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EXO RENTREE LITTERAIRE - 4 - Des diamants pour un singe

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silene82
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EXO RENTREE LITTERAIRE - 4 - Des diamants pour un singe Empty EXO RENTREE LITTERAIRE - 4 - Des diamants pour un singe

Message  silene82 Dim 18 Oct 2009 - 21:54

― Allo, this is Marvin Knight, may I speak to Mr Forbes, Duke of Quimberland please?
(Bijor, ji Marvin Knight 'assk ji pori parli li missio Forbes li Duc di 'al Quimberland s'el vo pli?/Allo, ici Marvin Knight, entrerait-il dans le champ de vos attributions de bien vouloir me mettre en relation avec Sa Grâce John Forbes, duc de Quimberland?)
― My english is fucking bad, can we switch to french?
(Ji li parle li angli mouvi fatal ask si poussib changi per li françaoui/Je requiers de votre amabilité que nous passions à un idiome que je maîtrise davantage, en l'occurrence le français, si vous n'y voyez pas d'inconvénient)
― Mais...comment tou faites pour reponder à le telephone diou Duke quand il ringuait et qu'il était en anglais?
― T'inquiète babou, j'les mets au pli rapidos, les gonzes qui se croient qu'c'est eusses qu'ils vont faire la loi: personne me chie dans les bottes, mon gars...
― J'aviou être oun peu sourpriz de comment vous dites le chose; mais peut-être je ne comprende pas tout. Est-ce que le Duke il est là, finalement?
― Ben non, il m'a laissé la turne sur les bras; il s'est carapaté une fois de plus chez les négros, là, j'sais pas c'qu'il traficote...
― Vous étiez sans doute en contact avec loui, isn't it?
― Si je veux...parce que pépère, faut pas croire qu'il fait ce qu'il veut: j'appelle quand ça me chante, moi, faut qui comprend que l'temps des larbins, ben l'est loin...
― Well...je soui vraiment sourpriz, indeed; est-que vous loui pouvez dire que le éditor de loui il téléphonait et il voulait de le joigner? Rapidement?
― Ça roule ma poule, quand j'lui passerai le coup de bigo, ya pa'd lézard, j'lui fait ta com, t'inquiète. Il écrit un bouquin, alors?
― Well...c'est oun peu embarassing...Je ne peux pas dire à vous grande chose, vous comprend?
― Hou la chochotte! Tu veux rien dire mon biquet, ben ça fait rien, je demanderai à l'intéressé directos, ça craint pas, ça m'étonnerait qu'il m'le dise pas, avec tout ce qu'on partage...
― Hum, hum, dois-je comprender que His Grace le Diouke of Quimberland il est dans le état de esprit de His Highness the Late Duke of Wesminster, His Glorious Ancestor? Qu'il est très gentile avec les gentlemen? Je ne save pas rien de ça...
― Eh lui eh, on est super potes, t'occupe de rien d'autre, OK? Bon, j'te coupe, faut que j'vais voir si le frichti brûle pas, ciao bambino, et gard'là bien droite...

Bon. Manifestement des choses se trament. Je suis pas très sûr de l'anglicité de mon accent, mais la potiche qui m'a répondu non plus. Je n'étais pas trop sûr de la pertinence du prétexte, mais ma foi, ça n'a pas eu l'air de gêner le gaillard. Enfin, le mignon, si j'ai bien percuté. Bizarre,décidément...carapaté chez les négros...Il faut que je creuse tout ça...Mario, mon petit bonhomme, tu vas filer aux archives et compulser tout ce que tu peux trouver sur ce charmant rejeton d'une illustre famille, il serait surprenant que cette négrophilie n'ait pas des racines anciennes. Gutti, mon ch'ti gars, malgré ton patronyme basque si curieusement accolé à ton prénom, au point que ça fait l'effet d'un Mohammed Tchekov ou d'un Heraklès Etchegarray, quand faut s'y coller...

Quand je pense à Eton... ces couloirs glacials...tout Duc de Quimberland que je fusse, je ne m'en trouvais pas réchauffé pour autant...d'autant que sous le kilt que j'arborais en tant que représentant mâle de notre noble famille, l'absence de caleçon, pour se conformer à l'usage séculaire, faisait que mes gonades souffraient d'un léger refroidissement; enfin, gonades, je m'entends, testicules,en fait. Pour parler comme mes condisciples du collège de Calvinus Sanctus, je me gelais les couilles.
Et me trouvai bien aise lorsque père admit que j'aurais grand profit à étendre un peu le champ de mes compétences en fréquentant cet estimable collège suisse, où je complétai les rudiments que j'avais reçus en Angleterre, irremplaçables quant à la qualité, dans la gestion des subalternes à l'aide d'un stick de bambou refendu, de préférence fabriqué par Whip and Castigate.
De l'Angleterre je retiens la morgue et la certitude de notre supériorité sur quelque native que ce soit, fût-il de sang royal: mieux vaut palefrenier de pur sang anglais que rajah scintillant d'escarboucles, mais issu de Baroda. J'aime assez aussi ce côté pince-sans-rire qui nous pousse irrésistiblement à employer la litote, et à déclarer avec une grande humanité compréhensive à un individu convaincu d'un vol de pommes, vol aggravé par le fait qu'il a détalé à toutes jambes:

« il semble que vous allez avoir quelques jours pour réfléchir »

pour signifier qu'il sera incarcéré à perpétuité.
Mais de la Suisse francophone – que Dieu me garde des Zurichois, et, au-delà, des Friburgeois- je retiens les choses excellentes, qui m'ont marqué à jamais de leur empreinte: la langue, premièrement, car si je continue, par obligation, à pratiquer celle de mes ancêtres, c'est à mon grand regret: rien ne me satisfait autant que faire rouler sous ma langue, entre deux gorgées de fendant, cette magnifique langue française que je me plais à utiliser en tous lieux.
Sans compter les rencontres remarquables que je fis dans le collège: Simbhrapouth IV, qui m'invita aux cérémonies d'investiture, après qu'il eut dévoré, comme l'exigeait le protocole, la cervelle et le poumon droit de son père qu'il avait, selon les rites qui leur sont particuliers, dans cette frange moussonnière du Tonkikinoisland, décapité après qu'il eut éclaté de rire en chantant l'hymne de passation des pouvoirs,

