EXERCICE en direct du mercredi 11 janvier 2006

Quand la Belle au Bois Dormant se réveille, elle a presque cinquante ans. Presque. Ce mot contient tout son espoir, une flammèche qui brûle encore. Ce mot contient son ahurissement et le poison de l’interrogation. Mal de crâne, gueule de bois, jet qui décolle. A l’aube de cette nuit, innocente et touchante, elle s’éveille au monde et son regard oscille déjà entre l’hébétude et la question. Se racler la gorge lui arrache un gémissement. Le premier. Un halètement, elle constate l’obstruction de son nez. Gémissement. Les germes de la bronchite ont eu une moitié de siècle pour faire leur nid. Evidemment, cinq décennies et l’humidité a rempli son office : les vieilles pierres pleurent parfois. L’eau qui suinte sur les murs rappelle l’interminable écheveau des heures indémêlables. Temps perdu, temps inratable. Sauf par l’amour peut-être. L’amour d’un bel homme, le Prince. Une silhouette se détache devant la fenêtre : un costume moulant, vraisemblablement très seyant. Sur le jabot qui se détache net, le cristallin de la lumière s’enfonce dans les abîmes. Le jabot bouge, le jarret en arrêt. S’ensuit un craquement lancinant du parquet. D’un étirement à un hochement de tête, c’est la surprise de la Belle qui s’ébauche dans la moue de sa bouche : où suis-je, qui suis-je, quand, qui, pourquoi ? Baigné de la lumière printanière, le Prince altier et sauvage contemple les lointains. Sans inquiétude, avec beaucoup de décontraction, il attend le moment où il pourra, d’un mouvement de son athlétique silhouette, pivoter, s’avancer, admirer. Valse en trois temps. Conclusion sur un quatrième : embrasser. Le conte est réglé. Et sur ces quatre temps de la valse ébauché par le destrier, il l’emportera. Leur amour pourra alors à l’éternité se confier.
Quand la Belle s’éveille, l’étonnement le cède soudain à la peur croissante. Ses poumons cherchent l’air, goulûment le happent. Ses pieds cherchent la terre, avec avidité la tâte. Ses mains cherchent son corps, maladroitement le caressent. Avec prudence s’amorce l’extension du corps, les déploiements des membres alors que jaillit en vrille le vertige.
Pas de joie, pas de cris, pas de bruits. Le silence ouate les doigts du Prince, il s’impatiente. En se retournant, en jetant un simple coup d’œil en arrière, il aurait aperçu…
Dans l’aplomb du miroir en pied, elle s’aperçoit : la torpeur au fond des yeux. Suit la maigreur, le resserrement des chairs autour des muscles. Sur ses épaules dénudées, descendants timidement en rêches cascades des cheveux. Eux qui avaient la suavité de l’or, le temps les a paré d’un jaune poussin acide. Pour les autres, le temps a poursuivi son pèlerinage. Pour elle, il s’est figé, l’a égarée, perdue. La Belle n’est pas l’endormie. La Belle est l’oubliée. Non, son physique ne l’a pas rendue phtisique, en proie à des maux dont les marques apparaissent lorsque déjà la mémoire perd ses mots. Non, son corps n’est pas ravagé par le poids des années. Et les seules rides qui laissent leurs sillons sont celles des cauchemars et des tensions que son histoire dans les contes oubliera. Oui, engourdi son esprit l’est certainement, mais du fond des ans, il demeure vaillant. D’année en année, l’innocence s’est perpétuée. Le sommeil l’a, vie dans la vie, marquée de son illusoire existence.
Sortie des limbes, la Belle s’observe, sans se reconnaître. Mal réveillée, hagarde, la Belle se voit mal. Précédant les souvenirs tardant à remonter, elle se redécouvre. Sa vie n’est plus là, mais dans ses rêves. Une quinzaine d’années de réel. Trois fois plus de rêves.
Lui, sent ses fanfaronnades lui chatouiller la langue. Histoire de mieux la réveiller, badin, de son sac de charmeur baladin, il sort quelques fables tressées avec soin et brandit les étendards de l’Amour. En même temps, il pense à Yseult, qu’il a tendrement aimée, avant de la changer. A la belle cendrillon qu’il rejoindra de sitôt, aux fées qu’il rejoint en cachette. Sans jamais se retourner, sans jamais la regarder. Impatient d’aimer, impatient de déguster, canines au vent, mâchoire resserrée, bas-ventre en appétit. Gentleman chevalier, il s’apprête, enfin à se l’approprier.
Quand la Belle se réveille, il lui manque cinquante ans de sommeil. Cinquante ans de rêve. En avance, ce Prince va-t-il lui dérober ? En rêve, l’amour a de plus beaux atours, un parfum d’ambroisie, des ailes de colombe et une haleine d’extase. Ici l’amour sera d’abord le baiser du prince, et puis…
Lorsque de face le Prince apparaît, lorsque ses yeux se posent sur la Belle, le sablier commence à peine à mesurer les cinquante prochaines années.

