EXO RENTREE LITTERAIRE - 3 - Des diamants pour un singe

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La Demoiselle D. était belle comme le jour, ce soir-là. Vêtue bleu satiné, elle arborait une robe longue en mousseline, qui moulait à la perfection son buste élancé et s’éparpillait autour de ses jambes avec volupté.
- Très chère Mademoiselle D., permettez-moi de vous offrir une coupe.
- Merci.
- Ah, Mademoiselle D., nous vous attendions pour la photo !
- Vraiment ?
- Mademoiselle D., vous êtes resplendissante !
- Merci, vous de même.
- Jean-Brice, Jean-Briiice, Mademoiselle D. vient tout juste d’arriver !
- Holly sh…
Une de ces soirées mondaines dont elle avait l’habitude, au cours de laquelle elle aurait l’occasion d’exposer presque involontairement ses courbes magnifiques au regard numérique des photographes, de faire gonfler le pantalon à l’entrejambes d’une bonne douzaine de messieurs, de perfectionner ses capacités de résistance au champagne à répétition.
Avec son sourire de pub pour dentifrices, ses yeux de biche effarouchée et ses cheveux d’or fin aux boucles d’oreilles assorties, elle serait, comme toujours, la coqueluche de la soirée.

V. s’agitait sur son siège, excité comme une puce. À l’arrière de la limousine, le vieil homme brûlait d’impatience d’arriver à destination.
Lui d’habitude si ponctuel… Les embouteillages imprévus avaient eu raison de sa hâte, à tel point qu’il aurait mandé son jet privé s’il avait été en état de parler. Malheureusement, la bouche sèche, lèvre tremblotante, presque baveuse, il n’arrivait pas à tirer le moindre son de ses cordes vocales.
Ah quelle poisse que ce trafic ! Il ne supportait pas ce retard : tant de secondes égarées, à ne pas perdre les yeux de part et d’autre de la princesse !
- Régis, vraiment, ne pourriez-vous pas accélérer un tant soit peu ?
Sûr qu’avec ça, le Régis, il n’avait pas d’autre envie que d’en finir au plus vite : son lit l’attendait avec une femme dedans, lui.
- Régis, pour l’amour du ciel !
- Très bien, mais si je me fais flasher, vous vous dépatouillez avec l’amende.
- Voyons, Régis, en sommes-nous à ça près ?
- Certes non. Je fonce.
Un sourire mi-espoir mi-démence éclaira le visage ridé du passager. Dans l’accélération, il avait l’impression de rattraper les minutes.

- Madre de Dios, qu’est-ce qu’ils foutent ?
Mario Guttierrez, qui suivait péniblement, fut surpris par la brutale accélération de la limousine présidentielle.
Il ne fallait pas la perdre, surtout. Sinon il aurait attendu pour rien, et entre la faim, le froid, Fabienne, son boss et le ras-le-bol, ce serait sacrément la dèche.
Il remercia en pensée le moniteur d’auto-école qui avait fait de lui un excellent conducteur vingt ans plus tôt, et passa la cinquième.

Durant ses longues années d’observation de l’espèce humaine, Champollion avait appris à se servir d’un ordinateur. Enfin, des fonctions basiques : taper au traitement de texte (même si ça ne lui était pas d’une grande utilité), télécharger de la musique (il aimait beaucoup Tchaïkovski et la bossa), retoucher des images… Il avait même un compte Facebook, et suivait ses personnalités préférées sur Twitter.
De même, Mappy faisait partie des applications qu’il maîtrisait. Il connaissait l’adresse, l’itinéraire fut vite tracé. Ce soir, Champollion sortirait la trottinette.

