Insomnie à l'orage
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Aire__Azul
Ratz19
6 participants
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Insomnie à l'orage
Un lit, une couverture, la nuit, un orage…
Ce ciel qui gronde, ça me rappelle ma jeunesse. Enfin, ma jeunesse plus jeune, celle avec moins de vécus, plus d’étoiles, plein de peintures et de jeux à numéro. Plein d’orages, de placards effrayants et de chocolats chauds réconfortants. De rêves grandissants et de cauchemars appelants, une maman toujours présente. Ça me rappelle ces nuits à me réveiller, effrayé par le tonnerre, mais m’endormant aussitôt par la pluie…
Et ces nuits, un peu plus vieux, à vouloir rester réveiller ces soirs mouvementés. À vouloir le défier le bon Dieu et ses coups de tambours. À vouloir lui montrer qu’avec ma banane en guise d’épée et mon orange, alias boule de feu, je peux en combattre des tempêtes, que je peux me montrer fort et plein de courage et que je peux, moi aussi, sauver le monde et la princesse…
Puis, ça me rappelle ces soirs, encore vieilli, où l’orage ne servait plus que d’excuse pour remplacer les lumières par des chandelles et se regrouper ensemble. Se tenir entre frères et montrer à m’man que nous sommes devenus des hommes maintenant. Lui montrer que nous sommes grands et bien élevés…
Et ça me rappelle… quelques années…
Ces soirs seul en appartement, ces soirs seul dans ma Sunfire, à affronter l’orage. À combattre ses coups, à retenir ses martelages et supporter ses cries. Ces soirs à fuir le tonnerre pour le retrouver ailleurs, riant dans sa barbe. Ces nuits à insomnie, ces nuits à vouloir me montrer plus fort et à crier au ciel que je l’aurai avant qu’il ne m’attrape.
Ces nuits à coucher ailleurs, à salir leurs lits, à me tâcher la peau. À fuir, ma route, mes hommes, leurs mains, leurs bouches, mon épiderme pelé, mon orange épluchée, mon épée déplumée.
Ce non-sommeil, à dépasser les kilomètres, l’un après l’autre. À faire défiler les arbres, les étoiles, les nuages, les tambours et les doigts par vingtaines…
Ce non-repos à fuir leurs caresses, à vouloir m’échapper de ces brûles-peau…
Puis, ça me rappelle, le retour du beau-temps, graduellement, lentement… L’herbe qui sèche, l’eau qui, à nouveau, s’envole dans les nuages…
…
M’man, c’est moi… J’ai fait des conneries, je reviens à la maison… Je t’aime…
Ce ciel qui gronde, ça me rappelle ma jeunesse. Enfin, ma jeunesse plus jeune, celle avec moins de vécus, plus d’étoiles, plein de peintures et de jeux à numéro. Plein d’orages, de placards effrayants et de chocolats chauds réconfortants. De rêves grandissants et de cauchemars appelants, une maman toujours présente. Ça me rappelle ces nuits à me réveiller, effrayé par le tonnerre, mais m’endormant aussitôt par la pluie…
Et ces nuits, un peu plus vieux, à vouloir rester réveiller ces soirs mouvementés. À vouloir le défier le bon Dieu et ses coups de tambours. À vouloir lui montrer qu’avec ma banane en guise d’épée et mon orange, alias boule de feu, je peux en combattre des tempêtes, que je peux me montrer fort et plein de courage et que je peux, moi aussi, sauver le monde et la princesse…
Puis, ça me rappelle ces soirs, encore vieilli, où l’orage ne servait plus que d’excuse pour remplacer les lumières par des chandelles et se regrouper ensemble. Se tenir entre frères et montrer à m’man que nous sommes devenus des hommes maintenant. Lui montrer que nous sommes grands et bien élevés…
Et ça me rappelle… quelques années…
Ces soirs seul en appartement, ces soirs seul dans ma Sunfire, à affronter l’orage. À combattre ses coups, à retenir ses martelages et supporter ses cries. Ces soirs à fuir le tonnerre pour le retrouver ailleurs, riant dans sa barbe. Ces nuits à insomnie, ces nuits à vouloir me montrer plus fort et à crier au ciel que je l’aurai avant qu’il ne m’attrape.
