Re: Exo live vendredi 21 juin à 20 h ?

Sahkti Ven 21 Juin 2013 - 22:05

merci à toi elea ! C'était bien sympa comme idée et comme contraintes.

AliceAlasmartise. Ven 21 Juin 2013 - 22:07

Sahkti a écrit:Police spéciale aussi pour Gobu :-)

Je trouve que ça en dit beaucoup !
à quand un exo écrit main ? :-)

Pussicat Sam 22 Juin 2013 - 0:52

La montre

Ne pas dormir, ne pas dormir, surtout ne pas dormir, ça je sais faire, depuis le temps je suis devenu un pro, ou presque, insomniaque, ou presque, abruti complet, ou presque, la cervelle yaourt... ne pas dormir, ne pas dormir... ne pas dormir... faut assurer sur ce coup, rendre coup sur coup.... ne pas dormir... ne pas dormir... comme elle était belle la plage, et la mer, et la plage, et comme ils étaient beaux, et comme ils étaient beaux, et comme nous étions beaux sur la plage tous ensemble, tous ensemble... ne pas dormir... et comme il était beau beau ce temps... beau ce temps...

- Depuis le temps, depuis le temps, comment voulez-vous qu'il s'en souvienne, et d'ailleurs d'ailleurs, il ne l'a jamais connu qu'en photo.
- Ne vous inquiétez pas M'dame... j'en ai vu des saloperies là-bas, et j'ai appris à parler aux gars qu'avaient plus rien que leur b... pour p... et croyez-moi, p... sans bras ni mains, c'est pas facile. Cette mission M'dame, c'est un b'honneur.

Gong !

Ne pas dormir, ne pas dormir, surtout ne pas dormir... comme il est bon de s'endormir pour retrouver les siens... une seconde... deux secondes... trois secondes... dans un rêve, qu'est-ce c'est ?

Gong !

- Qu'est-ce que je fais là ? lui demanda John pris de sueurs froides.
- T'es au trente-sixième dessous mec ! tu sais plus où t'en es ! c'est normal, il cogne dur... mais toi, vas-y doucement, okay, le temps joue contre toi, go !
- Mais il est où le Grand Architecte ?
- Le Grand Architecte c'est tes poings C... de T... D.. C..de M..., alors sers-t'en avant que le Boss perde ses nerfs... mais pas trop einh, comme prévu, allez, go !

Gong !

Un dernier avant la route, un dernier et j'y vais... ascenseur... niveau : salut toi...

Gong !

- Fuck ! C'est la cinquième reprise, tu devais t'allonger à la troisième, qu'est-ce que tu fous B... de M... de T... du C... ! tu fais c'quon t'a d'mandé si tu veux pas finir à la porcherie.
- Quoi ? Shlurp.... (crachat de sang), Shlurp... Shlurp... mais c'est quoi la porcherie ?

Gong !

- Viens bébé, viens avec moi, on s'en va, tous les deux... on quitte cette vie-rituelle et on marche sur les cendres du nouveau monde qui nous attend...

Gong !

- Argh ! Ouche ! Ahhhhhhh !... Pffffooouuu, pfffou...
- Mais tu vas te coucher P... de C... d'E... de F... de P... de... M... !!!

Ne pas dormir, ne pas dormir, ça je sais faire, ne pas dormir, mais là... sortez-moi de là... j'ai la tête en bouillie et la cervelle yaourt... s'il vous plaît, sortez-moi de là... je ne sais plus qui je suis ni où je suis... s'il vous plaît... c'est fini l'exercice, dites, c'est fini ?

Gong !

Nooooonnnnnn...

Pussicat Sam 22 Juin 2013 - 0:55

j'ai choisi deux films... le chiffre... euh, j'ai rien compris mais j'ai posté tout de même...

Pussicat Sam 22 Juin 2013 - 1:02

Janis a écrit:bon cool

c'est parti !

bonnanni pussi

merci Janis
♥

Rebecca Sam 22 Juin 2013 - 3:47

elea, désolée hier à 20h j'étais déjà au lit ...je m'en doutais que je serais HS
je vais vous lire un peu ce matin ... car après j'ai encore une journée chargée...

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 7:13

Bon allez, je vais vous lire et dire deux mots, encoder aussi mais d'abord, un truc moins sympa, puis je.

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 7:13

et il nous en manque au moins deux là, non ?

bertrand-môgendre Sam 22 Juin 2013 - 8:52

Quel talent !
Quel travail !

