Qu’adviendra t-il de la tristesse ?

[lol47]

*L’autre jour, je me posais la question de savoir pourquoi on organisait des concours de tee-shits mouillés dans les campings.
Sans doute à cause de la chaleur ! *

Hôtel Georges V.
Minuit moins le quart.
Deux putes me maquillent avant l'interview.
Deux cent mille exemplaires vendus. C'est pas banal. Je fais même la une de Canal+.
Je demande à la première pute si le maquillage va tenir. Elle me répond que oui. J'ai débranché mes cinq portables afin de me concentrer sur l'interview.
C'est un succès de librairie phénoménal. La journaleuse de Libé m'a envoyé un SMS.

– « Je te sniffe Lol. Dis-moi comment te la rendre dure ? »

Pff ! Quelle imagination ! Les veaux ont envahi Paris et j'en suis la principale attraction.
L'attraction foireuse du sujet, verbe, complément.
Deuxième quinzaine d'août, je m'envole vers Saint-Trop, faire le nègre pour la prochaine daube de Beigbeder. J'y serai accompagné de deux suédoises, négresses blondes, bouche à pipes n°1 et 2, des grognasses de caniveau, qu'un seul jet de ma plume fait jouir.
Je suis devenu le Jean Lefebvre du stylo.

God is Lol !

Elles se toutes inscrites à mon fan-club.
Je le sais bien, la vie est cruelle.
Alors, quel intérêt y a t-il à garder nos yeux au fond de nos poches ?
Je me suis trouvé une raison valable pour continuer d'écrire, me faire souffrir, et faire souffrir les autres.

Qu’adviendra t-il de la tristesse ?
Rien. Car rien n’advient jamais de la tristesse.

Vivre, c’est apprendre à regarder mourir le passé.

[mentor]

j'ai lu jusqu'au bout
mais j'ai failli arrêter après les 2 appellations "putes" en parlant des maquilleuses
mais quel besoin d'écrire ainsi ?
ça te fait du bien ?

pour moi, désolé, tout cela n'est pas de la littérature même si c'est littérairement correct et si on trouve de la philo de comptoir en toute fin de texte

[Mure]

Bien mené... le début ne nous laisse pas entrevoir la fin.
Je parle de cette fin là :

Alors, quel intérêt y a t-il à garder nos yeux au fond de nos poches ?
Je me suis trouvé une raison valable pour continuer d'écrire, me faire souffrir, et faire souffrir les autres.

Qu’adviendra t-il de la tristesse ?
Rien. Car rien n’advient jamais de la tristesse.

Vivre, c’est apprendre à regarder mourir le passé.

Un brin moralisatrice (la fin), mais, l'on y sent tellement de désespoir et de lucidité amère tout autant qu'on lui pardonne.

J'ai un peu buggé sur "pute" qui s'entend trop à la répétition, un synonyme pour le deuxième ne serait pas de trop... surtout qu'il y en a foule pour ce mot.

Merci lol47.

[abstract]

Le rythme y est, il y a un vague petit quelque chose, mais le tout me semble encore plus vain que les photos de soirées mondaines de Voici.
Sorry, mais je crois que je préfère Beigbeder, finalement plus crédible dans le rôle.

[Invité]

Ben y'a pourtant pas photo, comme on dit à propos des people !
Lol, je continue à t'aimer.

[Invité]

Lol, tu fais quoi pour les vacances ?
les vacances c'est pour regarder mourir l'été.

[Invité]

Amer ton texte Lol. Agressif, du moins je le ressens ainsi, et je ne suis pas sûre d'être d'accord.

[bertrand-môgendre]

Une claque. C'est ça la vie des célébrités ?
Ton écriture est plus accessible ici que dans certains de tes textes.

[Hellian]

eh bien, justement, je me disais : « tiens, y a pas de lol, en ce moment, sur le site, ça me manque un peu »

voilà, c'est fait !

Désolé, les copains, mais, pour moi, c'est du bon, comme souvent. Oui, d'accord, foutraque, provocateur, malpoli,désespéré, mais « littérairement correct »... Pour moi, je confirme.

Lol, tu as du talent ! Maintenant, il faudrait que tu aies le souffle d'écrire autre chose que ton journal fantasmé (mais peut-être que c'est déjà fait...).

je t'embrasse, "old chap".

[boc21fr]

Je milite pour que l'on te laisse, LOL, la force de tes fantasmes et de ton dégout, car la tension entre les deux nous donne des textes avec un punch assez peu commun !
Alors oui, tu caricatures à mort, mais franchement ce n'est pas moi qui vais te jeter la pierre ! J'adoooore.
Alors oui des putes, des putes partout...
Après tout pourquoi pas ? J'ai tout pris au pied de la lettre : oui ces maquilleuses ne sont pas des "putes" (au sens de : salopes), mais des putes (au sens de : « professionnelles ») qui officient en tant que maquilleuses, payées par la chaine ou l'éditeur pour "détendre" l'auteur avant l'interview...
Evidement ces pratiques, si elles existent, me dégoutent au plus haut point...
Je ne suis jamais allé voir les campagnes de promo d'un auteur à fric, et toi non plus je pense...
Tu pourrais essayer de le devenir, et tu saurais exactement comment les événements s'articulent. Ensuite tu nous en ferais part...
Mais malheureusement (ou heureusement), tu n'es pas du genre à attraper ce que tu te représentes être la peste ou le choléra pour "vraiment savoir ce que ça fait".
Je te comprends…

