Exo live le mardi 21 juin 2011 à 20h30

Bien reçu, m'en va voir ce que je peux en faire
à tout'

à plus

à plus !

arf, 2568... je peux où faut encore rabioter ? MC ?

2506...

Zut, j'arrive juste, j'ai raté l'exo !!!!
Vais regarder ça

Bonsoir.

coline Dé a écrit:Zut, j'arrive juste, j'ai raté l'exo !!!!
Vais regarder ça

Contraintes communes, tu peux t y coller coline

ah ben coucou Coline !
J'ai rasé mon texte, plus un mot de trop ! (par contre, le sens...)

T'es prés, non ?

— Début, mon cul. Début de rien !
Ça doit faire quelque chose comme dix minutes que je patiente pour un café tandis qu’elle règle ses comptes au téléphone. Qu’elle les règle ou ne les règle pas. D'après ce que je comprends, elle vit une histoire qui n’aurait jamais commencé ,et dont la finalité risque d’être infiniment plus longue que les prémisses.
— Consommation, pourquoi tu me parles de consommation ? On a jamais consommé.
— Mademoiselle, c’est moi qui vous cause de consommation.
— Vous désirez ?
— La même chose que y a dix minutes Une consommation qui ressemblerait à un café.
— Ok, on a partagé un café, plusieurs ? Peut-être, mais entre-nous Kevin, un café ou plusieurs ça veut rien dire. Et puis je suis au boulot là. Faut que je te laisse.
Là dessus elle raccroche et se consacre à son métier de serveuse, soit essuyer le zinc en oubliant ma commande.
Elle cligne des yeux, se souvient d’un coup où elle se trouve, sourit, s’excuse d’un signe de tête, dit :
— Vous désirez ?
— Un café.
Elle s'exécute, y joint un verre d’eau fraîche et me demande si, sait-on jamais, et si encore et à tout hasard, j’aimerais adopter un chien ?
— Un du genre sans collier et paumé ?
— Non, un du genre paumé, mais qu’adorerait porter un collier.
— Et qui se nommerait Kevin ?
— Exactement !
— Je ne supporte pas le prénom.
— Moi non plus.
Bon, le temps s’étend tel un élastique enroulé sur lui même, s’étend d’autant que je suis le seul client. S’étend encore. S’étend à l’infini. Puis, en vertu du fait que les élastiques ne peuvent s’étendre infiniment sur eux même, celui-ci s’écorche au frottement, s’use et claque :
— Je ferme boutique et on va faire un tour ? elle propose.
Et d’un coup je me sens rouillé, usé, quasi laminé. Faut dire, précisé, que ce prénom qu’elle n’aime pas davantage que moi, prénom de chien, c’est le mien : Kevin, a t-on idée ? Et puis j’ai un train à prendre, un train comme excuse, un train qui se pointera d’ici trois heures.
Un peu plus tard sur le quai d’une gare, les pieds dans le froid, la clope au bec et l’œil dans la trotteuse, je m’imagine un autre prénom. Alors avec un autre prénom tout aurait été différent. Forcément…
Le prénom d’un ange, Ezekiel par exemple.
Ou mieux pour la séduire et la garder un peu : Sérafin*


* llre ou relire la bible

Le début n’a aucun intérêt, comme sa vie de tous les jours, comme les voyageurs anonymes et étourdissants d’ennui. Elle est assise à son guichet, le 5, c’est sa place, face à l’horloge du grand hall. Entre Joseph et Marie. Même qu’ils l’appellent Jésus, les stupides. Pourtant, Josie, c’est joli.

Il est arrivé de la gauche, des voies. Elle le repère parce qu’il est beau, on dirait Delon dans les pubs Dior. Il a cet air fermé et absent, le pli autour de la bouche de celui qui rage. Il s’est planté sous l’horloge. A sorti une clope à moitié fumée. Il attend.

A dix heures, Josie prend sa pause. Joseph soupire, fait signe à la cliente. Oui, il y a la queue. S’ils veulent plus rapide, qu’ils achètent leur billet sur internet.

Josie traverse le hall. L’homme n’a pas bougé. Un chien sans collier le frôle, renifle son mocassin. Il n’a aucun geste vers l’animal. A croire que tout l’indiffère, désormais.

La pause est terminée. Josie grignote une barre chocolatée, elle la cache en passant devant lui. Elle se rassoit, ouvre son micro, observe l’homme par derrière la tête grasse du premier client.

