L'extase du souffleur de verre

Beau titre et très beau texte. J’espère bien que tu vas en remettre plusieurs couches, j’ai envie de plus (un petit peu égoïstement aussi, pour le plaisir). Je trouverais dommage que de tels personnages, une telle histoire, touchante, dure, si bien racontée, s’arrête là.
C’est tellement juste, vrai, visuel, cruel, poignant sans sensiblerie (pourtant délicat avec un tel sujet), vif, enlevé, je suis fan…
Je l’ai lu trois fois, en cherchant un truc constructif à dire, je n’ai rien trouvé, pas eu envie de bouder mon plaisir.
Je vais faire plus court : j’aime, encore !

Je profite de la "hauteur" ( !) d'abord pour te remercier, Elea. Ça donne envie de continuer...
Mais aussi m'excuser de la disposition bizarre , je ne comprends pas pourquoi le texte s'est mis en page de cette façon au copié-collé.

wahou ! ffffffff...

La disposition, cocagne. Mais pour le texte, chapeau.
Continuer ou pas... Ben, tu as le choix. Je ne pense pas que, en considérant ce texte comme une nouvelle, la fin fasse "pétard mouillé".

ça sent le moisi. Mais fort. on peut conclure "ça sent la mort". Une fin "logique".

Mais perso, je reste sur ma faim, d'en savoir davantage, de vivre encore les personnages. Et quels personnages ! Je ne saurais exprimer mieux que ne l'a fait Eléa. Sur l'histoire, le rythme, la "portance" du texte (sait pas si ça se dit, ça, mais bon... tu comprends ce que je veux dire)

Tu as matière avec tout ça d'aller aussi beaucoup plus loin.

Bravo !

(bon, pas la peine d'ajouter que j'aime, hein !!!)

Bon, on va être sévère, on part direct sur les corrections: "'l'accent sur la tête du e est pas bien centré hop hop hop".

gzzzzzzzzz

Comment ça pas de corrections ???

Texte terrible, noir à souhait (un poil trop ?), une vraie bonne nouvelle, qui apparemment n'est "que" l'introduction à un roman... J'attends avec impatience la suite, en regrettant de ne pouvoir faire aussi bien.
Un grand bravo.

Reginelle a écrit: on peut conclure "ça sent la mort". Une fin "logique".

Chuis pas sûr... Je crois qu'elle va encore nous surprendre ! A suivre avec intérêt en tous cas.

Je suis tombée dans cette histoire comme dans le chaudron d'une sorcière. Et le sortilège a agi.
Juste ressenti une petite gêne vers le début quand le "je" de Zo devient le "je " de Lilas; comme rien ne le laisse prévoir, le changement de narrateur fait naitre une incompréhension, j'ai du relire le début du paragraphe.
Ensuite ça m'a genée au niveau de la crédibilité le fait qu'on puisse oublier avoir enfermé sa mère dans un placard pendant une semaine...Même si on est complètement camé. Il aurait fallu qu'il lui arrive un problème qui fasse qu'elle ne peut aller la délivrer. Mais peut être que je ne mesure pas les effets de la drogue du désespoir et du déni...
Sinon une histoire forte dense avec des personnages émouvants. Bravo coline, beau travail.
Tu peux laisser la fin telle que mais ce serait bien pour nous que tu continues.

Très ému en lisant ton texte, Coline. Ton récit est vraiment poignant. J’ai eu l’impression de lire un épisode de la vie de Billie Holiday, racontée un peu à la façon d’Almodovar dans ses films.
Cette tache de Zoé, quelle excellente idée ! Il y a tellement de sens dans cette tache. Il y aurait beaucoup à dire à son sujet, et aussi sur ces deux sœurs, et sur leur mère, en fait sur tous les personnages, qui sont chacun l’incarnation de toute une histoire. Mais impossible de le faire pour l’instant, je suis trop sous l’effet de l’émotion.
Le texte se suffit à lui-même, et pourrait en rester à la fin que tu lui as donnée.
Mais tu pourrais aussi poursuivre et écrire tout un récit avec les personnages que tu as déjà mis en scène.
Cela pourrait donner un excellent roman, beau, sombre et bouleversant, composé comme une musique de jazz, avec les accents de Zoé- Lilas-- Billie, et raconté à la façon d’Almodovar.
Je t’encouragerais plutôt à poursuivre…
Bravo Coline.

Sais pas, vais relire ça au matin et recommenter, car là et pour l'instant, si je trouve ça sacrement bien mené je trouve au texte quelque chose d'apprêté, forcé dans le style. Ce qui fait que du coup — mais c'est une première impression — je décadre.

