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Un parfum de printemps.

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Un parfum de printemps. Empty Un parfum de printemps.

Message  Maestitia Mar 24 Juin 2008 - 17:50

Une petite nouvelle, sans prétention.
Mais vos avis m'intéressent :).
Cette nouvelle s'intitule :
Un parfum de printemps.

Partie 1.

Ce nouveau soleil printanier semble avoir réveillé la ville entière. Le long de la rue piétonne, les talons d’une troupe de badauds claquent contre l’ancien pavé. Le sourire aux lèvres, le foule ondule en tous sens, flânant au milieu de cette douce ambiance enfin retrouvée. Certains ralentissent parfois le pas devant une vitrine colorée, hésitant à céder à une toute nouvelle fièvre acheteuse printanière. D’autres se laissent aisément tenter par l’alléchant parfum de glaces, renaissantes d’un autre temps que l’on pensait perdu, pressant le pas à cet été désiré. Et puis au milieu des colonnes à eau, le long de la Savoureuse, dans les parcs, sur les terrasses, … tous s’exhibent fièrement, radieux, dans de nouvelles tenues colorées. La ville toute entière semble s’être transformée pour ce nouveau soleil printanier.

Au loin, tout au bout de la rue piétonne, à l’angle, c’est la boutique de Camille. La jeune femme l’on aperçoit au loin, arborant une petite robe blanche à poids verts. Elle est en train de prendre un bain de soleil devant sa vitrine en attendant que quelque client vienne la solliciter. Elle sirote un petit verre frais de diabolo kiwi en observant cette foule de passants qui serpente la rue piétonne. Camille est une jeune femme de vingt-sept printemps à peine. Elle tient une petite boutique de fleurs le long de la rue piétonne, et ça lui plaît tellement. Elle a des rêves plein la tête. Et, devenir fleuriste, en avait fait partie. Toute petite déjà elle affectionnait énormément les fleurs, toutes les fleurs. Et, de chaque promenade, elle ramenait d’innombrables bouquets colorés, au point que sa maman n’avait jamais assez de vases pour pouvoir tous les préserver. Alors elle lui avait cédé un petit bout du jardin. Un petit bout du jardin, rien que pour elle. Elle et ses fleurs. En réalité, c’était sa grand-mère qui lui avait fait découvrir la vraie beauté de la Fleur. La beauté de l’originel. Elle en connaissait beaucoup. C’était son héroïne. Aujourd’hui, Camille connaît sur le bout des doigts les différentes sortes de fleurs, même les plus rares, surtout les plus rares. Sa préférée à elle, pour des raisons encore bien mystérieuses, c’est le Coquelicot.

Camille mène une vie plutôt tranquille. Plutôt banale dans l’œil des passants. Extraordinaire, pourtant, pour elle. Elle est heureuse, et, chaque jour elle embrasse le Bonheur. Le Bonheur, ce terme qui nous apparaît toujours lointain, intouchable parce que trop beau et irréel. Parce que l’on attend trop de cette Vie que l’on perçoit d’un œil fataliste. Son secret à Camille, c’est la simplicité. Chaque matin, au réveil, elle ouvre ses rideaux d’un œil nouveau, et là, tout lui paraît tellement simple, beau, magique. Et, de chaque évènement journalier, elle fait une incroyable fête. Alors oui, Camille est heureuse, et, inlassablement, nage dans le Bonheur. Tout simplement parce qu’elle perçoit en leur entièreté chacun de ces petits riens qui parsèment les journées. Le baiser que son bien aimé lui dépose sur la joue le matin au réveil. Le soleil qui perce déjà les rideaux lorsqu’elle ouvre les yeux. L’odeur du café qui parfume sa cuisine. Cette musique qui la transportera pour la journée. Le sourire des commerçants voisins lorsqu’elle va rejoindre sa boutique. Ces bonnes odeurs qui emplissent la rue piétonne le matin. Les discussions avec les clients. La foule qu’elle observe devant sa vitrine. Le soleil. Et tous ces évènements impromptus qui font de nos journées un doux rêve que l’on n’aurait même pas osé imaginer la seconde d’avant…

