Exo roman : Au commencement...
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Re: Exo roman : Au commencement...
Eh bien, le rythme sec m'a plu, ça s'accélère, c'est émouvant, aussi, mystérieux (ce que Greg a dû laisser dans la maison...), et, bien sûr, j'en redemande.
Remarques :
"Il se laisse entraîner"
" la radio de diffuse des gouffres à souvenirs"
"Un paysage comme un sourire aux dents gâtées" : super !
"Il, (pourquoi une virgule ici ?) avait oublié tout ça"
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"Il se laisse entraîner"
" la radio de diffuse des gouffres à souvenirs"
"Un paysage comme un sourire aux dents gâtées" : super !
"Il, (pourquoi une virgule ici ?) avait oublié tout ça"
Invité- Invité
Au commencement
J'ai de plus en plus de mal à lire des romans, à apprécier le style narratif. Je m'en excuse mais j'attends de la prose qu'elle soit poétique, comme par exemple le style de Proust, qui, à mes yeux, est un vrai poète.
Amicalement
Claire d'Orée
Amicalement
Claire d'Orée
Claire d'Orée- Nombre de messages : 113
Age : 63
Localisation : PARIS
Date d'inscription : 17/12/2009
Re: Exo roman : Au commencement...
mais je suis un poète claire d'orée, je suis un poète, bordelClaire d'Orée a écrit:J'ai de plus en plus de mal à lire des romans, à apprécier le style narratif. Je m'en excuse mais j'attends de la prose qu'elle soit poétique, comme par exemple le style de Proust, qui, à mes yeux, est un vrai poète.
Amicalement
Claire d'Orée
(pardon, modération, je t'aime et te souhaite une bonne année)
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo roman : Au commencement...
je seconde cette déclaration (la première, celle du poète :-))
Invité- Invité
Re: Exo roman : Au commencement...
Mais oui, que oui, je seconde aussi !grieg a écrit:mais je suis un poète claire d'orée, je suis un poète, bordel
Bon, cela dit, ce chapitre comporte quelques déceptions, pour moi Lila causant à son père ne passe pas du tout, et les dialogues avec Greg à propos du chat m'ennuient un peu, peut-être à retravailler, mais bon, pourquoi pas.
Cependant, si tu as déjà commencé la suite, continue la suite, on reviendra aux anicroches plus tard. Et puis cette fin me plait.
In fine, c'est bien vrai ce que dis Pili : lire un roman par petites couches à plusieurs jours d'intervalle n'arrange rien pour le lecteur, mais on n'y peut pas grand chose.
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 34
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Exo roman : Au commencement...
pourquoi cette remarque ?grieg a écrit:c'est en haut, je réponds...
c'est typiquement le genre de fil qui a toutes raisons de rester vers le haut, quel que soit l'intervenant
allons !
:-))
Re: Exo roman : Au commencement...
Je vais lire.
Je file - suis attendu.
Le début pète. Du grieg. Le mieux c'est de t'imaginer l'écrire.
Je trouve que ça te va bien.
Imprimé lu commenté dans les jours qui viennent.
Je file - suis attendu.
Le début pète. Du grieg. Le mieux c'est de t'imaginer l'écrire.
Je trouve que ça te va bien.
Imprimé lu commenté dans les jours qui viennent.
Re: Exo roman : Au commencement...
cochon qui s'en dédie !kazar a écrit:Imprimé lu commenté dans les jours qui viennent.
Invité- Invité
Re: Exo roman : Au commencement...
Et donc, pour ne pas m'en cochonquisendédier, truc promis truc dû.
Le prologue te sied à merveille.
Tu maîtrises cette ambiance gris-noir, crasse aux pavés, tête rentrée dans les épaules et regard mauvais. Oui, ça, tu sais faire.
C'est une sulfateuse, takatakatak c'est sous acide, ça pue et il fait froid.
Pas grand-chose à en dire hormis ce qui a déjà été fait.
On retrouve là tes créatures-de-mort favorites, celles qui m'avaient glacé le sang la première fois.
Je les trouve juste un peu moins flippantes dans leur description (parce qu'elles me sont familières ?).
Le chapitre 1, à la première lecture, m'a foutu en rogne.
Parce qu'il détonne, parce qu'il porte des fringues niaises et qu'il a la peau lisse. Me suis dit que c'était pas possible, pas toi, pas ça... Pas cette écriture aux accents parfois précieux, ces virgules, ces répétitions...
Et puis la deuxième version, je sais pas... Je l'ai trouvée bien mieux.
Sobre. Avec ce qu'il faut là où il faut, et très peu de surplus (particulièrement le passage avec les cheveux d'ange... même pour moi, c'est trop !).
Ceci me fait poser une question à l'assemblée si attentive : puisqu'à la deuxième lecture du premier chapitre, survenue plusieurs jours après celle du prologue, mon ressenti a varié du tout au tout, peut-on légitimement penser que prologue et chapitre 1 ne s'enchaînent pas comme ils l'eussent du ? Par quel truchement pourrions-nous sursoir (eoir ?) à cet effet par tant indésirable ?
Hum ?
Chapitre 2.
Contrairement à Rebecca, j'adore ce que dit la miss à son papa biologique.
Trouve que ça va avec ce que tu nous laisses entrevoir d'elle, de l'influence de Grégoire, du noir qui traîne en arrière-plan.
C'est cohérent, quoi.
Les molosses, la voiture, le chef mafieux, tout ceci se tient, coulé dans le béton (...).
