Débats, Billevesées et Causette (Des babils & Co)

J'étais, cette après-midi, parti acheter quelques matériaux, quand , sur le coté un boulevard, c'est présenté un genre d'énorme centre commercial un peu avarre dans sa communication extérieure, donc, j'y suis rentré, pour découvrir ce qu'il contenait. Les deux premiers étages sont consacré à l'infiniment petit et au définitivement synthétique , l'électronique, et j'avoue avoir eu le tournis en déambulant dans ces kilometres de potentiometres, j'ai assisté , silencieux, au remembrement d'un stétoscope, à l'enroulage d'une bobine super 8, à la naissance d'un autoradio. J'ai aimé la testeuse de pile à quartz. J'ai jalousé son taff, admiré ses petites mains qui jouaient du Metrix avec dextérité. J'ai pensé à " Quartz" ou " Dexter" pour mon perroquet, mais non, ça ira pas. Quand les miliard de diodes , de leds, de bobines de cables et de compteurs Geiger on eurent finir de me donner soif d'autre chose, et pourtant, c'est bien dans le tout-petit qu'on comprend mieux les grands systèmes, je suis monté au troisème, car il n'étais pas possible d'y descendre, à fortiori, j'y ai trouvé des millionsde livres qui patientent en attendant le coursier. Des millions de bouquins, empilés par genre et pas par genre, les enseignements du Tao, comment réparer ma mobylette, un traité de gynécologie et le dernier Darieusec. Une thèse sur le chat, un almanach du soleil, l'encyclopédie de la révolution et un comparatif des uniformes des flics du bout du monde. Un coursier venait et hop ! y disait : " douze livres de livres pour le douze rue truc c'est où ? Et paf ! un manutentionnaire lui fourguait son paquetage sur le dos. J'ai vu un bouquin qui me plaisait, au rayon 16/02 du shop 3#02 mais il n'était pas à vendre, il n'était qu'à distribuer. Ce qui semble être le chef du coin me l'a finalement donné, ce qui est juste, vu que je ne sais pas de quoi il parle, ce qu'est son prix et à qui il est destiné, à l'origine. Je suis redescendu, et sur l'élévateur qui descendait (enfin, l'escalator, qui descendait, sauf que c'est le même tautologisme) j'ai feuilleté mon bouquin, il y avait une belle fleur à l'aquarelle page 55, tant et si bien qu'en l'admirant, je me suis goinfré de tout mon long au bas de mon véhicule. Le bouquin m'a échappé, glissé, glissé sur le sol et buté contre le tabouret de la contrôleuse de piles à quartz. Après m'être relevé sous le regard indiférent des uns et des autres, la contrôleuse m'a rendu mon livre, avec un sourire. J'ai dégrafé sont corsage, au livre, à la page 55, et j'ai donnée celle-ci à la contrôleuse, qui en fut ravie. Houellbec, lui, m'attends toujours chez l'oiselier pendant que le temps passe et que des gens tricottent des fils électriques. M'est avis qu'il s'en fout, Houellbec, des piles à quartz.