errata: il faut lire "irratrapable" et non "inratable" et oubliez le "jet qui décolle"

Je dois vous quitter aussi ! de la paperasse à régler avant d'aller au dodo!
je commente demain matin !

super expérience, même si mon fils et mon diner m'ont occupé jusqu'à 22h10 !! donc soyez indulgents ;-)

Aegis: Oh putain...Mais c'est magnifique ce que tu nous as écrit là! Vraiment! Je suis bluffée, et en admiration totale devant un texte tellement soigné en si peu de temps.

Sahkti: J'aime bien la touche caustique, l'humour grinçant que tu as introduit dans ton texte. Ca lui apporte une saveur particulière.

Zou: Bon dialogue, mais beaucoup trop court à mon goût. On a peine le temps de sourire qu'il finit.

Loup: ah...le loup des grands jours. Excellente cette tranche de vie d'une bourgeoise coincée, et débauchée par un petit jeune. C'est une histoire vieille comme le monde, mais t'as su y faire et c'est très savoureux.

Mentor: Ah la la...t'as été le seul, je crois, à oser faire un happy ending, et en fait c'est plus du courage que de la molesse. Parce qu'oser un conte de fées, on peut dire ce qu'on veut mais c'est difficile de ne pas tomber dans les travers du gnangnan,c'est juste à point, romantique et léger.

Belle nuit à toi Charles! Et un grand merci de passer nous voir depuis chez toi pour l'exo!

Lileene: J'ai eu du mal à rentrer dans ton texte au début, mais en suite j'ai accroché, je saurais pas te dire pourquoi mais ton texte m'a plue.

Nothingman: Ton désabusé et désenchanté, un brin d'ironie, de l'amertume, ça donne un beau texte. Oui, en apparence anodin, mais je lui trouve beaucoup de profondeur, moi.

Krystelle: remonter à la création littéraire, t'es devenue l'égale de Baudelaire toi . Non, sans déc', je pense que t'avais pas trop d'idées et t'as su transformer un handicap en atout. Judicieux, comme idée.

Charles: Très émouvant, ton texte, sans tomber dans le pathos. Il y a une sorte de pudeur retenue qui donne les larmes aux yeux.

Serveur

— « Quand la Belle au Bois dormant se réveille, elle a presque cinquante ans » Mon Dieu, c’est quoi cette phrase. Sans blague y’a des types qui écrivent comme ça. Ça fait pitié vous trouvez pas ?
Elle ne répond pas. S’en fout royale. Elle a les yeux plongés dans un horizon qui se la joue émeraude combiné lapis-lazulie, horizon qui se la pète comme un sept heures du matin très loin du quotidien.
À des milliers de kilomètres.
Sous vos pieds.
Face à la plage.
Elle est en vacances.
Elle est sur transat et sur terrasse ensoleillé, tient un bouquin dans ses mains, en quatrième de couverture le début du roman comme leitmotiv : « Quand la Belle au Bois dormant se réveille, elle a presque cinquante ans »
Des ombres s’étalent, à la Poussin s’étirent, viennent mourir au bord du décor : piscine ; palmiers.
Une serviette blanche rejoint le sol, silencieuse.
Et moi qui la sers, parce que c’est ça mon boulot, je regrette de ne pouvoir la serrer tout à fait.
C’est drôle la vie, vous croisez une fille, elle vous plait, alors bien sûr vous imaginez déjà la suite : les galipettes, les regards ajourés, le collant des draps des nuits d’amour, les bronchites passées ensemble — pourquoi pas —, les cols à jabot — suis plus à ça près — les sourires aux matins.
Et tout ce qu’elle trouve à vous dire c’est : « Quand la Belle au Bois dormant se réveille, elle a presque cinquante ans ».
Sans prononcer un mot.
La vie…

Yali: J'aime vraiment. Ton écriture me touche tjs beaucoup, je ne sais pas si c'est le style ou les histoires en elles-mêmes. Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas: qui dit la première phrase? Le serveur ou la dame?

Je crois que tout le monde a posté. Merci à tous, c'était bien sympa de refaire un exo en direct et puis le thème vous a inspiré on dirait. Des textes différents les uns des autres et, à première vue, de bonne qualité.

Merci Sahkti pour cet exercice !
J'ai trouvé ça vraiment super bien :-)
Bravo à tous pour votre participation. Je lis et je commente demain !

