d’une boîte de nuit peu engageante, avec videur, col remonté pour se protéger du vent, plots et cordons de velours, prêts à contenir une foule qui ne viendra pas.
Grégoire jette le papier du sandwich par terre. Au bout du geste, sa main tremble. Le papier roule sur le sol, décolle un peu et s’éloigne dans la rue.

- J’ai encore faim !
- Tu vas bientôt ressembler à un porc.
- Y a des chances pour qu’on finisse autrement qu’obèse, mon gars.
- Ça t’arrive d’avoir des pensées positives ?
- Et c’était quoi, ça, d’après toi ?

Ils croisent une femme. Elle lutte contre son parapluie, à deux mains. Une bourrasque soulève sa jupe, elle baisse un bras pour la retenir. Le parapluie en profite pour s’arracher, rejoindre les feuilles, papiers, chapeaux, exode au vent, tous dans le même sens. Grégoire se retourne pour vérifier s’ils ne fuient pas quelque chose ou quelqu’un. Tout va trop vite. Les gens poussés par rafales, les feuilles, les arbres, les bruits. La tête de Grégoire va exploser. Trop de pensées. Il a besoin de ses gouttes. Il a pris trop d’amphets aujourd’hui, la coke décuple sa sensibilité, bouscule l’effet du lithium. Une femme crie, un homme dit à son téléphone qu’il n’entend rien, un couple passe en riant, à contre-vent, pliés, comme pour une mêlée.

- Allez ! Magne-toi ! On va être à la bourre. Faudrait pas qu’il décide de disparaître avec notre fric.

Sylvain le tire par le bras. Ils sont déjà en retard. Très en retard.

Un quart d’heure plus tôt, alors qu’ils s’apprêtaient à composer le code pour accéder à l’immeuble de Franck, Sylvain a pointé du doigt le cône de viande dans la vitrine du restaurant turc. La rue était encore calme. Pas eux. Ils avaient fêté le braquage réussi, s’étaient empiffrés de cachetons, avaient englouti quelques verres de whisky, quelques bières, sniffé quelques lignes. Ils avaient besoin de manger.

Grégoire regrette cette pause. Il se sent fébrile. Tout serait fini maintenant. Il vérifie que Sylvain n’a pas oublié le sac. Tout est là. Il observe son ami pousser la lourde porte cochère, s’engage derrière lui. Ils grimpent les marches.
Sylvain s’arrête.

- Tiens ! Prends ça. On va se marrer.

Il sort du sac un des passe-montagnes qu’ils avaient utilisés le matin, lui tend un semi-automatique. Grégoire essaye de lire ses pensées mais n’y comprend rien. Il n’aime pas ça. Pourquoi ne se sont-ils pas débarrassés du barda de toute façon, ils jouent aux cons. Amateurs. Jeunes branleurs. Sylvain court devant. Grégoire suit. Une porte résonne sous un poing, l’escalier de bois grince, une télévision déverse des rires quelque part, le flingue glisse sur ses doigts, il le coince sous un bras, s’essuie les mains sur son pantalon. Ne jamais faire un braquage après un grec-frites. Ils ont tous les deux le visage dissimulé sous la laine rugueuse de leurs masques. Devant la porte, ils attendent. Elle s’ouvre. Sylvain se jette à l’intérieur et hurle d’une voix suraiguë :

- Tu bouges pas ! Tu laisses tes mains où elles sont et tu t’allonges doucement.

Grégoire a tout juste eu le temps de voir le visage de Franck se décomposer. Mauvaise idée, mauvaise blague. Franck est au sol, sur le ventre, mains sur la tête, il a vu trop de séries américaines.

Au fond de la pièce une fille crie, elle se cache derrière un coussin blanc, trop petit pour la dissimuler entière. A la télévision, des jeunes gens dansent, déguisés. Personne ne les regarde, personne ne devait les regarder avant, mais le bruit de la fête couvre le rire de Sylvain qui arrache le passe-montagne de son visage et se passe la main dans les cheveux.
Grégoire est toujours près de la porte. Il fixe un gamin adossé au mur opposé. Il ne comprend pas. Se demande pourquoi il est là. Il ne peut faire un geste. L’enfant, il le connaît, il le connaît trop bien. Il observe le visage diaphane, les yeux noirs, vides. Grégoire a peur. Il entend les mots, trop de mots. La panique des autres lui parvient, le transperce. Pourquoi. C’est juste une farce. Pas mort d’homme. Et pourtant le gamin ne se dérange jamais pour rien.

Sylvain s’est baissé pour secouer Franck qui ne l’entend pas, ne bouge pas.

- C’est bon ! C’est nous ! Relève-toi. Tu vas pas nous faire un infarctus.

Grégoire regarde le corps inerte, vautré sur le sol, il se demande si la solution n’est pas là, un infarctus, mort de peur, mais Franck se relève. Il fixe Sylvain. Grégoire l’entend penser vous allez crever connards, je vais vous crever. Une tache noire couvre l’entrejambe de Franck. Il lit la haine dans ses yeux, une haine démentielle, teintée de honte. La plus dangereuse.
Et Sylvain explose de rire.

- T’as fait dans ton froc ! J’y crois pas !

Grégoire transpire sous son masque. Un deuxième gamin est apparu. Il se tient près de l’autre. Grégoire vaudrait être ailleurs, n’importe où. Deux morts. Deux personnes vont mourir. Les gamins ne se dérangent jamais pour rien. Ils sont là pour ça.
La fille s’est relevée, elle rit aussi. Elle ne devrait pas.
Grégoire sait qu’il ne peut rien contre les gosses. Deux personnes vont mourir. Ils sont là pour ça. Il vacille, n’a plus la force de penser. Il essaye d’évaluer la situation, se demande lesquels d’entre eux vont effectuer le grand voyage. La fille et Franck… Sylvain et lui… Une autre combinaison… Il se fout de mourir, mais il a peur des gamins, il les hait, pour ce qu’ils lui ont déjà fait, parce qu’ils ont pourri sa vie. S’il n’avait pas déconné aujourd’hui avec la came, sa dose de lithium les aurait effacés, elle l’empêcherait aussi d’entendre les cris dans la tête de Franck … Vais vous crever, vous et toute votre famille, crever la salope, elle se fout de ma gueule, cette chienne…
Franck se dirige vers la salle de bain, tête basse. Il leur dit qu’il va se changer, mais Grégoire sait qu’il va chercher ses flingues, sait qu’il va ressortir de là et les allumer, tous les trois.
Grégoire soulève son arme et descend Franck. Un mort. Il tire une rafale sur les gamins, pour rien, il sait que ça ne sert à rien. L’un d’eux se précipite sur le cadavre. L’embrasse… Bruit de paille au fond d’un verre presque vide.
Le deuxième gamin attend, immobile.
Sylvain s’arrache les cheveux, hystérique :

- Qu’est-ce que tu fous, bordel ! Greg ! Merde ! Merde ! Greg ! T’as pété un plomb…

Grégoire doit choisir maintenant, il faut un autre mort. Il ne veut pas être celui qui sera bouffé. Il ne peut pas. Ils ne se dérangent jamais pour rien. Il pointe le canon du semi-automatique sur Sylvain.
A la télévision, un couple s’est isolé, ils parlent d’amour, mal.
La fille court, vers la sortie, elle veut partir, s’échapper. Ses jambes sont nues, elle n’a pas de chaussure, elle veut partir, juste partir… Sa tête explose sous les balles de Grégoire. Le môme fond sur elle.

