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la plainte infinie

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la plainte infinie Empty la plainte infinie

Message  Cerval Mar 14 Oct 2014 - 9:47

je t'aime
je me sens bien avec toi comme après avoir pris dix kilos de xanax
peut-être à cause de la façon dont tes yeux sont rangés dans tes paupières
comme mes pieds confortablement dans le lit
je suis le majordome de ma mémoire
garçon un doigt de champagne
ce poème débute à dix-mille lieues de toute idée de l'esthétisme
ah très bien je
commence une phrase au milieu d'une mer de phrases
comme on s'assied précipitamment aux chaises musicales
les nuages sont des tâches de rousseur coulés de la tasse de lait des caresses
ta peau est ce ciel parfait
habillé pour la saison
ta peau est habillée d'elle-même
avec un goût inimaginable
qui me ferait quasiment souffrir
pour un peu j'en ferai le reproche
je prends tes mains musicalement
je fume comme si j'avais mille ans d'impatience
derrière moi
je ne sais plus rien dire
les poèmes sont les entractes des baisers
à tout je jette ce rideau rouge de mauvais goût
je finis par avoir très mauvais goût
je m'en rends compte
le mauvais goût des miroirs
mais tes yeux ne sont jamais fermés

et toujours penser à autre chose qu'à ces facettes changeantes et mobiles
qui soulèvent les vagues les unes après les autres comme des post-its
où dieu inscrivit sûrement quelque chose d'importance
tout est cette nappe au bras levée que l'oeil enveloppe
personne pourtant ne vient t'arrêter dans la rue pour te demander de mourir
personne ne vient te reprocher la fébrilité de mes membres
la lune se vérifiant au miroir fait bien les marées
mais j’ai beaucoup d’autres choses à faire que de penser
à cette sémiologie de pacotille
J’AI DES RESPONSABILITÉS UN TRAVAIL UN TRAVAIL MONSTRE
chacun vérifiera le poids de mes actions dans l’existence
dont la mesure demeurera inventée
pour toi seule
ah
c’est bébête
pour toi seule la nuit est un couteau sans lame
dans un oeil pourtant crevé
un pneu de vélib sans doute
pour toi seule
tes grands boulevards dévalés
au pas cadencé de l'insomnie
la ville de toi s'ennuie
dans ses cafés

pour toi seule
je reprends ma respiration
j'étends mes poumons comme on fait pour le linge
j'ai plus souvent qu'à mon tour envie de mourir
je me promène partout avec un air de fuite de gaz
ou c'est le four qu'on a oublié d'étendre
une catastrophe domestique pour toi seule l'essence du grabuge l'assurance non-contractée
la ruine
pour toi seule
j’ai envie d’écrire un poème qui ne va jamais finir
qui rivalisera avec la divine comédie pour la longueur
ou avec l’ennui des choses imposées
le temps qui se dilate peut bien se recontracter
j’ai envie de faire
un poème qui est pareillement soulevé une poitrine
décorée de perles
je me tromperai pour m'y endormir
ah qui a dit que la poésie n’était pas HÉROÏQUE
je suis le magellan d'une rengaine
pour toi seule
je compose verbalement la tapisserie de bayeux
ta main démêle l’aube comme un pelage de chat
il y a presque quelque chose de cruel
mais il ne faut pas que je m'arrête
ou tout le monde se rendra compte que c'est nul
toute action s'est vue recommencée
le temps a repris où la pelote l'a laissé
je deviens un cruciverbiste des métaphores
pour toi seule
le rouge lumineux des enseignes est une pêche de flammes pour décorer ta chevelure
et le reste juste une manière de penser à autre chose
ce qui n'est pas ta main juste une façon de ne pas penser à ta main
etc
je ne vois rien de ridicule à cette histoire
ce poème tourne à la vaste rigolade
et je me scrute à tes yeux avec une curiosité incessante
et je devient tout à coup immensément riche
et j'achète un emploi du temps sur mesure
et je perds toute notion d'avarice quant à mon corps
je joue aux dominos avec les dents de dieu
pour toi seule

