Méditerranée

C’est d’un bout à l’autre c’est intervalle après intervalle que tout

Se déroule avec lenteur le ciel fuse la terre craque encore un peu tout est là pourtant rien n’a changé mais ; rien non

Rien la fenêtre brisée devient poumon dans la chambre il nous suffit

De penser à la lumière cette lumière rare qui ne vient plus il nous suffit

De penser

Que l’essence de la pièce ne changera pas que tout sera préservé

Que la langue même lointaine sera toujours identique

Et nous vivrons comme des dieux


****


Le cœur reste loin la tête se perd dans les pensées qu’elle n’engendre pas

Rien non rien la terre s’est rétractée sous le corps la terre s’est retroussée sur le froid de la chair mais il

Reste toujours une frontière ; qui n’est plus

Rien et encore à cet instant même identique rien

La vie sans aucun appel

La terre partie avec le reflux et

Rien


****


C’est une dissémination du corps un repli du vide sur le

Vide sans même le simple bruit d’une paupière dans la nuit et

La vie est un cheval sauvage et ; la vie

Se défile on a beau tenter d’y voir quelque chose on a beau faire qu’importe

L’effort et le prix de la sueur rien ne reste à peine

Une de ces deux moitiés indéfinissables et sans nom qui forment

Un homme même entre deux riens

Et deux touts


****


Le moindre mouvement est une façon d’apprendre à habiter

Le silence qui nous enfante et nous tue pour nous semer aux vents de

Nos torpeurs de nos efforts immobiles et de nos recommencements chaque matin les mêmes toujours

Jusque dans les fureurs du quotidien la déraison et les colères de vivre

Mais ; encore un peu de souffle nous gonfle les poumons

Il n’y a d’acceptable que l’inutile


****


Il y a encore cette voix de déraison qui ne parle pas ma langue mais la sienne et

Celle de ma terre je n’habite nulle part et mon corps

S’est perdu en chemin

La voix ne se taira pas il faudra bien ;

Que je retourne là où je ne suis pas né

Pour naître à nouveau

Trista me voilà triste car je n'ai rien compris à cet écrit tout décousu.
Peut-être existe-t-il un site pour ce genre de "poésie" ? Tu devrais te renseigner.

Je me laisse emportée par ce flux, ce déploiement où peuvent se greffer tant d'images, tant de vie !
Je ne lirais pas que ce genre d'écrits, mais là je suis agréablement saisie (comme par un souffle). Je suis curieuse de lire de toi soit un écrit qui aborde un autre sujet ou un autre élément, soit un poème plus structuré (si tu en as écrit).

oublié de préciser que ce n'est pas un seul poème, mais une série de plusieurs (une série naissante : d'autres sont à venir).
c'est clairement autobiographique

embellie a écrit:Peut-être existe-t-il un site pour ce genre de "poésie" ? Tu devrais te renseigner.

Je suis sur VE depuis quelques années déjà, et je pensais que ma ""poésie"" pouvait y avoir sa place. Si le forum a tellement changé au point que ça n'est plus le cas, je peux très bien lever le camp ou me mettre à faire du sirupeux. Mais je préfère nettement la première solution

Ah! Beau texte, Tristan. J'apprécie toujours ta démarche poétique.

Sinon, je déplore comme toi le glissement progressif du site vers le sirupeux cul des fées et autres sucres d'orge; bref le médiocre.

Tristan a écrit:oublié de préciser que ce n'est pas un seul poème, mais une série de plusieurs (une série naissante : d'autres sont à venir).
c'est clairement autobiographique

Tu pourrais en profiter pour dire tes nouvelles poétiques...

Que je retourne là où je ne suis pas né

Pour naître à nouveau

Oh la vache !

Tristan, je lirai tes précédents poèmes...et les suivants j'espère.

merci pour vos encouragements

J'aime beaucoup, beaucoup cette recherche ; une réserve toutefois : je trouve que les majuscules systématiques en début de vers "cassent" par moments le flux.