A midi, deux hommes arrivent de la gauche, des voies. Josie sursaute, elle semble la seule à les remarquer. Pantalon noir et chemise blanche, ils ont cet air d’ailleurs, eux aussi. Elle se penche pour voir, ils s’installent sur le banc sous les horaires de départ. Elle jurerait qu’ils ont échangés un signe, avec Delon.

Lorsqu’elle revient de la cantine, ils sont douze. Il y a deux femmes à présent, deux femmes maigres qui portent chacune un sac, bourré. Josie hésite à appeler la surveillance. Et puis…

L’heure de pointe approche. L’eurostar du soir. Josie est fatiguée, elle n’aurait pas du enchainer deux sessions. Depuis une heure elle n’a pas levé le nez de son écran, avec les grèves c’est un beau bordel, plus personne ne contrôle plus rien.

Un vide devant son guichet, enfin. Josie regarde l’horloge, l’habitude. Sous le cadran rond ils sont des dizaines, peut être davantage. Josie se lève, sort, elle ne peut rester comme ça, les bras ballants. Le PC de surveillance, pourquoi ne réagit-il pas ? Hors de son bocal de verre, elle comprend : la grève. Le hall explose de voyageurs, pire qu’une ruche, eux sont anonymes, cachés.

Soudain, l’annonce : Eurostar, quai 6.
Delon se redresse. Tous s’ébrouent, c’est une marée humaine, tous s’ébrouent et se mettent en marche vers le train. Les veilleurs de nuit parlent dans les talkie-walkie, mais peu importe. Ils se sont mis en marche, c’est la fin.

Je prends les consignes.

2390 signes

Au début de l’histoire un homme pousse la porte d’un commerce dans une rue qui n’en comporte pas d’autre. Le magasin est éclairé à la bougie. Les lueurs jouent sur les murs couverts de tissus aux matières, couleurs et motifs différents, les rendant vivants. Ce qui contraste avec la femme assise derrière le comptoir. Livide, elle ne frémit pas, immobile, statufiée, en cire ou empaillée, un cadavre. Mais dès que l’homme, peu rassuré, franchit la porte, un loup se précipite vers lui, animant le lieu.
Passé la première terreur, l’homme – qui se prénomme Pat, alors appelons-le comme ça – Pat donc, découvre que ce n’est pas un loup mais un berger allemand, nu, sans collier. Il n’aboie pas mais le renifle le long des jambes, coinçant parfois sa truffe humide entre les deux, ce que Pat trouve particulièrement désagréable. Il se racle la gorge plusieurs fois mais mère-grand ne bronche pas. Le chien, sans doute déçu du fumet dégagé, trottine tranquillement se recoucher devant le comptoir-poste de guet.
– Bonsoir.
Pas de réponse.
Un peu stressé, et se demandant où est-ce qu’il a mis les pieds, Pat s’avance prudemment vers la vieille dame qui lève alors deux yeux jaunes et lui décoche un sourire édenté et noirci à se faire pâmer un dentiste stagiaire. Pat réitère son bonsoir. L’édentée lui crie de ne pas se fatiguer, qu’elle est sourde, et lui tend un carnet de notes et un stylo. Normal que le chien n’aboie pas, pas la peine de se fatiguer les cordes vocales.
Pat s’empare du stylo, les gouttes de pluie restées accrochées à sa parka détrempent le papier qu’il déchire de la mine avant de réussir à écrire : « tombé en panne à la sortie du village, batterie de portable morte, je peux emprunter votre téléphone ? »
– C’est que j’en ai pas, j’en vois pas l’utilité hein !
Pat n’avait pas pensé à ça. Devant son air ahuri la vieille aux chicots lui propose d’envoyer son chien chercher de l’aide. « Un berger allemand voyageur ? Mais où dois-je glisser mon message puisqu’il n’a pas de collier ? » se demande Pat.
– Aucun problème – répond le chien télépathe – je vais galoper chez le garagiste du coin et lui indiquer où se trouve votre véhicule, il ira le chercher avec la dépanneuse et reviendra ici vous tenir au courant des réparations.
Et c’est à cet instant que je me suis réveillée en sursaut, déçue de ne pas connaitre la fin de cet étrange rêve.

Bonsoir les gens ! De passage, j'essayerais bien l'exo même si je pense pas tenir plus de 1000 caractères sans perdre personne... Quelqu'un pourrait me dire comment on affiche le nombre de caractères sur open office ? C'est un peu dur sans.

- L’homme est arrivé par hasard.

C’est ce qu’il me dit.

- C’est le début ?
- Ou la fin, si on veut.

C’est tout lui.