La soirée prenait petit à petit les tournures habituelles de la fête mondaine : les plus coriaces se serraient les coudes pour s’ennuyer collectivement, et les récalcitrants se noyaient dans ce qu’ils trouvaient pour y échapper. À une table, trois PDG bourrés complotaient bruyamment contre une maison rivale ; à une autre, des cadres supérieurs bossant dans le ferroviaire contrefaisaient leurs rails avec une poudre blanche qui leur illuminait les moustaches. D’autres encore, assis, mataient les masses proéminentes dépassant des décolletés de telle ou telle héritière.
À l’étage, un jacuzzi recevait ceux et celles qui souhaitaient se détendre, à deux ou en groupe, le cul dans l’eau et des bulles sous les parties, bouillonnant boost pour la libido des vieux mâles pendouillants et des ménopausées.
La Demoiselle D. connaissait bien ce jacuzzi, et plus d’un, offrant coupe et caviar, tentèrent de l’y inviter, mais elle déclina poliment les invitations. Par manque d’envie, peut-être, ou pour cette raison typiquement féminine qui ne se dit pas.
De toute façon, elle en avait écumé des bains moussants, jambes en l’air et lèvres en feu.

Le chimpanzé toisa avec mépris les débris de la photo émiettée.
Il ne fallait pas que le « maître » tombe dans les filets de la belle ensorceleuse : un chagrin d’amour, à son âge, pourrait lui être fatal. Et, le connaissant, c’était si vite arrivé…
Les adversaires verraient sûrement ce malheur comme une aubaine pour le descendre plus bas que terre, et lui pourrait alors faire carrière chez une chanteuse colombienne ; mais Champollion ne pouvait laisser faire ça : il l’aimait bien, après tout.
Il eut une pensée émue en sortant la trottinette bleue : c’était le cadeau que V. lui avait offert le Noël précédent. Décidément, les hommes étaient peut-être sujets aux plus grandes faiblesses, mais ces faiblesses pouvaient en faire des créatures très appréciables.
Il songea aux fleurs, aux bijoux, aux robes, tout ce que la princesse allait rapidement exiger de V. Il songea au prochain Noël. Si elle était là, aurait-il, lui, des cadeaux ?
Champollion se ressaisit : il fallait absolument empêcher ça.
Il démarra en trombe, autant qu’une trottinette pouvait le permettre.

