ELECTIONS : J'en rêvais depuis tout petit...

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Mesdames et messieurs, vive la France, vive la Rép…., non, vive la Nation et merci de m’avoir apporté vos voix !
Oui, j’aime vos voix, toutes vos voix. Celles qui étaient allées à mon ex-nouvel ami Bayrou et celles qui me viennent de mon vieil ennemi Le Pen. Toutes, je vous dis.

Je vous ai fait des promesses, tout plein, et je vais les tenir, je vous le promets.

Mais chaque chose en son temps.

La France, elle m’a tout donné. Oui, depuis que je suis tout petit. Et maintenant que je suis toujours tout petit, je vais tout lui rendre, tout. Sauf ce que j’ai mis à gauche, euh… de côté.

- Quoi ? Mais non Cécilia, j’ai rien dit, c’est une façon de parler, de l’humour. Ils comprendront.

Excusez-moi. Où j’en étais ? Ah oui… Pour l’heure je m’en vais parfaire mon bronzage à Porto-Vecchio dans la villa gentiment prêtée par mon ami Christian Clavier. Pour attendre le 16 mai, le vrai grand jour de mon investiture officielle.
D’ici là j’aurai eu le temps de faire modifier à ma taille le costume qui m’est destiné et raccourcir de 70 centimètres l’écharpe tricolore. Cécilia a déjà fait fabriquer sur mesures le petit tabouret sur lequel je dois monter pour le cliché qui devra être accroché dans toutes les mairies.
Toutes mes paires de chaussures sont à l’usine, histoire d’y intégrer des talonnettes invisibles. Pour les photos, je vous dis. Pour quand je devrai serrer la main à des gens normaux quoi.
Et comme je suis un homme prévoyant, j’ai déjà établi la liste de mon futur gouvernement. Comme ça je pourrai vraiment me reposer en Corse. Alors je vous la livre en avant-première, histoire d’en discuter entre vous et d’arrêter de répondre dans les sondages que vous êtes à 57 % mécontents du résultat de cette élection… Ben oui quoi ! Si vous étiez pas contents, fallait voter Ségo ! Que je respecte cela dit. Beaucoup. Oui je respecte M’ame Royal. Elle n’est pas arrivée là où elle est par hasard. Mais je m’égare. Passons à mon staff opérationnel.
Tout d’abord je tiens à vous faire remarquer la parité parfaite dans sa composition. J’ai eu un peu de mal à trouver des femmes compétentes mais bon, ça devrait rouler.

Alors voilà :
Le Premier Ministre : ça commence fort, y en aura pas ! Car je commencerai par abroger la loi idiote de ce fainéant de Raffarien sur le cumul des mandats. Ce qui me permettra de jouer le rôle de Président, de Premier Ministre, de vice-Premier Ministre, de Secrétaire Général de l’Elysée, de Président du Conseil Général et Député des Hauts-de-Seine, de Sénateur-Maire de Neuilly, et j’ajouterai bientôt Président Honoraire du MEDEF avec mon frère Guillaume, et j’en oublie.
Car oui, je trouve honteux qu’un type comme Chirac soit obligé de squatter le petit appart minable d’un ancien copain libanais et doive vivre avec tout juste 30 000 euros par mois. Après tout ce qu’il nous a fait, vous a fait, m’a fait !
Moi je cumulerai les fonctions et j’accumulerai les revenus. Même pas honte. Je vous ai promis le plein-emploi, vous l’aurez ! Notez juste que le plein-emploi pour moi c’est quand même 5 ou 6% de chômage. Faut pas exagérer, si y a plus de chômeurs on devra virer les milliers d’employés des ANPE, de l’UNEDIC etc. Faut rester cohérent.
Vous le savez, je suis un battant, un gagneur, un bosseur, un lève-tôt. Comment je fais ? Je fais. Comment j’ai jamais l’air fatigué ? Je vous livre quelques vers que je fais miens et dont je vous laisse chercher l’auteur :

« Savoir qu’on est le chef, savoir qu’on est la source,
Aider une existence à continuer sa course.
Et pour cela se battre à s’en user le cœur,
Cette fatigue là Monsieur, c’est du bonheur