« Je te tiens, tu me tiens, par les coucounettes
Le premier à roidir en perdra la tête »

Quel français, tout de même! Ce roidir, chez un asiate, c'est bien simple, j'en ai encore la gaule.
Mais surtout mon cher Moulanga, qui n'avait pas encore accédé au trône.
Ce Moulanga, alors! Quelle nature! Quelle énergie! Quel charisme adorable! C'est peu de dire qu'il fut mon initiateur dans tout ce qui importe à ma vie à présent, il fut en ces temps le guide, le mentor, et demeure aujourd'hui la figure tutélaire auprès de qui je viens me ressourcer.
Il est vrai que le premier assaut, puisqu'il est convenu de le qualifier ainsi, de Moulanga, ne laissa pas de me surprendre: certes Eton m'avait habitué à nombre de fantaisies. J'avais eu successivement à connaître en mon fondement, ce qui laisse une durable impression, l'intromission successive d'excellents petits cigarillos trempés dans le sherry, préparation que je trouvais superfétatoire, voire frisant le gaspillage, puis du goulot d'une bouteille d' Ardbeg, suivi de son emballage, râpeux quelque peu mais goûteux, mes aimables initiateurs professant un souverain mépris pour l'Irish Whiskey qu'ils n'hésitaient pas à qualifier de « tourbeuse diarrhée »; suivirent les queues de billards, d'abord paraffinées, puis sans lubrifiant, le bilboquet avec sa boule, la défense de narval qui faisait l'orgueil de l'escalier conduisant à nos quartiers. Observant avec une attention scrupuleuse les dilatations progressives que ces instruments choisis amenaient, mes attentionnés condisciples me firent franchir un cap avec une surprise que je reçus dans un émerveillement de novice le jour de son initiation: pour mon anniversaire, ils amenèrent un dogue allemand de robustes proportions qui haleta longtemps en des contorsions où il mit toute son âme, bavant amoureusement dans mon cou, tandis que mes condisciples, attendris, chantaient
« For he sure likes to be rammed »
sur l'air célèbre.
Mais tout cela n'étaient qu'amuse-gueule et croquembouche, et la nuit où j'eus à connaître de Moulanga, il me sembla que jusque là je n'avais été que dans l'antichambre d'un palais aux vastes proportions.
Avec une délicatesse admirable, lors que j'étais profondément endormi, Moulanga s'était glissé en ma chambrette, puis en mon lit, puis en moi avec une prestesse qui ne laissa jamais de m'étonner, non plus que les proportions vertigineuses de son anatomie: le dogue allemand qui m'avait semblé tant ingambe dans sa baveuse remuance ne fut plus qu'un artefact out of date en regard.
Les deux années que nous passâmes furent exquises et pleines de la passion qui le caractérisait: il m'amena en son pays à plusieurs reprises, et, son noble père ayant opportunément décédé d'une aventure mouvementée avec une dame crocodile, dont il pensait qu'elle éprouverait à son endroit le même respect empreint de terreur que ses sujets, et qui, au plus fort d'un orgasme propre aux sauriens, le mordilla goulûment, mais hélas sans conscience de la fragilité du cuir humain, fût-il négroïde, il fut intronisé Empereur de la République Démocratique et Humaniste d'Afrique Libre. Encore les griots, dans les magnifiques célébrations qui accompagnèrent son avènement, y ajoutaient-ils force mentions épiques, « étincellement de la brousse semblable au feu de savane, miroitement de l'esprit évoquant Las Vegas, richesse insondable égale aux allocs » en une gerbe flatteuse, et peut-être un tantinet flagorneuse.
Une splendeur sans fin: chaque jour les bourreaux de Sa Magnificence dépeçaient pour nous égayer quelques étrangers achetés pour l'occasion à des trafiquants targuis, qui les avaient capturés lors de rezzou sur des implantations humanitaires.
Champollion, qu'il avait attaché à sa cour avec le titre de Grand Vérificateur des Virginités Putatives, depuis que, leur regard se croisant, il avait eu la révélation que l'admirable quadrumane rassemblait en lui la quintessence de tous ses ancêtres glorieux, investissait sa fonction avec une puissance et une régularité qui émerveillaient tous ceux qui avaient le privilège d'assister à une de ses interventions; c'est d'ailleurs afin de ne pas déroger à sa fonction que notre pubescent camarade prit l'habitude de soutenir ses assauts avec de longues inhalations d'une coco disponible en abondance sur le territoire, Moulanga ayant saisi tout l'intérêt d'utiliser son pays comme plaque tournante d'un trafic considérable: son pays avait le plus fort contingent de diplomates en poste dans les pays exportateurs, et une noria sans fin de valises diplomatiques drainait des quantités colossales de la blanche coquine.
Les beaux outils attirent la main: je ne fus pas long à réaliser les avantages énergétiques que je pouvais tirer de l'absorption du produit: une énergie nouvelle courait dans mes veines, un soir, tout gonflé d'une puissance jusque là inconnue, je saisis Moulanga, le retournai expertement et le chevauchai sauvagement en hurlant « A dada », tandis qu'il criait sa satisfaction de ne plus être le seul à bosser, c'est ainsi qu'il le formula. Une autre fois, je saisis Champollion à l'oreille et l'entrainai dans un maquis. Quelque peu décontenancé au début, le vigoureux ramonage dont je le gratifiai sembla le satisfaire, voire le séduire, puisqu'à compter de ce jour il ne se présenta plus à moi que de dos.
Mais Jane, Jane dans tout ça? Troisième fille du Duc of Petticoat, elle avait été invitée à l'anniversaire du couronnement, qui se célébrait plusieurs fois par an, pour passer le temps.
Elle était venue avec son amie intime, miss D, celle là même que le monde allait connaître plus tard sous son nom véritable.
Comment en vins-je à épouser Jane?
Les soirées costumées se succédaient, et nous étions tous dans une euphorie permanente, provoquée tant par les breuvages aphrodisiaques que nous consommions en quantités industrielles que par les inhalations répétées de blanche de Medellin, qui avait notre faveur. Cette nuit-là, Jane s'était grimée en primate, revêtant un accoutrement simiesque en poils collés. Pris d'une frénésie incontrôlable, je l'entrainai dans les lavatories, convaincu qu'elle était Champollion, et en usai avec elle de la manière dont j'étais accoutumé avec notre ami. Il me sembla bien, aux petits cris qui émanaient de la pelisse, que le timbre en était un peu aigu; mais je l'attribuai aux effets des divers remontants absorbés. Lorsque j'eus atteint le point de non-retour, celui que je croyais être Champollion se tourna vers moi et, me regardant fixement, me dit:

― Deux choses, mon gaillard: et d'une, vous m'épousez illico; et de deux, vous me régalerez de semblable manière chaque soir...
― Et quoi encore? Il y a eu méprise, je croyais honorer Champollion...
― Je l'ai bien compris, c'est pourquoi je vous tiens: pensez au scandale...je crains que vous n'ayez guère le choix...

Je m'y résolus d'autant meilleure grâce que Jane jouissait d'une fortune considérable, qui me permit de monter l'association prétendument humanitaire que je mis sur pied. Le but de l'association était de donner une famille et une éducation chrétienne à de petits orphelins de la même origine que Champollion.
Je caressai donc l'espoir de disposer d'un sérail tout à fait conséquent pour pallier les vapeurs de Champollion: de plus en plus fréquemment, par des mimiques expressives, il se plaignait de prétendues migraines: plus rien ne l'amusait, ni éventrer une jeune blanche attirée en République Démocratique par les annonces que nous faisions paraître, ni déflorer de jeunes babouins que nous choisissions fort tendres afin qu'il pût les déchirer à loisir.
Un soir qu'il s'était retiré en ses appartements, je vins par curiosité écouter à la porte, et, entendant des bruits suspects, l'ouvris subitement. Ah ouiche, quel spectacle: Moulanga fortement imbriqué en Champollion saillissant lui-même Jane qui, pourvue d'un accessoire curieux, en usait de même avec miss D. Et ces égoïstes qui ne m'avaient soufflé mot de leurs fantaisies, alors que de toute évidence ils se livraient à leurs ébats de longue date, fort vraisemblablement depuis que Champollion prétextait ses vapeurs. Jane avait donc le front de me tromper doublement, avec une femme, usurpant le rôle que j'eusse pu tenir, et avec un chimpanzé, mon giton de surcroît. Et je préférais ne pas supputer ce qui, peut-être, se passait avec Moulanga, que j'assaillis avec une ardeur décuplée par un intense sentiment d'exclusion. La boucle était bouclée.
A peu de temps de là, Champollion devint carrément insupportable, et Moulanga résolut de s'en débarrasser.
Je me demande si ces histoires d'alcôves trouveraient des lecteurs? Peut-être, somme toute: les gens sont avides de sensationnel, et les aventures érotiques d'un singe pourraient peut-être trouver un public...qui sait...

J'ai fouillé, tourné et retourné les archives du Télégramme de Brest, et voulant en avoir le cœur net, ai également compulsé le Clairon de l'Ouest et le Tambour du Centre. Pas grand chose, des faits qui n'ont pas l'air de se relier...je ne sais pas trop...

CLAIRON DE L'OUEST
La valse des attaché-cases.
Selon des sources autorisées, la République Démocratique et Humaniste d'Afrique Libre entretient une quantité de représentations diplomatiques surprenantes eu égard à la taille du pays. Ces représentations semblent très localisées dans l'hémisphère sud, et particulièrement dans les pays appartenant à l'Amérique du Sud. La réponse du Ministère des Affaires Etrangères de la RDH sur cette localisation très concentrée est que les conditions de vie sont proches de celles de l'Afrique, ce qui induit un sentiment de sympathie

TELEGRAMME DE BREST
Source AFP
Miss D..., fille de Lord S et son amie miss J... ont été aperçues aux fêtes célébrant avec un faste étonnant l'année de règne sans révolution de Son Altesse Moulanga III; une brillante assistance mondaine s'y trouvait, comptant de nombreux chefs d'état dont le président V. auquel l'Empereur Moulanga tint à donner une marque particulière de la confiance et l'amitié proches de l'intime dans lesquelles nagent les deux pays en lui offrant un cadeau particulièrement apprécié, un chimpanzé mâle nommé Champollion.

TAMBOUR DU CENTRE
« Ce Champollion, quel polisson! » Le chimpanzé offert par l'Empereur Moulanga III au président a défrayé la chronique en exécutant pendant tout le voyage de retour dans l'avion présidentiel, où il était traité selon le protocole, étant dans son pays Grand Vérificateur des V...P..., des hiéroglyphes étonnant chez un primate, dont il semble que Mme V. ait été très surprise. Les témoins oculaires parlent de dessins obscènes évoquant des scènes dont on ne savait pas jusque là que les primates puissent avoir connaissance. Il semble même que l'animal ait eu quelques gestes appuyés en direction de l'arrière-train de la présidente, qui a supporté stoïquement ce cadeau diplomatique avec la distinction qu'on lui connaît. Fort heureusement une jeune hôtesse, Mlle Lahaye, a su divertir Champollion par des tours dont elle a le secret, et a permis une arrivée détendue.
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Message  Chako Noir Dim 18 Oct 2009 - 23:04