V. arriva enfin, avec trente cinq minutes de retard, ce qui en soi n’était pas beaucoup, mais en comptant toutes les poses et mouvements du croupion qu’il avait manqué, c’était impardonnable.
Il ne mit pas longtemps à la retrouver, guidé par sa flamme, ainsi qu’il en était persuadé, mais plus sûrement parce qu’elle était au centre des attentions.
Il proposa la énième coupe de champagne et essuya le énième refus.
Consternation ?
Même pas : à coup sûr, la princesse n’avait pas eu le temps de le considérer, tant elle était empêtrée de photographes, d’amis spontanés et de lèche-cul pleins d’espoir.
Seulement, c’était incohérent. Lui président, personne n’avait le droit de l’empêcher de baiser la main de ses convoitises.
Il rameuta la sécurité, dépêcha quelques vigiles pour disperser l’attroupement, fit croire à l’arrivée d’une gloire montante de la nouvelle scène R’n’B, au décolleté plus profond que les paroles et à la poitrine suffisamment volumineuse pour que les photographes mettent du temps à en faire le tour.
La Demoiselle D. put respirer un peu. Il y avait déjà une heure qu’elle ne pouvait faire un pas sans que personne ne la suive. Friande de caviar et de petits fours, elle était arrivée en avance pour se jeter dessus sans que personne ne la voit. Elle avait même réduit son déjeuner à une feuille de salade et un yaourt afin de se gaver sans fiche en l’air son régime. Et manque de bol, elle était tombée nez à nez avec une demi-douzaine de paparazzis postés là avant l’heure pour être sûrs de ne manquer personne.
Imaginez la satisfaction des uns, et la déception de l’autre qui, du coup, n’avait presque rien mangé, et crevait de faim.
Les gargouillis d’estomac n’étant pas très bons pour l’image, elle profita de ce sursis pour se jeter sur la table la plus proche, et dévora une belle part de crumble, ni vue ni connue, manquant de peu de tacher sa robe au coulis de fruits rouges.
Malheureusement, son répit fut de courte durée, et ses narines vite envahies par l’eau de Cologne dont V. s’était copieusement aspergé avant de venir. Se sentant repéré, il se racla la gorge, et tenta de miellir sa voix éraillée :
- Heureux et honoré de vous voir, chère Lady.
- Oh, Monsieur V., c’est vous !
- En chair et en os, si fait.
- En eau de Cologne, surtout.
- Plaît-il ?
- Rien, rien.
- Ah.
Il fallait trouver un compliment, songea V.
- Vous êtes, ma chère, somptueusement ravissante.
C’était un début.
- Vos lèvres ont la couleur et la chatoyance d’un coulis de framboise.
Elle rougit. Avait-il fait mouche ?
- Oui, c’est normal, se défendit-elle en ondulant des cils, faussement mijaurée. Je viens de goûter le crumble, j’avais un… « petit croux », c’est bien comme cela que vous dites ?
- Heum oui, une fringale, répondit V., qui prêtait plus attention au creux de ses reins qu’à celui de son estomac.
Il se saisit de l’occasion :
- Y aurait-il quelque chose susceptible de vous faire plaisir ?
- De l’irish stew ! répondit-elle sans réfléchir.
- Oh ?
« Ressaisissons-nous ! » se dit-elle. « L’ail riche toux, qu’est-ce donc ? » creusa V.
Non loin de là, un rhododendron assistait à la scène. La blonde aristocrate toute honteuse de ses pulsions ventrales, le grisonnant président bavant à l’espoir que ces pulsions puissent se tourner vers lui. Peu importait au placide végétal, mais tout de même, ça ne manquait pas de chic.
- Heum bien, suivez-moi, chère Demoiselle, je vous le dénicherai, votre ail riche toux, proclama le président d’un air décidé.
- Vous m’en trouverez ?
- Je ferai tout mon possible, soyez-en assurée, répondit-il solennellement d’un ton ampoulé.
- Ah, la galanterie à la française !
- Ah, Madame !
- Accepteriez-vous, rigola-t-elle, de vous faire mon chevalier servant ?
- Vos désirs, Madame, sont pour moi des ordres, déglutit-il.
- Pleasant.
Elle réfléchit un instant.
- Accepteriez-vous, très cher, de m’accompagner au jacuzzi ?
- Madame !! pré-orgasma-t-il.
- J’ai grand besoin de me détendre, les petites bulles me feront du bien..
V., suant à grosses gouttes, bénit le ciel d’être assez vieux pour savoir faire preuve d’un peu de retenue.
- Vous serez mon garde du corps, sourit-elle.
« Elle m’achève ! » hurla-t-il intérieurement. Il eut suffisamment de voix pour répondre un « oui » intelligible.
- Great. Veuillez simplement vous assurer que personne ne me dérangera une fois que je serai dans l’eau. Et veillez à ce que j’aie des cocktails et des toasts à portée de main.
- Oui, maîtresse, gémit-il en savourant le mot comme le meilleur des chocolats.
- Perfect ! Ainsi donc, mon brave, vous connaissez votre mission. Mais j’y ajoute une condition : motus et bouche cousue.
- Il sera fait selon vos vœux, ô altesse, déclama V.
Après l’avoir calciné du regard, elle le mena d’un pas sensuel à l’étage au bain moussant.
Muet de stupeur, le rhododendron ne frémit pas, mais n’en pensait pas moins.

