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Atelier : le roman dont vous êtes les personnages

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Message  conselia Dim 19 Sep 2010 - 11:23

Bienvenue sur ce fil.
Pour celles et ceux que cela pourrait intéresser, voici l’idée de cet atelier :
J’ai un peu de mal à envisager plus long que la nouvelle, mais je voudrais m’y frotter avec votre concours. Aussi, je vous propose de m’accompagner dans l’écriture d’un roman dont chacun(e) assumera un personnage.

Le principe :

1. Chaque vélien intéressé à m’accompagner dans ce projet se signale sur ce fil et donne le nom de son personnage et les caractéristiques qu’il lui prête. Rien n’interdit que le personnage apparaisse en cours d’histoire, il n’y a donc pas de retardataire, quelque soit le moment que vous choisissez pour entrer dans la danse.

2. Je publie sur le fil un chapitre par semaine, prenant en charge le développement d’une histoire dans laquelle ces personnages vont s’intégrer.

3. A chaque publication d’un chapitre, vous intervenez pour infléchir et orienter l’histoire en fonction d’une contrainte que vous m’imposez, via le personnage que vous pilotez.

4. Nouveau chapitre prenant en compte votre inflexion et rebelote, jusqu’au mot fin.

Exemple, pour ceusses qui préfèrent la pratique à la théorie :

1. Pseudo choisit le personnage suivant ; Antoine, chef de gare, misanthrope et atrabilaire.
Anonyme choisit Kevin, adolescent hyper violent mais timide, collectionneur de mouches mortes.
Acronyme choisit Corbinouze le barbare, chef de clan du haut moyen-âge, malheureux en ménage mais toujours prêt à rendre service.

2. Je publie le chapitre suivant : « Antoine, dont l’illustre ancêtre Corbinouze n’était pas moins violent que Kevin, son neveu, avait gardé dans ses gênes le goût du don de soi, qu’il pratiquait aujourd’hui en assurant à chaque passager du Mougins-Istres le confort d’un horaire respecté à la seconde. »

3. Pseudo précise qu’Antoine doit arrêter le prochain train avec ses mains nues.
Anonyme demande que Kevin avale par inadvertance la moitié de sa collection et manque de s’en étouffer.
Acronyme suggère que Corbinouze ait caché dans le tumulus qui orne le fond du jardin d’Antoine un trésor principalement constitué d’une collection de crânes de Mozart enfant.

4. Le chapitre paraît et on y repique.


Il n’est pas absolument nécessaire que chaque participation soit une chausse-trappe pour l’auteur, mais ce n’est pas interdit non plus. De la qualité des interventions dépendra sûrement la continuité de l’ouvrage, mais un peu de fantaisie ne peut nuire.

C’est à vous.


Pour la version intégrale corrigée, et au fur et à mesure des contraintes imposées, voir ICI
.
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Message  Sahkti Dim 19 Sep 2010 - 11:46

Tu es donc le seul à écrire et écris donc "sur commande" pour certaines parties, c'est ça ?
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Message  Rebecca Dim 19 Sep 2010 - 12:01

Je propose de faire participer Madame Juliette Jolibois qui tient le café du commerce à Paris mais qui n'a pas vraiment le sens du commerce. Comme elle dit souvent que sa vie est un roman...
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Message  Sahkti Dim 19 Sep 2010 - 12:05

Anaïs prend le train tous les jours, souvent assise près d'un monsieur qui fait les mots croisés du journal et qui sent bon.
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Message  conselia Dim 19 Sep 2010 - 12:44

Il est huit heures et Anaïs est en retard. Ce n’est pas une habitude, c’est une manie. Même lorsqu’elle a pensé à régler l’alarme du réveil sur marche, trouvé le café soluble qu’elle s’évertue à déplacer chaque matin en un nouvel endroit défiant toute logique, réussi à appliquer une quantité de beurre que son régime condamne sans faire tomber la tartine sur le sol qu’elle tarde, comme chaque semaine, à laver à grandes eaux, elle se retrouve immanquablement en retard pour le train de huit heures.
Et ce matin encore, elle n’aura pas le temps de prendre son express au Café du Commerce avant d’aller travailler. Mais à voir le petit sourire malicieux qui orne maintenant son visage, il y a fort à parier qu’Anaïs n’en a cure. Pourtant, il lui importe de marquer une pause salutaire entre le tohubohu ferroviaire et le traintrain paperassier, dans ce petit café où elle a pris ses habitudes depuis qu’elle a été embauchée. La tenancière de l’établissement ne manque jamais de lui conter mille et une histoires de sa déjà longue vie et les interminables récits de la Shéhérazade de comptoir lui donne à rêver pendant les longues heures insipides qu’elle passe à attendre une tâche digne de ses compétences.
Mais depuis plus d’un mois, les confidences de Madame Juliette Jolibois semblent offrir moins de piquant que le train de huit heures dix. Moins bondé que le précédent, il offre à Anaïs un surplus de confort bien particulier. En effet, dans la voiture de queue, elle s’assied généralement dans le sens de la marche, sur le dernier siège de la rangée de gauche. À l’approche de la station suivante, son cœur bât un peu plus vite et elle ferme les yeux. Elle ne veut les ouvrir qu’au signal sonore qui accompagnera la fermeture des portes. Mais à vrai dire, elle n’a pas besoin de les ouvrir pour savoir que son vœu s’exhausse, ce matin comme tant d’autres.
Il est là. Assis en face d’elle, son journal bientôt tendu devant lui et cachant ce visage qu’elle verra, paupières closes, une bonne partie de la matinée, il s’est placé là où elle le voulait, à portée de narines mais assez loin pour qu’elle n’ait pas à craindre de le frôler. Elle ouvre les yeux pour compléter la fragrance qui l’entête d’un soupçon de son allure. Elle doit faire vite, car il ne tardera pas à plier le journal pour commencer de remplir une à une les cases de la grille de mots croisés, méthodiquement, consciencieusement, comme s’il s’agissait là de la mission qu’il aurait à accomplir. Absorbé, absent, abstrait, il n’aura qu’un seul regard pour elle et de ce regard là, elle ne saura que faire. Vite, donc, tant que le journal offre son paravent complice, elle le regarde, suit les mains jusqu’aux doigts fins, aux ongles soignés, effleure du regard la chevelure abondante, s’attarde sur les jambes du pantalon, qui se croisent et lui masque ce qu’elle ne veut pas encore considérer.
Assez ! Il n’est plus temps et le journal commence de se plier, il n’est plus qu’une moitié, un quart maintenant de ce qu’il faut pour la masquer à ses yeux et elle ferme brusquement les siens. Son parfum. Il n’y aura que cela pour le temps qu’il reste avant l’arrivée en gare et cela suffira.
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Message  Rebecca Dim 19 Sep 2010 - 13:13

