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Gary & Hamid - Histoires sombres.

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Message  maniak' Jeu 15 Nov 2007 - 20:57

La poussière qui retombe sur les décombres filtre la lumière du soleil printanier. Malgré le beau temps, il fait plutôt froid. Assez en tous cas pour que Gary, immobile à plat ventre depuis près d’une heure, commence à en souffrir.

Une brise légère balaie le plateau, soulevant le sable et agitant les cheveux blonds de Mike. D’où il est, Gary ne voit pas grand-chose de son ami : les semelles crantées de ses brodequins, une partie de son dos, ces mèches qui volètent au gré du vent et le sang qui macule son treillis.

L’odeur de brûlé est insupportable. Là bas, en travers de la piste, juste avant la station d’essence abandonnée, le camion finit de se consumer. Il ne ressemble plus que de loin au véhicule flambant neuf qui faisait la fierté du sergent Mahoney.

Ce sacré comique de sergent Mahoney. Ce colosse rigolard que la première roquette a pulvérisé en plein milieu d’une blague cochonne. Gary se dit qu’il y a peu de chance pour qu’il en connaisse jamais la chute.

Il a encore dans les oreilles le sifflement assourdissant provoqué par la série d’explosions qui a suivi. Ils avaient presque atteint le camp de base pourtant. Il avait même commencé à se détendre.

Et puis, brutalement, tout s’était précipité. La cabine du camion avait paru enfler et se soulever en même temps. York, qui était assis aux cotés de Mahoney, avait été éjecté sur le bas coté de la piste. Il n’avait survécu qu’une petite poignée de secondes au sergent. Une rafale de AK47 l’avait fauché alors que encore étourdi par la déflagration, il essayait de se remettre debout.

Gary n’avait dû son salut qu’à sa position à l’arrière. Il avait été le dernier à embarquer, ce qui lui avait permis de pouvoir évacuer rapidement.

Il a le souvenir de Mike, paniqué, lui hurlant quelque chose que ses oreilles bourdonnantes ne lui permettaient pas d’entendre.

Maintenant, mis à part les gémissements de Foster, le silence est retombé. Un silence lourd de menaces. Là bas, quelque part dans les ruines de l’ancienne coopérative agricole, des hommes doivent guetter. Essayer d’évaluer la situation. Comme lui-même le fait.

Foster est vivant, mais dans quel état. Hook et Buster se sont réfugiés dans une maison en ruine de l’autre coté de la rue, il les a vu y entrer. Seulement, il n’a pas été le seul. Les tirs de roquettes se sont concentrés sur eux pendant plus de vingt minutes et il ne reste plus grand-chose de leur abri à présent. Peut être reste-t-il un ou deux survivants terrés sous les décombres comme lui le fait, mais guère plus.

Autant dire qu’ils n’ont pas la moindre chance. Bientôt, les hommes à la peau mate sortiront prudemment de leurs abris. Lentement, l’arme à la hanche, ils avanceront, courbés en avant, vers les restes de ce qui a été son détachement.

Et, comme le lui a dit ce gros comique de Mahoney, un soir où ils éclusaient quelques bières au mess des sous officiers, ces types n’ont jamais entendu parler de la convention de Genève. De l’avis général, mieux vaut mourir qu’être fait prisonnier par les farouches montagnards du Panshir.

Gary a peur. Une peur panique qui le rend malade. Il a déjà vu les corps de malchanceux pris vivants par les moudjahiddines.

Ses mains tremblent alors qu’il essaie de faire l’inventaire de son armement. Ses munitions sont restées à l’arrière du camion, il n’a, en tout et pour tout, que le chargeur engagé dans son fusil d’assaut et une grenade. Pas de quoi rejouer Fort Alamo.

Il en pleurerait. Mais bon Dieu, qu’est ce qu’il fout là !! Il n’était même pas volontaire. Il n’en a rien à foutre lui de cette guerre de merde !! S’il le pouvait, il crierait aux types d’en face qu’il est démocrate, qu’il déteste ce crétin de Bush. Que jamais, mais alors jamais, il n’a même été effleuré par l’idée de voter pour lui. Que lui, tout ce qu’il veut, c’est retourner vivant dans son Wisconsin natal.

Mais même dans le cas où ils comprendraient l’anglais, il se doute bien qu’ils ne lui laisseraient pas le temps de faire des discours



Hamid est allongé sur le béton, la joue collée à la crosse de son AK47. De son œil acéré, il balaie le plateau, à l’affût d’un de ces envahisseurs à qui il aurait plaisir de loger une balle dans la tête. Lui, il ne les aime pas ces chiens sans honneur.

Il attend avec impatience que Bachir ne donne l’ordre de faire mouvement vers la carcasse fumante du camion. Il y a certainement des armes à récupérer, et peut être même des vivres, avec de la chance.

Déjà, derrière lui, dans la ruelle, des hommes s’entassent dans la benne des pick-up. Bientôt, ce sera la curée.

Sur l’ordre de Bachir, Hamid se lève. A sa droite Beslan en a fait de même, et d’autres encore. Ils sont cinq maintenant à avancer de front vers la piste pour couvrir l’avancée des deux vieux Toyota cabossés.

Comme les autres, le jeune homme aux cheveux noirs, aux yeux bridés, marche lentement, prudemment, le doigt crispé sur la gâchette de son arme qu’il tient levée, prête à être épaulée. Il voit maintenant l’un des américains, il est assis contre un mur et sanglote en tenant sa jambe droite. Par la déchirure de son pantalon, on peut voir la vilaine plaie qu’il a au genou.

Celui là est pour lui, il est juste sur sa trajectoire. Ce n’est pas un guerrier, il pleure comme une femme. Si la tension était moins palpable, le jeune homme cracherait son mépris dans la poussière. Mais, lui est un guerrier, et avant de s’occuper du cas de cette larve sanglotante, son devoir est de s’assurer que la zone est sécurisée.

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Message  Yali Jeu 15 Nov 2007 - 21:28

Les Moudjahiddines du peuple combattaient les Russes et non les Américains, Américains qui, précisément, fournissaient lesdits Moudjahiddines en armes, munitions, vivres et logistique, pour dégommer les Russes…
D’autre part, la vallée du Panshir est l’une des régions les plus verdoyantes d’Afghanistan et, même si sur ses bords elle est désertique, il n’en reste pas moins qu’en comparaison au reste du pays, l’évocation de la poussière me semble un brin maladroite…
Pour finir, — je vérifierais parce que là je suis pas certain — me semble que ne sont allés en Afghanistan que des engagés, et non des enrôlés ??????

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Message  mentor Jeu 15 Nov 2007 - 21:39

Très prenant Maniak, très visuel. Télévisuel ? Cinévisuel ? Bref, c'est vif, bien décrit, bien écrit, fort. Ca m'a plu si j'exclue les éventuelles erreurs listées par l'ami Yali et faciles à rectifier. Un bon texte.

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Message  bertrand-môgendre Jeu 15 Nov 2007 - 22:06

ton écriture est bien enlevée. Elle glisse sur l'histoire qui attire l'attention.
"l'avait fauché alors que", a stopé ma lecture, un instant.
"ils avanceront, courbés en avant, vers les restes de ce qui a été son détachement." fut ?
Pourtant même si je déteste la guerre je m'en informe pour mieux la disséquer. Alors qu'en est-il au juste de cet épisode ?
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Message  maniak' Ven 16 Nov 2007 - 6:24

Moudjahiddines signifie soldat de Dieu et donc cette distinction est faite par les occidentaux uniquement. Les palestiniens s'attribuent le même titre.

La poussière après l'explosion et l'incendie d'un camion, à mon avis, même en Suisse il doit y en avoir un peu... Par contre, le sable je ne sais pas. J'ai écrit ça il y a quelque temps déja pour un forum, un peu comme un jeu, en essayant de surprendre ceux qui me lisaient. Et j'avoue que je ne me suis pas réellement documenté. Je me suis plus concentré sur le face à face entre les deux personnages centraux.

Pour les engagés ou enrolés on m'a déja fait cette remarque... à vérifier.

Bertrand, le texte est au présent et donc le "fut", à mon avis, tomberait un peu comme un cheveu dans la soupe. Pour moi "a été" est correct. D'autres avis peut-être ?