Bravo pour cette histoire très prenante, que l'on ne peut quitter sans l'avoir finie ! Pour moi c'est parfait tel quel, y compris la chute, pas trop lourd, on comprend d'emblée ...
parce que si tu devais continuer, tu serais obligée de différencier et d'approfondir la caractère et la psychologie de chaque personnage, alors que là, c'est effleuré, suggéré, allusif, efficace .
Je ne suis pas sûre qu'une plongée dans le tréfonds de ces détresses me passionnerait davantage .(Je préfère un bon cliché qu'un film banal.) Et puis Hermann tomberait amoureux de Madeleine Peyroux, et là, je dis STOP

Polixène, tu n'aimes pas Madeleine Peyroux ? Voilà qui me parait impossible !
Va l'écouter, c'est pas Billie, bien sûr, mais sa petite nièce peut-être ...

Et j'en profite pour remercier mes lecteurs, avec un petit clin d'oeil à Yali : je ne me suis pas forcée pour l'écrire, je ne peux pas demander aux gens de se forcer pour aimer !

Un texte qui ne laisse pas indifférent. J'aime beaucoup ce style direct, brut, qui colle au plus près de cette réalité glauque.

coline Dé a écrit:Polixène, tu n'aimes pas Madeleine Peyroux ? Voilà qui me parait impossible !
Va l'écouter, c'est pas Billie, bien sûr, mais sa petite nièce peut-être ...
!

Mais si bien sûr, (vois mon blog!!!) mais c'était pour plaisanter : ce lourdaud d'Hermann lui gâcherait le groove !!!
je voulais dire que le dévelloppement de cette histoire t'obligerait à un tout autre angle de vue .

la graphie resiste à l'eau.
elle s'était bien appliquée, à dessiner de jolies boucles, soigner les hampes et les déliés.
une fois la page remplie de tout ce qu'elle avait sur le coeur, de tout ce qu'elle n'avait jamais oser dire et qui la rongeait,
elle prit la feuille, la plia en quatre, et en fit un petit bateau.
celui-ci suivit le courant, luttant contre le chavirage, vaillant.

mais avant qu'il n'arrive à bon port, la destinaire décéda.
merde, s'écria-t-elle. même pas eu le temp de lui dire.

elle retourna à son écritoire.

Hi wen, si tu veux qu'on écrive à quatre mains, je veux bien essayer.
Si tu veux me dire quelque chose sur ma nouvelle, steup, envoie le déconneur ! ^^

Âvec un D

coline Dé a écrit:Hi wen, si tu veux qu'on écrive à quatre mains, je veux bien essayer.
Si tu veux me dire quelque chose sur ma nouvelle, steup, envoie le déconneur ! ^^

d'une maniere generale, j'ai du mal à focaliser sur le fond pour suivre l'histoire, mon attention se porte plus sur les blancs, les rythmes etc.

le style ne me parait pas en phase avec le personnage, trop vif et trop riche, costume un peu trop ample pour un esprit frondeur.
et la fin, ben, elle est un peu telescopée, ça fait un peu : zut, j'ai oublié mère grand sur le feu, la casserolle va déborder.

bon j'aime bien l'idée de la tache en héritage, du marquage dans la peau, de la peau indélébile, ou pas. tu aurais pu broder un peu plus la dessus.
avais pas tilté en premiere lecture sur la chronique de la mort/vengeance annoncée, donc fin somme toute logique.

coline Dé a écrit:Âvec un D

Âvec un Dé

J'ai été happé moi aussi par ce récit. C'est rythmé, très bien écrit, bien mené, bien amené.
Peut être bien qu'on pourrait en savoir un peu plus, mais alors on ne pourrait plus se contenter de cette fin là.

Je ne suis pas certain d'avoir trouvé les personnages ni très sympathiques ni très attachants.

Enfin je peux me tromper, mais il me semble bien qu'il faut un [s] à noce dans "voyage de noces"... :-)

J'aime. Mais il me manque les plages calmes, ici tout est tendu tout le temps, aucune aire de repos, et, donc, pour répondre à la question initiale qui était un truc du genre " Est-ce que cela peut tenir sur du plus long ?" j'aurais tendance à répondre non, parce que le lecteur a besoin des dites plages de calmes pour repartir. Mais, peut-être que si — immaginant que c'est un premier chapitre — le deuxième se fait quiétude, alors, alors tout reste à reconsidérer.
À propos du style : relire le paragraphe ci-dessus.

Magnifique. ça me fait penser à du Almodovar en plus glauque et pessimiste.
Le récit est vraiment maîtrisé, les dialogues géniaux, c'est rondement mené et c'est sacrément émouvant cette distance envers tout dont ces personnages n'arrivent pas à se sortir, cette indépendance qui leur bouffe la vie.
J'ai adoré. Je vais pas m'étendre, il y a trop de choses à dire, les personnages sont très attachants, réalistes.
Certains passages sont peut-être éclipsés trop rapidement (celui où Zo va rendre visite à sa mère, même si ça colle au sentiment).
La fin est prévisible une fois passée la première moitié du texte, mais la façon dont c'est dit parfaite dans la suggestion et par rapport au caractère du personnage.