La fatigue Monsieur est un prix toujours juste,
C’est le prix d’une journée d’efforts et de luttes,
C’est le prix d’un labour, d’un mur ou d’un exploit,
Non pas le prix qu’on paye, mais celui qu’on reçoit. »

Mais trêve de culture à deux sous, revenons aux choses sérieuses.
Voici donc un aperçu de ma future équipe de choc. Elle est encore incomplète mais c’est un excellent début, jugez-en :

Au ministère du travail : Doc Gynéco
A l’information : un binôme Jean-Pierre Pernod - Arlette Chabot
Au Commerce Extérieur : Johnny Hallyday
A l’Intérieur : on verra plus tard
A l’Extérieur : on verra après
Au Milieu : Yvan Colonna, sous tutelle de Charles Pasqua
A la Défense : le Général Rondeau
A la Santé : Rika Zaraï
En prison, pardon ! AUX Prisons : Bernard Tapie
A la Culture : Arthur

Pour le reste je finirai au retour de Corse, j’aurai l’esprit plus reposé…
Mes chers concitoyens je vous souhaite un joli mois de mai. Ne vous affolez pas si, à la place du muguet, vous voyez fleurir des radars supplémentaires par centaines et des camionnettes bleues par milliers. C’est juste que les promesses, va falloir les financer, et ma foi, je pose mon stylo et une question : où on va les trouver les sous ? C’est sûrement pas chez les pauvres à pied ou les vieux en chaise roulante, pas vrai ?
Vive la Nation, vive mon quinquennat !

Avec Rika Zaraï à la santé, on est sauvé !
Plus sérieusement, ce texte fait sourire (jaune) et le message passe clairement. Tu nous livres ici à travers des clins d’oeil aux propos de notre futur Président et à sa campagne électorale une vision critique de la politique telle qu’elle sera menée.
Il me semble malgré tout que la satire aurait pu être plus percutante si le sarcasme avait été davantage ciblé sur l’essentiel et mené d’une manière peut-être plus fine, moins explicite. Les allusions à la taille du personnage sont amusantes mais presque redondantes. Il y a tant à dénoncer et je regrette un peu que tu te sois attardé sur des aspects un peu faciles.
Et sinon, Robert Lamoureux, ça c’est de la vraie poésie :-)

J’ai toujours un peu de mal avec les satires… cependant ton texte est drôle, l’intention bien rendue et les contraintes respectées.

Plein de bonnes idées, un ton caustique pour débuter puis il me semble qu'il y a une couche en trop, une lourdeur un peu inutile, comme si tu avais voulu trop en dire, tartiner à nouveau... ça enlève une part de subtilité au texte. Mais ça reste tout de même drôle (et pathétique pour le personnage principal).
Sans compter que Cécilia, hum, sera-t-elle là? That's the question!!
En tout cas, marrant comme le nabot a inspiré cet exo Elections de manière quasi générale :-)

Je rejoins l’avis de Sahkti pour la couche en trop. C’est faire simple qui est compliqué, toujours, et toujours écrivant il faut garder cette idée-là en tête. Les iléens tous des je-prends-la-vie-comme-elle-est-douce-et-compagnie :-)

La satire que tu as écrite est pleine de choses amusantes !
Ca part un peu dans tous les sens, et du coup ça perd son côté politiquement subversif. Je trouve aussi qu'il y en a un peu trop (mais c'est vrai qu'il y en a tellement à dire, c'est tentant...).

"Techniquement", tu utilises le "je", mais c'est comme une satire écrite de l'extérieur, il n'y a pas la justification du personnage qui parle (l'effet rhétorique que Sarko maitrise à merveille).

Je me permets de me lancer, pour donner un exemple (avec justification sarkozienne en italique):

Je ramènerai le plein-emploi, enfin 5 ou 6% de chomage, pour ça il suffit de radier les fainéants, de mettre en invalidité les incapables, comme Blair, et de foutre le reste en taule, comme Bush. Pourquoi me le reprocherait-on, les Etats Unis sont une grande démocratie !