Merci en tous cas de m'avoir lu.
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Message  Yali Ven 16 Nov 2007 - 13:41

Non pas « Soldats de Dieu » mais « Combattants » ce qui n’offre, évidemment pas, la même dimension.
Le problème avec un texte, aussi bien articulé soit-il, (et dans ce cas, il l’est) c’est que l’anachronisme, la contre information, le désavoue en plein. Le lecteur se dit, « Mais il se fout de ma gueule çui-là ! », ou pire « Tiens, un texte propagandiste ! »
Vérifications faites, il n’y eu pas d’enrôlés côté Américain, et, comme déjà précisé, les Américains soutenaient les Moudjahidins, adonc y’a peu de chance que cette altercation puisse être ou avoir été.
Détails que tout ça ? En apparence, mais en apparence seulement, car (c’est un débat de fond depuis la renaissance) l’art doit-il, peut-il modifier l’histoire ? sachant que, de fait, il peut influer sur les comportements, soit manipuler l’opinion…
Les auteurs ont droit à tout, peuvent exprimer n’importe lequel des leurs sentiment, en exacerber la quintessence, causer de crime sur le ton qui leur plaît, exprimer la violence, sanctifier le sang, la douleur, et, à contrario la tendresse et l’amour, tout, sauf modifier l’histoire, modifier des faits et par conséquent de modifier des idéaux, des intentions louables pour des massacres. Ici, ce n’est pas l’intention, bien sûr, mais combien de révisionnistes par manque de culture ou par flemme de chercher l’information.
J’ai conscience, disant ça, d’être dur, mais à vrai dire, c’est plutôt une mise en garde : sous prétexte de raconter une histoire on peut instruire le lecteur d’une autre vérité, et il peut à son tour, s’il poursuit le schéma, propager cette non-vérité, si bien qu’au final, elle restera la seule, l’unique vérité, aussi mensongère soit-elle.
Notre devoir consiste à émettre une opinion sans défigurer la réalité, sans en modifier le contenu ni les intentions, pas davantage les faits, parce que chaque fois que nous faisons cela, chaque fois que par fainéantise nous ne nous renseignons pas, que nous ne nous informons pas, nous transmettons un message vicié dont les conséquences nous échappent, simplement parce que nous sommes lu et souvent cru.
Rien dans un texte, sous quelque prétexte que ce soit, ne doit réformer les événements passés ou présents, même s’il s’habille de fiction. Surtout, s’il s’habille de fiction devrais-je dire. Sous couvert de talent, sous alibi de tenir le lecteur en haleine nous pourrions, si nous le voulions, l’instruire des pires pensées, pire : revisiter ce monde pour en offrir une alternative à notre façon, ou conforter quantité de convictions déjà mal-pensantes.
Mais je m’étends… n’empêche que, à bien y regarder, à bien sonder l’histoire, on ne peut que constater que ce ne sont jamais les politiques qui la font, jamais les guerriers, pas plus les religieux, non, ceux-là profitent tandis que nous, passant par des moyens infiniment moins complexes : des mots sur papier, des gestes sur une toile, des blocs d’argiles devenant bronze, des pas de danses, entrechat, trois petits pas et puis s’en va… nous la fixons.
Sans mensonge et sans gloire.
Nous sommes en quelque sorte les vainqueurs de ce monde, pile les vainqueurs contraires à ce que disait un certain Hitler « On ne demande pas au vainqueur s’il a dit la vérité ».
Nous disons la vérité et, même si souvent nous l’habillons de beaucoup d’autres choses qui nous tiennent à cœur, même si souvent elle est prétexte à une autre extension, jamais, jamais nous la dénions. Nous sommes le sain d’un rêve, gardiens-témoins, et nous sommes seuls.
Nous sommes l’équilibre de ce monde, équilibre instruit, sachant.
Nous sommes l’envers du bien séant, le contraire du mensonge, nous sommes les songes fantasques de ceux qui parce que pas le temps nous lisent vite fait, dans le métro, ailleurs, avant de faire l’amour à leur femme et de s’endormir la gueule écrasé de plaisir ou parce que je-travaille-tôt-demain-matin-vite-fait-encore-s’il-te-plaît, nous sommes.
Nous sommes les seuls à s’appuyer sur un tissu de menteries fictionnelles pour dire et pour mentir, mais sans jamais mentir.
Nous ne changeons rien, nous fixons tout.
Nous ne sommes pas à l’image de ce monde.
Il ment.
Nous pas.
Et c’est peut-être-là
« Inch’Allah »

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Message  maniak' Ven 16 Nov 2007 - 16:29

Très honnêtement Yali, je n'ai pas lu la totalité de ton commentaire parce que j'ai très vite perdu le fil. Et peut-être que c'est tant mieux.

Je me contente de te répéter que les talibans se qualifient (probablement à tort) de moudjahiddines, de même que les membres d'Al Quaida qui se battent contre les américains en Irak ou ceux qui commettent des attentats en Algérie. Ce mot n'est que la traduction en arabe de djihadiste. On dénomme jihad tout ce qui vise à faire progresser l'Islam que ce soit de façon pacifique ou pas. Le moujahid (singulier de moudjahiddines) est celui qui applique le jihad.

Je persiste donc à dire que moudjahiddine est bien employé dans ce contexte, car aussi bien les soldats de l'alliance du Nord que les talibans considéraient, à tort ou a raison, défendre l'Islam dans ce conflit.

Par ailleurs, ceux qui ont lu ce texte en partie ou dans son intégralité ne m'ont jamais traité de propagandiste (ou alors il ne me l'ont pas dit), ce que d'ailleurs je ne pense pas être.

Je ne sais pas si je dois te remercier de ton commentaire... A toi de me dire quelle était ton intention.
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Message  Loupbleu Ven 16 Nov 2007 - 16:53

Maniak', je t'invite à relire en entier et en détail ce que dit Yali, parce que c'est tout à fait passionnant (et bien écrit).

Je connais Yali : dans le fond il ne cherche pas à te mettre en cause sur un point de détail ni à montrer que tu as tort, et vraiment encore moins que tu n'es pas un écrivain fréquentable !

Au fond, il parle en plein de l'écriture, ce que c'est d'écrire, de la démarche d'artiste, du rôle de l'écrivain, de sa responsabilité. Pas avec le sous-entendu : "tu as fait une erreur" - c'est complètement hors de propos ! -, mais avec l'idée de "mise en garde" et de conseil.

Bref, si on veut bien passer outre le débat superficiel de "qui a raison sur ce coup" (ce qui serait bien), la réflexion sur le fond vaut le coup à mon sens.

Et aussi : s'il écrit tout ça, c'est que ton texte en vaut vraiment la peine parce qu'il a une vraie qualité !
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Message  mentor Ven 16 Nov 2007 - 18:50

Loupbleu a raison, Maniak, tu devrais lire le commentaire de Yali. On le connait un peu ici l'ami Yali ;-) et je dois dire que des développpements de ce genre après un texte sont assez rares pour que tu t'y arrêtes un peu.
Et puis à l'occasion tu peux aussi essayer de te procurer son premier roman que tu peux déjà trouver ici :

http://www.amazon.fr/Babylone-sous-bombes-St%C3%A9phane-Mariest%C3%A9/dp/2910753492/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1195238969&sr=8-1

ou ailleurs ;-)

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Message  maniak' Ven 16 Nov 2007 - 19:08

J'ai des responsabilités en tant qu'homme et je les assume je crois. Les conseils et les critiques je les accepte en général si je les trouve judicieux. Et crois moi, j'écris des trucs en ce moment beaucoup plus difficile à écrire, surtout pour un pied-noir vivant au Maroc. Je veux dire que je suis sensible aux méfaits de la désinformation et que j'essaie toujours de donner la vision des deux parties en essayant de les expliquer au mieux avec les arguments que j'ai sous la main. Je dis bien expliquer et pas justifier.

Je ne pensais simplement pas que l'utilisation d'un mot (que je sais mal compris par la plupart des occidentaux, je suis pour ma part complètement arabophone) dans ce contexte me donnerait droit à une pareille leçon. D'autant moins que la suite du texte explique certaines inexactitudes volontaires. Suite que, je te l'avoue, j'hésite à présent à poster.

Merci à toi en tous cas d'avoir pris la peine de me lire et de commenter.
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Message  Yali Ven 16 Nov 2007 - 19:26

Ce que j’aurais pu dire autrement Maniak, c’est que ton texte tient la route, que le style colle parfaitement à ce que tu racontes, bien pour cette raison, pas pour une autre, que j’émets cette mise en garde. Sinon, même pas je me serais arrêté
Je pourrais sur le sujet en faire encore des tonnes… j’en ferai des tonnes, pour ne pas dire des centaines de kilos, soit quelques livres…
J’aurais pu compléter ma mise en garde en te disant qu’aucun éditeur ne passerait le cap d’un premier chapitre contenant ce genre d’erreurs et, au vu du talent dont tu disposes, c’est regrettable.
Voilà tout.

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Message  maniak' Ven 16 Nov 2007 - 20:19

OK. On va dire que je suis un sanguin, hidalgo né au Maroc qui a passé une sale semaine...

