Joseph

"Où peut-on être mieux qu'au sein d'une famille ? Partout ailleurs !"
Hervé Bazin - Vipère au poing


- « Joseph laisse-moi, va voir mémé !
- (Mémé) Ah non Raoul ! Il est à toi, pas à moi !
- (Raoul) Je suis occupé sur le météorite-∞, je ne peux pas.
- (Mémé) Bon, viens Joseph.
- (Joseph) T’es pas ma mémé !
- (Mémé) Tu vois Raoul, il dit que je ne suis pas sa mémé.
- (Raoul) Le -∞ va s’engouffrer dans un trou noir, m’enfin…Que veux-tu Joseph ?
- (Joseph) Faire caca mais c’est trop tard.

Au moment où l’étron était évacué d’un trou noir, le météorite pénétrait dans un autre.

Pour tout vous expliquer : dans les décombres modernes du patriarcat, Yvonne, la pseudo-mémé, a divorcé d’Emile, père d’Eugénie dont la mère s’appelle Germaine.
Yvonne et Emile ont eu cinq enfants, quatre filles et un garçon : Violaine, Violette, Vincent, Valérie et Viviane. Il y a donc dans la fratrie quatre aînés et quatre puînés.
Raoul, qui a travaillé à l’étranger, a eu deux compagnes illégitimes : Yolanda et Yamina. Yolanda est une belle Norvégienne et Yamina une belle Africaine qui était déjà mariée avec Younès. Raoul et Yolanda on eu trois enfants : Adalbert (l’aîné), Adalrik (le cadet) et Albert (le benjamin). Raoul et Yamina ont eu quatre enfants non déclarés : deux filles, Aaviva (la cadette), et Adila (la benjamine) et deux garçons, Adnan et Azaan, Adnan est l’aîné et Azaan est l’aîné d’Adila et le puîné d’Aaviva.

Ainsi, cela arrangerait tout le monde pour parapher les actes notariés de succession, pour celles et ceux qui la mériteront.

Par ailleurs, Raoul et Yvonne étaient cousins au second degré.

Pour fêter sa découverte sur l’erreur au millième de la valeur de la constante de Planck, ce qui allait bouleverser les lois de la physique quantique, Pierrot, accompagné de sa deuxième épouse Armandine, marié sous le régime de la communauté de biens, grand-père de Raoul (et donc quelque part d’Yvonne) avait invité toute sa descendance. Pierrot et Armandine étaient aussi grands-parents de Germaine, Philippe et Avishag ( ?)

La constante de Planck est utilisée pour déterminer la taille des quantas. Elle vaut 6,626 068 96 x 10 à la puissance -34. Pierrot avait découvert que le deuxième 6 après la virgule était en fait un 9 (un 6 à l’envers). Autrement dit les quantas étaient infiniment plus petits que l’on nous l’avait fait croire jusque là. Donc le rayonnement des corps noirs était infiniment plus lumineux, donc la téléportation devenait impossible, donc l’exploration des trous noirs intergalactiques était reportée sine die et donc, enfin, il était impossible de calculer le nombre exact d’années lumières séparant le météorite -∞ de la terre.
Je rappelle que le (ou la – il y a égalité des sexes dans l’univers) météorite -∞ provient de l’explosion nucléaire de l’étoile ß de la constellation Cassiopiae et qu’elle (ou il) se dirige vers la terre à la vitesse du son.

Pierrot avait tout simplement fichu le bazar dans la communauté des scientifiques qui connut plusieurs suicides et un nombre impressionnant de dépressions nerveuses.

Pierrot et Armandine avaient, à leurs morts, été enterrés dans le caveau familial de Juvisy/Garonne.

Auparavant un arbre généalogique avait été dressé par un arrière petit cousin afin de calculer la taille et la profondeur du caveau (le nombre de mètres cube et le nombre de casiers, en fait) pour n’y loger que la lignée directe de Pierrot.
De là il avait été clairement établi que Joseph était le fruit de l’amour entre Aldérick et نأسف, , fille de Avishag. De ce fait, Joseph subit l’ordonnance de droit divin du pape Pi 3,14116, transmise par l’Ambassade de France auprès du Saint Siège au Cardinal de Boulogne/Mer, qui lui interdisait de se baptiser lui-même mais qui ne l’excommuniait toutefois pas.

Depuis cette deuxième découverte, Yvonne estimait que le lien de parenté qui l’unissait à joseph avait un très loin rapport d’aïeule à petit-fils et, de ce fait, elle se sentait assez dégagée de l’éducation et de la toilette de ce dernier, qu’elle adorait, cependant.
Toutefois, Yvonne était très consciente de l’importance de la recherche de son compagnon Raoul qui passait, depuis de nombreuses années, son temps à vérifier les calculs de son grand-père, à la virgule près. En effet les scientifiques prévoyaient que la rencontre fusionnelle entre la météorite -∞ et la terre provoquerait une transmutation génétique de la civilisation actuelle, lui faisant perdre toute logique. Elle avait donc très peur que Joseph, ou sa descendance, deviennent très désordonnés, ce qui nuirait à l’équilibre des ménages.