je ne fais plus la différence à un certain point
entre être amoureux et ressembler à un con
ou faire quelque chose et ressembler à un con
entre ressembler à un con et ressembler à un con
comme rien ne ressemble plus à un con
qu'un autre con mais
pour toi seule
c'est une étrange façon de l'air de préluder comme l'ensemble terrifiant des instruments à vent dans la fosse une façon imprévisible de comploter un orage simplement une venue d'orage à vous faire paniquer les bêtes
chaque instant porte ses semelles de grand vent
et le ciré jaune de toutes les inondations
peut-être sous le flot ininterrompu de mes phrases
pourtant

pour toi seule
toute chose est très simple
il n'y a jamais eu de question à se poser
mon amour sans-doute là-bas t'es-tu réveillée
j'ai bien perdu mon temps mais qui sait
le gagner

il y a dans tout ce qui précède plusieurs choses très peu claires
pour toi seule
pour toi seule j'ai l'impression
que cette expression-là terriblement égoïste m'a beaucoup servi

pour toi seule la
pensée à saute-mouton par dessus sa propre encolure
est une aube fabriquée

Cerval

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Message  Cerval Mer 15 Oct 2014 - 2:30

pour toi seule
grand-mère de moi-même je reprends la pelote
tout le monde s'en fout de ce poème
vous avez raison
je m'en fous moi-même
c'est dire s'il fallait le prouver par la qualité de ses rimes
fermez ce topic vraisemblablement
comme on vous à appris à fermer vos gueules à table
enfants
ô voilà des provocations

voilà cent ans que je n'arrive plus à dormir
les raisons en ont changé
avant je ne dormais pas parce que la nuit
est le peu-importe de la journée
et il y avait toujours un mouvement pour que j'y récupère
tout le sel des gestes sous le soleil de midi
les choses trop claires
enfin à se délasser
dans cet endroit si vaste ma mémoire
que j'ai abîmé idiotement comme toutes choses
mais qu'est-ce que ça aurait changé
que fait-on de soi
HEIN
et donc
ah sa mère


je ne dormais pas pour le plaisir de

bref

maintenant je ne dors
pas je ne dors
pas
pas pas papa
pas comme mon papa
qui s'en plaindrait

mais qu'est-ce que ça peut foutre

il faut aller ici ou il faut aller là
on n'a pas le droit de se plaindre

je ne vais pas le faire

si il y a encore des gens qui s'intéressent à mon existence autrement que parce que j'ai quelques propriétés amusantes voilà que je commence à parler comme une connasse
sachez que je ne trouve jamais à me plaindre
et voilà je peints l'entier tableau du gâchis

je ne
ne

j'essaye très fort de ne pas travailler


les choses sont si simples qu'on dirait qu'
elles ont été pensées par quelqu'
un
qui n'est pas moi

ah ça veut tout dire

je me roule dans la boue du mauvais goût
non sans fierté

et pour toi seule
qui finit par avoir la couleur des abstractions
et s'il fallait me juger au bout de toute insomnie
c'est avec une certaine fébrilité que j'attendrais le jour
je ne sais pas ce que cet aveu veut dire si c'était
précisément un aveu si pré
cisément il y avait quelque chose à avouer

je suis dans une sorte de port désert

pour toi seule

pour toi seule je t'aime
cela a un certain sens
et parfois tu peux te demander
pourquoi
je t'aime

pourquoi n'est-ce pas

oui après tout

eh bien

à cause d'une raison tellement
égoïste tellement
tu as bien raison de ne pas venir lire ici et à voir de préférer détourner les yeux vraisemblablement et à lire de former une excuse en toi-même et en toi-même de me traiter muettement d'imbécile
tu as raison
j'invoque l'excuse de l'insomnie et de la dépression nerveuse
ridicule
d'une raison tellement égoïste eh bien que j'ai fini par l'oublier