Eh ben !!! Comme le journal, vite plié ce premier chapitre ! Un roman TGV ! Mieux qu'un roman de gare ! Bravo !
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Message  Kilis Dim 19 Sep 2010 - 13:15

Je propose qu'apparaisse de manière récurrente et inattendue un couple composé d'une soeur et d'un frère, proches de la cinquantaine, et qui toujours se tiennent par la main. Ils se ressemblent.
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Message  Kilis Dim 19 Sep 2010 - 13:32

Pas mal du tout ce premier chapitre.
J'aime beaucoup cette phrase: "Absorbé, absent, abstrait, il n’aura qu’un seul regard pour elle et de ce regard là, elle ne saura que faire."

Me suis demandé quel âge pouvait avoir ce monsieur du train. Pas très jeune sans doute, faire des mots croisés n'est-il pas un passe-temps de vieux rassis (je précise que j'en suis ;-)). Et du coup, me suis aussi questionnée sur l'âge d'Anaïs ou ses penchants en matière d'homme.
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Message  Sahkti Dim 19 Sep 2010 - 13:34

L'histoire démarre bien. Tu as bien mélangé les personnages (mais pas envie d'une histoire d'amour trop vite hein... :-)) et n'as pas donné trop d'infos d'âge, de lieu, etc, donc ça ouvre plein de portes.
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Message  Sahkti Dim 19 Sep 2010 - 13:35

Pili a écrit:Pas très jeune sans doute, faire des mots croisés n'est-il pas un passe-temps de vieux rassis (je précise que j'en suis ;-))
tu serais surprise :-))
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Message  Rebecca Dim 19 Sep 2010 - 13:35

Pour dimanche prochain, Juliette dite juju par les piliers du bar, chante le début de la chanson de Piaf:

"Moi j'essuie les verres
Au fond du café
J'ai bien trop à faire
Pour pouvoir rêver
Mais dans ce décor
Banal à pleurer
Il me semble encore
Les voir arriver...

Ils sont arrivés
Se tenant par la main
L'air émerveillé
De deux chérubins
Portant le soleil"

quand ils se pointent. Les personnages de Pili ? Ou pas.
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Message  Cyanhydric Dim 19 Sep 2010 - 16:04

Soit donc, dans cette histoire :

la mouche que personne n'a jamais réussi à tuer

Elle est pour l'instant d'humeur psychédélique quant à ses déplacements,
et va certainement rappeler à notre héroïne un souvenir douloureux.
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Message  Sahkti Dim 19 Sep 2010 - 16:38

Hé hé, ça me plaît bien cette mouche :-)
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Message  mentor Dim 19 Sep 2010 - 19:33

je n'ajoute rien ni personne
juste pour dire : chapeau, Conselia, de te lancer dans un tel projet et sous cette forme !
Un sacré challenge !
je te souhaite le meilleur !

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Message  Invité Dim 19 Sep 2010 - 19:55

Et si cela peut t'être d'une quelconque utilité, quelques corrections :

Entre le tohu-bohu (tiret) ferroviaire et le train-train (idem) paperassier,
les interminables récits de la Shéhérazade de comptoir lui donnent à rêver
son cœur bât ("bat") un peu plus vite
elle n’a pas besoin de les ouvrir pour savoir que son vœu s’exhausse ("s'exauce")
il n’aura qu’un seul regard pour elle et de ce regard-là (tiret),
s’attarde sur les jambes du pantalon, qui se croisent et lui masquent ce qu’elle ne veut pas encore considérer.


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Message  conselia Lun 20 Sep 2010 - 9:02

Rebecca, Sahkti : merci ! Premières sur le pont, comme souvent, je suis content de voir que l’affaire prend forme selon vos espérances.
Pili, Cyanhydric : bienvenus à bord ! Ai pris bonne note de l’arrivée des trois personnages, qui prendront place dans le prochain wagon.
Mentor : tes encouragements sont miel à ma bouche, mais le meilleur pour moi serait de te voir glisser dans le bins un personnage de ton cru !
Easter : et comment que cela m’est utile ! Indispensable serait d’ailleurs plus approprié. N’hésite pas pour autant à y mettre ton grain de sel, je m’en réjouis d’avance…
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Message  mentor Mar 21 Sep 2010 - 9:05

conselia a écrit:Mentor : le meilleur pour moi serait de te voir glisser dans le bins un personnage de ton cru !
bon, alors pour le plaisir de faire partie de ton bestiaire, je te propose :
un ara doué de parole, et dont l'expression préférée - et donc récurrente - serait "je te kiffe grave"