Le problème étant que ça donne un ton plus "sérieux" que ton texte (ça fait plus peur aussi ?) :-)


Voilà, un peu dense, un peu de "trop", mais plein d'idées amusantes !

Ha mince Loup! Un instant, j'ai cru que Sarko t'avait piqué ton pseudo :-)))

Pas mal, cette idée, Mentor. Ca pique juste, mais ça dit trop que ça pique, c'est vrai.
J'ai apprécié, néanmoins, cligné, souri, approuvé. Il ne pouvait en être autrement.
:-)

Au ministère du travail : Doc Gynéco
A l’information : un binôme Jean-Pierre Pernod - Arlette Chabot
Au Commerce Extérieur : Johnny Hallyday
A l’Intérieur : on verra plus tard
A l’Extérieur : on verra après
Au Milieu : Yvan Colonna, sous tutelle de Charles Pasqua
A la Défense : le Général Rondeau
A la Santé : Rika Zaraï
En prison, pardon ! AUX Prisons : Bernard Tapie
A la Culture : Arthur

T'a oublié un ou deux ministres :
Au sport : Basile Boli
A la justice : Juppé ...
Je suis déçu, j'espérais Mireille Matthieu à la culture et Pascal Sevran à l'extérieur ... et au CSA : Montagné ... porte parole du gouv : séguela ...

Je lis seulement les exos maintenant et je vois qu'on est tous dans le même état ... C'est tout de même marrant qu'on se retrouve tous relativement proches au niveau politique !

bravo Mentor,j'apprécie beaucoup ton texte!!!

Je suis d'accord sur le fait qu'à un moment, il y a un peu de "trop"
Cela dit, ça fait sourire, c'est clair, et ça fait du bien, même si des fois, j'aurais aimé que tu piques là ou ça fait encore plus mal, que tu ailles plus loin dans la satire! Tu commences bien à la fin, faudrait continuer sur ce chemin :0)

Il faut saluer, tout d'abord le style caricatural très maîtrisé qui montre bien (quoiqu'exagérément) le caractère très particulier de notre président.


En revanche je regrette d'avoir découvert ce coin d'écriture engagée anti-sarko car si je partage - plus ou moins - votre point de vue, à vous écrivains, sur l'invitation au travail excessif et au carriérisme, je m'esclaffe en lisant les autres attaques...

Je vous croyais plus pertinents, ô écrivains, et je m'garde mon argumentation qui, je l'souligne, ne tombe ni dans le fanatisme pro-sarko ni dans celui de l'ultralibéralisme.

La forme du discours est bien trouvée et offre beaucoup de possibilités.

Merci, Ô Grand Charlemagne, de ce commentaire étoffé !
Esclaffe-toi tant que tu veux, c'était le but du jeu.
Tu sais, il s'agissait ici de répondre à un appel à textes que tu trouveras là :

http://vosecrits.com/Forum-vos-ecrits-f1/APPEL-A-TEXTES-ELECTIONS-t866.htm

et auquel, d'ailleurs, tu peux toujours participer pour nous montrer comment tu aurais traité le sujet ! :-)
Tu peux aussi lire toutes les autres contributions en allant sur la page 2 du présent forum.
Moi ? mais j'ai rien contre Sarko !! Surtout depuis qu'il est élu, oulah !! :-)))

Bienvenue Charlemagne ! Et bienvenue dans ce "ce coin d'écriture engagée anti-sarko" :-)) Je plaisante, toutes les opinions sont bienvenues ici - et grace à toi, va y avoir de la pluralité ! -. Comme propose Mentor, pourquoi ne pas participer à cet exercice (ou poster un autre texte de ton cru sur le sujet...) ?