En revanche, pour ne pas dire "par contre" qui froisserait moultes oreilles véliennes, il est vrai que la suite va un peu vite et qu'on ne comprend pas bien où tu veux en venir.
J'ai le sentiment que tu te fatigais, que tu voulais en finir.
Je n'ai absolument pas lu les contraintes, pour ne pas les chercher, mais j'en ai tout de même trouvé.
Faudrait peut-être, vu que c'est un exo sur le long terme, mettre un peu plus de temps à les introduire, les fondre dans le reste, s'accorder de l'espace...
Voilou.
Courage pour la suite !
Ah nan j'oubliais : l'intrigue semble intéressante.
Le prologue te sied à merveille.
Tu maîtrises cette ambiance gris-noir, crasse aux pavés, tête rentrée dans les épaules et regard mauvais. Oui, ça, tu sais faire.
C'est une sulfateuse, takatakatak c'est sous acide, ça pue et il fait froid.
Pas grand-chose à en dire hormis ce qui a déjà été fait.
On retrouve là tes créatures-de-mort favorites, celles qui m'avaient glacé le sang la première fois.
Je les trouve juste un peu moins flippantes dans leur description (parce qu'elles me sont familières ?).
Le chapitre 1, à la première lecture, m'a foutu en rogne.
Parce qu'il détonne, parce qu'il porte des fringues niaises et qu'il a la peau lisse. Me suis dit que c'était pas possible, pas toi, pas ça... Pas cette écriture aux accents parfois précieux, ces virgules, ces répétitions...
Et puis la deuxième version, je sais pas... Je l'ai trouvée bien mieux.
Sobre. Avec ce qu'il faut là où il faut, et très peu de surplus (particulièrement le passage avec les cheveux d'ange... même pour moi, c'est trop !).
Ceci me fait poser une question à l'assemblée si attentive : puisqu'à la deuxième lecture du premier chapitre, survenue plusieurs jours après celle du prologue, mon ressenti a varié du tout au tout, peut-on légitimement penser que prologue et chapitre 1 ne s'enchaînent pas comme ils l'eussent du ? Par quel truchement pourrions-nous sursoir (eoir ?) à cet effet par tant indésirable ?
Hum ?
Chapitre 2.
Contrairement à Rebecca, j'adore ce que dit la miss à son papa biologique.
Trouve que ça va avec ce que tu nous laisses entrevoir d'elle, de l'influence de Grégoire, du noir qui traîne en arrière-plan.
C'est cohérent, quoi.
Les molosses, la voiture, le chef mafieux, tout ceci se tient, coulé dans le béton (...).
En revanche, pour ne pas dire "par contre" qui froisserait moultes oreilles véliennes, il est vrai que la suite va un peu vite et qu'on ne comprend pas bien où tu veux en venir.
J'ai le sentiment que tu te fatigais, que tu voulais en finir.
Je n'ai absolument pas lu les contraintes, pour ne pas les chercher, mais j'en ai tout de même trouvé.
Faudrait peut-être, vu que c'est un exo sur le long terme, mettre un peu plus de temps à les introduire, les fondre dans le reste, s'accorder de l'espace...
Voilou.
Courage pour la suite !
Ah nan j'oubliais : l'intrigue semble intéressante.
Re: Exo roman : Au commencement...
Contraintes d’Easter et de Pili
Grégoire voit par hasard quelque chose d’étrange dans le sac de Lila ; ce qu’il a vu le turlupine.
mention d'un journal populaire
un mouvement perpétuel quelconque que le narrateur, qui aspire au repos, aimerait stopper
je garde les autres contraintes données pour plus tard ([i Grégoire décide ou pense à arrêter de fumer ce qui implique selon lui ou selon quelqu’un d’autre qu’il doive momentanément arrêter le café et/ou l’alcool pour éviter l'association d'idée ;-)
Il y a une longue réflexion sur le plaisir et la culpabilité
Une autre réflexion sur l’héroïsme et l’on cite un exemple contemporain
une prise de position morale[/i])
Contrainte de Krystelle
Dans le premier chapitre une allusion à un personnage quelconque, dont la présence physique n'est pas certaine, et que l'on ne retrouvera pas avant le troisième chapitre
Depuis longtemps Grégoire ne hurle plus au réveil. Son cœur bat toujours fort, ses draps sont toujours trempés, mais il reste silencieux.
Dans ce silence, d’habitude, dans le temps de la chambre, plus lent que les autres, les secondes font des pauses, les minutes des siestes, et il finit par se rendormir.
Pas ce matin. Ce matin, le sang et l’alcool battent ses tempes, son crâne est une boule à neige secouée par un enfant hyperactif. Il observe la femme près de lui. Elle ronfle. Ses joues vibrent comme vitres au tonnerre. Sous les lèvres tremblantes, entre la bouche et le menton, là où une belle aurait eu un grain de beauté, un poireau agite cinq poils.
Il essaye de se souvenir, observe la pièce. C’est comme ça que la mémoire revient, avec les détails, un meuble, un objet… Ses yeux passent sur le tableau au-dessus du lit… Une chambre d’hôtel. Le genre de tableau de chambre d’hôtel. Une image lui vient. La femme à genoux devant lui, la robe rose sucré descendue à la taille et le tableau là-haut, sur le mur, pastel et barque, ciel de printemps. Rien d’autre. Mais cela lui suffit. Il connaît la chanson. Il a dû s’endormir, bien avant de se coucher.