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Message  mentor Mar 21 Sep 2010 - 9:10

je viens de lire, Conselia (quand même !) et je trouve ce début très vif, intéressant, ouvrant la curiosité d'une suite qu'on devine attrayante car ton héroïne, bien campée, m'est déjà sympathique avec tous ses petits défauts
curieux de voir comment tu vas intégrer toutes ces contraintes en restant cohérent !
beau challenge

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Message  conselia Mar 21 Sep 2010 - 9:37

Elle n’attend pas que l’effluve se soit estompé, car elle sait qu’il ne s’attarde jamais. Dès l’arrêt du train, il est debout, journal replié sous l’aisselle, prêt à bondir hors du wagon. Les yeux grands ouverts, elle attrape au vol l’image fugace de l’élégante silhouette. Ce qui passionne un homme de sa prestance dans la résolution de ces vaines grilles, elle ne peut l’imaginer, mais cette curieuse manie n’altère en rien la fascination qu’il exerce depuis qu’elle l’a choisi pour fantasme.

Ce matin encore, elle est en retard, mais elle ne peut se résoudre à courir vers l’immeuble où l’attendent œillades courroucées et humiliations ordinaires. Laissant le boulevard à sa droite, elle marche tranquillement vers le café du commerce, narines gonflées et sourire aux lèvres. Le temps d’un petit noir, elle aura su forger l’un de ces menus mensonges qui tempèrent les foudres du petit caporal de réserve que l’on a chargé de son service. Et puis d’ailleurs, non : elle le dépassera dans le couloir sans même prendre acte du mouvement qu’il esquissera, ostensiblement, pour tapoter le cadran de sa montre, le sourcil en accent circonflexe.

D’humeur bravache, elle s’assied donc à la table qu’elle s’est assignée depuis peu, dos au mur et face à la salle, dont elle peut ainsi observer les allée et venues sans être visible de la rue. Madame Jolibois n’attend pas la commande pour apporter le café d’Anaïs et s’en retourne s’affairer derrière le comptoir après lui avoir décoché un sourire complice. Entre deux clients, rares à cette heure déjà avancée de la matinée, celle que les piliers de l’établissement appellent Juju frotte énergiquement verres et tasses avec un torchon vichy et chantonne cet air de Piaf qu’un réflexe associe depuis toujours à cette tâche :
"Moi j'essuie les verres au fond du café
J'ai bien trop à faire pour pouvoir rêver
Mais dans ce décor banal à pleurer
Il me semble encore les voir arriver...
Ils sont arrivés se tenant par la main
L'air émerveillé de deux chérubins portant le soleil…"

Anaïs, rêveuse, n’est pas même surprise de les voir arriver à cet instant précis, comme s’ils illustraient naturellement la ritournelle de Madame Jolibois. Main dans la main, le couple s’avance vers le comptoir mais ne commande pas tout de suite. Il est un peu engoncé dans son costume hors d’âge et elle semble flotter dans son tailleur du même gris. A bien y regarder, il semble qu’ils sont faits du même tissu, la jupe de l’une coupée dans les chutes du veston de l’autre. Les traits de la femme sont comme une version censurée des coups de serpe qui ont taillé le visage de l’homme et leurs yeux d’un même bleu pâle ne se croisent jamais. S’ils n’ont déjà fêté leurs cinquante ans, ils ne tarderont pas à le faire et Anaïs est maintenant persuadée que se sera le même jour. Deux faux jumeaux. Faux ? Pas si sûr, pense-t-elle en les regardant prendre place de l’autre côté de la salle après avoir susurré leur commande, marchant au pas sans se lâcher un seul instant la main. Ils ne se parlent pas. Ils sont assis côte à côte, touillant de concert leur chocolat chaud, l’air absent, les yeux dans le vague, la tête dans un seul et même nuage.

Ils ne s’animent bientôt que pour chasser de leur tasse une mouche gourmande, posée sur la cuiller de l’un aussitôt que chassée de la soucoupe de l’autre. Leurs gestes se font de plus en plus rapides et maintenant violents, car il ne s’agit plus seulement de chasser l’importune, mais bien de lui faire passer le goût du pain. Les coups pleuvent sur la table ronde cerclée de zinc, les mains giflent l’air en vain, mais la mouche est rapide et sa trajectoire si chaotique qu’aucune stratégie ne parvient à y mettre un terme. L’étrange couple s’épuise et les mains retombent de part et d’autre des tasses. C’est le moment que choisit le facétieux diptère pour quitter leur table et se diriger vers le comptoir.

Madame Jolibois engage à son tour le combat inégal. Armée de son torchon vichy qu’elle fait tournoyer juste au dessus des verres méthodiquement alignés devant elle, Juju peste et fouette le vide, s’agite et grommèle, jure enfin en laissant retomber mollement le carré de tissu sur le comptoir. La mouche a gagné cette seconde manche et Anaïs sent que son tour approche. Elle suit des yeux les zigzags et place la soucoupe au-dessus de la tasse pour conjurer le sort. Ses yeux se ferment et ne reste que le bourdonnement, imperceptible d’abord, puis distinct et maintenant assourdissant dans le silence du café presque désert.