- Et la femme ?
- Oh elle n’était pas là par hasard. Elle sert au manoir comme chambrière, comme cuisinière, comme repasseuse, elle fait tout, pour être franc.
- Et l’homme ?
- Par hasard, je vous dis. C’est un chemineau. Il va de bourg en bourg quémander sa pitance. On dit qu’il vient de Londres.
- Il a bien du courage.
- Cela lui sera fort utile lorsqu’on le pendra.
- Il est donc coupable ?
- Je ne le crois pas.

Je reste songeur. Lorsque mon ami doute, les certitudes s’envolent.

- Alors pourquoi Scotland Yard l’a-t-il arrêté ?
- Mon ami l’inspecteur Lestrade arrête des suspects. La Couronne le paye pour ça. Moi, je cherche à confondre des coupables. C’est plus ardu, mais plus excitant.

Chez mon ami, l’excitation peut provenir de l’usage de drogues. Ou d’une heure de violon.

- On a pourtant retrouvé ses empreintes digitales sur l’arme du crime.
- Oui, sur un couteau de cuisine ensanglanté.
- Et du sang sur ses vêtements.
- Et la malheureuse a eu la gorge tranchée.
- En effet.
- Le crime est signé. Le maître était absent. Le chemineau a vu cette pauvre femme toute seule, il s’est rué sur elle pour assouvir ses bas instincts, elle s’est débattue, a crié peut-être, et il lui a réglé son compte pour lui clore le bec.
- Peut-être, cher ami. Mais le chien ?
- Quel chien, par Jupiter ?
- L’homme a parlé d’un chien. D’un chien sans collier. Une bête effrayante, qui aurait tranché la gorge de la misérable victime, et à laquelle il aurait infligé plusieurs blessures à l’aide d’un couteau de cuisine qui traînait là.
- Allons, mon bon ami, une telle bête aurait laissé des traces, d’autres témoins l’auraient aperçue !
- C’est peut-être le cas.
- Alors pourquoi ne disent-ils rien ?
- C’est précisément ce que je me demande, figurez-vous.

Cette histoire de chien me parait rocambolesque. Mais il est vrai qu’elle exhale un parfum d’étrangeté qui stimule mon ami autant qu’une pipe d’opium du Yunnan. Il poursuit d’un timbre exalté.

- Supposez, mon ami, que les témoins aient peur. Qu’ils n’osent parler de ce chien. Qu’ils vivent dans la crainte d’on ne sait quoi…ou d’on ne sait qui ?

Je le vois venir. Je vais encore une fois devoir abandonner la douce quiétude du 223 Baker Street pour les nuits glacées de la lande.

- Que comptez vous faire, Holmes ?
- Ce que je compte faire ? Elémentaire, mon cher Watson ! Trouver une fin à l’histoire du chien du manoir des Baskerville.

A.C.D.

Pcc/Docteur Gobu

Onglet statistique

Bonsoir Alshock, je ne sais pas pour open office mais moi j'utilise ça, suffit de copier-coller le texte et de cliquer sur le bouton
http://www.teleferique.org/projects/fan/imagesfan/cliquet/text-counter.htm

Début de ma nouvelle vie, maintenant et ici, cimetière du Père Lachaise, et déjà je biche, je me régale, je me lèche les babines. Que dis je, je me réjouis, je jubile, j’exulte ! Et je me félicite. Je le savais qu’il y avait une mort après la vie mais une vie après la vie !

Je suis arrivé ici par hasard. Un stupide accident de la route à un moment où je n’aurai pas du y être. Mais de quoi est-on le maitre en ce bas monde ? On croit à la liberté mais il y a toujours un os. Une laisse qui nous attend quelque part.

Je suis conscient, bien conscient d’être mort, tout ce qu’il y a de plus mort et enterré . Pourtant, je frétille, et le monde me semble plus réel que jamais. Jamais les odeurs et les senteurs ne m’avaient semblé si enivrantes. Je ne suis censé être qu’un pur esprit ! Mais je me sens libre, comme un chien sans collier, et je commence à arpenter les allées .

Au détour de l’une d’elle, elle m’apparait. Belle, je suis sur qu’elle s’appelle Belle, tant elle l’est. Elle arrose quelques fleurs ci et là, puis je la vois tenir compagnie à une vieille dame qu’elle semble connaitre de toute éternité.
« C’est bientôt votre tour », lui dit-elle, « soyez patiente, je vous réserve une surprise ».Eh bien ça alors sur que c’est bientôt son tour à la vieille tant elle a l’air décatie, mais je ne trouve pas ça bien fin de le lui annoncer ainsi, pauvre femme. Pourtant, je les vois rire un peu toutes deux, j’entends encore : « ça sera la dernière fois mais ça vaudra le coup de repasser par la case départ ! »

Je virevolte autour de Belle, je me sens irrésistiblement attiré par elle, je sais que c’est insensé mais il faut que je lui parle. Je me demande comment lui envoyer un signe quand tout à trac elle pose son arrosoir et me dit : « Ne vous inquiétez pas, on va vous trouver une enveloppe charnelle. De suite.»