Il n’avait pas le choix, il lâche le flingue, sort, s’enfuit.



1



Grégoire est affalé dans son fauteuil de jardin. Le froid lui cingle les joues. Ses articulations le font souffrir. Il a la quarantaine cruelle.
Le soleil, frimeur, joue au peintre impressionniste sur la montagne proche. Des feuilles rousses tapissent la pelouse. Les arbres : un cyprès, un sapin et un vieux chêne chantent au vent. Un seul est nu. Des branches brisées n’attendent qu’un gros coup de vent pour tomber.
Grégoire n’a eu ni le temps, ni l’envie, ces derniers mois, de s’occuper du jardin, d’élaguer, de tondre. La pelouse va pourrir sous les feuilles. Le sol ocre du cours de tennis est assorti aux feuilles mortes, mais la bâche bleue de la piscine jure dans ce paysage automnal.
Son regard se porte plus loin, jusqu’à la rivière. Il sait qu’un arbre est tombé, là-bas, dans l’eau, en septembre, qu’il gît dans la vase.
Il aurait au moins dû s’occuper de ça.

Grégoire sursaute quand Lila lui pose la main sur l’épaule. Il lève les yeux. Elle est belle, d’une beauté si rare que personne n’a encore jamais eu l’occasion de lui donner de nom. Il essaye de distinguer sur ses traits l’enfant qu’il adorait. Celle qui s’endormait dans ses bras. Un des deux sentiments les plus intenses qu’il n’ait jamais ressenti : le tendre amour qu’il éprouvait pour ce bébé qui, certains soir, se laissait aller doucement au sommeil, la tête posée sur son épaule, les doigts qui jouaient avec les poils de son avant-bras tandis qu’il murmurait des mots doux à ses cheveux d’ange… Le deuxième moment de plénitude, était accompagné d’un grand verre de bière, quand il avait passé la journée à tronçonner un des grands pins tombé dans la rivière, qu’il s’était enfoncé des heures durant, jusqu’aux genoux, dans la vase de sédiments, pour accrocher les troncs débités au treuil du tracteur, poussé, tiré, encore et encore, muscles tétanisés, boueux, en sueur, gelé parfois, ou accablé de chaleur, selon la saison.
Il aurait dû s’occuper de celui-là.
La mort vous empêche de faire ces choses là.

Il n’avait pas revu Lila depuis un an. La mort rapproche aussi.
Elle lui sourit d’un de ses sourires. Il se sent gauche. Il s’en veut d’avoir à fouiller son sac à cliché pour trouver quelque chose à lui dire.
Petite, elle avait le don de vous retourner les phrases bateau par des répliques force dix.
Il est soulagé quand elle engage la conversation.

- Sacré déjeuner, hein ! Je me suis toujours demandé pourquoi mon père te hait autant.
- Il a toujours considéré que je lui avais volé sa mère. Maintenant, il pense que je l’ai tuée…et puis nous avions presque le même âge…
- Heu ! Elle est morte d’un cancer.
- Un détail pour lui.
- C’est un sacré con quand même.
- J’osais pas en parler… Mais je me dois de te dire : « tu ne parles pas de ton père comme ça ».

Elle passe les bras autour de son cou.

- Tu m’as manqué tu sais.
- Toi aussi, ma belle, toi aussi.
- Désolée de n’être pas passé vous voir. J’avais juste pas le courage de la voir comme ça. Pas le courage.
- Je comprends. Tu m’as manqué quand même.
- Tu t’en sors ? Ça n’a pas été trop horrible à la fin ?
- Les derniers jours, elle me demandait l’addition quand j’avais fini de lui donner de force quelques cuillerées de soupe. J’ai réussi à me faire un peu d’argent de poche.

Elle pose un œil sur la planche à dessin posée sur la table devant Grégoire. Elle lit :

- « L’alien rattrape Rebecca et lui arrache la poche arrière de son short… ». Il promet celui-là.
- J’ai acheté la maison grâce à un canard aux superpouvoirs. Là, ça reste raisonnable.

Un silence s’installe.

- Pourquoi elle t’a fait ça ?
- Elle avait ses raisons.
- Et pourquoi tu les laisses faire. Tu peux pas les laisser tout te prendre. Moi j’en veux pas de ce fric. Il est à toi.
- Il est à toi, maintenant, et à ton père.
- Il a déjà vendu la baraque.
- Je sais. Je m’en fous.
- Tu te souviens quand tu m’avais demandé : « tu veux faire quoi dans la vie ?»
- Tu m’avais répondu : « et toi ? »
- Je peux te poser la même question ?

Grégoire pense à la discussion qu’il avait eue avec sa femme à ce propos. Elle lui avait donné ses raisons, et Grégoire l’avait…

grieg

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Message  Invité Jeu 26 Nov 2009 - 10:46

J'avais lu le début, j'ai repris à partir de « Au fond de la pièce une fille crie ». Je n'aurai qu'un mot : bravo.

Mes remarques :
« un vieux chêne chantent au vent. Un seul est nu. Des branches brisées n’attendent qu’un gros coup de vent pour tomber » : la répétition se voit, je trouve
« Le sol ocre du court (vient de l’anglais) de tennis »
« Le deuxième moment de plénitude, (pourquoi une virgule ici ?) était accompagné d’un grand verre de bière, quand il avait passé la journée à tronçonner un des grands pins tombé dans la rivière, qu’il s’était enfoncé des heures durant, jusqu’aux genoux, dans la vase de sédiments, pour accrocher les troncs débités au treuil du tracteur, (ici, ce serait « avait poussé, tiré » ; or, la forme verbale précédente était « s’était enfoncé » : tu ne peux faire l’ellipse de l’auxiliaire puisqu’il n’est pas le même que celui déjà employé) poussé, tiré »
« son sac à clichés (je suppose qu’il en a plusieurs) »
« Désolée de n’être pas passée vous voir »

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Message  Invité Jeu 26 Nov 2009 - 11:00

Sur le détail :

Leurs yeux brillent, rouges, reflètent les néons, ceux de la rue, des restaurants exotiques, des sex-shops, celui (pourquoi la boîte de nuit n'a-t-elle qu'un néon ?) d’une boîte de nuit peu engageante, avec videur, col remonté pour se protéger du vent, (je mettrais un point-virgule après "du vent", sinon je trouve que ce n'est pas clair, on risque de comprendre que "plots, etc", se rapporte au videur..) plots et cordons de velours , prêts à contenir une foule qui ne viendra pas.

