Les choses de la vie

[Calvin]

ma voix est un chant qui bleui au bas des villes
mon nom est une ville sous le ciel des métamorphoses
et ma ville a pris la forme de ces ciels inquiets
qu'écoutent les guêpes aux mains de tisseuses.

toute la faune de l'insomnie
les libellules semblables aux baisers à minuit
la végétation propice comme un bras sur un cœur
pour saisir tous les corps balancés des pendus
le corps qui bleuit a cent mille pas de moi...
la bougie pugnace et le visage qui s'affame
tous me sont compagnons tous me sont semblables

surtout ne brillez pas trop fort ! surtout
glissez l'oeil du couteau hors de vos lames
surtout ne brillez pas trop fort surtout ne parlez pas
surtout taisez vous. un air de piano
un éclat de voix
et je vous emmerde
et je vous emmerde
parmi tout le ciel de mes métamorphoses

[mir0ir0bscur]

Je trouve la dernière strophe superbe.
J'entends la musique qui la sous-tend, qui la fait vibrer comme les cordes du piano.
Morceau commencé doucement, comme en sourdine et qui finit magnifiquement.

[Rêvelin]

Oui, la dernière strophe est géniale. J'ai un peu plus de mal avec les deux autres, plus diluées.

[Invité]

Si le rythme de la dernière strophe arrête en effet, j'ai pour ma part un gros faible avec l'urgence de la deuxième, qui décrit bien cette propension de l'insomnie à exagérer et déformer, même si le ton en est moins percutant .

[Calvin]

J'ai réécris les deux premiers paragraphes avec le ton du troisième, peut-être préférez-vous ?


j'habite dans un vase
qui brille ! parce que l'on aime cette eau
qui remplit le vide comme le chapeau
la tête tondue des prisonniers. les chansons des morts les chansons des vivants
les chansons des corps qui bleuissent encore
et celui que j'aime s'ouvre doucement
serrure.

caravane d'or ! c'est la clef ! je m'exclame dans le vide
pour toute cette insomnie qui me coule dans les veines.
j'ai les bougies comme camarades :
les dialogues. les chants. Les dames.

surtout ne brillez pas trop fort ! surtout
glissez l'oeil du couteau hors de vos lames
surtout ne brillez pas trop fort surtout ne parlez pas
surtout taisez vous. un air de piano
un éclat de voix
et je vous emmerde
et je vous emmerde
parmi tout le ciel de mes métamorphoses

[mir0ir0bscur]

Je crois que je préfère la première mouture.
Je ne retrouve pas cette progression dans la musique des mots que j'avais entendue.
C'est autre chose...

[Invité]

Moi aussi, je préfère la première version, moins emballée ; les images aussi.

[loic]

c'en est presque agaçant ce talent..

merci

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