Stupéfait, j’aboie. Pantois, ébahi, putréfié mais surtout pétrifié, je reçois alors une caresse sur le museau. Ce qui me fait frétiller la queue. Je la regarde, langue pendante, elle sourit.
« Ne t’inquiète pas », elle me dit, « je suis juste la gardienne du lieu, ce n’est pas moi qui décide des réincarnations sauf pour la dernière. Mais là il ne s’agit que de ta première. Tu te souviens, tu disais sans cesse : Chienne de vie ! Chienne de vie ! Tu vas en connaitre un rayon sur le sujet. Va, un jour tu connaitras le fin mot de l’histoire. Moi, ça tombe bien, je voulais un chien ! . »
Je m’entends grogner puis japper misérablement:«Rassure-moi, dis-moi qu’à la fin, il y a une fin »

— Au début, quand je vous ai vu là, je me suis dit que vous étiez ivre.
La jeune femme est penchée sur lui qui assis se tient la tête entre les mains.

— Le suis-je ?
— Je n… je l’ignore, monsieur, c’est à vous de… Avez-vous bu ?
— Bu ?
— Oui, avez-vous absorbé quelque boisson alcoolisée, de la bière, du vin ?
— Où ?
— Je ne sais pas moi où, n’importe où…
— Mais où… Où suis-je ?
Elle se redresse brusquement , lisse sa courte jupe, relève d’un geste sec le col de son chemisier, croise les bras puis, soupirant elle dit :
— Dans tous les cas, vous ne pouvez pas rester là. Relevez-vous, je vous prie.

L’homme allongé fait un demi tour sur son flanc gauche puis, tente de se mettre à quatre pattes.
Quand il y parvient , il tend un bras implorant vers elle. « Aidez-moi, murmure-t-il. »
Le temps qu’elle réfléchisse, qu’elle hésite à saisir la main, l’homme se laisse à nouveau choir de tout son long sur le parquet.

—Ah non ! Ça ne va pas du tout dit-elle, en tapant du pied comme une enfant qui ne veut plus jouer. Levez-vous, ou j’appelle un garde. C’est vrai, quoi… C’est un endroit public ici.

— Public ? U… une gare ?
— Non, Monsieur.
— Une galerie commerçante ?
— Pas du tout.
— Un aéroport ?
— Assez ! Et puis baissez le ton, Monsieur. En cet endroit, doit régner le silence.
— Ah ! ah ! une Eglise !
— Non point.
— Heu… un hôpital ! Y suis-je ?
— Vous n’y êtes pas.
On entend une cavalcade . Un chien noir surgit qui tout frétillant bondit sur le corps étendu et se met à donner de grands coup de langue au visage de l’homme.

— Alors là, c’est un comble, dit la jeune femme. Puis, se radoucissant : « C’est le vôtre ? »
— Ma foi… il a l’air de m’avoir reconnu, non ?
— Oui, et vous, pour le coup, vous m’avez l’air tout ragaillardi.

L’homme ne l’écoute pas, tout à la joie de jouer avec le chien.

Alors, la jeune femme tape des pieds et crie :

— Oh ! Oh ! Allez-vous sortir de ma bibliothèque à la fin ?

Suis pas arrivée à conclure de façon satisfaisante, je laisse tomber. A la place, je vous lis avec appétit, gourmandise, délectation ! :-)

Bon, voilà que je trouve un moment, je lis les contraintes et vois si je peux m'y coller avant de reprendre la route....

J'attendais sahkti mais la lirai quand elle postera . Merci yali pour cet exo ...pas facile finalement . Je vous commente plus tard. Je dors déjà d'un oeil.

Début et Verbe participent à la création d'une grande aventure.

Adam sort de terre nu et sale. Un courant d'air venu de très haut, le nettoie de la poussière et lui donne vie.

Dans le jardin d'Eden se promènent les animaux.

Le meilleur ami de l'homme est une chienne.

Il sait qu'en cas de nécessité, Adam est un bon garde-manger. Une nuit, il lui dérobe une côte.

Ève l'infirmière vient soigner le blessé. Ils se regardent, s'approchent, s'apprécient. Ils en oublient les consignes de sécurité. Ils s'aiment en cachette. Un enfant naît.