Piouf, t'as été rapide! (Avoue, t'as commencé à l'écrire bien avant que j'aie posté ^^)
Alors déjà, le début: li phiphi li nous a kasi sassi partikouli re fasson di s'ixprimer! C'est chouette, mais j'ai pas compris grand chose, malheureusement.. Marvin = Mario ? C'est qui la potiche ? Et Gutti ? Et pi di koi ki causent?
Et le manque de transition entre les paragraphes 1 - 2 - 3 m'a laissé un peu perplexe.
En revanche, tout le reste, je me suis régalé. L'histoire du duc de Quimbermachinchose est absolument savoureuse, et alors pour le coup les relations entre les personnages sont très étroitement serrées, et le Champollion en amant(e) lassé(e) est excellent! Fallait le faire, caser et Champo et Miss D dans une orgie bissexuello-interrace-interespèce, c'est grand. ^^
Et ça laisse des possibilités très ouvertes pour la suite entre les 2 zigues..
Cette Jane aussi me plaît bien.
Enfin voilà, ça déjante toujours, mais encore dans un style complètement différent (quoi que par rapport au chapitre 2 ça s'enchaîne bien.. d'où ma supposition que t'as commencé avant que j'aie posté. Bref, pas important, de toute façon cette œuvre était appelée à être éclectique!)
Donc bravo pour le tout, même si je ne comprends pas toujours très bien le début (il m'aura fallu 3 lectures, et une autre après être allé jusqu'au bout du texte..), mais chako bas pour cette histoire franchement drôle et qui relève sérieusement mon humour tarte à la crème à la hausse!
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Message  Invité Lun 19 Oct 2009 - 6:06

C'est très marrant ! Cela dit, je crains que l'ensemble à plusieurs mains, une fois terminé, se révèle par trop hétérogène.

Mes remarques :
« j'lui fais ta com »
« oun peu embarrassing »
« t'occupes de rien d'autre »
« gard'la bien droite »
« il me sembla que jusque-là »
« une puissance et une régularité qui émerveillaient tous ceux qui avaient le privilège d'assister »
« l'intérêt d'utiliser son pays comme plaque tournante d'un trafic considérable: son pays avait le plus fort contingent de diplomates »
« l'entraînai dans un maquis »
« je l'entraînai dans les lavatories » (un peu proches, d’ailleurs, les deux occurrences du verbe, avec la même construction exactement)

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Message  bertrand-môgendre Lun 19 Oct 2009 - 13:50

Premier paragraphe : rien compris. Traducteur ?
J'étais resté dans une réception mondaine et me voilà parachuté dans un univers étrange.
Suivent ensuite le loufoque, l'absurde, les allées d'un labyrinthe sans issue de secours. J'ai cru comprendre qu'il sagissait d'une femme en Afrique qui connaissait Moulanga. Celle-ci est amoureuse d'un singe. Le fait de l'honorer me prouve qu'il sagit d'un homme. Zut je m'y perds lorsqu'à nouveau il saute sur une princesse poilue. Je la croyais dans un spa à bulles et il lui frottait le dos. Je lis trop vite.
Je recommence.

Voilà. Après un temps calme, j'ai compris certaines choses, et je confirme ma question initiale : Mais où va-t-il chercher tout ça ?

L'écriture très originale, est déroutante et donne à l'exercice une part belle aux dérives quasi spontanées de silène.

Bon courage au suivant.
Qui est sur la liste ?

Je sens que silène a du bien rigoler en écrivant ce passage.
Je sens que Panda est explosé de rire.
... l'intuition masculine...
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EXO RENTREE LITTERAIRE - 4 - Des diamants pour un singe Empty Re: EXO RENTREE LITTERAIRE - 4 - Des diamants pour un singe

Message  silene82 Lun 19 Oct 2009 - 14:14

Salut B-Mô,
voilà la commande que j'avais, ni plus, ni moins, made in Pandaland:
Tu penses à la place d'un Duc de truc accro à la coco et plongé dans l'humanitaire. Il en à plein le cul des infidélités de sa femme et prépare un bouquin. En quoi ce bouquin est une bombe à retardement si il parait ? J'en sais rien, c'est pour cela que tu as la charge de cette partie.

tu fais apparaitre le journaliste : il essaye de comprendre.


Dans le premier paragraphe, c'est le journaleux qui téléphone au château du Duc et tombe sur un des se mignons; ensuite, il réfléchit à ce que ce coup de bigo lui a appris, et il réapparait à la fin. il s'appelle Mario Guttierez, comme dab, c'est basque et ça s'abrège en Gutti (2 oncles de ma femme ont ce nom-là qui est courant chez les lanceurs de pierre)
Ensuite le Duc réfléchit à l'éventualité et l'opportunité d'un bouquin qui révèlerait toutes ces jolies choses. Une bombe? Ma foi, chacun se le voit, mais à mon avis, pour la reine-mère au moins, probablement.
Cela dit, je me suis greffé sur le paragraphe 2 de Sakhti où apparaît le spirituel étripeur Moulanga et son double Champollion: il me semblait intéressant et logique de creuser les personnages. C'est un flash-back, et alors?
Mais après tout, Chako fait foncer Champollion en trottinette et smoking après avoir défoncé des vitrines: pourquoi se gêner, donc?
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EXO RENTREE LITTERAIRE - 4 - Des diamants pour un singe Empty Des diamants pour un singe 4 /2ème mouture

Message  silene82 Lun 19 Oct 2009 - 15:17

Dans un louable effort de clarté, et réalisant que je suis un chouia en deça des 15000 signes, je reposte avec un introït qui devait agréablement préparer au(x) coït(s).

Bon, mon petit Mario Guttierez, dit Gutti, tu vas tenter quelque chose : ton pote S…t’a laissé entendre que le vieux qui fricote avec son espèce d’orphelinat de singes, là, qui fait la manche tous les ans à la téloche, aurait quelque chose à voir avec le macaque délirant de cette nuit. Aucun problème pour trouver un numéro de bigo, les rédacs ça sert à ça, même la cracra pourave du Télégramme de Brest ; maintenant yaka. Je vais essayer d’avoir le Duc, même s’il est probable qu’il soit peu joignable. Il en sortira peut-être quelque chose. Je vais me faire passer pour…tiens, un éditeur, ils sont toujours en train d’écrire des conneries, ces gens, preuve qu’ils branlent rien de leurs journées, à part raconter comment ils ont tringlé Germaine. Bon, Germaine, des fois, c’est Germaine Onassis, quand même…Allez, hop, ça roule…dring...dring...