En plus, le début du texte prête à confusion. La suite explique certaines choses.

Je te propose de clore le sujet pour l'instant et de poster la suite. Quitte à t'envoyer le dossier entier par mail si ça n'intéresse personne d'autre. Quand tu auras lu l'ensemble, tu pourras me dire sincèrement ce que tu en penses. Et si tu estimes que ce que j'ai écris est de la désinformation OK. Mais ça m'étonnerais. J'ai vécu deux guerres du Golf et l'Afghanisthan dans un pays arabe, avec les infos des chaînes arabes et occidentales en stéréo et des versions différentes selon les influences pro ou anti américaines. Je sais de quoi tu me parles et c'est probablement pour ça que j'ai réagi de la sorte.

Je posterai donc la suite. Essaie de la lire.

Sans rancune.
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Message  Yali Ven 16 Nov 2007 - 20:25

ok.
Mon mail, pas difficile à trouver, suivre sur le profil, et c'est avec plaisir :-)

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Message  maniak' Sam 17 Nov 2007 - 17:55

OK, ça roule... Je poste une suite et si c'est mort je t'envoie le truc, sinon, au verra au fur et à mesure.
...

Le cœur de Gary s’emballe. Il a détecté un mouvement. A deux cent mètres, là où ont du se trouver les bureaux de la coopérative, une silhouette vient d’apparaître, puis plusieurs autres. Des hommes armés de Kalachnikov, barbus pour la plupart et en tous cas impressionnants, descendent vers la piste et l’épave du camion.

Une peur panique s’empare de lui. C’est son premier contact visuel avec l’ennemi, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il le terrifie….

Audrey repousse son clavier et relit les dernières lignes qui se détachent en lettres blanches sur le fond bleu de son écran.

Ok, le cœur de Gary s’emballe… Bien,… c’est parfait. Et ensuite ? Il fait quoi Gary ? Il y a toute une brochette de types qui arrivent sur lui, avec pour unique projet à court terme de le découper en morceaux. Comment un jeune péquenot américain, élevé au maïs du Wisconsin, et fraîchement débarqué en Afghanistan est il censé réagir dans cette situation ?
Merde ! Et Willard qui n’arrête pas d’appeler ! Vraiment, elle n’aurait jamais dû s’engager pour la fin du mois. Jamais elle ne sera prête.

Distraitement, elle attrape son paquet de cigarettes tout en se relisant pour la cinquième fois consécutive. D’ordinaire, elle a besoin de plus de temps. Elle aime bien laisser son texte reposer au moins une semaine ou deux avant de le corriger, le modifier, et même parfois le réécrire complètement. Il lui faut bien cela pour donner un aspect physique aux personnages.

Car, pour l’instant, elle voit Gary comme une espèce de Brad Pitt en uniforme. Et ça ne cadre pas avec ce qu’elle cherche à faire passer. Pire, elle n’a pas la moindre idée de ce à quoi elle voudrait qu’il ressemble. Quant au personnage de Hamid… Elle n’en a qu’une image encore plus floue, presque transparente.

Tous ça commence à lui taper sur les nerfs. Pour rester polie. Il faut dire que, habituellement, elle écrit plutôt des textes d’un autre genre. Plutôt des histoires qui se déroulent en milieu urbain. Elle n’y peut rien si elle est une citadine. Alors, les montagnes du Panshir, vous imaginez ?

Dégoûtée, elle s’appuie au dossier de son fauteuil à roulettes et allume une cigarette. Bien. Gary ne peut absolument pas être aussi lisse, aussi fade. Avec ce qu’elle a l’intention de lui faire vivre, il a tout intérêt à avoir du caractère.

Jusque là, elle n’est que moyennement satisfaite de son texte. La forme lui convient à peu près, il n’y a pas de grosses erreurs. Ce n’est pas la question. Non, ce qui se passe c’est que le seul cœur qui s’emballe, c’est celui de Gary. Le lecteur éventuel, lui, doit voir son électrocardiogramme rester aussi plat que celui d’un… zombie ?

Il faut qu’il se passe quelque chose… Et vite. Sous peine de voir le lecteur se désintéresser de l’histoire.

L’appétit venant en mangeant, elle se remet à son clavier et fixe son écran comme s’il s’agissait de son personnage.

- OK mon petit Gary. T’as intérêt à t’accrocher aux branches, ça risque de secouer.



Là bas, les hommes se sont mis en mouvement. Ils avancent à pas prudents, prêts à toute éventualité. Tendus.

Un pick-up Toyota qui a dû être rouge vient d’apparaître au coin de la coopérative agricole en ruine, puis un second, gris cette fois. Ils descendent au ralenti, cahotant sur les nids de poule.

Des hommes en armes, debout dans les bennes des deux véhicules, le coude en appui sur le toit des cabines et le doigt sur la détente, surveillent les alentours d’un œil inquiet.

La gorge de Gary se dessèche. Il compte au moins dix huit talibans. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils sont lourdement armés. Il dénombre au moins trois lance roquettes, et sur la benne du pick-up gris est installée une mitrailleuse. Sans même parler de l’armement léger.

Terrorisé, il se retourne cherchant une échappatoire. Il faut qu’il décroche, vite. Là bas, à peut être cent mètres, derrière les broussailles, il distingue le lit d’un ruisseau à sec.

Il hésite, pour l’atteindre, il faudrait qu’il se découvre, qu’il s’expose au tir de ces hommes qui n’attendent que ça. Pourtant, plus il attend, et plus ses chances s’amenuisent, il le sait.

Oui, il le sait. Mais la peur le paralyse. Jamais il n’a ressenti une telle sensation de malaise. Il est en sueur, ses mains tremblent et, de toutes façons, il a l’impression que ses jambes ne le porteraient pas.

Ils vont le prendre. C’est sur. Ils vont le prendre, le rouer de coups, le violer peut-être, le lapider… Il a déjà entendu des trucs pareils. Mahoney n’arrêtait pas de déconner avec ça,… ce connard. Il disait que, dans les années quatre-vingt, les russes préféraient se faire sauter à la grenade plutôt que de se faire prendre vivants. Toujours mieux que d’en chi… entre les mains de ces enfoirés non ?

Son regard se pose sur l’espèce d’aubergine en métal quadrillé qu’il tient serrée dans son poing. De toutes façons, il a laissé passer sa chance. Il est maintenant trop tard pour tenter de s’esquiver. Il ne ferait pas trois pas.

Les mâchoires serrées, il glisse un doigt hésitant dans l’anneau de la goupille. Une partie de lui-même aimerait avoir le courage d’attendre qu’ils soient là, autour de lui. Partir sur l’image de la stupéfaction et la panique sur ces visages hirsutes.

Mais l’autre moitié de son âme s’accroche, se débat. Il n’est pas encore mort merde ! Peut être qu’on peut négocier avec ces types,... peut être…

Il jette un œil par-dessus le muret derrière lequel il s’est aplati. Putain non ! On ne peut pas négocier avec des gueules pareilles. D’ailleurs que leur proposerait-il ?

OK. Sa décision est prise.

Il va le faire.

Il est prêt.

Son doigt se crispe sur la goupille.

A trois : adios mundo crual.

Maintenant il entend les voix des hommes qui s’interpellent en afghan et en arabe. Bon Dieu ils sont là. Juste de l’autre coté de la piste. Et le seul fait de les entendre si près le glace.

Il prend une profonde inspiration. Plus que quelques secondes…

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Message  plume blanche Mer 21 Nov 2007 - 10:56

J'aime beaucoup tes textes et celui là ne déroge pas à la règle.
L'ambiance y est très bien décrite, on se fond dans cet atmosphère étouffant, avec un certain mal-être.
Une petite déception quand on se rend compte qu'il ne s'agit que d'une histoire fictive mais c'est bien vite oublié grâce à la tension que tu fais renaître tout de suite après.
En gros j'adore et j'attend la suite...

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Message  hime Mer 21 Nov 2007 - 12:41

je suis clouée sur place ... ton texte est vraiment bien écrit ...
j'ai vraiment envie de connaitre ce qui arrive a Gary ...
je lirai les premiers plus tard ^^
hime
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Message  verspomme Mer 21 Nov 2007 - 13:16

Super !! Mais dieu que les dernières secondes sont longues!! J'ai l'impression d'être un condamné à mort en attente de sa piqouze...vite la suite; j'veux pas crever sans savoir...
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Message  maniak' Mer 21 Nov 2007 - 18:51

Merci de me lire. Je poste la suite écrite il y a déja un moment et que je n'ai pas relu. Soyez indulgents...


Hamid est concentré. Malgré son jeune âge, il a déjà une longue expérience de la guerre. Il n’est pas un taliban. Avant, il faisait partie de l’Alliance du Nord.