il ne se passe plus un jour sans que je n'aie envie de mourir
mais ça c'est ce que disent les gens qui ne meurent pas
je plie dans tous les sens cette idée du sui
cide dans tous les sens qu'on dirait
une cocotte de papier
un origami
un mouchoir
en soie si j'avais de l'élégance
porter le suicide à la boutonnière
on dit
pas un jour sans que je ne me butte en imagination
ô sacrilège
ne vous en faites pas cela n'arrivera
jamais
et je ne prends même pas un plaisir sournois à l'écrire
je dois dire
que je me fais assez chier
en ce moment même

d'ailleurs je m'aperçois que je contredis complètement les règles de la charte qui stipule qu'on ne doit se servir de cet espace noblement dévoué à la littérature pour bassement y déverser le fruit ignoble de ses sentimentalités qui sentent le renfermé à force d'avoir été contenue tout ce temps dans son intestin chimérique

ouvrons la fenêtre

je n'ai rien à dire sur le ciel bleu
que vous verrez sans doute
demain
ou après-demain
que vous voyez sans doute à chaque fois que vous vous levez
que vous savez dormir pour le retrouver ensuite
et que ça ne vous fait
rien absolument
rien absolument
non
il ne s'est rien passé

il faut un ciel pour qu'en dessous s'y promènent
toutes sortes de gens qu'il me déplait de croiser
ou qu'il me plairait ce serait du pareil au même
je n'ai rien contre les visages qui sont toujours justifiés
d'être comme ça plein de leur
propre chair et
figés à jamais dans l'angle d'une expression
souvent bête
je m'en rends compte
et le mien c'est pas mieux vous
pouvez me croire si c'était pas la peine de le préciser

pour toi seule
je mets des écharpes aux hirondelles pour ne pas qu'elles prennent froid
je te prends dans mes bras et chuchote des poèmes muets
te protège du froid des intempéries
le matin a mis un pull
je voulais juste dire qu'il fait plutôt beau aujourd'hui

toute porte que tu laisses doit garder à l'embrasure
le souvenir de ton corps et du geste qu'il commit
comme une petite pierre brillant aux commissures
des lèvres éclairées par la parole qu'on émit
un jour où par hasard on trouva le langage des mesures

comme à la musique la seule mesure est la nuit

Cerval

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Message  Cerval Mer 15 Oct 2014 - 3:09

c'est vraiment de la merde est une expression de circonstance
l'autre jour je voyais un ami
je n'en ai pas
à qui je racontais
mon ridicule c'est à dire
ce genre de choses que je suis en train de faire
et il me disait non sans justesse que c'était à marquer d'une pierre blanche dans l'index de mon existence
enfin c'est très mal formulé
je vous  

la p
l
u
i
e

j'ai quatorze ans et j'ai lu apollinaire sans doute

je crois que si j'étais en capacité d'écrire un roman je le ferai de cette façon

LE GRAND ROMAN ROSE

c'est le titre

je suis épouvantablement rose à l'intérieur de moi
l'aube des choses

je vais essayer
de pousser le plus loin possible le ridicule



tout commença à ma naissance comme tout le monde
puis vint une enfance où je dois dire
que j'étais assez fou
je ne me demande jamais
si je suis fou
de me savoir ne
PAS
l'être
pas du tout non
absolument pas
la sainteté même
un pape de santé
mentale
et donc

je disais
je ne me le demande pas parce que
c'est en cela précisément
que je suis fou
une folie douce
et un peu aigre
une sauce chinoise c'est pour arriver à cette conclusion lamentable que j'ai écrit les deux adjectifs qui précèdent
tu comprends bougre d'âne

j'ai toujours vécu dans le pas d'un miroir
c'était à tout se faire la représentation de sa vie
et tant de choses en soi sur la scène dans le noir
d'une imagination qui prend plaisir à tout bafouer
maintenant que j'écris très mal je prends le ton rousseau
parce que je
suis devenu
très
très
très
con

