Vos pires poèmes

J'ouvre ce fil pour donner carte blanche au honteux, à l’inacceptable, à l’aberrant, au décrépi, au vilain, au sale, au bancal, au pas-fini, au pire du pire de votre poésie... Lâchez-vous.
Je veux de mauvais vers, du rythme impossible, de la rime de foire.
Je commence avec un merveilleux texte écrit il y a très longtemps (j'ai gardé les fautes pour ajouter du cachet à la chose):

LIBERATION

Arrete je t' en pris
Arrete de sourrir à la vie
Ta joie m' est insuportable
Moi qui suis si miserable
Mon coeur s' emiette
Et ton âme s' éleve
Et je me rappel de ce rêve
De cette falaise...
Un pas, et tout s' arrete...
A un malaise si soudain
S' ensuit une chute sans fin
Et j' avance...
La spirale est descendante
Et ma voix est si violente
Je me complais dans la douleur
Comme je me défais de mes peurs
Et j' avance...

C'était en 1957, sévissait alors Minou Drouet une enfant prodige qui publiait des vers dont on n'a jamais su qui était réellement l'auteur.
On nous avait demandé en classe de sixième de nous essayer à l'imiter sur le thème de son premier recueil Arbre mon ami... Le plus ancien de mes poèmes dont j'ai gardé une trace.
Voici donc avec toutes ses maladresses et ses répétitions

Arbre mon ami qui fut affiché dans le couloir du collège... quand même ;-)

Que j'aime ton feuillage, ami,
Les oiseaux viennent y faire leur nid
Et l'on entend sous ton ombrage
Leur doux et mélodieux ramage

Que j'aime ton écorce brune
Contre laquelle sous la lune
Les sangliers au museau rond
Viennent frotter leur poil trop long

Et puis le jour sous le soleil
Quand les rayons tombent du ciel
C'est moi qui viens m'y reposer
Pour te parler

Tu me racontes ton histoire,
tes rêves tu me les fais voir,
Au temps où tu étais arbrisseau
Comme tu étais beau !

Tu me racontes tes malheurs
Je te raconte mon bonheur
Et c'est ainsi, la journée passe
Tout en se parlant à voix basse.

Je fais un signe de la main
Et toi tu me dis "à demain"

C'est une bonne idée ce fil !!
Allez, pour se marrer un coup :


C'était un oeuf,
Rond, tendre,
La pulpe claire,
Le teint coton,
Un air de veuf,
Sur ses bajoues.

Et mes orteils,
Sur le sol mou
Graviers crissants
Sous l'ongle dur
Cassèrent la coque
De l'oeuf en cloque.

Le blanc liquide
La chair douce
D'un pamplemousse
Blanchi au vent

Et sous la corne
Du pied sale
Le jaune pâle
A l'oeil morne
Pisse le sang

C'était un oeuf
Tristement rond
Tristement veuf
Marron cassé
Entre les pieds.

Arielle: J'avoue que j'ai eu un peu peur au début, je me suis dit: ce poème n'est pas mauvais! Ouh la tricheuse!

Et puis il y a eu ces quelques vers, ces quelques rimes léonines (au moins!) et délicieuses:

"Au temps où tu étais arbrisseau
Comme tu étais beau !"

"Tu me racontes tes malheurs
Je te raconte mon bonheur"

Et ça c'est une merveille!

Marine: Ton poème est bien torché dis-donc, niveau rythme. Il n'aurait PRESQUE rien à faire ici. Je dis bien "presque", puisqu'il est parfaitement incompréhensible. C'est bien. Ca ne ressemble à rien.

Je ne sais pas quoi dire
Alors je dis euh …
Mais si je savais
Je dirais hé hé …

Quand je ne sais rien
Je dis ben …
Quand je ne savais pas
Je dis ah ?