Camille aime le Coquelicot, cette fleur qui semble éclore sous la langue lorsque l’on prononce son nom. Camille aime sa mère, son père et sa demi-sœur, Florie. Camille aime ses amis. Camille aime les gens, tous, sans exception. Elle se dit que, même en les pires, il doit y avoir quelque chose de bon pour qu’ils aient cette capacité à sourire. Camille aime les sourires, ces doux rayons de soleils, qu’elle cueille un à un et qu’elle rend par milliers. Elle aime les rires qui éclatent et qui résonnent à l’infini. Camille aime la nature qui, chaque jour, la surprend. Elle aime ce soleil qui réchauffe et colore sa peau. Elle aime cette bise qui sait la caresser. Elle aime l’odeur du pavé mouillé. Et ces nuages contre lesquels son imagination vient souvent se cogner. Et, en ces temps printaniers, Camille s’épanouit totalement. Ce temps durant lequel les fleurs renaissent de toutes parts, pendant lequel les gens prennent enfin le temps de s’adonner à des promenades prolongées le long de la rue piétonne. Alors, Camille guète quelques regards perdus dans lesquels elle pourrait se perdre. Elle aime tout particulièrement les yeux bleutés. Mais ceux qu’elle préfère, ce sont ses yeux à lui. A lui, son bien aimé. Lui qui fait de chaque jour un rêve éveillé, sublimant toute chose, révélant la beauté de l’indicible. Elle aime son regard dans lequel elle se plonge toute entière, passionnément. Elle aime son sourire qui semble toujours crier merci. Elle aime ses cheveux ébouriffés, couleur blé. Elle aime sa douceur, cette tendresse qu’il étale. Elle aime cette sensibilité qui émane de lui. Elle l’aime. Elle aime lorsqu’il prononce son prénom, son prénom à elle… Camille. Ce prénom qu’enfin elle affectionne au moment même où elle le voit éclore sous son palais, caresser ses lèvres, sa gorge, puis résonner dans l’atmosphère. Ca-m-ille. Elle aime chaque instant passé à ses côtés. Et aime à s’imprégner totalement de tous ces instants magiques qui savent parsemer la Vie. Et, même si, à travers l’œil de l’autre, Camille s’apparente à une innocence candide, à un sourire ébahi ignorant tout de ce monde dans lequel elle vit, Camille s’en moque. Camille aime à donner cette image de légèreté, à partager ses sourires aux visages les plus fermés. Camille n’ignore rien de cette dureté qui l’entoure, au contraire, elle le sait plus que n’importe qui. Camille a perdu sa grand-mère il y a quelques années, cette femme qu’elle chérissait plus que tout. Comme tous, elle est passée par de douloureuses périodes, des plus noires. Et, il y a quelque mois à peine, elle a perdu cet enfant tant désiré, né d’un amour profond, d’un amour partagé. Désormais, Camille ne pourra plus jamais avoir d’enfant. Alors, de cette naïveté qu’on lui prête, Camille se moque. Elle aime ce vent de légèreté qui soulève subtilement sa petite robe. Elle aime cette candeur de laquelle elle s’arme pour se protéger de ce qui pourrait la blesser. Camille n’est pas parfaite, n’a pas une vie particulièrement dorée, mais elle est heureuse.