Joseph avait déjà dit singulièrement à mémé qu’il avait un penchant pour Sophie, une petite fille du quartier de la rue des Pécheurs. Il avait aussi vertement dit à mémé que le comportement poétique de pépé et le manque d’affection de sa mère, que mémé se refusait de reporter sur lui, lui portait tort.

Les résultats de la recherche de Raoul devaient être transmis dans quelques jours au plus tard à l’observatoire Aztèque de Tenoshtilan, en langue nahua. En effet, leurs concurrents Mayas avaient programmé la fin du monde en décembre 2012, en toute logique. Il était donc important pour les Aztèques de savoir si la fin de la période homo logicus surviendrait d’ici-là.

Excédée, Yvonne appela Avishag pour lui demander si sa religion lui interdisait de s’occuper de son petit-fils. « Ma religion, c’est ma foi, et j’y crois » avait répondu Avishag.

Mémé désespérée, s’excusa coupablement auprès de Raoul.
- « Je connais la variable de ton humeur, dit-elle, elle ne doit pas influer sur ton attention portée à la constante de Planck
- Laisse-moi laver le cul du petit, » lui répondit-il.

Yvonne et Raoul vivaient dans un studio en bois à énergie renouvelable (une pelouse sur le toit qui servait de friche aux chardonnerets). Ce studio était isolé de tout voisinage et à cent trente six kilomètres de distance de la première ville digne de ce nom. Aucun transport en commun ni autoroute ne reliait « Mauresco » à cette ville. Yvonne et Raoul ne disposaient que d’un vélo mono-plateau, chacun son tour. Ceci n’avait aucune incidence inférieure à zéro, à 2kπ¹ près, sur l’environnement social de la cellule familiale, au contraire. Joseph ne voyait Sophie qu’une fois par an, lors du pèlerinage organisé par le village, pèlerinage dédié MoonRâ, Reine du Nouvel Âge.
Raoul n’aimait pas l’appellation non contrôlée de cette intronisation, considérant que l’espèce humaine n’en était qu’au Moyen Âge de son évolution. Ses calculs démontraient que la masse cérébrale de l’homme doublerait de volume toutes les demi-révolutions solaires autour de Sunshine, soleil de la galaxie Gath, qu’il avait observé avec ses jumelles depuis le Mont Ventoux. Il n’avait pas fait d’étude spéciale sur le cerveau de la femme.

Yvonne avait pensé que si la logique mourrait dans dix sept mois, ce qu’elle ne souhaitait pas à Joseph, décembre 2012 serait illogique et cela la rassurait un peu. De deux mots il faut choisir le moindre. Il lui tardait donc que son cher compagnon lui dise si 6=9 ou non. Si cela aurait la même conséquence de cause à effet, en tous cas.

Joseph étudiait le grec et le latin sur Wictionnaire et il avait acquis, à son âge, une érudition sur la mythologie bien supérieure à celle qu’avait acquise pépé sur la physique quantique. Il avait réussi à démêler tous les écheveaux de la généalogie des dieux et des déesses et autres Oracles Databases. En attendant Sophie, il aimait l’étrusque Turan, Vénus elle-même étant trop convoitée et ayant l’âge approximatif de mémé.

Yvonne savait que si elle était adoptée par Joseph, alors Raoul pourrait rendre ses résultats avant la fin de la semaine. Joseph était sans arrêt aux trousses de pépé, tantôt pour lui poser des questions sur l’Achéron afin qu’il le traversât dans le bon sens, tantôt pour lui demander d’actualiser Karspersky, tantôt pour attraper la boîte de biscuits lyophilisés etc…

Raoul travaillait de nuit et le jour il s’amusait avec Joseph. Cependant quand il observait les mouvements de l’engrenage de sa montre Lip (un souvenir de l’usine coopérative), il savait bien que le temps passait irrémédiablement. Donc il rognait sur ses heures diurnes.
Selon les croyances d’Yvonne, il ne restait plus que trois jours et deux nuits. Cette pensée l’énervait, l’angoissait et plus Yvonne angoissait, plus elle s’énervait sur le petit qui reportait ses nerfs sur Raoul.

Au fond, se dit Raoul, et si la constante de Planck était variable selon l’environnement où elle se situe ? Pour vérifier cette hypothèse il ne pouvait pas faire autrement que de partir de « Mauresco » (lieu-dit où fût inventé l’algèbre trigonométrique, désuet aujourd’hui). Il s’en entretint avec Yvonne qui acquiesça et demanda de tenir la décision secrète à Joseph et elle prépara le sac à dos.

