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Exo roman : Bisou Lou

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Exo roman : Bisou Lou Empty Exo roman : Bisou Lou

Message  bertrand-môgendre Lun 23 Nov 2009 - 21:32

Six contraintes : la robe noire, le vent, un arrêt de bus, les plantes vertes (les arbres...), un danger se rapproche.

Bisou Lou


À La Mulatière se marient les eaux sauvages du fleuve puissant avec celles de la Saône, verdâtres. Charmante presqu'île. Le cours Charlemagne longe la zone portuaire, échoue devant celle plus embourgeoisée du centre-ville réparti entre les places Carnot et Comédie-Opéra, jusqu'au pied de la Croix-Rousse. Ormes maladifs et tilleul majestueux ont cédé leur emplacement à quelques platanes et érables ombrageant les rues Victor Hugo et la République qui elles, devenues piétonnières suite aux travaux d'installation du métro, virent remonter à la surface les témoignages architecturaux d'un passé riche et prospère de la cité de Lugdunum.

Riche oui, prospère oui, mais aussi meurtrier. Il suffirait d'interroger Blandine, la seule rescapée qui put témoigner de la férocité du lion. Jeune, Lou aurait bien voulu s'identifier à cette sainte si elle ne s'était pas sentie si mal, enceinte. Et puis, en fait non. Le genre mains jointes et suppliques murmurées caricaturait vraiment mal son personnage. Sa douceur apparente ponctuée par d'innombrables petites taches de peau dissimulait l'aridité de sa force de caractère trempée dans le titane vif-argent.
La majorité du temps, mais pas à l'instant présent.
Lou dormait.
Draps bleu ciel, ambiance aérienne, le repos semblait réparateur.
Chut.
Revenons dehors. L'approche a été trop rapide.

Entre le pavillon blanc de la confluence et le noir de la colline qui travaille ballotte la rue Mercière qui, après s'être égarée un temps dans des activités nocturnes légères non recommandables, retrouva une certaine notoriété.
Les appartements cossus restaient encore à la portée de toutes les bourses, car non atteints par la folle spéculation immobilière.
Pourtant, les immeubles populaires se modernisaient vite suite à l'intervention des architectes-aménageurs-décorateurs soucieux d'évoluer dans le créneau huppé de la rénovation grand standing.
Avant travaux, les fenêtres restaient ouvertes sur la rue pour capter l'air chargé en carbone et en bruits familiers auxquels les habitants du quartier des Célestins s'accrochaient volontiers.
Après travaux, la climatisation enveloppait les résidents d'une individualité réfrigérante, confirmant si besoin était du renfermement proverbial des Lyonnais.

***


Une sonnerie de téléphone s'échappait du dernier étage de l'immeuble sis au numéro trois de ladite rue. L'appareil posé sur le guéridon près de l'alcôve retentit de nombreuses fois. Le correspondant insistait. Le petit mobilier vibrait du haut de ses trois pattes moulurées.
Lou s’approcha de lui, à contrecœur, les bras ballants.
— Oui ?
Manifestement tirée hors du lit trop vite, elle n'avait pas pris le temps de se draper d'un déshabillé. Elle tenait le combiné en bâillant.
Elle entendit distinctement la voix d'un homme visiblement agacé :
— Surtout, ne te presse pas !
— Y' a pas le feu, c'est mercredi, non ?
— Si ! Grouille-toi de descendre, il y a urgence ! Siffla son correspondant.
Reconnaissable entre mille, la voix mielleuse teintée de suffisance la tira définitivement de son rêve pourtant bien agréable.
— C'est toi Gérald ? Qu’est ce que tu veux encore vieux salaud ?
Elle eut un léger mouvement de recul car, il lui semblait que le micro diffusait une odeur pestilentielle. En soufflant sur sa paume, elle sentit combien la réalité était cruelle à constater.
— Arrête tes conneries et file vite me rejoindre. Je te jure que c’est grave. Je ne blague pas ! La fourrière est en bas. Je la bloque avec mon taxi, mais je ne tiendrai pas longtemps. Dépêche !
— C'est quoi l’embrouille ? demanda-t-elle, les deux pieds campés sur le parquet tout en se retirant du nombril un peu de duvet...
— Je ne rigole pas, cocotte ! Je passais devant chez toi par hasard...
... un duvet blanc tout droit issu de l'aile d'un ange ce matin disparu...
—... Par hasard, mouais...
—... Et là j'ai vu la fourrière. Le sabot est déjà posé. Je t’attends en bas. Je suis dans la merco, ils m’ont accordé cinq minutes pour vérifier ta carte grise et tout le tralala ! Il t'en reste quatre pour sauter dans un bénard et descendre. Je t’en prie crois-moi !
Un petit conseil entre amis : ne prend surtout pas l’ascenseur, je viens de voir entrer l'huissier ! Trois minutes trente...

Gérald raccrocha brutalement.

Lou s'affola méthodiquement.
D'abord un petit cri de rage. Bref, intense, libérateur.
Ensuite, elle se précipita à la fenêtre entrouverte, vérifia la présence du taxi à cheval sur le trottoir, s'engouffra dans sa chambre, en ressorti les bras en l'air tentant de se glisser à l'intérieure d'une robe chaussette sobre, mais noire, trébucha dans une basket d’enfant abandonnée au milieu du couloir.
— Crotte !

