Exo en direct du vendredi 19 août 2011 à 20h30

Oh merde, je viens de pondre un super texte et j'ai fait une fausse manip, pffft.... dégoûtée !

(J'ai posté et je me suis rendue compte une demie-minute plus tard que j'ai oublié quelque chose...
Je suis un véritable boulet T_T, un admin pourrait effacer mon texte et ce message ? Je reposterai plus tard ! Désolée..)

- Sans vouloir employer de jeu de mot, je dis qu’ils veulent noyer le poisson, éructa Wanda de très mauvaise humeur. Prétendre que ce n’est qu’une rumeur ? Putain, et je sais de quoi je parle, ils sont vicieux, ces journaleux. Moi, je maintiens : affirmer maintenant qu’il ne s’agit que d’une rumeur, c’est une contre rumeur qui n’a pas plus de fondement qu’une anorexique. Seulement, voilà, on veut pas se mouiller, on sort le parapluie. Ils veulent pas être éclaboussés eux-mêmes par le scandale, hein ! Le grand John Watergate ne peut révéler comment il a eu ses infos, cet enfoiré. Pas d’acolyte mandaté pour truffer les bureaux du PDG de micros, pas de soubrette surpayée pour cacher des caméras dans les plantes vertes , pas de planque des heures durant , pas d’enquêtes fouillées. Bref rien de ce qui peut encore être un procédé considéré comme honorable pour un fouilleur de merdes , un chercheur de scoop financiers, doublé entre nous d’un boursicoteur de mes deux ! Tandis que révéler d’où il les tient ses infos ! Ah ah, mis au pied du mur, obligé de révéler ses sources sures, machine arrière toute ! Couille molle !

- C’est sûr Wanda, il va pas te sortir de ton aquarium doré pour prouver au monde entier qu’une banque prend l’eau de toute part, surenchérit Philippe hilare.

Sans l’écouter, enfermée dans sa bulle, Wanda continua de faire les cent pas en s’agitant :

- J’ai pas besoin de grandes oreilles électroniques moi, ni d’une trousse à outils de faux plombier, ni d’une combinaison d’homme grenouille pour savoir ce qui se trame à la Société Générale ! J’ai juste besoin de mon oreiller ! Mon oreiller douillet couleur café crème spécial International Exchange avec taie allergénique pour asthmatiques ! Sur lequel un certain PDG d’une certaine Société Générale, j’ai nommé Frederic Oudea, vient s’alanguir une fois par semaine et me narrer par le menu tous ses sales petits secrets. Il vient aussi amortir ses investissements Viagra qui n’ont pas la cote auprès de sa femme… Ahahah !

- Ouais, rétorqua Philippe, et te prouver sa solvabilité. Chaque lundi je crois ? Et chaque mardi c’est le tour de l’inénarrable John Watergate ! Pauvres qui viennent pour baiser et qui se font baiser.

- Ben moi au lit c’est comme ça, j’suis pas le genre muette comme une carpe !

- Et puis ce qui rentre par une oreille ressort sur l’oreiller ! Et ça ne repart pas dans l’oreille d’un sourd ! Putain Wanda t’es trop forte… Ils sont en pleine crise cardiaque tous les deux et la société toute entière avec ton remake de confidences sur l’oreiller.

- Ben oui, mais ni l’un ni l’autre ne peuvent assumer alors maintenant contrevérité et tutti quanti. Une rumeur non fondée ! Et ça ça me met en rage…

- T’en fais pas ma caille, avec toutes tes infos et le fruit de mes spéculations, nous, on n’est pas près de se retrouver en faillite. Laisse les se noyer dans leurs eaux boueuses. Wanda on change d’aquarium… J’achète une petite ile… on laisse au large les requins de la finance, on aborde sur des rivages plus pacifiques

- Avant que la rumeur ne nous rattrape !

( prolepse, vin, poulet )


Grande-Bretagne, Bureaux du Daily Mail, Samedi 6 août 2011


Il fait beaucoup trop chaud ici. Cela fait des semaines que les syndiqués exigent la réparation de la climatisation, mais apparemment, ni les poubelles devant les portes ni les vociférations hystériques des femmes de ménage n'ont permis d'insuffler un nouvel air aux bouches d'aération. Oh, moi, je ne m'en plains pas ! Sans cesse, j'éternuais de froid, je grelottais sous mon pauvre manteau, me réchauffant comme je pouvais devant le ventilateur de l'unité centrale. Cependant, mes collègues semblent souffrir, et les odeurs de sueur qui imprègnent maintenant les murs du siège social se mêlent à l'odeur aigre des after-shave en phase terminale. Les effluves montent à la tête de tout le monde, les esprits s'échauffent davantage, et alors qu'avant on ne voyait les coups de pieds excédés jaillir dans le tronc des poubelles qu'en toute fin de journée, ils apparaissent vers midi, au paroxysme de la tension accumulée tout au long de la matinée. Ça, par contre, ça me dérange. Mon demi-sommeil est troublé et je n'arrive pas à me rendormir.

Ça y est, les bureaux sont déserts. Le personnel mange son sandwich dans un coin du bâtiment. Je me prélasse sur ma table avec délectation. C'est l'heure où j'aime regarder un peu partout s'il n'y a pas quelque chose à grignoter. Je n'ai jamais rien à moi ; je trouve que c'est bien meilleur chez les autres. Hier j'ai réussi à dérober un bon morceau de poulet, et à laper une goutte de vin qui perlait du bureau d'un collègue. C'était bon, mais pas autant que le bout de salade que j'ai récupéré la semaine dernière entre les touches du clavier voisin. Ma pêche est vaine, aujourd'hui : je n'ai trouvé qu'une lichette de sirop de menthe et un morceau de papier à me mettre sous la dent. Je me demande où il a traîné ; sans doute entre des mains jaunies : l'encre est âpre et un mauvais arrière-goût emplit toute ma gorge. La dépêche, de toute évidence, n'était pas bonne. Je me suis arrêté en plein milieu : d'ordinaire j'arrive toujours plus ou moins à me tenir au courant des nouvelles, mais ce midi le plombier est arrivé sans que j'en aie été prévenu. Je suis resté en équilibre, le feuillet entre les dents, sans oser faire un geste de plus. Une heure et demie. Une heure et demie sans bouger, immobile, statufié. A une heure moins le quart je me suis légèrement affaissé, mais, heureusement, le plombier n'a rien vu. Il s'est décidé à partir, les toilettes réparées – comme si moi je faisais autant de viande pour lâcher ce que j'ai dans le ventre.