Joseph, alors, n’arrêta pas de réclamer Sophie. Il brûla Turan, au grand dam de mémé qui pensait que Turan pouvait être une déesse protectrice de l’humain.

Dix ans s’écoulèrent. Décembre 2012 était passé sans encombre. Pépé était donc arrivé à temps à prouver que 9>6 et que ce n’était pas un postulat (pépé aimait toujours démontrer que les postulats étaient d’hypothétiques syllogismes, en fait). Joseph s’était fiancé avec 胭脂花, descendante de Vincent et rencontrée lors d’un pèlerinage, dans la rue des Pécheurs. Il envisageait son mariage religieux dans cinq ans. Sophie, de son côté, convoitait Yaâqov (יעקב), arrière arrière petit-fils d’Armandine, avec lequel elle espérait convoler en première noce devant la Reine elle-même.

Pépé n’avait pas donné de nouvelles. Pas de nouvelle, bonne nouvelle, pensait Yvonne.

Joseph avait prévenu sa mémé qu’après le mariage il ne resterait pas sur terre. Lors d’une nuit claire d’éclipse de la lune, il avait observé une planète sur laquelle on savait encore dessiner des moutons en couples restreints et libres, enfin. Yvonne trouvait que tout cela ne manquait pas de logique et paraissait la rassurer dé-fi-ni-ti-ve-ment.

Comme qui dirait : "pourquoi a-t-il fallu, Joseph...?"
De toute façon, une telle entame ne pouvait que m'attirer droit dans ses rets. C'est de la virtuosité et comme avec toute virtuosité, le commun des mortels tenu à distance se fait un festin des miettes glanées. Lu entre sourire dubitatif et sourire complice.

Je suis en haut, donc...
De quoi doutez-vous Easter, que l'on en parle sans calcul ?

DÉ-FI-ni-ti-ve-ment, Raoul me plaît bien dans ton texte, alors pour lui seulement j'envoie cette petite blague Il est certes mieux à même de comprendre, lui (lol)


Un patient gravement malade est à l'hôpital. La famille est réunie dans la salle d'attente.
Un médecin entre, fatigué et dit, désolé :
- "Je vous apporte de mauvaises nouvelles. L'unique chance de survie est une greffe de cerveau. C'est une opération expérimentale, très risquée et dont les frais seront totalement à votre charge." La famille reste abasourdie.
Un des membres demande : "Combien coûte un cerveau ?"
- "Ça dépend, répond le médecin, 5000 Euro pour un cerveau d'homme, 200 €uro un cerveau de femme..."
Alors un long moment de silence s'installe. Les hommes de la famille se retiennent de rire et évitent de regarder les femmes.
Un curieux ose quand même poser la question : "Docteur, pourquoi une telle différence de prix ?"
Le docteur sourit face à une telle question, puis répond : "Les cerveaux de femme coûtent moins cher, car ce sont les seuls à avoir été utilisés ! "

Bravo Denis, tu as souri à la moitié de l'histoire

Bravo aux autres qui ont bien ri à la fin ( ce sont tous des femmes) lol

Je me suis bien amusée à essayer de reconstituer l'abre généalogique de cette bizarre de famille (lol)

Bisous

J'ai adoré ce texte...je dirais même que je l'ai englouti tant l'écriture est envoûtante.
A relire avec le désir de trouver le fil.
Félicitation

Merci de m'avoir lu et commenté. Je prépare un 2° épisode, peut-être...

Attention : cet épisode 2 va vous paraître abscons. L’exégèse par chacun des lecteurs est cependant indispensable avant la publication de l’œuvre chez Seghers.

De plus s’il a une réelle connotation machiste, il n’est en aucune façon anti-féministe pour autant, cela n’a plus rien à voir, depuis peu (à la demande des femmes nostalgiquesdont le poids politique effraye aujourd’hui les classiques).

Ceci étant dit pour vous décourager de lire l’épisode 3 avant que je ne l’écrive.

Joseph, qui n’est pas un personnage fictif, m’a fait savoir qu’il veut retrouver l’anonymat. Je le nommerai donc Hervé.

Nota bene : Avant de lire l’épisode 2, il est formellement recommandé de lire l’épisode 1. Vous y trouverez l’indispensable généalogie de Joseph (Hervé). La généalogie est la seule antique science exacte qui permet de connaître l’origine de l’homme et donc d’en prévoir son devenir, avec une très faible marge d’erreur (il est vrai que celle-ci s’accroît sensiblement depuis le phénomène des familles recomposées et depuis que le mariage n’est plus un sacrement).