Ouais c'était chouette

Krystelle a écrit:Ouais c'était chouette

Chez Laurette! -) J'ai pas dit chez Laurie!! -))

A demain pour les commentaires!

Allez, je peux pas m'empêcher de revenir lire, alors du coup, j'y vais de mes commentaires. C'est toujours ça qu'il n'y aura plus à faire demain! ;-)

Giny : Toi aussi tu as fait dans le conte de fée, finalement! Dans l’humour aussi. Et un peu grinçant! On est bien loin de Perrault! « Ca pue » le style Giny, j’aime bien! ;-)

Sahkti : Aïd Aïd Aïd Sahkti! :-) Quel déferlement! Encore une fois tu te défoules. Avec un humour vachard qui fait mouche. C’est ton style à toi en fait. Et c’est bien celui qui me fait rire. Et là, encore une fois. Pas mal. Comme Brassens et son gorille, moi j’aurais quand même opté pour le prince vieillissant que pour le cheval fringant, même si c’est pas ma tasse de thé!! :-))))

Zou : l’association d’idées entre le rêve d’une Belle qui se réveille à 50 ans et la retraite repoussée à 65 ans est subtile! Bons dialogues.

Lileene : « (je sais pas si vous, mais en général il est loin d’être chaste le baiser… bon d’accord, on serait déçues s’il l’était, donc oublions cette parenthèse aussi longue que foireuse) ». J’adore cette parenthèse aussi longue que pas mal! :-)) Alors finalement ton conte moderne, il se dirige tout droit vers le modèle de l’ancien, le vrai: Michel, beau prince lycéen boutonneux, va montrer à la narratrice aigrie son fier destrier, une 206 toute pourrite qu’il a rafistolée tant bien que mal… Allez va, va refaire le monde, ça sera toujours pareil!

Nothingman : hirondelle ou colombe? Je croyais que colombe c’était pour Kill! ;-) Désabusé ton petit texte. L’instit usé et en panne d’inspiration, ben ça t’a inspiré. Et c’est pas si mal!

Krystelle : Excellent! J’ai adoré! Tu as une imagination pas possible là. Cette idée de construire tout le texte à partir de cette phrase imposée. Et le placement de « jabot » est magnifique. « Une haleine de poney malade »! :-)). Et la chute inattendue. Super, Krystelle.

Charles : bravo pour ce beau texte en si peu de temps. C’est émouvant et très profond. Il y a quelque chose de fort là derrière. Très bon Charles.

Loupbleu : très beau et une belle écriture, vraiment. Le sujet est bien trouvé et parfaitement traité, avec juste ce qu’il faut de finesse et de suggestions, d’implicite. C’est très bon.

Aegis : Aegis tu as une plume superbe. On sent que tu aimes écrire, que les phrases te viennent naturellement avec un vocabulaire raffiné. J’ignore si tu as l’écriture facile, mais c’est l’impression que ça me donne. Un long et beau texte comme celui-là en si peu de temps, il ne faut surtout pas t’excuser car il en vaut le coup. Il y aussi là une profondeur évidente. Ta description de cette nouvelle naissance est d’une précision et d’un réalisme saisissants, bravo!

Yali : je suis très partagé sur ce coup. Je ne sens pas le plaisir d’avoir écrit, comme souvent par ailleurs. Bien sûr ton style est toujours là, présent. Mais je n’ai pas accroché. Une autre fois j’espère.

Et merci à notre Sahkti pour cette animation réussie!
Bonne nuit et à bientôt.

Si je compte bien (j'ai pas assez de doigts!), nous étions onze hier, pas mal! Encore merci

J'avais peur que le sujet n'inspire des textes très ressemblants mais je me suis trompée, l'imagination a joué son rôle et nous voilà avec plein de sujets différents. Tant mieux, parce que j'ai plein d'exos en réserve à vous proposer de temps en temps, dont certains, assez courts, me paraissent très drôles! :))

Giny: quel affreux personnage désabusé tu décris là! Y a pas à dire, c'est réaliste et on la visualise bien cette femme devenue laide. Une écriture tranchante qui colle bien au sujet, on sent que tu y a pris du plaisir.

Zou: c'est drôle et cruel à la fois, parce que ça colle à l'actualité belge récente et puis j'aime cette boucle de réveil à 50 ans et de retraite à 65. C'est court et vif, ça tient bien le format, tout y est en peu de mots.

Lileene: tu as le chic pour glisser de la nostalgie et de la mélancolie dans tes textes avec beaucoup de maturité, c'est quelque chose que j'apprécie dans ton écriture. C'est une fois de plus le cas ici et il y a quelques perles dans ton texte, qui est cynique et amusant.