Résonnait la voix précipitée de l’homme au téléphone
— plus que quatre minutes…
…. je t’en prie crois moi... Trois minutes trente...


Lou cria à travers les murs :
— Bisou Maxime ! Je reviens ! Tu n'ouvres à personne, promis ? Tu seras sage ? Tu as des céréales dans le placard du haut. Mais surtout, tu n'ouvres à personne ! Promis ?
Devant la glace, elle se passa les doigts dans sa chevelure rousse façon peigne à cinq branches tout en enfilant ses mocassins à l'aide de la main gauche.
Elle claqua la porte de l’appartement.

Le vide ainsi produit par cette bourrasque matinale servit de prétexte à l'enfant de cinq ans debout devant sa chambre pour se frotter les yeux et répondre d'un air blasé :
— Bisou maman... promis, n'ouvrir à personne... oui je serais sage... céréales ? Super... oui, je sais : n'ouvrir à personne... promis !
Maxime alla faire pipi, puis toujours avec la même nonchalance s’installa au fond du canapé en pressant sur la télécommande de la télévision.

***


Lou se posta devant l’ascenseur.
La flèche ascendante du bouton d'appel clignotait. Elle retint son geste.
— Ne prend surtout pas l’ascenseur, l'huissier monte chez toi pour la saisie !
Il n'avait donc pas menti le Gérald. Son ex-mari lui donnait bien du fil à retordre depuis qu'elle avait voulu se séparer de lui et demander à l'amiable une pension pour élever leur fils Maxime. En quatre ans, son niveau de vie avait baissé dans les proportions équivalentes à l'accumulation de ses dettes due entre autres, au retard régulier du versement de la pension. Gérald tenta à plusieurs reprises de renouer le dialogue, en lui proposant de l'aider à remonter la pente à condition qu'ils reviennent tous les deux dans leur ancienne maison bordant le Parc de la Tête d'or.
Rien n'y fit. Elle préférait loger dans son petit appartement avec son fils, son emploi de bibliothécaire et ses soucis financiers.


Lou retira son doigt du bouton d'appel, écouta la mécanique de l'ascenseur grincer pour atteindre le dernier étage.
Hésitante puis décidée, elle s’engagea dans l’escalier qu’elle descendit deux par deux jusqu’au couloir d’entrée de l’immeuble.
Sur le trottoir, elle reconnut Gérald assis à l'arrière de son taxi Mercédes noir qui lui fit signe de s'approcher. Elle se rendit compte que sa propre voiture, garée un peu plus loin à l'emplacement de l'abri bus, était immobilisée par un sabot jaune.

Lou passa devant la merco sans daigner baisser les yeux.
Une main sortit de la portière de la voiture, lui agrippa le bras et la tira vers l’intérieur avec une violence inouïe.
Le chauffeur démarra en trombe.
Lou arriva tête la première dans les genoux du bedonnant passager, le fameux Gérald. La surprise combinée avec l'accélération du pilote, elle se retrouva plaquée contre le torse de son ex. Les fesses en l’air révélèrent que Lou n’avait vraiment pas eu le temps de s’habiller. Le chauffeur regarda dans le rétroviseur et rigola. Le passager en profita pour palper la passagère.
Une fois débarrassée de la cravate qui l’empêchait de parler, Lou explosa.
Elle vomit un déluge d'injures adressées à qui de droit :
—... Injures... Qu’est-ce que c’est que ce bordel à la fin !
— Bonjour Lou. Comme on se retrouve. Merci d’être descendue si vite.
Tu as bien suivi les instructions, grâce à toi et à tout ça (il lui pelota les fesses), nous allons vers la belle vie.

***


Le carillon de la porte d’entrée retentit.
Le petit garçon, nonchalamment, posa sa main sur la poignée, refoula sa première intention, alla chercher un tabouret.
Le carillon s'impatientait.
Maxime approcha le tabouret, grimpa dessus, : trop court.
Il redescendit du tabouret y plaça les pages jaunes, escalada à nouveau le tabouret puis le bottin et enfin regarda par le judas.
Une tête déformée lui sourit.
Maxime rigola aussi, répliqua avec une grimace tout aussi ridicule.
Il retira son échafaudage et s'apprêta... à ouvrir la porte.

(à suivre)
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Message  Invité Lun 23 Nov 2009 - 22:06

J'ai beaucoup aimé, je trouve qu'il y a un vrai ton ! Je me suis tout de suite attachée aux personnages.

Quelques remarques :
« Ormes maladifs et tilleul majestueux ont cédé leur emplacement à quelques platanes et érables ombrageant les rues Victor Hugo et la République qui elles, devenues piétonnières suite aux travaux d'installation du métro, virent remonter à la surface les témoignages architecturaux d'un passé riche et prospère de la cité de Lugdunum. » : je trouve la phrase lourde, assez difficile à suivre, en outre elle commence au passé composé pour se terminer au passé simple, ce qui, pour moi, accroche à la lecture
« confirmant si besoin était le (et non « du ») renfermement proverbial »
« Elle eut un léger mouvement de recul car, (je pense que la virgule serait mieux placée avant « car ») il lui semblait que le micro »
« ne prends surtout pas l’ascenseur »
« Gérald raccrocha brutalement.