Ce récit n’est pas une fiction. Il s’appuie sur les plus récentes découvertes en physique quantique, neurosciences, ethnopsychiatrie, thermodynamique, chimie des métaux lourds, numérologie et poésie. Il est absolument certain que sa philologie sera, dans les années avenir, une nécessité pour bâtir de nouvelles théories philosophiques et/ou religieuses.

Je rappelle simplement qu’Hervé (Joseph) a décidé de s’exterrialiser pour échapper à la dernière déstructuration de noyau atomique familial.
Raoul, son pépé, est actuellement dans le laboratoire Aztèque de Tenochtitlán, afin de confirmer, par l’expérience, la caducité de l’agenda Maya et en particulier de la date du 18 décembre 2012 marquée au stabylo par la fin du monde.
Yvonne, la compagne de Raoul, et donc la belle-mémé d’Hervé, est restée seule à Maurisco, où elle organise la survie de son espèce (Castigat ridendo mores).



Credo quia absurdum (Tertullien)

(Hervé) Mémé ?
(Mémé) Oui ?
(Hervé) Je suis bien arrivé.
(Mémé) C’est maintenant que tu me préviens, après cette si longue absence cosmique ?
(Hervé) Oui, bon…Mémé tu oublies que l’univers est isotrope et en perpétuelle expansion. Et puis nous avons eu un accident.
(Mémé) Quoi encore ?
(Hervé) Les hadrons ont accéléré dans le tunnel quantique et sont entrés en collision. C’est la faute aux photons.
(Mémé) Vous avez été flashés ?
(Hervé) Non, nous allions plus vite que la lumière.
(Mémé) Bon, prends soin de toi et mets ton cache-nez s’il fait froid.

Yvonne savait bien que les transports en commun interstellaires étaient dangereux. Elle attendait avec impatience la mise au point du moteur à hydrogène ammoniacal qui permettrait de rendre chaque voyageur autonome. Il ne restait que quelques troupeaux de bisons épars sur terre et le problème était de les regrouper pour recueillir la quantité suffisante du susdit gaz, issu de leurs ruminations.
Les jeunes conduisaient de plus en plus vite, ils faisaient tout de plus en plus vite (l’amour etc…) Tout allait de plus en plus vite. Yvonne en avait le vertige la nuit.
Raoul avait calculé, grâce à l’équation d’Albert Einstein (E=MC² =>√E/m=3,0x10 ²m/s=C
au final vous remarquerez que C=C…sacré Albert !), inventée en 1903, onze ans avant la première guerre mondiale (on dit en numérologie que le chiffre 11 est providentiel), que les faucons pèlerins disparaitraient de la surface de la terre et que les paresseux pulluleraient. En effet : C étant la vitesse, m le poids et E l’énergie, plus tu vas vite, plus tu fonds et inversement proportionnellement.
Pour les poids plumes, il en va tout à fait différemment, d’où l’intérêt de faire un régime végétalien. En effet : « dans le cas d'une particule de masse nulle, dont on suppose qu'elle n'influence pas le champ de gravitation environnant, on ne peut utiliser son temps propre car il n'existe pas, par contre on sait que dans un référentiel inertiel, sa vitesse est constante !!! (on est en droit de se demander si cette particule existe vraiment) donc (suit l’équation du néant) ¥5€{1 ;2 ;3 ;}, dU²=0, d’où Øñ{1 ;2 ;3},V u² = 0 » (quand ta montre est arrêtée, donc quand le temps lui-même s’est arrêté, personne ne bouge, dans l’extrême légèreté de l’être et sans se cogner aux portes. CQFD). Le principe en mathématiques c’est de démontrer l’inanité de toute chose, puisque tout est toujours = 0.

Bon, tout cela n’a aucune importance. Hervé était bien arrivé. Raoul n’était pas revenu. Yvonne craignait juste l’invasion des primates.
Un soir d’angoisse, elle m’appela pour me faire part du problème. La solution que je trouvai était simple : sachant qu’un paresseux passe 80% de son temps à dormir et 20 % à féconder la paresseuse quand elle est libre, il faut et il suffit de réduire sont temps de tchic-tchic de 20 % à 0 %.
Je transmis donc l’équation suivante à Yvonne : 20/20-1 = 0 (1 paresseux copulant sur 1 paresseuse copulée auxquels on enlève une unité, et le tour est joué. L’unité me direz-vous ? Ben peu importe, l’unité de lieu, par exemple, l’un dans la chambre rose et l’autre dans le petit salon bleu).
Yvonne était contente et rassérénée, et repeint son studio.