― Allo, this is Marvin Knight, may I speak to Mr Forbes, please?
(Bijor, ji Marvin Knight 'assk ji pori parli li missio Forbes s'el vo pli/?Allo, ici Marvin Knight, entrerait-il dans le champ de vos attributions de bien vouloir me mettre en relation avec Sa Grâce John Forbes, duc de Quimberland?)
― My english is fucking bad, can we switch to french?
(Ji li parle li angli mouvi fatal ask si poussib changi per li françaoui/Je requiers de votre amabilité que nous passions à un idiome que je maîtrise davantage, en l'occurrence le français, si vous n'y voyez pas d'inconvénient)
― Mais...comment tou faites pour reponder à le telephone diou Duke quand il ringuait et qu'il était en anglais?
― T'inquiète babou, j'les mets au pli rapidos, les gonzes qui se croient qu'c'est eusses qu'ils vont faire la loi: personne me chie dans les bottes, mon gars...
― J'aviou être oun peu sourpriz de comment vous dites le chose; mais peut-être je ne comprende pas tout. Est-ce que le Duke il est là, finalement?
― Ben non, il m'a laissé la turne sur les bras; il s'est carapaté une fois de plus chez les négros, là, j'sais pas c'qu'il traficote...
― Vous étiez sans doute en contact avec loui, isn't it?
― Si je veux...parce que pépère, faut pas croire qu'il fait ce qu'il veut: j'appelle quand ça me chante, moi, faut qui comprend que l'temps des larbins, ben l'est loin...
― Well...je soui vraiment sourpriz, indeed; est-que vous loui pouvez dire que le éditor de loui il téléphonait et il voulait de le joigner? Rapidement?
― Ça roule ma poule, quand j'lui passerai le coup de bigo, ya pa'd lézard, j'lui fait ta com, t'inquiète. Il écrit un bouquin, alors?
― Well...c'est oun peu embarassing...Je ne peux pas dire à vous grande chose, vous comprend?
― Hou la chochotte! Tu veux rien dire mon biquet, ben ça fait rien, je demanderai à l'intéressé directos, ça craint pas, ça m'étonnerait qu'il m'le dise pas, avec tout ce qu'on partage...
― Hum, hum, dois-je comprender que His Grace le Diouke of Quimberland il est dans le état de esprit de His Highness the Late Duke of Wesminster, His Glorious Ancestor? Qu'il est très gentile avec les gentlemen? Je ne save pas rien de ça...
― Eh lui eh, on est super potes, t'occupe de rien d'autre, OK? Bon, j'te coupe, faut que j'vais voir si le frichti brûle pas, ciao bambino, et gard'là bien droite...

Bon. Manifestement des choses se trament. Je suis pas très sûr de l'anglicité de mon accent, mais la potiche qui m'a répondu non plus. Je n'étais pas trop sûr de la pertinence du prétexte, mais ma foi, ça n'a pas eu l'air de gêner le gaillard. Enfin, le mignon, si j'ai bien percuté. Bizarre,décidément...carapaté chez les négros...Il faut que je creuse tout ça...Mario, mon petit bonhomme, tu vas filer aux archives et compulser tout ce que tu peux trouver sur ce charmant rejeton d'une illustre famille, il serait surprenant que cette négrophilie n'ait pas des racines anciennes. Gutti, mon ch'ti gars, malgré ton patronyme basque si curieusement accolé à ton prénom, au point que ça fait l'effet d'un Mohammed Tchekov ou d'un Heraklès Etchegarray, quand faut s'y coller...

Quand je pense à Eton... ces couloirs glacials...tout Duc de Quimberland que je fusse, je ne m'en trouvais pas réchauffé pour autant...d'autant que sous le kilt que j'arborais en tant que représentant mâle de notre noble famille, l'absence de caleçon, pour se conformer à l'usage séculaire, faisait que mes gonades souffraient d'un léger refroidissement; enfin, gonades, je m'entends, testicules,en fait. Pour parler comme mes condisciples du collège de Calvinus Sanctus, je me gelais les couilles.
Et me trouvai bien aise lorsque père admit que j'aurais grand profit à étendre un peu le champ de mes compétences en fréquentant cet estimable collège suisse, où je complétai les rudiments que j'avais reçus en Angleterre, irremplaçables quant à la qualité, dans la gestion des subalternes à l'aide d'un stick de bambou refendu, de préférence fabriqué par Whip and Castigate.
De l'Angleterre je retiens la morgue et la certitude de notre supériorité sur quelque native que ce soit, fût-il de sang royal: mieux vaut palefrenier de pur sang anglais que rajah scintillant d'escarboucles, mais issu de Baroda. J'aime assez aussi ce côté pince-sans-rire qui nous pousse irrésistiblement à employer la litote, et à déclarer avec une grande humanité compréhensive à un individu convaincu d'un vol de pommes, vol aggravé par le fait qu'il a détalé à toutes jambes:

« il semble que vous allez avoir quelques jours pour réfléchir »

pour signifier qu'il sera incarcéré à perpétuité.
Mais de la Suisse francophone – que Dieu me garde des Zurichois, et, au-delà, des Friburgeois- je retiens les choses excellentes, qui m'ont marqué à jamais de leur empreinte: la langue, premièrement, car si je continue, par obligation, à pratiquer celle de mes ancêtres, c'est à mon grand regret: rien ne me satisfait autant que faire rouler sous ma langue, entre deux gorgées de fendant, cette magnifique langue française que je me plais à utiliser en tous lieux.
Sans compter les rencontres remarquables que je fis dans le collège: Simbhrapouth IV, qui m'invita aux cérémonies d'investiture, après qu'il eut dévoré, comme l'exigeait le protocole, la cervelle et le poumon droit de son père qu'il avait, selon les rites qui leur sont particuliers, dans cette frange moussonnière du Tonkikinoisland, décapité après qu'il eut éclaté de rire en chantant l'hymne de passation des pouvoirs,