Le sourire d’Anaïs n’est plus. Le parfum du cruciverbiste, corrompu par le goût amer du café, ne la porte plus au-dessus des choses et des gens. Elle ne flotte plus, la gravité a repris ses droits, et la mouche lui murmure la fin de toute chose. Les yeux toujours fermés, elle a maintenant six ans et elle l’écoute bourdonner au-dessus du corps de son père, dans la chambre ou sa mère lui a intimé l’ordre d’entrer pour le veiller. Elle emplit la pièce du vrombissement de ses vilaines ailes et lui assène la vérité de la mort en se posant sur le visage impassible et livide. Anaïs se lève d’un bond et se jette hors du Café du Commerce sans même saluer Madame Jolibois, rejoint le boulevard et s’ébroue pour chasser l’image que la mouche a extirpée de sa mémoire. Un coup d’œil à sa montre ajoute à son pas le plomb de la culpabilité et au pied de l’immeuble qui va l’engloutir pour le reste du jour, elle inspire longuement pour contrer le vertige.
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Message  conselia Mar 21 Sep 2010 - 9:38

Merci Mentor !
Ton message ayant croisé l'écriture de peu, le ara n'interviendra que dans le prochain épisode...
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Message  mentor Mar 21 Sep 2010 - 9:46

magnifique cette deuxième scène au bistrot, vraiment
tu as un don pour brosser des personnages et leur donner corps
et ce flash back de la fillette veillant son père fait présager d'une suite encore passionnante

tu es doué
tu aurais fait un sacré partenaire dans nos "1000 mains" d'antan !! ;-)

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Message  Sahkti Mar 21 Sep 2010 - 14:03

Une piste intéressante pour clore ce chapitre, pas mal !

Bon, ça me plaît toujours, mais je sens tout de même venir l'écueil de l'écriture sur commande. Attention de ne pas rester trop scotché sur les contraintes données ou d'avoir tendance à trop les expliciter ou trop insister dessus, histoire qu'on voit qu'elles sont bien là. Il me semble que ça se sent un peu dans ce chapitre. Un texte qui m'a fait penser à une des scènes de bistrot dans Amélie Poulain, pour le décor que tu plantes et l'atmosphère créée.
Je lirai la suite avec plaisir !
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Message  elea Mar 21 Sep 2010 - 20:32

Très chouette : et l'idée et sa réalisation.
Imagination, talent, écriture, ça promet de bons moments de lecture.
Je me demande juste si trop de contraintes ne vont pas donner un aspect décousu et patchwork à force, je pense que c'est l'écueil principal à moins qu'un fil conducteur ne soit déjà prévu pour maintenir tout cela.

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Message  Invité Mar 21 Sep 2010 - 21:00

Du présent et du passé, tu devrais avoir de quoi voir venir.

Armée de son torchon vichy qu’elle fait tournoyer juste au-dessus (avec tiret ; Remarque : mentionné 7 fois je crois en l'espace de quelques lignes, ce "au-dessus") des verres
Juju peste et fouette le vide, s’agite et grommèle ("grommelle"),

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Message  Polixène Mar 21 Sep 2010 - 21:06

Je suggère à mon tour un personnage :

c'est un motard neurasthénique qui, outre sa moto et son mal de vivre, promène avec lui un gamin absolument insupportable.
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Message  conselia Mer 22 Sep 2010 - 10:22

Mentor : merci encore et toujours, ton enthousiasme m’est précieux. Le perroquet va arriver…
Sahkti : l’écriture sur commande, c’est un peu le principe de cette petite entreprise. Je veux explorer la liberté incroyable que me procure la contrainte, tout justement. Si cela échoue, ce ne sera que par faute de talent et non par principe. Maintenant, il va de soi que moins les contraintes qui me sont imposées sont en rapport avec le développement de l’histoire, plus il me sera difficile de maintenir une cohérence. A vous de voir, mais je ne dérogerai pas : vos inflexions devront être prise en compte, d’une manière ou d’une autre, dans l’écriture. A défaut, l’atelier perdrait tout sens. A ce propos, qu’arrivera-t-il prochainement à Anaïs ?
Elea : merci pour le compliment ! Aucun fil conducteur préalable autre que mon écriture ; c’est le propre du projet, comme de l’existence me semble-t-il, de faire avec ce qui vient et de constater la cohérence a posteriori.
Easter : merci pour les corrections, que j’intègre au fur et à mesure au texte définitif et que je publierai quelque part pour ceux qui veulent lire d’une traite (j’y travaille…). Pas tentée par l’intervention d’un personnage de ton cru ?
Polixène : bienvenue à bord ! Le motard inconsolable et son moutard insoutenable seront dans le prochain wagon.

Méthodologie :
Mon rythme de publication n’est pas, comme indiqué initialement, hebdomadaire, mais précisément hiératique. Aussi, afin de mettre un peu d’ordre dans le chaos, je vous propose ce qui suit ;
A la suite du dernier épisode publié, vous placez vos interventions jusqu’à rencontrer un message de ma part qui précise : « Ecriture en cours ». A compter de ce message, ne postez rien d’autre que louanges, corrections, insultes ou menaces, à l’exclusion de tout personnage ou évènement nouveau, de sorte que la lecture du fil garde la cohérence voulue, entre l’apparition des contraintes et le texte qui les prend en compte.
Si vous le voulez bien, mais vous n’y êtes pas obligés, introduisez des personnages que vous suivrez et contrôlerez au long du récit, plutôt que des personnages destinés à ne faire qu’une courte apparition ; nous y gagnerons en cohérence. Mais c’est vous qui voyez.

Quoiqu’il en soit, merci à tous de votre précieuse collaboration !
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Message  Rebecca Mer 22 Sep 2010 - 11:09

J'aime beaucoup cette idée et elle nous promet d'agréables moments de lecture et de complicité.