Si je savais où
Je dirais bouh !
Si je savais quand
Je dirais … nan

J’en ai déjà trop dit
Je me tais
Et je me dis-
sous … la taie

Le réveil sonne…

Ah quelle drôle de bonne idée !

Arielle, ta natte droite a perdu son ruban...

Voilà mon meilleur mauvais :

Trois oursons
Faisaient de l'aviron
Dans une cascade
Dans une cascade
Trois oursons
Faisaient de l'aviron
En mangeant d'la salade de potiron

( ça se chante sur un air aussi nul que les paroles, ce qui en fait une vraie réussite qui a eu son heure de gloire auprès de mes petites nièces )

au honteux, à l’inacceptable, à l’aberrant, au décrépi, au vilain, au sale, au bancal, au pas-fini, au pire du pire de votre poésie... Lâchez-vous.
Je veux de mauvais vers, du rythme impossible, de la rime de foire.

en quoi ces définitions correspondent-elles au pire ?

Pas mal pas mal... Vous êtes doués. Mais vous ne pourrai jamais rivaliser avec mes poèmes: ils sont vraiment trop mauvais.
Faut juste que je retrouve mes cahiers d'il y a 5-6 ans et vous verrai... Le niveau de ridicule que j'atteins!

Je ne sais où sont passés mes textes de cette époque mais vers treize ans, j'écrivais des poèmes à la vierge Marie. Il était question de fleurs d'aubépine blanche ... en tout cas, une bonne idée ce fil pour aller mettre en chantier des fouilles dans les tiroirs de la maison natale.

Je me suis souvent fourvoyée dans ce genre de con position "poétique" :

Ils dansent au balcon
confits de confiance
Avec la conscience
D'être sciemment cons

Cons cernés cons sentant
D'autres cons rubiconds
Cons sidérés cons damnés
On pourrait dire cons nés
Peut-être contaminés

Des connes rient
Des cons sanguins
Qu'ont le béguin
Et la rouerie
Des qu'ont du vin
Et la veulerie
Des cons abscons
Cons génitaux

Au bal des cons
Elles con dansent
L'intelligence
des combattants
Elles sont l'engeance
et paient comptant
Ils sont vengeance
Et paient contents
Leur con science
Leur con passion

Mais je suis sure de pouvoir trouver pire...

Ahah, génial ce fil!
mais bon, certains ici sont déjà trop bons :0))

Je vais en chercher un! si je le retrouve

Hihihi

Je ne sais plus si c'est par espoir,
ou bien par désespoir,
que je me rapproche de toi,
toi qui t'éloignes de moi.


Si je pars,je meurs,
l'amour m'emprisonne
Je me retourne,j'ai peur,
la vie m'abandonne
Je fuis et m'évade,je pleure
Amour et mort fusionnent

l'indifférence matérialise mes sens,
emportés par la bise,et la démence
difficilement admise,je sais d'avance:
il n'y a plus de mise,plus d'avis, plus d'essence

Alors je regarde passer la vie,
je regarde passer la nuit,
et je me demande si c'est par envie,
ou bien par ennui,
que je suis mon chemin,
insensible à l'appel du mal,du bien,
où seul résonne encore l'écho du rien.

echalot-lover a écrit:Je ne sais où sont passés mes textes de cette époque mais vers treize ans, j'écrivais des poèmes à la vierge Marie.

:0)

Condremon, j'adore :0))

Ah, Lyrette dans le sentimentic, t'es bonne !

coline Dé a écrit:Ah, Lyrette dans le sentimentic, t'es bonne !

je pense que pour celui ci je mérite une palme, à paillettes :0)

Sinon les oursons sont trop bons pour tomber dans ce fil!
ça me reste dans la tête, maintenant :0))

vous me faites rire....
alors dans le genre poète (au masculin) sentimentic pathetic j'ai retrouvé celui ci