Le papier roule sur le sol, décolle un peu (s'il roule, il est trop lourd pour décoller, même un peu)

Le parapluie en profite pour s’arracher, rejoindre les feuilles, papiers, chapeaux, exode au vent (bof, ça veut dire quoi, comme ça tout seul ?), tous dans le même sens.

Un quart d’heure plus tôt, alors qu’ils s’apprêtaient à composer le code pour accéder à l’immeuble de Franck, Sylvain a ("avait", pour la concordance des temps) pointé du doigt le cône de viande dans la vitrine du restaurant turc.

Pourquoi ne se sont-ils pas débarrassés du barda de toute façon, ils jouent aux cons. (pour être plus clair je dirais : " Pourquoi... de toute façon ? Là, ils jouent aux cons")

Grégoire voudrait être ailleurs, n’importe où.

elle n’a pas de chaussures,


Elle est belle, d’une beauté si rare que personne n’a encore jamais eu l’occasion de lui donner de nom. (phrase cliché pour le coup ! d'ailleurs, comment le sait-il avec certitude ?)

le tendre amour qu’il éprouvait pour ce bébé qui, certains soirs,

quand il avait passé la journée à tronçonner un des grands pins tombés (les pins sont tombés, pas juste celui-ci) dans la rivière,

qu’il s’était enfoncé des heures durant, jusqu’aux genoux, dans la vase de sédiments, pour accrocher les troncs débités au treuil du tracteur, ("qu'il avait" les verbes qui suivent ne s'utilisent pas avec le même auxiliaire que précédemment) poussé, tiré, encore et encore, muscles tétanisés, boueux, (là, je mettrais un point-virgule, parce que sinon on peut penser que ce sont les muscles qui sont "en sueur", "gelé", etc, l'accord grammatical juste ne suffit pas à rendre la phrase claire, trop longue de toute façon) en sueur, gelé parfois, ou accablé de chaleur, selon la saison.

Il s’en veut d’avoir à fouiller son sac à clichés pour trouver quelque chose à lui dire.

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Message  Invité Jeu 26 Nov 2009 - 14:11

Je suis très mauvaise commentatrice...mais bonne admiratrice !
Je trouve ça rapide, intrigant, fabuleusement visuel, palpitant...
Tu es complètement décourageant, Grieg, et quel plaisir !

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Message  Rebecca Jeu 26 Nov 2009 - 17:17

Ça donne vraiment envie de découvrir la suite. Ça accroche bien le lecteur.
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Message  Lucy Ven 27 Nov 2009 - 2:10

Elle pose un œil sur la planche à dessin posée sur la table devant Grégoire.
Elle jette un œil ?
Bien aimé ce début. J'étais à fond dans le prologue et j'ai un peu chancelé au début de ma lecture de ce premier chapitre, mais j'me suis rattrapée. L'écriture est fluide. Le texte se lit très agréablement, j'ai passé un bon moment. En tant que lectrice, je suis ravie. Au boulot pour la suite, Monsieur !
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Message  bertrand-môgendre Ven 27 Nov 2009 - 23:19

Le ton est donné. Ça va saigner.
C'est trop court pour connaître ce que dissimulent les personnages.
Tu sembles les avoir déjà bien cadrés pour ne nous en distiller que certains détails juste de quoi nous embarquer dans ton bateau.
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Message  boc21fr Ven 27 Nov 2009 - 23:35

Ah la fin du prologue est superbe !
rock'en roll, parfaite, j'ai adoré, on se demande bien entendu si Grégoire est psychotique ou si tu nous fait du fantastique...
Le chapitre 1 est sympa, mais j'attends encore avant de le commenter, pour l'instant pas de problèmes à mes yeux l'histoire marche bien...
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Message  Kilis Sam 28 Nov 2009 - 14:48

Le prologue :
• Beaucoup de force dans ce prologue, des choses qui bousculent, qui intriguent, remuent le lecteur, le malmènent. J’adore.
• Sans doute plus tard, quand tu auras acquis ta vitesse de croisière, reviendras-tu sur ce texte pour en resserrer encore l’écriture même s’il tient déjà très bien la route. Par exemple : parvenir à « montrer » par le style, le rythme, le tempo, les effets des substances sans quasiment avoir besoin de les citer ou plutôt de manière moins formelle. C’est déjà le cas, mais…
• Intelligent, l’utilisation du binôme boîteux Sylvain-Grégoire, très porteur, très efficace.
• l’idée des gamins, leur présence prémonitoire est excellente ainsi que le leitmotiv « ils ne se dérangent jamais pour rien » : si tu parviens à la distiller dans la durée.
• « , pour ce qu’ils lui ont déjà fait, parce qu’ils ont pourri sa vie. » Je pense que c’est déjà trop explicite, que tu devrais laisser le lecteur mariner et garder ceci pour plus tard. Il faut ménager ses effets : on en est encore qu’au prologue.
• Excellent renversement de situation en fin de prologue : finalement celui qui tue n’est pas celui dont on se méfiait le plus.
• Bien vu aussi les courtes réflexions insérées dans le récit et qui le rythme comme :« Il lit la haine dans ses yeux, une haine démentielle, teintée de honte. La plus dangereuse », « A la télévision, un couple s’est isolé, ils parlent d’amour, mal. »

Chap 1
• C’est malin tiens, j’ai commenté le prologue persuadée que le récit allait se poursuivre sur le même mode, et paf, me voilà ailleurs maintenant. Et donc je commenterai la suite à ta prochaine fournée.
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Message  Saint Georges Dim 29 Nov 2009 - 23:11

J'ai beaucoup aimé le début, moins la fin, l'herméticité du dialogue entre le héros et sa femme m'a un peu agacé. De plus je regrette que le ton y soit moins incisif, plus banal.

Je lirai la suite avec intérêt.
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Message  Sahkti Lun 30 Nov 2009 - 15:46

Certaines des remarques que je voulais formuler l'ayant déjà été, je ne répéterai pas.

Le chapitre un me paraît moins fort que le prologue. Sans doute parce qu'il y est question d'amour, de nostalgie et que tout ceci est évoqué avec beaucoup de romantisme et un ou deux trucs bateau, en décalage avec le ton du début. Mais pourquoi pas. A voir tout de même si les dialogues ne peuvent pas être améliorés, défigés; ça sonne très conventionnel, presque plat entre ces deux-là, dommage.