Pussicat Sam 22 Juin 2013 - 10:20

je viens de finir de lire ton texte Alice et c'est un ravissement... quel style, quelle écriture, quelle langue... c'est beau, tout simplement beau...

Pussicat Sam 22 Juin 2013 - 10:32

Je crois deviner un film, un texte sensible, j'ai aimé.

Pussicat Sam 22 Juin 2013 - 10:52

Sahkti tu m'as fais rire... et glisser les titres des films en liant la sauce, pas facile...
c'est quoi le film que t'as vu déjà ?

Pussicat Sam 22 Juin 2013 - 10:58

je crois avoir compris la consigne en lisant ton texte elea... un vrai déroulement, tu as cette capacité de transporter le lecteur dans la scène et c'est pas donné à tout le monde... scotchée ! superbe...

Pussicat Sam 22 Juin 2013 - 11:08

je me suis amusée comme une folle... avec de p'tit relents des Tontons Flingueurs.. Hic ! Oup's... désolée...

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 11:42

Pussicat a écrit:Sahkti tu m'as fais rire... et glisser les titres des films en liant la sauce, pas facile...
c'est quoi le film que t'as vu déjà ?

Spoiler:

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 11:43

bertrand-môgendre a écrit:Quel travail !

et le tien ? :-)

elea Sam 22 Juin 2013 - 12:30

c'est un très joli texte Alice, plein de douceur et d'émotion, de sensibilité
et tu as choisi un bel angle pour parler de ce film

Spoiler:

elea Sam 22 Juin 2013 - 12:33

comment mettre un film et une ambiance à la "sauce Janis", parfaitement réussi, on reconnait à la fois le film et ta patte !

Spoiler:

elea Sam 22 Juin 2013 - 12:35

Sahkti : un beau billet d'humeur de spectatrice, tu lui as taillé un costume à ce film ! j'avais presque pitié en te lisant :-)

Spoiler:

elea Sam 22 Juin 2013 - 12:39

ah Gobu ! truculent comme souvent, entre les trouvailles de vocabulaire qui plantent l'ambiance et l'ironie jouissive

Spoiler:

elea Sam 22 Juin 2013 - 12:42

parfaitement rendu pour l'un des films, je pense ne pas avoir vu l'autre mais j'ai une idée quand même (pas sûre)
le mélange des deux plante une ambiance particulière

Spoiler:

elea Sam 22 Juin 2013 - 12:42

le message juste au-dessus concernait le texte de Pussicat

elea Sam 22 Juin 2013 - 12:44

merci pour vos participations
trois autres sont à venir je crois, j'ai hâte de lire ça

que personne n'hésite à faire la chose en différé, ça colle très bien avec un film :-)

Pussicat Sam 22 Juin 2013 - 12:51

elea a écrit:merci pour vos participations
trois autres sont à venir je crois, j'ai hâte de lire ça

que personne n'hésite à faire la chose en différé, ça colle très bien avec un film :-)

le mien est en ligne... c'est vrai que c'est yaourt grec mais... c'était le challenge...
comment j'ai galéré...

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 13:01

elea a écrit:Sahkti : un beau billet d'humeur de spectatrice, tu lui as taillé un costume à ce film ! j'avais presque pitié en te lisant :-)
Spoiler:

ouaip :-)

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 13:02

Janis, un grand classique revisité, avec non pas une scène revue et corrigée mais carrément une destinée portée à bout de bras. C'est sensible à souhait, juste comme il faut.

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 13:03

Alice, je t'ai dit plus haut combien j'aimais et en te relisant, je confirme cette impression, il se dégage quelque chose de profondément puissant dans l'émotion que tu décris.

Janis Sam 22 Juin 2013 - 13:34

l'abus de clafoutis ?
je ne reconnais aucun film, à peine le mien !
mais en fait c'est pas grave
je vais lire les textes en tant que textes, na
mais quand j'aurai récupéré un ou deux neurones
petits petits ! venez là ! on a besoin de vous !

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 14:31

de bleu, j'arriverai jamais à finir avec ces visiteurs imprévus...

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 14:36

elea, j'aime beaucoup la retenue dans ton texte. Pourtant, tu décris minutieusement la scène, on la voit défiler sous nos yeux aux ralentis mais il n'y a pas d'excès ou de mots superflus, tout est dit, tel quel, dans une narration lente et efficace.

