Exos exotiques à Bernay

Meuhh ... Quel hdp !

Je poursuis sur ma lancée, n'ayant plus l'excuse d'avoir de l'eau plein les oreilles ...

Bernay rêve entre ses moustiers,
Errant dans son dédale d'eaux
Regarde flâner les badauds.
Nourris de songes de rentiers
Avec une grâce ingénue
Y fleurissent les murs de masques saugrenus.

:0)))

super Arielle !
m'en vais de ce pas visiter le fil dédié à nos élucubrations calvanisées.
:-D

On est maintenant sur le fil en question, après déplacement, à sa demande, des posts de Arielle (qui ne font plus le haut de page) ainsi que des commentaires qui ont suivi.
La Modération.

Super ta carte postale intello-bovine Arienne !

ah ben çha, est les vac eud'cheu mé ! A chont-y point belles, asteu ?

Rebecca a écrit:Super ta carte postale intello-bovine Arienne !

Excuse Arielle ! J'avais même pas vu que j'écrivais n'importe quoi...Je viens de le dire sur un autre fil ce soir j'ai la tête en compote !

Eh les copains, j'peux jouer, les copains, hein ?

Il pousse la porte de sa chambre, entre, se regarde brièvement dans la glace, se déshabille et se couche.

Romanesque

Il hésita sur le seuil. Fourbu d’avoir passé la journée à pédouiller des palurgeons édulcinés, il ne se sentait pas même la force d’aller simplement se coucher. La télévision et son inséparable sofa s’offraient, complices, dans la pénombre du salon, et il lui fallut bien du courage pour se refuser à cette molle étreinte. La peine lui fut épargnée d’avoir à actionner la bruyante poignée ; sa compagne du moment avait laissé la porte entrouverte pour ne pas être réveillée par son retour tardif. Il poussa la porte de la chambre avec l’infinie précaution qui lui sembla s’imposer, tant il redoutait la pénible conversation qui accompagnerait inévitablement son réveil. A pas de loup, il entreprit de rejoindre le dressing où il se débarrasserait bientôt de ses vêtements humides et froids. Lorsqu’il passa devant la commode, le miroir ovale lui infligea un reflet de ses débordements et la lenteur qu’il s’était imposée lui interdit d’y échapper tout à fait. Retirant un à un ses vêtements pour en réduire le bruissement, il ne parvint pas à chasser de son esprit l’image des traits tirés, du regard vide et du corps voûté. Qu’avait-elle donc bien pu lui trouver pour accepter de partager sa couche ? Qu’importe après tout, elle s’y prélassait malgré tout et il s’apprêtait à la rejoindre pour une nuit de sommeil qu’aucun ébat ne viendrait aujourd’hui troubler. Il se colla contre elle et soupira d’aise en l’entendant ronronner, imperturbable, puis s’assoupit à son tout, content de remettre au lendemain les explications qu’il n’aurait eu, ce soir, la force de rendre crédibles.

tiens, j'ai une idée !


pour ma part, je trouve ce début d'excellente facture. Et la suite… ?

Je suis en train de me dire que l'on pourrait poursuivre l'exercice de manière intéressante :

Partant de ce motif « il pousse la porte et rentre chez lui, se voit dans le miroir et se couche… », Nous pourrions écrire, sur un mode et selon un style spécifique, carrément une nouvelle chacun (à tout le moins, pour ceux que cela intéresserait) et décerner un prix de la nouvelle « vos écrits » à la période de Noël (par exemple).

Bien sûr, il y aurait lieu d'élaborceer un certain nombre d'éléments :

-Règlement du concours
-détermination des participants
-constitution d'un jury et modalité de vote
-détermination du prix
-conditions de remise du prix.


Bon, l'idée est peut-être totalement saugrenue et je ne vous en voudrai nullement si vous me le disiez franchement.

Mais, personnellement, je trouverais cela particulièrement attractif… De plus, cela ne constituerait-il point une sorte de « première » : le premier prix littéraire sur Internet ?

Évidemment, il me vient d'autres idées… Mais je vais les taire pour l'instant…



Hellian, ce serait bien d'ouvrir un nouveau fil pour présenter et débattre de l'idée.
La Modération

faute d'ordinateur et de connexion internet disponibles, j'ai un peu de retard pour le postage, mais voici :


* Définitions *

Pédouiller : de l'étymologie latine pedus qui signifie « qui a les pieds doux » et du français douiller qui signifie « prendre cher », désigne quelqu'un qui souhaite rendre une peau de bébé à sa voûte plantaire et qui, pour cela, emploie une crème urticante particulièrement corrosive à base d'acide sulfurique qui, au prix d'une douleur semblable à la brûlure d'un fer à repasser, élimine la peau des pieds jusqu'à laisser la chair à vif, chair que la personne pédouillante, puisque c'est le terme, recouvrira d'une mixture semblable à une pâte à tarte pour un résultat doux, lisse et frais comme un cul de bébé, appliqué à deux pieds flambant neufs. L'opposé du terme est le verbe pédruer qui s'applique aux ex-pédouillants désireux de retrouver la texture d'une vieille pomme ridée. Mais c'est beaucoup plus rare.
cf : « Anémone, y a mes hémorroïdes qui me reprennent, tu crois que je pourrais pédouiller mon cul ? » - auteur dont notre dictionnaire à préféré préserver l'anonymat.

