De la vie en peau de rêve

De la vie en peau de rêve

La vie noire tisse sa toile, emmaillote ses appâts d’une pelote serrée de fils désamourés.
Un cœur-noyau bat dans chaque cocon, il irradie mais personne ne le remarque.
L’ermite inconscient, tout à son repli, s’efface à la vue, laisse sa flamme décroître et son être s’assécher.
Les petites chrysalides enferment des corps matures - en réduction - que l’absence de perspectives heureuses a étiolés.
C’est l’épanouissement vers le monde in-vernal, l’absorption par le néant.
Faut-il attendre qu’un ange épuisé de patience vienne dérouler les longs rubans qui aliènent l’homme aux douleurs multiples ?

Libérer le souffle dans un élan

Le rêveur délivre lui-même l’homme de son cauchemar, il dissout la vision, en lui elle pénètre par la porte du diaphragme.
Une inspiration ; il l’intègre. Une expiration, elle s’échappe filtrée.

La peur n’éclot pas, elle ne prend pas la forme de la pensée

La sensation de peur se laisse glisser sur la vague de la respiration, un doux rythme ondulatoire.
Sur l’espace océanique de la vie, l’homme éveillé guette les signes de Terre, seul à la barre, il vogue vers sa destinée.
Il est son propre sémaphore sur la peau nue de la nuit.

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La première partie me fait immanquablement penser à ce roman de Carole Martinez, "Le coeur cousu" (dont, soi dit en passant ,la mièvrerie du titre cache une saga somptueuse).400 pages qui seraient condensées dans tes phrases! J'aime cette thématique.
La seconde partie est différente, la dernière encore; savoir s'il faut chercher le lien entre les trois est du domaine du lecteur, personnellement j'apprécie ce flottement où la logique n'est pas forcément convoquée, cette errance légère, à la poursuite du sens-papillon, entre monologue, discours et poème .
C'est peut-être ta marque de fabrique, car en lisant tous tes textes à la suite j'ai ressenti une grande cohérence. Ta musique se lève.

Polyxène je t'aime ! ^^
Le coeur cousu est génial (et son auteur aussi, d'ailleurs je lui dirais que j'ai trouvé un autre lecteur qui parle de son livre, elle sera contente).

Je trouve qu'il y a beaucoup de replis dans ce texte

ah, salut Rêvelin
on devrait ouvrir un fil ( !) sur ce roman pour ne pas polluer celui de Carmen.

Carmen, si tu lis ce roman (mais c'est peut-être déjà fait), tu vas y trouver des résonances avec tes poèmes.

Non je ne connaissais pas. Je suis allée voir sur Google ; effectivement un passage me renvoie au style que je prends lorsque je démarre un texte en prose poétique inspiré par des réminiscences oniriques. Je lirai ce livre, j'espère y découvrir un univers en harmonie avec le mien (dans ce cas la lecture devient un instant-bonheur) et remarquer néanmoins que cela n'enlève rien à ma touche personnelle.
L'écriture m'est venue si subitement que je crains parfois d'écire (ou de ressortir bien involontairement) des choses qui ont déjà été dites et lues. Voilà une belle occasion de vérifier si mes appréhensions sont fondées...et de constater que je ne fais pas fausse route quand ce style s'impose et me surprend (je doute beaucoup de moi quand je lis mes productions).

Merci.