vraiment très con
alors que j'étais

plutôt intelligent
mais passons

et donc il faut faire semblant
j'ai eu l'habitude de prendre l'habitude

la vie voilier la mer y mène
je conçois ainsi
eh bien

figurez vous

je ralentis



mon coeur est une grenade remplie de poèmes
volontairement je laisse hésiter l'inexistant lecteur
entre deux interprétations possibles
le fruit ou le machin qui fait
BOUM
BOUM BOUM BOUM

eh bien raté je parlais de la ville arabe-espagnole
parce qu'il faut bien garder le suspense

ma vie commença
à la naissance comme tout le monde
puis vint une enfance
plutôt
heureuse
même très
car elle est passée
et c'est toujours comme ça
que ça fonctionne

le problème de ma vie c'est que j'ai été
trop heureux
immensément
je ne sais pas si vous concevez cela le bonheur
mais
qui vous prend les membres comme
comme membres les prend vous qui
renverser le ciel dans une pêche très mûre
où les dents par leur trace ont laissé
un sentier je ne sais pas le murmure
l'eau à mon dos la souplesse effacée
comme les branches l'olivier les ramures
tout ce qui coule et ce qui n'est pas né
tout ce qui a une voix est un vin de Saumur
une grande maison de briques et tôt dans le potager
on voyait s'envoler comme d'une lente écriture
l'humidité du ciel qui est un chandail laissé
aux épaules lorsque tout contient cette allure
tout contient cette allure tout est imaginé

ah putain c'est vraiment trop pourri

MAIS JE FINIS PAR M'EN CONTREFICHER


là-bas nous marchions
souvent j'y reviens en rêve
il faut se plier parfois à l'exigence des gens
qu'on apprend à connaitre en s'y cognant comme
au coin de la table
ce n'est pas désagréable
mais j'ai du mal à l'intégrer
je suis un peu autiste

ensuite vint
le grand tintamarre
de l'adolescence
sur lequel
il vaut mieux fermer les yeux
n'est-ce pas

puis un jour
un jour un jour
dieu avait du faire quelque chose de spécial dans le ciel

le coup d'équerre

ah la blague

ô grandir

tout vient à point à qui sait attendre
je trouve cela plaisant d'ironie
en fait non
rien ne me plait
rien
voilà
allez niquer vos mères, si j'ose dire

Cerval

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Message  Cerval Mer 15 Oct 2014 - 4:38

dans mes mains
il y a tes mains
dans mes mains
il y a tes mains

dans-mes-mains-il-y-a-tes-mains
il-y-a-tes-mains-dans-mes-mains

mais c'étaient mes mains un ciel ouvert comme une robe tombée
sur demain avec un bruit de printemps, le vent passé dou
-cement sur les trottoirs, le carillon des cellules dans le corps
et les yeux comme des fenêtres soupirent

grands-grands-grands-grands

comme des fenêtres s'ouvrir

dans-mes-mains-il-y-a-tes-mains
il y a tes mains dans mes mains

Cerval

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Message  Cerval Mer 15 Oct 2014 - 5:50

il est sept heures du mat
je vais écrire un poème
qui ne contiendra
PAS
le mot
"je"
mot phallique s'il en est
toute la part du gâteau phatique
oui
"je"
et l'on a cru tout dire

ceci pour faire plaisir à MES commentateurs un peu aigris peut-être qui ME reprochent de trop utiliser la première personne
SANS DOUTE ils s'ennuient à mourir en lisant MES poèmes
parce que cela parle de quelqu'un d'autre qu'EUX
et pas de la pluie du beau temps
qui concernent TOUT LE MONDE
ah quel égoïsme

MOI savez-vous
rien ne me plait d'avantage
qu'un beau JE bien soupesé
qu'on le trouve ici ou ailleurs
dans le journal intime d'une fille de quatorze ans ou chez ce grand guignol de ch. baud.
ou d'art. ri.
(ça dépend lequel)
qu'on le trouve
par mégarde dans un miroir
parce qu'une fille dont les contours du visage épousent en un angle heureux la lumière
soudain s'y découvre
avec une pudeur insolente
mais néanmoins agréable

