Heureux qui comme Ulysse
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Heureux qui comme Ulysse
Balançoire d'arc-en-ciel, je te dessine, tu me décris
la nuit elle aussi est la factrice aveugle de mes nuits
c'est son métier
de nous prévoir
sous la lune fraiche
dans le drap fin
chargé de pierre
c'est une statue
c'est un cancer
c'est un orage
sur la détente
le chien aboi
bonsoir
à force de ne pas dormir, la fatigue me tuera
voici la serrure qu'ouvre un jeu de clef qu'on disait perdu un jeu de murmure et de hasard
elle donne sur une grande pièce au début j'y croyais voir un cœur je me disait c'est le symbole de la vie et des saisons la nature s'accoude sûrement à son trône quelque part
mais les miroirs suspendus au plafond me démentent ils disent "non ce n'est pas un coeur pauvre fou c'est une île"
l'île solitaire où pousse le cancer et de nombreux fruits étranges apportés par les oiseaux aux heures calmes
calme comme un soleil plat sur la cabane je croise Jason et l'amoureuse
elle fait des bulles et des oublis plusieurs hommes se damnent à ses falaises qui ont le tranchant des vipères m'a t-on dit
et moi je ne dis rien car je suis condamné à chercher mon symbole sans usage je demande à l'amoureuse si elle a vu mon corps perdu
elle répond je ne trouve qu'un amas de robes pétrifiées et les balbutiements perpétuels de la musique ce dialecte ancien s'est perdu comme un rêve
et les oiseaux s'envolent s'envolent s'envolent en torrents dans tes bras blancs Marie ils retournent à la source originelle et font se mouvoir des pièces aléatoires sur le grand échiquier
alors je me délasse je me dissous je me défais je vois la brume faire son logis dans la faiblesse de nos habits
la nuit rigole en nous déshabillant adieu adieu je dis adieu jolie orange
la nuit se retire comme une marée sur les buildings
les oiseaux se dissipent les manches du fleuve disparaissent
ce visage s'est effondré sur le mien à la faveur des bourrasques cet ouragan a bleui s'il est possible mes lèvres
il s'est changé en dunes où les bédouins cultivent leur suc de métamorphoses s'est chargé d'érable où on mûri les rêves
dans le pays provisoire où se disputent les allégories qui sont comme des visages suspendus aux tribus d'Israël
des temples aux tempêtes des têtes en tampon
pour composter toutes mes lettres
voici ma seule destination
Marie marie marie marie
la nuit elle aussi est la factrice aveugle de mes nuits
la nuit elle aussi est la factrice aveugle de mes nuits
c'est son métier
de nous prévoir
sous la lune fraiche
dans le drap fin
chargé de pierre
c'est une statue
c'est un cancer
c'est un orage
sur la détente
le chien aboi
bonsoir
à force de ne pas dormir, la fatigue me tuera
voici la serrure qu'ouvre un jeu de clef qu'on disait perdu un jeu de murmure et de hasard
elle donne sur une grande pièce au début j'y croyais voir un cœur je me disait c'est le symbole de la vie et des saisons la nature s'accoude sûrement à son trône quelque part
mais les miroirs suspendus au plafond me démentent ils disent "non ce n'est pas un coeur pauvre fou c'est une île"
l'île solitaire où pousse le cancer et de nombreux fruits étranges apportés par les oiseaux aux heures calmes
calme comme un soleil plat sur la cabane je croise Jason et l'amoureuse
elle fait des bulles et des oublis plusieurs hommes se damnent à ses falaises qui ont le tranchant des vipères m'a t-on dit
et moi je ne dis rien car je suis condamné à chercher mon symbole sans usage je demande à l'amoureuse si elle a vu mon corps perdu
elle répond je ne trouve qu'un amas de robes pétrifiées et les balbutiements perpétuels de la musique ce dialecte ancien s'est perdu comme un rêve
et les oiseaux s'envolent s'envolent s'envolent en torrents dans tes bras blancs Marie ils retournent à la source originelle et font se mouvoir des pièces aléatoires sur le grand échiquier
