Rue sale

Par la fenêtre ouverte sur une chaude nuit
Je sens la ville frémir et sortir de l'ennui.
Des passants différents de ceux de la journée
Envahissent lentement la rue illuminée.
Ceux-là viennent sans doute juste de se lever.
Faux acteurs, vrais drogués, prostituées, dépravés
Se hélent, se saluent, s'embrassent et parlent fort.
Ils traversent la vie sans faire d'autre effort
Que celui de survivre et de trouver la dose,
Celle qui leur permet de calmer leur névrose.
Ils se shootent sur place, n'en pouvant plus d'attendre
Provoquant bien souvent disputes et esclandres
Il arrive parfois qu'on entende des pleurs
Versés sur l'un des leurs qui, dans un coin, se meurt.
C'est alors le silence qui, peu à peu, s'installe
Tandis que les dealers en vitesse détalent.

Ah, ce pseudo délicieux de Jaon...Le portrait de la rue ne m'incite pas y à habiter, et puis le thème, ma foi, pas trop piqué des vers me fait " détaler aussi "

Sur le fond, le côté moralisateur ne me plaît guère.
Sur la forme, vous avez choisi du dodécasyllabe "parlé" (comme pour une chanson), mais la suite de vers aux rimes plates, présentée en pavé, me paraît très lourd !
Dans l'ensemble, je trouve le poème maladroit, sans recherche.

Je reste aussi à coté.
je n'y trouve pas grand intérêt.

Une scène de rue qui aurait pu être plus vive, plus étoffée, en prose même peut-être.

Ah, et puis cette tentation des rimes en "é"...

Je ne vois absolument pas le côté moralisateur que socque semble avoir repéré, et c'est, en ce sens, plutôt un bon point. En revanche, c'est une description qui manque de relief, d'originalité. D'accord, il y a certaines bonnes tournures, certains rythmes qui plaisent, mais, où est la poésie? Tout est si cru, si direct, si transparent... D'un côté, il est plaisant d'avoir un texte lisible d'emblée, mais, tout de même, la poésie, n'est-ce pas masquer, créer des zones d'ombre (tout en sachant éviter l'écueil du non-sens)? Je ne sais pas, simplement, je m'interroge.

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La Modération >
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Je suis très partagée sur le rythme et sur les rimes, que j'ai tendance à trouver répétitif et un peu trop mécaniques. Cela empêche, à mes yeux, le poème de dégager l'âme qu'il contient, il reste bloqué entre deux étages.
D'autant plus que le propos, plutôt contenu, n'arrange rien à la lourdeur de l'ensemble qui manque pas mal de relief. Désolée.