Mentor: le conte romantique par excellence, une fin heureuse comme dans les dessins animés Me semble juste que c'est un peu saccadé par moments ou alors que ça va trop vite, ça aurait mérité d'être plus long, même si il est vrai que la taille du texte demandé ne s'y prêtait pas vraiment.

Nothingman: Un instituteur désabusé qui refait le monde tout seul dans sa tête. Il doit y en avoir plein des comme ça... Tu as habilement quitté le domaine du conte pour bifurquer vers autre chose, c'est bien vu. J'ai adoré la phrase avec le poisson Sushi qui pourra être nourri, c'est du vécu!

Krystelle: Excellent! Vraiment, j'ai savouré ton texte! Que d'imagination et puis une superbe idée que tu traites avec humour et une belle écriture. Plein de bonnes idées et le petit mot qui s'ajoute aux autres au fur et à mesure et qui fait mouche. J'aime cette vision du travail par l'écrivain.

Yali: je ne t'ai pas du tout senti présent dans ce texte. Tu nous as ressorti la bonne recette habituelle, les idées connues mais sans plus, pas vraiment d'originalité, un peu comme si tu l'avais fait parce qu'il fallait bien et puis voilà. Ce n'est pas mauvais mais ça ne me surprend pas, donc je suis un peu indifférente, désolée.

Loupbleu: Hahaha! Que ton texte sent le vrai! Plein de bons passages, c'est drôle et bien écrit, ça va droit au but, j'aime bien ça.

Aegis: comme Mentor mais dans un autre style, toi aussi tu as proposé un vrai conte de fée. Avec un vocabulaire recherché, des tournures de phrases travaillées, c'est certes dense mais ça se prête assez bien au sujet. Et puis la fin est porteuse d'espoir, un happy end différent de la tradition.

Charles: peut-être pas ce que tu as fait de mieux point de vue qualité de l'écriture, mais pour ce qui est de l'émotion, tout y est. Un texte que j'ai du mal à commenter pour raisons personnelles, mais tu dis bien tout, la vie qui prend aux tripes, le temps qui passe, qu'on rattrape sans vraiment y arriver et puis la fragilité qui rime aussi avec force.

Giny : un anti-conte un peu amer avec une pointe d’ironie en trame de fond. C’est plutôt bien vu mais je trouve le style peut-être moins soigné que d’habitude.

Sahkti : Ca grince comme j’aime. Toujours cet humour acidulé qui me file la bonne humeur. Et merci d’avoir épargné les lapins aux dépends des moutons

Zou : La bronchite et le jabot j’ai trouvé ça un peu « raccro ». Ton style est un peu moins vif que d’habitude mais l’idée du rêve est bonne et le clin d’œil final vraiment bien vu.

Lileene : Le coté à la fois vindicatif et désabusé de ton personnage est bien rendu. Je trouve juste que le ton choisi tend à devenir monotone sur la longueur. D’autre part, la thématique de la « célibattante » est un filon littéraire un peu classique qui aurait mérité un traitement peut-être un peu plus original. Pas facile, je sais...

Mentor : J’ai aimé le dialogue initial, l’humour et le décalage. Et à partir de « Voilà qu’il m’entraînait vers les jardins » j’ai moins accroché. Déjà, le passage soudain à l’imparfait m’a surprise. Et puis l’histoire devient trop alambiquée pour être traitée sur les quelques lignes qu’il te reste à écrire. D’autre part quelques tournures de phrases restent un peu chargées, celle-ci par exemple « Ce contact si doux me fit l’effet de la décharge électrique d’un orage silencieux et une vitalité depuis longtemps endormie me revint dans l’instant »

Nothingman : Bien vu l’idée de replacer la phrase imposée dans un exercice à phrase imposée ! L’histoire de cet instit itinérant devenu sédentaire est racontée d’une manière posée, agréable mais peut-être un peu trop sage.

Charles : Un texte aux accents nostalgiques. Les répétitions en début de paragraphe sonnent comme une litanie. J’aime bien aussi la progression du texte qui nous amène peu à peu vers l’espoir.

Loup : j’aime l’idée de la carte postale osée dans la vie de cette femme à l’histoire un peu trop sage mais ce texte-ci manque d’unité à mes yeux. En résumé, j’aime bien la trame mais me manque les liens. Et puis ça Loup : « comme un hélicoptère qui a la bronchite », tu pousses un peu là !!!

Aegis : Une belle plume par moment qui donne à tes images et aux sensations décrites une réelle force. Mais c’est comme si le temps qui t’était imparti t’obligeait à trop condenser, trop resserrer. Ca donne des tournures quelques fois redondantes (par exemple « l’interminable écheveau des heures indémêlables ») et une trame à l’apparence fouillie qui nuit à la qualité du texte.

