Ami, tends-moi ton verre...
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Ami, tends-moi ton verre...
Ami, tends-moi ton verre et l'oreille à la fois !
La nuit encalminée s'enferre dans les âges.
Dis-moi, en me mentant, comme un beau présage,
Ce que sera demain, ce que fut autrefois.
Compagnon de l'ivresse, ta fidélité
M'a toujours soutenu, en mer, par gros temps.
Toi qui connais mes vices et qui m'as, de longtemps,
Percé à jour, écoute ! La fatalité
Veut que parfois le coeur se déchire, céans.
Aussi, parlons ! Rions ! Du mouvement, te dis-je !
Fais entrer l'air du soir en ouvrant bien les portes !
Le soleil endeuillé frémit sur l'onde morte.
Nul ne peut accomplir le funeste prodige
De serrer dans ses bras le corps d'un océan.
La nuit encalminée s'enferre dans les âges.
Dis-moi, en me mentant, comme un beau présage,
Ce que sera demain, ce que fut autrefois.
Compagnon de l'ivresse, ta fidélité
M'a toujours soutenu, en mer, par gros temps.
Toi qui connais mes vices et qui m'as, de longtemps,
Percé à jour, écoute ! La fatalité
Veut que parfois le coeur se déchire, céans.
Aussi, parlons ! Rions ! Du mouvement, te dis-je !
Fais entrer l'air du soir en ouvrant bien les portes !
Le soleil endeuillé frémit sur l'onde morte.
Nul ne peut accomplir le funeste prodige
De serrer dans ses bras le corps d'un océan.
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Ami, tends-moi ton verre...
j'aime beaucoup le dernier vers, son côté positif malgré l'impossible
juste avant, je remplacerai le mot funeste ,qui continue tout le négatif du début,
par quelque chose qui me trampolinerait vers cet océan que tu arraches à bout de bras, comme une javelle des moissons
juste avant, je remplacerai le mot funeste ,qui continue tout le négatif du début,
par quelque chose qui me trampolinerait vers cet océan que tu arraches à bout de bras, comme une javelle des moissons
Re: Ami, tends-moi ton verre...
Magnifique zeugme au vers 1. Ce vers m'a rappelé le "Oui c'est Agamemnon, c'est ton roi qui t'éveille. Viens, reconnais la voix qui frappe ton oreille".
Sinon franchement je me suis perdu dans le poème.
Sinon franchement je me suis perdu dans le poème.
Legone- Nombre de messages : 1121
Age : 50
Date d'inscription : 02/07/2012
Re: Ami, tends-moi ton verre...
Je plussoie,
ça commence très fort
le zeugme met en appétit
mais le second quatrain, en peu "en vrac", vient rompre le charme.
A mon avis, ce poème aurait gagné à être présenté sous forme d'un sonnet en prose.
L'attention du lecteur ne serait pas ainsi détournée par les maladresses de la prosodie.
ça commence très fort
le zeugme met en appétit
mais le second quatrain, en peu "en vrac", vient rompre le charme.
A mon avis, ce poème aurait gagné à être présenté sous forme d'un sonnet en prose.
L'attention du lecteur ne serait pas ainsi détournée par les maladresses de la prosodie.
Invité- Invité
Re: Ami, tends-moi ton verre...
J'avoue que je suis parfois fasciné par la distance prodigieuse qui existe entre l'écriture d'un texte et sa réception. Un poème est un jeu de pistes toujours incertain. Ce sonnet a été écrit il y a maintenant un an et demi... et il me trotte à nouveau dans la tête depuis quelques jours. D'où son surgissement sur le forum l'autre nuit, comme l'expression d'une nécessité impérieuse.
Si je devais, à présent, en découper les parties, je le ferais ainsi...
Le vers 1 est une invite. Il y a là un besoin d'épanchement.
Le vers 2 dessine une sorte de paysage-état d'âme du narrateur. Cette nuit est à la fois celle que l'on partage avec l'hôte, mais c'est également la nuit de l'âme.
Les vers 3 et 4 aspirent au détournement de cette douleur dont il va s'agir de parler.
Les vers 4 à 8 (point d'exclamation) marquent le degré d'intimité entre les deux personnages et l'entrée progressive dans la confidence.
Le reste du vers 8 ainsi que le vers 9 dévoilent le caractère général de l'aveu.
Les vers 10 et 11 visent à retarder la phase plus intime de l'aveu.
Les vers 11 à 14 cèdent finalement à l'expression des tourments du coeur.
Le contexte général est donc celui d'une douleur amoureuse que les deux tercets décantent (« le coeur se déchire », le couple qui se devine sous la double image du « soleil » et de « l'onde », « serrer dans ses bras le corps »). « Funeste prodige » est pour moi, ici, à la limite de l'oxymore. Il souligne les dangers extrêmes de cet impossible pari amoureux, de son absurdité. Se montrer assez fou pour vouloir, symboliquement, au sens propre du terme, embrasser un océan, c'est courir à une mort symbolique, à s'exposer à la perte certaine de l'identité.
Si je devais, à présent, en découper les parties, je le ferais ainsi...
Le vers 1 est une invite. Il y a là un besoin d'épanchement.
Le vers 2 dessine une sorte de paysage-état d'âme du narrateur. Cette nuit est à la fois celle que l'on partage avec l'hôte, mais c'est également la nuit de l'âme.
Les vers 3 et 4 aspirent au détournement de cette douleur dont il va s'agir de parler.
Les vers 4 à 8 (point d'exclamation) marquent le degré d'intimité entre les deux personnages et l'entrée progressive dans la confidence.
Le reste du vers 8 ainsi que le vers 9 dévoilent le caractère général de l'aveu.
Les vers 10 et 11 visent à retarder la phase plus intime de l'aveu.
Les vers 11 à 14 cèdent finalement à l'expression des tourments du coeur.
Le contexte général est donc celui d'une douleur amoureuse que les deux tercets décantent (« le coeur se déchire », le couple qui se devine sous la double image du « soleil » et de « l'onde », « serrer dans ses bras le corps »). « Funeste prodige » est pour moi, ici, à la limite de l'oxymore. Il souligne les dangers extrêmes de cet impossible pari amoureux, de son absurdité. Se montrer assez fou pour vouloir, symboliquement, au sens propre du terme, embrasser un océan, c'est courir à une mort symbolique, à s'exposer à la perte certaine de l'identité.
jfmoods- Nombre de messages : 692
Age : 58
Localisation : jfmoods@yahoo.fr
Date d'inscription : 16/07/2013
Re: Ami, tends-moi ton verre...
C'est un magnifique sonnet mais est-ce surprenant que l'auteur veuille dire autre chose que ce que ressent le lecteur, fût-il attentif à comprendre ? Les métaphores pour belles qu'elles soient peuvent être mal interprétées ce qui ne nuit pas toujours au plaisir de la lecture. Malgré tout j'apprécie énormément les explications et pistes avancées par l'auteur qui parle de son texte et c'est un petit exercice qui mériterait d'être plus fréquent, à mon humble avis.
Merci pour cette belle lecture.
Merci pour cette belle lecture.
troupi2- Nombre de messages : 158
Age : 68
Localisation : quelque part sur la terre
Date d'inscription : 11/03/2013
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