Je croyais pouvoir continuer tranquillement ma petite dégustation, car je suis un être qui déteste laisser inachevées les tâches commencées, mais à l'instant précis où je m'apprêter à donner un coup d'incisive en plein milieu de la page pour faire disparaître les preuves de ma gloutonnerie, ma maîtresse a ouvert la porte et franchi le seuil de la salle. Cette fois, ce n'était pas la même affaire. J'ai brusquement ouvert la bouche, et la feuille de papier a glissé sur la table, à moitié entamée. Je me coulais dans un coin et priai. Avec un peu de chance, elle ne s'apercevrait de rien.




Grande-Bretagne, Bureaux du Daily Mail, Vendredi 13 août 2011


C'est une véritable pagaille. On insulte ma maîtresse, on la traîne dans tous les coins. Je crois que ça en est fini pour elle de ces bureaux londoniens. Avant l'incident, on la traitait déjà de traînée, et sa réputation était salie par ce qu'elle faisait pour arrondir les fins de mois. Mais, maintenant, à mon avis, c'est complètement râpé. Le patron brandit une feuille au dessus de son nez comme si c'était son acte de décès. Merde alors. Je reconnais la feuille que j'ai à moitié grignoté l'autre fois. Elle a l'air d'être à l'origine d'un sacré scandale. Depuis avant-hier, les gesticulations effrénées, les discussions violentes et les exclamations outrées fusent de tous les bureaux et rebondissent contre les murs pour flageller ma pauvre maîtresse. Les écrans d'ordinateur l'accusent tous de complot, et ses collègues la lynchent. Cette fois, c'est sûr, elle est virée. Mon coeur se serre. Va t'elle me reprendre avec elle ? Comprend-elle qu'elle perd tout par ma faute ? Sur le bas de la feuille rongée, je lis ces quelques mots, adressés aux bureaux journalistiques du Daily Mail par un des plus éminents conseillers économiques européens : « La chute de la Société Générale est un fait. »

L'économie est absurde. Les quelques mots suivants, « qu'on ne constatera pas de sitôt », étaient pourtant les meilleurs de toute la phrase. Mais l'humain ne le comprendra jamais. Tout ce que je peux faire, c'est me repentir du désastre que j'ai créé, et me blottir dans un coin de litière. Ma maîtresse ne m'abandonnera pas. J'ai toujours été un gentil cochon d'Inde.

eh coline t'as pas perdu ton texte quand même ?

Ah sahkti je reconnais ton sens de la litote :-))) (outre la vraie vérité : t'es sure, pas mauvais du tout la Guinness ? pour ne pas dire hum top super la boisson dont je ne peux me passer !)
Une histoire marrante racontée de façon sérieuse, la genèse savamment documentée d'une folle rumeur .

(anaphore
Stetson et colt frontier)

Il y a des matins qui me claquent la gueule comme la pluie cogne le pavé,
et j’ai beau serrer les mains sur mes oreilles
que la pression sur mon crâne me fait battre le coeur dans les os de la mâchoire,
j’entends toujours cette voix.
Celle qui me rappelle que je suis le dernier des connards,
qu’encore une fois j’ai tout merdé,
que je serai toujours ce pauvre type
même pas capable de m’élever au-dessus du porc.

Mais qu’est-ce qui m’a pris de lui faire du rentre-dedans à cette pute en Stetson rose ? J’aurais dû de lui gerber sur ses bottes à franges,
j’ai préféré lui proposer de faire joujou avec mon colt frontier,
elle a répondu d’un sourire fragile à mon humour niais
Maintenant, je la regarde pioncer dans notre lit, bavant légèrement sur l’oreiller. Elle a déjà une face de regrettable incident.

Alors je porte à mes lèvres le verre qui est resté posé sur ta table de nuit. L’eau a un goût de cendres, pas de regrets, juste la poussière de notre vie. Le radio-réveil s’enclenche sur les infos de sept-heures.

On prévoit de l’orage, une famine incommensurable, et Obama boit le Tea Party jusqu’à la lie. Et puis il y a cette folle rumeur qui par un enchaînement de faits encore plus improbables que ma nuit entraîne l’économie nationale par le fond.
Et je ris de ces crétins qui pleurent la perte de leurs belles actions,
et je ris du pognon flambé en quelques heures,
je me moque de cette société générale de cons pour laquelle tu bossais,
des paillettes d’argent de tes yeux, de ta bouche gourmandise, du grain de beauté à la naissance de tes cheveux.
Je t’ai perdue.

yali c'est excellent ce petit instantané où l'on croit que l'on est juste dans une laverie et puis non...
et puis non pas de jeu de mots avec "actif "et "passif" ou alors il faudrait avoir l'esprit mal tourné n'est-ce pas ?
pour tous ces non et ces non-dits un grand oui :-)

Rebecca a écrit:
et puis non pas de jeu de mots avec "actif "et "passif" ou alors il faudrait avoir l'esprit mal tourné n'est-ce pas ?

très,très mal tourné :-)

Alors marine félicitations. C'est une réussite ce premier exo. Trop fort. Drôle, étonnant, original .

Merci Rebecca ! Pourtant, mon style est maladroit !
Je suis en train de lire les autres textes, il a des trucs drôlement chouettes ! Je laisserais des coms demain pour quelqu'uns !