Lou s'affola méthodiquement. » : je trouve dommage ces deux adverbes en « ment » rapprochés, même si je comprends l’intention ; pour moi, ça ne fonctionne pas bien
« s'engouffra dans sa chambre, en ressortit les bras en l'air tentant de se glisser à l'intérieur (et non « intérieure ») d'une robe chaussette (je ne suis pas sûre, mais il me semble que le mot s’écrit avec un trait d’union) sobre »
« crois-moi »
« oui je serai (et non « serais », le futur s’impose ici et non le conditionnel) sage »
« Ne prends surtout pas l’ascenseur »
« l'accumulation de ses dettes due entre autres, (je pense qu’ici il serait préférable de placer « entre autres » entre deux virgules pour avoir une incise complète, ou ne pas en mettre ; cette demi-incise, selon moi, déséquilibre la phrase) au retard régulier »
« son taxi Mercedes noir qui lui fit signe de s'approcher» : j’ai eu l’impression que c’était le taxi qui faisait signe d’approcher
« Il redescendit du tabouret (je pense qu’une virgule ici serait bien) y plaça les pages jaunes »

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Message  grieg Lun 23 Nov 2009 - 23:13

Mettons les choses au point tout de suite ; tu t’en doutes peut-être, je ne suis pas foncièrement friand du genre (alors, si tu me demandais de m’abstenir de commenter, je le comprendrais).

Cependant, je t’ai lu sans déplaisir et je pense que d’autres apprécieront.

Quelques détails ont gêné ma lecture.



Entre le pavillon blanc de la confluence et le noir de la colline qui travaille ballotte la rue Mercière qui, après s'être égarée un temps dans des activités nocturnes légères non recommandables, retrouva une certaine notoriété.
outre la répétition des qui, j’ai eu du mal avec cette phrase.

car non atteints
sonne mal à mon oreille
bruits familiers auxquels les habitants du quartier des Célestins s'accrochaient volontiers.
le « s’accrochaient » me semble excessif, même si je comprends l’intention
renfermement
me gêne aussi, le son du mot, sa connotation olfactive, peut-être…

moulurées
j’ignorais l’existence de cet adjectif, le verbe moulurer existe certes, mais il implique une action de l’artisan. Je ne sais pas.

La surprise combinée avec l'accélération du pilote, elle se retrouva plaquée contre le torse de son ex.
je bute là aussi, manque un truc

Le petit garçon, nonchalamment, posa sa main sur la poignée, refoula sa première intention
je ne sais pas si « refouler » est tout à fait approprié

Le carillon s'impatientait.
personnalisation excessive à mon goût

Des détails, des détails…

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Message  Lucy Mar 24 Nov 2009 - 2:00

Un titre qui colle bien à l'intrigue. C'est vif, plaisant et bourré d'humour. La plume et légère et on en redemande. Je vais poursuivre l'aventure dès que tu nous en donneras l'occasion. Le lecteur sait tout de suite où et avec qui il se trouve. C'est comme se faire prendre par la main pour partir en balade sans devoir trainer des pieds, parce que l'ambiance est là.
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Message  Invité Mar 24 Nov 2009 - 7:25

Bien aimé Bertrand, ça me va pour le moment.
Les descriptions du début sont juste la bonne longueur pour ne pas lasser.

Mêmes remarques que socque et Grieg (sur le "qui", "qui"), avec, toutefois, ceci aussi :


Ormes maladifs et tilleul majestueux ont cédé leur emplacement à quelques platanes et érables ombrageant les rues Victor Hugo et de la République qui elles, devenues piétonnières suite aux travaux d'installation du métro, virent remonter à la surface les témoignages architecturaux d'un passé riche et prospère de la cité de Lugdunum.

et
Maxime approcha le tabouret, grimpa dessus, : trop court.
(enlever la virgule après "dessus")

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Message  Invité Mar 24 Nov 2009 - 13:39

bertrand-môgendre a écrit:

Bisou Lou

Ormes maladifs et tilleuls majestueux ont cédé leur emplacement à quelques platanes et érables ombrageant les rues Victor Hugo et de la République qui elles, devenues piétonnières suite aux travaux d'installation du métro, virent remonter à la surface les témoignages architecturaux d'un passé riche et prospère de la cité de Lugdunum.
Cette phrase me prait trop longue
Riche oui, prospère oui, mais aussi meurtrier. Il suffirait d'interroger Blandine, la seule rescapée qui put témoigner de la férocité du lion. Jeune, Lou aurait bien voulu s'identifier à cette sainte si elle ne s'était pas sentie si mal, enceinte. Et puis, en fait non. Le genre mains jointes et suppliques murmurées caricaturait ? UN AUTRE VERBE ?vraiment mal son personnage. Sa douceur apparente ponctuée par d'innombrables petites taches de peau dissimulait l'aridité de sa force de caractère trempée dans le titane vif-argent.
La majorité du temps, mais pas à l'instant présent.
Lou dormait.
Draps bleu ciel, ambiance aérienne, le repos semblait réparateur.
Chut.
Revenons dehors. L'approche a été trop rapide. J'AIME

Entre le pavillon blanc de la confluence et le noir de la colline qui travaille ballotte la rue Mercière qui, après s'être égarée un temps dans des activités nocturnes légères non recommandables, REDONDANT retrouva une certaine notoriété.
Les appartements cossus restaient encore à la portée de toutes les bourses, car non atteints PAS TOP par la folle spéculation immobilière.
Pourtant, les immeubles populaires se modernisaient vite suite à l'intervention des architectes-aménageurs-décorateurs soucieux d'évoluer dans le créneau huppé de la rénovation grand standing.
Avant travaux, les fenêtres restaient ouvertes sur la rue pour capter l'air chargé en carbone et en bruits familiers auxquels les habitants du quartier des Célestins s'accrochaient volontiers.
Après travaux, la climatisation enveloppait les résidents d'une individualité réfrigérante, confirmant si besoin était du LE OU TEMOIGNANT DU renfermement proverbial des Lyonnais.