Alors, en cet après-midi ensoleillé, comme de coutume, Camille observe, devant sa vitrine, la foule qui ondule le long de la rue piétonne. Son regard se perd au gré des passages, sans se soucier du reste. Elle observe les passants, sans même voir ce regard fixé sur elle. Ce regard pesant qui, chaque jour, se cache. De l’autre côté de la rue piétonne, dans un des appartements en haut des commerces, se dissimulent deux yeux derrière des rideaux noirs. Deux yeux qui ne cessent de la fixer, du matin au soir, au fil des journées. Deux yeux. Ternes. Derrière ce regard cerné, un homme. Il s’appelle Elric. Elric est un jeune trentenaire. De cette trentaine qui sait si bien sublimer les hommes. Mais pas lui. Marqué par le temps, par les épreuves de la Vie, Elric semble accablé par la douleur. D’une douleur chronique qui, depuis des années déjà, ne le lâche plus. Dans la vie, Elric est écrivain, ou presque. Il pose sur papier des farandoles de mots, tous plus mélancoliques les uns que les autres. Et il espère un jour pouvoir partager sa souffrance aux autres, à tous. A ces autres qui vivent en toute insouciance, qui l’insupportent avec leurs sourires blessants. Elric boit beaucoup. Des alcools forts qui l’éloignent de cette réalité abjecte. Il fume aussi. Beaucoup. Surtout quand il écrit. Il trouve que cette métaphore est sublime, sans vraiment savoir pourquoi. Mais il veut la cultiver. Elric n’espère plus rien de ce monde, alors il s’en crée un nouveau à travers les pages qu’il noircit. Et le sourire, il ne le trouve que lorsque ses doigts tapotent à une vitesse folle sur le clavier et qu’il se perd dans une nouvelle histoire imaginée. Elric n’aime pas leur monde, ce monde à eux. Ce eux qu’il déteste. Parce qu’il lui a fait bien trop de mal par le passé. Elric hait leur monde, il les hait, il se hait. Elric est malade mais il ne le sait pas. Elric a fait des séjours en hôpital psychiatrique, en HP comme il dit. Elric a tenté de se suicider, plusieurs fois. Et puis, avec le temps, il a appris à aimer un monde. Mais pas le leur. Le monde qu’il aime, c’est le sien seul. Son monde à lui. Pourtant, en ce moment, son monde est perturbé. Et ça, c’est de sa faute à elle. Cette charmante plante de la rue piétonne.

Ca fait environ deux ans qu’il passe ses journées derrières ses rideaux, à la regarder fixement. Le matin, à son réveil, elle est déjà là, à l’intérieur de sa boutique. Cette boutique qu’il a déjà tant scrutée pour apercevoir n’importe quel trait qui pourrait s’assimiler à elle. Cette boutique devant laquelle trônent fièrement de nombreuses fleurs colorées. Cette boutique qui transpire le Bonheur. De temps à autres, elle s’accorde une pause et se poste devant sa vitrine, sirotant quelque boisson, le regard perdu dans l’horizon. A ce moment-là, Elric ne bouge plus, ne respire plus, ne pense plus, il la regarde silencieusement. Elle, si belle sous cette lumière qui la sublime. Elle, semblant si douce. Elle. Avec ses cheveux orangés que le vent déplace à sa guise. Elle. Avec ses quelques tâches de rousseur qui le font fondre derrière ses rideaux noirs. Elle. Avec ses yeux verts qui pétillent et illuminent la rue toute entière. Elle, pour qui il n’a d’yeux depuis deux ans déjà. Deux années entières à ne pouvoir quitter cette fenêtre salie par les intempéries, par le temps. Deux années entières à ne plus pouvoir poser le moindre mot sur papier. Deux années entières à ne penser qu’à elle. Cela fait deux ans que l’aiguille de se propre Vie n’avance qu’au rythme de chacun de ses pas. A elle.
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Message  Maestitia Mar 24 Juin 2008 - 17:51

Partie 2.