Donc Juju a cette particularité de faire de sa vie une comédie musicale. A dire vrai son rêve de jeunesse aurait été de devenir chanteuse de blues. Ceci dit ses goûts sont ecclectiques et son répertoire varié, sa discothèque vaste...Elle s'amuse à illustrer les menus évènements de sa vie ou les irruptions de clients avec une chanson qu'elle fredonne ou en mettant un disque...33 tours 45 tours et CD.
si le motard venait à entrer dans son bar café tabac peut-être entendrait on , en ce moment elle est dans un trip nostalgie avec Piaf

Il portait des culottes, des bottes de moto
Un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos
Sa moto qui partait comme un boulet de canon
Semait la terreur dans toute la région.

ou si la mouche revenait embêter Anaïs

Je suis une mouche
Posée là sur sa bouche
Je n'avais d'yeux que pour elle
Mais elle voulait
Que je me tire à tire d'ailes

Sur ses lèvres, moi, j'avais décidé
De ne plus jamais m'envoler
Sur ses lèvres, moi, j'avais décidé
De ne plus jamais m'en aller
( Polnareff)

Mais Conselia je te laisse une liberté dans les contraintes : tu n'es pas obligé de toutes les utiliser...tu peux trier ou en garder pour un épisode ultérieur.

Encore une chose : Juju ne respecte pas l'interdiction de fumer dans les lieux publics , elle trinque avec les clients ( leur offre souvent la tournée d'où son manque de sens du commerce) fume avec eux ( leur fait essayer les marques de cigarettes qu'elle vend)
Autre chose : elle a la phobie des animaux à plumes : tu développes si tu veux le pourquoi ou le comment de cette phobie
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Message  Cyanhydric Mer 22 Sep 2010 - 11:23

Revenons à nos moucherons.

La mouquette susévoquée va tenter de faire comprendre quelque chose (de simple) à Anaïs. Enfin, c'est du moins ce qu'en croit l'héroïne, qui finalement comprend, après quelques minutes.
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Message  Invité Mer 22 Sep 2010 - 17:14

conselia a écrit: Easter : merci pour les corrections, que j’intègre au fur et à mesure au texte définitif et que je publierai quelque part pour ceux qui veulent lire d’une traite (j’y travaille…). Pas tentée par l’intervention d’un personnage de ton cru ?
Si. Il est écossais de Dundee, travaillait comme juriste pour une multinationale pharmaceutique à Londres. Il a tout plaqué pour les yeux d'une belle et retape désormais des maisons dans le sud-ouest de la France, qu'il loue ou vend à des compatriotes. Il parle français avec des fautes de syntaxe et un accent écossais à couper au couteau (exemples à l'appui).

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Message  mentor Mer 22 Sep 2010 - 19:13

conselia a écrit:A la suite du dernier épisode publié, vous placez vos interventions jusqu’à rencontrer un message de ma part qui précise : « Ecriture en cours ».
L'ara qui rit en disant très souvent "je te kiffe grave" appartient à Madame Jolibois. C'est un Antillais complètement barge qui le lui avait laissé en paiement un soir de beuverie alors qu'il n'avait plus une thune.
Ce bel oiseau est ami intime avec la mouche du bar et ne se remettrait pas si cette dernière venait à se faire trucider par un client mouchophobe. Il veille donc sur elle avec les yeux du coeur et tance violemment tout agresseur avec des phrases mi-créoles mi-molettes qui font mouche.

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Message  conselia Mer 22 Sep 2010 - 21:06

Résumons-nous :
Mentor : un ara doué de parole, et dont l'expression préférée - et donc récurrente - serait "je te kiffe grave". L'ara qui rit en disant très souvent "je te kiffe grave" appartient à Madame Jolibois. C'est un Antillais complètement barge qui le lui avait laissé en paiement un soir de beuverie alors qu'il n'avait plus une thune. Ce bel oiseau est ami intime avec la mouche du bar et ne se remettrait pas si cette dernière venait à se faire trucider par un client mouchophobe. Il veille donc sur elle avec les yeux du cœur et tance violemment tout agresseur avec des phrases mi-créoles mi-molettes qui font mouche.
Polyxène : c'est un motard neurasthénique qui, outre sa moto et son mal de vivre, promène avec lui un gamin absolument insupportable.
Rebecca : Juju a cette particularité de faire de sa vie une comédie musicale. A dire vrai son rêve de jeunesse aurait été de devenir chanteuse de blues. Ceci dit ses goûts sont éclectiques et son répertoire varié, sa discothèque vaste...Elle s'amuse à illustrer les menus évènements de sa vie ou les irruptions de clients avec une chanson qu'elle fredonne ou en mettant un disque...33 tours 45 tours et CD.
Si le motard venait à entrer dans son bar café tabac peut-être entendrait on, en ce moment elle est dans un trip nostalgie avec Piaf :
Il portait des culottes, des bottes de moto Un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos
Sa moto qui partait comme un boulet de canon Semait la terreur dans toute la région.
Ou, si la mouche revenait embêter Anaïs
Je suis une mouche Posée là sur sa bouche Je n'avais d'yeux que pour elle Mais elle voulait
Que je me tire à tire d'ailes Sur ses lèvres, moi, j'avais décidé De ne plus jamais m'envoler
Sur ses lèvres, moi, j'avais décidé De ne plus jamais m'en aller (Polnareff)
Encore une chose : Juju ne respecte pas l'interdiction de fumer dans les lieux publics, elle trinque avec les clients (leur offre souvent la tournée d'où son manque de sens du commerce) fume avec eux (leur fait essayer les marques de cigarettes qu'elle vend)
Autre chose : elle a la phobie des animaux à plumes : tu développes si tu veux le pourquoi ou le comment de cette phobie
Cyanhydrique : La mouquette sus évoquée va tenter de faire comprendre quelque chose (de simple) à Anaïs. Enfin, c'est du moins ce qu'en croit l'héroïne, qui finalement comprend, après quelques minutes.
Easter : Il est écossais de Dundee, travaillait comme juriste pour une multinationale pharmaceutique à Londres. Il a tout plaqué pour les yeux d'une belle et retape désormais des maisons dans le sud-ouest de la France, qu'il loue ou vend à des compatriotes. Il parle français avec des fautes de syntaxe et un accent écossais à couper au couteau (exemples à l'appui).