Il ferme les yeux.
Sous les paupières, un feu d’artifice, étoiles et couleurs explosent et dégoulinent ; une fête foraine, des loopings qui n’en finissent plus, le grand huit, et le ronflement rythme le bruit des roues sur les rails. Il ne se rendormira plus.
Des restes de cauchemars mal digérés lui tordent l’estomac, ou bien est-ce l’eau de vie… C’était hier. Goûtez-moi ça ! Vous m’en direz des nouvelles. Phrase piège. Le dernier verre pour la déroute. Lavage de cerveau à 90°, matin essorage. C’était hier, la fête battait son plein. La mariée était épuisée. Il était allé chercher une cigarette dans le sac de Lila. Il avait aperçu une page de journal, jaunie, soigneusement rangée dans une des poches latérale. La date avait attiré son attention, il avait déplié le papier. Un journal à scandale, à faits divers sordides. Bien avant de trouver l’entrefilet qui parlait de lui, il savait à quoi s’en tenir. L’annonce de sa mort. En quelques lignes, pas de corps… Des litres de sang… Un doigt… Disparu… N’aurait pas pu survivre…. Il tripotait le moignon lisse de son annulaire, comme chaque fois qu’il pensait au passé. C’était hier, juste après que Lila lui ait dit : maintenant tu sais, alors qu’il ne savait rien. Elle ne lui avait d’ailleurs rien dit. Il l’avait lu dans ses pensées. Parce qu’il n’avait plus de lithium. Parce que l’enfer allait recommencer. Comme avant. Comme la première fois.
Il se souvient. Le début, l’horreur. Il avait sept ans. Il se souvient bien encore de la première fois… Réveillon de Noël. Il était à table avec ses parents, sa sœur et ses frères. À la télévision les gens feignaient d’être heureux, souriaient, chantaient, sous une pluie de paillettes. Chez lui, tous les visages étaient tournés vers l’écran noir et blanc, les fourchettes montaient aux bouches qui mastiquaient lentement. Un mauvais champagne trônait au milieu de la table, près du sempiternel litre de vin rouge quatre étoiles. Il entendit un de ses frères… Des ballons d’basket! Putain! Les machins! Y m’faudrait sept mains pour faire le tour de ses nibards! … Le rire de Grégoire. Incroyable que son frère ose dire ça, là, devant papa maman, va s’prendre une raclée… Mais rien. Aucune réaction. Tous le regardaient lui, qui riait sans raison. Ils s’interrogeaient, tournaient la tête vers la télé… Rien d’hilarant. Sa sœur rit aussi. À sa gauche, un autre de ses frères lui balança une gifle, légère… Sa mère… J’entends plus rien à la chanson… Pitié ! Qu’ils se taisent! J’l’adore cette chanson … Son père… Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu … Grégoire les regardait tous, les entendait tous. Seulement, aucun ne parlait. Seule sa sœur riait vraiment. Toutes les lèvres étaient scellées. Et pourtant il les entendait… Puis les pensées des autres devinrent plus longues, s’enchevêtrèrent, lianes rampantes, puissantes, au plus profond de son cerveau… Pensées constrictors… La douleur… Les mains sur les oreilles… Les cris pour couvrir le tumulte… La famille affolée, son cœur qui rythmait tout ça… Et le grand trou noir… Et les hôpitaux, les examens, les diagnostics, les pilules, les infirmiers, les psychiatres, du blanc, du blanc…
Six mois d’hôpital psychiatrique. Six mois qui ne l’avaient pas aidé à comprendre une chose simple: on n’écoute pas impunément aux portes.
Il s’était bien amusé de son pouvoir après être sorti de l’hôpital. Tout savoir sur les autres. Savoir tout le temps ce qu’ils pensaient. Il avait sauté une classe. Il pouvait répondre exactement aux questions des profs qui l’interrogeaient. Il savait tout ce que ces malades voulaient l’entendre dire. Pour ça il lui suffisait de trier parmi toutes les pensées parasites, les mesquineries, les haines, d’autres choses qu’il ne comprendrait que plus tard. Un petit génie. C’était si facile.
Mais on avait commencé à parler de le renvoyer chez les psys pour évaluer son QI, le changer d’école. Il ne voulait plus voir de psy, il ne voulait pas changer d’école. Il aurait aimé tout arrêter, tout stopper net. Mais ça ne marchait pas comme ça. Pas d’interrupteur. Il lisait toujours les réponses dans les têtes, quoi qu’il fasse. Il apprit seulement à ne plus rien dire, ou juste assez. Il percevait toutes les pensées immondes chez ses amis, ses parents. Pas une tête propre, ils pensaient à tellement de trucs dégueulasses qu’il aurait préféré fermer complètement les portes qui s’étaient ouvertes dans son cerveau. Juste vivre. Transformer son don en secret et garder secrètes les pensées des autres. Ne rien savoir. On n’écoute pas impunément aux portes.
Le bruit cesse. La femme a la bouche grande ouverte. Apnée. Il perçoit les couleurs de son rêve. Il perçoit la panique. Rouge. Petits frémissement, le corps a besoin d’air. Il est tenté de la réveiller pour l’aider. Il approche une main de son épaule, mais avant qu’il ne l’atteigne, le roulement tonitruant reprend, de nouveau elle ronfle.
Elle ronfle comme le gamin mange. Une paille au fond d’un verre vide. Le gamin de son rêve. Le gamin de son passé. Le cœur de Grégoire se soulève. Retour au cauchemar.