Un jour pourtant, pour mettre fin à tout ça, il était descendu dans la rue piétonne. Timidement, il s’était rendu à sa boutique. Elle lui avait parlé. Elle. Si douce, trop douce. Elle avait étalé un de ces sourires qu’il exècre tant. De ces sourires sur lesquels il crache habituellement. Il n’était pas resté longtemps. Il ne lui avait même pas parlé. Rapidement, il était reparti, il était remonté chez lui pour se poster à nouveau derrière sa fenêtre. C’était à n’y rien comprendre. Un seul de ses sourires, à elle, avait suffit à le liquéfier sur place. Elle était encore plus belle de près. Sa voix était douce. D’elle, émanait un parfum délicat. Elric avait senti son cœur à nouveau battre, à sa simple vue. Myocarde s’était pourtant éteint quelques années auparavant. C’était à n’y rien comprendre. Il n’avait pas été guéri. Pire, il était encore plus malade. Malade d’amour pour elle à un point tel qu’il ne l’aurait jamais imaginé. Depuis, Elric reste posté devant sa fenêtre. A l’attendre. A espérer s’imprégner de chacun de ses mouvements. A voir ses courbes doucereuses. A sentir ne serait-ce qu’un seul de ses sourires éclater contre sa rétine. Elric boit toujours. Beaucoup. Toujours plus. Elric fume toujours aussi. Mais Elric n’écrit plus. Ca le broie à un point…. De ne plus pouvoir se plonger dans de nouvelles histoires. De ne plus partager de moments avec de nouveaux personnages. De ne plus se sentir ivre au fur et à mesure que ses doigts tapotent sur ce clavier. Elric jette un coup d’œil furtif sur cette page blanche et verse une larme à la simple pensée de ce paradis perdu. Il souffre, prisonnier de son image. Son image à elle. Elle. Ca-m-ille.

Aujourd’hui encore, Elric la contemple. Ses deux yeux ternes cachés par ses rideaux noirs. Mais il se dit que cette situation ne peut plus continuer. Qu’il a trop mal. Et Elric décide de mettre fin à tout ça. Non, tout ça ne peut vraisemblablement pas continuer ainsi. Elle ferme toujours sa boutique la nuit tombée, avant que son image ne se perde dans l’horizon. Alors, il attend. En fin d’après midi, un orage éclate. Le soleil se couche enfin. Elric revêt son imperméable gris et descend dans la rue piétonne. En bas, de l’autre côté de la rue piétonne, il l’observe encore. Elle ferme soigneusement sa boutique. Elle se redresse et déploie son grand parapluie à fleurs. Elle se retourne et l’aperçoit. Elle se tient debout devant sa vitrine et le fixe. Son regard s’est perdu dans le sien. Elric frissonne. Il a peur. Et puis, il se souvient qu’il doit mettre fin à tout ça. Qu’il souffre trop. Alors il s’approche d’elle. Elle ne bouge pas. Elle sourit. Elric n’en peut plus, il a mal. Il ne veut pas sourire. Il souffre. « Je suis désolée monsieur mais la boutique est fermée… vous pourrez repasser demain. ». Il s’en fout de ses fleurs. Il s’en fout à un point. Si elle savait. Il n’a même jamais aimé les fleurs. Elric continue de s’approcher d’elle, doucement. « Monsieur ? La boutique est fermée… ». Tant mieux qu’elle soit fermée. Il n’en peut plus de poser les yeux sur cette boutique. Il n’en peut plus de toutes ces fleurs. Il est à bout. « Monsieur ? ». Elric est à présent face à elle. Il ne laisse échapper aucun mot. Aucun de ces mots qu’il aurait tant aimé lui adresser. Ces mots qu’il a tant ressassés. Il aurait voulu lui dire à quel point elle est belle là, sous la pluie, dans sa petite robe blanche à poids verts. A quel point ses tâches de rousseur font son charme. A quel point sa voix caresse son tympan. A quel point son image écorche sa rétine. A quel point ses sourires le font fondre. A quel point il l’aime Mais aucun mot ne parvient à s’échapper de sa bouche. Alors, sans réfléchir, Elric se penche, dépose un baiser sur ses lèvres si tendres. Ses lèvres à elle. Il blêmit, des pensées défilent à une vitesse effrénée dans sa tête. Soudain, sa main vient cogner contre sa joue. Sa main à elle. Sa joue à lui. A ce moment-là, Elric ne réfléchit, ne pense plus. Ca fait deux ans qu’il ne vit plus, qu’il ne vit plus que pour elle, qu’il n’est plus rien sans elle, et voilà, qu’en une fraction de seconde, elle vient de le rendre à néant. Non, ça n’est pas possible. Il la voit s’éloigner, d’un pas pressé, sous son grand parapluie fleuri. Elric court, il la rattrape. Non, tout cela ne peut continuer ainsi.