Et maintenant : Ecriture en cours...
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Message  Rebecca Mer 22 Sep 2010 - 21:57

Bon courage !
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Message  mentor Jeu 23 Sep 2010 - 4:01

Rebecca a écrit:Bon courage !
chhhhttt ! pas perturber ! ;-)

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Message  Polixène Jeu 23 Sep 2010 - 22:38

he, guys, do you know what?
Spoiler:


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Message  conselia Ven 24 Sep 2010 - 17:56

Anaïs monte l’escalier avec la lenteur qui sied maintenant à l’ampleur de son retard. Monsieur Letranche, fidèle au poste que sa mesquinerie lui a valu, la toise de son mètre cinquante, tant qu’elle est loin de la dernière marche et qu’il le peut encore, et la fustige d’un regard qu’il veut menaçant mais qui parvient à peine au pathétique. Les explications de circonstances sont restées coincées quelque part au fond de la gorge d’Anaïs, qui suit d’un œil distrait les circonvolutions qu’inflige à ses sourcils le tyran paperassier. Au-delà de ce visage agité de tics et déversant des mots dont le sens lui échappe, elle distingue le couloir et les boxes où s’entassent ses collègues, et, plus loin encore, la porte vitrée du bureau directorial.

Elle s’avance et Letranche marche derrière elle, tente de la dépasser par la droite, puis par la gauche et virevolte ainsi autour d’elle comme la mouche du Café du Commerce, vrombissant de reproches, de menaces et de propos bien senti sur le thème de la conscience professionnelle. Arrivée au seuil de la porte de verre, elle constate qu’il s’est arrêté à trois pas derrière elle et se tient les bras le long du corps, la tête basse, en silence. Rip. Le chien Rip, son chien, le chien de son enfance ; voilà exactement à quoi ressemble Letranche, à l’arrêt, la queue basse et le regard inquiet à portée de voix de son maître.

Le sourire est revenu, les narines sont à nouveau emplies du souvenir, la tête se redresse sur un cou tendu à rompre et Anaïs n’est plus ici. Elle ouvre la porte du directeur comme elle aurait poussé le battant d’un saloon et affronte le regard agacé qui l’accueille, souveraine. Elle parle, vite, longtemps, les mots se jettent hors de sa bouche comme des rats quittent un navire, trop nombreux, trop violents pour être contenus, trop longtemps ressassés en silence et maintenant libérés sans sommation. Elle est ivre, elle jubile, elle exulte, elle est virée.

Anaïs a tout juste pris le temps de retirer du bord de l’écran d’ordinateur la petite photographie d’identité de sa mère qu’elle y avait collée et la voilà de nouveau sur le boulevard. Elle s’empresse de dépasser l’angle pour s’assurer de ne pouvoir être vue de l’immeuble et s’effondre sur le banc public, en face de la librairie. L’ivresse est retombée comme un soufflet, la culpabilité reprend ses droits, le sens des responsabilités se rappelle à son bon souvenir et Anaïs est redevenue une femme qui a passé l’âge des caprices d’adolescente. Le vertige l’a reprise, elle reste assise là, sur le banc, les yeux dans le vide et les joues en feu.

Depuis plusieurs semaines, elle s’est convaincue de n’être pas à sa place. Elle a cent fois rêvé de ce qu’elle vient d’accomplir et cent fois s’est ravisée par peur de l’inconnu. La peur l’a maintenue là où les circonstances l’avaient placée, au hasard d’une annonce parue dans le journal du soir. Ou d’une autre parue sur un site de rencontre, d’ailleurs. Nous y voilà. Le bébé avec l’eau du bain ? Voire. Anaïs s’interroge, Anaïs est en roue libre, pour la première fois depuis des lustres. Son couple échappe-t-il à l’inventaire des choix discutables et des contraintes consenties de mauvaise grâce ? La voilà sur la pente, tout glisse et elle se laisse emporter, observe comme de plus loin qu’elle-même, soupèse l’âme, tâte la fabrique et se résout au pire.

Elle a rencontré Malcolm en septembre de l’année dernière, dans un bar quelconque choisi à la hâte après un ultime message du soupirant aussi impératif dans le propos qu’approximatif dans la syntaxe, eu égard à son origine étrangère et au peu de temps qu’il avait passé ici. L’image qui illustrait son annonce sur le site n’était pas trompeuse - le bougre avait le charme affiché - mais ce qui prit Anaïs au dépourvu fut le fort accent écossais avec lequel il contournait allègrement toute règle grammaticale. Jamais elle n’avait ressenti pareil émoi au son de la voix d’un homme et elle n’a jamais su le fondement de l’attraction violente que cette particularité lui a immédiatement conféré. Le soir même, les cheveux roux frôlaient la peau de brune et elle retira sa propre annonce dès le lendemain.