C’était quatre ans après que Grégoire ait découvert ses capacités spéciales.
Cette nuit là, comme souvent, le sommeil s’était joué de lui. Las, il s’était levé, comme souvent encore.
Un couloir long de quelques mètres séparait le salon de la chambre où dormaient sa sœur et ses frères. Grégoire n’aimait pas ce couloir sombre. Il le parcourait, chaque fois, la gorge serrée, lentement, dans le noir, sa main glissait sur le papier peint rugueux.
Cette fois là, il entendit du bruit au salon et, perdu dans l’obscurité terrifiante du couloir, souhaita, plus que d’habitude encore, passer vite l’obstacle pour aller rejoindre ceux qui parlaient là-bas… Ses parents, pensait-il.
Au seuil de la grande pièce, il s’immobilisa, pétrifié.
Attablées, quatre personnes jouaient aux cartes. Les trois hommes lui étaient inconnus, mais il reconnut sa grand-mère… Grosse bonne femme à grande gueule que Grégoire avait toujours craint. Elle sifflait un verre de vin blanc. Sa grand-mère morte depuis longtemps déjà, morte et enterrée. Grégoire se tenait paralysé à l’entrée du salon. Il aurait voulu crier, hurler, mais, comme dans ses rêves les plus atroces, il restait sans voix. Les quatre se lançaient les cartes et riaient sans lui prêter attention. Grégoire priait pour que sa mère se lève, le prenne dans ses bras, lui passe la main sur le front, dans les cheveux et lui glisse tout bas à l’oreille ; va te coucher, ce n’est qu’un mauvais rêve. Mais personne ne vint, personne n’entendit les joueurs bruyants dont les rires épais emplissaient la pièce. Il ne mesura jamais vraiment le temps qu’il passa à regarder cette scène, quelques minutes, des heures…
Au bout d’un moment, un des hommes se leva et s’approcha de la porte d’entrée. Sa grand-mère semblait protester, elle secoua la tête plusieurs fois et, comme désabusée, prit la bouteille de blanc en main… La porte s’ouvrit. L’homme fit un pas en arrière. Une ombre, un petit bonhomme minuscule, vêtu de noir, se glissait sans un bruit, presque sans mouvement, dans l’appartement. Il se déplaçait lentement et régulièrement. Grégoire était incapable du moindre geste et seule sa bouche s’ouvrit pour laisser échapper un cri muet. Il fut soulagé quand l’apparition sombre dépassa son corps inerte, le traversa presque, et disparut dans l’obscurité du couloir. Dans le salon, sa grand-mère le regardait fixement. Elle souleva un bras et désigna d’un doigt tordu par l’arthrite, au-delà de Grégoire, le couloir où l’ombre s’était évanouie. Il sentit tous ses muscles se relâcher, son corps trembla, ses jambes fléchirent, il hésita, regarda les quatre, concentrés sur lui maintenant, se tourna vers le gouffre béant… Les chambres, il pensa à ses parents, sa sœur, et s’élança dans le couloir.
Après s’être précipité dans la chambre de ses parents, pour vérifier, Il s’était rué dans l’autre, avait allumé la lumière. Aveuglé un instant, il aurait préféré le rester à jamais plutôt que de voir cette face de gargouille aux dents effilées se tourner brusquement vers lui. La chose était vautrée sur sa sœur, fondue en elle, tumeur noire, elle puisait quelque chose de vital en l’enfant, au plus profond. Grégoire hurla enfin… Noooonnnnn, NOOONN… Grimpa sur le lit, plongea sur la chose. Plus trace de gamin, c’était un monstre qu’il étreignait, un monstre qui parut souffrir de l’assaut, se tordit un instant pour se décomposer, visqueuse mélasse inconsistante, cafard pieuvre, méduse d’encre… La chose éructa un cri strident, son corps gras enduit Grégoire, l’imprégna, dehors, dedans. Il sentit l’essence même de la créature assaillir son cœur, couvrir son cerveau d’une fange putride. Il sentit aussi des mains l’arracher à sa sœur. La pièce saturée de hurlements, ceux de Grégoire, ceux de sa mère, ceux de son père, de ses frères. Le monstre finissait de mourir dans Grégoire… On le cloua au sol et la dernière chose dont il se souvint de cette nuit maudite fut le terrifiant hurlement désespéré de sa mère qui embrassait le corps sans vie de sa fille.
Chaque nuit, durant les trois années qu’il passa en hôpital psychiatrique, et même ensuite quand on le confia à un foyer spécialisé en attente de sa majorité, chaque nuit, ce cri inhumain retentit dans sa tête. Durant ces trois années, il travailla chaque jour à consolider le mur qui contenait son secret, le lithium fit le reste. Mais le cauchemar s’installa confortablement dans ses rêves.
Grégoire a envie d’un café. Il a peur de descendre dans la salle à manger de l’hôtel. Il a peur de croiser Lila. Elle lui a dit hier, avant que tout ne s’évanouisse : on a besoin de toi, papy. Il n’a pas envie de savoir qui est ce on. Il ne veut pas de pourquoi, non plus. Il veut juste un jardin, des arbres à couper, une pelouse à tondre. Tout ce qui ne pense pas. Il doit appeler Sylvain, récupérer son dû. Cet argent qui lui permettra de recommencer ailleurs.
Il décroche le téléphone. Il a passé vingt ans à suivre ses anciens camarades de galères sur internet. Il savait qu’un jour, il lui faudrait renouer avec le passé. Il pose la main sur la bouche de la femme. Besoin de silence.