Il est tard. La nuit a complètement recouvert la rue piétonne. Elric a beaucoup bu avant de descendre. Pour se donner du courage. Il est ivre. Ivre d’amour aussi. Il attrape son bras. Elle tombe. Elle crie. Elric, dans une colère folle, lui arrache ses vêtements. Elle crie de plus en plus fort. Il pose sa main sur sa bouche, sur ses lèvres tendres. Elle se débat. Il la frappe pour qu’enfin elle se calme. Le souffle haletant, il la dénude complètement. Il la respire. Il la caresse. Il la pénètre. Sans même voir ses larmes qui ne cessent de perler sur son visage meurtri. Il jouit. Il croit effleurer le Bonheur, sans même en avoir discerné le sens profond. Elle est enfin à lui. Elle. Elle, si belle. Si douce. Si rayonnante. Sans même avoir vu son sourire s’effacer de son visage. Elric continue de plus belle. Enfonçant plus profondément son instrument de torture dans des mouvements spasmodiques. D’un geste brusque, il la plaque contre le mur. Sa tête vient à le cogner un peu trop fortement. Un bruit sourd retentit dans toute la rue. Puis, le silence. Un fin filet de sang s’écoule de derrière son crâne. Perle de sous ses cheveux. De ses cheveux à elle. Elric, à nouveau, blêmit. Elle tombe à terre, inerte. Elric a peur. Elric a mal. Elric souffre encore. Plus que d’habitude. Il jette un dernier regard en sa direction et vite le détourne. Elle gît par terre, dans une flaque d’eau. Elric pleure. Elric crie. Elric hurle. Il lui en veut. Tout ça, c’était de sa faute à elle. Deux années entières déjà que la moindre de ses respirations était rythmée par chacun de ses mouvements. Deux années entières que son monde ne se résumait plus qu’à elle. Elle, cette fleur apparue il y a deux ans de ça. Tout cela ne pouvait continuer ainsi. Elric voulait simplement lui montrer à quel point il l’aimait. Tout aurait été si simple si elle avait accepté ce baiser. Il l’aurait chérie chaque journée que le temps fait. Il ne lui aurait jamais fait de mal. Il l’aurait aimée. Tout aurait été tellement simple. Mais, elle. Elle, comme toutes les autres, à toujours tout compliquer. Elle n’a pas voulu de son baiser. Ce baiser retenu depuis deux ans déjà. Ce baiser empli d’amour, de sincérité, de folie, de douleur aussi. Elle a refusé ce présent qu’il lui offrait, de toute son âme. Alors Elric est devenu fou. Elric est malade, il n’a jamais su contrôler ses pulsions. Depuis toutes ses années il se cachait dans son appartement, se terrait dans son monde, dans ses histoires imaginées. Et elle, elle avait tout gâché. Tout ça, c’était de sa faute à elle.