Il vénérait le commandant Massoud, l’homme qui avait battu les Russes, qui avait résisté aux talibans. Et il aurait donné sa vie pour lui, pour ce fantastique soldat, véritable défenseur du peuple. Cet homme qui avait demandé leur aide aux Occidentaux et qui s’était fait éconduire comme un malpropre juste avant de se faire assassiner.

Il a fallu que des avions aillent se crasher sur ces immenses tours, là-bas, aux Etats-Unis, pour que le monde « libre et démocratique » ne se décide à réagir.

Pour Hamid, il est trop tard. Massoud est mort. Et il a été humilié par ces Occidentaux qui ne lui arrivent pas à la cheville.

Alors, Hamid a changé de camp. Sa haine pour les soit-disant libérateurs est encore plus forte que celle qu’il éprouve pour les talibans.

Et maintenant, au bout de son AK47, il tient en joue une merde d’Américain qui sanglote en se tenant la jambe. Son M60 est jeté dans la poussière juste à ses cotés et il ne pense même pas à s’en servir.

Comment des types pareils peuvent-ils gagner une guerre ? Le pire des talibans est meilleur combattant que le meilleur d’entre eux. Lui par exemple est un excellent guerrier. Comme d’autres sont doués pour la cuisine, la peinture ou la musique, lui est doué pour se battre. Il a les bons réflexes, son esprit reste clair même dans les pires situations de combat.

D’ailleurs, il le prouve sur le champ.

Il est le premier à réagir au vrombissement des hélicoptères. Alors que les autres, trop concentrés sur la sécurisation du terrain, ne perçoivent que tardivement le grondement des puissants engins de la NAVY, lui, au premier bruissement de pales, a analysé la situation.

Aussitôt il en a déterminé la provenance. Il sait maintenant qu’ils vont surgir de derrière les collines, à l’est. Et il sait très exactement ce qui va se passer. Ils vont d’abord s’attaquer aux pick-up qui opèrent à présent un laborieux demi-tour et tentent de regagner l’abri des bâtiments de la coopérative. Puis, ils survoleront la zone pour essayer de repérer d’éventuels survivants de leur camp tout en essayant de la sécuriser.

Hamid sait qu’il doit réagir vite. Et surtout ne pas suivre l’exemple de Beslan, Bachir et des autres, qui courent maintenant vers les ruines de la coopérative. Les hélicoptères sont trop proches, jamais ils n’auront le temps de disparaître avant leur arrivée. Ses compagnons sont déjà morts.

Pas lui. Lui, il sait. Son instinct de combattant lui dit que le salut est devant. Là où les Américains hésiteront à ouvrir le feu de peur de toucher d’éventuels survivants du détachement.

De cette foulée de montagnard qu’il a acquise pendant les années passées à garder les troupeaux, il détale dans la direction opposée à celle prise par son groupe.

Il a déjà établi un plan d’action. Il va courir jusqu’au muret contre lequel est appuyé l’Américain blessé et s’abriter juste derrière. Pile dans le dos de ce chien. Il lui servira d’otage, de paravent. Ensuite, il avisera.

En trois enjambées il a atteint le mur. Sous le regard éberlué du blessé, il le franchit comme un coureur de haies. Déjà, il rampe sur les coudes pour se positionner derrière lui alors que les hélicoptères apparaissent au dessus de la piste et, comme il l’a prévu, déversent un déluge de feu sur ses camarades.

Hamid relève la tête, prêt à coller le canon de son pistolet Tokarev contre la nuque de l’Américain et tombe quasiment nez à nez avec un autre homme, américain lui aussi, qui se tient accroupi du même coté du muret que lui.

Il est adossé à la paroi, les mains crispées sur un objet qu’il distingue mal. Son M60 est posé à ses pieds, dans la poussière. Trois mètres tout au plus les séparent. L’homme est livide, il a la tête en arrière, les yeux fermés, il transpire à grosse gouttes. Il a l’air absent.

Dans d’autres circonstances, Hamid aurait peut-être trouvé ça bizarre. Mais il n’en a pas le temps, il est occupé à survivre.

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Message  hime Mer 21 Nov 2007 - 19:15

vraiment passionnant je ne peux rien dire d'autres ... prenant...
de plus juste à la fin mon frère qui jouait avec son ballon l'a fait explosé, j'ai hurler tellement j'étais plongée dans ton récit ...
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Message  Numériplume Mer 21 Nov 2007 - 21:25

C'est véritablement passionnant.

l'atmosphère est forte et bien décrite. J'aime le côté tragique, dramatique et intrigante de ce "face à face".

Un suspens qui me tient en haleine avec les deux points de vue des héros qui sont radicalement différents et attachants.

Je l'avoue, j'envie ta façon de créer une ambiance, j'ai eu l'impression de regarder un film., les mots sonnent juste, les détails sont là, mais sans en faire trop.
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Message  maniak' Mer 21 Nov 2007 - 21:52

Merci à vous.

Numériplume, ton commentaire est pile le genre de choses que j'ai envie d'entendre d'un lecteur : que j'ai réussi à me faire oublier au profit de l'histoire que je raconte (je ne sais pas si je suis bien clair là). C'est pour ça que j'écris.

Merci à toi donc. Je vais bien dormir cette nuit.
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Message  Sahkti Jeu 22 Nov 2007 - 11:44

maniak' a écrit:La poussière après l'explosion et l'incendie d'un camion, à mon avis, même en Suisse il doit y en avoir un peu...
Qu'est-ce que la Suisse vient f... là-dedans?! :-)
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Message  Sahkti Jeu 22 Nov 2007 - 11:51

J'ai d'abord été hésitante, parce que j'ai trouvé le style employé trop sensible, poétique, parfois un brin lyrico-mélodramatique pour parler d'une saleté de combat. Les mèches qui volètent au vent par exemple, ça faisait un peu guimauve au milieu de tout cela.
J'ai aussi trouvé que certains mots ou morceaux de phrases sonnaient un peu artificiels comme "Ce sacré comique de sergent Mahoney".
Et puis bon, j'ai essayé de balayer ça en me disant que je lisais une histoire, le récit de quelque chose.

Mais tout de même, rien à faire, il est resté une distance entre le sujet et la façon de le raconter qui m'a gênée tout du long. Pas assez de vie à mon goût, pas assez de sincérité et de spontanéité.
Bien sûr, on peut raconter la guerre et les combats sans que ça fasse "Action man"; il existe des techniques froides et cliniques de décrire tout cela, et ça peut être plaisant et efficace, mais tu n'emploies pas non plus cette manière de faire. Reste donc ce sentiment d'un style un peu artificiel qui me gâche le plaisir de la lecture, je suis désolée; je n'ai pas réussi à croire et à entrer dans ce texte.
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Message  maniak' Sam 24 Nov 2007 - 19:05

Ne sois pas désolée. Toutes les critiques sont bonnes à prendre. Et puis on ne peut pas plaire à tout le monde.

Merci d'avoir pris la peine de lire et de commenter.

Je poste une suite pour ceux qui aiment.


...

Audrey se lève et se frotte les yeux. Elle est complètement naze. Ça fait des heures qu’elle n’arrête pas. Hamid et Gary commencent à sérieusement lui peser. Si ce n’était son engagement envers Willard, elle les ferait bien sauter sur une mine ces deux guignols. Ça mettrait tout le monde d’accord. Pour sur.

Non, ce n’est pas vrai. Si, au début, elle n’a commencé ce… truc que contrainte et forcée, si le sujet ne l’enchantait guère au départ, elle commence maintenant à avoir une image plus précise de ses personnages. Et, malgré elle, comme à chaque fois, elle s’y attache progressivement.

Elle se représente Hamid de mieux en mieux. Elle le voit littéralement. Et, même si elle n’aimerait pas le croiser au détour d’une ruelle, elle reconnaît qu’il dégage un certain charme. Une sauvagerie qui le rend attirant quelque part. Les mots pour le décrire physiquement sont prêts, elle les a pour ainsi dire en magasin. Et, même si elle sait qu’il lui faut prendre son temps, elle est pressée de pouvoir le raconter vu par les yeux d’un Gary en état de choc.

Ce dernier par contre est encore flou. Il faut dire que, jusque là, il n’a pas livré grand-chose de son vécu que, de toutes façons, elle imagine beaucoup moins riche. En tous cas vu par les yeux d’une Nord Américaine de la classe moyenne, et même si elle n’y a pas réfléchi plus que ça.

C’est un personnage qui devrait évoluer beaucoup plus que son homologue afghan au cours du récit. En admettant qu’ils en arrivent au bout vivant l’un et l’autre.