« Je te tiens, tu me tiens, par les coucounettes
Le premier à roidir en perdra la tête »

Quel français, tout de même! Ce roidir, chez un asiate, c'est bien simple, j'en ai encore la gaule.
Mais surtout mon cher Moulanga, qui n'avait pas encore accédé au trône.
Ce Moulanga, alors! Quelle nature! Quelle énergie! Quel charisme adorable! C'est peu de dire qu'il fut mon initiateur dans tout ce qui importe à ma vie à présent, il fut en ces temps le guide, le mentor, et demeure aujourd'hui la figure tutélaire auprès de qui je viens me ressourcer.
Il est vrai que le premier assaut, puisqu'il est convenu de le qualifier ainsi, de Moulanga, ne laissa pas de me surprendre: certes Eton m'avait habitué à nombre de fantaisies. J'avais eu successivement à connaître en mon fondement, ce qui laisse une durable impression, l'intromission successive d'excellents petits cigarillos trempés dans le sherry, préparation que je trouvais superfétatoire, voire frisant le gaspillage, puis du goulot d'une bouteille d' Ardbeg, suivi de son emballage, râpeux quelque peu mais goûteux, mes aimables initiateurs professant un souverain mépris pour l'Irish Whiskey qu'ils n'hésitaient pas à qualifier de « tourbeuse diarrhée »; suivirent les queues de billards, d'abord paraffinées, puis sans lubrifiant, le bilboquet avec sa boule, la défense de narval qui faisait l'orgueil de l'escalier conduisant à nos quartiers. Observant avec une attention scrupuleuse les dilatations progressives que ces instruments choisis amenaient, mes attentionnés condisciples me firent franchir un cap avec une surprise que je reçus dans un émerveillement de novice le jour de son initiation: pour mon anniversaire, ils amenèrent un dogue allemand de robustes proportions qui haleta longtemps en des contorsions où il mit toute son âme, bavant amoureusement dans mon cou, tandis que mes condisciples, attendris, chantaient
« For he sure likes to be rammed »
sur l'air célèbre.
Mais tout cela n'étaient qu'amuse-gueule et croquembouche, et la nuit où j'eus à connaître de Moulanga, il me sembla que jusque là je n'avais été que dans l'antichambre d'un palais aux vastes proportions.
Avec une délicatesse admirable, lors que j'étais profondément endormi, Moulanga s'était glissé en ma chambrette, puis en mon lit, puis en moi avec une prestesse qui ne laissa jamais de m'étonner, non plus que les proportions vertigineuses de son anatomie: le dogue allemand qui m'avait semblé tant ingambe dans sa baveuse remuance ne fut plus qu'un artefact out of date en regard.
Les deux années que nous passâmes furent exquises et pleines de la passion qui le caractérisait: il m'amena en son pays à plusieurs reprises, et, son noble père ayant opportunément décédé d'une aventure mouvementée avec une dame crocodile, dont il pensait qu'elle éprouverait à son endroit le même respect empreint de terreur que ses sujets, et qui, au plus fort d'un orgasme propre aux sauriens, le mordilla goulûment, mais hélas sans conscience de la fragilité du cuir humain, fût-il négroïde, il fut intronisé Empereur de la République Démocratique et Humaniste d'Afrique Libre. Encore les griots, dans les magnifiques célébrations qui accompagnèrent son avènement, y ajoutaient-ils force mentions épiques, « étincellement de la brousse semblable au feu de savane, miroitement de l'esprit évoquant Las Vegas, richesse insondable égale aux allocs » en une gerbe flatteuse, et peut-être un tantinet flagorneuse.
Une splendeur sans fin: chaque jour les bourreaux de Sa Magnificence dépeçaient pour nous égayer quelques étrangers achetés pour l'occasion à des trafiquants targuis, qui les avaient capturés lors de rezzou sur des implantations humanitaires.
Champollion, qu'il avait attaché à sa cour avec le titre de Grand Vérificateur des Virginités Putatives, depuis que, leur regard se croisant, il avait eu la révélation que l'admirable quadrumane rassemblait en lui la quintessence de tous ses ancêtres glorieux, investissait sa fonction avec une puissance et une régularité qui émerveillait tous ceux qui avaient le privilège d'assister à une de ses interventions; c'est d'ailleurs afin de ne pas déroger à sa fonction que notre pubescent camarade prit l'habitude de soutenir ses assauts avec de longues inhalations d'une coco disponible en abondance sur le territoire, Moulanga ayant saisi tout l'intérêt d'utiliser son pays comme plaque tournante d'un trafic considérable: son pays avait le plus fort contingent de diplomates en poste dans les pays exportateurs, et une noria sans fin de valises diplomatiques drainait des quantités colossales de la blanche coquine.
Les beaux outils attirent la main: je ne fus pas long à réaliser les avantages énergétiques que je pouvais tirer de l'absorption du produit: une énergie nouvelle courait dans mes veines, un soir, tout gonflé d'une puissance jusque là inconnue, je saisis Moulanga, le retournai expertement et le chevauchai sauvagement en hurlant « A dada », tandis qu'il criait sa satisfaction de ne plus être le seul à bosser, c'est ainsi qu'il le formula. Une autre fois, je saisis Champollion à l'oreille et l'entrainai dans un maquis. Quelque peu décontenancé au début, le vigoureux ramonage dont je le gratifiai sembla le satisfaire, voire le séduire, puisqu'à compter de ce jour il ne se présenta plus à moi que de dos.
Mais Jane, Jane dans tout ça? Troisième fille du Duc of Petticoat, elle avait été invitée à l'anniversaire du couronnement, qui se célébrait plusieurs fois par an, pour passer le temps.
Elle était venue avec son amie intime, miss D, celle là même que le monde allait connaître plus tard sous son nom véritable.
Comment en vins-je à épouser Jane?
Les soirées costumées se succédaient, et nous étions tous dans une euphorie permanente, provoquée tant par les breuvages aphrodisiaques que nous consommions en quantités industrielles que par les inhalations répétées de blanche de Medellin, qui avait notre faveur. Cette nuit-là, Jane s'était grimée en primate, revêtant un accoutrement simiesque en poils collés. Pris d'une frénésie incontrôlable, je l'entrainai dans les lavatories, convaincu qu'elle était Champollion, et en usai avec elle de la manière dont j'étais accoutumé avec notre ami. Il me sembla bien, aux petits cris qui émanaient de la pelisse, que le timbre en était un peu aigu; mais je l'attribuai aux effets des divers remontants absorbés. Lorsque j'eus atteint le point de non-retour, celui que je croyais être Champollion se tourna vers moi et, me regardant fixement, me dit:
― Deux choses, mon gaillard: et d'une, vous m'épousez illico; et de deux, vous me régalerez de semblable manière chaque soir...
― Et quoi encore? Il y a eu méprise, je croyais honorer Champollion...
― Je l'ai bien compris, c'est pourquoi je vous tiens: pensez au scandale...je crains que vous n'ayez guère le choix...