Mario Guttierrez, de son côté, n’avait pas l’habitude des soirées mondaines, et avait décidé d’en profiter. On lui supprimait son weekend, il avait bien droit à un petit extra ! Être riche lui plaisait : on avait plein de trucs gratuits. Une logique qui en temps normal le révoltait, mais là, il y avait plein de bonnes choses à déguster, des dizaines de fessiers à admirer, du champagne en quantité, et plein d’autres surprises auxquelles il comptait bien s’initier.
Il aurait tout le temps de retrouver son homme dans la soirée. Le manoir était grand, mais pas au point de s’y perdre, non ?

Pendant ce temps, D. et V. étaient seuls dans le spa. Elle, nue dans la mousse ; lui, baignant dans sa sueur, le dos pudiquement détourné et toujours vêtu.
- Fameux ces nems, you know ? ronronna-t-elle en se pourléchant les commissures. J’en suis à mon quatrième !
- Heumf oui, oui, balbutia-t-il, tendu.
- Savez-vous masser, très cher ?
- Eh bien, je dois reconnaître que, s’il m’eût fallu changer de carrière, le métier de kinésithérapeute n’eût pas été… s’embrouilla-t-il.
- Savez-vous ? le coupa-t-elle.
- Autant que faire ce peut, certes.
- Alors qu’attendez-vous ?
C’était la pierre de touche : l’esprit de V., fébrile, éjacula.
Les mains tremblantes, les oreilles fumantes, il luttait pour conserver sa dignité, mais parvint néanmoins à s’avancer jusqu’à elle sans trébucher et, d’un geste théâtral, retrousser ses manches pour apprêter ses doigts flétris à la bataille. D. bouillonnait de plaisir - à moins que ce ne soit le jacuzzi.

À son arrivée, Champollion fut surpris de ne pas trouver V. Les autres invités furent surpris de le trouver lui. Il avait pourtant tâché de se faire discret: passant devant la vitrine découverte d’une boutique de vêtements chics, il avait repéré un smoking noir, sobre et élégant, qui semblait à sa taille. Se fiant à sa force naturelle et son agilité, il avait brisé la vitre à l’aide d’une poubelle, et s’était engouffré dans le magasin pour en ressortir aussitôt, le costume à la main, avant de grimper sur un toit le temps que la police ait fait sa ronde, alertée par il ne savait quoi.
Une fois le danger passé, il était redescendu et, l’air de rien, s’était dirigé vers un distributeur de billets. De la compagnie de V., Champollion avait tiré quelques leçons de courtoisie et, pour avoir été formé aux techniques de couverture de magouilles diverses et variées, en était presque devenu honnête.
Il avait donc forcé le distributeur, pris quelques liasses pour le costume, plus quelques autres pour la vitrine, et déposé le tout dans la caisse du magasin, pour enfin repartir comme si de rien n’était.
Et à présent, habillé, attifé, lustré à l’eau d’un lavabo de toilettes publiques, il ne supportait pas ce que les regards cinglants lui renvoyaient : la sensation de faire tache. Entre les dandys mous du gland et les pimbêches sous cellophane, c’était un comble. Après tant d’efforts, il n’avait droit qu’à stupeur et mépris !
Ce soir-là, Champollion n’était pas d’humeur à interpréter les tempéraments humains.


Annexe

Le lendemain, Mario Guttierrez commença par ne pas comprendre sa douleur : il s’était fait dessus. Il avait du manger des trucs bizarres… étrange, pour une soirée mondaine ?
Bien évidemment, il ne pouvait pas savoir que Monsieur de N., souhaitant se venger d’un rival qui lui avait piqué quelques part de marché et une jolie gonzesse, avait introduit du laxatif dans son assiette. Et comme Mario s’était servi un peu n’importe où, il avait consommé à la place du client.
Sans grand rapport, il avait aussi une trique d’enfer.
Ramassant péniblement ses membres un peu engourdis, il regagna sa voiture avec discrétion, après un rapide passage aux toilettes.
Pas en état de conduire, mais tant pis, il n’avait pas envie d’appeler un taxi. Miraculeusement, il était toujours sain et sauf une fois à son domicile. Tâtonnant vers la machine à café, il avait l’impression d’avancer dans une forêt d’enclumes, gueule de bois oblige : il n’avait pas bu que du champagne. Un expresso bien dosé ferait l’affaire, plus un cookie fourré pour passer le goût amer de la bouche pâteuse.
Désaltéré, douché et assis, il tenta de rassembler ses pensées embrouillées et relut les quelques notes qu’il avait prises durant la soirée. Curieusement, il n’avait aucun souvenir de ce qu’il avait pu écrire.

