Il est temps de passer à autre chose
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Procuste
Sober
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Il est temps de passer à autre chose
Bonjour. J'essaie de rédiger un texte plus long, peut-être quelques chapitres, en me basant sur des idées que j'ai eues en rédigeant des nouvelles que j'ai postées sur ce forum. Donc si vous m'avez déjà lu et que ce qui est écrit vous rappelle quelque chose, c'est normal. C'est une nouvelle expérience pour moi, et je ne suis pas un professionnel. Je sais que ça se tient, mais j'ignore si c'est bon. Voici le début.
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Je sais comment mon histoire va se terminer. Je sais comment elle a commencé. Mais je refuse de passer à autre chose. Je vais du début à la fin et de la fin au début depuis les cinquante dernières années en espérant que la fin va changer, mais elle ne change jamais. J'ai visité le milieu jadis. Ce que j'y ai trouvé m'a tellement plu que j'ai décidé d'y rester le temps d'une sieste. Au réveil, j'y ai rencontré la plus belle femme que j'aie jamais vue de ma vie. On a commencé à parler de tout et de rien ; le temps n'avait plus d'importance. J'ai décidé de rester en sa compagnie l'espace d'un moment. Puis deux. Puis trois. J'étais en route sur le chemin qui mène vers le début de la fin. Arrivé au bout de la ligne, je n’ai pas osé franchir la porte qui mène à une nouvelle époque de mon existence. J’ai plutôt décidé de faire demi-tour et de retourner sur mes pas jusqu'au début.
Je connais maintenant le trajet par cœur, ses raccourcis et ses embuches. Mais il mène toujours au même endroit. Au cours de mon périple, j’ai traversé un village peuplé de géants, des vers de terre qui vivent dans les airs, un enfant de plus de 30 ans et un lion parlant. Tous connaissent ma malédiction, et tous me disent que lorsque je serai arrivé à la fin du chemin, il me faut continuer ma route pour procéder à l’écriture de ma prochaine histoire. Je me refuse toujours à accepter la fin de celle-ci. Donc retour au point de départ.
La fin est peut-être inévitable, mais je peux toujours la retarder. Le temps, quand on ne l’a pas, on se le crée. J’ai donc saisi mes aiguilles et de la ficelle, et je me suis mis à en tricoter comme s’il n’y avait pas de lendemain. Depuis des jours que je n’ai pas cligné des yeux et que je fais aller mes doigts. Une semaine. Deux semaines. J’en suis maintenant à une année complète, puis dix. Mais ce n’est pas assez, car dix ans c’est vite écoulé. Il m’en faut plus. Plus d'années en compagnie de ma bien-aimée. Encore quelques années et j’arrête. J’ai maintenant cent printemps à ma disposition. Je ne vois plus la fin à l'horizon, je ne vois même pas son début. Cent ans à ne pas avancer et à toujours revivre les mêmes banalités.
Un jour, j’ai eu l’idée d’amener mon être aimé au bout du chemin. Si elle traverse la porte avec moi, peut-être pourra-t-on poursuivre l’écriture de notre histoire commune ? Lorsque nous sommes arrivés sur le pas de la porte, elle s’est arrêtée brusquement. Elle s’est approchée et m’a embrassé. Le temps d’un baiser, toute notre vie commune s’est mise à défiler devant nos yeux. Le premier emploi, la première voiture, la maison, le chien, la voiture qui écrase le chien, le deuxième chien, l’espace qui se crée et qui se transforme en fossé… Nous venons de revivre une dernière fois notre histoire en l’espace d’une minute. Nous séparons nos lèvres l’une de l’autre et nous nous regardons dans les yeux. Je m’éloigne lentement d’elle et je comprends qu’il ne reste qu’une fin logique à cette histoire bien remplie que nous venons de passer. Je décide enfin de mettre mes souvenirs de côté que je suis heureux d’avoir partagés avec cette femme si spéciale à mes yeux. Mais il est temps de passer à autre chose. Il est temps de voir ce que la vie a d’autre à me proposer.
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Je sais comment mon histoire va se terminer. Je sais comment elle a commencé. Mais je refuse de passer à autre chose. Je vais du début à la fin et de la fin au début depuis les cinquante dernières années en espérant que la fin va changer, mais elle ne change jamais. J'ai visité le milieu jadis. Ce que j'y ai trouvé m'a tellement plu que j'ai décidé d'y rester le temps d'une sieste. Au réveil, j'y ai rencontré la plus belle femme que j'aie jamais vue de ma vie. On a commencé à parler de tout et de rien ; le temps n'avait plus d'importance. J'ai décidé de rester en sa compagnie l'espace d'un moment. Puis deux. Puis trois. J'étais en route sur le chemin qui mène vers le début de la fin. Arrivé au bout de la ligne, je n’ai pas osé franchir la porte qui mène à une nouvelle époque de mon existence. J’ai plutôt décidé de faire demi-tour et de retourner sur mes pas jusqu'au début.