Chapeau ! Au plaisir de vous lire encore.

J’aurais pu chercher un endroit, une piaule où dormir, avec ou sans quelqu’un, chercher un homme où planter les ongles, quelques billets, mais la sueur qui dégoulinait déjà le long de mon dos m’a jetée dans la nuit, la nuit qui crisse et crépite, les éclairs bleus, les jambes satin de Malou fichées dans le bitume et son sourire opéré qui me fait mal…
Elle m’a filé trois cachetons — la moitié de ce qui lui restait —, et ça m’a regonflée, j’ai dit tu vas voir Malou, ce soir ça va déchirer, elle a levé le pouce en se tournant vers l’homme qui approchait et j’étais déjà partie. La nuit allait vite, en flashs scintillants et au centre de moi, j’avais provisoirement étouffé le vide. Dans les bars, ça sentait les corps et l’alcool mais mes jambes refusaient de s’arrêter, j’allais, propulsée par l’envie d’ailleurs et de mouvement, sans regard pour m’accrocher, la nuit direct en perf dans ma moelle épinière. Poreuse. Béante. Eclatée.


Dommage pour ces répétitions de nuit sur un espace aussi court, ça se remarque un peu trop à mon goût, d'autant plus qu'il y a déjà pas mal d'adjectifs et de précisions sur ce thème nocturne, ce qui rend ce passage par moments laborieux ou répétitif.
L'aspect laborieux, presque forcé (on sent l'effort ou je ne sais quoi) se remarque d'ailleurs beaucoup en début de texte, il peine à démarrer même si tous les ingrédients sont là pour en faire quelque chose de fort.
Par la suite, ça s'arrange mais je pense que ça vaudrait la peine de fluidifier la première partie, de l'aérer ou de la mettre en adéquation avec la frénésie qui habite Zo.
Ses pensées chaotiques ou tourmentées se reflètent certes dans cette manière d'écrire, on devine que ça s'englue, à l'image de sa vie, mais rien à faire, je ne trouve pas ça tout le temps naturel et ça gâche quelque peu mon plaisir.

Idem avec le rythme qui me paraît un brin déséquilibré. Si les astérisques marquent certes la transition entre Zo et Lilas, je me demande si ça ne serait pas plus efficace de bien marquer les différences de ton et de pensée entre les deux femmes. Non pas que l'on ne comprenne pas qu'on passe de l'une à l'autre mais tout semble dit sur un même ton alors qu'elles paraissent tout de même bien différentes.

Dans l'ensemble, quelque chose coince (mais c'est très subjectif comme impression, j'en conviens): la manière de raconter tout cela ne colle pas forcément très bien dans ma tête avec l'image que je me fais de ces deux personnages féminins. Il leur manque quelque chose. Du coffre, une présence, je ne sais pas trop quoi et en même temps, elles sont là, elles bouffent l'écran... difficile pour moi d'identifier ce qui ferait la différence mais je les sens presque comme extérieures au récit, comme si elles étaient observées sans être réellement concernées.


Ceci mis à part, c'est un univers noir que j'aime et j'apprécie par exemple beaucoup cette histoire de la tache de naissance et tous les symboles qui vont avec.
Tu as un bon potentiel sous la main et je crois que ça vaudrait vraiment la peine de le retravailler pour lui donner davantage d'ampleur, quelque chose qui serait plus en phase avec le drame humain qui se joue sous nos yeux.
Ton écriture est là, efficace, agréable, sèche quand il le faut. J'aime ça.

si l'on intervertit les textes, les critiques et leurs auteurs, saura-t-on faire la difference? pas sur

Le titre est superbe, accrocheur de lumière et m'a baladé un sacré moment. Jusqu'à la fin de ton texte en fait.
Je veux et j'exige une suite, non mais...

Je déteste ! Les rats sont ma hantise ! Coline je te déteste ! Parce qu'ils vivent entre les draps ou dissimulés sous quelques meubles, je déteste, je déteste, je déteste.
Les rats me hérissent le poil, ils se faufilent dans la mémoire, comme le mauvais souvenir d'un individu qui tête les mamelles des brebis. Pouah !
Coline tu m'énerves ! Tu m'énerves ! Supprime tes rats, et j'aimerai ton texte. Bref. C'est malin. Maintenant que j'y pense, je retourne à la bergerie pour surveiller s'ils consomment bien leur poison. Pouah ! Les rats !

Bien joué !

Quelle baffe ! Un texte inventif, résolument moderne, haletant, plein de trouvailles, qui ne sent pas le moisi. Du tout! Un art de la formule ébouriffant. Encore !!!!!