***


Une sonnerie de téléphone s'échappait du dernier étage de l'immeuble sis au numéro trois de ladite rue MOYEN. L'appareil posé sur le guéridon près de l'alcôve retentit de nombreuses fois. Le correspondant insistait. Le petit mobilier MEUBLE vibrait du haut de ses trois pattes moulurées. SUIS OK AVEC MOULUREES
Lou s’approcha de lui, à contrecœur, les bras ballants.
— Oui ?
Manifestement tirée hors du lit trop vite, elle n'avait pas pris le temps de se draper d'un déshabillé. Elle tenait le combiné en bâillant.
Elle entendit distinctement la voix d'un homme visiblement agacé :
— Surtout, ne te presse pas !
— Y' a pas le feu, c'est mercredi, non ?
— Si ! Grouille-toi de descendre, il y a urgence ! Siffla son correspondant.
Reconnaissable entre mille, la voix mielleuse teintée de suffisance la tira définitivement de son rêve pourtant bien agréable.
— C'est toi Gérald ? Qu’est ce que tu veux encore vieux salaud ?
Elle eut un léger mouvement de recul car, il lui semblait que le micro diffusait une odeur pestilentielle. En soufflant sur sa paume, elle sentit combien la réalité était cruelle à constater.
— Arrête tes conneries et file VIENS ?vite me rejoindre. Je te jure que c’est grave. Je ne blague pas ! La fourrière est en bas. Je la bloque avec mon taxi, mais je ne tiendrai pas longtemps. Dépêche !
— C'est quoi l’embrouille ? demanda-t-elle, les deux pieds campés sur le parquet tout en se retirant du nombril un peu de duvet...
— Je ne rigole pas, cocotte ! Je passais devant chez toi par hasard...
... un duvet blanc tout droit issu de l'aile d'un ange ce matin disparu...J'adore !!
—... Par hasard, mouais...
—... Et là j'ai vu la fourrière. Le sabot est déjà posé. Je t’attends en bas. Je suis dans la merco, ils m’ont accordé cinq minutes pour vérifier ta carte grise et tout le tralala ! Il t'en reste quatre pour sauter dans un bénard et descendre. Je t’en prie crois-moi !
Un petit conseil entre amis : ne prend surtout pas l’ascenseur, je viens de voir entrer l'huissier ! Trois minutes trente...

Gérald raccrocha brutalement.

Lou s'affola méthodiquement.
D'abord un petit cri de rage. Bref, intense, libérateur.
Ensuite, elle se précipita à la fenêtre entrouverte, vérifia la présence du taxi à cheval sur le trottoir, s'engouffra dans sa chambre, en ressorti les bras en l'air tentant de se glisser à l'intérieure d'une robe chaussette sobre, mais noire, trébucha dans une basket d’enfant abandonnée au milieu du couloir.
— Crotte !

Résonnait la voix précipitée de l’homme au téléphone
[i]— plus que quatre minutes…
…. je t’en prie crois moi... Trois minutes trente...


Lou cria à travers les murs :
— Bisou Maxime ! Je reviens ! Tu n'ouvres à personne, promis ? Tu seras sage ? Tu as des céréales dans le placard du haut. Mais surtout, tu n'ouvres à personne ! Promis ?
Devant la glace, elle se passa les doigts dans sa chevelure rousse façon peigne à cinq branches tout en enfilant ses mocassins à l'aide de la main gauche.
Elle claqua la porte de l’appartement.

Le vide ainsi produit par cette bourrasque matinale servit de prétexte à l'enfant de cinq ans debout devant sa chambre pour se frotter les yeux et répondre d'un air blasé :
— Bisou maman... promis, n'ouvrir à personne... oui je serais sage... céréales ? Super... oui, je sais : n'ouvrir à personne... promis !
Maxime alla faire pipi, puis toujours avec la même nonchalance s’installa au fond du canapé en pressant sur la télécommande de la télévision.

***


Lou se posta devant l’ascenseur.
La flèche ascendante du bouton d'appel clignotait. Elle retint son geste.
— Ne prend surtout pas l’ascenseur, l'huissier monte chez toi pour la saisie !
Il n'avait donc pas menti le Gérald. Son ex-mari lui donnait bien du fil à retordre depuis qu'elle avait voulu se séparer de lui et demander à l'amiable une pension pour élever leur fils Maxime. En quatre ans, son niveau de vie avait baissé dans les proportions équivalentes à l'accumulation de ses dettes due entre autres, au retard régulier du versement de la pension. Gérald tenta à plusieurs reprises de renouer le dialogue, en lui proposant de l'aider à remonter la pente à condition qu'ils reviennent tous les deux dans leur ancienne maison bordant le Parc de la Tête d'or.
Rien n'y fit. Elle préférait loger dans son petit appartement avec son fils, son emploi de bibliothécaire et ses soucis financiers.