Je connais maintenant le trajet par cœur, ses raccourcis et ses embuches. Mais il mène toujours au même endroit. Au cours de mon périple, j’ai traversé un village peuplé de géants, des vers de terre qui vivent dans les airs, un enfant de plus de 30 ans et un lion parlant. Tous connaissent ma malédiction, et tous me disent que lorsque je serai arrivé à la fin du chemin, il me faut continuer ma route pour procéder à l’écriture de ma prochaine histoire. Je me refuse toujours à accepter la fin de celle-ci. Donc retour au point de départ.
La fin est peut-être inévitable, mais je peux toujours la retarder. Le temps, quand on ne l’a pas, on se le crée. J’ai donc saisi mes aiguilles et de la ficelle, et je me suis mis à en tricoter comme s’il n’y avait pas de lendemain. Depuis des jours que je n’ai pas cligné des yeux et que je fais aller mes doigts. Une semaine. Deux semaines. J’en suis maintenant à une année complète, puis dix. Mais ce n’est pas assez, car dix ans c’est vite écoulé. Il m’en faut plus. Plus d'années en compagnie de ma bien-aimée. Encore quelques années et j’arrête. J’ai maintenant cent printemps à ma disposition. Je ne vois plus la fin à l'horizon, je ne vois même pas son début. Cent ans à ne pas avancer et à toujours revivre les mêmes banalités.
Un jour, j’ai eu l’idée d’amener mon être aimé au bout du chemin. Si elle traverse la porte avec moi, peut-être pourra-t-on poursuivre l’écriture de notre histoire commune ? Lorsque nous sommes arrivés sur le pas de la porte, elle s’est arrêtée brusquement. Elle s’est approchée et m’a embrassé. Le temps d’un baiser, toute notre vie commune s’est mise à défiler devant nos yeux. Le premier emploi, la première voiture, la maison, le chien, la voiture qui écrase le chien, le deuxième chien, l’espace qui se crée et qui se transforme en fossé… Nous venons de revivre une dernière fois notre histoire en l’espace d’une minute. Nous séparons nos lèvres l’une de l’autre et nous nous regardons dans les yeux. Je m’éloigne lentement d’elle et je comprends qu’il ne reste qu’une fin logique à cette histoire bien remplie que nous venons de passer. Je décide enfin de mettre mes souvenirs de côté que je suis heureux d’avoir partagés avec cette femme si spéciale à mes yeux. Mais il est temps de passer à autre chose. Il est temps de voir ce que la vie a d’autre à me proposer.
Sober- Nombre de messages : 48
Age : 43
Localisation : Montréal, Canada
Date d'inscription : 16/09/2010
Re: Il est temps de passer à autre chose
Oui, comme la dernière fois, j'aime ; cela dit, je relève ceci que je trouve assez lourd :
"je comprends qu’il ne reste qu’une fin logique à cette histoire bien remplie que nous venons de passer. Je décide enfin de mettre mes souvenirs de côté que je suis heureux d’avoir partagés avec cette femme si spéciale à mes yeux"
"je comprends qu’il ne reste qu’une fin logique à cette histoire bien remplie que nous venons de passer. Je décide enfin de mettre mes souvenirs de côté que je suis heureux d’avoir partagés avec cette femme si spéciale à mes yeux"
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 61
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Il est temps de passer à autre chose
J'aime beaucoup cette idée des allers et retours dans le temps, ce temps que l'on tricote à son gré ou alors c'est ce qu'on se raconte. La vie nous laisse-t-elle le loisir de l'écrire à notre convenance ? Et si tout était déjà écrit ( euh je m'égare....)
Oui au vu de toutes les pistes de réflexion qui s'ouvrent , ce texte est très interessant. Et puis touchant.
C'est vrai que le thème du temps qui passe est émouvant de toute façon, mais vous avez une façon originale de le dérouler.
Oui au vu de toutes les pistes de réflexion qui s'ouvrent , ce texte est très interessant. Et puis touchant.
C'est vrai que le thème du temps qui passe est émouvant de toute façon, mais vous avez une façon originale de le dérouler.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Il est temps de passer à autre chose
Bizarre cette impression d'avancer à reculons... Si j'ai bien compris, il y aura une suite ; curieuse de voir comment ça va se passer parce que j'ai l'impression qu'on a fait le tour de la question. Non ?
Et sinon, cette phrase me semble bizarre : Nous séparons nos lèvres l’une de l’autre
En tout logique : "les unes des autres", très moche et anatomique.
Tout simplement : "Nous séparons nos lèvres"
Et sinon, cette phrase me semble bizarre : Nous séparons nos lèvres l’une de l’autre
En tout logique : "les unes des autres", très moche et anatomique.
Tout simplement : "Nous séparons nos lèvres"
Invité- Invité
Re: Il est temps de passer à autre chose
J’aime bien cette nouvelle version, elle semble plus apaisée, comme un jeu avec le temps, en le prenant sans plus se soucier de l’enjeu et de l’angoisse de le voir passer ou tourner en boucle.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: Il est temps de passer à autre chose
Entre narcissisme à tout-va et destin qui tourne en rond, le texte s'empêtre parfois dans un surplace qui ne le sert évidemment pas, même si l'idée d'aller de l'avant en se raccrochant au passé constitue sans doute le fil conducteur. Le procédé se remarque trop, au point de faire perdre à l'ensemble la fraîcheur comprise dans ce récit dramatique. Dès lors, ça devient un peu trop pesant à mon goût, désolée.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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