Yali : Tout en poésie et tout en douceur… Oui c’est ça, je le trouve doux ce texte. Très.

Giny : Très bonne idée que ce conte inversé. Tu t'es bien amusée! Ce qui est drôle est bizarre à la fois c'est que j'ai toute de suite mis une image sur ton héroïne : celle de Malvira, une petite marionnette qui a fait les beaux (ou les laids) jours de la télé belge, laide, vulgaire et méchante, et qui a fait l'horreur des enfants et rigoler les plus grands. Et donc j'ai vraiment bien ri car ton texte correspond bien avec son univers. http://echo.levillage.org/267/images/5163.jpg

Sahkti : Deuxième texte lu et encore un conte de fée un peu vachard, plein de drôlerie. Ici aussi, j'ai mis un visage sur l'héroïne, sans doute du au fait qu'elle défend des animaux à la Débandade, alors que mon image c'est à la Madrague. Mais qu'est-ce que Brigitte Bardot vient faire ici?… -)

Zou : Tu y crois encore à la Belle au Bois dormant , toi? -)) Un texte court mais bon. Plein de drôleries sous fond de tensions sociales en Belgique…

Lileene : je dois t'avouer que pendant une bonne moitié du texte je me suis demandé où tu allais avec toutes ces digressions sur les contes et leurs conséquences. Mais tu conclus brillamment à la fin, tout en drôlerie. Un vrai petit théorème littéraire.

Mentor : Enfin, un conte , un vrai! Et qui évite les pièges du genre. Je me suis amusé en le lisant donc bien joué Mentor… j'y ai aussi senti un peu d'ironie! Me trompe-je?

Krystelle : Tu es parvenu à faire un texte méta littéraire, qui explore les processus de création. Du vrai direct. J'ai bien aimé toutes les réflexions qui amènent la ponte du texte. C'est drôle et juste à la fois.

Charles : Un texte poignant, qui fait réfléchir sur le sens de la vie. C'est dur mais ça dégage aussi plein d'émotions. Et un très bon style. Bienvenue dans la troupe!

Loup : Bonne idée que cette ménagère désespérée passant à la concurrence plus jeune. On se croirait vraiment dans la série! Toujours ce ton aigre-doux qui me plaît bien.

Aegis : J'ai bien aimé le fait de jouer sur les descriptions physiques et mentales suite au réveil. De belles tournures, de belles idées. Certaines phrases sont même poétiques…Peut-être encore un peu touffu. L'impression que parfois tu en rajoutes un peu alors que plus court, ça aurait été plus percutant.

Yali : Plus de tricheries grosses comme des maisons cette fois-ci!!! Et donc ton texte me plaît mieux que le précédent. J'ai bien aimé ses phrases sans verbe qui font respirer et les deux lignes de la fin. Sans prononcer un mot. La vie…"

Et je laisse le mot de la fin à Malvira : http://www.club-j.be/clipart/tshirtvtg.jpg.
Ainsi, vous voyez de quoi est capable la bête -)))))))

Problème avec le mot de la fin, je retente sinon tant pis : http://www.club-j.be/clipart/tshirtvtg.jpg

Nothingman1 a écrit:Mentor : Enfin, un conte , un vrai! Et qui évite les pièges du genre. Je me suis amusé en le lisant donc bien joué Mentor… j'y ai aussi senti un peu d'ironie! Me trompe-je?

De l'ironie? Mais c'en est truffé! Enfin, j'aurais aimé, au minimum, qu'on me félicite chaleureusement sur le jeu de mots hyper-fin que j'y ai glissé:
une bronchite à Besançon est autrement moins grave qu’une grippe à Vier-zon

Nothingman1 a écrit:Et je laisse le mot de la fin à Malvira : http://www.club-j.be/clipart/tshirtvtg.jpg.

Ca doit être à cause du point en fin de lien, juste après jpg que ça marche pas, non?

Mince Mentor, il était tellement évident que je l'ai pas vu -) . Bien joué en tous cas. Et oui, ce devait être ce satané point qui m'a fait chuter à ma chute. -)

mentor a écrit:
une bronchite à Besançon est autrement moins grave qu’une grippe à Vier-zon

Si, vu Mentor et ri. Tu as raison, rendons hommage aux calembours quand ils sont bons

Bon, je mettrai mes commentaires d'ici ce soir :)))
Krystelle, j'avoue en effet que, pour mon texte, le temps est toujours limite pour moi, que je le gère mal ;-)
Par contre, pour la trame, qu'entends tu par là? Parce que justement, il n'y a finalement presqu'aucune trame dans ce texte...