Ces nuits à coucher ailleurs, à salir leurs lits, à me tâcher la peau. À fuir, ma route, mes hommes, leurs mains, leurs bouches, mon épiderme pelé, mon orange épluchée, mon épée déplumée.
Ce non-sommeil, à dépasser les kilomètres, l’un après l’autre. À faire défiler les arbres, les étoiles, les nuages, les tambours et les doigts par vingtaines…
Ce non-repos à fuir leurs caresses, à vouloir m’échapper de ces brûles-peau…
Puis, ça me rappelle, le retour du beau-temps, graduellement, lentement… L’herbe qui sèche, l’eau qui, à nouveau, s’envole dans les nuages…
…
M’man, c’est moi… J’ai fait des conneries, je reviens à la maison… Je t’aime…
Re: Insomnie à l'orage
Ratz tu m'émeus. Continue à écrire comme ça et fais attention à toi.
Invité- Invité
Re: Insomnie à l'orage
C'est touchant, oui. Un peu grandiloquent à mon goût (quand ils remplacent les lumières par des chandelles), mais cela correspond bien aux imaginations enfantines. La fin est vraiment belle, je trouve.
Mes remarques :
« à vouloir rester réveillé ces soirs mouvementés »
« retenir ses martelages et supporter ses cris (et non « cries ») »
« à me tacher (et non « tâcher de » + infinitif, tâcher c’est essayer de faire quelque chose) la peau »
« vouloir m’échapper de ces brûles-peau » : je crois que vous inventez le mot composé, et pourquoi pas, mais dans ce cas le pluriel ne doit pas comporter de « s » à « brûle », dérive d’un verbe. cf. des « brûle-parfums » ; où le pluriel se porte sur le substantif
« Puis, ça me rappelle, le retour du beau temps (et non « beau-temps ») »
Mes remarques :
« à vouloir rester réveillé ces soirs mouvementés »
« retenir ses martelages et supporter ses cris (et non « cries ») »
« à me tacher (et non « tâcher de » + infinitif, tâcher c’est essayer de faire quelque chose) la peau »
« vouloir m’échapper de ces brûles-peau » : je crois que vous inventez le mot composé, et pourquoi pas, mais dans ce cas le pluriel ne doit pas comporter de « s » à « brûle », dérive d’un verbe. cf. des « brûle-parfums » ; où le pluriel se porte sur le substantif
« Puis, ça me rappelle, le retour du beau temps (et non « beau-temps ») »
Invité- Invité
Re: Insomnie à l'orage
Je vais sans doute répéter ce qui a été écrit, mais ce texte est émouvant. Les phrases sont calibrées et pour une fois, l’abondance de points de suspension me touche.
Les paragraphes qui accélèrent peu à peu vers le présent, qui perdent leur verbe pour ne devenir que des images qui se superposent. Chapeau.
Les paragraphes qui accélèrent peu à peu vers le présent, qui perdent leur verbe pour ne devenir que des images qui se superposent. Chapeau.
Aire__Azul- Nombre de messages : 474
Age : 58
Localisation : TOULOUSE
Date d'inscription : 30/03/2010
Re: Insomnie à l'orage
Texte touchant d'un enfant perdu d'un homme éperdu.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Insomnie à l'orage
Haute voltige : ça a failli basculer dans le pathos vers la fin et paf ! tu as su rétablir l'équilibre. Brut, simple et excellent.
Invité- Invité
Re: Insomnie à l'orage
je garde ça en mémoire.Puis, ça me rappelle, le retour du beau-temps, graduellement, lentement… L’herbe qui sèche, l’eau qui, à nouveau, s’envole dans les nuages…
Pour le reste, il me manque un peu de mordant ou de tonique c'est selon, même si l'histoire de la banane et de l'orange goûte bon les délices culinaires.
La poésie induite n'est pas sans me déplaire.
J'imagine qu'un travail de fond permettrait d'étoffer quelques images brut de décoffrage telles que :Et ces nuits, un peu plus vieux, à vouloir rester réveiller ces soirs mouvementés.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Insomnie à l'orage
Aimé aussi. La référence anglo-saxonne "seul dans ma Sunfire" est un peu esseulée. Il faudrait préciser, pour les gens qui n'ont pas de culture automobile. C'est vrai que "peugeot 404 tl" ça le fait pas trop non plus.
Juste au passage. sinon, c'est un beau texte.
Juste au passage. sinon, c'est un beau texte.
Invité- Invité
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