Cher Appâté

« Je te tiens, tu me tiens par la barbichette ». Dans l'intimité du cabinet, c'est la quinzième fois que je fais répéter le refrain au chirurgien-urologue... et sa voix s'étrangle... au fur et à mesure que je tire sur ses bouts de moustaches. Car il n'a pas un poil sur le menton, notre homme.
Ah, vois-tu, traqueur de chats et de chattes en tous genres, je t'avais prévenu. Ne plus jamais repasser devant mon chenil...
Les égards sont à l'orée de l'égarement, crois-moi. Le bistouri est là, à portée de main. Je vais faire de toi de la chair à croquettes. Détacher soigneusement les articulations, dépecer la bête, sans oublier de l'émasculer et lui faire sauter la prostate.
Devant ma large révérence au bistouri, il a le souffle court, les mâchoires qui claquettent et la chair si blanche que l'arrêt cardiaque est imminent.
Le travail sera soigné. Dès demain, l'urologue sera supposé à Acapulco pour un long séminaire, et je lance les nouvelles barquettes de croquettes.

encore une texte drôle, et ça fait plaisir !
dés le titre on a le sourire aux lèvres.

"Les égards sont à l'orée de l'égarement, crois-moi."
j'aime beaucoup cette phrase, évidemment !

ce texte défouloir me refait penser à la proposition d'exo qui ressort ponctuellement sous différents termes, celui dont je me souviens étant "lettre d'insulte".

là tu en fais pire que de la pâtée, tu lyophilises littéralement le chirurgien-urologue en croquettes.
il faut croire qu'il t'a méchamment énervée...!

Petit texte charmant dont l'excès et la concision me ravissent. Ecriture talentueuse, humoristique.
L'expression d'un de ces rêves fous qui peuvent nous traverser l'esprit pour soulager notre impuissance dans certaines circonstances.

Oh oui, c'est bon !

Appâtée par le titre, je ne suis pas déçue par cette savoureuse lecture.