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 14:45

Gobu, on s'y croirait. Les petits détails, le décor, les accents, les mots qui sonnent dur, tout est là pour créer une vraie scène de film à travers tes lignes, avec une belle maîtrise du rythme, comme d'hab.

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 14:48

Pussicat, je pense avoir reconnu les deux films, tu nous diras (?).
Cette angoisse liée au rêve qu'on voudrait vivre éveillé est palpable, ce songe qu'on doit poursuivre parce que c'est cette vie-là qu'on doit vivre, pour une question de vie mais aussi de mort. Avec le punch de l'autre film qui fait monter l'adrénaline et aussi le taux d'angoisse créé par le premier.

obi Sam 22 Juin 2013 - 18:43

Sous la lumière immobile

C'était encore un de ces soirs qu'il n'aimait pas. Enfin, moins que les autres. Il observait la fourmi égarée, noiraude, gigotant perdue dans ces grains rouges insurmontables, en tas, et là-bas sans doute y avait-il une autre fourmi, près de l'autre tas rouge, plus loin, déjà gris-bleu dans le soir qui montait. Presque noir. On devinait malgré tout des touffes... Des feuilles ? Des arbres ? L'espoir... « Tu verras, tout change. Même le laid finit par devenir beau, vert. C'est merveilleux aussi ce que les hommes peuvent faire ! Et puis, avec le temps, tu verras...Il faut faire confiance mon petit Michel...- Miguel, maîtresse. - Oui, Miguel, Michel... Confiance, tu comprends ? » Bien sûr, il avait hoché la tête . A elle non plus il n'avait pas voulu faire de peine. La maîtresse était « un homme de bonne volonté » selon l'expression qu'elle avait expliquée à sa classe. Miguel en était convaincu. Pareille à la fourmi qui voulait aider les autres fourmis de la fourmilière. Et qui ne voyait pas l'écrasante masse du terril rouge, gris ou vert au-dessus d'elle. Lui n'était pas de bonne volonté, pas une bonne fourmi .

Les garçons de sa classe étaient partis avec Wanda qu'ils étaient allés chercher en bande, comme ils le faisaient toujours, le narguant. Il l'avait encore croisée ce soir. Elle n'avait rien dit, comme d'habitude, semblait pourtant attendre quelque chose, toujours, le regardant. Mais finissait par les suivre. Comme toujours, il avait fait mine d'être pressé de rentrer...

Avant de pousser la porte, il l'avait senti : ça allait être encore pire que ce qu'il avait craint. La platine repassait In the mood for love. Neuf euros quatre-vingt dix-neuf pour une fête des mères : il l'avait négocié pour pas grand-chose, le fond de ses poches et quelques heures de nettoyage au bistrot de Jacques. Maman avait tant aimé le film. Il l'imaginait assise sur le tapis, hébétée, pleurant dans la boucle de la musique où elle se réfugiait si souvent, qu'il maudissait parce qu'il lui semblait qu'elle devenait, en plus de sa vie à elle , celle qu'il aurait à son tour, comme un mauvais bonbon dont on s'écœurera vite mais que l'on mange quand même, malgré soi, parce qu'il faut s'occuper les lèvres, s'apaiser la faim, parce que c'est comme ça. Et c'est le seul qui reste au fond du paquet, alors qu'au moins le papier autour soit beau... « Savoir qu'un chemin ne va nulle part n'empêche pas de le prendre... » C'est ce que répétait toujours Maman. Et c'est bien ce qu'il s'est dit tout à l'heure en prenant la direction des terrils parce qu'après tout, on a le droit d'y croire, tant que tout n'est pas fini, complètement. De faire semblant d'y croire. Alors il avait suspendu son geste, et sans ouvrir la porte était reparti vers le bout de la rue, s'était accordé encore quelques heures...

Où était la lune ? Viendrait-elle ce soir ? Décolorée dans ce bleu-gris qui ne voulait pas mourir. Le jour le plus long de l'année. Fête de la musique. Excités, ils l'avaient piaillé, sauté, chanté partout. Fête du bruit et de la démesure. A quoi bon s'aveugler ? La seule musique importante était celle de la chienne qui s'était attachée à lui, perdue, se nourrissant de dieu sait quels détritus. Maman avait dit non. « On a déjà du mal à deux, alors pas de bête ! Demande donc à ton père si tu sais où il est, de te filer du fric pour un clebs ! » Mais les bouteilles qu'elle vidait, assise sur le tapis, pleurant comme une serpillière, avaient dû coûter bien plus que quelques boîtes de pâtée.