alors je me délasse je me dissous je me défais je vois la brume faire son logis dans la faiblesse de nos habits
la nuit rigole en nous déshabillant adieu adieu je dis adieu jolie orange
la nuit se retire comme une marée sur les buildings
les oiseaux se dissipent les manches du fleuve disparaissent
ce visage s'est effondré sur le mien à la faveur des bourrasques cet ouragan a bleui s'il est possible mes lèvres
il s'est changé en dunes où les bédouins cultivent leur suc de métamorphoses s'est chargé d'érable où on mûri les rêves
dans le pays provisoire où se disputent les allégories qui sont comme des visages suspendus aux tribus d'Israël
des temples aux tempêtes des têtes en tampon
pour composter toutes mes lettres
voici ma seule destination
Marie marie marie marie
la nuit elle aussi est la factrice aveugle de mes nuits
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 34
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Heureux qui comme Ulysse
Balançoire d'arc-en-ciel, je te dessine, tu me décris
la nuit elle aussi est la factrice aveugle de mes nuits
c'est son métier
de nous prévoir
sous la lune fraiche
dans le drap fin
chargé de pierre
c'est une statue
c'est un cancer
c'est un orage
sur la détente
le chien aboi
bonsoir
Je trouve que ce passage peut être autonome
(C'est une impro, la aussi ?)
Ensuite tu nous offres le meilleur et le pire, des images fabuleuses , quelques fautes.
Bref, magique si retravaillé ( à mon goût)
Si te le "fignoles" , je te demanderai si je peux l'exporter sur notre site, car j'aimerai avoir l'avis d'un de mes "complices"
Bonne nuit Louis! merci.
la nuit elle aussi est la factrice aveugle de mes nuits
c'est son métier
de nous prévoir
sous la lune fraiche
dans le drap fin
chargé de pierre
c'est une statue
c'est un cancer
c'est un orage
sur la détente
le chien aboi
bonsoir
Je trouve que ce passage peut être autonome
(C'est une impro, la aussi ?)
Ensuite tu nous offres le meilleur et le pire, des images fabuleuses , quelques fautes.
Bref, magique si retravaillé ( à mon goût)
Si te le "fignoles" , je te demanderai si je peux l'exporter sur notre site, car j'aimerai avoir l'avis d'un de mes "complices"
Bonne nuit Louis! merci.
Invité- Invité
Re: Heureux qui comme Ulysse
Quelques fautes bêtes, dommageables :
"le chien aboie"
"je me disait" disais
"l'île solitaire où poussent le cancer et de nombreux fruits étranges"
"jolie orange" peut-être joli, à moins que l'adjectif se rapporte à Marie
"où ont mûri les rêves"
Sinon, je ne sais que penser de ce texte, comme c'est le cas pour bon nombre des tiens, dont j'admire tantôt les formules poétiques de belle facture, tantôt secoue la tête devant un ensemble qui, de mon point de vue, demeure par trop décousu et facile. En effet, j'ai peur que cette écriture soit trop automatique, voire systématique : les phrases s'enchaînent, ou se juxtaposent, avec parfois des liens de sens entre elles, parfois non. La causalité me semble souvent absente entre chaque vers, et même si quelques échos suffisent à donner l'illusion (ex : ici, répétition de "cancer", Marie qui sert de leitmotiv, d'antienne...), la cohérence et la légitimité du tout en pâtissent, je crois. Tu as le verbe facile, les images naturellement frappantes (ça n'est pas loin de tape-à-l'œil), le lecteur est vite pris (ça n'est pas loin de piégé) dans ta langue, déliée, hypnotique ; bref, tu as un style, un univers, une cellule poétique, mais j'ai le sentiment que tu te laisses trop aller à cette aisance, sans te situer dans une véritable recherche ; je ne veux pas bien sûr ici commettre le crime du procès d'intention, je tenais juste à généraliser mon point de vue sur tes productions relativement à ce texte-là.