Pensive, elle se dirige vers la salle de bain. Le grand miroir lui renvoit l’image d’une jeune femme au physique agréable. Elle n’est pas ce que l’on pourrait appeler une beauté. Pas conformément aux canons établis par les magazines de mode en tous cas. Elle est de petite taille, un tout petit mètre cinquante cinq, mais, bien qu’un peu ronde, elle est parfaitement proportionnée. Et, même si un ou deux kilos de moins ne seraient pas du luxe, elle n’en fait pas une affaire.

Elle a conscience de plaire au hommes, et elle sait qu’elle le doit au moins autant à sa personnalité qu’à son physique. Elle a un caractère bien trempé, ombrageux, qu’elle sait enrober d’un humour presque masculin. Ses manières sont directes, franches et sans fioritures. Elle sait qu’elle est une espèce d’oiseau rare, pour les hommes comme pour les femmes, et elle en joue à satiété.

Elle s’approche du miroir et passe sa main dans les cheveux courts qu’elle a noirs et bouclés. Il va falloir qu’elle les mouille pour les discipliner.

Elle se fait une grimace puis se sourit. Son sourire, c’est son arme fatale. Et elle est capable de l’utiliser avec autant d’efficacité que Hamid son AK47. Ses yeux sombres et ses lèvres charnues peuvent parfois être aussi froids que la glace. Elle le sait et n’en abuse pas. Le plus souvent, et tant qu’on ne la provoque pas, elle est d’un commerce très agréable.

Mais bon, l’heure tourne. Ron ne devrait plus tarder. Ce n’est pas qu’elle ait très envie de sortir, mais une promesse est une promesse. Et puis, il est plutôt pas mal Ron. Et depuis le temps qu’il la talonne…

Elle se déshabille et s’accorde encore une minute, nue devant le miroir, avant de passer à la douche. Oui, pas de doute, elle est belle. D’une beauté nette, sans artifices. Sportive depuis toujours, elle aime voir les muscles, discrets mais bien présents, qui tendent agréablement sa peau claire.

Sous la douche, elle repense à Gary qu’elle a laissé accroupi contre un mur en ruine, inondé de sueur, une grenade entre les mains, et un Hamid hagard les armes à la main à moins de trois mètres. Et, elle ne sait pas elle-même quelle est la suite du programme. La seule chose dont elle soit certaine c’est que, quoi qu’il arrive, il va maintenant falloir que Gary devienne vivant, réel. Qu’il se livre. Il faut que Hamid, le guerrier, trouve en lui un adversaire à sa mesure.



Gary ouvre les yeux. Sa main gauche est crispée sur le levier de la grenade, alors que, de la droite, il a presque dégagé la goupille. Il est nerveusement épuisé. Il revient d’un monde dans lequel il n’avait jamais fait la moindre incursion à ce jour. Il a presque été au bout de son geste. Mentalement, il était déjà mort.

C’est le rugissement des hélicoptères qui l’a tiré de sa transe, et le staccato des mitrailleuses, le fracas des roquettes... et le sentiment d’une présence nouvelle à ses côtés, derrière son muret.

Les yeux encore vides, hallucinés, il tourne son regard en direction de l’endroit où doit se trouver Foster et reprend brutalement contact avec la réalité. Là, à moins de trois mètres se tient un taliban.

L’homme est accroupi, un AK47 posé en travers des genoux, il a en main un pistolet Tokarev automatique. Il porte, par-dessus la traditionnelle tunique afghane, une parka qui a visiblement appartenu à un conducteur de char de l’armée russe.

Il est jeune, un peu plus de la vingtaine. Des cheveux noirs et bouclés dépassent de son bonnet de laine et une maigre barbe assombrit ses joues. Il a les yeux légèrement bridés des gens du nord, qui trahissent des origines tchétchènes ou ouzbek. Son corps est sec, presque maigre, efflanqué comme celui des loups qui hantent les montagnes en hiver. Malgré cela, il dégage une impression de force, de vigueur, que beaucoup des colosses de l’équipe de foot du bataillon de Gary auraient pu lui envier. Son regard exprime toute la détermination qui le porte. Il est à peine sorti de l’adolescence, mais il est aussi redoutable que pourrait l’être un guerrier d’expérience.

- Toi ! Tu bouges pas… alors tu meures.

Son anglais est approximatif, mais le message est clair.

Gary le regarde d’un air absent, il n’a pas encore repris ses esprits. Il lui faut le temps de se faire à l’idée qu’il est toujours vivant, et il n’a pas totalement appréhendé l’évolution de la situation. Les quelques minutes pendant lesquelles il s’est détaché du monde réel ont été riches en rebondissements. Il a manqué l’arrivée des hélicoptères qui s’acharnent à présent à poursuivre les agresseurs du convoi. Il n’a pas assisté non plus à l’irruption du jeune Afghan qui semble s’être matérialisé à ses côtés comme par magie.

Pourtant, ces quelques poignées de secondes ont eu sur lui un impact dont il a du mal à mesurer les conséquences. Mais il sent confusément que, quoi qu’il puisse se passer, il ne sera plus jamais tout à fait le même. Il a senti le souffle de la mort sur sa peau.

Et il en a assez de subir.

Le visage figé, sans la moindre expression, il fixe son ennemi et, très lentement, finit de dégoupiller la grenade. Toujours avec la même lenteur, il lève les mains de façon à bien les exposer au regard du moudjahiddine. La gauche, qui tient bien serré le levier, puis la droite, l’index passé dans l’anneau de la goupille.

- Vas-y enfoiré. Bute-moi si t’as des c…

Les deux hommes se regardent à présent, immobiles. L’un le pistolet braqué sur le front de l’autre qui, le regard vide, se tient les bras écartés, une grenade dans une main et sa goupille dans l’autre.

Hamid réfléchit, vite comme à son habitude. Il est surpris par l’attitude du Marine, même s’il ne le montre pas. Et quelque part, malgré la complexité de la situation, il apprécie la réaction du jeune homme blond, à peine plus vieux que lui, qui le fixe crânement. Il ne bluffe pas, il le sent, il le lit dans les yeux clairs, presque incolores, au regard fou.

Un sourire étire ses lèvres minces.

- Toi… mourir pas peur ?... Non ?

Il a parlé d’un ton calme, presque doux.

- Nous mourir… tous.

Et, il colle son arme au crâne de Foster dont les sanglots s’éteignent soudainement dans la gorge.

- Moi, je compte trois… et je tue… Toi, tu décides…

...
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Message  mentor Dim 25 Nov 2007 - 21:48

Sahkti a écrit:
maniak' a écrit:La poussière après l'explosion et l'incendie d'un camion, à mon avis, même en Suisse il doit y en avoir un peu...
Qu'est-ce que la Suisse vient f... là-dedans?! :-)
ben parce que la Suisse a une telle réputation de propreté que... non ? Ca doit être ça ;-)

Bon, je lis la suite, j'en peux plus là, zut alors, Sahkti, tu m'as interrompu avec ta remarque :-))))

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Message  mentor Dim 25 Nov 2007 - 21:57

J'aime bien maintenant ce roman à deux vitesses où celle qui écrit vit et pense en parallèle avec ses personnages, même si ça m'a, pendant quelques minutes, perturbé
Mais l'action est toujours aussi prenante et bien menée, alors que la découverte de la personne qui écrit est plus lente, mesurée, réfléchie
L'ensemble reste cohérent et parfaitement écrit
Comme d'autres : j'attends la suite !!! ;-)

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Message  maniak' Lun 26 Nov 2007 - 9:03

Merci Mentor, mais ce n'est pas un roman. Juste une histoire écrite sans plan sur un autre forum, au fur et à mesure des commentaires des autres membres... Il doit y en avoir une petite centaine de pages.

Merci pour le com.
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Message  maniak' Jeu 21 Fév 2008 - 19:01

Bon, j'y reviens après une longue interruption. J'ai conscience du fait que ce passage n'est pas très bon et qu'il faudrait probablement le réécrire complètement. Mais, très honnêtement, j'ai la flemme de le faire... Un de ces jours peut-être...

...

Pow !! Le bouchon de champagne ramène brutalement Audrey à la réalité. Avec difficulté, elle abandonne Hamid et Gary à leur sort cruel pour se retrouver dans cette réception, entourée des amis de Ron, tous sur leur trente et un et qui entonnent un déprimant Happy Birthday.

Ron affiche un sourire ému tout en applaudissant à l’entrée du gigantesque gâteau illuminé de trente deux bougies. Et, malgré elle, Audrey sent monter en elle un sentiment d’irritation. Elle se sent aussi à sa place dans cette soirée qu’une verrue sur le nez de Cameron Diaz.