De manière générale, je trouve que l'écriture se tient. Toutefois, sans doute serait-il possible de réussir à suggérer sans devoir à tout prix dire trop ce qui se passe, essayer d'épurer cette écriture qui l'est certes déjà par moments mais pas tout le temps et sur du long, ça pourrait donner un rythme inégal.

Un petit détail dans le prologue:
Grégoire jette le papier du sandwich par terre. Au bout du geste, sa main tremble. Le papier roule sur le sol, décolle un peu et s’éloigne dans la rue. (...) Le parapluie en profite pour s’arracher, rejoindre les feuilles, papiers, chapeaux, exode au vent
Emballage trouverait bien sa place là-dedans...
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Message  grieg Lun 14 Déc 2009 - 4:40

1



Grégoire est affalé dans son fauteuil de jardin. Le froid lui cingle les joues. Ses articulations le font souffrir. Il a la quarantaine cruelle, la quarantaine bien entamée.
Un soleil, frimeur, joue au peintre impressionniste sur les nuages et la montagne proche. Des feuilles rousses tapissent la pelouse. Le sol ocre du court de tennis est assorti au parterre cramoisi, mais la bâche bleue de la piscine jure dans ce paysage automnal. Les arbres : un cyprès, un sapin et un vieux chêne chantent au vent. Un seul est nu. Des branches brisées n’attendent que le bon moment pour tomber. Grégoire n’a eu ni le temps, ni l’envie, ces derniers mois, de s’occuper du jardin, d’élaguer, de tondre. La pelouse va pourrir sous les feuilles.
Son regard se porte plus loin, jusqu’à la rivière. Il sait qu’un arbre est tombé, là-bas, dans l’eau, en septembre, qu’il gît dans la vase.
Il aurait au moins dû s’occuper de ça.

Grégoire sursaute quand Lila lui pose la main sur l’épaule.
Il lève les yeux, essaye de distinguer sur ses traits l’enfant qu’il adorait, celle qui s’endormait dans ses bras. Il aimerait pouvoir revivre ça. Un des deux sentiments les plus intenses qu’il n’ait jamais ressentis : le tendre amour qu’il éprouvait pour ce bébé qui, certains soirs, se laissait aller doucement au sommeil, la tête posée sur son épaule, les doigts qui jouaient avec les poils de son avant-bras tandis qu’il murmurait des mots doux à ses cheveux d’ange…
Le deuxième moment de plénitude était accompagné d’un grand verre de bière, quand il avait passé la journée à tronçonner un des grands pins tombé dans la rivière, qu’il s’était enfoncé des heures durant, jusqu’aux genoux, dans la vase, pour accrocher les troncs débités au treuil du tracteur, avait poussé, tiré, encore et encore, muscles tétanisés, corps boueux, en sueur, gelé parfois, ou accablé de chaleur, selon la saison.
Il aurait dû s’occuper de celui-là.
La mort vous empêche de faire ces choses là.
La mort rapproche aussi. Il n’avait pas revu Lila depuis un an.
Elle lui sourit d’un de ses sourires. Il se sent gauche. Il s’en veut d’avoir à chercher ses mots. Il n’a jamais eu la parole facile. Elle, petite déjà, avait le don de vous faire chavirer les phrases bateau par des répliques force dix.
Il est soulagé quand elle engage la conversation.

- Sacré déjeuner, hein !
- J’en ai connu de meilleurs.
- Je me suis toujours demandé pourquoi mon père te haïssait autant.
- Parce que je lui ai volé sa mère, et que, maintenant, je l’ai tuée…
- Elle est morte d’un cancer.
- Un détail pour lui.
- C’est un sacré con quand même.
- Tu parles pas de ton père comme ça.

Elle passe les bras autour de son cou.

- Tu m’as manqué tu sais.
- Toi aussi, ma belle, toi aussi.
- Désolée de n’être pas passée avant. J’avais juste pas le courage de la voir comme ça.
- Je comprends. Tu m’as manqué quand même.
- Tu t’en sors ? Ça n’a pas été trop horrible à la fin ?
- Les derniers jours, elle me demandait l’addition à la fin de chaque repas… J’ai réussi à me faire un peu d’argent de poche.

Elle jette un œil sur la planche à dessin posée sur la table devant Grégoire. Elle lit :

- « L’alien rattrape Rebecca et lui arrache la poche arrière de son short… ». Pffui ! Il promet ce scénario…
- Ouaip ! Mais tu sais, quand t’as acheté une maison grâce à un canard aux superpouvoirs, le reste te semble raisonnable.

Un silence s’installe. Elle va devenir sérieuse.

- Pourquoi elle t’a fait ça ?
- Elle avait ses raisons.
- Et pourquoi tu les laisses faire. On peut pas tout te prendre. Moi j’en veux pas de ce fric. Il est à toi.
- Il est à toi maintenant, et à ton père.
- Il a déjà vendu ta baraque.
- Je sais. Je m’en fous.
Elle hésite.
- Tu te souviens quand tu m’avais demandé : « tu veux faire quoi dans la vie ?»
- Tu m’avais répondu : « et toi ? »
- Ouais ! Et il est temps que je te repose la même question.

Grégoire se souvient du discours que lui avait tenu Marie avant de mourir. Elle lui avait donné ses raisons, et Grégoire l’avait écoutée. Elle était dans son lit médicalisé, des ombres avaient creusé son visage d’obscurité. Elle avait commencé en le clouant sur place : Je dois te parler sérieusement, chéri. Je vais faire une chose assez étrange, mais je ne veux pas que tu crois que je ne suis pas en possession de toutes mes facultés, et surtout, je ne veux pas que tu penses que c’est une vile vengeance, juste parce que tu t’es tapé la voisine. Il avait lutté pour ne pas laisser paraître la surprise et la honte sur ses traits. Elle n’était pas sensée savoir. Il ne s’était pas vraiment tapé la voisine. A peine. Un peu de tendresse égarée. Rien de plus. Sans les arrière-pensées qui font les adultères communs... Elle avait souri et ça lui avait fait mal. ça y est, tu fais ta tête de cocker. Te formalise pas. Je comprends… D’accord, je ne comprends pas pourquoi tu l’as choisie, elle. Mais tu n’as jamais eu très bon goût, y a qu’à voir tes fringues… En fait, je m’en fous un peu, et puis il va bien falloir que tu te trouves quelqu’un quand je ne serai plus là, autant que tu commences l’entraînement. On peut pas dire que tu tiennes la forme… On parlera de ça plus tard, si tu veux. Dans cinq minutes va falloir que je me morphine la douleur. Après, tu pourras me donner tes explications pathétiques et je te serrerai dans mes bras en te disant « je t’aime » tout bas… En attendant, je veux que tu écoutes… Voilà ! C’est pas facile à dire… Je vais te déshériter, Grégoire. Je vais te déshériter de ton fric. Je sais que je n’ai pas le droit de faire ça, mais le droit, tu sais où on se le colle quand on est en train de crever… J’y ai réfléchi longuement, tu sais. C’est ton argent d’accord. Mais, il m’a semblé évident que, pour ton bien, il fallait mieux que je te le vole. Parce que je te connais. Parce que tu n’es bon que dans l’adversité, parce que je sais que si tu as le luxe de te payer une déprime, tu choisiras la plus chère et la plus efficace. Et je ne veux pas de ça. Je veux que tu vives. Alors je t’offre la survie en te piquant tout ce qui t’appartient… Je lèguerai donc ton fric à mon fils qui est trop con pour que ça lui fasse du mal, et à Lila, parce qu’elle est trop maligne pour que ça la pourrisse.Grégoire n’avait pas objecté, lutté ; il était fatigué, fatigué de l’avoir regardée partir doucement, violemment ; fatigué par la peine, cette douleur diffuse ; triste aussi, triste de la perdre, triste, surtout, de se sentir soulagé de savoir que le calvaire touchait à sa fin, que la ligne d’arrivée était proche ; conscient que cette ligne d’arrivée était un précipice.