Bref, tes poèmes, y compris celui-ci, ont tous plus ou moins une certaine harmonie, mais je pense que c'est davantage une eurythmie, une certaine homogénéité par la forme seule qui crée un monde, une ambiance, sans pour autant que tout cela veuille véritablement dire quelque chose — ton style a une grande puissance d'évocation, mais au jeu de l'image poétique et du symbole, on perd en signification et en crédibilité, je trouve. C'est génial cette faculté d'étendre un paysage, des cartes, des lignes, et des sentiments, des abstractions, des discours, mais il me semble que ce talent, seul, se condamne lui-même à se retourner sur sa propre beauté pour transformer l'écriture en une sorte de corde sur laquelle on tire pour que les mots s'échappent, pour banaliser, ridiculiser voire mépriser la pensée poétique. La pensée n'est pas qu'une image de la même façon qu'un texte a un lecteur, et s'il est plaisant de croire que la vérité et la pureté se trouvent dans la transcription immédiate, c'est faux la plupart du temps : d'après moi, pour produire un bon texte poétique (à qui il faut, quoi qu'on en dise, cette notion d'équilibre), il faut respecter la pensée, c'est-à-dire ne pas laisser l'image seule, sans quoi ce n'est que logorrhée, simulacre, rêverie. C'est un des grands pièges du surréalisme.
Évidemment, c'est très complexe dans le débat, et je ne veux pas paraître réactionnaire (car je ne le suis pas) : je ne prétends pas savoir ce qu'est la poésie, et en aucun cas je ne conteste le primat de la forme sur le fond, l'importance limitée du raisonné et du raisonnable ; "la poésie est de la multiplicité broyée et qui rend des flammes", etc, etc.
Je te reproche aussi de façon générale, dans la continuité du raisonnement, un champ lexical un peu restreint, certes très poétique, mais justement, souvent rimbaldien à l'excès : la nuit, les saisons, la lune, le soleil, les fruits, les oiseaux, le feu, les visages, les lèvres, l'arc-en-ciel, beaucoup de couleurs chaudes... heureusement, tes associations, tes agencements demeurent particulièrement beaux, et certains mots viennent rompre l'équilibre et trouver la justesse poétique : ici je pense à cancer.
Sur ce texte-même, son sens m'interroge. Je ne sais pas si je le comprends, je ne pense pas, et je ne sais pas s'il y a véritablement quelque chose à saisir, outre l'atmosphère et les quelques références, comme celle à Jason. Tu me sembles décrire une envolée onirique qui suit le fil de la pensée et de la fatigue liées, une porte s'ouvre et c'est un territoire insulaire où se côtoient la figure de la femme aimée, des éléments du réel, des éléments du mythe, des représentations concrètes et des symboles. Ce poème voudrait comme toucher le délire, l'irrationalité auxquels mène la pensée, dont l'origine déjà branlante s'écroule encore un peu plus avec l'insomnie. Le titre, référence évidente à Du Bellay, qui lui-même reprenait l'initiation entreprise par le héros d'Homère, semble ainsi s'expliquer de lui-même, l'esprit voguant par-delà le prosaïsme et la tristesse de la réalité pour finalement y retourner, rempli, rassasié. A l'image d'Ulysse, c'est donc ici un voyage vers l'Autre, vers l'Ailleurs, pour se trouver soi-même, et la plus grande évasion (la plus haute figure de l'altérité) se trouverait dans les explorations de l'esprit par l'entremise fabuleuse de l'esprit lui-même.
Le mélange de représentations concrètes et abstraites, les images des oiseaux, de Marie, des dunes, des corps,de l'île, m'ont fait penser à une citation de Jung : "Nous ne sommes pas d'aujourd'hui ni d'hier ; nous sommes d'un âge immense.", selon cette théorie que l'inconscient collectif emmagasine les mythes au sein de l'individu.