La fougère pousse. Ils s'aiment le jour, ils s'aiment la nuit, ils s'aiment n'importe où. Des petits frères, des petites soeurs se disputent les places au soleil.

La ronce envahit le pays. L'amour entretient la jeunesse.

Tant que le jardin produit, la famille prospère. Après cent mille individus Adam et Eve ne comptent plus leur progéniture qui se multiplie.

Ce que la surface ne peut plus donner à volonté, la terre retournée et ensemencée vient combler les manques. La patience s'apprend avec la notion de propriété.

Fertile, aride les conditions de culture suscitent convoitise, envie. Les uns se protègent. Les autres molestent.

La progression exponentielle de la population oblige les aventuriers à élargir leurs horizons.

Adam garde un chien de sa chienne, pour se souvenir d'être heureux. Ève procrée encore au même rythme que sa descendance féminine.

En sous-sol les hommes trouvent des richesses. Des millions d'individus s'engouffrent dans les tunnels. La roche vole en éclat. La montagne se rebelle. La mer en fait tout autant.

Soudain, un enfant basané ose poser une question à Ève.

Dis maman, c'est quand la fin ?

Pas facile non, mais un joli remue-méninges, merci pour cet exo Yali
Je commente plus tard aussi, ce soir ou demain mais ce que j'ai lu jusqu'ici était très chouette !

Très divertissantes les lectures de ce soir. Bravo à tous et merci Mc Yali (un petit air écossais comme ça)

Vous souhaite la bonne nuit et commente vos exos dès que...

Si la mort se prend au jeu


Début des contrebasses dans la rue d’à côté, il redescend sur terre en sursaut. Vraiment une drôle d’idée cette fête de la musique, surtout par ce temps. Il faudrait vraiment qu’il rentre maintenant, ses parents vont s’inquiéter, et s’ils font des scènes c’est encore l’ordi qui va prendre. Pas vraiment réjouissant, l’ennui c’est qu’il est vraiment perdu. Et puis il faut reconnaitre que Paris la nuit, dans les lumières et la musique, ça donne envie de flâner un peu. Ses parents attendront un peu, il est plus à quelques heures d’ordi près. Il se remet à rêvasser en arpentant les petites rues animées. Il pense à des ombres, la ville semble emplie de musique et de cris, mais bientôt les gens s’éparpillent, s’estompent, disparaissent. Ils sont encore là quelque part, mais ils se sont fondus dans le décor au milieu des ombres, seule la musique demeure. Les lumières faiblissent, les immeubles font des angles bizarres, comme d’habitude. La musique devient plus agressive, des seringues se brisent sous ses pieds. Des gens surgissent dans les rais de lumières, se débattent, retournent dans le décor en laissant de grandes traces sombres sur les murs. Sans bruit, seule la musique hurle. Il continue d’avancer. Elle est là, au centre du carnage. Elle achève les blessés et emporte les morts dans une danse infernale. Elle est belle, froide et calme, il jurerait qu’elle vibre au rythme de la musique. Il tremble à l’idée de surprendre une déesse de la mort pendant son travail. Il veut la toucher, l’étreindre, l’embrasser. Il court vers elle, et le sol s’ouvre sous ses pieds. Quand il ouvre les yeux, il ne remarque pas la lumière vive autour de lui, il n'entend pas les rires et les cris qui sortent des cafés. Il ne voit que les crocs de l’immense chien qu’il vient de percuter, il n'entend que le hurlement qui couvre la musique. Le chien n’a pas de laisse, vu d'en dessous il ressemble plus à un ours qu'à un chien. Une jeune fille le suit, le regard froid de ses yeux bleu fixé sur lui. Il jurerait qu’ils vibrent au rythme de la musique. La fille s’élance vers lui. Il se savait triste, seul et vide, il se voit déjà mort. Il pense à son ordi, c’est la fin.

Oublié le titre, mettons Si la mort se prend au jeu (c'est pas mon imagination qui décolle ce soir)
c'est beaucoup 2500 caractères en fait (pour moi en tout cas)

En retard, en retard, comme le lapin d'Alice, sauf qu'il n'y a ni lapin ni Alice, à peine une côte rôtie et un congélateur qui a rendu l'âme - et bien ! -

Yali : Tout y est. Au niveau de la construction, je me demande si ce passage :... Bon, le temps s’étend tel un élastique enroulé sur lui même, s’étend d’autant que je suis le seul client. S’étend encore. S’étend à l’infini. Puis, en vertu du fait que les élastiques ne peuvent s’étendre infiniment sur eux même, celui-ci s’écorche au frottement, s’use et claque... ne serait pas mieux situé dans le début de texte, juste avant que la serveuse ne téléphone. Mais bon, c'est une autre vision de la scène.