La première semaine de leur idylle fut riche de révélations sur le passé de chacun, savamment réinventé pour les besoins de la séduction, et elle apprit ainsi qu’il était né à Dundee où il avait étudié le droit, pour finalement l’exercer à Londres, dans une multinationale pharmaceutique. Il avait perdu là toute illusion quant à la justice qu’il voulait défendre et s’était amouraché d’une des plaignantes qu’il devait crucifier devant la cour. La jeune française, immigrée de fraîche date, souffrait d’horribles maux de tête qu’elle imputait à un médicament de la marque et il suivit son cœur - qu’il sentait battre au plus profond de son pantalon à chacune des apparitions de la belle au prétoire – plutôt que la déontologie de sa profession, ce qui lui valut de la quitter promptement sans ménagement ni indemnités.

Décidé à faire de ce faux-pas la pierre angulaire de sa propre reconstruction, il liquida tous ses avoirs et quitta l’île pour le continent, où il rejoindrait la pétulante migraineuse pour s’installer dans la villa que le dédommagement versé lui avait permis d’acquérir. Ses valises à la main sur le quai de la gare de Toulouse, il ne lui fallut gère plus de deux heures d’une vaine attente pour comprendre que son rôle dans la vie de la fine mouche s’arrêtait là. D’un naturel bonhomme, il s’en tint à la partie de son plan qu’il pouvait encore mener à bien et s’installa dans la région. Ne pouvant exercer le droit, il se reconvertit dans l’immobilier de caractère, grâce au pécule avec lequel il acheta la première masure et au carnet d’adresse dans lequel il puisa pour la revendre après travaux à un collègue londonien en mal de soleil.

C’est à l’occasion de ses fréquents passages à Paris, où il donne rendez-vous à ses clients d’outre-manche pour les conduire vers leur future villégiature, qu’il retrouve Anaïs. Cet amour intermittent fait depuis clignoter son cœur et la douche, nécessairement écossaise, de cette relation ruisselle plus souvent des sanglots de l’adieu déchirant que des larmes de joie. Le mouchoir agité sur le quai de gare est un peu plus sec à chaque départ et Anaïs sent bien que cette histoire prend l’eau de tous bords. Et puis, il y a le train de huit heures dix.

Anaïs se lève du banc dont les lames commencent à s’imprimer dans le fondement de ses sombres pensées et se hâte soudain, sans propos à vrai dire. Incapable encore de mettre à profit la liberté inopinée que lui a offerte son coup de folie pour donner un sens nouveau à son existence, elle retourne au Café du Commerce comme on rembobine pour se repasser la scène. Après s’être excusée de son incorrection auprès de la patronne, elle lui brosse à gros traits la fin mouvementée de son troisième contrat à durée indéterminable de la saison. Juju se redresse d’un coup, le nez pointant fièrement en direction du plafond mais les yeux tout droit rivés sur la jeune femme et lance, péremptoire : « Ça s’arrose ! » Et de lui verser un sérieux godet de la bouteille qu’elle cache sous le comptoir tout en lui tendant une cigarette. Anaïs hésite puis accepte l’un comme l’autre, offerts de bon cœur autant que prescrits avec autorité.

De retour à la table qu’elle avait quittée un peu plus tôt, elle s’étonne de trouver en place tasse et soucoupe, sucre à demi consommé et mouche virevoltant dessus. Juliette ne s’est guère empressée de nettoyer, occupée qu’elle est sans cesse à ponctuer les allées et venues de chansons de circonstance, convaincue sans doute de figurer au générique d’un Jacques Demy qui aurait oublié de crier « Coupez ! » en quittant le plateau. Mais aujourd’hui, c’est plutôt un récital Piaf dont elle régale la clientèle éparse, car un homme vient d’entrer, paré de cuir, un casque de moto à la main. Il est accompagné d’un petit garçon qui jure comme un charretier en tentant vainement d’enlever son propre casque sans en avoir préalablement détaché la sangle. D’un ton las, le motard lui demande le calme pour pouvoir faire entendre sa commande de Madame Jolibois, mais le petit n’en a cure et s’agite de plus belle.

Le nez dans son verre, Anaïs s’enfonce un peu plus à chaque juron dans la banquette de moleskine. Le garçon ne doit pas avoir plus de dix ans, mais il semble déjà dominer son père. Ce petit tyran, comme ceux de son âge que l’on a voulu rois, ne connaît pas de limite ; il houspille, tape des pieds, chamboule tout sur son passage et ne reste en place que le temps de renverser son verre. Anaïs sait qu’elle ne pourra pas affronter le regard de l’homme, pas plus que celui du gamin. Elle connaît le désarroi du père défaillant devant le résultat de sa méprise et elle ne sait que trop la violence dont est capable le petit, privé d’éducation et livré à sa propre sauvagerie. Elle ne veut pas les voir et ils sont là, sous ses yeux fermés, le père et le fils. Son père et son frère. Parti vivre sa quarantaine rugissante avec une plus jeune que sa mère, il les avait plantés là elle et Raphaël, de quatre ans son ainé. Sous les jupes de sa mère, Anaïs avait développé l’absence au monde, tandis que son frère s’était mis en tête de faire payer à tous son infortune. Jusqu’à ce qu’il le retrouve là, étendu, blême et livide dans cette chambre blanche et froide où leur mère les a assis avant de quitter la pièce sans une larme.

La mouche quitte un instant le sucre dont elle est repue et se pose sur son oreille. Anaïs sursaute et manque de renverser son verre. Maudit animal ! Il faut qu’elle s’en débarrasse. Il faut que cela cesse. Il faut… Elle est debout et se dirige vers la table où le diablotin achève de déchirer le coin de nappe dont chaque morceau bouchonné entre ses doigts lui sert de projectile pour agacer le perroquet qui trône dans la cage sur pied placée à l’entrée du café. Le gosse lui lance un regard noir mais n’a pas le temps de prononcer l’insulte ; la claque est partie et le fait tomber de sa chaise. Le père se lève doucement et tend le bras vers elle puis pointe l’index en direction de son visage, mais ne trouve plus le courage de formuler la remontrance qu’implique sa posture. Humilié, il attrape sa progéniture par le bras et quitte la salle sans un mot.

