Je suis si petit
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Je suis si petit
Envie de crier.
Envie de casser.
Envie de tuer.
Envie de mourir.
Je te tuerais.
Toi mon père.
Toi qui me contrôle.
Toi dont j'ai peur.
Toi que j'insulte.
Comme si j'étais un grand!
Comme si j'avais le courage de te défier!
Comme si j'avais la force de te détrôner!
Je ne suis qu'un prétentieux.
Se croyant fort!
Ne m'écoutez pas, ne me regardez pas.
Laissez-moi dans ma souffrance.
Dans mon énervement.
Mon énervement si petit.
Si ridicule.
Un énervement si pitoyable.
Pour la chose si inutile
Qu'est ma personne.
Alors que des enfants meurent.
A cause de l'horreur que créent nos pères.
A cause de l'erreur dans laquelle sont nos frères.
Nous payerons. Tous!
Nous n'avons pas besoin de ta soumission.
Nous n'avons pas besoin de ta peur que tu déguises en force.
Nous n'avons pas besoin de moi.
Ils n'ont pas besoin de moi.
Je n'ai pas besoin de moi.
Je n'ai plus envie de moi
Envie de casser.
Envie de tuer.
Envie de mourir.
Je te tuerais.
Toi mon père.
Toi qui me contrôle.
Toi dont j'ai peur.
Toi que j'insulte.
Comme si j'étais un grand!
Comme si j'avais le courage de te défier!
Comme si j'avais la force de te détrôner!
Je ne suis qu'un prétentieux.
Se croyant fort!
Ne m'écoutez pas, ne me regardez pas.
Laissez-moi dans ma souffrance.
Dans mon énervement.
Mon énervement si petit.
Si ridicule.
Un énervement si pitoyable.
Pour la chose si inutile
Qu'est ma personne.
Alors que des enfants meurent.
A cause de l'horreur que créent nos pères.
A cause de l'erreur dans laquelle sont nos frères.
Nous payerons. Tous!
Nous n'avons pas besoin de ta soumission.
Nous n'avons pas besoin de ta peur que tu déguises en force.
Nous n'avons pas besoin de moi.
Ils n'ont pas besoin de moi.
Je n'ai pas besoin de moi.
Je n'ai plus envie de moi
Delaub Kian- Nombre de messages : 6
Age : 31
Localisation : Suisse
Date d'inscription : 19/11/2010
Re: Je suis si petit
Wouhhahouuuu!
Grosse faute d'orthographe ou plutôt de frappe je dirais...!
"Nous payeraont. Tous!" ----> "Nous payerons. Tous!"
Désolé pour ça!
Grosse faute d'orthographe ou plutôt de frappe je dirais...!
"Nous payeraont. Tous!" ----> "Nous payerons. Tous!"
Désolé pour ça!
Delaub Kian- Nombre de messages : 6
Age : 31
Localisation : Suisse
Date d'inscription : 19/11/2010
Re: Je suis si petit
Prose.
J'ai toujours écrit en prose...
J'ai toujours écrit en prose...
Delaub Kian- Nombre de messages : 6
Age : 31
Localisation : Suisse
Date d'inscription : 19/11/2010
Re: Je suis si petit
Oui l'orthographe et moi, ce n'est pas la meilleure des relations de couple, mais j'essaie de m'améliorer!
Encore désolé, je comprends que cela puisse irriter quelques personnes..
Encore désolé, je comprends que cela puisse irriter quelques personnes..
Delaub Kian- Nombre de messages : 6
Age : 31
Localisation : Suisse
Date d'inscription : 19/11/2010
Re: Je suis si petit
Difficile de commenter ce cri de rage désespéré... Quand cela touche de près au vécu, tout commentaire sur la forme risque d'être mal reçu.
Invité- Invité
Re: Je suis si petit
difficile en effet de commenter ce texte tant il parait personnel. Mais on va essayer quand même.
Le problème selon moi, c'est qu'ici le lecteur s'aperçoit d'un cri de douleur et de haine, un cri a l'état brut.
Un cri ne saurait faire une chanson, on est d'accord ? Un cri ne peut pas faire non plus un texte littéraire. Il faut essayer maintenant de conserver intact l'émotion, mais de la transformer en quelque chose d'artistique. Et pour cela, tu dois prendre maintenant la position du lecteur qui découvrira ton texte : que va-t-il comprendre ? Pourquoi va-t-il apprécier ? (parce que c'est le but du jeu, d'être apprécié, pas forcément de tout le monde, mais au moins de certains)
Si tu veux provoquer l'empathie des lecteurs, tu dois, reciproquement, faire la même démarche envers ton lecteur. Sinon, on ne verra qu'un cri d'un gosse adressé à son père et le lecteur aura l'impression d'être en trop, dans une situation gênante, de la même manière qu'un cri sans musique nous donnera envie de nous boucher les oreilles.