21h18, le schnock est à moitié à poil devant sa fenêtre. Mais pourquoi on me l’a collé lui, et pas Pamela, Adriana, Jessica, Angelina ou autre bombasse ? Vieillir ça craint, faut que je fasse du sport avant que mes pecs ne ressemblent à des gants de toilette. En plus les siens sont mieux que les miens, dégoûté.
21h43, mon jambon-beurre est loin, j’ai envie de pizza. Y a un gusse poilu à la fenêtre. Je sais pas ce qu’il fabrique, de toute façon j’ai pas le temps : voilà la limousine.
21h57, mais pourquoi ils passent par là ? Ce soir y avait un match, forcément le périph est bouché. Pas grave, comme ça j’ai le temps de noter. Je me demande s’il me reste des biscuits dans la boîte à gants.
22h34, enfin arrivés. Le chauffeur de la limousine conduit comme un barbare, mais il ne m’a pas semé. J’espère qu’ils ne m’avaient pas repéré. C’est grand ici, très baroque. Ou éclectique, peut-être, je sais pas, je m’en fous. Y a de la bouffe dans tous les coins, ils ont du remplir les poches des traiteurs du quartier. Mieux : les pyramides de coupes de champagne, ce vieux rêve ! Je crois que je vais me servir. Mazette, y a de jolies mômes dans la jet set.
23h57, c’est énorme, cinq coupes de champagne et pas mal à la tête ! Les trucs au gingembre, c’est mortel : si je chope pas une pépée avant la fin de la soirée j’crois que je vais jouir dans mon froc.
00h15, c’est le bordel complet. Le gusse poilu de tout à l’heure s’est pointé et a tout cassé. En fait c’est un chimpanzé, mais il a l’air de pas vouloir qu’on le sache. Je sais pas ou il a appris à se battre, mais je suis bien content de m’être planqué, on dirait un catcheur énervé. Déjà deux blessés, sans compter celui qu’il a balancé sur le buffet et qu’a renversé le punch. Zut, j’en voulais. Et là, je retrouve V. : la grande classe. En plus y a la princesse machin avec lui. Je sais pas pourquoi, mais le singe il s’est jeté méchamment sur elle. Grand héros, j’ai foncé protéger la rangée de pina colada pour être sûr qu’il n’arrive rien, mais les vigiles ont ramené des tasers. Ça m’excite ces trucs là. Faudrait peut-être que je m’interroge sur ce que faisait V. avec la blonde. Vu sa tronche, il a du bouffer des nems aphrodisiaques, je suis sûr qu’il a la gaule. Moi aussi, c’est embêtant.
00h22, le singe est embarqué. Tant mieux, au début c’était drôle, mais là ça devenait carrément anarchique. Sept blessés, et je suis pas en état de compter les trucs cassés. Apparemment ils font des mojitos au mousseux, j’espère que j’aurai rien oublié demain. Ah ben non, j’suis con, j’ai mon petit carnet. De toute façon, le rhododendron a tout vu.

Je trouve que tu as bien réussi à inclure les évènements des textes précédents dans ta narration et les notes en fin de texte parachèvent le travail récapitulatif, c'est bien, cela permet de bien garder le fil directeur du récit...