Gérald releva le col de sa gabardine dégoûté de devoir affronter la pluie londonienne. Enfin c’était de saison en ce mois d’août et il fallait bien sortir pour faire pisser le chien. Il tira sur la laisse du basset, le pauvre animal dérapa sur les pavés luisants. Un cadeau de la belle-mère à sa femme Pétra. Qu’elle idée avait-il eu de s’éprendre de cette blonde scandinave, elle était froide comme un fjord, loin des pulpeuses créatures qui peuplaient les films danois de son adolescence. Pétra était reparti en Suède pour les vacances lui laissant l’animal comme chaperon.
_ Appolo au pied maugréa t-il
Il s’enfonça dans une ruelle obscure, les casseurs avaient fait du zèle tout l’éclairage public était hors service. Il s’avança vers le pub dont le halo rouge miroitait sur le macadam. A l’angle se tenait un réverbère bien arrosé, le préféré de Rex.
Une pluie cinglante battait les pavés ainsi qu’une brune incendiaire abritée sous un parapluie orné de kitty roses.
Gérald lâcha la laisse du chien pour le laisser satisfaire ses besoins.
Il détailla le décolleté et les cuissardes de la gagneuse.
_ Tu montes chéri ?
Une froggy pas si étonnant par ce temps.
_ Have a cigar ?
Gérald en gentleman lui tendit son paquet de Craven A
_ Have a light ?
Dans la lueur du zippo il croisa son regard et se demanda qui allumait qui.
A ce moment il entendit un jappement.
Appolo venait de chuter dans un trou d’égout dont la plaque était enlevé il surnageait dans une eau grasse un mètre plus bas.
_ Shit !
_ Tenez lui dit la fille en lui tendant son parapluie
Gérald réussit à crocher la pauvre bête par son collier et à le remonter ruisselant sur l’asphalte.
Un homme muni de cuissarde arriva sur le coup.
_ Sorry avec les dégâts des derniers riots on est obligé de curer les évacuations d’eaux pluviales.
Gérald haussa les épaules. Malgré ses cuissardes il n’est pas très sexy se dit-il.
_ Enfin le basset c’est du passé, un morceau de chance que vous soyez venu à mon aide Mademoiselle que puis faire pour vous remercier ?
_ Je vous offre un coup de rouge dans mon studio c’est à deux pas. Et ce gentil toutou a besoin d’être nettoyé.
Apollo frétilla de la queue et s'ébroua violement.
_ Apo au pied

C’est ainsi que Gérald journaliste économique au Mail passa une soirée désastreuse avec une maudite frenchy. Habituée à une clientèle de latin lovers, celle-ci le lourda sans ménagement vers minuit en lui disant d’aller voir chez les grecs.

Les bourses plombées, sans réserve de liquidité, la barre sous les 3000 points et les poches de sa gabardine allégées d’une grosse liasse de livres sterling, Gégé furax exécuta trois articles mensongés qui allaient mettre à mal le système économique français : un plan de sauvetage, la dégradation de la note souveraine et le plan d’aide à la Grèce.

Je vais attendre que tout le monde ait posté pour commenter dans un seul message mais j'ai tout lu jusqu'à présent et y a du bon :-)

Bon, je vous lis demain, après-demain, quand j'ai le temps ce qui n'est pas si simple vu que petite Rachel arrive d'ici peu maintenant et que… ce que ça bouffe du temps le bonheur…
Bref, prochaine exo la semaine prochaine et aux manettes en MC : Rebecca
Et jeudi, pour que Kilis se pointe, vu que le vendredi elle peut pas.
Merci Rebecca :-))))

Jean Lê a écrit:
Gérald en gentleman lui tendit son paquet de Craven A

y a pas grand monde qui fume ce genre de clopes…

Bonne nuit et à une prochaine.

oh la ! j'le sens pas le prochain exo :-)))

Taratata !!

tiens un exo musique ?

Désolé, je suis en retard... Je me suis laissé emporté par les Bataves à 5%

Hypallage

Suint - Traces

Le responsable est le dealer


Je crois que c'est à l'intérieur retourné de la poupée truffée de va-et-viens, à quatre-patte sur le paddock, qu'a germé en moi l'idée de cracher pour de bon. Cracher un truc qui secoue un peu plus que mes hanches, je veux dire ; un truc grandiose, qui accrocherait la merde ailleurs que sur le latex et les draps payants des hôtels de passes : Du suint pour moutons en cravates.

Je me suis retiré, j'ai poussé la fille, montré un billet sur la commode et me suis dirigé vers la fenêtre. J'ai tiré le rideau vers la gauche. Dehors, un type avec un dalmatien en laisse se pissait sur les pompes. Ça ruisselait du mur au trottoir, du trottoir aux chaussures, du cuir au caniveau, du caniveau à la rue. La rue
où un homme en bleu de travail dans un trou, semblait réparer les canalisations d'eau.

D'ici trente minutes, l'autre pingouin en costard allait venir me chercher sa dose. Quelques grammes d'audace sortis tous droit de ma poche, pas très cher et coupés personnellement à la lessive. Quelques grammes de stimulant avant d'aller jouer quelques millions en bourses...
Aujourd'hui, pour lui, ça sera cadeau : « C'est ton jour de chance, mon pote ! T'es un bon client et je suis de bonne humeur. J'ai même une petite info en plus pour toi, c'est genre un secret tombé de l'oreiller d'une des filles, tu vois ce que je veux dire ? (clin d’œil )
C'est un truc à propos de la Société Générale...et blablabla et blablabla... tiens , reprends une trace de coke, c'est la maison qui régale ! »


En l'attendant, je buvais une bière et dessinais des colonnes de zéro dans la buée de la vitre.

Pourquoi pas :-))

Les Bataves à 5%, c'est des Heineken... Je précise parce qu'il est évident que mon propos n'est pas clair.

Purée elle vient d'où la rumeur qui prétend que depuis deux ans j'ai fait presque tous les exos et que je n'ai jamais été MC ? Je sens que jeudi je vais être enrhumée et puis pas d'humeur...

Bon je lis tout ce soir je finis de commenter demain et après demain je réfléchis à notre prochaine séance d'émulation créative...Eh ya pas que le bonheur qui prend un temps fou...Organiser sa survie dans ce monde de fous aussi :-)

Dans la lueur du zippo il croisa son regard et se demanda qui allumait qui.

T'ain, Jean Lê tu dois écrire des livres si un jour tu en as le temps.

prolepse
vin poulet
une pute un animal un métier d'eau



Le soir descendait brutalement sur la vitre du barbier, avec un peu de chance les traces du couchant derrière un nuage allaient correspondre au rose du néon, mais l'échoppe était orientée sud-est et la température un peu chaude pour révérer les astres. putain d'été. Sur la banquette à deux balles, Pang et Siu taillaient la bavette en attendant de tailler d'autres choses, le Gansu était si loin d'ici. On se demandait d'ailleurs où depuis le temps. le Boss était inquiet. Y l'avait dit l'après-midi.