Lou retira son doigt du bouton d'appel, écouta la mécanique de l'ascenseur grincer pour atteindre le dernier étage.
Hésitante puis décidée, elle s’engagea dans l’escalier qu’elle descendit deux par deux jusqu’au couloir d’entrée de l’immeuble.
Sur le trottoir, elle reconnut Gérald assis à l'arrière de son taxi Mercédes noir qui lui fit signe de s'approcher. Elle se rendit compte que sa propre voiture, garée un peu plus loin à l'emplacement de l'abri bus, était immobilisée par un sabot jaune.

Lou passa devant la merco sans daigner baisser les yeux.
Une main sortit de la portière de la voiture, lui agrippa le bras et la tira vers l’intérieur avec une violence inouïe.
Le chauffeur démarra en trombe.
Lou arriva tête la première dans les genoux du bedonnant passager, le fameux Gérald. La surprise combinée avec l'accélération du pilote, elle se retrouva plaquée contre le torse de son ex. Les fesses en l’air révélèrent que Lou n’avait vraiment pas eu le temps de s’habiller. Le chauffeur regarda dans le rétroviseur et rigola. Le passager en profita pour palper la passagère.
Une fois débarrassée de la cravate qui l’empêchait de parler, Lou explosa.
Elle vomit un déluge d'injures adressées à qui de droit :
—... Injures... Qu’est-ce que c’est que ce bordel à la fin !
— Bonjour Lou. Comme on se retrouve. Merci d’être descendue si vite.
Tu as bien suivi les instructions, grâce à toi et à tout ça (il lui pelota les fesses), nous allons vers la belle vie.

***


Le carillon de la porte d’entrée retentit.
Le petit garçon, nonchalamment, posa sa main sur la poignée, refoula sa première intention, alla chercher un tabouret.
Le carillon s'impatientait.
Maxime approcha le tabouret, grimpa dessus, : trop court.
Il redescendit du tabouret y plaça les pages jaunes, escalada à nouveau le tabouret puis le bottin et enfin regarda par le judas.
Une tête déformée lui sourit.
Maxime rigola aussi, répliqua avec une grimace tout aussi ridicule.
Il retira son échafaudage et s'apprêta... à ouvrir la porte.

(à suivre)

Tu annonces six contraintes... J'ai jamais bien su compter, tu peux confirmer ?

Démarrage sympa, tu campes bien le décor. et j'aime la façon de revenir en arrière.
Lezs personnages sont bien vivants même s'ils ne nous offrent encore pas beaucoup de prise.
Quelques bricoles que j'ai soulignées, qui clochent selon moi.
Un début pas fulgurant mais qui me semble prometteur, on a envie de lire la suite.

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Message  Invité Mar 24 Nov 2009 - 13:41

Je devrais vraiment me relire avant de poster !

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Message  Roz-gingembre Mar 24 Nov 2009 - 16:57

Lu le texte et les commentaires.
Sur les petites remarques citées sur le fond, j'adhère tant sur ce qui cloche que sur ce qui colle et je retiens : "revenons dehors, l'approche a été trop rapide" déjà cité par Coline et que j'adore.

J'ai aimé :
le rythme. Zou, dès que les dialogues commencent nous voilà embarqués dans ton histoire, ça c'est vraiment un point fort.
J'aime aussi ces idées qui visiblement ne manquent pas et que tu nous délivres à grande vitesse.
Bref, tu as réussi ton accroche.

J'ai moins aimé :
Comment dire? peut-être le mot emphase conviendrait bien. Il dit une certaine pesanteur dans un vouloir "trop faire" qu'on lit surtout au début de ton texte et que pour avoir déjà rencontré dans tes travaux, je sais être un de tes travers. Mais comme j'ai aussi lu des choses excellentes j'ose le dire.
Du coup, ce début de texte tranche avec les dialogues qui eux sont savoureux. Si je peux me permettre un conseil (tu as le droit de m'envoyer paitre) Recherche cette énergie qui tient ta plume dans ces moment là pour donner un ton à ton texte, c'est là que tu nous donnes du bon Bertrand.
Bon, bon bertrand c'est peut-être pas très heureux. Du Grand bertrand!

A te relire
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Message  Rebecca Mar 24 Nov 2009 - 21:37

J'ai lu ce texte avec plaisir et intérêt.
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Message  Chako Noir Mer 25 Nov 2009 - 15:51

Le commentaire de Rebecca exprime parfaitement ma pensée : j'attends la suite.
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Message  Sahkti Jeu 26 Nov 2009 - 9:32

Le début, très descriptif, m'a paru quelque peu laborieux même si plutôt intéressant. Sans doute les choses s'arrangeront-elles plus tard dans ma tête, lorsque j'aurai fait le lien entre cette partie et le reste du texte.
Une première partie dont j'aime la poésie, l'ampleur et l'emphase mais qui me paraît décalée par rapport au reste. Il y a certainement une raison à ce style et ce choix, donc j'attends la suite pour affiner mes impressions.
Attention ceci dit à ne pas créer de trop grosses ruptures si ces digressions plus poético-narratives devaient prendre beaucoup de place par la suite, il y aura sans doute un bon format à trouver pour ne pas qu'elles paraissent longues ou ennuyeuses.