[Invité]

Pour moi, ça n'est pas "littérairement correct". Au fond, je ne sais pas ce que veux dire "littérairement correct"... Je n'aime pas ce style qui n'arrive pas a nous faire oublier qu'il utilise un registre courant. C'est un avis, bien évidemment.
Et puis, la morale est gratuite : ne vaut-il pas mieux, alors, ouvrir Platon ou un moraliste du XVIIème ? C'est bien davantage argumenté et profond.

[Invité]

Petit correctif : je voulais dire registre familier...

[Invité]

autre correctif (aaah mais on ne peut pas éditer ses message ici^^) : ça veut dire (et non veux)

[Invité]

Corriger mes messages me lassera vite... et parler seul aussi... Voilà mon vieux, tu vas devoir être très attentif dorénavant...^^

[boc21fr]

Je crois que le moment est venu pour toi d'utiliser le "registre familer"
genre :

Spoiler:

tu peux le faire...tu peux le faire...
On regarde pas...promis

[Invité]

Merci...
Pfffiou...

[boc21fr]

Merci...
Pfffiou...

Je t'en prie !
ça fera plaisir à LOL également !

[Hellian]

deux petites précisions, si je puis me permettre cette immixtion dans votre dialogue :

1-"Littérairement correct " ne veut rien dire d'autre pour moi que présentant une qualité littéraire, sans aucune orthodoxie particulière ni conformité à un dogme ou à une école. cela dit, je ne saisis pas vraiment l'allusion à Platon. je la trouve même un peu "décalée ".

2- s'agissant de la dimension caricaturale du texte de Lol et de son rapport à la réalité, je crois que ce n'est pas vraiment le propos. Sans vouloir me faire l'exégète de l'auteur, il me semble avoir régulièrement perçu un goût prononcé pour une outrance fellinienne qui n'a pas vocation à rendre compte mais à recomposer un univers. Alors, l'histoire "des putes-maquilleuses" ne me parait pas devoir faire l'ojet d'une polémique de véracité...

[Invité]

cela dit, je ne saisis pas vraiment l'allusion à Platon. je la trouve même un peu "décalée ".

Ce n'est pas au fameux "Vivre c'est apprendre à mourir" que Montaigne reprendra à son compte, auquel je voulais faire référence, mais plutôt au fait qu'il y a chez Platon une tension très forte vers le devenir (dans le Parménide notamment, et bizarrement). Cette dialectique réflexive (spiritualiser le passé pour le dépasser vers l'avenir) est au fond une grande idée de la philosophie pérenne. Pas de décalage à l'horizon me semble-t-il.
Je voulais juste dire ceci, et très clairement : pour la morale, il y a les livres d'inspecteurs de l'enseignement primaire. Pour la Morale, il y a les grands penseurs et moralistes.

[Hellian]

cette fois je perçois mieux ton propos, mais je persiste à le trouver inapproprié, à tout le moins en nature de critique adressée au texte de Lol.

Personnellement je trouve interessant ce détournement aphoristique de l'antienne philosophique. le propos de Lol n'est pas seulement éthique , il est d'abord poétique et psychanalitique...

[Invité]

Personnellement je trouve interessant ce détournement aphoristique de l'antienne philosophique. le propos de Lol n'est pas seulement éthique , il est d'abord poétique et psychanalitique...

Eh bien, tout le monde a le droit d'être défendu...^^ Ah ! l'antienne philosophique ! Heureusement que l'aphorisme (et quel aphorisme!) nous sauve en allant droit au coeur !
De la poésie et de la psychanalyse là-dedans : décidément, Hellian, ce texte t'a touché ! Grâce Divine !

[Hellian]

Grâce divine ! non, pas vraiment. Simple affaire de sensibilité plus exactement. Si, comme tu le suggères, l'aphorisme va "droit au coeur ", c'est qu'il emprunte largementà la fonction symbolique, en quoi il s'affranchit de la philosophie et génère parfois plus de pertinence que son discours dialectique .

Pour l'heure, oui,je tiens cette proposition selon laquelle "vivre c'est apprendre à voir mourir son passé " pour juste. Sans vouloir faire de l'ainesse un droit ou un privilège, je propose de considèrer quel'incidence de l'assertion est plus profonde à 59 ans qu'à 25. Le passé devient alors plus encombrant pour le devenir...

[Invité]

pour juste. Sans vouloir faire de l'ainesse un droit ou un privilège, je propose de considèrer quel'incidence de l'assertion est plus profonde à 59 ans qu'à 25. Le passé devient alors plus encombrant pour le devenir...