Juliette aurait applaudi si elle n’avait eu les mains encombrées d’un verre et d’un torchon et la bouche emplie du « Hit the road, Jack, and don’t you come back no more, no more, no more » de circonstance. Anaïs a suivi motard et moutard jusqu’au seuil, comme pour s’assurer de la dernière strophe de Juju, et se tient à deux pas du ara qui lui lance un « Je te kiiiffe grâââve » dont il est coutumier. C’est bien la première fois que son leitmotiv fait sens aux oreilles d’Anaïs, ce qui achève de la convaincre d’un changement perceptible de la nature du fluide dans lequel baigne sa vie. Elle caresse la tête de l’animal, qui la remercie d’un « bonda manman-w ! » aussi déplacé qu’incompris de la métropolitaine. L’oiseau des îles a été laissé en paiement de nombreuses consommations à Madame Jolibois par un alcoolique Antillais, la veille de son retour à Saint-Barthélemy. Juju n’avait pu se résoudre à se débarrasser de l’animal, malgré la phobie que lui inspiraient les bêtes à plumes depuis qu’elle avait découvert le cinéma de plein air lors de la projection des « Oiseaux » d’Hitchcock. En effet, le mot fin lui en avait été masqué par un corbeau qui s’était posé sur le capot de la 403 dans laquelle le beau Roger l’avait accompagnée. De peur, elle avait failli émasculer l’entreprenant jeune homme qui avait profité de l’émotion suscitée par le thriller pour lui enseigner les mille et un usages du levier de vitesse. Se tenant depuis à bonne distance de tout plumage, elle avait malgré tout conservé le volatile, mais l’avait cantonné aussi loin que possible du comptoir.

Anaïs s’assied de nouveau et lève son verre en direction de Juliette, puis extirpe de son sac à main un petit carnet dont elle s’empresse de noircir les pages des évènements de cette matinée.
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Message  Rebecca Ven 24 Sep 2010 - 18:30

Et quelle matinée !
Un vrai plaisir à te lire, à voir entrer dans la danse les personnages, à suivre leurs interactions, en même temps qu'une légère apréhension, car on se dit tout cela tient la route il me semble,c'est vivant, c'est enlevé mais ça donne un léger vertige pour la suite...Il faudra que ça reste cohérent et que ça s'étoffe sans s'éparpiller. Une vraie gageure et un joli pari. Une aventure...
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Message  conselia Ven 24 Sep 2010 - 18:42

C'est le jeu ma pauvre lucette ! Merci de me suivre dans cette aventure qui me donne bien de la joie. Déjà 20.000 signes ; c'est plus que je n'ai jamais écrit jusque là... Preuve s'il en est que l'idée était bonne, pour moi, s'entend.

Pour celles et ceux qui fatiguent devant la corvée d'avoir à lire le texte entrecoupé des contraintes, voici le lien vers la version intégrale corrigée :
https://www.facebook.com/notes/nouvelles-de-conselia/atelier-le-roman-dont-vous-etes-les-personnages/130414787007216
(Modération bienveillante : peut-être que ce lien aurait sa place au bout du premier message de ce fil, du coup ?)

Et maintenant, que vais-je faire, de tous ces gens...
Que vous m'avez collés dans les pattes !
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Message  Polixène Ven 24 Sep 2010 - 19:37

Je te trouve fort courageux et fort talentueux pour cheminer sur un tel chemin de crête, sans "filet"!
Pour les personnages, advienne que pourra !
(à ce propos pour ceux que j'ai suggérés, je n'avais pas lu assez tôt ta demande pour préciser leur contexte; si ce n'est pas trop tard je peux le faire, sinon, tant pis)

Bon courage !
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Message  Invité Ven 24 Sep 2010 - 20:18

conselia a écrit:Et maintenant, que vais-je faire, de tous ces gens...
Que vous m'avez collés dans les pattes !
Je me le demande aussi mais j'ai confiance, tu t'en sors remarquablement. Ton sens du détail est excellent, comme la façon dont tu sembles maîtriser l'improvisation !

Les petites remarques :

vrombissant de reproches, de menaces et de propos bien sentis

La jeune française, immigrée de fraîche date, souffrait d’horribles maux de tête qu’elle imputait à un médicament de la marque et il suivit son cœur - qu’il sentait battre au plus profond de son pantalon à chacune des apparitions de la belle au prétoire – plutôt que la déontologie de sa profession, ce qui lui valut de la (j'entendrais bien plutôt "cette dernière") quitter promptement sans ménagement ni indemnités.

grâce au pécule avec lequel il acheta la première masure et au carnet d’adresses

où il donne rendez-vous à ses clients d’outre-Manche

il les avait plantés là elle et Raphaël, de quatre ans son aîné.

et se tient à deux pas du ara qui lui lance un ("le", plutôt ? "dont il est coutumier" définissant bien le cri en question...) « Je te kiiiffe grâââve » dont il est coutumier.

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Message  mentor Ven 24 Sep 2010 - 21:03

c'est remarquable
et j'adore l'humour
tout s'imbrique bien jusqu'à présent, en restant suffisamment clair
Anaïs, le troquet, la mouche, tout me semble déjà si familier !

aux remarques d'Easter j'ajouterais : la jeune Française (F majuscule)
et on dit "l'ara", pas "le ara", donc au lieu de "du ara", écrire "de l'ara" :-))

Courage !

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