— T'sais j'ai bien entendu c'qu'il a dit, il a dit : ça sent pas bon moi j'dis !
— Y parlait d'quoi ? De nous ?
— Nan, y parlait avec la marchande de parapluie.
— Et qu'est c'qui y disait à la marchande ?
— Y y disait que y en avait trop et que ça sentait pas bon.
— Des Sociétés Lénélales ?
— Ouais, parfaitement, c'est vrai que ça commence à faire beaucoup.
— J'y ai jamais fait confiance moi, à cette banque. Quand tu vois la couleur du logo, déjà t'as tout de suite
compris qu'y vont pas réussir à attirer un client.
— Sur, t'imagines un peu, si, nous, on avait une devanture rouge et noire ? J'vais t'dire pour sucer quelque chose on devrait faire le stock de Haribo.
— La marchande de parapluie è y disait que à cause du rouge et du noir commence-cà disposé en porte-poisse, si quelqu'un déposait un yuan le jeudi, il n'en restait qu'un d'mi le vendredi.
— Tu m' diras, c'est peut être vrai, mais comment t'explique qu'y en ont ouvert des milliers de milliers ?
On dit que chaque village maintenant à sa Société Lénélale, y compris au fin-fond du Guizhou.
— J'pense que c'est un vœu de la présidente de la France Cala Bluni. Si seulement j'pouvais être Elle, milliardaire en plus.
— Ouais, mais, quand même, intelligente comme une poule, tout le monde savait que la loi sur l'immobilier allait changer en 2011, sauf elle, m'est avis qu'y sont au fond du trou avec leurs buildings qu'y valent plus un radis.
— Je m'demande comment les gens font pour être si cons quand il sont si intelligents, p'têt qu'y pensent à des choses qu'existent que dans leurs têtes alors que la vie demande qu'on pense aux choses qu'on a devant les yeux.
— Tiens, parlant de ça, t'as un client qui s'ramène, tu le prends s'te plait, j'ai mon aphte qu'est pas guéri.

Le rose du couchant s'était barré depuis longtemps par-delà derrière la grosse batisse avec son horrible logo.
Y'avait que les banquettes Ikea qui faisaient un peu d'espoir avec les jambes croisées d'Siu du Gangsu dessus.
On prenait pas la carte de crédit. le Bosss y avait dit. "On est pas la Société lénélale" y avait dit.

Naissance de la rumeur sur la Société Générale.



Pierre Bontrant est sourcier dans le Haut-Conflent. C'est un don précieux et le seul vrai héritage de la lignée des Bontrant. Cette faculté de « sentir les eaux souterraines » remonte à plusieurs générations. Ainsi, Marcel-Aimé, son arrière grand-père était déjà lui-même sourcier et tenait ce don de son père : Aimé-Marcel.

Mais être sourcier dans un pays où l'eau coule partout était bien là l'ultime affront porté sur la famille. Un acharnement du destin. Une trace, une marque que l'on porte toujours comme cette impossibilité à se réaliser.

Ainsi, n'ayant jamais pu exploiter leurs dons, puisque personne n'eut jamais besoin de leurs services, les Bontrant ont passé des décennies en « sauvages » et vivaient reclus dans la ferme familiale près de Saillagouse.
Pierre B. n'avait pour seules discussions que les meuglements de Charlotte (une grise des Pyrénées) pour se calmer des prises de bec récurrentes d'avec Renato : un coq de bientôt 3 ans et dont la voix avait déjà exploré toutes les harmoniques connus et mêmes ceux inconnus.
Le seul contact régulier avec « le monde » comme il disait, était Marie-Chantal (une rousse des Pyrénées), sa banquière à la Société Générale de Mont-Louis.

Un de ces matins où la brume n'avait pas tout à fait la même odeur que de coutume, une sorte de vendeur au porte à porte, costume et chaussures cirées, sonna la cloche à l'entrée du porche. Il employait un charabia de Sicav (sans doute de Sicavie avait-il pensé à ce moment) et puis d'Assurances vie et de placements juteux en actions sur les bourses.

Voir débarqué sous le porche une toile cirée habillée en homme et parlant le Sicavien ne le laissa pas indifférent !, et c'est avec cette répartie typiquement catalane et son rire gras qu'il lui répondit :

« 
Les seules bourses parfaitement juteuses sont celles de Frangus !, mon taureau de 4 ans et demi! La meilleure bête de toute la vallée ! Et si vos bourses sont aussi gaillardes que les siennes, j'y mettrais bien quelques sous pour en faire des petits comme on dit par chez nous ! »

Depuis ce contact, quelque peu virile et argumenté, il avait ouvert un compte à la Société Générale de Mont-Louis. C'est là qu'il aimait se rendre et discuter avec Marie-Chantal. Sa longue chevelure rousse lui rappelait immanquablement les graminées d'hiver, desséchés par le froid, qu'il contemplait pendant des heures. Elles inspiraient quand le vent descendait de la Têt, puis expiraient quand le marin soufflait plus fort, créant ce balancier entre deux temps qui jamais ne se rencontrent mais qui naturellement s'affrontent.

Il se rendait tous les deuxième mercredi du mois à Mont-Louis. Il partait en général pour la journée bien que le rendez-vous à la banque était toujours fixé à 15 heures. Il rallongeait en général la boucle pour se rendre à Llivia dans la matinée. Cette enclave espagnole était un confetti, comme oublié après un défilé. Il s'agissait en l'occurrence plutôt d'un traité, celui des Pyrénées, qui a vu cette ville située à l'intérieur des frontières françaises rester espagnole pour une histoire de jeux sur les mots... En effet une trentaine de « villages » devaient être cédés à la France mais comme Llivia était « une ville », cette légère nuance lui a permis de rester espagnole. Des fois il suffit de peu de choses, de quelques lettres et d'un peu d'âge pour changer l'histoire. Mais l'histoire intéressait peu Pierre B., seul comptait pour lui l'histoire du moment et ces petites histoires, ces petits moments qu'il se construisait avec des prostituées espagnoles... Car en Espagne, la prostitution, comme les bordels sont autorisés. Elles s'appelaient Peneloppe, Manuela ou même Manuel à des occasions particulières, et c'était son seul petit moment de détente dans sa vie assez monacale et recluse.
Il avait toujours ce petit sourire jusqu'aux paupières en arrivant à son rendez-vous à la banque... Marie-Chantal a toujours pensé que seul l'air de la montagne en était la raison, sans se douter une seconde des monts espagnols qu'il aimait parcourir !