- Allô ?
- Sylvain, c’est Grégoire…
- Grégoire… J’attendais ton coup de fil. Ça fait un paquet d’année que j’attends chaque jour ton coup de fil. T’es où ?
- Encore loin.
- Tu passes quand ? J’ai le paquet pour toi.
- Dans deux jours… On pourra causer du bon vieux temps.
- Le problème avec le bon vieux temps, mec, c’est qu’il est vieux.
Sylvain raccroche. Il fixe l’écran de la télé. Il appuie sur la touche rewind, puis play. Deux semaines qu’il se passe en boucle les cinq saisons de « the wire ». Deux semaines de bonheur. Il sourit.
A l’écran un grand black dit : Le problème avec le bon vieux temps, mec, c’est qu’il est vieux.
Grégoire voit par hasard quelque chose d’étrange dans le sac de Lila ; ce qu’il a vu le turlupine.
mention d'un journal populaire
un mouvement perpétuel quelconque que le narrateur, qui aspire au repos, aimerait stopper
je garde les autres contraintes données pour plus tard ([i Grégoire décide ou pense à arrêter de fumer ce qui implique selon lui ou selon quelqu’un d’autre qu’il doive momentanément arrêter le café et/ou l’alcool pour éviter l'association d'idée ;-)
Il y a une longue réflexion sur le plaisir et la culpabilité
Une autre réflexion sur l’héroïsme et l’on cite un exemple contemporain
une prise de position morale[/i])
Contrainte de Krystelle
Dans le premier chapitre une allusion à un personnage quelconque, dont la présence physique n'est pas certaine, et que l'on ne retrouvera pas avant le troisième chapitre
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Depuis longtemps Grégoire ne hurle plus au réveil. Son cœur bat toujours fort, ses draps sont toujours trempés, mais il reste silencieux.
Dans ce silence, d’habitude, dans le temps de la chambre, plus lent que les autres, les secondes font des pauses, les minutes des siestes, et il finit par se rendormir.
Pas ce matin. Ce matin, le sang et l’alcool battent ses tempes, son crâne est une boule à neige secouée par un enfant hyperactif. Il observe la femme près de lui. Elle ronfle. Ses joues vibrent comme vitres au tonnerre. Sous les lèvres tremblantes, entre la bouche et le menton, là où une belle aurait eu un grain de beauté, un poireau agite cinq poils.
Il essaye de se souvenir, observe la pièce. C’est comme ça que la mémoire revient, avec les détails, un meuble, un objet… Ses yeux passent sur le tableau au-dessus du lit… Une chambre d’hôtel. Le genre de tableau de chambre d’hôtel. Une image lui vient. La femme à genoux devant lui, la robe rose sucré descendue à la taille et le tableau là-haut, sur le mur, pastel et barque, ciel de printemps. Rien d’autre. Mais cela lui suffit. Il connaît la chanson. Il a dû s’endormir, bien avant de se coucher.
Il ferme les yeux.
Sous les paupières, un feu d’artifice, étoiles et couleurs explosent et dégoulinent ; une fête foraine, des loopings qui n’en finissent plus, le grand huit, et le ronflement rythme le bruit des roues sur les rails. Il ne se rendormira plus.
Des restes de cauchemars mal digérés lui tordent l’estomac, ou bien est-ce l’eau de vie… C’était hier. Goûtez-moi ça ! Vous m’en direz des nouvelles. Phrase piège. Le dernier verre pour la déroute. Lavage de cerveau à 90°, matin essorage. C’était hier, la fête battait son plein. La mariée était épuisée. Il était allé chercher une cigarette dans le sac de Lila. Il avait aperçu une page de journal, jaunie, soigneusement rangée dans une des poches latérale. La date avait attiré son attention, il avait déplié le papier. Un journal à scandale, à faits divers sordides. Bien avant de trouver l’entrefilet qui parlait de lui, il savait à quoi s’en tenir. L’annonce de sa mort. En quelques lignes, pas de corps… Des litres de sang… Un doigt… Disparu… N’aurait pas pu survivre…. Il tripotait le moignon lisse de son annulaire, comme chaque fois qu’il pensait au passé. C’était hier, juste après que Lila lui ait dit : maintenant tu sais, alors qu’il ne savait rien. Elle ne lui avait d’ailleurs rien dit. Il l’avait lu dans ses pensées. Parce qu’il n’avait plus de lithium. Parce que l’enfer allait recommencer. Comme avant. Comme la première fois.