Le problème selon moi, c'est qu'ici le lecteur s'aperçoit d'un cri de douleur et de haine, un cri a l'état brut.
Un cri ne saurait faire une chanson, on est d'accord ? Un cri ne peut pas faire non plus un texte littéraire. Il faut essayer maintenant de conserver intact l'émotion, mais de la transformer en quelque chose d'artistique. Et pour cela, tu dois prendre maintenant la position du lecteur qui découvrira ton texte : que va-t-il comprendre ? Pourquoi va-t-il apprécier ? (parce que c'est le but du jeu, d'être apprécié, pas forcément de tout le monde, mais au moins de certains)
Si tu veux provoquer l'empathie des lecteurs, tu dois, reciproquement, faire la même démarche envers ton lecteur. Sinon, on ne verra qu'un cri d'un gosse adressé à son père et le lecteur aura l'impression d'être en trop, dans une situation gênante, de la même manière qu'un cri sans musique nous donnera envie de nous boucher les oreilles.
Invité- Invité
Re: Je suis si petit
Ne m'écoutez pas, ne me regardez pas.
Laissez-moi dans ma souffrance.
-> je crois que si tu dois réécrire ce texte, cette phrase serait un bon point de départ, puisque c'est tout le paradoxe. Tu nous ordonne de ne pas t'écouter et en même temps tu nous fais lire. Là, il y a une idée très très intéressante à développer.
D'autre part, tu débute sur un cas personnel et finis sur "nous", comme s'il s'agissait d'une généralité. Là aussi, c'est à développer (ou pas), mais dans l'état, tu es "entre deux idées" et ce n'est pas vraiment abouti.
Je te souhaite bonne chance, pour tout. pour l'écriture et aussi pour le reste
Laissez-moi dans ma souffrance.
-> je crois que si tu dois réécrire ce texte, cette phrase serait un bon point de départ, puisque c'est tout le paradoxe. Tu nous ordonne de ne pas t'écouter et en même temps tu nous fais lire. Là, il y a une idée très très intéressante à développer.
D'autre part, tu débute sur un cas personnel et finis sur "nous", comme s'il s'agissait d'une généralité. Là aussi, c'est à développer (ou pas), mais dans l'état, tu es "entre deux idées" et ce n'est pas vraiment abouti.
Je te souhaite bonne chance, pour tout. pour l'écriture et aussi pour le reste
Invité- Invité
Re: Je suis si petit
Merci beaucoup vincent M. pour ton commentaire, je sens que cela va beaucoup m'aider.
Et au passage, le "père" que j'utilise ne représente pas mon père en tant que tel, il représente quelque chose d'abstrait, comme par exemple Dieu pour ceux qui y croient, le gouvernement, la société. Moi-même j'ai mes propres représentations de ce mot dans ce texte.
Mais il est vrai que le lecteur peut et va dans sa lecture sûrement l'interpréter dans le premier sens, et c'est une chose que je ne m'étais pas rendu compte lors de l'écriture.
Bonne continuation!
Et au passage, le "père" que j'utilise ne représente pas mon père en tant que tel, il représente quelque chose d'abstrait, comme par exemple Dieu pour ceux qui y croient, le gouvernement, la société. Moi-même j'ai mes propres représentations de ce mot dans ce texte.
Mais il est vrai que le lecteur peut et va dans sa lecture sûrement l'interpréter dans le premier sens, et c'est une chose que je ne m'étais pas rendu compte lors de l'écriture.
Bonne continuation!
Delaub Kian- Nombre de messages : 6
Age : 31
Localisation : Suisse
Date d'inscription : 19/11/2010
Valeur ajoutée.
Oui, il y a indéniablement ce que Christian Vander appelle, à sa façon "Le cri", cet élan vital, profond, primal même, selon la terminologie de Janov, qui émerge d'un être humain et se tend, en vibration concentriques, vers les autres. Un peu comme dans le tableau de Munch, du même nom.
Il y a là un matériau brut et universel. Brut parce que sans doute un travail d'élaboration secondaire ( pour parler comme Freud, et tant d'autres après lui ) est nécessaire pour sublimer, transcender cet élan, le canaliser et, ce faisant ( du moins, je me plais à le croire ), lui donner encore plus d'impact meurtrier. Universel, car nous sommes tous des graines ayant poussé sur la surface de cette terre, n'ayant pas demandé à venir au monde et confrontées très tôt à la croissance d'autres graines, pas toujours bienveillantes. Homo homini lupus...