Ce 06 aout 2011 il était particulièrement inquiet pour son petit portefeuille d'actions et les dernières tendances invitaient peu à l'optimisme: la montée du chômage aux États-Unis, et le petit Nicolas à bicyclette pédalant en arrière ne le rassurait encore moins.

A 15 heures précise, et déjà à l'intérieur de la banque, il surprit une discussion entre Marie-Chantal et le directeur de la Société Générale de Mont-Louis. Il était accroupi derrière le guichet et curait ses bottes pour faire passer le temps. Personne ne l'avait vu rentrer. Personne ne le voyait. Il tendit l'oreille. Puis les deux oreilles. Les sons étaient opaques et peu compréhensibles.
Le directeur portait une grosse barbe, de celles que l'on ne voit plus que dans les anciens reportages d'Arte ou de France 3, sans doute parlait-il dedans, car les sons étaient comme absorbés par un vaste système capillaro – acoustique. Il se rapprocha, lentement, mais faisant maladroitement crisser ses Bottes Le Chameau, à semelle double, et rembourrées à la laine de moutons, sur le carrelage en grès. On ne le l'avait pas entendu. Il soupira. La barbe semblait se faire moins absorbante, traduisant soit un relâchement de la kératine, soit un positionnement plus adéquat par rapport au circuit des sons.

Soudain un mot parfaitement audible fut lâché par le directeur:


« - FAILLITE ! »


Ses pensées, ses émotions s'embrouillaient subitement dans sa tête comme un vaste milkshake à la banane où son crâne en serait le récipient.
Pris de panique, et affolé par cette annonce de « faillite », il se jeta violemment sur la porte de sortie ! Mais bien sûr il s'ouvrit l'arcade..., car le système à double-porte sécurisée n'autorise aucune précipitation de ce genre. Il récupéra ensuite son vélo à assistance électrique posé contre un mur du bâtiment et l'enfourcha, entamant la descente sur Saillagouse à tombeaux ouverts. Il devenait aussi collant et gras que le suint des moutons de Andrew S. Cet anglais, débarqué de Middletown, pour passer sa retraite pour faire du fromage et s'improviser berger ! « La montagne ne s'improvise pas ! » s'acharnait-il à répéter face à ces venus d'un peu partout en quête de tranquillité et de soleil et s'imaginant que pour être berger il suffit d'avoir un troupeau et de les emmener en ballade comme on promène un chien ! Malgré le peu d'estime (et peut être aussi un soupçon de jalousie quand à son don inexploité de sourcier), il se remémora le seul et bref échange qu'il eut avec Andrex S. et notamment le fait qu'il était un ancien PDG d'une grande entreprise de négoce industriel. Il ne savait d'ailleurs pas ce que cela signifiait, mais le fait d'être un ancien PDG, il s'en souvenait très bien, cela lui rappelant je ne sais pourquoi le série « Dallas ». Il se souvenait aussi qu'il parlait d'actions. Dans cet éclair que seul les génies doivent connaître il décida de se rendre chez Andrew S. Il prit la direction de Eyne et emprunta la route de la réserve. Face à la pente et debout sur ses pédales, il appréciait grandement l'assistance électrique de son tout nouveau vélo. Il pensait trouver de bons conseils, et surtout hors de la Société Générale de Mont-Louis, qui, il en était persuadé, lui aurait raconté n'importe quoi pour le convaincre à garder ses actions « Société Générale ».

Andrew S. se trouvait dans son jardin, il s'occupait des fleurs. C'était vraiment une occupation vaine pensait-il. « A quoi bon mettre des fleurs, il y en a tant dans la nature ! » aimait-il à répéter. Il ne manquait pas pour le moins d'un certain pragmatisme. Sans même sonner il s'approcha:

«

 - Bonjour Monsieur S.

- Bonjour Mr Bontrant, il fait longtemps que l'on ne vous voit plus par ici, quel bon vent vous amène ?

- J'ai une nouvelle importante, très importante, mais il faudrait la garder pour vous, car je suis inquiet, très inquiet. Cela concerne mes placements en bourse et je crois me souvenir que que c'est un domaine que vous connaissez très bien.

- Je boursicote comme on dit ! et en ce moment il faut être vigilant et réactif, et placer l'argent au bon endroit ! Isn't it ?

- C'est justement l'endroit qui pose problème Monsieur S. J'ai surpris tout à l'heure une discussion à la Société Générale de Mont-Louis. Et le directeur de la banque y parlait clairement de faillite !

- Oh my God ! God save the queen ! Il's amazing ! C'est une catastrophe que vous m'annoncez là ! si la banque tombe en faillite d'autres suivront, et c'est comme un château de cartes, you know ! Ce système est un vrai colosse aux pieds d'argile, et fragile comme une bulle de verre, you know ! Of course je garderai pour moi cette information et vous conseille de retirer au plus tôt vos actions « Société Générale » avant qu'on vous demande de payer pour les vendre... ! Oh sorry, it's « mon humour anglais »...


Le soir même, Andrew S. contacta un de ses anciens collaborateurs et travaillant au Daily Mail.


Ainsi, le 07 aout, la rumeur sur la Société Générale était née.






PS: j'écris jamais de nouvelles, y a sans doute plein de maladresses et mauvais emplois, mais le sujet et la possibilité d'écrire faisant, je me suis essayé à qqchose ??

J'ai pris au hasard les contraintes de Marine: « hypallage », « suint », « trace »

« Ce système est un vrai colosse aux pieds d'argile, fragile comme une bulle de verre »

je ne sais pas si c'est un hypallage, l'adjectif « fragile » pouvant être utilisé à plusieurs endroits ??

et la boisson c'était de l'eau...

Je n’ai pas vérifié les contraintes pour chacun, mais j’ai remarqué que Yali avait omis les mots imposés. Tire-au-flanc, va.

