Berceau de poussière

Une chape de silence
Sur une terre
Abattue

Plus que de la roche
Du brouillard
Un étang gris

Et des cratères

Où viennent se jeter
Quelques moutons

Un lit de poussière.

« - Est-ce qu’il y a des monstres sous le lit ? »

Rien ne bouge
Si ce n’est
A l’échographie de la terre
Une boule de vent
Qui joue au ballon

Avec une pelote de poussière

« - Et sous le tapis, il y a des monstres sous le tapis ? »


Non,
Il n’y a que le lent mobile
Lunaire
Veillant le défunt
Aux yeux levés

Du berceau ravagé.

Désormais
On n’entend plus rien.
Si ce n’est
Le monde

Barboter dans une marre de cendre

A l’orée tremblante de la nuit.

Il n’y a
Qu’une portée de vide
De la peur

Et du silence en peluche
A blottir contre soi.

(un des trois que j'avais envoyé pour le prix ave, avec Cellule et un troisième que je posterai la semaine pro)

Meme a la troisieme lecture, ca me fiche encore le frisson. Voila evoque des ressentis/souvenirs quasi universels, mais d'une maniere tout a fait nouvelle (pour moi) et personnelle. Bravo!

Je revois les grains scintiller au coucher du soleil devant les fenetres... Vraiment beau et poetique, bien tourne et bien dit. Tres tres joli. Merci!

Tu es né poussière et tu retourneras cendre...

J'aime beaucoup:

Rien ne bouge
Si ce n’est
A l’échographie de la terre
Une boule de vent
Qui joue au ballon

Avec une pelote de poussière

Le dernier vers du poème dit tout le "défaitisme" face à l'écroulement. Défaitisme lucide, puisqu'il n'y a pas de fantôme. Après tout le "silence" équivaut à une noire qui pourrait être la première note d'une "portée" (comme celle des chats) annonciatrice d'un renouveau ?

Très évocateur , un moment suspendu et glacé... Brrrrr

super

j'aime bien

le plus, c'est le gris des roches nuages !

Ah, j'ai aimé ! Un bon rythme, des images...

Sauf ce passage que je trouve moins parlant :
"(Non,
Il n’y a que le lent mobile
Lunaire) ça j'aime encore
Veillant le défunt
Aux yeux levés

Du berceau ravagé.

Désormais
On n’entend plus rien.
Si ce n’est
Le monde

Barboter dans une marre de cendre PS / une mare et j'en ai marre, c'est pas pareil !

A l’orée tremblante de la nuit.

Il n’y a
Qu’une portée de vide
De la peur" les 2 de-de qui se suivent...

Waou !

J'aime beaucoup le fait de nous lancer complètement dans le texte, de nous imprégner de tout ce décor, puis boom :

[...]

« - Est-ce qu’il y a des monstres sous le lit ? »

[...]

« - Et sous le tapis, il y a des monstres sous le tapis ? »

[...]

Cela donne encore une autre dimension à ce poème.
Merci pour cette création !

Ji.

Des mots qui suscitent des images fortes, tout un paysage qui fait écho à l'intérieur. Un texte qui gagne en vigueur et en intensité à la relecture. Reste à découvrir le troisième.
Merci