Je m'y résolus d'autant meilleure grâce que Jane jouissait d'une fortune considérable, qui me permit de monter l'association prétendument humanitaire que je mis sur pied. Le but de l'association était de donner une famille et une éducation chrétienne à de petits orphelins de la même origine que Champollion.
Je caressai donc l'espoir de disposer d'un sérail tout à fait conséquent pour pallier les vapeurs de Champollion: de plus en plus fréquemment, par des mimiques expressives, il se plaignait de prétendues migraines: plus rien ne l'amusait, ni éventrer une jeune blanche attirée en République Démocratique par les annonces que nous faisions paraître, ni déflorer de jeunes babouins que nous choisissions fort tendres afin qu'il pût les déchirer à loisir.
Un soir qu'il s'était retiré en ses appartements, je vins par curiosité écouter à la porte, et, entendant des bruits suspects, l'ouvris subitement. Ah ouiche, quel spectacle: Moulanga fortement imbriqué en Champollion saillissant lui-même Jane qui, pourvue d'un accessoire curieux, en usait de même avec miss D. Et ces égoïstes qui ne m'avaient soufflé mot de leurs fantaisies, alors que de toute évidence ils se livraient à leurs ébats de longue date, fort vraisemblablement depuis que Champollion prétextait ses vapeurs. Jane avait donc le front de me tromper doublement, avec une femme, usurpant le rôle que j'eusse pu tenir, et avec un chimpanzé, mon giton de surcroît. Et je préférais ne pas supputer ce qui, peut-être, se passait avec Moulanga, que j'assaillis avec une ardeur décuplée par un intense sentiment d'exclusion. La boucle était bouclée.
A peu de temps de là, Champollion devint carrément insupportable, et Moulanga résolut de s'en débarrasser.
Je me demande si ces histoires d'alcôves trouveraient des lecteurs? Peut-être, somme toute: les gens sont avides de sensationnel, et les aventures érotiques d'un singe pourraient peut-être trouver un public.

J'ai fouillé, tourné et retourné les archives du Télégramme de Brest, et voulant en avoir le cœur net, ai également compulsé le Clairon de l'Ouest et le Tambour du Centre. Pas grand chose, des faits qui n'ont pas l'air de se relier...je ne sais pas trop...

CLAIRON DE L'OUEST
La valse des attaché-cases.
Selon des sources autorisées, la République Démocratique et Humaniste d'Afrique Libre entretient une quantité de représentations diplomatiques surprenantes eu égard à la taille du pays. Ces représentations semblent très localisées dans l'hémisphère sud, et particulièrement dans les pays appartenant à l'Amérique du Sud. La réponse du Ministère des Affaires Etrangères de la RDH sur cette localisation très concentrée est que les conditions de vie sont proches de celles de l'Afrique, ce qui induit un sentiment de sympathie

TELEGRAMME DE BREST
Source AFP
Miss D..., fille de Lord S et son amie miss J... ont été aperçues aux fêtes célébrant avec un faste étonnant l'année de règne sans révolution de Son Altesse Moulanga III; une brillante assistance mondaine s'y trouvait, comptant de nombreux chefs d'état dont le président V. auquel l'Empereur Moulanga tint à donner une marque particulière de la confiance et l'amitié proches de l'intime dans lesquelles nagent les deux pays en lui offrant un cadeau particulièrement apprécié, un chimpanzé mâle nommé Champollion.

TAMBOUR DU CENTRE
« Ce Champollion, quel polisson! » Le chimpanzé offert par l'Empereur Moulanga III au président a défrayé la chronique en exécutant pendant tout le voyage de retour dans l'avion présidentiel, où il était traité selon le protocole, étant dans son pays Grand Vérificateur des V...P..., des hiéroglyphes étonnant chez un primate, dont il semble que Mme V. ait été très surprise. Les témoins oculaires parlent de dessins obscènes évoquant des scènes dont on ne savait pas jusque là que les primates puissent avoir connaissance. Il semble même que l'animal ait eu quelques gestes appuyés en direction de l'arrière-train de la présidente, qui a supporté stoïquement ce cadeau diplomatique avec la distinction qu'on lui connaît. Fort heureusement une jeune hôtesse, Mlle Lahaye, a su divertir Champollion par des tours dont elle a le secret, et a permis une arrivée détendue.
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Message  Chako Noir Lun 19 Oct 2009 - 15:26