J’aime ton écorce terrestre
J’aime dans ce décor rupestre
Allumer ton regard céleste
Réveiller ton corps svelte et leste
Entendre gronder les volcans
Au bord d’océaniques failles
Quand tu trembles quand tu défailles
Quand tu m’éclaires en convoquant
D’âpres orages et des tempêtes
Et dans mon ciel c’est une fête
Quand tu m’étreins me tentacule (deuxième version, me tente m’accule)
Cabre tes reins et me bouscule
Quand sous la voute de mes cils
Ton regard fou flanche vacille
Y éclosent des fleurs dociles
Tes hanches fleurent la vanille
L’ennui s’enfuit la nuit l’enrobe
Et sur le lit vole ta robe
L’accord nous lie au crépuscule
C’est une petite mort majuscule ( deuxième version, mort RIDICULE MOUAHAHAHA )


ps : plus je relis plus j'adore ces hanches qui fleurent la vanille et le décor rupestre ...et le gudule avance que je te tentacule ....mdr

ps2 :Lyra will j'adore "l'écho du rien " ce " je me rapproche de toi toi qui t'éloigne de moi"
le "il n'y a plus d'essence" et autres merveilles !!!

coline ton meilleur mauvais n'est pas pour les mauviettes c kan même du lourd

je dois être défoncée ou amoureuse... je trouve pas ça si terrible Rebecca :0)))

t'es les deux Lyra
tu viens en exo ?

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine... j'ai commis ceci, lors d'un exo :-)

Jean culbutait souvent Marguerite
Qui tenait la baraque à frites
Et l'étouffait de ses grands bras
Il fourrageait sa belladone
Espérant que Dieu lui pardonne
Un soir d'ivresse elle se cambra…

Il devint fou de sa pâquerette
Mais il n'était pour elle qu'amourette
Ses attributs lui servaient de gri-gri
La faisaient grimper au campanile
Elle lui préférait les juvéniles
Et finit par rendre Jean aigri

Las il la traita de femme forte
Et la chassa comme un cloporte
De rage elle empoigna son fusil
Il ne fallait pas qu'elle lambine!
Vite elle pointa la carabine
Et la grande verge détruisit.

"Si je pars,je meurs,
l'amour m'emprisonne
Je me retourne,j'ai peur,
la vie m'abandonne
Je fuis et m'évade,je pleure
Amour et mort fusionnent"

Je retiens cette pépite.

En tout cas quelle verve mes amis! Je vois que ça fleure bon le mauvais goût. Mais où sont mes cahiers? Il faut ABSOLUMENT que je le retrouve. Vous verrez ce qu'est l'alexandrin! Jamais 12 pieds mais le coeur y était.

En ce qui me concerne, il suffit de lire "l'ange maudit". J'ai pas fait pire.

Dusha, ton texte était subversif pour l'époque! et pas TELLEMENT mauvais ...
(Dans des circonstances similaires (école normale) l'administration me fit remarquer ,dans les années 82/83, que les autocollants anti militaristes sur ma voiture étaient un peu trop ..."explicites" .Et mes opinions politiques un peu trop "voyantes" ! Mais la mode des punitions était passée )

En parlant de mauvais, tiens, là j'ai de quoi fournir.

"j'ai pris l'aile du vent pour m'en aller très loin,
j'ai pris l'aile du temps pour te tendre la main"
et gna gna gna .

j'aime beaucoup ce "et gnagnagna"

Pour ton premier poème Rebecca, y'a du Brassens !

Polixène a écrit:Dusha, ton texte était subversif pour l'époque! et pas TELLEMENT mauvais ...
(Dans des circonstances similaires (école normale) l'administration me fit remarquer ,dans les années 82/83, que les autocollants anti militaristes sur ma voiture étaient un peu trop ..."explicites" .Et mes opinions politiques un peu trop "voyantes" ! Mais la mode des punitions était passée )

En parlant de mauvais, tiens, là j'ai de quoi fournir.