"le chien aboie"
"je me disait" disais
"l'île solitaire où poussent le cancer et de nombreux fruits étranges"
"jolie orange" peut-être joli, à moins que l'adjectif se rapporte à Marie
"où ont mûri les rêves"
Sinon, je ne sais que penser de ce texte, comme c'est le cas pour bon nombre des tiens, dont j'admire tantôt les formules poétiques de belle facture, tantôt secoue la tête devant un ensemble qui, de mon point de vue, demeure par trop décousu et facile. En effet, j'ai peur que cette écriture soit trop automatique, voire systématique : les phrases s'enchaînent, ou se juxtaposent, avec parfois des liens de sens entre elles, parfois non. La causalité me semble souvent absente entre chaque vers, et même si quelques échos suffisent à donner l'illusion (ex : ici, répétition de "cancer", Marie qui sert de leitmotiv, d'antienne...), la cohérence et la légitimité du tout en pâtissent, je crois. Tu as le verbe facile, les images naturellement frappantes (ça n'est pas loin de tape-à-l'œil), le lecteur est vite pris (ça n'est pas loin de piégé) dans ta langue, déliée, hypnotique ; bref, tu as un style, un univers, une cellule poétique, mais j'ai le sentiment que tu te laisses trop aller à cette aisance, sans te situer dans une véritable recherche ; je ne veux pas bien sûr ici commettre le crime du procès d'intention, je tenais juste à généraliser mon point de vue sur tes productions relativement à ce texte-là.
Bref, tes poèmes, y compris celui-ci, ont tous plus ou moins une certaine harmonie, mais je pense que c'est davantage une eurythmie, une certaine homogénéité par la forme seule qui crée un monde, une ambiance, sans pour autant que tout cela veuille véritablement dire quelque chose — ton style a une grande puissance d'évocation, mais au jeu de l'image poétique et du symbole, on perd en signification et en crédibilité, je trouve. C'est génial cette faculté d'étendre un paysage, des cartes, des lignes, et des sentiments, des abstractions, des discours, mais il me semble que ce talent, seul, se condamne lui-même à se retourner sur sa propre beauté pour transformer l'écriture en une sorte de corde sur laquelle on tire pour que les mots s'échappent, pour banaliser, ridiculiser voire mépriser la pensée poétique. La pensée n'est pas qu'une image de la même façon qu'un texte a un lecteur, et s'il est plaisant de croire que la vérité et la pureté se trouvent dans la transcription immédiate, c'est faux la plupart du temps : d'après moi, pour produire un bon texte poétique (à qui il faut, quoi qu'on en dise, cette notion d'équilibre), il faut respecter la pensée, c'est-à-dire ne pas laisser l'image seule, sans quoi ce n'est que logorrhée, simulacre, rêverie. C'est un des grands pièges du surréalisme.
Évidemment, c'est très complexe dans le débat, et je ne veux pas paraître réactionnaire (car je ne le suis pas) : je ne prétends pas savoir ce qu'est la poésie, et en aucun cas je ne conteste le primat de la forme sur le fond, l'importance limitée du raisonné et du raisonnable ; "la poésie est de la multiplicité broyée et qui rend des flammes", etc, etc.
Je te reproche aussi de façon générale, dans la continuité du raisonnement, un champ lexical un peu restreint, certes très poétique, mais justement, souvent rimbaldien à l'excès : la nuit, les saisons, la lune, le soleil, les fruits, les oiseaux, le feu, les visages, les lèvres, l'arc-en-ciel, beaucoup de couleurs chaudes... heureusement, tes associations, tes agencements demeurent particulièrement beaux, et certains mots viennent rompre l'équilibre et trouver la justesse poétique : ici je pense à cancer.