Hervé et son épouse 胭脂花 avait été accueillis par un renard endimanché (c'est-à-dire avec un nœud de papillons sur le bout du nez), sur la planète Eosophaë. Renard avait excusé le Petit Prince pris par une conférence de presse dont les articles avaient paru dans les périodiques de la semaine dernière.
Hervé put y prendre connaissance des dernières créations du PP : erreug, enimaf et ueiD. Renard leur expliqua que PP était en train d’étudier les moyens de transport les plus écologiques, hors la téléportation dont Raoul avait récusé l’efficacité, pour exporter ses créations sur terre afin d’y éliminer les fléaux inverses. Il poursuivait également ses recherches sur ruessahc.
Renard leur indiqua en outre que la emmef du PP préparait une décoction aux rayons d’argance. PP estimait qu’à ce sujet il n’y avait pas encore péril en la demeure Terre, mais il s’apprêtait à tout moment à payer le voyage à sa emmef.

Qu’observait donc Raoul chez les Aztèques que personne n’ait encore observé ?
Il se trouve que les Mayas, vexés, élaboraient une stratégie de revanche pour rétablir la logique, et donc la fin du monde, pour août 2022 (juste pendant les vacances de tout le monde).
Le chef Aztèque, siégeant selon la volonté du peuple à l’observatoire de Tenoshtilan, dans le but de parer la manœuvre prévisible de son concurrent, avait imaginé que Raoul, dont la compétence avait été plébiscitée, pourrait servir de taupe (en passant, la propagation de la taupe pouvait, autant que celle du paresseux, se révéler nuisible pour l’humanité. Mais Yvonne ne pouvait pas penser à tout et parait au plus pressé : le paresseux).
Les autorités Aztèques étudiaient donc la possibilité de naturaliser Raoul, afin de préserver Maurisco et Yvonne en cas d’échec. La demande avait été déposée chez le Préfet Itzacoatl (un métis de Basque et de British), dirigeant l’alpati (consortium de calpulli. Les calpulli sont des organisations claniques dont le système de fonctionnement est basé sur la guerre des chapelles).
Itzacoatl avait fait savoir que cela n’était envisageable que si Raoul changeait de prénom, celui-ci trahissant son origine.
Raoul réfléchissait.

Rosée, esoupé du Petit Prince, fit entrer les explorateurs dans le palais, une yourte à même la terre ésophaëienne. Elle déroula une natte infraverte et demanda à Renard de dessiner une argancière et trois tasses d’argance afin de servir l’argance.
- « Et moi alors ?demanda Renard »
Aussitôt Rosée brancha les gammatrodres sur le cortex de son lobe pariétal pour connaître la réponse.
- « Pardon, dit-elle, dessines-en quatre et fais infuser un peu plus d’argance.
Que me vaut l’honneur de votre débarquement ?
- Maman, نأسف, ne m’aime pas, dit Hervé, elle ne m’a jamais aimé, alors qu’elle adore ma demi- sœur Issoartuyok, est- ce une tare eninimèf ?
- Oui ! Répondit Rosée, mais c’est spécifiquement terrien et ce n’est pas une question de température. Dans l’hémisphère sud, comme dans l’hémisphère nord, l’espèce féminine est ainsi constituée génétiquement depuis Οἰδίπους, dit « pieds enflés », Roi de Thèbes. Que fait ton père ?
-Aldérick est devenu aveugle à ma naissance. Il a pris le drakkar avec ma demi-sœur de l’autre branche, Ἀντιγόνη, pour les îles Féroé, afin de retrouver ses forces.
- Ses forces ?
- Oui. Selon St Olafr : « Hann blótađi ekki, hann trúđi á mátt sinn eiginn ok megin. »
- Je comprends. Mais n’es-tu pas satisfait de l’amour que te porte 胭脂花 ?
- L’amour que me porte mon épouse n’est pas de la même nature. Il est moins…moins…
- Je comprends, mais Yvonne t’aime.
- Yvonne n’est pas ma mémé.
- Je pense, dit Rosée, que quand ta emmef et toi vous aurez des enfants, ton complexe d’chimique se résoudra. Les cations et les ligands rentreront dans l’ordre. Quand penses-tu Renard ?
Renard miaula et dit :
- C4H9NO2. GABA → récepteur GABAA → entrée de Cl- → hyperpolarisation → ↓potentiel d'action (schématiquement le passage sera assuré entre la représentation de Cram et la projection de Fischer pour la molécule de D-Glucose). Cela, poursuivit-il tend à prouver que le GABA est synthétisé à partir de l'acide glutamique par une enzyme et donc que le complexe sera absorbé par le cycle de Krebs, indépendamment du glutamate-décarboxylase.
- Allez et reproduisez en paix, pria Rosée.