JE n'utiliserai pas
pour vous complaire
de JE
dans ce poème
que j'écris uniquement comme ceux qui le précèdent
pour emmerder la modération
sauf le deuxième que J'ai écrit pour dire
que J'avais envie de me suicider
comme ça maintenant J'ai honte de moi
et JE n'ai plus envie de me suicider pour mille ans
c'est comme ça que JE fonctionne
bordel à queue

bon

DIEU fit les choses et croyant bien faire
il n'avait pas de point de comparaison après tout
inventa la grammaire et les moustaches de nietzsche
ainsi que la mâche
qui est vraiment
dégueulasse
et aigre
mais

dieu fit le verbe et cependant
c'est à se demander pourquoi dans sa nécessité ultérieure peut-être
de mettre à tout des indexicaux
d'où cela vient-il
créa la première personne
dont il n'avait pourtant pas besoin
peut-être est-ce à cause des jalousies des rivières
qui toutes tenaient à chanter mieux que leurs soeurs
ou bien d'un schisme d'entre le jour et la nuit
schisme terrible dont on a perdu la mémoire
quelque chose qui ferait passer le concile de nicée
ou est-ce d'antioche
ou constantinople
ou rome
enfin dans ce coin-là
cette chose de l'an 1000 et des poussières je dirai 1054 je le dis de mémoire
je viens de vérifier sur google le chiffre est exact
je suis quand même bien foutu
NON PAS DE JE PARDON
nous disions donc
le jour et la nuit en leur schisme se disputèrent la garde des enfants
ainsi nous insomniaques avons garde alternée sans relâche
c'est une charmante histoire que j'écris-là pour les enfants dépressifs racontez-la-leur si vous en avez plutôt que de leur refiler des médicaments parce que la psychologue vous a dit qu'ils avaient un TDAH
(trouble de l'attention et hyperactivité)
et vous ne l'avez pas crue cette connasse
laissez-"moi" vous dire
que vous aviez parfaitement raison
et donc voici pour les enfants dépressifs
on dirait un concert de didier super
cette histoire tragique
du jour et de la nuit
lorsque leurs mains se séparèrent
et que chacun s'avança à rebours dans son pas
leus larmes inversement se ressemblèrent
prenant chemin inverse dans la mémoire
et l'on convoque ainsi l'autre sur soi
tandis que sa distance physique s'éloigne épouvantablement
en conséquence
rien n'est plus proche du coeur que ceux oubliés
parfois ils remuent le vent ou expliquent qu'un geste
fait idiotement dans l'espace garde cependant une tenue
plutôt que de s'effondrer lamentablement dans le vide
ce sont eux qui comblent vos membres
et sur lesquels vous vous endormez
tous ceux-là dont on imagine même plus la mort
tellement qu'on s'en fiche
de les imaginer
morts
prenez bien du temps à oublier les personnes
à les faire sortir de vous comme par le paillasson
sinon c'est une vie d'emmerdements
mais dieu

dieu créa un jour la relativité générale
et pour conséquence directe notre grammaire latine
avec sa première personne du singulier
peut-être était-ce une façon des horloges
de vouloir se faire référent inertiel
histoire connue
peut-être les horloges voulaient
comme les bateaux sur lesquels on court additionner les distances
qui ne se font pas dans l'espace mais dans un domaine qui l'habille
et le déshabille aussi si cela lui chante

les horloges du temps qui chantaient tout le temps
les horloges
qui sont nées
on remarquera la naissance en direct d'une audacieuse cosmogonie
qui sont nées simplement de la conscience qu'eut l'espace
que chaque point de son corps était également valable
d'être habité
et il fallait donc un principe pour chacun les détruire