C’est vrai qu’il est pas mal physiquement son chevalier servant. Mais il est d’un chiant ! Il a des opinions sur tout. Ça, à la limite, ce serait plutôt en sa faveur, le problème, c’est qu’elles sont systématiquement à l’opposé des siennes. Et puis, cette façon qu’il a de tout mesurer en dollars !

Elle lui a même menti quand il lui a demandé sur quoi elle travaillait. Il n’aurait plus manqué que ça, qu’ils s’engueulent sur la légitimité des interventions militaires de l’Oncle Sam dans le monde. Non qu’elle lui reproche d’être républicain et conservateur. À chacun son opinion n’est ce pas ? Non, c’est plutôt cette façon qu’il a d’asséner des idées toutes faites comme des vérités universelles. Pour lui, dans le camp d’en face, il n’y a forcément que des méchants dépourvu de tous sentiment. Et, si pour réussir à en descendre un seul, on doit raser tout un pays et bien… Et tous ses amis sont du même calibre.

Jamais ils n’auraient compris qu’elle puisse écrire une nouvelle traitant d’un pareil sujet en mettant sur un pied d’égalité un marine bien de chez eux et un va-nu-pieds afghan.

C’est décidé, elle ne le verra plus. En se disant cela, elle se demande si elle n’est pas elle-même un peu intolérante. Mais non, ce ne sont pas ses convictions politiques qui l’insupportent, c’est sa certitude d’avoir toujours raison. Fin du débat, Ron vient d’être viré à l’unanimité plus une voix. C’est sans appel. De toutes façons, un type à ce point dépourvu d’humour n’avait absolument aucune chance de faire de vieux os avec elle. Donc…

- Bonsoir.

Charmant sourire. L’homme debout à coté d’elle est grand et mince. Ses cheveux très noirs sont coiffés en arrière et dégagent un front haut et bronzé. Il a des traits réguliers taillés à la serpe, un visage qui, sans être beau, dégage une certaine force. Son sourire est agréable, et Audrey se dit que bien des femmes ont du y succomber. Ce type est un prédateur. Il a tout d’un voyou en smoking.

- Charmante soirée !

Audrey ne peut s’empêcher de lui rendre son sourire. Peut-être parce que son entrée en matière est on ne peut plus à coté de la plaque. Elle décide sur le champ de lui compliquer la tâche.

- Et bien, ce n’est pas ce que je dirais.

Les yeux noirs de l’homme s’illuminent en même temps que son sourire s’élargit.

- Il m’avait pourtant bien semblé que vous vous amusiez juste à l’instant. En regardant arriver ce magnifique gâteau.

Il rit franchement à présent et Audrey se mord la lèvre. C’est vrai qu’elle n’a jamais su cacher ses sentiments. Après une légère hésitation, elle prend le parti d’en rire, de toutes manières, Ron est déjà de l’histoire ancienne.

- C’était si visible que ça ?

- J’ai cru un moment que ce pauvre Ron n’aurait rien à souffler… Mais, non… personne n’a dû le remarquer à part moi… Douglas Cameron. Et je vous jure que je suis là par hasard.

Il lui offre une poignée de main franche et massive.

- Audrey Campbell,… et je suis là de mon plein gré.



- Ce que je ferais si j’étais moi-même dans une pareille situation ?... Ça c’est une excellente question.

Le regard lointain il regarde sans la voir l’écume rendue fluorescente par la lumière de la lune. Les vagues viennent mourir sur la plage à quelques mètres à peine de leurs pieds.

Cameron avale une gorgée de bière qu’il boit à même le goulot et se tourne vers elle.

- Je récapitule,… je tiens une grenade dégoupillée et un afghan mal intentionné pointe son arme sur le crâne d’un de mes compagnons d’armes blessé… Dites, j’ai connu plus simple comme situation… Vous me laissez donc le choix de me faire sauter, ou alors de regoupiller ma grenade et de me retrouver à sa merci… sans garantie qu’il m’épargnera une fois certain que je ne suis plus dangereux… Et vous écrivez toujours des textes aussi réjouissants ?

Ils ont discrètement quitté la réception une demi heure à peine après s’être adressé la parole pour la première fois, un peu comme des potaches faisant l’école buissonnière. Ils sont maintenant assis sur la plage. Lui, à même le sable, pieds nus et la chemise ouverte sur son torse bronzé, elle sur une couverture qu’il a obligeamment étendu pour elle. Derrière eux, sur un petit promontoire, se découpe la silhouette de la Jeep Comanche, du plateau de laquelle dépasse un longboard.

- Non, en fait, d’habitude j’écris plutôt des nouvelles, des trucs un peu plus… branchés ? Vous savez, le genre d’histoires courtes où c’est plutôt l’originalité et le rythme qui comptent. Le genre de truc qu’on lit en se disant : ça c’est bien trouvé !... Jamais de politique, jamais non plus d’actualité, trop d’impératifs, trop de références historiques et géographiques… pas mon truc. J’ai même du mal à imaginer à quoi peut bien ressembler l’Afghanistan,… je veux dire le vrai, pas celui qu’on nous montre sur CNN.

Un large sourire éclaire le visage de Cameron alors qu’il s’allonge sur le dos, les bras croisés en guise d’oreiller, sa bière posée à ses cotés.

- Moi, l’Afghanistan je connais,… bien même… Et puis la Bosnie, le Pakistan aussi,… le Koweït, l’Irak…, le Kosovo… tous les coins de la planète où il y a de l’ambiance… Le gars Cameron est un joyeux fêtard.

Il sourit toujours, mais machinalement, sans conviction, presque douloureusement.

- Vous êtes militaire ?

- Oui m’dame, ex-militaire et éternel surfer. J’ai été de toutes les saloperies… Officiellement et officieusement d’ailleurs… Si c’est de références historiques et géographiques dont vous avez besoin, je suis votre homme.

- Vous feriez ça ?

Il se lève d’un bond et enlève sa chemise, toute mélancolie oubliée.

- Je le ferais,… mais à une condition :… que vous veniez surfer avec moi.

- Là, tout de suite ?

Il est déjà sur le promontoire et allume les phares de la Jeep, éclairant la mer de toute la puissance des projecteurs. Il redescend vers elle, le longboard sous le bras, et lui lance un short et un T-shirt roulés en boule.

- Mais… je ne sais pas surfer ! Et puis,... il fait nuit.

- Audrey Campbell, auriez vous peur ?

Piquée au vif Audrey se redresse.

- Pas plus que vous Monsieur le marine.

- Ex-marine m’dame. Ex… et il m'est arrivé d'avoir peur. Pour sûr...

- Je viens surfer et vous me renseignez. Ça marche ?

Il lui tend la main, souriant jusqu’au oreilles.

- C’est un contrat... On va voir ce qu’elle a dans le ventre mademoiselle l’écrivain.

Elle le regarde droit dans les yeux et lui renvoie son sourire.



Gary est tendu comme un câble. Les mâchoires serrées, il fixe le jeune afghan qui le met au défi de les faire sauter. Et il sait que, dans tous les cas, s’il ne regoupille pas immédiatement sa grenade, elle n’explosera qu’après le crâne de Foster. Ce qui, tout bien considéré, n’a qu’une importance minime à partir du moment où, de toutes façons, elle doit exploser. Mourir d’une balle de Tokarev dans la tête ou pulvérisé, la différence est, à son avis, négligeable

La situation est finalement on ne peut plus limpide. S’il décide d’ouvrir sa main gauche, ils meurent tout les trois. Si, au contraire, il remet la goupille dans son logement, rien n’empêche alors le taliban de les exécuter avant de s’enfuir. Dans tous les cas, le choix est mince… Reste la négociation.

- Si tu tires, nous mourrons tous…

- Si pas tirer, moi meure… Mieux… je tue vous… Non ?

Hamid sourit toujours en disant cela. Il parait aussi décontracté que s’il était en train de tranquillement deviser avec un ami. Un ami qui ne serrerait pas une grenade dégoupillée dans sa main.

- On fait quoi alors fils de pute ?

- Toi tu poses…ça ? Oui ? Moi je tue non pas. Oui ?

- C’est ça ! Je te file la grenade et tu te barres sans nous buter… Tu me prends pour qui ?... L’innocent du village ?

Une expression d’incompréhension sur le visage, je jeune afghan ouvre de grands yeux.

- Moi,… je pas compris…

- Je dis… : si je pose la grenade, qu’est ce qui t’empêche de nous tuer ?

Le visage de Hamid s’éclaire. Il s’applique à se faire comprendre, et il en paraît d’autant plus jeune. Comme un élève de primaire déchiffrant sa première lecture.

- Ha ! Oui !... Moi, je jure… devant Dieu… Allah… Oui ?