Il se souvient. Le début, l’horreur. Il avait sept ans. Il se souvient bien encore de la première fois… Réveillon de Noël. Il était à table avec ses parents, sa sœur et ses frères. À la télévision les gens feignaient d’être heureux, souriaient, chantaient, sous une pluie de paillettes. Chez lui, tous les visages étaient tournés vers l’écran noir et blanc, les fourchettes montaient aux bouches qui mastiquaient lentement. Un mauvais champagne trônait au milieu de la table, près du sempiternel litre de vin rouge quatre étoiles. Il entendit un de ses frères… Des ballons d’basket! Putain! Les machins! Y m’faudrait sept mains pour faire le tour de ses nibards! … Le rire de Grégoire. Incroyable que son frère ose dire ça, là, devant papa maman, va s’prendre une raclée… Mais rien. Aucune réaction. Tous le regardaient lui, qui riait sans raison. Ils s’interrogeaient, tournaient la tête vers la télé… Rien d’hilarant. Sa sœur rit aussi. À sa gauche, un autre de ses frères lui balança une gifle, légère… Sa mère… J’entends plus rien à la chanson… Pitié ! Qu’ils se taisent! J’l’adore cette chanson … Son père… Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu … Grégoire les regardait tous, les entendait tous. Seulement, aucun ne parlait. Seule sa sœur riait vraiment. Toutes les lèvres étaient scellées. Et pourtant il les entendait… Puis les pensées des autres devinrent plus longues, s’enchevêtrèrent, lianes rampantes, puissantes, au plus profond de son cerveau… Pensées constrictors… La douleur… Les mains sur les oreilles… Les cris pour couvrir le tumulte… La famille affolée, son cœur qui rythmait tout ça… Et le grand trou noir… Et les hôpitaux, les examens, les diagnostics, les pilules, les infirmiers, les psychiatres, du blanc, du blanc…
Six mois d’hôpital psychiatrique. Six mois qui ne l’avaient pas aidé à comprendre une chose simple: on n’écoute pas impunément aux portes.
Il s’était bien amusé de son pouvoir après être sorti de l’hôpital. Tout savoir sur les autres. Savoir tout le temps ce qu’ils pensaient. Il avait sauté une classe. Il pouvait répondre exactement aux questions des profs qui l’interrogeaient. Il savait tout ce que ces malades voulaient l’entendre dire. Pour ça il lui suffisait de trier parmi toutes les pensées parasites, les mesquineries, les haines, d’autres choses qu’il ne comprendrait que plus tard. Un petit génie. C’était si facile.
Mais on avait commencé à parler de le renvoyer chez les psys pour évaluer son QI, le changer d’école. Il ne voulait plus voir de psy, il ne voulait pas changer d’école. Il aurait aimé tout arrêter, tout stopper net. Mais ça ne marchait pas comme ça. Pas d’interrupteur. Il lisait toujours les réponses dans les têtes, quoi qu’il fasse. Il apprit seulement à ne plus rien dire, ou juste assez. Il percevait toutes les pensées immondes chez ses amis, ses parents. Pas une tête propre, ils pensaient à tellement de trucs dégueulasses qu’il aurait préféré fermer complètement les portes qui s’étaient ouvertes dans son cerveau. Juste vivre. Transformer son don en secret et garder secrètes les pensées des autres. Ne rien savoir. On n’écoute pas impunément aux portes.
Le bruit cesse. La femme a la bouche grande ouverte. Apnée. Il perçoit les couleurs de son rêve. Il perçoit la panique. Rouge. Petits frémissement, le corps a besoin d’air. Il est tenté de la réveiller pour l’aider. Il approche une main de son épaule, mais avant qu’il ne l’atteigne, le roulement tonitruant reprend, de nouveau elle ronfle.
Elle ronfle comme le gamin mange. Une paille au fond d’un verre vide. Le gamin de son rêve. Le gamin de son passé. Le cœur de Grégoire se soulève. Retour au cauchemar.
C’était quatre ans après que Grégoire ait découvert ses capacités spéciales.
Cette nuit là, comme souvent, le sommeil s’était joué de lui. Las, il s’était levé, comme souvent encore.
Un couloir long de quelques mètres séparait le salon de la chambre où dormaient sa sœur et ses frères. Grégoire n’aimait pas ce couloir sombre. Il le parcourait, chaque fois, la gorge serrée, lentement, dans le noir, sa main glissait sur le papier peint rugueux.
Cette fois là, il entendit du bruit au salon et, perdu dans l’obscurité terrifiante du couloir, souhaita, plus que d’habitude encore, passer vite l’obstacle pour aller rejoindre ceux qui parlaient là-bas… Ses parents, pensait-il.
Au seuil de la grande pièce, il s’immobilisa, pétrifié.
Attablées, quatre personnes jouaient aux cartes. Les trois hommes lui étaient inconnus, mais il reconnut sa grand-mère… Grosse bonne femme à grande gueule que Grégoire avait toujours craint. Elle sifflait un verre de vin blanc. Sa grand-mère morte depuis longtemps déjà, morte et enterrée. Grégoire se tenait paralysé à l’entrée du salon. Il aurait voulu crier, hurler, mais, comme dans ses rêves les plus atroces, il restait sans voix. Les quatre se lançaient les cartes et riaient sans lui prêter attention. Grégoire priait pour que sa mère se lève, le prenne dans ses bras, lui passe la main sur le front, dans les cheveux et lui glisse tout bas à l’oreille ; va te coucher, ce n’est qu’un mauvais rêve. Mais personne ne vint, personne n’entendit les joueurs bruyants dont les rires épais emplissaient la pièce. Il ne mesura jamais vraiment le temps qu’il passa à regarder cette scène, quelques minutes, des heures…
Au bout d’un moment, un des hommes se leva et s’approcha de la porte d’entrée. Sa grand-mère semblait protester, elle secoua la tête plusieurs fois et, comme désabusée, prit la bouteille de blanc en main… La porte s’ouvrit. L’homme fit un pas en arrière. Une ombre, un petit bonhomme minuscule, vêtu de noir, se glissait sans un bruit, presque sans mouvement, dans l’appartement. Il se déplaçait lentement et régulièrement. Grégoire était incapable du moindre geste et seule sa bouche s’ouvrit pour laisser échapper un cri muet. Il fut soulagé quand l’apparition sombre dépassa son corps inerte, le traversa presque, et disparut dans l’obscurité du couloir. Dans le salon, sa grand-mère le regardait fixement. Elle souleva un bras et désigna d’un doigt tordu par l’arthrite, au-delà de Grégoire, le couloir où l’ombre s’était évanouie. Il sentit tous ses muscles se relâcher, son corps trembla, ses jambes fléchirent, il hésita, regarda les quatre, concentrés sur lui maintenant, se tourna vers le gouffre béant… Les chambres, il pensa à ses parents, sa sœur, et s’élança dans le couloir.