Lizzie : Une belle progression menée à la fois du côté de la fonction "observatrice" du personnage principal et de l'émergence de ses sentiments furtifs malheureusement vite engloutis sous les contraintes du travail. L'aparté se transforme petit à petit en véritable objet de premier plan. Le contrat est réussi.

elea : J'aime bien cette réplique. C’est que j’en ai pas, j’en vois pas l’utilité hein !
Je suis déçu par la fin qui me semble être un procédé trop facile. Je crois qu'avec un peu plus de temps, tu trouverais quelque chose d'original pour achever ce texte marrant. En tant qu'observatrice, tu dépeints la scène de sorte que je reste un peu à l'écart.
Heureusement que ton écriture talentueuse m'emporte vite devant cette édentée, et me fait trembler à l'approche du chien, si vivant. Ne manque que la bave et j'étais bon pour nettoyer l'écran.

Gobu : intrigante aventure.
J'aime bien ce passage :
- Cela lui sera fort utile lorsqu’on le pendra.
- Il est donc coupable ?
- Je ne le crois pas.
J'imagine que tu peux arranger la dernière phrase pour offrir une juste position au mot fin.

Rebecca : Pourquoi insister à ce moment là ? : Mais je me sens libre, comme un chien sans collier, et je commence à arpenter les allées. Inutile !
Le fait de ne pas le mentionner aurait eut un autre impact (pour moi), puisque l'ensemble du texte sous-entend cette réincarnation. En plus, ton personnage principal du départ, l'accidenté, se voit voler la vedette par ce cabot, c'est bon ça coco, c'est tout bon !

Kilis : Petite remarque dans la mise en scène : l'homme est assis,... lui qui assis se tient la tête... puis... L’homme allongé fait un demi tour...
Le jeu est amusant, la fin bien en place.

Alshock : Quelle passion pour l'ordi ! Une participation musicale remarquée.

Sahkti : Histoire bien construite, je ne dis pas emballée car le chien a détruit le colis jusqu'à voler la vedette aux autres protagonistes. Je l'imagine bien s'offrir une niche quatre étoiles dans les catacombes.
Personne ne parle et rien ne chante ; tout est murmure et pourtant dans la dernière phrase tout est dit.

Easter(Island) : Me fera des petits plats et lavera mes chaussettes... Alors là ! Mais que font les chiennes de garde !
Il ne manque plus qu'un titre à ce poème. Je propose : l'ode rose.
T’es tout seul toi aussi alors ? Un chien sans collier… comme moi, hein ? Il me semble que de préciser que le chien n'a pas de collier est inutile, puisque plus loin tu notes : ... Entre paumés on se reconnaît...
Dernière remarque : c'est plaisant de te lire.

Merci au maître de cérémonie, Yali, pour la mise en place et l'animation de l'exercice.

Yali
Je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas été surprise par le décor… Les jeux de mots sont sympas, même si la première phrase m’a semblée « forcée » pour « faire genre », comme disent les djeuns. J’admire le dialogue à trois qui ne perd pas son lecteur. J’aime : « se consacre à son métier de serveuse, soit essuyer le zinc en oubliant ma commande ». Ouaip. Par contre, un verre d’eau fraiche sans avoir à le demander, par chez moi ça n’existe plus. Le chien m’a paru pièce rapportée, une contrainte, en somme. La fin est fine, la gare, et Séraphin, bien entendu. Très chouette. Merci.

Elea
Pour la contrainte de la montée en puissance : c’est parfait, tant au niveau du sens que du style. Mais du coup, le premier paragraphe en souffre. C’est complètement différent de ton brio habituel, comme si tu écrivais le résumé de ton histoire, ou un truc comme ça. Ensuite, tu te retrouves peu à peu. Et alors, à partir de « un peu stressé… » on décolle complètement dans cet univers qui part en vrille, c’est jubilatoire. La fin, le chien télépathe, yesss ! Me demande si la dernière phrase est utile.
Bravo, tout y est.

Gobu
Brillant, original, ironique, bref. (jalouse). :-)

Rebecca
C’est enlevé et amusant. Je ne suis pas sûre d’avoir compris : « Moi, ça tombe bien, je voulais un chien ! » La progression traitée en réincarnations successives jusqu’au nirvana, c’est une idée, ça !