Vingt-ans plus tôt, il s’était pointé dans la région, paumé, en fuite. Il n’avait pas eu l’intention d’échouer là. Il ne faisait que passer. Il n’avait pas eu l’intention d’en partir non plus. Il n’avait eu aucune intention.
Marie tenait l’épicerie du village. Il avait fait quelques emplettes et lui avait demandé si elle connaissait un hôtel, une auberge où il pourrait passer quelques nuits.
Elle tenait la seule chambre d’hôtes du village. Il y avait emménagé.
Il était resté plus que quelques jours.
Il avait fini par bosser pour elle. Fini par l’embrasser, lui faire l’amour, l’aimer.
Elle avait une vingtaine d’années de plus que lui. Elle était radieuse. Une femme accomplie, bien dans ses baskets, bien dans sa vie, mais qui, comme la plupart, rêvait d’ailleurs, et ça tombait bien parce que Grégoire avait une gueule d’ailleurs.
Il avait pas mal ramé pour la séduire tout à fait : trop belle pour avoir une idée juste de l’amour, elle avait eu du mal à comprendre qu’il était là pour toujours…
Aucun d’eux n’avait deviné que toujours serait trop court.
Il avait débarqué là sans papiers, sans identité. Il avait un passeport, un passeport si faux qu’il ne l’aurait pas présenté à un douanier myope. Il devait vivre dans l’anonymat le plus complet. Pas question pour lui d’avoir un boulot normal, une fiche de paye, un numéro de sécurité sociale, il ne voulait pas qu’on puisse le retrouver.
Et quand il fit fortune en créant des concepts de jeux vidéo, il décida de le faire sous le nom Marie.
Elle est morte, il a tout perdu.

- Tu viens ! J’ai dit à mes parents que j’allais au funérarium avec toi. Faut qu’on bouge, Papy.
- M’appelle pas comme ça. Ton père te tuerait s’il t’entendait, et s’il le fait pas, c’est moi qui m’en chargerai. Allez ! On y va… Tu conduis.
- Me sens pas trop, là… J’ai un peu les jambes en coton. Je ne sais même pas si je vais avoir le courage de rester jusqu’à ce qu’ils l’envoient dans les flammes.
- Moi non plus. Je lui fais une bise et je me casse. Je laisse les cendres à ton père.


Ils sont dans la voiture. Ils passent devant l’usine de recyclage. De deux cheminées s’échappent d’épaisses langues de fumée blanches et grises.

- Merde ! Ils ont commencé sans nous, dit Lila.

Et elle rit aux larmes.

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Message  Invité Lun 14 Déc 2009 - 6:31

Excellent ! Voilà une amorce d'intrigue passionnante.

Mes remarques :
« je ne veux pas que tu croies »
« Elle n’était pas censée savoir »
« Vingt ans (et non « vingt-ans ») plus tôt »

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Message  Lucy Lun 14 Déc 2009 - 12:41

Idem que Socque, je repasserai pour l'originalité.
Vu deux broutilles :
Je me suis toujours demandée
Ça y est
Une femme accomplie, bien dans ses baskets, bien dans sa vie, mais qui, comme la plupart, rêvait d’ailleurs, et ça tombait bien parce que Grégoire avait une gueule d’ailleurs.
Bien aimé la " gueule d'ailleurs ".
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Message  Invité Lun 14 Déc 2009 - 12:51

Non, Lucy, c'est bien "Je me suis toujours demandé", quel que soit le sexe du narrateur. "J'ai demandé à qui ? à moi." Le complément du verbe n'est pas un complément d'objet direct, puisqu'on ne dit pas "J'ai demandé qui ? moi", mais indirect. Le participe passé ne s'accorde pas. De même, une femme dira : "Je me suis dit que tu viendrais bientôt" ; "J'ai dit à qui ? à moi".

En revanche, si quelqu'un est venu chez toi pour te voir quand tu étais absente, qu'il a demandé à te voir, la personne qui te transmet le message écrira bien : "Untel t'a demandée." "Il a demandé qui ? toi."

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Message  Rebecca Lun 14 Déc 2009 - 17:17

Excellent ! J'aime beaucoup , ça prend le coeur, et pourtant ça n'a rien de mièvre. Des dialogues qui sonnent trés vrais, des descriptions plaisantes.
Un vrai talent de narration.
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Message  Lucy Mar 15 Déc 2009 - 1:43

Merci Socque !
C'est la honte, j'en perds comme c'est pas permis en français... Surtout, vous le dites quand je fais des horreurs pareilles.
Désolée Grieg, c'était pas le genre de commentaire qui aide. Je laisse tomber les coquilles. ^^
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Message  Invité Mar 15 Déc 2009 - 10:17

Serai encore plus laconique que précédemment : superbe ! ( ben c'est ta faute, tu me laisses sans voix !)

On est Censé dire ou faire qq chose, même si c'est pas sensé

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Message  Invité Mar 15 Déc 2009 - 11:27

Oui, Coline a raison, c'est superbe. Du romantisme sobre. Et une trame qui se dessine : ça sonne prometteur.

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Message  JmZ Mar 15 Déc 2009 - 12:11

Efficace ! Je trouve que c'est très bien écrit.

Une faiblesse tout de même : « Et quand il fit fortune en créant des concepts de jeux vidéo » ne me paraît pas bien crédible… On ne fait pas fortune en créant des concepts (les idées ne se brevètent pas). Surtout dans le domaine du jeu vidéo. On fait fortune en créant un jeu qui se vend super bien, oui.