Krystelle a écrit:

mentor a écrit:une bronchite à Besançon est autrement moins grave qu’une grippe à Vier-zon

Si, vu Mentor et ri. Tu as raison, rendons hommage aux calembours quand ils sont bons

merci Krystelle! Ca me va droit au coeur, même si tu n'as apprécié QUE ça... ;-)

Aegis a écrit:Par contre, pour la trame, qu'entends tu par là? Parce que justement, il n'y a finalement presqu'aucune trame dans ce texte...

Ben j'en ai vu une de trame, enfin deviné plutôt mais peut-être me suis-je trompée.
1) La belle s'éveille
2) L'image du Prince à la fenêtre puis la valse
3) "L'étreinte"
4) Le miroir image du temps, poids des années
5) Point de vue du Prince, ses "conquêtes"
6) Conclusion, retour sur le baiser, jeu sur le temps

merci Krystelle! Ca me va droit au coeur, même si tu n'as apprécié QUE ça... ;-)

Rôôôôô Mentor, si tu lis de travers aussi! j'ai aimé tout le début je t'ai dit! Je le dis pas souvent que j'aime mais quand je le dis, je le pense!

Mentor, je dois confier ma bêtise, ô grande bêtise publiquement sur ce site! Figure-toi que quand j'ai lu cette phrase, j'ai trouvé tellement incongru de citer Vierzon dans un texte (j'ai rien contre Vierzon, mais bon...) que j'ai cherché où était le truc. Et diantre... j'avais point trouvé!Honte à moi! :))

Vi, Krystelle, tu as bien deviné...;))) tu vois, c'est une trame légère et qui n'est pas trop dur à dégager, si? :$ En fait, c'est clair que j'ai un premier jet trop dense, trop "obscur" pour un espace d'écriture réduit.

Sahkti a écrit:Mentor, je dois confier ma bêtise, ô grande bêtise publiquement sur ce site! Figure-toi que quand j'ai lu cette phrase, j'ai trouvé tellement incongru de citer Vierzon dans un texte (j'ai rien contre Vierzon, mais bon...) que j'ai cherché où était le truc. Et diantre... j'avais point trouvé!Honte à moi! :))

Ben... pourtant, spécialement pour les lecteurs comme toi - :-))))) - j'avais pris soin de mettre un tiret entre Vier et zon... ;-)

J'avais bien compris grippe aviaire mais me demandais ce que zon venait faire là...c'est une ville?

Giny a écrit:J'avais bien compris grippe aviaire mais me demandais ce que zon venait faire là...c'est une ville?

VIERZON oui, je sais pas où c'est mais Brel l'a dans une de ses chansons...

Jacques Brel
"T'as voulu voir Vierzon et on a vu Vierzon, t'as voulu voir Vesoul et on a vu Vesoul
... T'as plus aimé Vierzon, on a quitté Vierzon, t'as plus aimé Vesoul, on a quitté Vesoul...."
etc....
Chanson très très speed.

la valse à 1000 temps?

Giny a écrit:la valse à 1000 temps?

oui, ça doit être ça! J'ai juste trouvé quelques paroles sur google mais je ne suis pas allé plus loin pour le titre. Oui, sans doute. T'es calée... ;-)

Non , le titre de cette chanson est Vesoul tout simplement! -)

Nothingman1 a écrit:Non , le titre de cette chanson est Vesoul tout simplement! -)

Chuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut! Pour une fois que le grand Mentor s'abaisse à faire un compliment

Giny : Cynique. Mais que va devenir notre « belle » Aurore ? Je veux savoir la suite !
Sahkti : un conte désespérément moderne qui ne fait rêver du tout ! J’ai adoré la phrase « après tout le prince promis ne l'était plus et de toutes façons celui-là, il allait prendre la porte vite fait bien fait, il n'était pas écrit Port Salut, non pardon, Armée du salut sur son front. Et je m'égare encore... »
Zou : drôle mais peut-être trop court. J’ai eu l’impression que tu casais les mots imposés comme tu pouvais. C’est dommage parce qu’il y a des touches d’humour que j’ai bien appréciées.
Mentor : que c’est mignon ! Le dernier paragraphe est très beau et même si la morale est classique (la vrai beauté est à l’intérieur !!!), elle est bien rendue.
Nothingman : tu donnes envie d’être instit toi ! ;o) Bien trouvé ! J’ai bien aimé la fin.
Krystelle : J’ai bien aimé le fait de se moquer de ces livres fait pour être des best-sellers. C’est bien mené, mais j’ai moins aimé la fin, un peu trop brusque peut-être.
Charles : J’ai beaucoup aimé ton texte : une petite leçon de vie et de ce pourquoi on tient à elle.
Loup : Très amusant (on aimé toujours se moquer des bourgeoises coincées), surtout la dernière phrase « Elle est encore belle à quarante ans. Enfin, presque cinquante, mais avec son boa, elle paraît moins. »
Aegis : Belle écriture, très soignée. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ton texte et ce, même s’il est si mélancolique.
Yali : Je suis un peu passée à côté parce que je n’ai pas bien compris qui disait ou pensait quoi. Sinon à mon avis, le « la vie… » à la fin est de trop.

