Cet enfant dans le ventre du mot stérile
4 participants
Page 1 sur 1
Cet enfant dans le ventre du mot stérile
Il fait ce matin en moi un temps de verglas et de miroir ; temps d'oubli et de mémoire ; manque de toi.
Et le givre fredonne l'air prisonnier de la glace. La chanson muette des reflets.
Et cette vie au vitrail, m’en souviendrai-je
J’étais le carreau en mille morceaux Le
rêveur désasoiffé aux eaux de mirage
A la croix se reconnait ce temps d’effroi
d’avant toi
Mon double de neige et de froid
Mon martyr.
J’ouvrai les chambres où le plaisir
Sur le corps de femmes inertes
s'offrait contre quelques baisers
Mes baisers,
Femmes brutales
Pâleurs de ma bouche
Mes baisers
Cendres innocentes
Et tièdes
Baisers, mes poèmes sans rythme
Mes rimes de cyanose
Baisers
Mes vers mutilés
Mes paroles sans destin
Baisers
Mon vent des falaises
Ton prénom tracé dans l’écorce
Coeur où j'avançai
Petit à petit
De peur de briser la mince couche de glace
De peur de ces eaux de mémoire de nuits
De regrets
De peur des fantômes affamés
Sous la fine couche d’oubli
J'avançai petit à petit dans le dédale
De mon coeur
De peur des baisers
Savez-vous les insomnies comme une pleine saison d’hiver
les chemins de silence
dans un décembre de cendres
Ni houx ni sapins au mois étrange des décombres
la neige fondue sous le pas de l’année enfuie
la nuit épaisse, les pièges, le grec ancien
Savez-vous
moi
J’ai connu cette saison de pierre
Cette saison d’horreur
J’ai connu
ma toute puissance d’enfant
Face aux quatre lettres de
VIOL
Piétinée
Ce jour
As-tu
haï tes dents
As-tu
haï tes ongles
As-tu
haï les baisers les caresses
Les tiens
Et puis les tiens que crois-tu
Ce sont les mêmes partout
Que veux tu que je te chante
un corps c’est un corps
Regarde-les
La haine et l’amour et tes songes
Toutes tes faiblesses
Oui et tes songes
Où les quatre lettres de VIOL
Enfument ton sommeil
Ton corps ton ombre ton reflet
Tes doubles d'incendie, tes martyrs et tes saints
Huit heures du matin, je te trouve au prieuré, fixant ta montre
Tu es venu jusqu’ici, et tu vois la lumière du jour, ton sauveur croyais-tu,
à l'instant mise en croix
Tu croyais t’échapper, en parcourant à vitesse d’insomnie la nuit
Tu te cachais dans tes cernes
Les paumes de tes yeux, les phalanges de ta tête
Les chansons, les airs bien connus
ce qui ne sert à rien
L'alphabet obscène
Les quatre lettres
La couleur du jour
Regarde-les mourir
Je suis cette ville en sueur
Où le coeur prenant forme d'Eglise
Inscrivit en place de devise
Les quatre lettres de mon sang de ma peur
V I O L
Et cet enfant dans le ventre du mot stérile
Aujourd'hui comme jadis oublie
non je ne dirai pas les noms antiques le passé des autres gens
et je me souviens
il faisait en moi
un temps de miroir et de verglas ;
mon reflet tremblant toute ma mémoire
Je reconnus
les quatre lettres
l'ombre et
le givre sur
les portes fermées
Je reconnais
cette nuit
les yeux bleus
Ma tragédie mon péril
Pour l'enfant que j'étais
Portez le deuil, baissez vos paupières
les clous de l'an 33 traversant Christ et l'Histoire ressortirent par mes paumes
Et le givre fredonne l'air prisonnier de la glace. La chanson muette des reflets.
Chanson muette
Et cette vie au vitrail, m’en souviendrai-je
J’étais le carreau en mille morceaux Le
rêveur désasoiffé aux eaux de mirage
A la croix se reconnait ce temps d’effroi
d’avant toi
Mon double de neige et de froid
Mon martyr.
