Beauté d'apocalyspe

Beauté d’apocalypse

D’humeur ou d’amour,
Les paupières de plomb s’amoncellent et rimbambellent.
Elles closent le feint chapitre hystérique,
Ce faux chapiteau azur au sein de marbre.

Dès lors, des vertes et des vermeilles
S’émerveillent dans cet océan de nacre
De poison, de calices, de lies,
De délices déliés au vagues algues émouvantes.

De cette eau troublante,
De cette ode tremblante,
Une jungle de maux se dépose :
Danse samba, Orishas, Shango, Ogu et Olinda !
Cette belle amazone,
Belle et fière à foison, vous foudroie de régence
que Zeus lui-même
Enfante le vent et projette géniture en pâture.
Mi enfant, mi Apollon, ce demi juan mis à nu,
Feuille de vigne cache tabou, couronne de chanvre tressée,
Virevolte et gaudriole.

Un rien moqueur, d’une plume d’ancre sanglante,
Il nargue l’horizon d’un pied agile à fleur de l’eau.

Il a le verbe léger et sa beauté s’en aise,
Il n’a cure imprudent indouciant du feu
Tonnerre qui vocifère, pétarade
Et d’éclairs de cuirs transperce lacère
Ce sol de sévices aux chutes un rien ardentes incandescentes.

Il est trop tard, quatre heures moins le quart,
Tic tac et zig et zag un va et vient
Et des trompettes se météorent
Se désorbitent oculaires et pourfendent au cuivre
La raison de filles de joies et de muses torrides.

Une jungle torride sommeille en émoi.
Sombre et féroce, humide à souhait,
Elle gronde et rugit, fait fuir l’oraison de sa vue,
Elle se débat s´ébat se bat trombes de pluies
Qui pullulent et obscurcissent le ciel d’élans de néant
Lui n’attend plus que des cavalcades cadavériques au souffle
Nasal de glace et de mort afin de parachever cette œuvre,
Cette beuverie, cette soulerie, cette boucherie dont la vie
Se culbute d’une corne d’abondance,
D’une borne d’inconscience.


Ebahis dans ces blés navrants,
Plus rien ne colle ou n’a de sens.
Pourtant,
C’est bien d’ici et pas d’ailleurs,
Que paraissent au bon matin,
Les ouragans tropiques,
Qui,
D’un souffle abrupte et soudain,
Symphonisent et volubilent
Tout un monde voilé de voyages aux sens exaltés.

bonjour Chris,

dans le cour de l'histoire
de temps en temps
je mettrai des piqures de rappel sur le sens premier du texte
qui est ???
...Dieu le vent est trompette d'apocalypse ???

Foisonnante apocalypse amazonienne où je me suis laissée emporter par quelques fulgurences:
"...des vertes et des vermeilles
...Virevolte et gaudriole
...Il a le verbe léger et sa beauté s’en aise,
...des trompettes se météorent
...Les ouragans tropiques
Symphonisent et volubilent"...

J'en sors un peu décoiffée mais émerveillée par le voyage en compagnie de ce petit dieu Pan qui "nargue l’horizon d’un pied agile à fleur de l’eau." refusant de voir les " cavalcades cadavériques " qui le menacent. Ses paupières sont de plomb et les nôtres de blé... Féroce !
L'incohérence apparente du texte dissimule une grande force d'expression et parvient à m'émouvoir à chaque relecture.

Ça part un peu dans tous les sens, ça foisonne, c'est la jungle, faut pas espérer que ça pousse droit,ces lianes et les créatures qui vont dedans... mais on s'en fout, droit pas droit, il y a du souffle là dedans !

Bémol : deux torrides dans deux vers contigüs, c'est beaucoup. C'est trop ! Déjà que "torride" a des connotations qui prêteraient un peu à sourire ...