- Ça vaut que dalle… J’y crois pas moi en ton dieu. C’est des conneries tout ça !

L’expression du moudjahiddine se mue en un masque de fureur exacerbée. Ses yeux semblent s’assombrir encore, et sa bouche se durcit. D’un geste sec, il plaque un peu plus son arme au crâne de Foster. Il est prêt à tirer, Gary n’en doute pas un instant.

- Toi tu respectes Allah ! Moi, je m’en fous !... Je meure pour lui !

Les deux hommes se font face, comme des coqs de combat dressés sur leurs ergots, campant sur leur position, aucun des deux ne voulant céder le moindre pouce de terrain à l’autre.

- Gary ! Putain ! Ne fais pas le con merde !

La voix de Foster, chevrotante, à peine audible ramène les deux antagonistes à la réalité.

- Ta gueule Foster. Il nous butera de toute façon… Tu crois quoi ?

- Une chance sur deux… c’est mieux que pas de chance du tout non ?

Gary réfléchit, et même s’il a du mal à l’admettre, il doit reconnaître que Foster n’a pas tort. Cependant, et c’est ce qui le surprend, il s’aperçoit que, ce qui le gênerait le plus ne serait pas de mourir, mais plutôt que l’afghan s’en sorte et pas lui. En clair, il serait prêt à accepter un match nul, mais pas une défaite.

- Gary merde ! Il va me faire sauter la tête bon Dieu !!!

Lentement, il engage le bout de la goupille dans son logement tout en regardant son ennemi droit dans les yeux.

- Manque à ta parole, enfoiré,… et je te promets que je reviendrais te chercher… Même du plus profond de l’Enfer.

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Message  maniak' Ven 7 Mar 2008 - 20:13



Les deux hommes se sont arrêtés sur la crête et regardent à présent la vallée. Là bas, autour des ruines de l’ancienne coopérative agricole, les talibans résistent encore. Le pick-up rouge est arrêté à mi-chemin entre la piste et les bâtiments. Un corps est étendu en travers de la benne, et on en devine un second affalé sur le volant. D’autres sont allongés sur le sol, au milieu des impacts de balles, visiblement fauchés en pleine course par les rafales des mitrailleuses embarquées.

Les survivants du groupe de Bachir se sont retranchés dans les hangars et arrosent les hélicoptères à l’arme légère. De temps à autres, une roquette déchire le bleu du ciel, déclenchant une riposte immédiate, et d’une extrême violence, qui pulvérise les murs de briques des bâtiments.

Sur le plateau, à l’est du village déserté, un transport de troupes vient de débarquer une vingtaine de marines qui se déploient pour couper toute retraite aux assiégés.

Hamid crache dans la poussière. Bachir est un crétin. Lui n’était pas d’accord pour cette embuscade, mal montée, et géographiquement trop proche du camp de base des américains. Ceux qui ne mourront pas seront fait prisonniers, et, vue la puissance de feu des marines, ils seront peu nombreux.

Mais il n’a pas le temps de les plaindre. Lui, il doit survivre, ne serait ce que pour les venger. Il doit partir, vite. Il entend encore la voix de l’américain blessé :

- Ne t’inquiètes pas Gary ! Les bérets verts vous auront vite rattrapé !

Il aurait dû le tuer. Il sait que laisser un ennemi vivant derrière lui est une grave erreur. Mais il est un vrai musulman, un moudjahiddine, guerrier d’Allah, et il a juré devant Dieu. Il n’est pas un de ces talibans pakistanais ou yéménites sans honneur ni parole.

Alors, et même s’il sait que le blessé va renseigner les hommes qui ne manqueront pas de se lancer à sa poursuite, il a tenu son engagement.

Du canon de son arme, il pousse son otage à entamer la descente sur l’autre versant.

- Allez, tu marches vite,… très vite. Beaucoup de temps… pas, non.

D’un geste du bras, Gary repousse l’AK47.

- Qu’on marche vite ou pas mon pote, tu es un mort en sursis. Tu as vu les mecs, là bas, dans la plaine ? Ça mon ami, ce sont des troupes de choc. Et rien ne les excite plus qu’un enfoiré de barbu qui menace un américain. Ils vont te tomber dessus comme la misère sur le pauvre monde… Crois moi, ils courront toujours plus vite que toi… Faut t’y faire mon ami, tu es mort.

Le visage du jeune afghan ne laisse filtrer aucune émotion. Il semble ne pas prêter la moindre attention à Gary et à son discours. Il prend pourtant la peine de lui répondre.

- Je meurs,… tu meurs. Oui ?

- Probable, mais si moi je meurs, mes copains, là en bas, te tuent aussi sûrement que deux plus deux font quatre. C’est un peu comme si j’avais toujours ma grenade. Vrai ?

- Vrai. Toi,… parles trop. Maintenant, toi marches.

Et d’un coup de crosse il pousse Gary dans la descente.

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Message  pierre-henri Sam 8 Mar 2008 - 0:09

La ponctuation ne suit pas le rythme de l'oral. C'est dommage.
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Message  Jaguar Sam 8 Mar 2008 - 9:53

Comme beaucoup, j'aime vraiment cette "série"..... Je n'accroche par contre pas avec l'histoire parallèle de l'auteur, pris dans ce récit guerrier je veux savoir la suite, et pour leur dernière apparition j'avoue même avoir sauté le passage d'Audrey pour retrouver mes deux soldats

Sinon, parce que je n'aime pas du tout remettre de l'huile sur le feu, le terme de Moudjahidine ne me choque pas du tout, je le trouve très approprié.
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Message  maniak' Sam 8 Mar 2008 - 16:09

Pierre-henri, ça c'est de la critique constructive !!! :0))

Jaguar, tu as probablement raison pour l'instant, pas forcément pour la suite.

Merci à tous les deux d'avoir lu et commenté.
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Message  Arielle Sam 8 Mar 2008 - 16:21

maniak' a écrit:Jaguar, tu as probablement raison pour l'instant, pas forcément pour la suite.


Alors j'attends la suite avec impatience parce que, pour l'instant, il y a, à mon avis, trop de différence entre l'intérêt que peut susciter l'auteur et celui que nous inspirent ses deux personnages.

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Message  maniak' Dim 9 Mar 2008 - 22:07



Audrey se sent bien. Allongée à plat ventre sur le sable que le soleil du matin réchauffe, elle savoure le goût du sel sur ses lèvres. Les yeux mi-clos, elle observe Douglas qui, infatigable, continue à surfer.

Elle s’étonne du plaisir qu’elle a pu y prendre. Elle comprend mieux maintenant qu’un adulte comme Douglas puisse se balader à longueur de temps avec une planche dans la benne de son pick-up. Jamais elle n’avait ressenti pareille sensation de liberté, de plénitude. Même la peur avant de basculer sur la vague a fini par devenir agréable. Un peu comme le sel relève le goût de la tequila.

Elle sait qu’elle a impressionné son initiateur. Peut être pensait-il la voir se plaindre, crier son effroi ? Au lieu de cela, elle s’est battue pour passer la barre, et, quand elle est tombée, elle est remontée sur sa planche.

Ses premières vagues, elle les a prises à plat ventre. Et puis, à genoux ensuite. Il lui a fallu moins d’une heure pour réussir à tenir debout. Maintenant, elle se sent bien, les muscles encore engourdis par l’acide lactique qui reflue dans ses bras et ses épaules. Elle s’endormirait presque.

Là-bas Douglas effectue un bottom turn avant de remonter au pic et de plaquer un superbe cut back. Tout en souplesse, il dévale la vague mourante et, toujours avec la même aisance, se laisse glisser à plat ventre en arrivant sur le rivage. Au dernier moment, il pose pied à terre et, son longboard sous le bras, se dirige vers elle en courant.

Audrey ne peut s’empêcher de le détailler. Il est grand et mince, presque maigre. Ses hanches sont étroites et ses épaules larges. Il est musclé, c’est le moins qu’elle puisse dire, mais pas comme ces acteurs de film d’action bodybuildés. Non, il ressemblerait plutôt à un perchiste, sauf que sa peau est tannée par le soleil et le sel.

Il a une vilaine cicatrice juste au-dessus de la hanche droite, une longue estafilade qui a été mal recousue. Et une autre, plus petite sur la poitrine, tâche rosâtre sur sa peau brunie.

La jeune femme se surprend à le trouver… beau ? Non, il n’est pas beau, pas dans ses critères à elle en tous cas. Il est quoi alors ? Bonne question. Attirant ? Sans aucun doute, mais en quoi ?

Il se jette à plat ventre face à elle et elle renonce à chercher pour l’instant.

- Alors mademoiselle. C’est pas une tranche de vie ça ?

