À mains nues

[Arielle]

Prends mon visage encore un peu
entre tes deux mains comme un feu
dont tu réveillerais la flamme

C’est à mains nues que tu captures
mon regard afin qu’en nous dure
le miracle de naître ensemble

Au creux de tes paumes je suis
toujours le même fruit cueilli
par le berceau de  tes caresses

C’est à mains nues qu’entre mes doigts
hissant la voile tu me vois
mener l’esquif de notre ivresse

[Albert-Robert]

Un peu polissons, les trois derniers vers, non ? Je me trompe ?

En tous cas, c'est une bien agréable lecture

[Legone]

Poème goûteux que j'ai beaucoup apprécié. Merci.

[Invité]

Bonjour Arielle.
Un poème plus "classique" que d'habitude, j'ai l'impression. Qui a le grand mérite d'être simple, ce qui est toujours très compliqué d'écrire. Une belle progression, une jolie musicalité. Beaucoup aimé la métaphore du fruit cueilli, moins celles du feu et du bateau, je trouve l'un et l'autre un peu antithétiques, et puis, trop "bateau". Mais dans l'ensemble j'ai aimé, l'émotion est au rendez vous

[Annie]

Toujours aussi délicat.

[Invité]

Pudeur, tendresse et sensualité
Un mélange très efficace

[Pussicat]

j'aime bien l'écriture simple, difficile de faire simple, la structure, la musicalité du vers qui coure sur un tercet, ça j'aime bien : pas de rupture, ça coule et le thème est en accord avec le style.
j'aime.

[Invité]

c'est le poème qui t'a été inspiré par "Amour" ?

[Arielle]

Oui, Easter, il s'agit bien du même texte inspiré par l'affiche du film "Amour".
Je ne suis toujours pas allée voir le film dont j'ai entendu plusieurs critiques assez négatives ... J'attends de le voir chez moi.

[Invité]

Les trois premiers vers sont très beaux !

[Janis]

Ce sont aussi mes préférés

[soussan]

Arielle,
Attention ... âmes sensibles
Moins macabre, ce bel amour de ton texte , que l 'atroce réalité de la mort "à mains nues " du film terriblement traumatisant à nos âges !

[jfmoods]

Dos à dos, les possessifs singuliers ("mon" x 2, "mes" / "tes" x 3) se fondent harmonieusement dans le possessif pluriel ("notre"). La recherche est toujours celle, renouvelée par le jeu des adverbes ("toujours le même"), du moment premier de la séduction, celui du monde enfant ("naître ensemble", "berceau"). Au fur et à mesure de la progression du poème, le toucher s'affine ("mains", "paumes", "caresses", "doigts"), rapprochant graduellement le couple de l'appareillage vers une sensualité plus vive ("hissant la voile", "l'esquif de notre ivresse"). Sollicité par la locutrice (impératif "Prends mon visage"), le rapprochement est dirigé par cette dernière jusqu'à son terme ("tu me vois mener"). Le procédé de mise en relief ("C'est... que" x 2) appuie sur la douceur qui couronne ce moment ("à mains nues").

Merci pour le voyage !

[joe-joe]

La qualité de la plume nous pousse à regretter l'absence de l'oiseau.

[alizarine]

Le thème le plus difficile à écrire, l'amour, est réussi dans ce beau texte.

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