Mais c'est difficilement conciliable avec une personne qui a « débarqué là sans papiers, sans identité. Il avait un passeport, un passeport si faux qu’il ne l’aurait pas présenté à un douanier myope. Il devait vivre dans l’anonymat le plus complet. Pas question pour lui d’avoir un boulot normal, une fiche de paye, un numéro de sécurité sociale, il ne voulait pas qu’on puisse le retrouver. »…

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Message  Invité Sam 19 Déc 2009 - 5:58

un truc choppé au fil de l'eau :
Sacré déjeuner, hein ! Je me suis toujours demandée pourquoi mon père te hait autant.

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Message  Invité Sam 19 Déc 2009 - 6:16

J'aime bien aussi, tu arrives à faire vibrer le tout. Je suis bien calé dans les starting blocks. Il faut continuer oui.

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Message  Kilis Sam 19 Déc 2009 - 10:02

Ah oui ! J'aime la tournure que cela prend.
J'attends la suite avec impatience.
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Message  Chako Noir Lun 21 Déc 2009 - 21:38

Je n'avais pas su quoi dire après lecture du prologue.
Maintenant je ne sais pas trop quoi dire non plus, sinon que ce premier chapitre est un putain de bon premier chapitre, sobre et bien ficelé, et que j'attends la suite avec impatience.
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Message  lamainmorte Mar 22 Déc 2009 - 0:34

La suite sous mon sapin papa-grieg, merci d'avance !
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Message  abstract Mar 22 Déc 2009 - 21:01

J’ai trouvé le prologue déconcertant, mais je suppose que c’était le but recherché. Du coup, je me suis sentie toute perdue dans le chapitre 1. J’ai donc attendu quelques jours et repris le tout. J’attends la suite pour me faire une idée, j’aime bien ce que j’ai lu, le personnage central m’intéresse, mais je ne sais pas vers quoi l’on va donc je me réserve. J’ai l’impression que c’est quelque chose qui va s’installer sur la longueur, que tu vas nous distiller les informations au compte-gouttes, ça m’énerve d’être dans l’attente j’ai envie de savoir.
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Message  grieg Sam 26 Déc 2009 - 8:10

Contraintes d’Easter

où il est question de grève

la voiture tombe en panne, cela bouleverse ce qui était prévu

un verset de la bible

des bribes de conversation entendues par hasard il y a longtemps et qui prennent aujourd'hui tout leur sens.

une pluie de paillettes

un mauvais champagne




2





Vingt ans plus tôt, Grégoire serait retourné à sa voiture. Il aurait pris un cric. Il aurait défoncé le crâne des deux mecs qui l’attendaient devant chez lui. Vingt ans plus tôt, il n’aurait pas pris le temps de réfléchir. Il n’aurait pas pensé à Lila, ni aux conséquences. Il n’aurait pas pensé du tout.
Le premier type ne lui aurait pas posé problème. Un costaud, mais un costaud mou, un de ceux qu’il avait appris à frapper en premier dans les bastons d’antan. Une cible. Epais, une petite tête rouge cerise mal conservée dans l’eau de vie, bouffie, façon noyé de deux jours ; les avant-bras trop musclés pour être efficaces. Il lui aurait suffi d’un coup, précis, sur le côté du genou, pour le plier en quatre et le rendre à la poussière. Le second n’aurait sûrement pas insisté. Trop beau gosse pour risquer d’avoir la gueule défoncée. Un second couteau, un canif.
En attendant, ils sont là, bras croisés, postés devant sa maison et ils lui en refusent l’accès avec leur panoplie d’attitudes et leur discours piqué dans un film de guerre…On a des ordres, vous ne passez pas. Ils ne sont pas du coin. Olivier a dû faire appel au service de sécurité de sa boîte.
Il entend la portière de la voiture claquer derrière lui. Lila. Ses pas vifs sur le gravier de l’allée. Il la connait ; Elle va dire c’est quoi ce putain de bordel et foncer tête la première.

- C’est quoi ce putain de bordel ?

Grégoire l’attrape par le bras avant qu’elle ne le dépasse. Si l’un des deux la touche, il ne pourra pas continuer à réfléchir.

- Laisse tomber, Lila, c’est des employés de ton père… Ils sont là pour me faire comprendre que je ne suis plus chez moi.
- J’y crois pas ! L’enfoiré ! On vient juste d’incinérer mamy, et lui, il ne pense qu’à te faire chier.

Elle prend son téléphone, s’éloigne un peu, attend, raccroche.

- Il ne répond pas ! J’y crois pas. Il ne va pas répondre avant longtemps. Viens on se casse… On va prendre tes affaires, et je t’emmène avec moi …. Ça va pas se passer comme ça…
- On ne va rien prendre du tout. Les serrures ont été changées durant la cérémonie et ces types sont là pour s’assurer que je ne casse pas mon chemin à l’intérieur.
- Quel enfoiré…

Lila hurle, piétine ; les graviers, la poussière volent ; insulte son père, insulte les deux cerbères.
Le sbire belle-gueule approche.

- Calmez-vous mademoiselle. On a des ordres. On est pas responsable de ce qui se passe.
- Je m’en lèche le cul de tes ordres, pauvre type. J’y crois pas. J’y crois pas…
- Restez polie mademoiselle.
- Mademoiselle t’emmerde. Tu vas faire quoi, connard ? Je me demande pourquoi papy vous a pas foutu une raclée à tous les deux, mais je suis sûre d’une chose… Tu fais un pas vers moi et t’es mort, et c’est pas du figuré, pauvre mec, c’est une promesse au défiguré.

Grégoire s’interpose, le type recule un peu, se compose une tête de dur.

- On doit vous dire aussi que la voiture que vous conduisez a été déclarée volée à la gendarmerie, il y a une heure. Je vais donc vous demander de me remettre les clefs.

Lila reprend son téléphone. Messagerie. La voix de son père. Elle souffle fort, respire façon yoga. Une, deux fois… et commence d’une voix calme :
Papa, c’est ta fille chérie. Je suis devant la maison avec papy. On a fait la connaissance de tes amis. Le message est passé. Je t’appelle juste pour te dire que je pars avec lui, avec ma bagnole. Je ne sais pas s’il va accepter, mais je vais lui proposer de m’épouser…Me demande même si je ne vais pas lui faire une petite pipe sur la route pour le convaincre tout à fait. Bisous. Je t’aime…
Elle se tourne vers Grégoire

- Tu penses qu’il va rappeler ?
- Probable. Par contre, si tu dis encore un truc comme ça devant moi, je te colle la gifle que tu mérites.
- Pardon ! Promis papy.
- Et m’appelle plus papy
- Ok… On y va ?
- On y va.