silene82 a écrit:
Bon, mon petit Mario Guttierez, dit Gutti, tu vas tenter quelque chose : ton pote S…t’a laissé entendre que le vieux qui fricote avec son espèce d’orphelinat de singes, là, qui fait la manche tous les ans à la téloche, aurait quelque chose à voir avec le macaque délirant de cette nuit. Aucun problème pour trouver un numéro de bigo, les rédacs ça sert à ça, même la cracra pourave du Télégramme de Brest ; maintenant yaka. Je vais essayer d’avoir le Duc, même s’il est probable qu’il soit peu joignable. Il en sortira peut-être quelque chose. Je vais me faire passer pour…tiens, un éditeur, ils sont toujours en train d’écrire des conneries, ces gens, preuve qu’ils branlent rien de leurs journées, à part raconter comment ils ont tringlé Germaine. Bon, Germaine, des fois, c’est Germaine Onassis, quand même…Allez, hop, ça roule…dring...dring...
Bien que je trouve asse bizarre le Mario qui, se parlant à lui-même, s'auto-surnomme Gutti (Mais bon on n'est pas à ça près, ça ira avec les retouches post-prod si retouche il faut!), ça clarifie pas qu'un peu, oui! Et donc, c'est Mario/Marvin qui s'ixprime avec li langage de silene, c'est ça? C'était ça, aussi, que je trouvais pas trop clair, mais effectivement, y a de quoi ne pas être sûr de l'anglicité de son accent. Mais du coup, avec un petit peu de précision au début, ça passe tout seul!
J'imagine également le panda se fendant la poire, oui.
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Message  Rebecca Lun 19 Oct 2009 - 18:47

Ya pas que le panda qu'est susceptible de se fendre la poire!!!!

Z'êtes tous plus azimutés les uns que les autres.
Les dits amants pour un singe miroitent de toutes leurs facettes et renvoient à nos yeux éblouis les mille reflets de vos perversités débridées.

Bien respectée la contrainte "il en a plein le cul le duc de truc", et pas que des infidélités de sa femme!

Oh j'entends Miss D, qui profita bien, elle aussi, du dogue allemand jusqu'au jour où lassée de ses assauts salés de salaud salace , et totalement avinée, elle s'exclama : "Ah! No! Rex! Hic !"
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Message  Chako Noir Lun 19 Oct 2009 - 19:00

Rebecca a écrit:"Ah! No! Rex! Hic !"
Si à un moment où un autre on décide d'attribuer des noms aux chapitres, je vote pour garder celui-là! ^^
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Message  Halicante Mar 20 Oct 2009 - 13:25

Houa ! Tu nous l'as bien chargé, le duc Forbes ! Bon, avec ça j'ai de la matière pour caser une intrigue criminelle sans problème ! Merci Silène !
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Message  Invité Mar 20 Oct 2009 - 13:37

Hé ben ! je ne sais pas qui a l'honneur de la suite, mais ça va être coton !
Loufoque, pas tant que ça, déjanté, pas tant que ça, secrets de polichinelle d'Eton et autres "public schools". Silene en forme olympique.
La perle pour moi au milieu de ce feu d'artifice : « il semble que vous allez avoir quelques jours pour réfléchir ». Typical !!!!

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Message  Kilis Mar 20 Oct 2009 - 15:45

Je reconnais plein de qualité à cet épisode 4, silène.

Mais il faut que je vous dise pourquoi je ne commente presque jamais vos textes.
Vous lire m’épuise.
Je vois bien que vous bouillonnez d’esprit et que vous ne manquez ni d’érudition ni d’imagination. Je vois aussi que vous maniez la plume avec grande aisance.
Mais voilà, à chaque fois que je vous lis, j’ai très vite l’impression de manquer d’air.
Trop de mots, trop d’effets, trop de jokes,… trop de tout et j’étouffe.
Pas de slow avec vous, pas de pas de deux. Une brève pause, et ça repart. Et le partenaire-lecteur que je suis se sent propulsé dans une sorte de marathon échevelé à la « On n’achève bien les chevaux ».
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Message  Kilis Mar 20 Oct 2009 - 16:01

plein de qualités (pardon)
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Message  CROISIC Mar 20 Oct 2009 - 17:21

Ebouriffant, éblouissant, étincelant, séduisant, épuisant !!! Silène, je lève mon verre à ton talent de conteur et d'écrivain. Eh ! oui, je bois en te lisant, c'est nécessaire pour être au diapason.
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Message  Sahkti Mar 27 Oct 2009 - 10:03

Mais de la Suisse francophone – que Dieu me garde des Zurichois, et, au-delà, des Friburgeois
Sont bilingues les Fribourgeois, bilingues... statut spécial et protégé ! :-)

Bon, je dois avouer que je suis un peu partagée. J'ai trouvé ça par moments laborieux, surtout au début avec ce langage et ces traductions, mais aussi confus, pas toujours très fluide. C'est comme si tu avais eu envie de dire plein de choses, de t'embarquer dans plein de directions sans forcément le faire ou alors en étant tenu par un format, je ne sais pas.
De plus, il n'y a pas vraiment de continuité dans le style avec ce qui précède. A voir si sur du long terme, avec les autres, ça ne risque pas d'être trop varié mais en même temps, c'est pas si mal, ça permet de changer un peu de registre.

Il y a en tout cas de bonnes idées à exploiter, tu as introduit des éléments intéressants et puis beaucoup d'humour; ça fait du bien dans cette histoire qui promet d'être bien décalée !
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Message  abstract Ven 30 Oct 2009 - 8:44

Je dois avouer que j’ai eu un peu de mal à m’y retrouver, je pense que c’est dû aux accents et différents langages des personnages (ah zut, je vois que Sahkti a dit la même chose, ça m’apprendra à trop traîner pour commenter). C’est vrai que ton style propose une cassure par rapport aux épisodes précédents, mais je trouve ça plutôt chouette qu’on se rende compte à la lecture qu’il y a différents auteurs. J’ai également apprécié les trois extraits de journaux que tu mets à la fin, ça donne un petit côté aventure et enquête qui me plait.
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Message  Chako Noir Lun 30 Nov 2009 - 18:39

(siffloter en uppant...)
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