Une histoire qui démarre bien avec des personnages vifs et bien campés. Tu t'arrêtes en laissant le lecteur sur sa faim, ô cruel que tu es :-)

J'aime ces petits détails qui permettent de deviner aisément les difficultés financières et de vie de la dame sans qu'il soit besoin de trop expliquer. Deux trois précisions et tout est dit.

Le personnage de Martial est à peine esquissé dans cette première partie mais il me plaît déjà.
Tout comme cette situation de bagnole à la fourrière, de maman embarquée par son ex, d'huissier qui se pointe... c'est plein d'âme tout cela BM, parce que plein de la vie de tous les jours.

La suite Bertrand, la suite ! :-)
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Message  Kilis Sam 28 Nov 2009 - 20:49

• L’histoire est intéressante mais, pour être sincère, j’ai un peu de mal avec ton style de narration. Le récit cependant a du charme.
• J’ai l’impression que dans ce texte tu oscilles entre deux options : le narratif descriptif pur et une écriture plus nerveuse, plus débridée.
• Tu sembles également hésiter quant à l’emploi des temps.
• Certains passages prêtent à confusion :« Sa douceur apparente ponctuée par d'innombrables petites taches de peau dissimulait l'aridité de sa force de caractère trempée dans le titane vif-argent. » Tu parles de Sainte Blandine ou de Lou ? pour moi ce n’est pas clair.
• Certaines constructions de phrases m’ont semblé lourdes voire tarabiscotées : « Le vide ainsi produit par cette bourrasque matinale servit de prétexte à l'enfant de cinq ans debout devant sa chambre pour se frotter les yeux et répondre d'un air blasé » Je veux dire qu’il y a tellement d’information dans cette phrase que cela empêche de se faire une image vivante.
• « d'une robe chaussette sobre, mais noire » : je ne comprends pas pourquoi tu précises sobre : encore une fois ça complique l’image toute simple qu’on peut s’en faire. Une robe chaussette noire : tout le monde visualise bien.
• « Elle eut un léger mouvement de recul car, il lui semblait que le micro diffusait une odeur pestilentielle. En soufflant sur sa paume, elle sentit combien la réalité était cruelle à constater. » Je n’ai pas compris le sens de cette dernière phrase.
• « Manifestement (c’est manifeste pour qui ? si Lou est seule) tirée hors du lit trop vite, elle »
• « Elle entendit distinctement la voix d'un homme visiblement agacé » : deux adverbes à terminaison en –ment dans une petite phrase, c’est un peu lourd je trouve.
• « confirmant si besoin était du renfermement proverbial des Lyonnais. : confirmant le et non du, je pense ; on confirme qqch pas de qqch.
• « Le petit mobilier vibrait du haut de ses trois pattes moulurées « : je remplacerai mobilier par meuble, le mot mobilier désignant un ensemble de meubles et non un meuble en particulier.
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Exo roman : Bisou Lou Empty Re: Exo roman : Bisou Lou

Message  bertrand-môgendre Sam 12 Déc 2009 - 20:11

Pour le second tour, vous choisirez 4 contraintes :
Je vais me vautrer dans le prochain virage, c'est sûr !
Le narrateur fait une fixation sur le bleu. Il y en a partout, il n'en peut plus, ça lui sort par les yeux, par les pores.
Il est question d’un feu
Quelqu'un parle une langue qu'on ne reconnaît pas


Bisou LOU
Chapitre 2


Lou se redressa tant bien que mal, se rajusta en tirant sur sa robe, gênée par le regard insistant du chauffeur qui pila devant le feu rouge. Nouveau chambardement : elle s’éclata le nez contre le siège avant. Elle cria :
— Merde de merde, c’est quoi ce type à la noix ! J’en ai marre ! S'adressant à Gérald le doigt pointé contre sa grosse bouille suintant l'après-rasage. Et toi arrête de me tripoter ! Tu me réveilles, pour une histoire de fourrière qui n'existe pas. Je dois descendre en quatrième vitesse, même pas le temps de m’habiller correctement. J’ai une tête à faire peur ! Alors, c’est quoi ton problème ? Et dépêche-toi de me ramener à la maison, parce que Maxime est réveillé, il a besoin de moi !
L'effet de la colère sur cette jeune femme de vingt-deux ans la rendait belle et désirable. Tout son corps vibrait à chacun de ses mots ponctués de haine.
Gérald pensa calmer Lou en lui caressant la jambe, la cuisse, et même plus :
— Du calme ma puce, ma petite perle des îles.
Lou furieuse lui arracha la main
— Je ne suis pas ta perle, ni ton chou, ni ta puce ni ton pou, ni quoi que ce soit ! C’est fini, tu entends ! C’est fini avec toi espèce de tyran ! Tu aurais dû faire attention avant, il y a cinq ans ! Maintenant, c’est trop tard. Tu me dois la pension des trois derniers mois, pour Maxime, qui m'attend ! (S'adressant au chauffeur... ) Laissez-moi descendre ! (... puis à Gérald) Tu n’es qu’un petit escroc, tu peux aller te faire foutre avec tes magouilles et compagnie. (... au chauffeur) Je veux rentrer chez moi, t'entends bouffon ou faudrait'y que j'te débouche les oreilles ! J'ai pas envie de me vautrer dans le prochain virage, c'est sûr !
Gérald lui saisit le bras gauche, lui attacha le poignet avec une menotte, et fixa l’autre partie du bracelet sur son poignet à lui. Ensuite, il jeta la clef par la fenêtre ouverte.
— Mais tu es fou, t'es complètement largué. Au secours aidez- moi !
Au secours, à l’aide ! Lâche-moi, salaud.
Lou tira, frappa, se rendit compte de la situation, se débattit, mordit.
Gérald très calme, lui décrocha une gifle dont la brutalité bestiale immobilisa Lou instantanément.
— Quand tu seras calmé, je t’expliquerai la suite
— Tu n’es qu’un vicieux, un menteur, un type dangereux, une ordure. Je ne me calmerai pas ! Jamais plus je n’habiterai avec toi !
— Oh que si ma puce et tout de suite après que je t’ai montré ça !
Il ouvrit une valisette. Elle débordait de billets de 500 euros. Lentement, il sortit une photo de sa poche. Lou lui arracha des mains. Elle blêmit, se tu, appuya sa tête contre la fenêtre. Son souffle créa de la buée sur le carreau. Elle pleura.
Gérald en profita pour lui injecter un calmant en piqûre intramusculaire.