Grégoire regarde une dernière fois la maison. Juste au-dessus du toit, à droite de la cheminée, la lune est sortie tôt, comme pour le saluer, pour saluer le soleil qui déshabille doucement les montagnes et enfile leurs pyjamas d’ombre. Il prend une dernière photo mentale, pour plus tard. Il pense à son lithium resté dans la maison. Et pour la première fois depuis longtemps, il a peur. Il devrait aller le chercher, quoi qu’il en coûte. Il ne veut pas que ça recommence. Il cherche des solutions, observe Lila, se dit qu’il ne peut pas tenter quoi que ce soit contre les mecs si elle est dans les parages. Trop risqué. Elle ne pourra s’empêcher de s’en mêler, elle risque de prendre un coup, et il ne veut pas que ça arrive. Il doit partir. Il trouvera bien un médecin. Le sien est en vacances. Son ordonnance est dans la maison. Il a peur. Il n’avait pas eu peur comme ça depuis longtemps, il ne veut pas recommencer.
Lila lui prend la main. Elle le tire. Il se laisse entrainer.
Ils s’assoient dans la voiture. Elle glisse la clef, met le contact.
Il va rentrer à la maison… Pas celle-là, l’autre, celle de son enfance ; retrouver sa famille, cette vie qu’il a abandonné. Le Fils Prodigue. Ça avait toujours fait sourire Grégoire.
Amenez le veau gras, et tuez-le.
Mangeons et réjouissons-nous ;
Car mon fils que voici était mort,
Et il est revenu à la vie ;
Il était perdu, et il est retrouvé.
Et ils commencèrent à se réjouir.

Il observe Lila s’acharner sur le démarreur, la voiture broute à peine..
Il ne pense pas que les gens qui ne l’attendent plus là-bas aient une attitude très pieuse. Ils n’ont retenu de la Bible que l’œil pour l’œil, et seraient même plus pour le tête pour œil.
Ni fils prodigue, ni Lazare, s’il revient, il aura l’espérance de vie d’un rêve, version cauchemar.
Il pose sa main sur celle de Lila.

- C’était quoi cette expression débile?
- Quoi ?
- Je m’en lèche le cul
- Oh ! ça ! C’est un pote qui dit ça ! à cause de son chat. Tu sais, quand t’es triste, que t’as personne à qui parler. T’es seul avec ton chat, et tu commences à lui raconter tes soucis, tu chiales sur ses poils… ton chat te regarde intensément, tourne sur lui-même, s’allonge, soulève une patte et se met à se lécher le trou du cul… Voilà !
- Ton pote aime les animaux, moins la poésie.
- Greg… La voiture ne démarre pas.
- Je vois, j’entends plutôt.
- T’as encore les clefs de l’ex tienne ?

Le costaud frappe à la vitre, propose de les pousser. Elle ne le regarde même pas, lève le majeur…

- On va la prendre, ta caisse.
- On risque de pas aller très loin avec.
- On n’a qu’à aller à la gare, là on prend un train, et dès qu’on est arrivé chez moi, je te trouve un coin où vivre et je t’en rachète une avec ton fric.

Grégoire repense aux paroles de sa femme. Elle avait raison. Il est triste, elle lui manque, mais il n’a pas envie d’en finir ; il veut jouer, juste parce qu’il n’a plus rien, comme au casino, le joueur retourne au distributeur automatique de billets, alors qu’il vient de laisser huit salaires de PDG sur le tapis vert ; envie de jouer.

Vingt minutes plus tard, ils sont sur la route, Grégoire conduit. La route est droite, lisse, la radio de diffuse des gouffres à souvenirs, la lune est comme un énième phare au ciel, et des entrepôts, magasins discount, chaînes de restaurants, défilent, lentement, tout autour. Un paysage comme un sourire aux dents gâtées. Ils approchent de la ville, de la gare. Lila se tortille sur le siège passager.

- Tu sais, tout à l’heure… Mes conneries au téléphone… Le mariage et tout ça… C’était pour le rendre fou. Faut pas m’en vouloir, hein !
- Je sais.
- Je t’aime, Greg.
- Moi aussi, je t’aime, mon cœur, je t’aime trop pour t’aimer autrement, et… Appelle-moi papy.
- J’ai un pote qui dit qu’on n’embrasse pas quelqu’un à qui on a appris à faire du vélo.
- C’est le mec du chat ?
- Ouaip.
- Il commence à me plaire ton copain.
- Ça tombe bien parce que tu risques de le rencontrer bientôt.

Ils sont devant la gare. Le guichet est fermé. Un panneau annonce la couleur. Grève générale. Des revendications, Sud-Rail, une affiche CGT déchirée… Ils croisent un couple, le mari râle… C’est pas un boulot, conducteur de train, t’as qu’à rester assis et mater les rails filer, c’est un truc de vache, sauf que la vache elle est dans le train, et la vache au moins, elle nous ferait pas chier…. Grégoire sourit. Il, avait oublié tout ça, oublié les grévistes, les mécontents, les pensées simplistes, les revendications compliquées, oublié cette vie pleine de gens, il n’avait que Marie, et Marie était une déesse, et Marie pensait bien, et Marie…

En face de la gare, musique et rires fusent. Lila et Grégoire hésitent. Ils ne peuvent pas reprendre la voiture. Passer la nuit à la gendarmerie ne les excite pas plus que ça. Ils s’approchent de l’hôtel. Des centaines de personnes occupent la rue, le hall de réception ; une porte ouverte laisse entrevoir une grande salle, des buffets. Aucune chance qu’ils trouvent une chambre là. Grégoire veut faire demi-tour, mais Lila a déjà disparu dans la foule. Il aperçoit la mariée. Elle rit. Les yeux des convives brillent déjà, les gamins cavalent partout, le tonton farceur jette au vent poignées de riz et paillettes, un ado est assis plus loin et observe tout ce cirque avec un sourire triste. Tous les mariages se ressemblent. Lila revient. Elle tient deux coupes de champagne.

- Toutes les chambres sont libres, et on est invités à la noce.

Elle brille sous les paillettes. Grégoire prend une des coupes, la porte à ses lèvres, l’âpreté du vin lui arrache une grimace. Une dame engoncée dans une robe neuve trop serrée le prend par le bras et l’entraîne à l’intérieur. Lila rit. Grégoire a chaud au cœur, même s’il commence à appréhender demain, la gueule de bois, et les remontées acides de ce champagne qu’il n’aurait pas osé boire s’il avait encore été vivant.