Je me suis mal exprimée, donc mon com a été mal interprété.
De même qu'au théatre, au cinéma, en peinture, il ya plusieurs courants en poésie.
Simplement, depuis que je lis des écrits sur VE, je n'ai pas eu sous les yeux ce genre de recherche expérimentale (enfin c'est l'effet que me produit ce texte) et sincèrement, je me dis que d'autres se livrent sans doute à ce genre de recherche, pourquoi pas essayer de s'en rapprocher.
Tristan, je te prie de bien vouloir m'excuser, je ne voulais pas te blesser.

pas de souci, embellie. Tout ça n'est somme toute pas bien grave. Il y a eu erreur de compréhension, point barre

Tristan a écrit:C’est d’un bout à l’autre c’est intervalle après intervalle que tout

se déroule avec lenteur le ciel fuse la terre craque encore un peu tout est là pourtant rien n’a changé mais ; rien non

rien la fenêtre brisée devient poumon dans la chambre il nous suffit

de penser à la lumière cette lumière rare qui ne vient plus il nous suffit

de penser

que l’essence de la pièce ne changera pas que tout sera préservé

que la langue même lointaine sera toujours identique

et nous vivrons comme des dieux


****


Il y a encore cette voix de déraison qui ne parle pas ma langue mais la sienne et

celle de ma terre je n’habite nulle part et mon corps

s’est perdu en chemin

la voix ne se taira pas il faudra bien ;

que je retourne là où je ne suis pas né

pour naître à nouveau

J'ai vraiment beaucoup aimé ! Le tout. J'ai cité les deux textes que je préfère (j'ai ôté les majuscules, en principe en vers libérés on ne les utilise qu'après un point) mais je vais relire les autres...
Je pense que ce type de poèmes ne doit pas être lu dans la précipitation... il faut du temps, laisser faire l'osmose lente. J'ai lu à haute voix, c'est très beau !
J'ai souvent aimé ce que tu écris Tristan, tu es rare en ce moment...

Ce, me touche beaucoup :

Celle de ma terre je n’habite nulle part et mon corps

en particulier, niché dans le reste, qui est plutôt bon.

Pili a écrit:Ah! Beau texte, Tristan. J'apprécie toujours ta démarche poétique.

Sinon, je déplore comme toi le glissement progressif du site vers le sirupeux cul des fées et autres sucres d'orge; bref le médiocre.

Ben tu vois pourtant tristan moi qui suis entrée sur le site avec un texte parlant précisément du cul des fées ( "Compte de faits") j'apprécie beaucoup ta poésie que je suce avec délectation volupté et un peu de masochisme comme un sucre d'orge au poivre , qui nous emmène loin de l'enfance certes mais près du néant et du sentiment d'incomplétude qui nous menace me semble-t-il, passé l'âge de la guimauve et autres barbes à papa, et dont la littérature parfois nous console.:-)))

Lu et re-relu, Tristan mais j'attends en vain le déclic.
Pourrais-tu me conseiller la lecture de poètes qui me permettraient d'entrer dans ton univers ou du moins de m'en approcher ?
J'enrage d'être aussi bouchée !

Arielle a écrit:Pourrais-tu me conseiller la lecture de poètes qui me permettraient d'entrer dans ton univers ou du moins de m'en approcher ?

parmi les poètes que je relis souvent : Mario Luzi, Eugenio Montale, Victor Segalen, Michel Deguy, Jacques Dupin, Bernard Noël.

En plus "brut" : Antonin Artaud, Ghérasim Luca, Charles Pennequin, Emmanuel Laugier, Bernard Heidsieck

Ah, et James Sacré aussi !

Mon commentaire n'est sûrement pas constructif mais tant pis : j'adore !
Le rythme, les images...tout me plaît !
J'ai même eu l'impression parfois de lire du Roubaud...c'est dire...

Merci pour cette parole qui m'est "familière"
Je cite quelques vers parmi mes préférés:

"C’est une dissémination du corps un repli du vide sur le
Vide sans même le simple bruit d’une paupière dans la nuit "...


"Le moindre mouvement est une façon d’apprendre à habiter
Le silence qui nous enfante et nous tue pour nous semer aux vents" ...


"Il n’y a d’acceptable que l’inutile"


Poésie-source .Poésie antérieure à la parole .

Ce découpage ne me plaît pas beaucoup car il manque de force à mes yeux. Il transparaît de cette façon de faire la volonté de créer la respiration qui vivre mais ça ne va pas assez loin pour moi, ça manque de puissance pour réellement fonctionner et dès lors, ça sonne quelque peu déséquilibré.

Mais dans l'ensemble des textes proposés ici, j'avoue aimer, c'est vrai, de manière générale, parce que ça inspire de jolies choses en moi. Juste que ça me parait cette fois plus perfectible qu'en d'autres occasions.