Giny : bravo pour la rapidité d’écriture. Quelques maladresses, notamment dans la concordance des temps qui disparaîtront sûrement si tu reprends ton texte « à froid ».
Par exemple : « depuis ses 16 ans, y en a aucun » pourrait devenir « il n’y en a aucun » ou« aucun n’a survécu ».
Pour ma part, je dirais que c’est plutôt pas mal mais qu’il manque peut être un brin d’originalité en plus ?!

Sahkti : Bien écrit comme d’habitude et une ambiance différente de ce que je connaissais de toi ! J’ai senti dans le ton du texte quelques petites bouffées « yaliesques » ! Sur la fin, j’ai bien reconnu une référence à la « réalité » mais j’ai du réfléchir un peu pour voir à qui tu pensais ! et … eureka, mais c’est bien sûr ! bien vu et ce dernier paragraphe rajoute un peu de mordant et de sens à l’ensemble.

Zou : super ! joli détournement de la contrainte, avec beaucoup d’humour, aucune faute de style … très réussi.

Lileene : bon, je laisse de côté les quelques maladresses dans le style ou l’orthographe dues à la brièveté du temps imparti. Sinon, je vais être direct, je n’ai pas accroché. Peut être parce que le sujet est tellement loin de moi … ça m’a semblé un peu trop « catalogue de lieux communs » … Peut être aussi parce que ton texte s’apparente plus à un essai qu’à un roman, c’est à dire plus à un ensemble de réflexion qu’à une histoire. Et moi, j’aime pas trop quand l’auteur expose directement ses pensées. Bref, pas accroché pour cette fois mais c’est juste un feeling personnel, et je suis sûr que d’autres auront aimé.

Mentor : Je suis partagé sur ton texte. Par instant, j’ai l’impression que ça décolle, le ton se forme et puis ça retombe et ça revient … je ne sais pas trop, j’aime le décalage, le côté second degré mais il me manque quelque chose … et voilà donc un commentaire très constructif :-$

Nothingman (enfin moi j’aime mieux l’appeler le shériff :-) de Nottingham ) : pas mal. Joli détournement de la contrainte. J’aime bien la fin du texte où le vocabulaire se fait plus imagé, moins sage.

Krystelle : héhé, Krystelle :-) comment dire ! j’ai l’impression que t’as un peu ramé, là ! pas trop d’inspiration non ? du coup, petite pirouette et hop, tu nous raconte cette non inspiration ? mais c’est joliment fait, écrit de manière fluide, simple et rehaussé d’une petite touche d’humour … pas mal le coup du sabot, euh jabot !

Charles : Mouais, pas joli joli ! ça passe pour cette fois parce que c’est ton premier live !

LoupBleu : pas mal du tout ! je n’aurais jamais pensé à tout ça rien qu’avec la phrase du début ! et déjà rien que pour ça, j’aime bien ! et puis, le style est impec donc bravo.

Aegis : c’est sûr que c’est joliment écrit. Le style est brillant, le vocabulaire riche. Tout sonne juste et pourtant, ça ne m’a pas séduit. Peut être une écriture trop classique (au sens « littérature classique » pas au sens « banal , commun ») pour moi. Ton texte m’a semblé un peu « lourd », chargé au niveau du style. Je préfère quand il y a une touche de folie, d’originalité, un petit décalage ou plus d’émotion …bref, très bien écrit, encore plus quand on a en tête la contrainte de temps, mais pas vraiment ma tasse de thé.

Yali : très court, ça ne t’a probablement pas occupé toute l’heure mais même en peu de mots, on apprécie le style, l’esprit, et tu éveilles l’émotion. D’ailleurs, je trouve qu’en général, celle que tu réussi le mieux à évoquer est précisément cette émotion amoureuse. Bref, j’aime, comme d’habitude …


C’était chouette ! très chouette ! vivement la prochaine fois !

GINY : Vraiment bien cette idée décalée ! Quelques imperfections dans le style, presque rien, surtout quelques virgules qui à mon avis manquent ? Cette façon ironique à mon avis te convient pas mal. Bravo pour cet exo !