"j'ai pris l'aile du vent pour m'en aller très loin,
j'ai pris l'aile du temps pour te tendre la main"
et gna gna gna .

ahahah la suite la suite !!!!

c'est cool ce fil, on se croirait sur fun radio :0))

Polixène a écrit:Dusha, ton texte était subversif pour l'époque! et pas TELLEMENT mauvais ...
(Dans des circonstances similaires (école normale) l'administration me fit remarquer ,dans les années 82/83, que les autocollants anti militaristes sur ma voiture étaient un peu trop ..."explicites" .Et mes opinions politiques un peu trop "voyantes" ! Mais la mode des punitions était passée )

Eh oui, Polixène, "elle" m'avait qualifiée du beau nom d'anarchiste ! *rire*

J'ai continué à être publiée dans la revue, j'avais choisi un pseudo et les vers libérés : plus jamais inquiétée !

Marine a écrit:C'est une bonne idée ce fil !!
Allez, pour se marrer un coup :


C'était un oeuf,
Rond, tendre,
La pulpe claire,
Le teint coton,
Un air de veuf,
Sur ses bajoues.

En tout cas, ce poème est coloré et très visuel ! Un petit air de surréel...

Condremon a écrit:

Je ne sais pas quoi dire
Alors je dis euh …
Mais si je savais
Je dirais hé hé …

Quand je ne sais rien
Je dis ben …
Quand je ne savais pas
Je dis ah ?

Si je savais où
Je dirais bouh !
Si je savais quand
Je dirais … nan

J’en ai déjà trop dit
Je me tais
Et je me dis-
sous … la taie

Le réveil sonne…

Ben... heu... que dire ? *rire*

Rebecca a écrit:vous me faites rire....
alors dans le genre poète (au masculin) sentimentic pathetic j'ai retrouvé celui ci


Quand tu m’étreins me tentacule (deuxième version, me tente m’accule)
Cabre tes reins et me bouscule
Quand sous la voute de mes cils

Quand il tente Hercule... érotisme discret mais efficace !

Au détour du chemin, je le vis s'avancer
comme un pauvre enfant vers un destin trop lourd
étouffant dans son coeur mille peines cachées,
qui auraient eu besoin d'une fleur d'amour.

Dans ses yeux apeurés, je lisais la détresse,
sa frêle silhouette, son être tout entier
exprimaient un besoin de plus grande tendresse
que la fleur d'amour, seule, aurait pu lui donner.

Il me tendit sa main, crevacée par l'hiver,
meurtrie et écorchée par le travail du jour.
Ne sachant que donner pour calmer sa misère...
doucement, s'y blottit la petite fleur d'amour.


*** Je devais avoir une petite douzaine d'années lorsque j'ai écrit ce "superbe poème" !!!

CROISIC a écrit:Au détour du chemin, je le vis s'avancer
comme un pauvre enfant vers un destin trop lourd
étouffant dans son coeur mille peines cachées,
qui auraient eu besoin d'une fleur d'amour.

Dans ses yeux apeurés, je lisais la détresse,
sa frêle silhouette, son être tout entier
exprimaient un besoin de plus grande tendresse
que la fleur d'amour, seule, aurait pu lui donner.

Il me tendit sa main, crevacée par l'hiver,
meurtrie et écorchée par le travail du jour.
Ne sachant que donner pour calmer sa misère...
doucement, s'y blottit la petite fleur d'amour.


*** Je devais avoir une petite douzaine d'années lorsque j'ai écrit ce "superbe poème" !!!

Mais c'est tout mignon ça. !

Du haut de mes douze ans (que je n'ai guère dépassés) je vous remercie mon cher Hellian de votre indulgent regard.

je remarque que le temps à bon dos. Et vos poèmes mauvais de cette année, ils sont où ?

pandaworks a écrit:je remarque que le temps à bon dos. Et vos poèmes mauvais de cette année, ils sont où ?

Va dans Catalogue mon Panda préféré, les miens "loupés" ils y sont tous !