Sans nom...

Depuis quelques temps, son image m’est réapparue… Je ne sais pas pourquoi, sûrement pour ne pas l’oublier…

Des flashs. Son visage m’apparaît inopinément, malgré moi, malgré elle…
Je marche tranquille dans la rue, tout d’un coup la voici, elle me regarde d’un air malicieux… Son sourire enfantin révèle ses dents blanches qui contrastent avec ses petites nattes noires et crépues ornementées de perles colorées…
Et puis rien. Pas de nom, pas de mot, je ne me souviens plus…

C’est la pause midi, je quitte le bureau pour profiter de la douceur du soleil de Mai. Elle est là de nouveau… Nous sommes dans la cour de récréation et nous abordons un sujet de grands… Nous partageons le même sentiment et je sens étrangement qu’à ce moment nos esprits sont unis… nous ne faisons qu’un car nous avons la même pensée, la même réaction…
Puis me voilà seule, encore.

Je me rappelle mieux d’elle, maintenant ça me revient, les conversations, les jeux partagés…
Mais je m’exaspère de ne pas retrouver son nom… je sais tellement d’elle, mais son nom, son nom…
Je me rappelle la sensation que produisent les sons en bouche, ça siffle un peu, ça rebondit je crois… C’est beau à entendre… Ses couleurs sont chaudes, un peu étouffantes comme à l’aube d’un soir d’été…

Philidia.
Philidia.

Mes sourcils se lèvent devant l’étonnement et la satisfaction de l’avoir retrouvé. Je le dis une première fois, les lettres s’échappent de ma bouche… je le dis et tout cet univers enfantin qui me paraissait si trouble dans un souffle m’envahit d’un seul coup, des rires, des phrases très précises qu’elle prononce, je ne suis plus moi, je suis la petite moi, l’enfant-moi, de nouveau… que c’est bon, qu’elles sont douces ces sensations qui découlent de ce nom, Philidia…

Je le répète encore une fois… Aussi vite qu’elles m’étaient apparues, les sensations s’envolent, le charme se brise… Philidia, sonne creux désormais, comme une vieille tuyauterie trop usée, inutilisable… Cela n’a plus de sens maintenant… un enchaînement de syllabes d’acier, ce n’est pas ça que j’ai connu…
Mieux vaut oublier.

Je le dis une première fois, les lettres s’échappent de ma bouche... les lettres ou les syllabes contenant les sons ?
C'est un début d'histoire pour laquelle tu n'en dis pas assez. Tu crées l'insatisfaction du lecteur que je suis. Dommage.

Je le dis une première fois, les lettres s’échappent de ma bouche... les lettres ou les syllabes contenant les sons ?

Les deux! ; )
Ce n'est pas grave si tu n'as pas accroché, à chacun sa vision du texte!
Ce n'est effectivement pas un récit avec des actions que j'ai voulut dépeindre, mais les impressions du souvenir et de la force des mots...