Sur ce texte-même, son sens m'interroge. Je ne sais pas si je le comprends, je ne pense pas, et je ne sais pas s'il y a véritablement quelque chose à saisir, outre l'atmosphère et les quelques références, comme celle à Jason. Tu me sembles décrire une envolée onirique qui suit le fil de la pensée et de la fatigue liées, une porte s'ouvre et c'est un territoire insulaire où se côtoient la figure de la femme aimée, des éléments du réel, des éléments du mythe, des représentations concrètes et des symboles. Ce poème voudrait comme toucher le délire, l'irrationalité auxquels mène la pensée, dont l'origine déjà branlante s'écroule encore un peu plus avec l'insomnie. Le titre, référence évidente à Du Bellay, qui lui-même reprenait l'initiation entreprise par le héros d'Homère, semble ainsi s'expliquer de lui-même, l'esprit voguant par-delà le prosaïsme et la tristesse de la réalité pour finalement y retourner, rempli, rassasié. A l'image d'Ulysse, c'est donc ici un voyage vers l'Autre, vers l'Ailleurs, pour se trouver soi-même, et la plus grande évasion (la plus haute figure de l'altérité) se trouverait dans les explorations de l'esprit par l'entremise fabuleuse de l'esprit lui-même.
Le mélange de représentations concrètes et abstraites, les images des oiseaux, de Marie, des dunes, des corps,de l'île, m'ont fait penser à une citation de Jung : "Nous ne sommes pas d'aujourd'hui ni d'hier ; nous sommes d'un âge immense.", selon cette théorie que l'inconscient collectif emmagasine les mythes au sein de l'individu.
Invité- Invité
Re: Heureux qui comme Ulysse
J'ai trouvé que le début "patinait" un peu.
Plus accroché à partir des oiseaux qui s'envolent s'envolent s'envolent ( beaucoup aimé !)
Le commentaire de lu-k
Plus accroché à partir des oiseaux qui s'envolent s'envolent s'envolent ( beaucoup aimé !)
Le commentaire de lu-k
- Spoiler:
- (merci, lu-k, d'épargner ma paresse !je suis heureuse de te voir continuer ce chemin intelligent qui est le tien !)
Invité- Invité
Re: Heureux qui comme Ulysse
Lu-k exprime avec patience et clarté ce que j'ai éprouvé chaque fois que je lisais un de tes textes, Louis !
Certaine, par avance, que je ne saurais pas formuler avec suffisamment de tact la frustration ressentie à la lecture de pages à la fois si denses et si creuses... je préférais me taire !
Cependant, comme le dit Coline, tu as sous le coude, largement de quoi te mettre à réaliser une oeuvre personnelle et lumineuse, si tant est que tu te décides à t'en donner la peine.
Certaine, par avance, que je ne saurais pas formuler avec suffisamment de tact la frustration ressentie à la lecture de pages à la fois si denses et si creuses... je préférais me taire !
Cependant, comme le dit Coline, tu as sous le coude, largement de quoi te mettre à réaliser une oeuvre personnelle et lumineuse, si tant est que tu te décides à t'en donner la peine.
Re: Heureux qui comme Ulysse
Ça foisonne et ça chante, malgré les apparentes facilités. Du grain à moudre. Je partage cependant l'impression des autres commentateurs, que le bouillonnement frôle parfois la bouillie en mode automatique.
[insérer slogan Pirelli]
J'apprécie aussi le commentaire de Lu-k, l'intelligence de son analyse et la décence dans l'expression de ses idées. Il s'y dit ce que je pense, à quelques détails près. Je rajouterai: un effort de concision, la recherche du mot juste, celui qui convient exactement, c'est peut-être ce qui manque (un peu) ici.
[insérer slogan Pirelli]
J'apprécie aussi le commentaire de Lu-k, l'intelligence de son analyse et la décence dans l'expression de ses idées. Il s'y dit ce que je pense, à quelques détails près. Je rajouterai: un effort de concision, la recherche du mot juste, celui qui convient exactement, c'est peut-être ce qui manque (un peu) ici.
Re: Heureux qui comme Ulysse
Merci pour vos lectures, spécialement à lu-k pour son long et beau commentaire. Je te rejoins en tout points. Il y a ici, comme souvent une longue flemme qui trahi d'avantage une envie capricieuse d'écrire plutôt qu'un besoin - ainsi nous ouvrons les portes de la facilité etc etc. Par décence j'aurais du caser ce matériau brut quelque part pour en faire peut-être quelque chose, plus tard, plutôt que de l'exposer en l'état : ainsi je remercie encore tous mes patients lecteurs
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 34
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Heureux qui comme Ulysse
Louis!, je te réponds pour te dire que je comprends tout à fait cette "envie capricieuse d'écrire" et de poster ici, car j'ai exactement le même défaut, je ressens ça constamment ! J'ai fait de nombreuses fois l'erreur et encore récemment. J'essaie de plus en plus d'éviter ces écueils à présent, caractéristiques de la jeunesse selon certaines.