Sahkti :
« En sirotant sa Guinness d’un air défait » On le serait à moins.
«…une photo de DKS et d’une fille de joie» quel Vicelard ce Dominique, tellement que même son nom pratique le 69 :-)
Une histoire bien troussée, une explication plausible.

Rebecca :
Un angle d’attaque on ne peut plus poissonnier avec morue à la clé. Moment de lecture agréable.

Marine :
pour une première c’est pas mal du tout. Je me demande s’il était utile de préciser le genre de l’animal. Les indications étaient claires, on avait deviné, à peu prés.

Abstract :
une très belle cadence, de retours à la ligne qui ne font que la soutenir. Bon, après tout on s’en tape de la Société Générale :-)

Gobu :
en fait t’es un grand tordu toi. Et le pire, c’est que ça m’étonnerait à peine que les choses se décident ainsi. Et comme d’hab, plaisir à la lecture.


Jean Lê :
mais qui est Rex ? Voilà la question que je me suis posé tout du long et également en relisant, ce qui fait que j’ai loupé le texte.


Milo :
court, explication efficace, mais ça manque un peu de corps pour que ça marche à fond.
Oublie la batave à 5, passe à la Bavaria :-)


Panda :
« si, nous, on avait une devanture rouge et noire ? J'vais t'dire pour sucer quelque chose on devrait faire le stock de Haribo. »
C’est bon de se marrer de bon matin !

Atnow :
tout d’abord, bienvenue parmi nous et, fais attention, les exos rendent addict.
La rousse des Pyrénées est bien amené — sourire matinale. Ça demanderait à être synthétisé mais l’essentiel est là.

Et, il n'est jamais trop tard Coline

Coline : p... d'souris
Mary : un genre de Black Monday Online. Je crois pas a twit-twit personnellement, faut être fort pour dire une connerie en moins de 15 caractères, ou alors c'en est vraiment une.
Yali: SG c'est le code international de Singapour. Actifs c'est quand les gens participent a l'exo en direct, passifs quand ils ne participent pas. Effectivement les passifs recouvrent les actifs mais c'est pas prouvé.
Rebecca : Bonnie and Clyde de la carte bleue, sont heureux en Mélanésie ?
Marine les hommes sont tous des cochons d'Inde. Bravo pour ta participation. le ressenti des bureaux anglais donne pas envie d'y aller travailler.
abstract romantique, le type, finalement. J'ai récemment fait une étude sur le mot incident, qui, effectivement, à bon dos en toute circonstance.
Gobu Ton mec c'est petit à petit matérialisé avec les traits de Bernard Tapie. J'dois pas être trop loin et toi non plus.
Jean le clebs change de nom en route mais les oiseaux se cachent pour pisser. Je ne crois pas que l'amertume puisse faire chuter une banque sauf si c'est une femme qui la pilote. Il y a du style un peu partout, de l'écriture, j'aime.
Milo Coke en stock option . court et percutant. réaliste.
Artnow Pas mal pour un coup d'essai. tout le long je me suis demandé qu'est ce qu'il serait arrivé si c'est Marie-Chantal qui avait proposé les placements en Sicav.

Tout d'abord je voudrais dire à quel point je suis impressionné par la qualité de ce que vous réussissez à écrire en si peu de temps, et sous contraintes...

Sakhti : ça paraît tellement plausible, que s'en est presque effrayant. Après, j'ai vraiment apprécié le fait que tu réussisses à glisser de petites touches d'humour dans un sujet qui ne s'y prête pas vraiment. ( j'ai particulièrement aimé : « Sean n’imaginait pas qu’il représentait le monde à lui tout seul lorsqu’il avait franchi la porte de la Irish Société Générale Ltd, bureau de Killarney. Qu’il avait refranchi dans l’autre sens sans un sou en poche. » je ne sais pas si c'était voulu, mais ça m'a donné l'impression d'un aller-retour ultra rapide, genre le mec qui entre, qui prend son coup de pied au cul et qui ressort... )

Yali : un pédophile meurtrier... Ton « héros » est un bel enculé, si je puis me permettre.
J'ai vraiment pris plaisir à te regarder piétiner allègrement tes propres consignes ( tu es un MC très très coquin!)
Mention spéciale pour le jeu de mots actif-passif que les protagonistes comprennent mieux dans les douches qu'avec un dictionnaire.
Et puis cette métaphore : « Je vise le troupeau de machines, toutes à laver qui s’alignent telle des rangées de… de je ne sais trop quoi. » :-)))

Rebecca : Un personnage haut en couleurs, de l'argot et des jeux de mots. Que demande le peuple ?
Après je dois avouer que je n'ai pas décelé le chiasme, mais c'est avant tout parce que je ne sais pas ce que c'est... Comme environ 90% des autres figures de style évoquées pour l'exo...

Marine : Oh le vilain clébard ! Choupette ( il est où le cul-cul, elle est où la tê-tête ) a foutue un sacré merdier...
Original.

abstract : Beau et Poétique. Même si l'explication n'est que suggérée, j'ai vraiment beaucoup aimé.

Gobu : Ton texte est riche, drôle, « barré », maitrisé et ...flippant.
Moi, je suis admiratif.

Jean Lê : Et dire que tout est parti d'un chien pêché au parapluie dans une bouche d'égout...
Une explication pour le moins originale. Vraiment pas mal.
« Dans la lueur du zippo il croisa son regard et se demanda qui allumait qui. » Joli.

Pandaworks : je me suis bien marré. Il y a des petites perles tout le long. Et d'autres trucs moins drôle qui font réfléchir dans mes neurones.
Mention spéciale pour la « société lénélale » et le stock de haribo.

Artnow : Super cette petite histoire, foisonnant de détails tous aussi succulents les uns que les autres. J'ai bien ri et me suis laissé emporter du début à la fin sans sourciller. Bravo.

Sahkti :
L’évocation de l’animal est bien présente : chien, mouton ; celle de la prostituée moins heureuse : DSK en Une avec une fille de joie, j’ai loupé l’épisode. Votre explication de la rumeur est très plausible et comme toujours c’est bien agréable à lire.