Il s’assoit à côté de son corps. Non, tout cela ne pouvait continuer ainsi. Tout ça est désormais bel et bien terminé. Elric lui promet toutes ses prochaines pensées, peut-être. Et il attend. Que la sirène résonne dans toute la ville. Que la police arrive enfin sur les lieux du crime. Que le tribunal l’accuse de ce meurtre inhumain. Que son avocat évoque ses troubles psychologiques. Que les ambulanciers l’emmènent ensuite. Elric va retourner en hôpital psychiatrique. Camille n’égayera plus jamais la rue piétonne de ses sourires qu’elle étalait par milliers. Il verse une larme. Elric était malade. Malade d’amour.
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Message  Sahkti Mar 24 Juin 2008 - 18:21

Maestitia, j'ai fusionné tes deux messages en un seul.
A l'avenir, astuce pour un texte en plusieurs parties: ouvrir un fil, comme tu l'as fait, puis, au lieu d'en ouvrir un second pour poster la suite, tu cliques sur "répondre" dans ton premier message et tu peux poster la suite. C'est plus facile d'avoir tout regroupé dans un seul fil, pour les commentaires.

Sur ce, bienvenue à toi, je te lis plus tard.
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Message  Halicante Mar 24 Juin 2008 - 19:10

J’ai beaucoup aimé ta nouvelle. J’ai noté quelques points qui m’ont interpellée :

« l’ancien pavé » : je le comprends comme « le pavé qu’il y avait avant le nouveau » j’aurais mis plutôt ici : le pavé ancien

« D’autres se laissent aisément tenter par l’alléchant parfum de glaces, renaissantes d’un autre temps que l’on pensait perdu, pressant le pas à cet été désiré. » : est-ce que l’on sent le parfum des glaces ? que sont les glaces renaissantes ?

« Elle a des rêves plein la tête. Et, devenir fleuriste, en avait fait partie. » tu pourrais alléger en en faisant une seule phrase : Devenir fleuriste était l'un des nombreux rêves qu'elle désirait réaliser, par exemple.

« Elle et ses fleurs. En réalité, c’était sa grand-mère qui lui avait fait découvrir la vraie beauté de la Fleur. La beauté de l’originel. Elle en connaissait beaucoup. C’était son héroïne. » : qu’entends-tu par « vraie beauté » et « l'originel » ? Les fleurs ne sont-elles pas aussi belles qu’elles l’étaient autrefois, et qui sait comment elles étaient à l’origine ?

« C’était était son héroïne » : j’aurais repris « Sa grand-mère »

« Chaque matin, au réveil, elle ouvre ses rideaux d’un œil nouveau… » : elle ouvre ses rideaux et voit le monde d’un œil nouveau ?

« Elle se dit que, même en les pires,… » : même chez les pires d'entre eux ?

« Alors, Camille guète quelques regards perdus… » : guette

« Elle aime cette candeur de laquelle elle s’arme pour se protéger de ce qui pourrait la blesser. » : Elle aime la candeur dont elle s’arme… / qui lui sert d’arme…

« Et il espère un jour pouvoir partager sa souffrance aux autres, à tous. A ces autres… » : partager sa souffrance avec les autres, avec tous. Avec ces autres…

« Il fume aussi. Beaucoup. Surtout quand il écrit. Il trouve que cette métaphore est sublime, sans vraiment savoir pourquoi. » : Quelle métaphore ?

« Elle, pour qui il n’a d’yeux depuis deux ans déjà. » : il me semble qu’il manque quelque chose, mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus (mais je ne suis pas sûre)

« Myocarde s’était pourtant éteint quelques années auparavant. » : un muscle peut-il s’éteindre ? Ou bien s'agit-il d'autre chose ?

« sa petite robe blanche à poids verts » : pois

« …elle vient de le rendre à néant » : au néant ?