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Message  Invité Sam 26 Déc 2009 - 8:19

Vu Grieg ; suis impatiente de commenter dans quelques jours :-)

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Message  abstract Sam 26 Déc 2009 - 16:46

Impressions à chaud :
Ce troisième épisode est un peu plus faible que les deux précédents, tu prends moins le temps de planter le décor et du coup c’est un peu confus, on ne comprend pas immédiatement ce qui se passe. J’ai le sentiment que l’action se déroule un peu trop vite, en tout cas à mon goût, pour que je puisse vraiment m’imprégner de l’ambiance.
Pour le reste, le récit est toujours aussi rythmé et prenant. On a envie de connaître la suite de l’histoire. Même si je suis plus critique cette fois-ci, j’aime toujours autant te lire et j'attends le reste avec impatience.
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Message  Rebecca Dim 27 Déc 2009 - 9:25

"Papa, c’est ta fille chérie. Je suis devant la maison avec papy. On a fait la connaissance de tes amis. Le message est passé. Je t’appelle juste pour te dire que je pars avec lui, avec ma bagnole. Je ne sais pas s’il va accepter, mais je vais lui proposer de m’épouser…Me demande même si je ne vais pas lui faire une petite pipe sur la route pour le convaincre tout à fait. Bisous. Je t’aime… "

Je lis, je relis, dommage je suis arrêtée dans ma lecture et reste profondément perplexe !

Si on hait son père, on va le traiter de salaud ou on ne va plus lui adresser la parole, perso, je vois trés mal une fille évoquer des pratiques sexuelles avec son père . Même pour se foutre de sa gueule...C'est trés peu crédible....Pour une fille, on ne joue pas à la provoc sexuelle avec un père, à moins d'être dans une relation plus ou moins consciemment incestueuse! Je ne crois pas que ça soit le cas ici....

Si l'évocation de la pipe me laisse perplexe le "bisou je t'aime aussi."
N'arrive pas à voir si c'est encore pour se foutre de sa gueule....ou si ...bien qu'elle estime que sur ce coup c'est un salaud, elle est quand même sa fille chérie et tient à le lui rappeler...

Parce que même pour rire jaune, je ne vois pas une fille être capable de prononcer: bisou je t'aime à un père qu'elle haïrait...
Ces mots ne peuvent plus franchir les lèvres d'une fille trahie à mon avis...
Le cynisme se jouerait autrement.
Bref, je me mets à me poser trop de questions et je sors de l'histoire...Dommage, elle me prend autrement cette histoire.
Action, sentiments,du mouvement, du suspense.

Mais peut-être suis je la seule à être gênée par cette ambiguité qui fait que je ne sais ce que le narrateur veut exprimer réellement de la relation de la fille à son père. Peut-être est ce volontaire de sa part.
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Message  Invité Lun 28 Déc 2009 - 21:13

J'ai eu le sentiment d'une série d'évènements qui s'enchaînaient sans vraie fluidité, mais pour donner un sens aux contraintes, les faire exister. C'est très sensible sur le coup de la grève et de la fête de mariage. Cela donne un rythme saccadé, sec même, sans cette écriture expansive juste assez, et généreuse, tournée vers le lecteur, qui est la tienne habituellement.
Certains passages sont confus (la voiture), pas assez développés (le fils prodigue, même si je soupçonne que tu choisis ici de ne pas trop vouloir en dire), difficilement crédibles (les hommes de main, les serrures changées, la voiture... ça fait beaucoup) ou encore, dans le cas des dialogues, terriblement stéréotypés (notamment la conversation téléphonique de Lila avec son père).
Bref, il me semble que ce passage nécessite d'être repris, retravaillé, développé, étoffé, pour qu'il puisse s'inscrire confortablement dans la trame du récit.
Je me demandais si, à l'avenir, tu n'aurais peut-être pas intérêt à réduire le nombre de contraintes par passage.

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Message  grieg Lun 28 Déc 2009 - 22:21

well !
merci easter
trois avis négatifs, ça fait beaucoup sur trois avis :-)
je revois ma copie, oublions ce chapitre
'tain ! faut que je recommence alors que j'avais déjà avancé






2






Grégoire...

grieg

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Message  Lucy Mar 29 Déc 2009 - 3:23

Lu les commentaires et suis assez d'accord avec le côté confus.
Cependant, même si j'ai été un peu bousculée dans mon fauteuil de lectrice, j'ai suivi avec plaisir la suite des aventures de Grégoire et Lila.
Je ne sais pas si tu comptes avancer ou reprendre ce chapitre donc j'attends bien sagement la suite des événements.
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Message  Kilis Mar 29 Déc 2009 - 9:39

grieg a écrit:trois avis négatifs, ça fait beaucoup sur trois avis :-)
je revois ma copie, oublions ce chapitre
'tain ! faut que je recommence alors que j'avais déjà avancé
Eh grieg, attends ! J'ai lu cette suite plusieurs fois et à chaque fois je l'aime davantage. Je pense que lire ce roman de façon saucissonnée met le lecteur dans une position pas nette. Je veux dire il n'est pas dans le mouvement d'ensemble. C'est un peu boire un vin par petits coups, trop petits, on n'en goûte pas l'ampleur et les effets sont biaisés.
Si tu es déjà dans la suite de ceci, à ta place je poursuivrais. Ne casse pas ton rythme.
Pour moi, ce chapitre est bon, nerveux. Il bouscule le lecteur, soit ! Ce n'est pas pour me déplaire.
Et j'adore ce dernier passage où Gaspard et Lila sont avalés par un mariage. C'est du grand art, grieg, pas de doute !
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Message  Kilis Mar 29 Déc 2009 - 9:41

OUps, Grégoire, pardon.
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Message  grieg Mar 29 Déc 2009 - 9:42

melchior :-)

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Message  Rebecca Mar 29 Déc 2009 - 12:14

assez d'accord...c'est pas parce que j'ai signalé quelque chose qui me gêne que c'est pas bon dans l'ensemble .... et perso je trouve l'insertion des contraintes très bien faite!
avanti !!!!
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Message  Invité Mar 29 Déc 2009 - 16:30

Pas d'objection à la poursuite....

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Message  abstract Mer 30 Déc 2009 - 8:19

Grieg, je ne pense pas avoir donné un avis négatif, j’aime beaucoup ce début de roman. Le sentiment d’être perdue et déroutée je l’ai toujours au moins dans les cent premières pages chez Bret Easton Ellis et parfois dans tout le roman comme dans « Les monstres invisibles » de Chuck Palahniuk, pourtant j’adore. Donc pas de panique, écrits la suite bordel qu’on puisse continuer à te lire.
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Message  grieg Mer 30 Déc 2009 - 9:39

c'est en haut, je réponds...

j'ai l'impression d'avoir fait ma pétasse...
en fait, c'était juste dans l'esprit du jeu... comme au jeu de l'oie : tu tombes dans le puit, tu retournes à la case départ, tu recules de trois cases... vous voyez l'idée...
et non, vos commentaires n'étaient pas négatifs, mais bel et bien constructif...
et maintenant, que vais je faire ??? tatata
et maintenant, quelle sera...

et abstract, ce qui m'ennuie chez palahniuk, c'est que ces deux premiers bouquins étaient de purs bonheurs de style, d'originalité, et qu'ensuite, il s'est répété, il a trouvé un cadre ou glisser son génie, est devenu un fonctionnaire de l'extraordinaire... dérouter, c'est son impasse

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