Remarque qu'on se rattrape de nos médisances d'avant-élection, le prochain exo est sur le thème du travail :-)))

sarkolopiot. marque deposée par PW

Ô grand Charlemagne, moi qui n'ai voté ni Sarko ni Ségo (j'ai un statut géographique un peu spécial, alors je participe aux votes de manière tout aussi spéciale, hé hé! D'ici peu, je voterai au Groenland!), c'est avec plaisir que je lirai ta contribution, que celle-ci soit ou non modeste.
Parce que je remarque que tu ironises sur la présence d'écrivains, d'écrivaillons et j'en passe d'autres tout aussi chaleureuses à propos de ce site et donc, je me réjouis d'apprécier le sang neuf que tu vas coucher sur écran d'ici peu, je n'en doute pas!
Au plaisir donc!
Sahkti, belgo-irlando-franco-suisse (si si je t'assure! tu vois, ça complique vachement mon vote tout ça ;-)

Avec les smileys d'usage à volonté, bien sûr! Tu auras certainement compris la taquinerie, aucun doute là-dessus ;-)

je ne vous mentirais pas,
je ne vous trahirais pas:
ensemble, construisons la france,
aux Francais.
le paysage politique ne sera plus jamais,
plus jamais le meme;
il y a dans ce pays, une fracture,
une fracture sociale
en mangeant des pommes.
on vous exploite, on vous spolie,
je vous ai compris,
mais je vous dis au revoir,
vous promet du sang et des larmes,
et de la brioche a la place du pain.

(poesie politique retroactive condensee)

Je viens de lire ton pastiche, Mentor, excuse un peu pour le retard...

Pfff !Je trouve qu'en vil démagogue, ;-) (je ne mets qu'un ;-) parce que c'est toi !)
tu caresses tes VE-liens un peu trop dans le sens du poil... vraiment !
Il me semble encore entendre les clap clap clap qui ont suivi...
Et j'ai vu que tes admirateurs en redemandaient...

Enfin tout ça c'est pour rire, faut-il le dire, Mentor, parce qu'une bonne tranche de rigolade, c'est toujours bon à prendre...

Au passage je salue la culture de Krystelle ! Ça alors ! Ces vers de Robert Lamoureux remontent à bien longtemps avant qu'elle ne soit née - ce qui ne veut pas dire, nécessairement, que c'est vieux, évidemment ...ça pourrait même être très récent – mais enfin, reconnaître d'aussi loin le "poète" Robert Lamoureux, vraiment chapeau Krystelle !

Si tu y as vu quelque ironie, Sahkti, c'était juste l'expression de mon étonnement, voire d'un jugement hâtif. Car à comparer la qualité de vos écrits et vos opinions politiques, je voyais une incohérence.

Je vous prie de bien vouloir m'excuser, quoique je sache ne pas vous avoir atteint avec ma bave, ô blanches colombes (et je le pense en regardant vos textes désengagés ou en m'arrêtant à la forme de cestuy-là par exemple).

J'apporterai, donc, ma modeste contribution;

A bientôt!

Charlemagne a écrit:Car à comparer la qualité de vos écrits et vos opinions politiques, je voyais une incohérence.

????

C'est rigolo de lire tout ça (les échanges, vu que je me suis déjà exprimé sur le texte) :-)
J’ai pas voté Sarko, je suis toujours contre son programme, et contre l’homme au point de regretter que l'on ait aboli le lancer de nain :-)
Sinon à écrivaillon, je préfère écrivain. Dans l’idéal, je préfère être qualifié d’« auteur ». Auteur de gauche ne me gêne pas plus que ça, c’est sans doute pourquoi, je redoute un peu de comprendre cette phrase : « Car à comparer la qualité de vos écrits et vos opinions politiques, je voyais une incohérence. »

En ce qui me concerne, pas d'incohérence, j'ai voté Bayrou :-)
Et choisi l'exil depuis quelques années, donc tout se tient!

Sahkti a écrit:En ce qui me concerne, pas d'incohérence, j'ai voté Bayrou :-)
Et choisi l'exil depuis quelques années, donc tout se tient!

C'est vrai que voter Bayrou ça craint, mais de là à devoir s'exiler... :-)))))


***

Il y a en effet des gens "sérieux" qui pensent et disent et argumentent "sérieusement" que les écrivains de droite ont plus de talent que ceux de gauche. Alain-Gérard Slama, sur France-culture par exemple. Voir ici :

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions_off/premiere_edition/fichebillet.php?diffusion_id=79

Je ne sais pas si c'était ce que voulait dire Charlemagne au fond, je ne crois pas.