Après s’être précipité dans la chambre de ses parents, pour vérifier, Il s’était rué dans l’autre, avait allumé la lumière. Aveuglé un instant, il aurait préféré le rester à jamais plutôt que de voir cette face de gargouille aux dents effilées se tourner brusquement vers lui. La chose était vautrée sur sa sœur, fondue en elle, tumeur noire, elle puisait quelque chose de vital en l’enfant, au plus profond. Grégoire hurla enfin… Noooonnnnn, NOOONN… Grimpa sur le lit, plongea sur la chose. Plus trace de gamin, c’était un monstre qu’il étreignait, un monstre qui parut souffrir de l’assaut, se tordit un instant pour se décomposer, visqueuse mélasse inconsistante, cafard pieuvre, méduse d’encre… La chose éructa un cri strident, son corps gras enduit Grégoire, l’imprégna, dehors, dedans. Il sentit l’essence même de la créature assaillir son cœur, couvrir son cerveau d’une fange putride. Il sentit aussi des mains l’arracher à sa sœur. La pièce saturée de hurlements, ceux de Grégoire, ceux de sa mère, ceux de son père, de ses frères. Le monstre finissait de mourir dans Grégoire… On le cloua au sol et la dernière chose dont il se souvint de cette nuit maudite fut le terrifiant hurlement désespéré de sa mère qui embrassait le corps sans vie de sa fille.
Chaque nuit, durant les trois années qu’il passa en hôpital psychiatrique, et même ensuite quand on le confia à un foyer spécialisé en attente de sa majorité, chaque nuit, ce cri inhumain retentit dans sa tête. Durant ces trois années, il travailla chaque jour à consolider le mur qui contenait son secret, le lithium fit le reste. Mais le cauchemar s’installa confortablement dans ses rêves.
Grégoire a envie d’un café. Il a peur de descendre dans la salle à manger de l’hôtel. Il a peur de croiser Lila. Elle lui a dit hier, avant que tout ne s’évanouisse : on a besoin de toi, papy. Il n’a pas envie de savoir qui est ce on. Il ne veut pas de pourquoi, non plus. Il veut juste un jardin, des arbres à couper, une pelouse à tondre. Tout ce qui ne pense pas. Il doit appeler Sylvain, récupérer son dû. Cet argent qui lui permettra de recommencer ailleurs.
Il décroche le téléphone. Il a passé vingt ans à suivre ses anciens camarades de galères sur internet. Il savait qu’un jour, il lui faudrait renouer avec le passé. Il pose la main sur la bouche de la femme. Besoin de silence.
- Allô ?
- Sylvain, c’est Grégoire…
- Grégoire… J’attendais ton coup de fil. Ça fait un paquet d’année que j’attends chaque jour ton coup de fil. T’es où ?
- Encore loin.
- Tu passes quand ? J’ai le paquet pour toi.
- Dans deux jours… On pourra causer du bon vieux temps.
- Le problème avec le bon vieux temps, mec, c’est qu’il est vieux.
4
Sylvain raccroche. Il fixe l’écran de la télé. Il appuie sur la touche rewind, puis play. Deux semaines qu’il se passe en boucle les cinq saisons de « the wire ». Deux semaines de bonheur. Il sourit.
A l’écran un grand black dit : Le problème avec le bon vieux temps, mec, c’est qu’il est vieux.
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo roman : Au commencement...
Ah oui, j'aime ce virage. J'étais dubitative au début, je trouvais que la télépathie arrivait comme un cheveu sur la soupe, mais avec la vision d'horreur un peu plus loin, tout se met en place. Je trouve.
Très bonne écriture, ferme, efficace.
Mes remarques :
« une des poches latérales »
« juste après que Lila lui avait (ou eut’ en tout cas il faut un indicatif après « après que ») dit »
« après que Grégoire avait découvert »
« Cette nuit-là »
« Cette fois-là » (au fait, deux paragraphes consécutifs commençant par deux expressions très proches, c’est un peu dommage)
Très bonne écriture, ferme, efficace.
Mes remarques :
« une des poches latérales »
« juste après que Lila lui avait (ou eut’ en tout cas il faut un indicatif après « après que ») dit »
« après que Grégoire avait découvert »
« Cette nuit-là »
« Cette fois-là » (au fait, deux paragraphes consécutifs commençant par deux expressions très proches, c’est un peu dommage)
Invité- Invité
Re: Exo roman : Au commencement...
Pas le temps de commenter en détail mais je veux juste te féliciter (!) pour la façon don tu te joues du temps, dont tu le manipules sans embrouiller le lecteur.
Trouvé le portrait de la femme pas sympa au point d'être trop caricatural.
Détails :
C’était hier, juste après que Lila lui ait ("eut", pas de subjonctif après "après que") dit
C’était quatre ans après que Grégoire ait (idem) découvert ses capacités spéciales.
Cette fois-là (tiret), il entendit du bruit au salon et
Ça fait un paquet d’années que j’attends chaque jour ton coup de fil.