cela est un peu sordide
nous pouvons faire mieux mais qu'importe

ainsi les cheveux des moires
ainsi toute chose qui passe est l'essence d'un trébuchement
toute chose qui passe l'est de ce fait accidentée
et dieu ne put observer sans émotion ces plaintes perpétuelles
ces douleurs de l'aube lorsqu'il vit la lumière
enfoncer ses ongles profondément dans sa propre peau
pour sortir d'elle un soleil dont elle prit principe
ceci afin de mieux se noyer plus tard
la lumière n'est lumière qu'afin qu'on se rappelle la nuit
la nuit qui ne demande rien à personne
qui est vraiment souveraine
lorsque le ciel se remplit

et nous avons maintenant le temps et l'espace
tout est parti il faut le rappeler d'un simple principe logique
un axiome que dieu traça à la craie sur le tableau noir
des pensées dont il nous reste la nuit dont je parlais
et avant même de l'écrire cela suffit pour accoucher de l'étendue
ce principe était bien sûr celui de l'identité des indiscernables
ainsi que le comprit excellemment leibniz
qui n'était pas le dernier des imbéciles

tout accoucha ensuite dans ce mouvement logique
et vous qui regardez parfois non sans frémir la marée
pensez un peu à ces mouvements perpétuels
de conjonctions et de disjonctions
se prenant l'une l'autre par la main en un rythme régulier
qui est celui qu'ont les visages à qui sait les voir
dans la foule de leur existence temporellement continue
tout accoucha de soi jusqu'à ce qu'un jour
un objet prit dans ses mains la seconde qui venait de passer
peut-être parce que vraiment ce qu'il vit lui plut tant
et tant qu'il eu envie de déchirer sa propre étoffe
belle et continue pour revoir seulement
un instant
le visage de la seconde allée
comme il est épouvantablement effrayant de tomber amoureux
et de ne jamais revoir ce visage qui épouvantablement
est semblable au sien mais d'une façon
tout à fait justifiée
alors qu'il faut être con pour trouver justification au sien propre
mais dans ce mouvement
peut-être qu'on entendit alors le premier orage
ce mouvement engendra du même coup la conscience
qu'on peut également chercher dans le cerveau si ça vous chante
ce n'est pas incompatible à qui sait le comprendre
nous préférons largement le cognitivisme à toute étiologie pseudo-hégélienne
mais des bras tout à coup s'ouvrirent qui sur soi se fermèrent
et tout s'est suffit qu'on comprit la mémoire

alors évidemment ce mode de la nostalgie
qu'ont tous les instants de s'avancer ensemble
vécu deux fois car à la fois
découverts et à la fois déjà
dans la mémoire
ce mode de vivre que certains appellent amour

vous comprenez que c'était à cela que j'en voulais venir

oui à la fois

désormais nous nous reposons aujourd'hui
sur les lèvres de ce moment beau et tragique
et pour dormir nous l'oublions en dormant
ainsi l'impression d'être tout à fait une unité
impression de peu d'imagination
dans sa vie même

car ce n'est pas ça ce n'est pas ça du tout

Cerval

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la plainte infinie Empty Re: la plainte infinie

Message  hi wen Dim 19 Oct 2014 - 23:45

je te passe le crachoir, aurait dit boris vian.
il y a de belles images, comme dab
mais plus ca va, moins ca va.
il faut dormirrr.
la litté-rature est autre chose qu'une mise en scène de soi actée, quin-même.


hi wen

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la plainte infinie Empty re :C'est quoi déjà le titre ?

Message  Raoulraoul Lun 20 Oct 2014 - 13:12

D'accord avec hiwen. Dommage, il y a des performances. Tu délivres pourtant avec conscience.
Crachoir ? Oui. La destinataire (virtuelle) de ton poème pourrait-elle te suivre ? Ecrire, c'est se vider ?... Mais tu ne l'es pas encore. Tu recommenceras cette vidange, avec expérience, et un "talent" que tu froisses, que tu banalises, que tu uses, mais aussi hélas peut-être tes lecteurs. Mes regrets.
Raoulraoul
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