Yali :
Le lecteur se demande que vient faire cette laverie dans l’explication de la rumeur. Puis l’on comprend que l’on est dans une prison. La fuite vient du juge, classique mais vraiment bien amené. Momo a intérêt de surveiller sa savonnette.
P-S : Rex c’est Apollo, j’ai changé le nom du cleb, sans doute un appel télépathique du « Higgins » de Gobu, et j’ai omis de rectifier celui-là.

Rebecca :
Bravo ! la contrainte de la prostituée détermine ce dialogue savoureux. Au final un maquereau s’achète une île. Le chiasme est dans l’oreille ?

Marine :
Cette fois c’est la contrainte de l’animal qui est exploité pour en faire le personnage principal et le responsable de la rumeur. Ingénieux et bien filé.

Abstract :
Un texte plutôt hors sujet qui n’explique pas la naissance de la rumeur mais c'est plein de poésie.

Gobu
Je reste bluffé par votre partie de poker. Votre écriture est un délicieuse, continuez de nous régaler.

Milo
Un dealer, bien campé qui semble sortir d’un polar, le coté série noire que j’affectionne avec une touche de réalité sociale bien crue.

pandaworks :
Une chinoiserie dépaysante, l’accent est bien rendu dans les dialogues (mes cousins hanoïens n’arrivent pas a prononcer mon prénom). Pourquoi le logo de la SG ne convient il pas dans l’empire du milieu, le rouge est la couleur de la fête et pour le deuil c’est plutôt le blanc ?

Artnow :
Un peu délayé. Tiens un sourcier comme chez Sahkti. Grand plaisir à retrouver la Cerdagne. J’étais d’Ur, j’ai eu une chambre à Err et l’hiver je marchais sur la Têt gelé, ah! ah ! L’anglais qui cultive des fleurs dans la vallée d’Eyne, un comble ! ça m’a fait rire.

SAHKTI:Comment ça, Yali a dit que c'était normal d'avoir l'air défait devant une Guinness ? Ha mais, t'en ficherais moi ! :-)

YALI: mince, j'adore, je trouve ça tendre et drôle, plein d'humanité aussi, la chute tombe à point nommé, sans effets inutiles. J'ai aimé penser que je me trouvais dans un certain endroit alors qu'il s'agissait d'un autre.

REBECCA: Le ton bavard de l'ensemble se marie bien avec la part d'absurdité que contiennent ces personnages proches de l'hystérie.

MARINE:le point de vue est sérieux, un peu trop peut-être, car quelque chose rend les pensées de cet animal (on devine aisément la ficelle, même si on hésite sur la race jusqu'à la fin) par moments artificielles, mais l'ensemble tient tout de même bien la route et j'apprécie l'angle de vue que tu as choisi.

ABSTRACT: amer comme j'aime, avec un regard las et désabusé sur notre monde sans pour autant tomber dans le misérabilisme à outrance.

GOBU: Sais pas pourquoi, mais en lisant Higgins, l'île, les gardes, j'ai pensé voir apparaître à un moment donné le nom de Magnum, mais non, c'est plus sérieux que ça :-) Assez impitoyable et froid comme univers, tu restitues cela avec justesse, même si de ci de là, quelques détails pourraient passer à la trappe, à mes yeux s'entend.

JEAN LÊ: il se nomme Appolo ou Rex le chien ? J'adore la raison pour laquelle la rumeur a pris cours, cette frustration qui peut faire soulever des montagnes.

MILO: Il en faut peu, parfois, et ça marche, c'est efficace. Sombre à souhait, avec une belle économie de mots, j'aime ça. Il y a un regard intéressant posé sur des détails, qui prennent dès lors tout leur sens.

PANDA: "tu le prends s'te plait, j'ai mon aphte qu'est pas guéri", des petits phrases comme ça, ci et là, qui marquent la différence et donnent beaucoup de sensibilité au texte. Sérieux et léger à la fois, sobre, bien joué.

ARTNOW: belle longueur d'exo dis donc, ça tient bien la route, les contraintes sont là et le tout forme une histoire prenante. Et puis un sourcier, comme le mien, ça me plaît bien :-)


J'espère n'avoir oublié personne, sinon dites-le :-)

Marine : d’habitude, je n’apprécie pas trop les textes qui donnent la parole aux animaux, mais je dois bien reconnaitre qu’ici ça fonctionne bien. L’histoire se tient, et les contraintes sont parfaitement intégrées au récit. Foutu hamster, il faut toujours se méfier de ses bêtes là (normalement, ils se contentent de manger les fils électriques, pas de mettre à plat l’économie).


Yali : toujours le même sens du dialogue, ça se lit avec chaque fois autant de plaisir. J’aime bien ton héros si peu politiquement correct (une vraie crapule soit dit en passant).

Panda : j’ai bien aimé :

Je m'demande comment les gens font pour être si cons quand il sont si intelligents, p'têt qu'y pensent à des choses qu'existent que dans leurs têtes alors que la vie demande qu'on pense aux choses qu'on a devant les yeux.

J’ai eu du mal à comprendre le problème du logo rouge et noir (déjà que j’avais oublié que c’était les couleurs de la Société Générale), mais vu que je ne connais pas la Chine non plus c’est assez normal.

Rebecca : chouette ambiance, j’ai bien aimé ta manière de contourner la contrainte de «pas de jeux de mots», finalement ils sont bien là, mais de manière implicite et c’est savoureux.

Milo : ah ça j’aime vraiment, l’ambiance sombre qui avec une économie de moyen fonctionne parfaitement. C’est court, mais c’est bon. Même si la Heineken, ça fait mal à la Belge que je suis...(va falloir qu’un jour quelqu’un se décide à ouvrir un vrai bar à bières en France)

Artnow: eh bien pour une première participation tu as vu les choses en grand. C’est une bonne idée les noms de vaches et d’humains qui se mélangent, ça donne tout de suite le ton au texte et ça remplit parfaitement la contrainte.

Jean Lê : je crois que je suis passée un peu à côté, je n’ai pas réussi à entrer dans l’ambiance londonienne. Il ya pourtant des jolies tournures dans le texte qui méritent qu’on s’y arrête

Gobu : mais tu es affreux d’imaginer des choses pareilles, tout le monde sait que l’économie ne se pratique qu’entre gens sérieux. Toujours aussi bons tes exos, mais comment fais-tu pour sortir quelque chose d’aussi impeccable aussi vite ?