***


La porte de l'appartement s'ouvrit doucement.
— Qui c'est ? demanda Maxime avec ce brin d'ironie dans la voix de celui qui se veut joueur. Ah ! C’est toi Mamie ? Tu as vu maman ? Elle vient juste de sortir en courant pour aller garer la voiture.
— Oui, je viens de la croiser dans l’escalier. Elle était pressée et comme tu es tout seul, elle m'a dit de t’emmener à la maison pour aujourd’hui. Nous irons au Parc de la tête d’or. Ils ont sorti les nouveaux ours à collier. Ta maman nous rejoindra après. Allez habille-toi vite mon chéri.
— Mais ce n’est pas votre jour de visite à papa et à toi ? C'est quoi ça ? C'est un cadeau ? C'est un gâteau ?
— Je sais mon chéri, mais ça me fait plaisir de rendre service. Une tarte à la prune. Je sais que tu l'adores.
— Hum !

***


Le taxi roulait à vive allure sur les boulevards. Il pila à l'aplomb d'un feu tricolore. Rouge mûr.
Au volant de son break, le livreur remarqua cette belle allemande neuve. Il aperçut les silhouettes des passagers. La femme rousse à droite de l'homme était assise la tête appuyée contre la vitre arrière de la voiture. Son visage produisait la buée qui ne dissimulait pas la tristesse de son regard fixe. Son voisin parlait beaucoup. Elle somnolait, pleurait certainement.
Le taxi démarra, tourna à droite en direction de l’aéroport Saint-Exupéry.

***


— Regarde Maxime, je t’ai apporté un nouveau maillot.
Gérald avait hérité le côté sournois de sa mère. Ses yeux maquillés dénonçaient combien un regard doux pouvait tromper l'interlocuteur charmé par les bleus tendres de leur pastel. La jeune fille de la côte, surnom attribué à son personnage juvénile et courtisé logeant montée des Esses, se métamorphosa au fil du temps en Mamie serpent aux dents d'or.
Cet homme à l'envers aurait plu à Aristote par son côté erreur de la nature. Rêche de peau et du sentiment, elle biseautait ses propos avec autant d'hypocrisie et de mensonges que le bon Dieu pouvait en bénir. Prêcher le faux en vue de connaître le vrai devait être son cheval de bataille. Elle maîtrisait le physique anguleux de son caractère.
Mamie extirpa de son sac un maillot de l’équipe de France de Hand-Ball
— Super ! C’est celui de Jackson…
Maxime le revêtit immédiatement et trottina vers sa chambre en esquissant quelques passes de ballon à ses coéquipiers imaginaires. Mamie s'approcha de la fenêtre ouverte. Avec plaisir, elle apprécia la rapidité d'intervention de la fourrière. Seul le miroir put révéler le bref sourire esquissé sur ce visage rocailleux.
— Un petit bout de tarte avant de partir Maxime chéri ?

***


Gérald et Lou à l'apparence très proche passèrent devant le guichet de l’aéroport. Lou garda la tête basse. Un vêtement cachait les menottes qui liaient le couple. Devant le portique, Gérald sortit une carte officielle barrée de bleu blanc rouge. Les douaniers lui esquissèrent un salut militaire. L’alarme se déclencha puis s’arrêta dans la seconde. Lou avait l’air comme droguée. Blasée, elle suivait Gérald. Il récupéra sa valisette blanchie par la poussière du tapis du scanner.

Dans les haut-parleurs de la salle d'attente, une voix féminine annonça en plusieurs langues justifiant la qualification bac+5 pour ce genre d'emploi :

Les passagers pour Kourou sont priés de se présenter porte C
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Message  Invité Sam 12 Déc 2009 - 20:22

Hum. J'ai du mal à croire qu'on puisse perndre l'avion menottés de la sorte, en ces temps de suspicion, mais pourquoi pas. J'aime cette suite, la situation se noue !

