Sur un nuage

Étrange texte...

"Sur un nuage l'escarpin fait fantasmer le képi..."

Avec un tel incipit on se croirait chez les surréalistes, Lautréamont n'est pas loin. De même qu'avec les deux derniers vers :

"...l'ineptie avec ses tentacules l'absorbe
vers un infini, dont le zéro est circonflexe..."

Le reste perturbe. Non l'héroïne ne ravive pas les sens, elle les anesthésie, non elle n'acère pas l'acuité, elle l'émousse, à terme elle nivelle tout dans un coma qui n'est jamais vacarme.

Comme perturbe l'image du mineur poussant son wagonnet. Il est vrai que chez certains travailleurs de force, en particulier les jeunes marins-pêcheurs, la poudre a fait son trou (si je puis dire !) mais poétiquement parlant, l'évocation de la mine renvoie plutôt à Zola et ses assommoirs qu'aux paradis artificiels de Ginsberg.

Quelqu'un qui vient de prendre de l'héro ne frissonne pas. Ça c'est pour plus tard, quand revient le manque et son gel. De même que le dîner ne lui paraîtra indigeste qu'à ce moment-là. On comprend l'intention, mais l'héroïne n'a pas d'effets hallucinogènes, elle se contente de plonger celui qui en a pris dans une béatitude qui annihile ses sensations.

Deux grosses coquilles :

"...son air se veut alourdit..."

"...son corps raidit prend la forme..."

Bref, en dépit d'une certaine inventivité dans les téléscopages de mots, l'ensemble me  laisse perplexe, désolé...

Merci tout de même pour la lecture.

Gobu