胭脂花 sauta de joie. En effet, dans son pays d’origine, qui commençait à exporter la main d’œuvre pour équilibrer la natalité mondiale (c’est curieux comme la Terre se prend pour le monde. La Terre n’est qu’une individualité, comme tout le monde), le monstre du Léviathan dévorait tous les bébés à partir du deuxième puiné. Cependant, elle se ravisa (là encore, l’instabilité féminine était une constante « mondiale ») :
- Je ne suis pas une simple femelle reproductrice !
- Tout à fait d’accord, dit Rosée, tout à fait d’accord, pas simple, complexe.
- Pourrions-nous reproduire sur Eosophaë ? demanda Hervé
- Pourquoi ?
- Pépé Raoul m’a expliqué qu’une constante était invariable. Donc, 胭脂花 risque de ne pas aimer mes fils comme ils le voudraient, si nous reproduisons sur Terre.

Comme vous le savez, Raoul avait permis aux terriens de devenir illogiques afin d’échapper à la terrible manigance mise au point par les mayas pour détruire la planète (Terre) en 2012.
Raoul réfléchissait encore à son identité.
En attendant il étudiait l’ethno-sociologie du clan tribal de la cité de Copàn des Basses-Terres qui connut son apogée quand la France (une limite territoriale archaïque de la Terre) en était à son moyen-âge.
Il découvrit vite que la structure sociale de Copàn était fondée sur une organisation familiale patrilinéaire, une division sexuelle du travail et une répartition par secteurs d'activité. De plus l’élite était composée de prêtres, d’administrateurs et de dirigeants et en bas de l’échelle se trouvaient les paysans et les serfs, ce qui lui parût normal pour l’époque.
« Au fond, se dit Raoul, la civilisation Maya ne me paraît pas aussi impénétrable que l’on veut bien le dire ».

Je me considère un peu comme un de ces bisons épars dans le monde et je rumine (autant que faire se peut) pour essayer de survivre à cette lecture rocambolesque (lol)
Je retiens cette citation: ``Plus tu vas vite, plus tu fonds`` et celle-ci:« Hann blótađi ekki, hann trúđi á mátt sinn eiginn ok megin. »
Intéressant!

J'ai bien aimé l'image du renard endimanché...et je constate en fin de compte que plus ça change, plus c'est pareil et cela même sur d'autres planètes...
J'attends la suite qui ne peut guère m'amener plus loin que le néant astral (lol)

La femme féminine, l'épouse du chasseur ne vivra pas longtemps dans la guerre, la famine et hors de l'oeil de Dieu ( truc pensif) (lol)

« Science et pascience sont en ruines »

Avant d’entrer dans le texte du 3° épisode, je voudrais ici faire le point sur les 2 autres.

Vous aurez remarqué que Raoul est un scientifique à l’affût des derniers brevets déposés SGDG. Afin d’éviter le pire pour l’humanité, ses recherches l’ont conduit à remonter le temps jusqu’aux civilisations Aztèque et Maya, celle-ci ayant, tout aussi scientifiquement, programmé la fin du « monde » à une date précise.
Hervé (Joseph) est un mythomane, c'est-à-dire qu’il a étudié avec minutie la mythologie. Cela l’a conduit à quitter la Terre pour atterrir sur la planète Eosophaë.
Yvonne, elle, ne s’occupe que du quotidien : faire le ménage préventivement.

Vous aurez remarqué aussi que leur famille est composite, ouverte à toute les cultures et peu soucieuse du quand dira-t-on ? On dénombre parmi les membres un certain nombre de vrais français d’origines contrôlées, une chinoise, une arabe, deux grecs, une esquimaude, une hébreuse etc…. (la famille de demain, aujourd’hui). Pour certains, ni la nationalité ni la filiation n’ont été clairement établies.

Enfin l’espèce humaine (qui comprend les semmef) a évolué de l’homo sapiens-sapiens-bis à l’homo-illogicus (et à la emmef illogica-illogica-bis).

Tout le reste n’est que littérature.



À peine quelques minutes après avoir consulté l’oracle Wiskymedia, Raoul pût faire son rapport synthétisé par la lumière au chef Aztèque Guaipuro Cuauhtémoc sur la civilisation Maya :
1 – Leurs mathématiques utilisaient un système vicésimal (20 chiffres, dont 2 zéros : le zéro cardinal et le zéro ordinal). Je rappelle qu’à cause de l’informatique, notre système actuel n’est plus que binaire (2 chiffres : 0 et 1). Donc les Mayas avaient des possibilités de calcul 20 fois supérieures aux nôtres, sans écran plasma (entre parenthèses, s’il s’agit de plasma sanguin, notre civilisation avait régressé au stade de l’anthropophagie. Ce ne sera que bien plus tard qu’elle évoluera vers le stade actuel de l’anthropocentrisme. En fait nous en sommes exactement là dans l’évolution de notre espèce : pour l’espèce de l’l’homme ; homo-illogicus-anthropocentricus et pour l’espèce de femme ; ander-illogica-illogica-bis-andramégacentrica-egocentrica-ter à la puissance zéro).
2 – Ne pouvant s’occuper de tout, les Mayas s’étaient spécialisés dans l’astronomie, laissant à d’autres civilisations le soin de la géopolitique, des lettres et des finances. De ce fait, ils connaissaient déjà la planète Eosophaë, qu’ils avaient observée à l’œil nu et qu’ils n’épargneraient pas, alors que notre Hervé venait juste d’y débarquer après l’avoir observée avec des jumelles.
D’autre part, toujours dans ce chapitre, les Mayas s’occupaient d’avenir alors que nous nous perdions en conjectures pour savoir qui de Dieu ou du Big-Bang…
3 – Leur religion était basée sur les rites sacrificiels envers les athées.
4 – Enfin, ils parlaient 20 patois différents, alors que nous avions depuis longtemps harmonisé nos dialectes mondiaux dans l’Espéranto afin d’échanger notre monnaie unique.