Mes remarques :
« Quand tu seras calmée »
« tout de suite après que je t’ai montré (je pense qu’un futur antérieur serait préférable ici) ça »
« Elle blêmit, se tut »
« Gérald et Lou à l'apparence très proche » : je trouve l’expression bizarre, d’autant que « proche » au singulier ne peut se rapporter qu’à « apparence »

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Message  Lucy Sam 12 Déc 2009 - 20:44

De l'action, de l'action ! Et en route pour l'aventure !
Quelle suite, Monsieur Môgendre ! Très à la hauteur du premier chapitre. J'attends avec impatience le troisième chapitre des aventures de Lou. Cela partait gentiment sur les pas d'une comédie et voilà que Gérald se montre de plus en plus antipathique et, surtout, un peu dangereux. Ceci laisse augurer d'une suite surprenante.
Socque a relevé les petites coquilles. Je m'en tiendrai donc là.
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Message  demi-lune Dim 13 Déc 2009 - 22:11

J'aimerais bien lire la suite et c'est un signe qui ne trompe pas !
Juste là :
Gérald avait hérité le côté sournois de sa mère. Ses yeux maquillés dénonçaient
j'ai cru qu'on parlait de Gérald et puis "ah ben non !"
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Message  Rebecca Dim 13 Déc 2009 - 22:26

Tout pareil que demi lune !
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Message  grieg Ven 18 Déc 2009 - 11:12

Bertrand,
J’ai beaucoup de respect pour toi et pour la passion que tu mets dans l’écriture.
Je trouve tes photos superbes
Cependant, je suis, littérairement (et je parle surtout de mes goûts de lecture), dans un univers si différent du tien, que mes appréciations, commentaires et autres ne peuvent absolument rien apporter à tes textes.

Je continuerai donc à te lire, mais garderai mes avis

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Message  Invité Ven 18 Déc 2009 - 16:27

Je m'y perds un peu dans tous les textes, j'avais pourtant cru avoir lu la suite de celui-ci ...

Bref, un peu interloquée aussi par le coup du portique à l'aéroport. J'espère au moins que la carte barrée tricolore est vraie sinon ça va manquer de crédibilité...

Deux ou trois remarques sur le fond :

J’ai une tête à faire peur ! (très étonnée par ce commentaire dans les circonstances, même venant d'une jolie fille de 22 ans.)


— Qui c'est ? demanda Maxime avec ce brin d'ironie dans la voix de celui qui se veut joueur (ici, je rééquilibrerais la phrase : "demanda Maxime avec, dans la voix, le brin d'ironie de celui qui se veut joueur" ; "le" plutôt que "ce", on n'a pas besoin de deux démonstratifs, l'un après l'autre.)

La jeune fille de la côte, surnom attribué à son personnage juvénile et courtisé logeant montée des Esses, se métamorphosa au fil du temps en Mamie serpent aux dents d'or. (je trouve ces références toponymiques bien sympa pour quelqu'un du coin, mais sûrement hermétique pour les non-initiés)

Cet homme à l'envers aurait plu à Aristote par son côté erreur de la nature. Rêche de peau et du sentiment, elle biseautait ses propos avec autant d'hypocrisie et de mensonges que le bon Dieu pouvait en bénir. Prêcher le faux en vue de connaître le vrai devait être son cheval de bataille. Elle maîtrisait le physique anguleux de son caractère. (Alors là ! confusion totale entre Gérald et sa maman ...)

tout de suite après que je t’ai montré (bien vu pour l'indicatif, mais un futur antérieur passerait mieux : "après que je t'aurai montré")

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Message  Kilis Sam 19 Déc 2009 - 9:56

Il y a du mouvement, une action rondement menée. On « voit » bien les situations. Un côté « cinéma » assez séduisant.
Toutefois, certains passages ou expressions m’ont semblé incongrus ou obscurs :
« Elle maîtrisait le physique anguleux de son caractère. »
« Gérald et Lou à l'apparence très proche »
Et puis, tout le passage du portrait de la mamie m’a complètement désarçonnée : le ton soudain plus « littéraire » pour décrire la mamie, la référence à Aristote, … Et, comme Easter, je ne discernais plus ce qui concernait Gérald de ce qui concernait sa mère.
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Message  Krystelle Dim 20 Déc 2009 - 12:46

Le premier chapitre évoque le personnage de Lou de façon sensible, intelligente même si tu poses l'histoire de cette femme d'une façon peut-être un peu rapide, explicite. On voudrait s'y attacher mais on ne peut pas vraiment. Et puis il y a la ville, les digressions "nostalgico-régionales", qui prennent parfois la place sur le reste sans offrir de véritables respirations ou ouvertures.
D'autre part, il y a le récit, l'histoire que tu relates de façon inégale. Le rythme est haletant mais en même temps fluctuant, il est parfois tellement rapide que cela donne une dimension caricaturale à l'intrigue. De même les répliques de tes dialogues manquent parfois de naturel. Tu voudrais conserver l'élégance de ton écriture dans un propos spontané, emporté, et ça ne fonctionne pas ("Merde de merde, c’est quoi ce type à la noix !" "C’est fini avec toi espèce de tyran" etc...)
La contre-histoire du petit et de sa grand-mère offre une construction intéressante dans la narration, néanmoins, ces deux personnages là me semblent peut-être pour le moment trop archétypés pour que leur relation fasse vraiment sens.
La suite peut néanmoins apporter une nouvelle dimension à l'ensemble.

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