Palurgeon : 1- forme extrêmement rapide du paludisme qui se déclare en trois minute trente après la piqûre du moustique, entraînant jaunisses, vomissements et diarrhées dans l'heure, et rétablissement complet le jour suivant, ne laissant guère pour seule séquelle qu'une petite migraine.
cf : « Le palurgeon, ça fait râler. » - Jude Stéfan
2- excuse souvent employée par les alcooliques notoires vivant dans les régions humides auprès de leur femme.
cf : « C'est une cuite, c'est une murge, que dis-je c'est une murge, c'est un palurgeon ! » - Edmond Rostand

Édulciner : pratique à l'usage de parents d'une jeune fille absolument ravissante pour laquelle un nombre faramineux de prétendants soupirent, consistant en un emprisonnement de ladite jeune fille dans une tour orageuse ou un couvent de façon à en faire une vieille peau dont plus personne ne voudra.
cf : « Duc de Nemours, vous me pousserez à m'auto-édulciner. » - La Princesse de Clèves


* Texte court *

- quelqu'un rentre dans sa chambre, se regarde dans le miroir, se déshabille et se met au lit
- style : humoristique

Toc-toc, qui est là ? Ah-ah, c'est bête, mais j'adore faire ça. Sauf que pour le moment il n'y a personne, il faut donc que je rentre (deux points) zou (virgule) hop-là. Point. Regard à droite, regard à gauche, tournant la tête lentement comme un personnage de John Wayne zieute la rue vide au crépuscule juste avant le combat contre un méchant type qui va de toute façon mourir.
Ici c'est pas vide, il y a mon lit, ma commode, une armoire et par terre une sorte de décharge publique à mon seul usage qui surgit du sol comme une grosse farce au milieu d'une courgette.
Et sur le flanc gauche de la courgette, un miroir, mon beau miroir, placé à côté d'un poster de Sylvester Stallone grandeur nature que je considère, sinon comme mon idole, du moins comme une sorte de maître à penser.
Je retire lentement mes effets dans une attitude que je veux pleine de défi et songe au vu de mon physique que Bruce Lee aurait de toute façon sûrement mis une branlée à Stallone malgré son mètre cinquante-deux. Me retrouvant en slip, j'entame une série de pompes, enfin seulement trois parce que j'ai mal au dos, en espérant un gonflement significatif de mes pectoraux, à l'image de mon cher maître. Cruelle déception. Faut que j'investisse dans une corde à sauter, je me souviens dans Rocky il en faisait avec une élégance gracile digne d'un danseur classique. Enfin, d'un danseur de cent quatre kilos, ce qui est peu commun. D'ailleurs, je pense qu'il faut être un petit peu hors du commun pour avoir un poster de Sylvester Stallone grandeur nature dans sa chambre. Finalement, grand chef, je suis un peu comme toi, mais sans le physique. M'enfin, comme disait Adrian, ce qui compte c'est la beauté intérieure.
Le coeur content, je me couche et je dors, faut bien que quelqu'un rêve d'aller botter le cul des Viêts maintenant que la guerre est finie.


* Acrostiche *

Belle inconnue effarouchée
Enivrée par je ne sais quel nectar
Raison futile pour prétexter l'ivresse
N'as-tu pas honte de te présenter ainsi devant moi
Avec tes lèvres tendues qui invitent à s'y poser et à crier
Youpi ! Mais non, tu ne m'auras pas, je ne me nourris que d'eau fraîche

Excellentes tes définitions avec leurs citations.

Et puis j'adore cet exo où sur une trame faite de trois ou quatre mots chacun brode à sa façon. Les textes obtenus sont très différents , c'est très intéressant.

Bonjour, je suis un petit nouveau et je m'essaye à vos exercices que je trouve fort plaisants.

Palurgeon : terme employé principalement dans la fonction publique et désignant un objet ou une tâche dont on s’occupera plus tard.
« Il ne faut pas faire aujourd’hui le palurgeon qu’on peut remettre à plus tard. » Proverbe postier.

Edulciner : Faire les yeux dours.
Dour : doux et dur à la fois
« Il édulcinait tant la belle que ses yeux finirent par sortir de sa tête », Gilbert Wonder et Steve Montagné in L’homme aux yeux dours.
« Waaaah la meuf, j’édulcine ! » Citation personnelle in J’cose po correc, j’aicri po correc, j’conte po correc, mais j’assurrr.

Pour pédouiller, j'ai trouvé la définition exacte dans La Rousse qui lustrait , un excellent dictionnaire que je recommande chaleureusement.
Pédouiller : du grec péd (homo) et de lapine ouille (ça fait mal) faire du vélo sans selle. (trouvé dans « La Rousse qui lustrait »), terme apparu à la fin XVIIIème où la mode était alors au grand Bi sans selle.
« Quand on partait de bon matin, quand on allait sur les chemins, en pédouillant. » Yves Montetant
« Ils pédouillent ces vélocipédés !» Jean Paul et Olivier in La grande histoire du four de transe.