Kilis
Moins inspirée que le précédent exo à mon avis, mais j’aime toujours autant l’écriture. On se demande avec ce pauvre homme où l’on est, et on compatit. Les dialogues sont drôles et enlevés. Chouette texte !

Bertrand-môgendre
Pas compris : « Le meilleur ami de l'homme est une chienne. Il sait qu'en cas de nécessité, Adam est un bon garde-manger » Qui est le « il » ? La chienne ? qui mangerait l’homme ? Ni : « Fertile, aride les conditions de culture suscitent convoitise, envie » : je suppose que la limitation à 2500 mots t’a été aussi pénible qu’à moi…
Quelle imagination ! La contrainte de progression est parfaitement respectée, entre autres. J’aime beaucoup la fin, plus exactement à partir de : « En sous-sol les hommes trouvent des richesses » jusqu’au dernier mot. Un beau souffle.

Alshock
Un peu, Vraiment ? Ces mots sont à bannir de votre vocabulaire… :- ) Un texte qui colle aux réalités du narrateur, les parents, l’ordi, et l’envie de frôler les dangers. Bravo pour cette première participation !

Sahkti
Un talent certain pour planter une ambiance. L’enchainement boue-travaux-ligne 13… c’est incompréhensible, et j’aime. Ensuite, j’ai pensé à un livre de Vargas ( ?) dans lequel l’inspecteur trouve au pied d’un arbre un os de doigt. Là aussi, j’applaudis : quelle imagination ! J’aime : « Le regard reçu en retour est du plus beau noir ». C’est bien qu’on ne sache pas, finalement, ce qu’il n’a pas oublié.
Une lecture très agréable.

Easter(Island)
Il y a dans ce texte des petits éclairs, l’œil qui frise : « Oui, je sais, c’est toujours aussi dommage qu'il y a 5 minutes … » et bien sûr, ce cri du cœur si véridique : « Celle qui chauffera mon lit et ma maison, Me fera des petits plats et lavera mes chaussettes, ». Quoique, je pense qu’il manque un aspect à cette femme idéale… mais le site est tout public !
Mention spéciale pour : « Tiens le chien, je te l'offre la rose. Non, ça se mange pas... ».
J’ai lu le sourire aux lèvres !

Merci MC Yali, c’était un bon moment partagé, je l’espère.

Yali : Joli instantané, bien mené, avec ce qu’il faut d’amusant et d‘émouvant même si l’introduction du chien et du prénom font un peu cheveu dans la soupe ou poil sur le café.

Lizzie : j’aime bien l’ambiance installée, on se prend, comme Josie, a observer ces voyageurs agglutinés et à se demander ce qui se passe. L’effet travail routinier duquel on s’échappe au point de ne plus se souvenir d’une grève est bien rendu.

Gobu : amusant et parfaitement mené ce dialogue qui distille les informations petit à petit jusqu’à la pirouette finale.

Rebecca : beaucoup aimé l’emploi du vocabulaire canin tout le long, ça sert bien la chute. Peut-être que la toute dernière phrase est de trop, mais bon fallait bien la caser cette « fin ».

Kilis : amusante cette scène, c’est vif et j’étais aussi perdue que le bonhomme jusqu’à ce que tu dévoiles le lieu où ils étaient.

Bertrand-môgendre : j’ai bien aimé ce fondu-enchaîné dans le temps même si je ne suis pas certaine d’avoir tout bien compris dans le détail, la question finale me plait.

Alshock : l’ambiance est bien rendue, un peu glaçante, un peu étrange, j’aime bien les allusions à l’ordi. Quelques répétitions dans le début du texte, un peu, vraiment.

Sahkti : j’ai bien aimé les questions un peu étranges qui surgissent de l’esprit de l’homme à la vue des os ainsi que l’indifférence de la femme. Le tout est visuel, avec une ambiance toute particulière.

Easter : très joli, tout en nuances et petites touches, de tendresse pour le personnage et d’histoire qui se déroule mine de rien, la construction est parfaite.

Yali : Que dire ? Ça pétille, ça part dans tous les sens et au final ça retombe sur ses pieds. C’est du « toi » tout craché. Me demande si une vraie contrainte pour toi, ce serait pas justement d’écrire comme quelqu’un d’autre. (mais ce serait se priver d’un plaisir que te demander ça)

Lizzie : J’aime beaucoup. Tu as su installer dans ce petit texte une ambiance énigmatique et surréaliste.

elea : C’est étonnant, on entre dans une histoire style « morts-vivants » un peu bateau et au final l’apparition du chien télépathe donne un tout autre ton au récit. Fameux rétablissement !

Gobu : Bonne idée, rondement menée, aboutie. Vif et malicieux.