- « Mi Señor, dit Raoul en s’adressant à Guaipuro, malgré une structure socioéthnique archaïque, il me paraît fort difficile d’infiltrer les Mayas, comme vous l’envisagiez au 2° épisode. »

Rosée hésitait. Laisser se reproduire des terriens sur Eosophaë comportait des risques. Celui d’être contaminé par de multiples virus circulant à cheval de Troie, tout en fishing, celui d’introduire le complexe d’Œdipe ainsi que l’illogisme, et d’autres fariboles. Elle différa donc sa réponse à Hervé (voir épisode 2) et dit :
- « J’en parlerai à mon iram (oh !) »
Sur ces entre-fêtes Renard se rendit au seuil de la rose et se dit :
- « Jules, si m’en croyez, cueillez vos fanes. Certes, tout comme Hervé le fol coche, vous fûtes mal aimé par votre mère alors qu’Antoine, lui, n’eût de cesse de ne plus regretter ce vol qui la nuit prit l’âme de son père, grâce auquel il fût suraimé par sa mère.
- Je vous vois venir dit la rose : une analyse à 10 balles, digne des annonces de rencontres de la revue « Psychologie », faisant partie d’un des plus grands groupes de presse sur Terre et destinée à endormir les neurotransmetteurs du prolétariat pour qu’il n’en vînt pas, lui aussi, à la dictature !
- Attendez ! Je ne vous ai pas parlé de la Bataille que mena Georges, converti à la religion catholique le jour de la mort de son père qui estoit de confession athée ainsi que son épouse. Et ne parlons pas de Bukowsky. Vous voyez bien que tout cela se tient. Sur Terre, l’homninus ne peut vraiment aimer sa mère d’amour, qui alors le lui rendra bien, qu’après avoir tué le père…Ainsi, dans certains cas de sécheresse affective grave et de contention sexuelle dangereuse pour l’organisme, la justice comprend le crime parricide et le condamne à une peine de sûreté assortie de quelques mois au service de la mère ».

Yvonne et Avishag, grand-mémé légitime d’Hervé (voir épisode 1), devisaient en concert.
- « Baisse la sono, dit Avishag. Ne trouves-tu pas étrange, mémé, que depuis que Raoul joue au guérilléro en Amérique latine et qu’Hervé fume de l’argance avec un Renard lunaire, nous nous soyons rapprochées l’une de l’autre au point de jouer à la belote à deux ?
- C’est surtout depuis que, déflorée par le Roi David et veuve du Roi Abd-el-Malik-Mezzadri (ود ان نفس يحب), tu t’es convertie à la raison lui dit Yvonne.
- Avoir raison, n’est-ce pas tout simplement le dernier privilège de la Femme sur Terre ? Quant à ma vie amoureuse, elle ne regarde que moi ! Joue !
- Dame !
- Roi ! gnagnagna… »
Yvonne, dût, elle aussi, se rendre à la raison.
Pour l’instant elle n’avait pas eu à offrir son hospitalité aux paresseux (voir épisode 2) et elle en était ravie.
- « Ne crois-tu pas que les jeunes filles d’aujourd’hui ont un comportement antiféministe ? demanda Avishag
- Donner son cul pour avoir du travail et se payer un lave-à-manger n’est pas antiféministe !
- Non, mais aimer son cul plus que son voisin, oui !
- Le voisinage a les limites de la promiscuité, le lave-à-manger celui de la quantité d’eau de pluie recueillie, ce n’est pas pareil ! Quand au cul, il a la limite du con !

Elles pouvaient ainsi papoter des heures sans décrypteur solaire.


- « Le facteur limitant est la langue, dit Guaipuro Cuauhtémoc, les autres facteurs sont en grève. Es-tu doué ?
- J’ai des réminiscences de la langue d’Oc, je parle le grec, l’hébreu, l’arabe, par conséquent l’araméen, le viking, le chinois, l’inuit et je sais dire « parking», répondit Raoul».