Moi, il me semble que les propos de certains gougnafiers de notre soi-disant élite intellectuelle déconnent sérieusement...

Loupbleu a écrit:C'est vrai que voter Bayrou ça craint, mais de là à devoir s'exiler... :-)))))

ouais mais l'exil, c'était avant! Et puis j'ai battu Johnny sur ce coup-là... En Suisse, j'y suis toujours, môa :-))))

Mon commentaire arrive un peu tardivement mais j'y tient. Je trouve ton texte très interessant même si j'ai eu un petit moment d'évasion pendant un temps, mais je ne serais dire si c'était ma mauvaise volonté ou la lourdeur dont les autres font mention.
Pour ce qui est du "je' il me rappelle, sans l'égaler, le style de Camus dans la chute et je pense que cela va merveilleusement avec la satire, cela fait tout l'intérêt du texte.

j'ai un texte personnellement, un peu vieux, mais je viens d'arriver. Alors faut que j'aille le chercher au début de ma "tentative de roman".

[...] Ce jour avait l’honneur d’être celui-ci de la démocratie. Ce jour était celui de la souveraineté nationale, du vœux populaire d‘une nation entière, de la rencontre de nombreux affluents tous d’origines sociales diverses ou de nationalités différentes parfois opposés ou détesté mais toutes venant contenir le fleuve de la liberté. De la liberté, en théorie, de l’allégeance totalitaire, en réalité. Le président candidat promettait. Mais promettre le meilleur des mondes, promettre le salut éternel, s’était préparer à coup sûr, l’avènement du despotisme. Et notre président, bientôt plébiscité par plusieurs millions d’électeurs-moutons, avait la monomanie du terme « promesse », mais pire encore, il se promettait à lui-même et aux autres, d’être le bienfaiteur, le petit père des Français. Dès lors lorsque le juré est conquis rassuré par la sentence: « ordre, sécurité, morale républicaine, travail » le quaesitor, lui, pouvait sonner le glas du procès de nos ancêtres. Disparaissait de la terre, les générations précédentes et ses valeurs, nos acquis, un trésor, enfoui dans nos cœurs, encore ensanglanté sous les pavés. Brûlés étaient les auteurs du passé. Piètre nation piètre peuple, bel héritage pour nos enfants ou pour nous-mêmes qui n’avions pas gagné le gros lot à la loterie des générations. Il n’est rien de plus triste qu’une journée ou une nation tout entière prononce démocratiquement son allégeance au fascisme. Il n’est rien de pire, que d’avoir plusieurs millions de compatriotes abrutis, guidé dans leur choix, par les seuls show politiques télévisés. Derrière le voile du réel et l’illusion abstraite de la real politique, le pantin désarticulé donnait de sa main guidé par le satire le coup de grâces à nos dernières espérances démocratiques.
L’austérité, l’affliction d’un tel spectacle associé à la pauvreté intellectuelle de mes compatriotes se ressentait comme un souffle chaud et humide, emprunt d’une pestilence à vous ronger les os et caillez le sang de millions d’infidèles, spectre de l’opposition. J’en étais. Je partageais le désarroi de millions d’individus abattus par l’investiture d’un président médiatisé, publicité et porté à la présidence par la vanité la luxure et l’orgueil, moteur d’une volonté monomaniaque d’arriver au pouvoir. Nous nous apprêtions déjà à observer sur nos télécrans le sacre de notre roi, l’onction suprême médiatisée, « merdanchiaser » d’un monolithisme pour la postérité et la gloire et non la démocratie et la souveraineté.

Nous en étions là ce soir du 6 mai 2007, dépité, partageant un goût amer, âpre mais galvanisé par un sentiment de vivre et d’existence, comme si cette élection avait soudainement fait renaître les cendres d’une conscience politique commune.