Sinon, j’aime le rythme de tes phrases, les répétitions, ton style, ainsi que le rapport que tu entretiens avec les mots :

« Camille aime le Coquelicot, cette fleur qui semble éclore sous la langue lorsque l’on prononce son nom. », « Ce prénom qu’enfin elle affectionne au moment même où elle le voit éclore sous son palais, caresser ses lèvres, sa gorge, puis résonner dans l’atmosphère. Ca-m-ille. »

J’ai aimé l’accélération, la précipitation de l’histoire à la fin, et toujours ces répétitions, qui nous font entrer dans l'obsession du personnage. C'est un rythme presque hypnotique. J'aime beaucoup.
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Message  Maestitia Mar 24 Juin 2008 - 21:21

Sahkti : Merci, je ne savais pas comment faire. J'ai hésité à l'ajouter en réponse, en pensant que le fin de cette nouvelle se retrouverait alors dans les commentaires... et ne trouvant alors plus sa place à la suite de la première partie.

Halicante : Merci pour l'ensemble de tes remarques. J'en ai bien pris note :). [Et désolée pour les fautes d'orthographe qui m'avaient échappé]. Parfois des fautes de formulations aussi...
Je vais rectifier tout ça ! Merci pour tes conseils et tes encouragements.
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Message  Lucy Mar 24 Juin 2008 - 23:22

Le viol, encore. Cette fois, je n'ai pas retrouvé ce que j'avais pu déplorer ailleurs.
Je ne sais si la nouvelle n'y gagnerait pas à être un brin plus concise. Il me manque un petit quelque chose mais c'est un joli début sur VE.
Bienvenue à toi !
Petite suggestion en passant :
Je vois, là, un début de roman.
Notre fleuriste ne peut pas mourir comme ça et j'aimerais que la relation avec cet homme torturé soit creusée. Je ne parle pas d'histoire d'amour à proprement parler mais d'une sorte de rédemption. Retour à la case HP, pour lui. Nouvelle rencontre avec la jeune femme ( qui n'a pas une vie toute rose, elle non plus ), une sorte de thérapie par les mots, de pardon à peine esquissé.
C'est un sujet houleux et pas facile à - et je déteste ce terme, mais tant pis - exploiter, mais, je vois là un début de quelque chose. Tes deux personnages principaux méritent une plus grande place afin d'être développés davantage.
Mon idée n'est pas claire mais, tu peux faire une vraie histoire avec ce petit bout de texte et j'en suis convaincue.
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Message  Maestitia Mer 25 Juin 2008 - 9:08

Lucy : Un brin plus concise ? En ce qui concerne le début ? J'ai un peu tendance à m'attarder sur certains passages, c'est vrai, sans que cela n'ait beaucoup d'incidence sur l'histoire.
Pour ce qui est d'un roman, c'est vrai que ça pourrait être une bonne idée. Mais je ne me sens pas encore la force d'en entreprendre un pour le moment. Un jour, peut-être !

Merci pour tes commentaires .
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Message  Lucy Jeu 26 Juin 2008 - 2:53

Maestitia a écrit :
Pour ce qui est d'un roman, c'est vrai que ça pourrait être une bonne idée. Mais je ne me sens pas encore la force d'en entreprendre un pour le moment. Un jour, peut-être !
Essaye ! Essaye ! Tu serais surprise, toi-même, du résultat. On se laisse embarquer dans l'écriture sans même s'en rendre compte. Tu verras.
Non, je ne tente pas du tout de te convaincre... Enfin, peut-être un tout petit peu.
Pour ce qui est de la concision, c'est que je suis partie sur un texte plus long, comme un roman par exemple, et que je me disais que j'aurais bien aimé apprendre certains éléments au fur et à mesure des chapitres. Vois-tu ?
Camille est une belle héroïne. On a d'elle une image qui oscille entre force et fragilité. Elle est très attachante.
Elric, c'est un peu la bête. Il est torturé, en souffrance. Il commet un acte impardonnable et, pourtant...
La suite de cette histoire vagabonde dans mon esprit. Tu as l'art de créer des personnages uniques en peu de mots. Alors, qui sait ? Un roman...
* Lucy est un p'tit peu têtue, quand elle veut. *
Promis, je te laisse en paix, maintenant.
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