Insomnie en Laponie

Ce soir-là je ne dormais plus je sais j’connais les insomnies
Ce soir-là j’avais froid aux mains froid de t’savoir en Laponie
Mais j’espérais à t’avoir chaud j’errais en moi vers la Costa Brava
Je te promets j’décolle juste à penser à toi sans verre de calva

Mes pensées s’échappent en gagnant les toits
Elles gagnent de la hauteur en allant vers toi
Rien ne nous séparera même les séparations
En une vie plurielle belle de toutes les scansions

Et je sais que tout est acquis et rien ne demeure
Et tout change sans frein et tout reste sans qu’il meure
Et tu m’aimes en secret que je le chante n’a plus d’attraits
Enfin nous aimerons tout carré ou tout rond tout d’un trait

A peine touchai-je tes lèvres à peine goûtai-je tes doigts
De ma douceur adoucit tes déjà douces lignes je te le dois
A peine des siècles à peine des années-lumière nous séparent
A grand-peine le temps et l’espace de nos manques se parent

Tu figures en tête de mon annuaire universel en tête de pont infinie
Depuis la naissance de l’univers soit bon soit honni tu statues sur ma vie
Tu peinturlures les comètes et les anneaux les étoiles et les Panini
Depuis la marchande de fruits jusqu’au tabac du coin sans vis-à-vis

Enfin je m’endormis enfin je l’ai cru dans la pénombre où tu fus
Des voiles s’engourdirent de mes yeux brillants de rêves confus
Merveille trésor tu vivras en mon cœur un éternel été
Pareille aux plus beaux présents de tous les Noël fêtés

Une grande tendresse dans un rien de détresse. Ou plutôt l'inverse : un brin de détresse dans un rien de tendresse. J'ai été touché par ce texte retenu à travers une certaine sienne exubérance.Une petite profusion qui tend à sourdre et s'épancher. En particulier apprécié ce passage :

Celeron02 a écrit:
Et tu m’aimes en secret que je le chante n’a plus d’attraits
Enfin nous aimerons tout carré ou tout rond tout d’un trait

Si de plus c'est Celeron qui nous parle du carré tout rond...

A mon avis cependant une petite faiblesse dans "l'annuaire" et dans le bon/honni de :

"Tu figures en tête de mon annuaire universel en tête de pont infinie
Depuis la naissance de l’univers soit bon soit honni tu statues sur ma vie".

Puis finalement les syncopes genre j'connais, j'décolle ne me semblent rien apporter d'autres que des butées même si elles nous indiquent qu'Il lui parle voir qu'il s'adresse un instant à une bouteille un peu vidée : les vers longs (auxquels Celeron ne nous avait pas habitués) passent très bien, même hétéromètres, avec les Je entiers.

J'aime bien le renvoi entre Figure et Statue, clin d'oeil gréco-latin sur l'icône de toi... (figura]http://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?p=667[/url]

bien entendu " VOIRE qu'il s'adresse"

(merci !) promis, j'essaierai à nouveau le vers long... mais si cela ne dépendait que de moi...