SAHKTI : D’abord j’adore ce truc : « son coeur ne fit qu'un bond, son sang un tour, son membre un droit ». Et puis dans ce texte tu mènes très bien l’acidité du propos. Toujours de la folie !

ZOU : Vraiment malin la construction en parallèle. Les dialogues sont bien menés. Finalement c’est une bonne idée de ne pas le contextualiser, ça fait que le texte bref tient bien comme ça.

LILEENE : J’aime beaucoup ta réflexion dans le texte ! A un moment, le monologue intérieur tourne à la démonstration – comme si c’était un discours. Une suggestion : peut-être tu aurais pu entrecouper la monologue avec une description d’une fille qui se prépare ? Encore une fois, c’est une très bonne idée d’aller explorer dans ce sens.


MENTOR : Pas très emballé par le dialogue : des phrases trop longues et trop construites littérairement (ou pas assez pour que ça soit vraiment parodique).
« son regard bleu dans mes yeux. Je vis son amour s’y refléter comme l’océan absorbe les rayons d’un soleil couchant. Je m’y noyai. » : Trop cliché ou pas assez parodique. Dans l’ensemble je trouve qu’il n’y a pas un point de vue homogène, on ne sait pas trop exactement où on se trouve (bons sentiments, parodie, ironie, critique ?). Reste quelques bonnes trouvailles, jeux de mots, et un style enlevé.


NOTHINGMAN : Joli utilisation de petits détails très réalistes. Un peu plus de faiblesse ai-je trouvé pour la fin du texte, peut-être que ça aurait valu le coup de redonner un coup de projecteur dans la classe.

KRYSTELLE : Ca me toujours fait rire. C’est bien construit, le rythme du texte écrit et des commentaires est bon. Tu as une bonne façon d’aller loin dans l’ironie et que ça coule. Je crois que tu peux oser encore plus d’incorrection !

CHARLES : Très content de te voir participer à l’exercice. Bravo pour la rapidité ! Je trouve le style un peu trop pathos pour traiter un thème lourd. Je pense que pour le texte les idées sont bien vues, et d’une vraie sensibilité.

AEGIS : Quel vocabulaire ! C’est recherché, bien rédigé. Tu ne tombes pas dans les images toutes faites. Bref, je suis épaté par cette qualité et par les moyens considérables que tu sembles avoir.
Une suggestion : c’est que c’est à mon goût un peu riche. On a une sensation un peu figée, il manquerait peut-être un traitement original, plus percutant, inattendu… une suggestion : Peut-être tenter de malmener un peu la langue, et encore plus que la langue les idées ? C’était peut-être pas le sujet idéal pour tenter ça !
Félicitation pour cet exercice !

YALI : Comme une envie de soleil en ce moment on dirait ? Ce coup ci, un peu de réserve, je sais pas exactement. Peut-être qu’entre la tirade du début la suite, on a du mal à se situer ? J’aurais bien vu le discours sans réponse du serveur plus étalé entre les descriptions. N’empêche qu’il y a toujours quelque chose dans tes textes.

Nothingman1 a écrit:Giny : Très bonne idée que ce conte inversé. Tu t'es bien amusée! Ce qui est drôle est bizarre à la fois c'est que j'ai toute de suite mis une image sur ton héroïne : celle de Malvira, une petite marionnette qui a fait les beaux (ou les laids) jours de la télé belge, laide, vulgaire et méchante, et qui a fait l'horreur des enfants et rigoler les plus grands. Et donc j'ai vraiment bien ri car ton texte correspond bien avec son univers. http://echo.levillage.org/267/images/5163.jpg

Oui, c'est exactement ce que j'imaginais pour ma petite Horr..euh Aurore

A Charles et Yali: vous avez un peu la même opinion sur mon texte.... j'avoue que la situation est -elle- classique, les idées très très peu nombreuses.... Qu'entendez vous par "subvertir la langue" (pr Yali) ou, sortir de cette 'littérature classique"?
L'originalité peut venir soit du vocabulaire: donc soit utiliser des mots courants (là, je ne serais pas original), ou populaires (idem, c'est une solution courante). Je suis en quelque sorte bloqué par ce que je veux dire: je suis obligé de choisir les mots qui conviennent.... reste la syntaxe: des phrases nominales (c'est une solution de facilité), ou une syntaxe réinventée, avec des associations de mots originalles (ce qui est en fait mon style habituel mais que l'on trouve alors incompréhensible, trop torturé, trop original)

Bref, je suis donc tout à fait d'accord avec vos critiques, mais je voudrais une précision à saovir: le manque d'originalité est-il dans le style (vocabulaire, syntaxe) ou dans l'action, la situation, l'idée centrale?