Ce qui nous intéresse ici, c'est, évidemment, la souffrance sous-jacente et l'émotion qui perle comme une goutte de sang après une piqure ( à la façon de Blanche-neige, dirons-nous ). Mais compliqués que nous sommes, nous, homo sapiens sapiens, nous mettons des critères pour reconnaître et accepter cette souffrance, lui donner une valeur.
Je vais citer de mémoire ( pardon pour les approximations ) encore Vander, il s'agit de musique mais on peut le transposer en littérature : "Si je parlais de ma souffrance, les autres m'écouteraient et diraient à la fin, "mon pauvre vieux, tu en as bavé", et ça n'irait pas plus loin. Si je parle de LA souffrance, alors tous se sentent interpellés et peuvent se reconnaître dans le cri que je pousse". Je crois que l'essentiel est là : poser comme une pierre ce qui fait problème, mais il faut que la pierre soit massive, taillée de façon intéressante, qu'elle présente une sorte de "valeur ajoutée". Et là, on joint l'universel non pas simplement sur le plan de la souffrance, qui est hélas commune à tous et si répandue, dans ce monde globalement assez hostile. On joint l'universel parce que là, on peut toucher quasiment tout le monde, ou en tous cas beaucoup de gens, en les interpellant à travers un objet transitionnel ( encore comme disent les psys ), une œuvre, un quelque chose d'extérieur à moi mais qui me reflète et peu toucher les autres, car assimilable par eux.
C'est très difficile, c'est comme tailler un diamant. Le diamantaire qui se rate sait que sa pierre a perdu de la valeur. Celui qui réussit à lui donner la forme parfaite en fait un joyau.
Bon courage ! Tu as là un matériau puissant, la rage, la colère, la douleur, une palette d'émotions qui n'a pas fini d'interpeller, et pour cause, ce pauvre Sapiens Sapiens, si fier de son savoir qu'il l'énonce doublement, trimballe avec lui tant de casseroles...
A suivre, j'espère...
Ubik.
Il y a là un matériau brut et universel. Brut parce que sans doute un travail d'élaboration secondaire ( pour parler comme Freud, et tant d'autres après lui ) est nécessaire pour sublimer, transcender cet élan, le canaliser et, ce faisant ( du moins, je me plais à le croire ), lui donner encore plus d'impact meurtrier. Universel, car nous sommes tous des graines ayant poussé sur la surface de cette terre, n'ayant pas demandé à venir au monde et confrontées très tôt à la croissance d'autres graines, pas toujours bienveillantes. Homo homini lupus...
Ce qui nous intéresse ici, c'est, évidemment, la souffrance sous-jacente et l'émotion qui perle comme une goutte de sang après une piqure ( à la façon de Blanche-neige, dirons-nous ). Mais compliqués que nous sommes, nous, homo sapiens sapiens, nous mettons des critères pour reconnaître et accepter cette souffrance, lui donner une valeur.
Je vais citer de mémoire ( pardon pour les approximations ) encore Vander, il s'agit de musique mais on peut le transposer en littérature : "Si je parlais de ma souffrance, les autres m'écouteraient et diraient à la fin, "mon pauvre vieux, tu en as bavé", et ça n'irait pas plus loin. Si je parle de LA souffrance, alors tous se sentent interpellés et peuvent se reconnaître dans le cri que je pousse". Je crois que l'essentiel est là : poser comme une pierre ce qui fait problème, mais il faut que la pierre soit massive, taillée de façon intéressante, qu'elle présente une sorte de "valeur ajoutée". Et là, on joint l'universel non pas simplement sur le plan de la souffrance, qui est hélas commune à tous et si répandue, dans ce monde globalement assez hostile. On joint l'universel parce que là, on peut toucher quasiment tout le monde, ou en tous cas beaucoup de gens, en les interpellant à travers un objet transitionnel ( encore comme disent les psys ), une œuvre, un quelque chose d'extérieur à moi mais qui me reflète et peu toucher les autres, car assimilable par eux.
C'est très difficile, c'est comme tailler un diamant. Le diamantaire qui se rate sait que sa pierre a perdu de la valeur. Celui qui réussit à lui donner la forme parfaite en fait un joyau.
Bon courage ! Tu as là un matériau puissant, la rage, la colère, la douleur, une palette d'émotions qui n'a pas fini d'interpeller, et pour cause, ce pauvre Sapiens Sapiens, si fier de son savoir qu'il l'énonce doublement, trimballe avec lui tant de casseroles...
A suivre, j'espère...
Ubik.
Re: Je suis si petit
j'ai peur de dire désagréable pour le lecteur normal, lui qui cherche de nouvelles sensations. Je vois que de la colère et de la haine et sa casse le lien qui pourrais m'aider à entrer dans le texte.
Cappuccino- Nombre de messages : 5
Age : 32
Date d'inscription : 04/11/2010
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