Bon ça c’est fait. Pour le reste j’ai choisi une ambiance humide.

Il était si trempé après une pédouille entre amis sous une pluie torrentielle de plus de deux heures (ou dans ces eaux là) que sa main moite avait du mal à se saisir de la poignée poite. La porte bien huilée ne fit aucun bruit en s’ouvrant. Il comprit tout de suite qu’il y avait de l’eau dans le gaz en clapotant dans la brume qui ondoyait et dans laquelle il n’y voyait goutte. Repérant la source du problème, il maudit sa brune qui avait encore oublié de fermer le robinet d’eau chaude d’où s’écoulaient des litres d’un liquide brûlant.
- A quoi pensait-elle donc ?, bouillait-il, ça coule pourtant de source que l’eau mine.
Et, ralentissant le pas afin de ne pas glisser sur les carreaux mal remis de l’inondation de la veille, il se dirigea vers le miroir pour n’y voir que de la buée qu’il essaya de dissiper avec la serviette, mais ce fut un coup d’épée dans l’eau, celle-ci étant elle-même déjà détrempée . Il ôta ses habits qui lui collaient au corps d’humidité, son petit-bateau lui-même n’avait pas résisté à la pédouille effrénée et dégoulinait d’un jus de chaussettes peu ragoutant.
Il se liquéfia enfin dans le lit de la rivière, épuisé mais heureux comme un poisson dans l’eau.

Rajouter de la contrainte à la contrainte ; voilà qui est courageux... et très réussi, selon moi ! Astucieux et drôle.

Tiens allez, un autre vite fait, mais je vous garantis que j'en ferais pas d'e comme ça !

Dans un noir total, il poussa un battant du vantail qui conduisait dans la cagna ou nul individu n’apparaissait, il saisit aussitôt l’occasion, bazarda son tas d’habits pour finir à poil.
Dans un abandon total il montra son corps nu au miroir qui frissonna d’un plaisir anodin.
Puis, là, aussi droit qu’un I, il s’offrit à son lit dans un amour infini

La disparition ! Je n'en avait pas vu depuis Perec, ça fait du bien.

un tout petit hommage à ce grand monsieur conselia.

Bon encore un (ça me plaît ce jeu !)
Genre : mode d'emploi !!!

Tout d’abord se caler fermement devant la porte close, puis de la main gauche si la poignée est sur la droite et de la main droite dans le cas contraire (l’utilisation d’une porte à double battants pour la chambre n’étant pas recommandée dans ce cas, son ouverture étant trop emphatique), exercer une pression ferme et progressive de haut en bas sur la poignée (on aura pris soin auparavant de graisser les gonds de la porte).
Pénétrer sereinement dans la chambre et se diriger vers le miroir jusqu’à une distance de 120cm environ. Centrer son image afin d’obtenir un cadrage parfaitement symétrique. Profiter de la vue d’ensemble 1mn, 1,30 mn selon le besoin d’autosatisfaction.
S’approcher lentement du miroir en prenant soin de conserver le cadrage jusqu’à pouvoir constater les détails du visage (25cm en moyenne pour une vision standard) qu’on nettoiera scrupuleusement en commençant par un démaquillage si nécessaire (pour cette manipulation, fondamentale, on préférera un gel gommant au savon classique, mais on réfutera définitivement le frottage au gant de crin).
Après un séchage rapide passer en mode insert dans le miroir afin de rechercher d’éventuels comédons qui pourraient nuire au bon mécanisme de l’ensemble, les évacuer délicatement par petites pressions successives, jeter.
Attention, ne pas essayer de reboucher au plâtre.
Finir le nettoyage facial par l’application d’une crème reconstituante de jour, ou de nuit, selon la période.
Enlever ses vêtements un à un en les pliant au fur et à mesure et en prenant soin de les placer dans l’endroit prévu à cet effet (placard, chaise panier de linge sale), on commencera par le haut(dans l’ordre pull, sweat ou veste, puis chemise/ier ou tee-shirt, soutien gorge), on continuera par le bas (pantalon ou jupe, collants, string ou slip kangourou, accessoires divers le cas échéant) et on finira par les bas, ou chaussettes.
Ne pas oublier
1) de vérifier la bonne aération des aisselles, si besoin est appliquer un déodorant corporel doux.
2) De dégager le colon d’éventuelles brises intempestives (de préférence fesses à la fenêtre)
S’approcher alors de son lit d’une démarche féline (cette indication vaut aussi bien pour les femmes que pour les hommes), se glisser précautionneusement sous les draps en déplaçant le minimum d’air dans ce mouvement (recommandé surtout en saison froide).
Enfin prendre langoureusement son oreiller dans ses bras en lui susurrant tendrement : « Tu sais que j’t’aime toi. ».

Excellent !