Guaipuro Cuauhtémoc savait que les patois mayas dérivaient tous de l’olmèque.

- N’as-tu point un parent olmèque vivant ? dit-il
- Non, hélas, répondit Raoul. Du moins mon arrière petit cousin (voir épisode 1) n’en a pas trouvé trace.
- As-tu un fils ou un frère vierge ?
- J’ai un fils mais il est poisson. Il n’est pas vierge mais il est libre.
- Génial ! De quelle race ?
- Il est Dauphin de Sireine.
- Bon ! j’ai dans ma descendance Xiuhtecuhtli, une très jolie Olmèque. Elle pratique le culte du Jaguar. Cela te gène-t-il ?
- Les trous de cultes me sont complètement indifférents. Mais pourquoi ?
- Voilà, dit Guaipuro Cuauhtémoc, je vais faire se rencontrer Xiuhtecuhtli et ton dauphin qui donneront naissance à Alfred Tlahuizcalpantecuhtli qui, génétiquement, parlera et tes langues et les patois mayas. Ainsi nous pourrons opérer une transmutation génétique de son chromosome ß-1 sur l’hétérochromatine de ton chromosome eucaryote, de préférence sur tes gamètes sexuelles, si tu en as, ainsi tu seras biologiquement (on dit bio de nos jours) bilingue. C’est aussi simple que pour le maïs. Tu pourras infiltrer les mayas en leur offrant du maïs précuit dessiqué, c’est un met de roi.
- J’en ai une (de gamète).
- Bien. Rendez-vous sur le parking des Minguettes, en goguette, une nuit de pleine eosophaë.


- « Que penses-tu de la reproduction humaine sur ma planète ? » demanda Rosée à son Petit Prince.

Il faut savoir que la société galactique est matrilinéaire. Ce n’est que lorsque l’homme apparût sur la terre, c'est-à-dire hier, que le patriarcat fût inventé à son bénéfice.
Je rappelle que la terre a été formée par la nucléosynthèse primordiale qui a, avec la technologie de l’époque, mis au point la fusion nucléaire. Celle-ci produisit, par l’intermédiaire du phénomène de l’explosion, un nombre incalculable de supernovas qui expulsèrent LA MATIERE (contrairement à ce que prétendent les matérialistes historiques). C’est d’un gaz, c'est-à-dire d’un pet, éructé par cette matière, que naquit le système solaire.
Puis Dieu créa la lune.
Les 2 conditions préalables furent à ce moment précis réunies pour que naisse la Terre, qui allait devoir abriter l’homme : le soleil le jour pour que la femme travaille et la lune la nuit pour que l’homme se repose, sachant qu’il a peur dans le noir total.
Les Mayas avaient observé tout ceci à l’œil nu. Ils savaient ainsi que l’univers avait 13, 7 milliards d’années, que la Terre ne devint « habitable » qu’il n’y a que 4,2 milliards d’années grâce aux sociétés multinationales prospectrices qui découvrirent des nappes d’eau (le vin n’était pas la boisson originelle de l’homme, les Mayas n’avaient observé la vigne qu’à l’antiquité de notre ère). Les Mayas savaient aussi, bien avant Darwin, que l’homme est sorti de l’eau : les premiers arthropodes ont commencé à éprouver le besoin de se sécher et de bronzer à l’ère Silurienne. Mais l’homme ne s’est véritablement séparé du singe qu’au Miocène et nous n’en sommes qu’à l’Holocène, à peine. Un savant illuminé (certains disent pervers, mais je n’ai pas les compétences pour en juger), du nom de Sigmund Freud, doute actuellement de la séparation psychologique réelle entre l’homme et le singe à cause d’un complexe subconscient inavouable de l’homme qui, selon lui, regretterait les guenons (chut !).
L’âge d’Eosophäe n’est pas encore déterminé, du fait qu’elle appartient aux femmes et que celles-ci ont leur coquetterie.

Petit Prince alla consulter Renard et la rose.
- « La situation ne me paraît pas aussi insurmontable que cela, dit-il à Rosée. Il suffit que le premier né mâle du couple Hervé et 胭脂花 tue Hervé, le père présumé. Le complexe d’Œdipe est ainsi résolu et la transmission matrilinéaire d’Eosophaë est sauvegardée. »

Yvonne et Avishag étaient tellement heureuses de leur nouvelle situation qu’elles envisagèrent un projet typiquement féminin, celui de réunir toute la famille le jour de la Saint Valentin, pour festoyer cela.

(Suite probable dans l’épisode 4 incertaine)

Que dire de plus que je suis le texte avec ma puissance zéroooooooooooooode emmef et que j'attends avec pascience la suite. Pour me faire une nosiar en attendant, je retiens le roi de rueor elam qui me plaît énormément (lol)
À suivre...