Quelques réserves du côté de l'humour que je trouve parfois tarte à la crème.
Côté cohérence, je trouve étrange que V. n'use pas de ses privilèges présidentiels pour se jouer du trafic et griller tous les feux.
Ensuite, j'aurais bien vu Miss D. plutôt que Mademoiselle D. (et pourquoi pas "Lady D.", comme il se doit ?), laquelle avait par ailleurs outre-manche une réputation bien établie d'anorexique patentée, alors les gargouillis dus à la faim, le "petit croux", le crumble sur lequel elle se jette me semblent sujets à caution.

Merci pour ta lecture.
Pour "Lady D.", j'ai voulu éviter: c'était trop évident. Peut-être Miss D., mieux.
L'humour tarte à la crème.. bah.. bon, j'avais dit inspiration Derringer.. parodie, quoi.. pas fait exprès.. (Et encore, j'ai évité le plat préféré de lady D: la tarte aux mûres!)
Pour l'anorexie, je savais pas (j'étais pas bien vieux à l'époque de l'accident).. Au pire, on peut pas dériver un peu des modèles originaux.. Et puis qui sait, y a bien des anorexiques qui mangent en cachette (et se font vomir après, certes).
Et pour le côté grillage de feux présidentiel, effectivement j'y ai pas du tout pensé.. Je ne sais pas quels sont les droits d'un président de ce côté là. Supposant qu'il se rend à une soirée privée et pas à un meeting officiel, j'ai privilégié la limo à l'escorte policière.

Chako, tout ce qui précède n'exprime que mon ressenti, ma façon de voir les choses, tu as tout à fait le droit de diverger, et surtout tu as tout à fait raison d'avoir voulu t'éloigner de la réalité.
Le travail que tu as fourni est remarquable, je serais incapable d'en faire autant. Bravo, j'avais oublié de le dire :-)

Merci :-)

Chako Noir a écrit:Merci :-)

Oui, bravo Chako, encore que le bébé ne va pas être si aisé à habiller, avec les inflexions que tu as données.
Pour le président, il va de soi qu'il manque passablement de l'arrogance cassante tartinée d'une feinte urbanité qu'on connaissait au modèle: je suis de la génération qui le vit accéder au pouvoir, quand j'avais ton âge. Une descente de police saisit un numéro de Charlie Hebdo qui ironisait sur son épouse: c'est dire que la liberté de la presse ne préoccupait guère le bonhomme, alors les feux rouges...Quant à la miss, j'avais au début l'impression que tu décrivais une bombasse hollywoodienne à gros nichons et cul à l'avenant, je n'y retrouvais pas madmozielle D: mais peut-être, dans ses fringales, anticipait-elles les loukoums à venir...
Bon, ben, faut que je m'y colle, merci d'avoir compilé sur le host joint.

J'ai trouvé l'ensemble bien drôle, déjanté, et ai apprécié la présence du rhododendron... Ceci, très marrant : « des cadres supérieurs bossant dans le ferroviaire contrefaisaient leurs rails ».

Pas mal d'erreurs de langue, cela dit :
« Holy (et non « Holly ») sh… »
« à ne pas perdre les yeux de part et d’autre de la princesse ! » (je trouve l’expression maladroite)
« avec trente-cinq minutes de retard »
« toutes les poses et mouvements du croupion qu’il avait manqués »
« se jeter dessus sans que personne ne la voie »
« Le manoir était grand, mais pas au point de s’y perdre, non ?

Pendant ce temps, D. et V. étaient seuls dans le spa. » (je trouve que la répétition se voit)
« Autant que faire se peut »
« Il avait dû manger des trucs bizarres »
« quelques parts de marché »
« ils ont dû remplir les poches »
« Je sais pas où il a appris à se battre »
« Ça m’excite ces trucs-là »
« il a dû bouffer des nems »

J'ai particulièrement aimé : « des cadres supérieurs bossant dans le ferroviaire contrefaisaient leurs rails » étant moi-même du milieu du frêt.
Chako "bas" ! Je suis incapable d'écrire sur commande.
J'ai un court instant, eu 9 ans, je lisais à suivre, Jours de France, Paris Match, Le canard enchaîné et Harakiri....j'en oublie !