Et puis : quel cauchemar !!! Haletant.
Trouvé le portrait de la femme pas sympa au point d'être trop caricatural.
Détails :
C’était hier, juste après que Lila lui ait ("eut", pas de subjonctif après "après que") dit
C’était quatre ans après que Grégoire ait (idem) découvert ses capacités spéciales.
Cette fois-là (tiret), il entendit du bruit au salon et
Ça fait un paquet d’années que j’attends chaque jour ton coup de fil.
Et puis : quel cauchemar !!! Haletant.
Invité- Invité
Re: Exo roman : Au commencement...
Oui, rythme haletant, et vraies trouvailles d'expression ...Je me laisse embarquer avec un vrai plaisir de lecteur dans cette atmosphère si étrange.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Exo roman : Au commencement...
D’abord : j’apprécie toujours autant et les idées et le style.
Ça a de l’allure, grieg, et pour tout dire une vraie gueule de bon roman.
Dans le détail :
• J’ai trouvé ce chapitre très touffu, je veux dire très serré ( trop ??)
• Les charnières entre les différentes étapes de narration —flashbacks - me paraissent peu variées ou un peu pauvres :
« Il se souvient. Le début, l’horreur. Il avait sept ans. »
« Six mois d’hôpital psychiatrique. Six mois qui ne l’avaient pas aidé à comprendre (…)»
« C’était quatre ans après que Grégoire ait découvert ses capacités spéciales »
D’autant que tu as déjà utilisé ce genre de raccords temporels dans les chapitres précédents.
• Contrairement à Easter, j’aime beaucoup le réalisme du portrait de la femme endormie qui nous laisse imaginer ce que fut la soirée.
• Toute la scène de Grégoire enfant et de l’ombre noire qui s’empare de lui est d’une grande virtuosité. C’est vraiment excellent.
• Vivement la suite.
Ça a de l’allure, grieg, et pour tout dire une vraie gueule de bon roman.
Dans le détail :
• J’ai trouvé ce chapitre très touffu, je veux dire très serré ( trop ??)
• Les charnières entre les différentes étapes de narration —flashbacks - me paraissent peu variées ou un peu pauvres :
« Il se souvient. Le début, l’horreur. Il avait sept ans. »
« Six mois d’hôpital psychiatrique. Six mois qui ne l’avaient pas aidé à comprendre (…)»
« C’était quatre ans après que Grégoire ait découvert ses capacités spéciales »
D’autant que tu as déjà utilisé ce genre de raccords temporels dans les chapitres précédents.
• Contrairement à Easter, j’aime beaucoup le réalisme du portrait de la femme endormie qui nous laisse imaginer ce que fut la soirée.
• Toute la scène de Grégoire enfant et de l’ombre noire qui s’empare de lui est d’une grande virtuosité. C’est vraiment excellent.
• Vivement la suite.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Exo roman : Au commencement...
C'est pas mal du tout. Un rythme haletant, un chapitre bien placé (j'ai envie de dire ) pour prendre le temps de se poser dans l'action. Non pas que celui-ci soit lent, du tout, mais parce qu'il comporte peu ( voire, pas ) de dialogues et que ce héros vautré qui revit tout ça aux côtés d'une ronfleuse ( ouais, je visualise ) c'est très bien vu. On est, à la fois, dans l'immobilité de la chambre à coucher et dans le mouvement de ces choses souterraines qui grouillent dans l'ombre et dans nos idées noires. Même si pour le protagoniste, c'est bien plus que ça.
Du bon !
Du bon !
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Exo roman : Au commencement...
C'est drôle, je revenais expliquer, après réflexion, ma désapprobation du personnage de la femme et je vois le com de Pili (au passage, Pili, vu et goûté l'avatar. La (l'a)version arachnide de Louise ...).
Il m'a déplu ce personnage parce que, au milieu d'un texte tout en subtilité et allusions, je la trouve grotesque, comme un gros point noir dans un portrait pré-raphaélite (?). Et puis tiens, j'écris ça et je me dis que le machiavélisme de Grieg n'est sûrement pas pour rien dans ma réaction ; tombée dans le panneau tête la première l'Easter !
Il m'a déplu ce personnage parce que, au milieu d'un texte tout en subtilité et allusions, je la trouve grotesque, comme un gros point noir dans un portrait pré-raphaélite (?). Et puis tiens, j'écris ça et je me dis que le machiavélisme de Grieg n'est sûrement pas pour rien dans ma réaction ; tombée dans le panneau tête la première l'Easter !
Invité- Invité
Re: Exo roman : Au commencement...
J’avoue m’être méfiée sur le coup de la vision des pensées des autres, je me suis dit oh non, il ne va pas utiliser ce vieux truc éculé et puis ça s’enchaîne tellement bien que ma déception est passée. J’aime bien le doigt coupé, ça m’intrigue pour la suite. Mais qu’est-ce que tu en brûles des cartouches dans chaque épisode, moi qui travaille à l’économie, ça m’épate. Visiblement il y a de la ressource.
abstract- Nombre de messages : 1127
Age : 55
Date d'inscription : 10/02/2009
Re: Exo roman : Au commencement...
Je remonte ceci.
Parce que ça me fait du bien.
Parce que c'est bourré de talent.
Et parce que tu me manques, grieg.
Parce que ça me fait du bien.
Parce que c'est bourré de talent.
Et parce que tu me manques, grieg.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
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