Invité- Invité
Re: Heureux qui comme Ulysse
- LE VIEUX RALEUR: "ah! Jeunesse ! Jeunesse... qui ne croit plus au travail."
_ LA VIEILLE RALEUSE: éjaculateurs précoces, va!"
Superbe commentaire de lu-k.
Bel esprit partout; de tous.
Et si ve s'éveillait à... la connivence ?
_ LA VIEILLE RALEUSE: éjaculateurs précoces, va!"
Superbe commentaire de lu-k.
Bel esprit partout; de tous.
Et si ve s'éveillait à... la connivence ?
zenobi- Nombre de messages : 892
Age : 53
Date d'inscription : 03/09/2010
Re: Heureux qui comme Ulysse
C'est une version autre, plus centré sur l'aspect conte, je pourrais presque le poster en proses
Voici la serrure qu'ouvre un jeu de clef qu'on disait perdu, un jeu de murmure et de hasard.
elle donne sur une grande pièce au début j'y croyais voir un cœur. je me disait "c'est le symbole de la vie et des saisons", la nature s'accoude sûrement à son trône quelque part.
mais les miroirs suspendus au plafond me démentent. ils disent "non ce n'est pas un coeur pauvre fou c'est une île" l'île solitaire où pousse le cancer. et de nombreux fruits étranges apportés par les oiseaux aux heures calmes.
calme comme un soleil plat sur la cabane. je croise Jason et l'amoureuse
elle a une longue robe tissée de toile confectionnée par une ravaudeuse, plusieurs hommes se damnent à ses falaises, elles ont disent-ils "le tranchant des vipères"
et moi je ne dis rien, car je suis condamné à chercher mon symbole sans usage, je demande à l'amoureuse si elle a vu mon corps perdu.
elle répond "je ne trouve qu'un amas de robes pétrifiées et les balbutiements perpétuels de la musique", ce dialecte ancien s'est perdu comme un objet nécessaire
l'orchestre dénudé dans la multiplicité des trombones, des tambours, des instruments de pluie joués par des mains de gravier. sans doute que l'orage procède ici à cette symphonie, sans doute que la ville est le livre ouvert de cette musique.
et par-delà la partition les oiseaux s'envolent s'envolent s'envolent en torrents dans tes bras blancs Marie, ils retournent à la source originelle, font se mouvoir des pièces aléatoires sur ce grand échiquier.
tandis que je me délasse, que je me dissous, que je me défais, je vois la brume faire son logis dans la faiblesse de nos habits. je la vois la musique qui rigole en nous déshabillant, la nuit se retirer comme une marée sur les buildings, les oiseaux se dissipent, les manches du fleuve disparaissent, ce visage s'est effondré sur le mien à la faveur des bourrasques, cet ouragan a bleui s'il est possible mes lèvres. il s'est changé en dunes où les bédouins cultivent leurs métamorphoses, s'est chargé de mythes où a mûri mon ombre. dans nos bouches silencieuses, éclot le nom d'un céleste musicien, ce nom c'est le tien Marie, simplement le tien
le corps de l'amoureuse s'affirme de la multiplicité des rêves
et sur la traverse les voyageurs
découvrent que la lèvre est un balcon
ils se demandent si c'est l'horizon
ou le nez de la caravelle
qui fait l'habit de nos lettres
allant à destination
Voici la serrure qu'ouvre un jeu de clef qu'on disait perdu, un jeu de murmure et de hasard.
elle donne sur une grande pièce au début j'y croyais voir un cœur. je me disait "c'est le symbole de la vie et des saisons", la nature s'accoude sûrement à son trône quelque part.