Pas si vite ! Il y a un nombre incalculable de gens dont le rassassement de leur vie ne suffit pas à faire un passé épais, à 60 et très certainement à 80 et plus. Je trouve que c'est une grave erreur que de mesurer selon la quantité et non la qualité. Le passé est encombrant quand la vie a donné les moyens de cet encombrement. Sans tomber dans le cliché, il y a des jeunes de vingt ans dont le passé pèse tellement lourd qu'un avenir possible est très mince, alors que d'autres terminent longuement leur existence sans surprises. Sans pour autant sombrer dans la relativité (même si j'ai un pied dedans), je trouve la considération horriblement catégorique.

[Hellian]

il y a méprise. Le passé n'est encombrant ni quantitativement ni qualitativement. Il est encombrant par nature, oserais-je dire si je ne risquais un non-sens, ontologique. Pour reprendre une formule familière, on ne peut pas être et avoir été. Vivre n'est pas additionner ses jours ni ses années, mais parvenir à les intégrer à son présent et je crois que le prix de cette intégration est souvent le deuil d'une partie de soi-même.

Que l'on s'entende, je mets ici sur le même plan les pauvres et les riches heures.

[Philomate_(Ole Touroque)]

Je connais un peu tes influences et tes goûts, je les retrouve ici: Gainsbourg, Bukowski. Mais je n'aime pas ce texte. Il ne m'apporte rien, aucune phrase ne me fait quelque peu réfléchir, aucune image frappante. Je passe.

[Invité]

La quantité est quantifiable ( n'est-ce pas ? ^)
Quid de la qualité ? Qui en juge ?

[Invité]

Il est encombrant par nature, oserais-je dire si je ne risquais un non-sens, ontologique. Pour reprendre une formule familière, on ne peut pas être et avoir été. Vivre n'est pas additionner ses jours ni ses années, mais parvenir à les intégrer à son présent et je crois que le prix de cette intégration est souvent le deuil d'une partie de soi-même.

Que l'on s'entende, je mets ici sur le même plan les pauvres et les riches heures.

Mais je ne dis pas le contraire : chaque regard sur notre passé est déjà un regard neuf produisant un contenu nouveau. C'est la spiritualisation dont nous parlions vous et moi. Du moins je l'espère.
Cependant, encombrant par nature, je ne crois pas : "encombrant" sous-entend une variation sur l'être du passé, en terme qualitatif, justement. Le passé fait-il problème pour tous au sein de chacune des existences particulières ? Je ne le crois pas, très sincèrement.
Quant au deuil de soi-même à chaque "intégration" comme vous dites, c'est sans doute vrai, même si une saveur, un son ou un parfum sont des occasions de raviver un passé si vif qu'il paraît être le présent lui-même.

[Invité]

Quid de la qualité ? Qui en juge ?

La pauvreté de la mémoire, peut-être...^^

[silene82]

Allant par penchant naturel vers ce dont je connais le plaisir que je vais en tirer, je renifle ordinairement les textes de lol avec circonspection, fréquemment dépité par un hermétisme et une abondance de private jokes qui me rebutent. Non que j'en sois ennemi, mais je préfère les écrire moi-même, aussi suis-je sûr de les comprendre.
Là, pour le coup, le propos est limpide, grandguignolesque et évoque effectivement la logorrhée imbibée de feu Lucien Ginsberg dans ses heures de fulgurance inspirée, comme celle où il expliquait à je ne sais plus quel branleur que les arts mineurs enculaient les arts majeurs, raccourci saisissant mais intense pour schématiser la mort d'une civilisation.
Ce coup-ci, donc, j'ai bien aimé, tout en trouvant le texte un peu facile.

[Invité]

Lucien Ginsberg et Allen Ginsburg ? Silène, tu embrouilles !!!

[silene82]

Lucien Ginsberg et Allen Ginsburg ? Silène, tu embrouilles !!!

Sli kha.
Ouais, t'as raison. Mais franchement, en yiddish, la nuance est infime.

[Invité]

:-) Oui. Et puis ils se ressemblent aussi dans le genre "coup de pied dans la fourmilière"...

[silene82]

:-) Oui. Et puis ils se ressemblent aussi dans le genre "coup de pied dans la fourmilière"...

Leurs véhicules pour atteindre l'illumination étant cependant assez différents, la bicyclette d'Hofmann pour le barbu, le bourbon comme là-bas pour le chou.

[Invité]

Ho...wl !!!! Les p'tits vélos psychédéliques ;-)

[Sahkti]

Le putes m'a paru vulgaire, presque volontairement provocateur pour symboliser le dégoût marié à l'excitation qu'une telle vie peut provoquer (chez certains).

Après sur la tristesse et le passé qui meurt, je ne suis pas vraiment d'accord, pas du tout même, en particulier à propos du passé.

Mais la force et les tripes sont là, ça équilibre :-)

[Sahkti]

Pssst, certains: pour commenter les commentaires, disserter et bavarder, c'est là:

http://www.vosecrits.com/forum-vos-ecrits-prose-f1/reponses-aux-commentaires-t2779.htm

[Ba]

Comme elle tisse le climat ambiant, portons-la encore un peu en boutonnière avant de la transformer en " rosette " d'horreur.

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