Sahkti : Et oui les réseaux sociaux peuvent aussi servir de moyen de vengeance, bon là comme c’est contre son banquier on ne lui en voudra pas trop à ton héros...Tellement facile de lancer une rumeur aujourd’hui...Et puis la Guinness, je ne sais pas pourquoi j’étais certaine qu’elle serait dans ton texte.

Bouououhhhh !
Vous êtes tous top ! et moi, mon super texte ( c'est vrai, je vous jure !) il est passé où ??? Y a un paradis pour les textes perdus ?
Je vais essayer de le re écrire demain, mais c'est pas pareil, faut que ce soit dans la foulée...

Bouhhhh je compatis coline c'est trop pas de chance...allez j'attends le tien pour finir de mettre mes commentaires

Gobu: Vraiment très sympa à lire et assez truculent. Mon passage préféré étant la présentation d'Amelia. La partie de poker m'a semblé trainer qq longueurs (mais c'est personnel, j'ai tendance à vite trouver des longueurs). Mais bon moment de lecture.

Abstract: je relève un passage qui m'a bcp plu:
« L’eau a un goût de cendres, pas de regrets, juste la poussière de notre vie. »
et j'ai assez la même impression que Jean Lê sur l'ensemble.

Jean Lê: J'ai bien aimé, c'est bien construit, vivant, et juste la bonne longueur. Mes passages préférés étant au début, la mise en situation et le passage sur Pétra, bien vu et drôle.

milo: vous êtes parvenu à installer rapidement un vrai univers, crédible et vivant. La 1ere strophe est assez excellente, assez crue mais pleine d'esprit aussi. Le « Du suint pour moutons en cravates » excellent avec la contrainte. Et la 2nde est presque tout aussi bien. Seul petit regret de lecteur étant le « et blablabla et blablabla » qui aurait peut-être mérité un petit développement ??

pandaworks: J'ai bien aimé la mise en situation, la 1ere strophe et notamment « le rose du néon » très bien vu, mais j'ai eu bcp de mal avec le dialogue (qui fait la majeure partie du texte) à cause en partie de toutes les contractions (c'est bien comme ça qu'on dit ?) car ça n'aidait pas dans la fluidité de la lecture.

Marine: J'ai trouvé l'angle très original, et faire passer un enjeu presque mondial au travers d'un cochon d'inde et rendre le tout crédible (pour moi) fallait oser et le réussir. Alors bravo. Sur la forme, il est peut être des passages (surtout dans la 1ere partie) qui auraient peut-être pu se faire un peu + accrocheurs et prenants, mais dans l'ensemble, l'originalité de traitement l'emporte.

Rebecca: Un peu dérouté au début le temps que je saisisse mieux la situation, et après j'ai compris ! C'est un regard / une position (rien de tendancieux dans ce terme .. malgré le contexte?!), c'était assez surprenant et plutôt bien tourné.

Yali: J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le texte. Je crois que c'est pour bcp la forme de dialogue. Comme celui de Pandworks j'ai eu du mal.

Sahkti: bcp de réalisme dans le déroulement et les précisions. Ca a / aurait très bien pu se passer ainsi ou la prochaine se passera peut-être ainsi...


Merci à ceux qui ont lu ma chose...
Jean Lê, le coin est vraiment beau. Et la réserve naturelle d'Eyne je n'ai pu y aller il y a qq jours parce que les chiens y sont interdits et j'en ai un... on a été à côté. Et donc je me suis vengé sur l'anglais, Andrew S. !?

Yali, je ne sais pas si j'en récrirai ? Peut-être, parfois tout du moins si l'occasion et conditions se représentent. Ce n'est vraiment pas naturel et habituel, mais content d'avoir essayé et d'être parvenu à tenir une histoire (ça ça m'est difficile).

coline : bon ben à jeudi :-)
Abstract : c’est un texte dont la figure de style est l’ellipse en plus de l’anaphore . Ellipse qui m’a un peu gênée car du coup on peut interpréter le « je t’ai perdue » de différentes façons , selon la façon dont on s’imagine que la pute a utilisé le Colt frontier : soit elle a tiré et le « je t’ai perdue » correspond à un « tu es morte » (et dans ce cas le « regrettable incident » est un euphémisme) soit « faire joujou avec le colt frontier » est une métaphore pour parler de relations sexuelles ( et l’on comprend le pourquoi de » l’humour niais ») mais dans ce cas « je t’ai perdue » signifie « tu es partie » ?Après je me suis demandée si il y avait bien trois personnages et non deux . Si ce n’est pas de la même personne qu’il parle si celui à qui il s’adresse ne serait pas la même que celle qui dort en bavant dans le lit…Bref je suis perdue…je me pose trop de questions et je sors du texte. Mais peut-être ne sais-je pas lire entre les lignes…Ensuite je cherche l’origine de la rumeur et ne la trouve pas. Mais bon je sais que tu n’aimes pas être trop contrainte :-)) Sinon tu sais bien rendre une certaine atmosphère douce-amère .
Gobu : tout un scénario implacable avec personnages très typés limite archétypiques avec ce suspense qu’on rencontre autour des tables de jeux et cette ambiance très particulière roman noir polar financier, plus un côté BD , too much et drôle, bravo
Jean Lê : je suis un peu perdue dans le déroulé des arrivées et la répartition des contraintes et n’ai pas trouvé les tiennes . Un texte très cinématographique avec cette scène de nuit cocasse et troublante . Et une explication qui tient la route le macadam
Milo : ambiance glauque bien rendue et j’ai bien aimé la suggestion faite au dealer : dis leur….
(Le secret tombé de l’oreiller , ça me rappelle quelque chose)
Pandaworks : j’suis pas trop convaincue par ce texte là. Mais je pense qu’il y a des trucs qui m’échappent.
Artnow : « Ce système est un vrai colosse aux pieds d'argile, fragile comme une bulle de verre »pas d’hypallage là dedans car pas d’inversions inattendues
Wikipedia donne l’exemple de Prevert « Un vieil homme en or avec une montre en deuil » donc je suppose pour ton exemple ça aurait donné un vrai colosse aux pieds de verre fragiles comme une bulle d’argile »
Des maladresses d’expression certes mais une narration imagée qui fait naitre le sourire.