mais les miroirs suspendus au plafond me démentent. ils disent "non ce n'est pas un coeur pauvre fou c'est une île" l'île solitaire où pousse le cancer. et de nombreux fruits étranges apportés par les oiseaux aux heures calmes.
calme comme un soleil plat sur la cabane. je croise Jason et l'amoureuse
elle a une longue robe tissée de toile confectionnée par une ravaudeuse, plusieurs hommes se damnent à ses falaises, elles ont disent-ils "le tranchant des vipères"
et moi je ne dis rien, car je suis condamné à chercher mon symbole sans usage, je demande à l'amoureuse si elle a vu mon corps perdu.
elle répond "je ne trouve qu'un amas de robes pétrifiées et les balbutiements perpétuels de la musique", ce dialecte ancien s'est perdu comme un objet nécessaire
l'orchestre dénudé dans la multiplicité des trombones, des tambours, des instruments de pluie joués par des mains de gravier. sans doute que l'orage procède ici à cette symphonie, sans doute que la ville est le livre ouvert de cette musique.
et par-delà la partition les oiseaux s'envolent s'envolent s'envolent en torrents dans tes bras blancs Marie, ils retournent à la source originelle, font se mouvoir des pièces aléatoires sur ce grand échiquier.
tandis que je me délasse, que je me dissous, que je me défais, je vois la brume faire son logis dans la faiblesse de nos habits. je la vois la musique qui rigole en nous déshabillant, la nuit se retirer comme une marée sur les buildings, les oiseaux se dissipent, les manches du fleuve disparaissent, ce visage s'est effondré sur le mien à la faveur des bourrasques, cet ouragan a bleui s'il est possible mes lèvres. il s'est changé en dunes où les bédouins cultivent leurs métamorphoses, s'est chargé de mythes où a mûri mon ombre. dans nos bouches silencieuses, éclot le nom d'un céleste musicien, ce nom c'est le tien Marie, simplement le tien
le corps de l'amoureuse s'affirme de la multiplicité des rêves
et sur la traverse les voyageurs
découvrent que la lèvre est un balcon
ils se demandent si c'est l'horizon
ou le nez de la caravelle
qui fait l'habit de nos lettres
allant à destination
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 34
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Heureux qui comme Ulysse
avant que j'oublie
merci lu-k
17 ans , votre âge vraiment ?
je suis venue comme louis! poser mes délires diurnes et nocturnes (pas ici, partout ailleurs) on m'a dit plus rapidement car je ne comprends pas toujours le langage de la littérature que j'avais de belles images qu'il me manquait le travail. j'ai tenté depuis de faire des alexandrins, blancs car les mots me manquent (vocabulaire) et le rythme n'est pas encore intégré
Louis! je vais essayer de faire le jeu propose par zenobi, le ferais-tu?
Ensuite on en revient au but du site apprendre à écrire ou apprendre à écrire
composer, plaire, respecter les règles ou pas du tout, etc
c'est pour moi un loisirpassion.
merci lu-k
17 ans , votre âge vraiment ?
- Spoiler:
- pour rejoindre coline enlever de son spoiler paresse ajouter compétence
je suis venue comme louis! poser mes délires diurnes et nocturnes (pas ici, partout ailleurs) on m'a dit plus rapidement car je ne comprends pas toujours le langage de la littérature que j'avais de belles images qu'il me manquait le travail. j'ai tenté depuis de faire des alexandrins, blancs car les mots me manquent (vocabulaire) et le rythme n'est pas encore intégré
Louis! je vais essayer de faire le jeu propose par zenobi, le ferais-tu?
- Spoiler:
- Lu-k si vous voulez regarder mon dernier poème posté et en trois mots (ou plus) me dire comme vous l'avez fait avec louis!
Ensuite on en revient au but du site apprendre à écrire ou apprendre à écrire
composer, plaire, respecter les règles ou pas du tout, etc
c'est pour moi un loisirpassion.
Invité- Invité
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