La marquise aux yeux d'amour

avait longtemps pensé que. Et puis non. Cru, d’ailleurs, plutôt que pensé, si l’on veut être exact et il l’aimait l’être. C’est ce qu’il se disait, justement, qu’il aurait mieux fait de penser plutôt que de croire. Mais c’est ce qu’on se dit après, toujours, après, n’est-ce pas ?
Une resucée de la chouette de Minerve, en somme.
Toujours est-il que. Et qu’il lui fallait bien. Agir. Réagir. Rebondir. Oui, l’idée lui plaisait bien, pour le coup, rebondir, rebondir presque sans fin, comme une petite et dense balle de caoutchouc, de celles, magiques, qui emprisonnent dans leur masse transparente de mystérieuses et hypnotiques formes bigarrées et hélicoïdales.
C’est ainsi que soliloquait notre personnage qui, me forçant la main en quelque sorte, me met donc dans l’obligation, comment dirais-je ?, morale ?, déontologique, peut-être ?, de vous rapporter fidèlement ce monologue intérieur.
Ainsi redonc, il se trouvait à la croisée des chemins, selon l’expression consacrée qui venait, précisément, à l’instant même, offrir secours à son désarroi.
Son imagination se plaisait à les envisager, ces chemins. Aussi, tandis que, explorateur volontaire et bâtisseur de châteaux en Espagne, notre personnage trottine le long de ces tracés virtuels, broussailleux à souhait et minés de chausse-trappe, pouvons-nous ouvrir quelque parenthèse, nous livrer à quelque aparté de bon aloi entre gens de lettres.
Car vous avez flairé la supercherie, bien sûr, de même que cette idée enfantine de « croisée des chemins »(!) ne vous a pas dupés, la transparence de ce « il » anonyme et solitaire ne saurait être qu’un leurre de bas étage. Non ! La marquise ne sortira pas à cinq heures !