La vie faisait vibrer nos chaires et tremblée nos âmes de son souffle continue. Le souffle du Jazz. Saxophoniste accro à l’héro se laissant emporter par le hip. Alcool à profusion dans les méandres de nos ombres jouant la comédie d’une génération en ruine sous les effluves du sentiment amoureux. Premier acte d’une soirée tourmentée après l‘écoulement du jour sous la pénombre nocturne. Nuit de sang aux vues des dernières lueurs du jour.
La viande cuisait, crépitait dans l’âtre de la cheminée. Les verres tintaient le rassemblement des assoiffées des rues délaissées par les mauvais présages du temps. L’alcool emportait avec nous des flots de compassions pour ces ouvriers démunis. L’esprit faisait grâce de sa paresse intellectuelle pour s’exercer à la folie de la raison. Nous commentions l’élection cherchant à comprendre comment une telle mascarade avait pu se produire. Imperceptible peuple Français laissé pour compte, mort sous les dissension et les marques des parties et du temps. Peut être un jour de la culture renaîtrait la conscience. Aujourd’hui il n’en était rien. Certains clamaient le renouveau de la nation et de la démocratie, seulement la campagne présidentielle n’avait pas été celle de la real politique mais du merchandising politique. Le candidat au pouvoir même dictateur, était prisonnier, enchaîné à son image publicitaire, à la marque politique qu’il avait lui-même crée. De cette abstraction intellectuelle rien ne laissait transparaître un réel engagement battit sur des idées concrètes et saines mais seulement un consensus né de tout les courants majoritaires appartenant au parti candidat. Les minorités étaient jetés à bas dans les oubliettes de l’histoire politique Française comme depuis toujours. Les Français surtout, n’avaient pas voté pour des idées mais pour une image relayée par les sondages. Lorsqu’ils prétendaient avoir voté pour des convictions ou des valeurs, ils n’avaient en réalité retenue qu’une idée écartant les autres sans vouloir analyser ce qu’elles avaient de laids et de répugnant. L’individualisme triomphait, non pas parce qu’il avait de beau mais parce qu’il avait de laid. Le mal individualisme, du seul intéressement personnel et non de l’émancipation individuelle, sans considération pour autrui, ni même pour l’existence ou encore pour l’environnement planétaire. Global warning.
En réalité Le sentiment pseudo républicain avait galvanisé les foules emportant avec lui des myriades d’intellectuels maudits, qui se prétendaient soudainement de la nation tout entière. Pourtant, j’éprouve des difficultés à ce jour à soutenir ou pire encore à expliquer, ce qu’englobe ce terme de républicanisme. Entre le républicain qui mis à mort 300 000 Français au nom du « salut du peuple », celui qui combattit la vieille droite Française de Guizot prônant jusqu’alors la promotion par le travail ou encore celui qui à présent remet cette citation au goût du jour comme pour infliger à la notion, le plus grand démenti de l’histoire. Passons le républicanisme de Vichy comme celui de la royauté. A tout considérer on en vient à une définition partagée entre le rouge républicain conjugué avec le blanc de la monarchie et le bleu de la sainteté. Le drapeau tricolore en somme. C’est donc ça le républicanisme, une histoire tourmentée que l‘on nous apprend dans les classes, un passé qui nous impose sans cesse un devoir de mémoire mais un présent qui renaît perpétuellement au service d’une nation tout entière tournée vers l’avenir. Mais quel avenir pour une génération en ruine, détruite par la négation même de l’intellectualisme à travers la médiatisation du mal humain ? Une télé d’état mais aussi une télé de la bêtise qui reflète au spectateur sa propre image, qui lui montre ce qu’il a envie de voir, ces êtres abjects en passe vers la mort de l’âme qu’il aspire à être mais qu’il ne sera jamais. Gloire, richesse, dépravation de l’être, sentiment amer, orgueil, haine de l’autre et de soi, merdanchising, concupiscence…. Passons.
[...]

gloups !!!
Si notre Grand Admin préféré pouvait déplacer le texte ci-dessus en le transformant en "nouveau sujet" ELECTIONS etc, ça me ferait bien plaisir ! Ca me gêne un peu qu'il se retrouve derrière mon pamphlet sans prétention
Merci d'avance !
Sans rancune BB, je peux pas avoir de rancune contre toi vu que tu me compares à Camus ! :-))))