Temps avant les miroirs
J’ouvrai les chambres où le plaisir
Sur le corps de femmes inertes
s'offrait contre quelques baisers
Ma voix
Mes baisers,
Femmes brutales
Pâleurs de ma bouche
Mes baisers
Cendres innocentes
Et tièdes
Baisers, mes poèmes sans rythme
Mes rimes de cyanose
Baisers
Mes vers mutilés
Mes paroles sans destin
Baisers
Mon vent des falaises
Ton prénom tracé dans l’écorce
Randonnée
Coeur où j'avançai
Petit à petit
De peur de briser la mince couche de glace
De peur de ces eaux de mémoire de nuits
De regrets
De peur des fantômes affamés
Sous la fine couche d’oubli
J'avançai petit à petit dans le dédale
De mon coeur
De peur des baisers
La nuit
Savez-vous les insomnies comme une pleine saison d’hiver
les chemins de silence
dans un décembre de cendres
Ni houx ni sapins au mois étrange des décombres
la neige fondue sous le pas de l’année enfuie
la nuit épaisse, les pièges, le grec ancien
Savez-vous
Je
moi
J’ai connu cette saison de pierre
Cette saison d’horreur
J’ai connu
ma toute puissance d’enfant
Face aux quatre lettres de
VIOL
Piétinée
Ce jour
As-tu
haï tes dents
As-tu
haï tes ongles
As-tu
haï les baisers les caresses
Les tiens
Et puis les tiens que crois-tu
Ce sont les mêmes partout
Que veux tu que je te chante
un corps c’est un corps
Regarde-les
La haine et l’amour et tes songes
Toutes tes faiblesses
Oui et tes songes
Où les quatre lettres de VIOL
Enfument ton sommeil
Ton corps ton ombre ton reflet
Tes doubles d'incendie, tes martyrs et tes saints
L’insomnie
Huit heures du matin, je te trouve au prieuré, fixant ta montre
Tu es venu jusqu’ici, et tu vois la lumière du jour, ton sauveur croyais-tu,
à l'instant mise en croix
Tu croyais t’échapper, en parcourant à vitesse d’insomnie la nuit
Tu te cachais dans tes cernes
Les paumes de tes yeux, les phalanges de ta tête
Les chansons, les airs bien connus
ce qui ne sert à rien
Savez-vous les insomnies comme une pleine saison d’hiver
les chemins de silence
dans un décembre de cendres
Ni houx ni sapins dans l'étrange mois des coutumes
la neige fondue sous le pas de l’année enfuie
la nuit épaisse, les pièges, le grec ancien
Savez-vous
Cette saison d’horreur
La Pâques du Givre
J’ai connu
ma toute puissance d’enfant
Face aux quatre lettres de
VIOL
L’insomnie
les chemins de silence
dans un décembre de cendres
Ni houx ni sapins dans l'étrange mois des coutumes
la neige fondue sous le pas de l’année enfuie
la nuit épaisse, les pièges, le grec ancien
Savez-vous
moi
J’ai connu cette saison de pierre Cette saison d’horreur
La Pâques du Givre
J’ai connu
ma toute puissance d’enfant
Face aux quatre lettres de
VIOL
L’insomnie
L'alphabet obscène
Les quatre lettres
La couleur du jour
Regarde-les mourir
Crucifixion
Je suis cette ville en sueur
Où le coeur prenant forme d'Eglise
Inscrivit en place de devise
Les quatre lettres de mon sang de ma peur
V I O L
Et cet enfant dans le ventre du mot stérile
Aujourd'hui comme jadis oublie
non je ne dirai pas les noms antiques le passé des autres gens
et je me souviens
il faisait en moi
un temps de miroir et de verglas ;
mon reflet tremblant toute ma mémoire
Je reconnus
les quatre lettres
l'ombre et
le givre sur
les portes fermées
Je reconnais
cette nuit
les yeux bleus
Ma tragédie mon péril
Pour l'enfant que j'étais
Portez le deuil, baissez vos paupières
les clous de l'an 33 traversant Christ et l'Histoire ressortirent par mes paumes
Re: Cet enfant dans le ventre du mot stérile
il y a de magnifiques exergues dans ce texte; une indiscutable maitrise du vocabulaire et de la langue
ce texte est comme un festin avec son plaisir mais aussi une certaine infinitude dans sa longueur
ce texte est comme un festin avec son plaisir mais aussi une certaine infinitude dans sa longueur
Cet enfant dans le ventre du mot stérile
Voilà un texte puissant et bien construit qui ne laisse pas indifférent. Au contraire.
Mais pourquoi refuser la ponctuation ? Est-ce délibéré ? Quelles sont les raisons ?
Mais pourquoi refuser la ponctuation ? Est-ce délibéré ? Quelles sont les raisons ?
Albert-Robert- Nombre de messages : 492
Age : 81
Localisation : Drôme
Date d'inscription : 21/04/2012
Re: Cet enfant dans le ventre du mot stérile
"la nuit"
"je"
et "l'insomnie" moins les reprises qui alourdissent, j'ai trouvé beau et fort!
"je"
et "l'insomnie" moins les reprises qui alourdissent, j'ai trouvé beau et fort!
Invité- Invité
Cet enfant dans le ventre du mot stérile
Trop poignant pour que je prenne le risque de le commenter.
Je me tiens du côté du détachement.
Je me tiens du côté du détachement.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Cet enfant dans le ventre du mot stérile
Je ne vois pas trop l'intérêt de placer ce "le" à la fin du deuxième vers de la "chanson muette".
"désassoiffé" : bravo! j'aime (entre autre)
Le titre : remarquable.
La mise en page sert si bien ce texte, cet éparpillement, ces brisures (de l'enfant) ces séquences.
Un magnifique poème à mon avis.
Invité- Invité
Sujets similaires
» Ventre
» Est-ce que le ventre vide
» DANS LA MARGE : Un enfant superflu
» Ta voix dans l'oreille d'un enfant
» L'enfant dans la gueule de la guerre
» Est-ce que le ventre vide
» DANS LA MARGE : Un enfant superflu
» Ta voix dans l'oreille d'un enfant
» L'enfant dans la gueule de la guerre
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|