La lune se levait enfin. Indifférente. Il la salua, très seul dans sa vieille peau d'habitude, si différent d'eux tous. L'astre s'installait entre les deux oreilles de la chienne assise juste un peu devant lui, toute noire sur le bleu crépuscule qui fonçait. Il aurait voulu se blottir contre elle, son ventre de replis chauds, lever le doigt vers la lune pâle et triste et affirmer à sa belle folle : « Là-bas seulement est notre royaume. » Mais il fallait tenir encore un peu ici. Il savait que s'il embrassait le cou de la bête, elle se retournerait , lui lécherait le bras sans comprendre son rêve, au bout de son doigt, lointain dans l'air. Elle serait là, à le couvrir de sa langue têtue et chaude, infatigable. Alors, pour ne pas l'alerter, il a retenu ses larmes, qui lui débordaient des paupières dans le soir frais. Il laisse dans sa poitrine résonner la lancinante mélopée de l'alto où se noyait sa mère, où se croisaient sans cesse un homme et une femme si bien habillée, si bien coiffée, se croisaient sans jamais vraiment se toucher. « In the moon …, murmure-t-il dans le noir aux formes qui se dessinent sur la surface blanchâtre. » C'était un mot que la maîtresse leur avait fait réviser. Et elle avait parlé d'Armstrong. « Je le connais, c'est le titre d'un film de Wong Kar Waï : In the moon for love ! » La maîtresse l'avait repris gentiment, très doucement, avec au front presque la même lumière que Wanda. « Ça pourrait être beau aussi mais c'est un peu différent. In the mood, Michel ; ça veut dire l'humeur. » Elle souriait, taquine :« Oh, je comprends ! Parfois ton humeur est dans la lune, non ? Tu m'entends ? Miguel ? » Il y avait de la chaleur dans cette voix.

Le petit eut un frisson. Se releva. Il faisait noir. Le bruit des autres continuait là-bas. Lui allait rentrer, espérant que Maman n'aurait pas fait trop de saletés. La chienne, lente, ayant déplié ses pattes, suivait et son dos argenté ondulait, sous la lumière métallique de l'astre hautement immobile.

Lizzie Sam 22 Juin 2013 - 19:44

Juste pour m'excuser, je suis prise dans le tourbillon du we, je me pencherai sur l'exo lundi, j'espère, et je vous lirai ensuite (pas avant, surtout pas !)

Pussicat Sam 22 Juin 2013 - 20:35

Sahkti a écrit:Pussicat, je pense avoir reconnu les deux films, tu nous diras (?).
Cette angoisse liée au rêve qu'on voudrait vivre éveillé est palpable, ce songe qu'on doit poursuivre parce que c'est cette vie-là qu'on doit vivre, pour une question de vie mais aussi de mort. Avec le punch de l'autre film qui fait monter l'adrénaline et aussi le taux d'angoisse créé par le premier.

spoiler elea...
je ne sais pas comment tu as fait pour reconnaître les deux films choisis... écriture à l'arrache, j'étais dans le coma, plusieurs fois endormie sur le clavier, mon texte manque de rigueur.

Pussicat Sam 22 Juin 2013 - 20:39

Janis a écrit:l'abus de clafoutis ?
je ne reconnais aucun film, à peine le mien !
mais en fait c'est pas grave
je vais lire les textes en tant que textes, na
mais quand j'aurai récupéré un ou deux neurones
petits petits ! venez là ! on a besoin de vous !

neurones, maison ! neurones, maison !

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 21:21

Pussicat a écrit:neurones, maison ! neurones, maison !

ça, c'est le film d'Alice :-)

Sahkti Sam 22 Juin 2013 - 21:22

Pussicat a écrit:je ne sais pas comment tu as fait pour reconnaître les deux films choisis...

j'ai vu les deux. Il y a d'un côté les rêves, l'angoisse de se réveiller et puis pour l'autre, la montre, entre autres.

Janis Sam 22 Juin 2013 - 21:41

nan sont pas là les neurones

demain

Sahkti Dim 23 Juin 2013 - 5:50

obi, ça valait la peine d'attendre ! Un texte tout en pudeur et en émotion, pas mal de sensibilité et j'aime la manière avec laquelle tu dépeins cette tristesse, cette nostalgie mais aussi cet amour si fort.

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