Rebecca : J’aime bien l’idée de cette renaissance dans un cimetière et l’éveil progressif des sens qui se révèlent être différents de ceux d’un humain. Cela mériterait d’être exploité dans un texte qui dépasserait l’espace d’un exo live.

bertrand-môgendre : Etonnante et poétique réinterprétation de la genèse. La fin du texte reste un peu confuse pour moi.

Alshock : Première fois, je crois, que je te lis et je t'ai lu avec plaisir. Le ton, le rythme rendent bien l’ambiance environnante à travers l’état d’esprit du narrateur. Bravo.

Sahkti : Beaucoup aimé comment tu plantes le décor et cette attente qui devient de plus en plus étrange. Comme dans l’exo de Lizzie ou celui d’elea, une rupture dans le quotidien ouvre le champ au surréalisme.

Easter : Chouette texte. Habile quant à faire apprécier la progression mentale du narrateur .

Yali : J’ai beaucoup aimé les conversations qui s’emmêlent, ça colle bien avec la fraicheur du texte. Le rythme du passage du temps élastique est agréable mais je ne suis pas sur d’avoir vraiment compris l’image. J’aurais vu un pauvre élastique dont l’un des côté attaché dans les mécanismes d’horlogerie s’enroule autour d’une poulie en couinant douloureusement, mais « s’étend à l’infini » me parait détonner avec cette vision, peut être parce que je l’interprète d’une manière spatiale au lieu de temporelle (oui, je chipote là).
« Faut dire, précisé, que ce prénom qu’elle n’aime pas davantage que moi, prénom de chien, c’est le mien » Précisé ? Avec « préciser » ou « précisément » j’aurais compris, mais le participe passé comme ça je ne sais pas si la langue française accepte (ou alors j’ai loupé quelque chose ?)
J’ai rien compris aux dernières lignes, je n’ai jamais lu la bible (mea culpa, je sais quoi faire de mes vacances maintenant)

Lizzie : Enchainer de Séraphin à Jésus, j’ai cru qu’on en voulait à mon âme ! Le guichet 5 ça veut dire quelque chose dans la bible ou c’est moi qui cherche trop ? (12 ou 9 ¾ j’aurais compris, mais 5…)
Dans le passage « Un vide devant son guichet, enfin. Josie regarde l’horloge, l’habitude. Sous le cadran rond ils sont des dizaines, peut être davantage. Josie se lève, sort, elle ne peut rester comme ça, les bras ballants. Le PC de surveillance, pourquoi ne réagit-il pas ? Hors de son bocal de verre, elle comprend : la grève. Le hall explose de voyageurs, pire qu’une ruche, eux sont anonymes, cachés. » à l’idée du vide devant son guichet et au fait qu’elle voit immédiatement le groupe on dirait qu’ils sont seuls dans la gare (ou au moins dans cette direction), et pourtant j’aurais situé l’horloge au beau milieu de la gare, là où tout le monde passe.

elea : Une ambiance réussie, mi-glauque mi-conviviale, presque paradoxale.
Que signifie le fait qu’un chien soit nu ? Si c’est qu’il n’a pas de collier, n’est-ce pas bizarre de le préciser ensuite une deuxième fois ? Que pat soit gêné par la truffe humide (humide semblant être précisé pour expliquer la gêne) je veux bien, mais s’il est déjà trempé (puisque « les gouttes de pluie restées accrochées à sa parka détrempent le papier ») cela me paraît un peu étrange. Quand tu écris « un sourire édenté et noirci à se faire pâmer un dentiste stagiaire », j’aurais dit « à faire se pâmer » mais sans certitude absolue.

Gobu : Une ambiance qui respecte parfaitement son genre, avec toute la légèreté, l’humour et l’intrigue qu’on lui connait. Pas grand-chose à dire de négatif. En cherchant bien, si l’individu a tué le chien ou la bonne avec un couteau de cuisine, c’est que l’action se passe dans un manoir et pas dans un lieu public. En plus tu as 22 mots en dehors des bornes des mots « début » et « fin » (oui c’est petit, je sais mais j’ai pas trouvé mieux)
Une note particulière pour « Et la malheureuse a eu la gorge tranchée. » je ne sais pas vraiment pourquoi, mais ça vaut un bon sourire.
Dernière chose, un britannique jurant sur Jupiter ça a le mérite de rompre avec les traditions, j’y aurais plutôt vu sa pipe ou quelque chose de plus distingué.


Faudra me dire comment vous faites pour commenter 9 textes d’un coup, c’est un niveau trop haut pour moi :-/