Elle lui sourit sans répondre. Elle ne veut pas sortir trop vite de son agréable torpeur.

- Ok ! Tu as rempli ta part du contrat. Je te dois un petit déjeuner et des commentaires sur tes écrits.



- Alors tu voudrais donner le point de vue d’un taliban, c’est ça ?

Il est assis en face d’elle, en short, sur une chaise de jardin. Le soleil de ce début d’été fait briller ses cheveux noirs encore humides.

Ils ont quitté le spot de surf il y a à peine une demi-heure au son de Fire and ice de Pat Benatar.

- Si t’aimes pas le rock des années 70/80 t’as rien à foutre dans ma caisse – lui a-t il dit en souriant.

Ils ont longé la cote, vitres ouvertes, bercés par le ronron des pneus tout terrain sur le macadam. Et Audrey s’est sentie bien. Mieux en tous cas qu’elle ne l’a été depuis longtemps. Elle a apprécié la lumière, l’odeur d’iode, et même le coté rustique de la Jeep Comanche à la peinture jaune orangée criarde et aux roues surdimensionnées.

Elle a réalisé qu’elle devait ressembler à ces jeunes filles qu’elle a toujours trouvées un rien potiche et qu’on voit souvent sur les plages dans l’entourage immédiat des surfers. Surtout avec les lunettes de soleil aux verres réfléchissants qu’il lui a prêté. Elle en a souri, après tout, pour une fois, elle pouvait bien faire une exception à la règle.

Au bout d’une dizaine de minutes, ils ont quitté la route principale et se sont engagés dans un chemin de terre, piquant droit vers la mer et les dunes de sable. Au bout de quelques centaines de mètres est apparue une espèce de chalet de bois sur pilotis dont la terrasse surélevée donnait directement sur la plage.

C’est là qu’ils se sont installés. Après avoir enlevé son T shirt, il a rapidement préparé du café. Avec une aisance dénotant une longue expérience de la vie en solitaire, il a concocté un encas digne de Pantagruel : crêpes, œufs brouillés, jambon…

Ils sont maintenant assis l’un en face de l’autre, et Audrey se gave du bruit des vagues, du cri des mouettes, de la vue, et même de la voix de Mark Knopfler qui, en sourdine, leur interprète Romeo and Juliette.

- Pas seulement, je voudrais essayer de donner deux visions différentes d’un même évènement. Tu imagines bien que… enfin, là je m’avance, je n’ai aucune idée de ce que tu imagines.

- Pour sûr, ça tu aurais du mal… Bon,… tu as bien conscience du fait que tout ce que tu as écrit ne tient pas debout j’espère. Même si on considère que nous avons affaire à deux êtres exceptionnels… Et même si je dois admettre que l’idée de départ est intéressante.

Audrey reste silencieuse. Elle se doute bien que, n’ayant jamais mis les pieds sur un champ de bataille, elle a commis quelques erreurs. Peut être que certains corps d’armée sont équipés de M16 et non pas de M60, peut être qu’un membre de l’Alliance du Nord a peu de chances d’être accepté par les talibans, peut être même qu’un simple troufion comme Gary n’est pas sensé se promener avec des grenades. Ce n’est pas pour elle le plus important, ce qui compte c’est d’amener ses personnages à s’affronter directement, seul à seul, sans témoins.

- Un simple détail : une grenade met quelques secondes à exploser après avoir été dégoupillée. Six à huit secondes selon le modèle. Largement le temps de coller une prune dans le crâne de ton ami Gary et de se mettre à l’abri. Et ça Mademoiselle Campbell, ils le savent l’un et l’autre.

- Vrai, j’avoue que je n’y ai pas pensé. Mais, Hamid n’a aucun intérêt à ce qu’une explosion attire l’attention sur lui non ?

Douglas s’appuie au dossier de sa chaise et sourit largement.

- Hé ! D’abord le surf, et maintenant l’art de la guerre ! Faudrait voir à pas venir me chercher trop souvent sur mon terrain ma p’tite dame !... Je crois que le consulting en écriture risque de m’intéresser un peu plus que prévu…

Audrey détourne le regard de son sourire rayonnant de gamin amusé et se lève. Elle aussi est toujours en short. Pieds nus, elle marche jusqu’à la rambarde à laquelle elle s’appuie des deux mains.

La plage s’étale au-dessous d’elle, déserte à cette heure et en ce jour de semaine. Elle s’étend sur des kilomètres, offerte aux mouettes qui planent au-dessus des vagues, en quête de proies éventuelles.

Audrey inspire profondément. Elle envie à Douglas son mode de vie, sa décontraction, cette chance qu’il a de vivre ici. Et elle a une pensée pour Gary et Hamid qui, au point où elle en est de son récit, s’enfoncent à marche forcée dans les montagnes afghanes, la mort à leurs trousses. Elle se sentirait presque coupable de son bien être.

Elle se retourne et croise le regard de l’homme, toujours confortablement assis sur sa chaise, les jambes étendues devant lui. Non, il n’est pas beau. Ses traits sont trop durs. Il est trop maigre, efflanqué comme un chacal. Et puis, cet air supérieur qu’il affiche, cette façon de lui parler, ses « ma p’tite dame », commencent à sérieusement lui taper sur les nerfs.

Alors pourquoi se sent elle si bien en sa compagnie ? Pourquoi lui pardonne-t-elle ces attitudes de macho qu’elle n’accepterait de personne d’autre ? Pourquoi l’attire-t-il autant ?

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Message  Jaguar Dim 9 Mar 2008 - 22:19

Juste un petit détail : les plupart de grenades, selon leur modèle là aussi, ont des détonateurs dont on peut régler le retardateur.... Il n'est pas rare, surtout dans un conflit "actif", de trouver des gens portant des grenades avec un "timer" plutôt court ;-)

Sinon continue, tu as réussi à me faire raccrocher à ton héroïne (enfin pas trop le choix sur ce dernier extrait faut dire)
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Message  pierre-henri Lun 10 Mar 2008 - 7:21

maniak' a écrit:Pierre-henri, ça c'est de la critique constructive !!! :0))

Jaguar, tu as probablement raison pour l'instant, pas forcément pour la suite.

Merci à tous les deux d'avoir lu et commenté.

Tu te moques, ou c'est sérieux ?
Je peux commenter davantage, si tu le souhaites.
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Message  maniak' Lun 10 Mar 2008 - 12:16

pierre-henri, c'était juste une petite tentative humoristique (qui tombe à plat visiblement). En fait, je voulais juste dire que, si après avoir lu l'ensemble, tu n'avais noté que ça... Mais, oui, si tu peux commenter d'avantage... En bien comme en mal d'ailleurs. Toutes les critiques sont bonnes à prendre

Merci d'avoir lu.

Jaguar, le coup de la grenade, je t'avouerais que j'ai écrit ça au pif, ce détail n'ayant finalement qu'une importance relative. Mais je me renseignerai et je modifierai au besoin.

Merci à toi aussi.
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Message  outretemps Lun 10 Mar 2008 - 17:18

On peut pas dire que tu menages le lecteur, maniak'. Ca me rappelle le tout meilleur de ce que j'ai lu en fleuve noir "espionnage" quand j'étais jeune , Coplan, Gaunce, OSS, en survitaminé de loin. Dans la façon narrative, j'entends.
C'est vachement visuel en plus. Maintenant pour la grenade, ne change rien, pour moi ça passe, c'est des fois beaucoup mieux de pas trop sofistiquer les armements, comme ça tout le monde peut suivre.
Je sais pas, si consommé sans modération, passé un certain âge c'est vraiment bon pour les artères, de lire adrénalisé à ce point! Mais ce serait une belle mort, sans doute. Tu vas encore dire que c'est constructif, comme critique:-)
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Message  Jaguar Lun 10 Mar 2008 - 18:02

Oui effectivement, mais bon dans l'histoire un ex-militaire qui a fait toutes les guerres apporte sa "science", donc quand ça sort de sa bouche vaut mieux que ça soit exact
Dans ce cas, ça l'est, mais bon des petits détails font que.... enfin bref, c'était juste une chtite précision de rien du tout, pour éclairer le schmilblik
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Message  maniak' Lun 10 Mar 2008 - 19:08

outretemps, ton commentaire est constructif dans le sens où j'ai ton ressenti en tant que lecteur. C'est surtout ça qui compte pour moi. Donc,merci pour le com.

Jaguar, j'avais bien compris que tu faisais cette remarque dans un esprit constructif. Mais déja, comme je l'écrivais plus haut, je ne sais même pas si un simple troufion se balade avec des grenades, alors bon, si elles sont réglables....

Mais, si je fais un jour quelque chose de ce texte, je me renseignerai.

Merci en tous cas de votre intérêt.
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