Merci pour ta participation. Je commenterai bientôt mais mon portable se déguise en cocotte minute en ce moment. Il ne m'étonnerait pas qu'il finisse à la casse dans quelques jours. J'essayerai demain de te lire ou lundi du boulot.

Zut, j'ai cru un moment que son buste élancé s'éparpillait autour de ses jambes avec volupté. Je sais, c'est bête.
Ah quelle poisse que ce trafic ! nécessaire le que ?
tant de secondes égarées, à ne pas perdre les yeux de part et d’autre de la princesse ! formulation un peu trouble.
Il proposa la énième coupe de champagne et essuya le énième refus. Crois-tu vraiment que le président V. puisse être dans cette position ? Par délicatesse, la demoiselle en question aurait dû accepter, guidée par son éducation intégrant les bonnes manières entre les gens du monde.
Tout va trop vite après. Le singe a endossé sa peau d'allien surdoué.
J'ai décroché en pensant au bébé-cadeau-empoisonné que tu abandonnais au pied du candidat suivant.

Un épisode amusant, enlevé, déjanté.
Bravo d'avoir tenu sur la longueur.
15.000 signes, dis donc, un peu mégalo le MC de cet exo ;-)

Pili a écrit:15.000 signes, dis donc, un peu mégalo le MC de cet exo ;-)

N'est-ce pas? ^^

(pour les messages précédents, je ne dis que merci, le reste est dans le fil des réponses: https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-prose-f1/reponses-aux-commentaires-prose-t4933-800.htm#174699)

Bravo Chako pour cette reprise du flambeau. J’aime bien ton humour et j’ai apprécié l’image de Champollion téléchargeant du Tchaïkovski. J’ai aussi trouvé que cette phrase caractérisait bien le ton ironique que tu donnes au récit : les plus coriaces se serraient les coudes pour s’ennuyer collectivement, et les récalcitrants se noyaient dans ce qu’ils trouvaient pour y échapper.
Et l’annexe sous forme du journal de Guttierez ouvre de belles perspectives.

Ha ! Ha ! Champollion à trottinette ! Très bon ! Bien vu aussi le "Madame !! pré-orgasma-t-il."
J'ai bien aimé aussi le journal du journaleux à la fin, qui casse le rythme et donne du peps au récit.

J'ai noté quelques trucs, qui ont peut-être déjà été relevés :
"Vêtue bleu satiné" : de bleu
"de faire gonfler le pantalon à l’entrejambes " : entrejambe au singulier
"tant de secondes égarées, à ne pas perdre les yeux de part et d’autre de la princesse !" : je n'ai pas compris la phrase
"toutes les poses et mouvements du croupion qu’il avait manqué" : manqués
"elle était arrivée en avance pour se jeter dessus sans que personne ne la voit. " : voie
"manquant de peu de tacher sa robe au coulis de fruits rouges." : de coulis de fruits rouges
"Autant que faire ce peut, certes." : se peut

- Holly sh…
Hahaha, j'ai cru m'entendre :-)))

Tu as donc choisi d'humaniser (humanoïder ?) Champollion... pourquoi pas ! Ça promet des instants palpitants pour la suite et ouvre de nombreuses pistes.

Je trouve que tu as très bien rebondi sur les textes précédents, utilisants des éléments existants et créant de nouvelles actions présentes et à venir. Tu campes bien ces personnages, tout cela prend de la consistance.
J'ai apprécié le fait que tu ne colles pas trop à certaine réalité qui n'aurait fait qu'emprisonner le récit; il est bon de pouvoir digresser.

Et puis chapeau pour la longueur respectée et l'exercice d'écriture, très agréable à lire !

up up up ! (ah ah ah !)